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Les médias sociaux sont fréquentés par plus de trois milliards d’internautes, et chaque jour s’ajoutent un million de nouveaux abonnés. Le tiers du temps passé sur Internet le serait désormais sur ces réseaux. Difficile de penser ce phénomène massif avec le moindre recul dans cette expérience en temps réel où nous sommes tous embourbés.

Édito Médias sociauxEt qu’en est-il du côté des chercheurs et de la recherche? À travers réflexions, travaux empiriques et témoignage sur les usages, le présent dossier explore cette conversation particulière "perdue" au sein de ces milliards d'échanges.     

À trois chercheurs qui sont sur la patinoire des médias sociaux, nous avons posé trois questions sur leurs pratiques. Se sont prêtés au jeu, Marilou Tanguay, doctorante en histoire, René Audet, chercheur en études littéraires et culture numérique, et Valéry Ridde, chercheur en santé publique. Tout en énonçant quelques prudences, ils disent en tirer de bons avantages. Ils y ont établi une communauté d’intérêts, un réseau riche d’informations et de relations.

De son côté, Laurent Turcot, historien et Youtubeur vise, entre autres, à partir de sa position de professeur d’université, à légitimer « le contenu historique auprès du public et à légitimer le média auprès de mes collègues chercheurs ».

Florence Millerand, pour sa part, s’intéresse au Web social depuis ses débuts 2.0, il y a une quinzaine d’années. Formée à la sociologie des usages, elle rappelle « qu’il ne faut pas tenir pour acquis qu’une fonctionnalité technique entraîne nécessairement une pratique sociale. »

Le doctorant, Rémi Toupin présente quelques résultats de ses « recherches à propos de ceux et celles qui gazouillent les productions scientifiques relatives aux changements climatiques ».

Des archives, nous avons ressorti deux textes. Un entretien avec Nathan C. Hall (2017) où il diffuse quelques conseils à qui voudrait se lancer sur les réseaux : s’il est malvenu, dit-il, d’être trop présent sur la toile, en être absent est suspect, car marginal et éventuellement révélateur d’une certaine paranoïa sociale. Le 2e texte, celui de Vincent Larivière et Stéfanie Haustein (2014), analyse ce que l’on peut tirer des altmétrics, cette branche de l’infométrie qui mesure l’impact de la recherche dans les médias sociaux.

Enfin, une discussion depuis les médias sociaux à propos des médias sociaux a été réalisé avec Samuel Nowakowski. L'immédiateté est une des caractéristiques des médias sociaux, mais dit-til, à l'immédiateté nous pouvons opposer la trace et la mémoire, et installer dans le temps nos constructions.

La révolution numérique en cours est d’une telle ampleur qu'elle transforme tout, pour le meilleur et pour le pire, comme la révolution industrielle. Les médias sociaux, par exemple, sont peut-être la plus imparfaite, mais pourtant authentique expression d’une possible démocratie communicationnelle, où tout un chacun, fort de son anonymat et de ses prétentions, peut énoncer, critiquer, informer et partager ses perceptions du monde sans crainte (la plupart du temps). Une expression de soi inédite dans l’histoire de l’humanité, celle-ci en étant peut-être bientôt plus qu’à quelques clics d’être potentiellement rejointe au grand complet… et ce sera sans doute ce que nous promettra la prochaine grande application à la mode...

De ce fait, il serait intéressant de recevoir des analyses de toutes disciplines pour comprendre ce qui est en train de se passer et pour pourvoir rétroagir en cadrant, légiférant, ralentissant. La rubrique Récits de recherche accueillerait de telles propositions avec grand intérêt. 


  • Samuelle Ducrocq-Henry et Johanne Lebel, Acfas
    UQAT et Acfas

    Samuelle Ducrocq-Henry est professeure en théorie et pratique de l’Interactivité et des NTIC, docteure en communication spécialiste du serious gaming et des nouveaux médias. Elle enseigne au Département de création et nouveaux médias de l’UQAT depuis 2002.

    Johanne Lebel est rédactrice en chef du Magazine de l'Acfas, et chargée de projets à l'Association.

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