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La réforme du système de santé au Québec mise en œuvre en avril 2015 prévaut une approche de « restructuration massive ». Or, la littérature soutient que l’intégration structurelle peut contribuer à l’amélioration des systèmes de santé, mais ne la garantit pas. La portée des réformes dépend plutôt des capacités transformatives, soient structurelles, conceptuelles, opérationnelles et relationnelles, des acteurs organisationnels (Cloutier et al., 2015). Peu d’études à ce jour se sont intéressées au développement des capacités transformatives en contexte de réforme. Au moyen d’une étude de cas unique, ce projet a pour but d’analyser le processus de mobilisation des capacités transformatives à travers le processus d’intégration de la mission universitaire de la 1ère la 4ème ligne au CIUSSS de l’Estrie – CHUS, en contexte de transformation. L’approche méthodologique préconisée est celle de l’évaluation réaliste, qui permet de comprendre la chaîne de causalité entre les contextes, mécanismes et résultats obtenus à travers un processus de changement organisationnel (Pawson & Tilley, 2004). Les principaux résultats préliminaires montrent que le développement des capacités transformatives est un processus dynamique, hétérogène et non-linéaire, et que les capacités relationnelles sont centrales à ce processus. À termes, ce projet permettra de mieux comprendre comment les systèmes de santé engagés dans les réformes développent la capacité à opérer les objectifs d’amélioration attendus.

Au Canada, la question de l’euthanasie demeure controversée. Les recherches sur ce sujet portent principalement sur l’opinion des professionnels de la santé face à sa légalisation. L’objectif de cette étude préliminaire est d’identifier les croyances des soignants concernant la pratique d’un acte d’euthanasie dans un contexte de soins palliatifs. La théorie des comportements interpersonnels a été utilisée comme cadre théorique. Un échantillon de 21 infirmières et 8 médecins a complété un bref questionnaire à questions ouvertes par l’entremise d’un appel téléphonique ou via Internet. Les résultats indiquent que les avantages de pratiquer un acte d’euthanasie seraient d’abréger les souffrances du patient et sa famille, et de respecter les volontés du patient. Le principal désavantage serait de causer des conflits avec les proches ou dans l’équipe de soins. Les principales émotions associées à la pratique de l’euthanasie seraient l’empathie, la tristesse et la culpabilité. L’opinion de la famille des professionnels de la santé et de leurs collègues de travail serait également importante. Les éléments facilitant ce comportement seraient d’avoir l’accord de la famille et que cet acte soit accepté par la société. Les principales barrières seraient le sentiment d’attachement avec le patient, l’idée d’être la personne qui provoque délibérément sa mort et l’irrévocabilité du geste. Parmi ces croyances, il reste à identifier celles qui sont les plus déterminantes pour ce comportement.

Introduction: De récentes études transversales suggèrent que des politiques de dotation en personnel infirmier, dont l’utilisation systématique des heures supplémentaires ou de personnel moins qualifié, sont associées à un risque accru de mortalité à l’hôpital. L’objectif de cette étude longitudinale était d'identifier les politiques qui posent le plus grand risque.

Méthode: Nous avons suivi une cohorte dynamique de patients admis dans un centre hospitalier universitaire québécois entre 2010 et 2014. L’exposition des patients à trois politiques de dotation en personnel infirmier a été mesurée sur chaque quart de travail: 1) Le nombre total d’heures travaillées; 2) le pourcentage d’heures supplémentaires et; 3) le pourcentage d’heures travaillées par des infirmières. Des modèles de régression de Cox, ajustés pour les caractéristiques des patients et des unités de soins, ont permis d’évaluer les associations entre l’exposition à ces politiques et le risque de mortalité.

Résultats: L’analyse multivariée a mis en évidence que le risque de mortalité augmente de manière significative avec chaque: 1) réduction de 5% du pourcentage des heures travaillées par des infirmières (HR: 1.05; IC95%: 1,04-1,06) et; 2) augmentation de 5% de la proportion d'heures supplémentaires (HR: 1.03; IC95%: 1,01-1,05).

Conclusion: L’utilisation systématique des heures supplémentaires et de personnel moins qualifié augmente de manière significative et indépendante le risque de mortalité en milieu hospitalier.

Le Québec offre depuis août 2010 la couverture des services de procréation assistée ; la France depuis 1994. Deux sociétés qui nous paraissent culturellement si proches et qui, pourtant, ont des approches très différentes dans cette politique : Tandis que le Québec couvre ces services pour « toute femme en âge de procréer », y compris les femmes célibataires et les couples de femmes lesbiennes, la France couvre seulement les femmes en couple hétérosexuel, mariées ou avec un conjoint de fait, pour lesquelles il existe un motif médical d’infertilité, ce qui exclut les femmes sans conjoint masculin. Deux visions aux antipodes ! L’une est-elle plus juste que l’autre ?

En me basant sur une revue de littérature, je présenterai les différents principes éthiques pouvant justifier la couverture des services de procréation assistée par des fonds publics, tels que : équité/justice, allocations de ressources, prévention des risques pour la santé, désir d’enfants, statut médical de l’infertilité. Je ferai ensuite une brève présentation de l'étendue de la couverture dans les deux sociétés. En me basant sur une revue systématique des documents des deux gouvernements, je poursuivrai en indiquant, pour chacune de ces sociétés, quels ont été les arguments éthiques mis de l'avant par les gouvernements pour justifier l'étendue de leur couverture. Finalement, je montrerai que la plupart des principes éthiques sont plutôt en faveur de la position québécoise.

Au Québec, les services d’ambulance se retrouvent entre le risque élevé et extrême de maladies professionnelles et d’accidents du travail. Le déplacement de bénéficiaires dans les escaliers en civière-chaise (C-C) figure parmi les tâches les plus exigeantes (Coffey B. et al., 2016) et serait parmi les principales causes de troubles musculosquelettiques chez les technicien·nes ambulancier·ères paramédicaux (TAP; Corbeil P. et al., 2017). L’objectif de cette étude est d’analyser l’activité des TAP pour identifier les contraintes dans l’usage de la C-C afin de déterminer des axes d’amélioration pour le développement d’un nouveau prototype de C-C. L’analyse secondaire d’un précédent projet de 81 entrevues réalisées auprès de 50 TAP a été effectuée avec le logiciel Nvivo 14. Les résultats sur les difficultés des TAP lors de l’usage de la C-C sont liés à quatre principaux déterminants : le bénéficiaire, les composants de la C-C, le binôme de TAP et l’environnement. Pour les composantes de la C-C, le mécanisme de glissement est identifié comme le problème principal. Il est inefficace pour la montée d'escaliers et nombreuses sont les situations qui le rendent inutilisable pour la descente. Les roues sont mentionnées comme peu fonctionnelles sur les surfaces non lisses (p. ex. : neige, gravelle). Cette partie des données issues de la démarche ergonomique soutien l’élaboration de scénarios et identifie des contraintes à la santé et à l’efficacité dans le but de concevoir un prototype de C-C.

Dans un système de santé de haute qualité, les décideurs encouragent l'action à tous les niveaux de changement afin d'assurer la cohérence des stratégies de qualité. Cette étude vise à présenter une analyse des Agences de soutien à l'amélioration de la qualité (AAAQ) en tant que stratégie systémique mise en œuvre avec succès dans plusieurs juridictions. Une étude comparative de deux cas critiques dans deux juridictions différentes a été réalisée : la Haute Autorité de Santé (HAS) en France et l'Institut nationale d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) au Québec. Plusieurs sources de données collectées de manière itérative ont été utilisées : des entretiens avec 17 informateurs clés, un groupe de discussion avec 6 participants, une observation réunissant 27 acteurs du système de santé, et une recherche documentaire approfondie au sein de ces deux AAAQ. Dans une démarche systématisée de codage, toutes les données ont été traitées et analysées de manière confidentielle à l'aide du logiciel QDA Miner. Les résultats ont montré que la HAS a un éventail d'activités plus large et l'INESSS un éventail d'activités plus restreint. Leurs statuts d'autonomie diffèrent: la HAS est plus indépendante du pouvoir public et l'INESSS est davantage plus au service du pouvoir public de sa juridiction. Bien que leurs produits diffèrent, ces AAAQ ont toutes eu des effets sur l'amélioration de la qualité dans les milieux de pratique. Malgré les dilemmes auxquels elles sont confrontées, elles ont des effets sur le système de santé. Cette étude pourrait inspirer d'autres pays.

La participation des patients est une démarche reconnue pour améliorer la qualité des soins et des services de santé. Pourtant, on connait mal les pratiques permettant d’implanter ce type de démarche. L’objectif de l'étude est d’identifier les meilleures pratiques cliniques et organisationnelles visant à améliorer la participation des patients dans les soins et les services de santé et leurs effets sur plusieurs dimensions de la qualité des soins et services. Cette étude de cas a été menée dans trois établissements de santé au Québec, ayant récemment implanté une démarche de participation des patients. Les cas choisis se situent dans des établissements universitaires et non universitaires, en milieu urbain et en milieu rural. L'étude repose sur une analyse qualitative, des entrevues et des groupes de discussion ont été réalisés auprès de gestionnaires et de professionnels de santé. Parmi les meilleures pratiques organisationnelles on retrouve: le support de la direction générale, l’intégration de la participation patients dans l’ensemble des leviers d’amélioration de la qualité. Du côté des pratiques cliniques, on identifie : l’intégration des patients dans des comités d’amélioration continue de la qualité, la formation des patients et professionnels de santé aux pratiques collaboratives. Plusieurs effets positifs ont été répertoriés: une expérience de soins positive des patients, une amélioration de la relation thérapeutique entre professionnels de santé et patients. 

La sécurité des patients est un aspect essentiel de la qualité des soins et constitue une préoccupation pour les acteurs de la santé et les populations. De nombreux patients contractent des infections lors d’un épisode de soins, et cela représente une charge supplémentaire de morbidité et de mortalité. L’objectif de ce projet de recherche était d’évaluer la pratique professionnelle des personnels de santé par le biais de l’approche par comparaison à un référentiel et par audit clinique. La collecte des données a été réalisé par l’entremise d’entretiens semi-dirigés auprès de n=15 professionnels sur les connaissances théoriques, la procédure et la traçabilité des données. L’observation de n=33 patients en ambulatoire a été réalisée en plus d’une analyse documentaire dans le service d’urologie andrologie. L’analyse a été effectuée avec le guide de prévention et contrôle des infections associées aux soins du Burkina Faso. Les résultats identifiaient des lacunes importantes dans le port des équipements de protection individuelle lors des prestations, dans la gestion des déchets biomédicaux, dans la gestion du dispositif médical réutilisable, dans la traçabilité des soins dispensés et dans l’asepsie lors de la réfection des pansements. Les recommandations ont trait à la sensibilisation, à la formation continue, à la communication et l’amélioration des conditions d’exercice. Toutefois, l’implication des prestataires y compris les patients et leur famille s’avère primordiale.

Cette présentation aura pour objectif de faire état de la question du travail social dans tous ces états. À partir d’un brossage-exposé synthèse des normativités, de l’axiologie, des connaissances et des savoirs en travail social, nous exposerons pourquoi le regard des professionnelles sur l’état du monde, sur les structures étatiques et organisationnelles, sur le devenir des services sociosanitaires en est un qui est soucieux. Nous exposerons ensuite les principaux thèmes récurrents qui, dans la littérature, expliquent pourquoi le travail social est dans tous ces états. De là, nous relativiserons et repositionnerons les discours communs en la matière. Que faire du fait que l’analyse historique et théorique du service social qui nous montre une crise constante? La crise n’est-elle pas la conséquence d’un bouleversement circonscrit dans le temps, d’une réaction spontanée, mais momentanée? Que penser d’autant d’écrits qui font sonner l’alarme alors que le travail social continue dans le quotidien? À partir de cet argumentaire critique, nous terminerons sur l’importance d’étudier et de documenter ces futurs potentiels des travailleuses sociales qui, à travers un travail social dans tous ces états, imaginent et œuvre pour « créer un monde social commun vivable », pour faire émerger de « nouveaux modèles de solidarité qui articulent protection sociale et réenchantement de la vie en société » (Junod, Romagnoli et Denervaud, L’inquiétude pour le monde et la pensée critique, 2017).

L’utilisation du sperme épididymaire est une nouvelle technique des biotechnologies (l’insémination artificielle (IA) ou de la fécondation in vitro (FIV)) chez les ovins. Le sperme épididymaire est une source importante de gamètes males. Technique d’actualité, cette dernière vise principalement à la récolte du sperme épididymaire dans un but de sauvegarde des espèces ou races en déclin, mais aussi comme moyen de récolte spermatique. La présente étude à pour objectif d’étudier les caractéristiques du sperme épididymaire récolté en post –mortem, et leurs  variations selon le temps de conservation. Le sperme épididymaire a été collecté par la méthode d’incision, appelée aussi flottaison, 67 testicules de bélier ont été collectés au niveau de l’abattoir de Annaba (Algérie), a partir du mois d’aout 2011 jusqu’au mois d’avril 2012, les paramètres étudiés sont : la  motilité massale, la concentration, la thératospermie , la viabilité  et  la nécrospermie . Les résultats obtenus pour les différents paramètres sont : motilité massale 3.34 ± 1,45 (70%), concentration 4386,41 ± 3487,82x106 spz/ml, % spz anormaux 43,49±10,17%, % spz vivants 62,03 ± 24,07%, % spz morts 37,97 ± 24,07%. Les résultats des caractéristiques spermatiques après conservation des testicules 2h et 24h post abattage, ne montrent pas de différences significatives (p˃ 0.05). Ces résultats sont interprétés et discutés.

Une relation médecin-patient plus égalitaire est aujourd’hui promue comme idéal par les approches de type patient-partenaire, lesquelles encouragent une participation du patient à la prise de décision et aux soins. Ces approches sont toutefois peu étudiées sous l’angle du désengagement de l’État du collectif et du transfert au patient d’une partie des responsabilités de santé. L’objectif de cette étude était de réaliser une revue narrative de travaux sociologiques de la base de données Web of Science portant sur les approches de type patient-partenaire en vue de documenter les enjeux sociaux qui en découlent. Il ressort des travaux que ce type d’approches risque : 1) d’avoir comme effet d’accentuer les écarts sociaux en raison des inégalités de capital culturel de santé; 2) de constituer une contrainte additionnelle non désirée par les patients; 3) d’entraîner des effets iatrogènes causés par l’autosurveillance demandée; 4) de faire en sorte que, en bout de piste, soient gommés les déterminants sociaux de la santé et que les patients soient tenus responsables de leurs problèmes de santé. Cette étude permet de resituer l’approche patient-partenaire au sein du courant néolibéral contemporain et vise à susciter davantage de réflexions critiques sur les enjeux sociaux de ce type d’approche.

En 2004, Santé Canada obligeait les hôpitaux canadiens à se munir d’une stratégie de gestion des listes d’attentes pour les chirurgies électives du genou et de la hanche dans le but de réduire le temps d’attente. L’objectif de cette étude vise à mettre en lumière les effets inattendus des différentes stratégies développées et mises en place par les hôpitaux.

Pour ce faire, 5 études de cas ont été menées : 2 cas capables de maintenir les exigences > 18 mois, 2 cas capables d’obtenir les exigences pendant 18 mois mais incapables de les maintenir, 1 cas n’a pu atteindre les objectifs. Des documents ont été recueillis et des entrevues ont été réalisées auprès des personnes impliquées dans la stratégie.

Les résultats préliminaires indiquent que des effets inattendus sont apparus dans chacun des cas étudiés. Par exemple, les effets positifs sont une amélioration de la collaboration avec la 1ère ligne et les services de réadaptation et l’amélioration de la satisfaction des patients; les effets négatifs sont la précarité des stratégies implantées, les tensions au sein du personnel, le manque de confiance et les problèmes de communication.

Employant une approche inductive, cette étude a pour objectif d’identifier et d’analyser les effets inattendus des stratégies mises en place dans les hôpitaux étudiés à chacune des étapes de la prise en charge des patients; et de contribuer à la réflexion théorique portant sur le concept d’effet inattendu.

La crise de la COVID-19 a causé l’interruption des services d’éducation prénatale de groupe et une accentuation des problèmes de santé mentale périnatale a été documentée. Il est donc essentiel d’estimer si l’utilisation de service d’éducation prénatale en ligne (ÉPL) maintenu pendant la crise a pu contribuer à atténuer ces conséquences. But : Estimer l’effet modérateur de l’utilisation des services d’ÉPL sur la santé mentale de femmes enceintes exposées au début de la crise COVID-19. Méthode : Étude de cohorte auprès de femmes enceintes (n = 863) recrutées entre 10-23 semaines de grossesse et dont les répondantes des T2 (34e semaine) et T3 (6 semaines postnatal) se sont réparties avant et après le début de l’état d’urgence sanitaire. Des modèles de régressions linéaires ont été estimés pour tester l’effet modérateur de l’utilisation d’ÉPL sur la détresse psychologique et l’anxiété générale en contexte de COVID-19. Résultats : Il n’y a pas d’effet modérateur de l’utilisation d’ÉPL sur la détresse psychologique et l’anxiété générale. La détresse est plus importante pour les futures mères ayant utilisé l’ÉPL. L’anxiété générale n’est pas significativement associée à l’utilisation d’ÉPL. Conclusion : L’utilisation des services d’ÉPL pendant la pandémie n’a pas joué de rôle modérateur sur les indicateurs de santé mentale. Des études supplémentaires sont nécessaires afin d’estimer l’apport de services d’ÉPL à la santé périnatale en contexte de crise pandémique et au-delà.

Cette étude avait pour but d'évaluer l'importance des facteurs de besoins, prédisposants et facilitants dans la prédiction de l'utilisation des services d'urgence parmi 270 personnes ayant déjà été ou vivant actuellement en situation d'itinérance. Les participants ont été recrutés dans trois types de logement différents (refuge, hébergement temporaire et permanent) à Montréal, au Québec (Canada). Un questionnaire leur a été administré au recrutement (T0), puis 12 mois après (T1). Des analyses de données longitudinales ont été menées sur les associations entre un ensemble de prédicteurs de base (T0) et la variable dépendante (utilisation des services d'urgence) à T1. Ces prédicteurs ont été identifiés selon le modèle comportemental de Gelberg-Andersen. Les résultats ont révélé que deux facteurs de besoins sont associés à l'utilisation de services d'urgence: avoir un trouble lié à l'usage de substances et une mauvaise santé physique perçue. Deux facteurs facilitants, soient l'utilisation de services ambulatoires spécialisés et la stigmatisation, étaient également liés à l'utilisation des services d'urgence. Aucun facteur prédisposant n'a été retenu et l'utilisation des services d'urgence n'était pas non plus associée au type de logement. Des améliorations sont nécessaires au niveau de la gestion des troubles liés à l'usage de substances, de la santé physique et de la lutte contre la stigmatisation afin de réduire l'utilisation des services d'urgence.

Les professions de care et les activités ayant trait aux soins ont toujours été omniprésentes et exécutées par la gent féminine. Encore aujourd’hui, ce sont majoritairement des femmes qui exercent ce type d’emploi. Différents auteurs et théoriciens ont tenté d’expliquer ce phénomène. Pour Comanne (2010), le capitalisme, comme mode d’organisation sociopolitique, s’appuie sur le patriarcat pour gérer le travail des femmes et s’en servir pour ses objectifs, ce qui induit des inégalités au regard de la division sexuelle du travail. Si les femmes sont aussi compétentes que les hommes, elles sont beaucoup plus flexibles que ces derniers vu la précarité à travers de laquelle elles évoluent souvent. Par ailleurs, les professions qu’elles occupent bénéficient d’une rémunération et d’une reconnaissance sociale moindre. Comme le précise Martin (2015), les nouveaux modes de gouvernance qui ont cours au sein des CH nous amènent à questionner davantage les expériences quotidiennes de reconnaissance vécues par les infirmières soignantes – reconnaissance qu’elles n’obtiendraient par ailleurs que des patients. Les répercussions du manque de reconnaissance sur les infirmières demeurent en grande partie inconnues au regard de la littérature scientifique. Pour cette présentation, il sera question de la phase conceptuelle de notre recherche qui cherche à mieux saisir les expériences de reconnaissance vécues au quotidien par les infirmières et comment ces expériences se répercutent sur elles.

Le sens est central dans le rétablissement aux prises avec une maladie. Si le sens réfère à la capacité de comprendre son expérience et de l’arrimer avec une projection dans un futur désiré, il besoin, pour émerger, d’un accompagnement, notamment celui du médecin comme du psychiatre. Or cette activité n'est pas qu'’une activité rationnelle qu’un ordinateur pourrait faire. Elle est plutôt une intégration d’une réflexion partagée où la composante émotive, du côté du médecin, doit comporter l’ingrédient de l’empathie. De quoi s’agit-il ? Comment distinguer empathie et sympathie ? Quelles sont les caractéristiques associées ? Quels effets ont pu en être démontrés ? La présence de l’empathie diffère-t-elle entre les spécialités médicales? Quel est l’effet de la formation médicale sur son développement ? Quels facteurs interviennent pour moduler positivement ou négativement les changements dans l’empathie du médecin au fil de sa formation et de sa pratique ? Dans le curriculum formel ? Dans le «curriculum caché»? Est-ce qu'on peut en tirer un éclairage sur les variations de pratique au Canada selon les âges des médecins ?

La gestion par programme a été implantée progressivement au sein des centres de santé et de services sociaux (CSSS). Malgré la pertinence du travail interdisciplinaire qui y est inhérent, cette nouvelle organisation a occasionné un fractionnement des disciplines ainsi qu’une redéfinition des rôles professionnels. Alors qu’une perte de repères a été observée, une analyse des besoins d’encadrement professionnels au CSSS de Jonquière révélait que l’implantation de modules unidisciplinaires, regroupements d’intervenants d’une même discipline, était un besoin. Leur principale fonction est d’aborder la question de la contribution spécifique de leur profession à la dispensation de services dans le contexte des équipes multidisciplinaires. Le but de la communication est de présenter les résultats de l’évaluation de cette mesure. À cette fin, un modèle et une analyse logique ont été effectué selon la méthode de Rossi et al. (2004). De plus, un questionnaire a été soumis aux employés visés. Une analyse descriptive et de contenu a été utilisée pour interpréter les résultats et renforcer l’analyse logique. Il ressort que les modules contribueraient à la qualité des services et du milieu de travail en supportant le développement professionnel et le bien-être des intervenants. La communication permettra d’expliquer les processus qui y sont sous-jacents, en plus de mettre en relief les composantes de cette mesure. Les outils d’accompagnement des modules seront également présentés. 

Les grands utilisateurs de services de santé représentent une faible proportion de patients (environ 5%) qui comptabilisent à eux seuls 30 à 50% de toutes les visites à l’urgence et présentent le plus souvent des besoins de santé complexes. Dans le cadre de ses travaux, l’équipe V1SAGES a mis en évidence le besoin de mieux identifier et soutenir la clientèle complexe avec maladies chroniques à risque de devenir grande utilisatrice de services en lui offrant une intervention clinique de gestion de cas qu’elle a développée. Il y a deux ans, l’Unité Soutien (US) de la SRAP Québec a choisi de soutenir les travaux de cette équipe à titre de projet démonstration. Dans ce cadre, l’équipe V1SAGES a pu mettre à l’essai le soutien pouvant être apporté aux chercheurs québécois par les cinq composantes de l’US. Les résultats de ce partenariat ont été des plus concluants avec la réalisation des activités suivantes : 1) un Sommet provincial avec 160 participants ayant permis de faire des constats clé pour mieux intégrer les dimensions santé et sociale dans les services offerts aux personnes présentant des besoins de santé complexes; 2) une revue systématique mixte sur les conditions clé des programmes de gestion de cas en 1e ligne pour cette clientèle; 3) une étude qualitative sur les besoins décisionnels des différentes parties prenantes; 4) la soumission d’une demande de financement aux IRSC pour évaluer l’implantation de la gestion de cas dans cinq provinces canadiennes.

Ce projet vise à mieux comprendre les facteurs qui motivent les visites aux urgences des adultes âgées appartenant à des groupes marginalisés. Dans la phase 1 de cette étude à méthodes mixtes, des personnes âgées (65 ans et plus) (n = 90) qui ont visité un service d'urgence au cours de l'année sont recrutées dans les services d'urgence de trois hôpitaux. Des données d'enquête, des questions à réponse courte et l'examen des dossiers sont utilisés pour compiler des profils de cas de patients dont les visites aux urgences sont  « potentiellement évitables ». Au cours de la phase 2, des entretiens semi-structurés avec des personnes âgées, des aidants familiaux, et des professionnels de la santé permettront de valider les résultats de la phase 1 et de recueillir des données nuancées sur les expériences vécues par les personnes âgées appartenant à des groupes marginalisés. Les résultats descriptifs préliminaires comprennent : l'accès limité à un médecin de famille ; des soins culturellement discordants ; les défis associés au transport, l'isolement social/la solitude ; et la perception de l'inefficacité des formes alternatives de soins de santé, telles que les télésoins. Les résultats de cette étude ont des implications sur les domaines à améliorer au niveau de l'administration des soins primaires. Cette étude identifie plusieurs points à défendre, tels que les infrastructures de transport, la couverture de l'équipement médical et la prescription sociale.

La pénurie d'infirmières préoccupe les unités de soins intensifs (USI) canadiennes depuis la dernière décennie, entraînant l’embauche des nouvelles diplômées pour maintenir l'accessibilité aux services. Un programme de résidence infirmière à l’USI d’un hôpital tertiaire affilié à l’Université de Montréal a été implanté pour accroître le recrutement en préservant la qualité et la sécurité des soins. Objectif: Programme d’un an pour soutenir l’amélioration des compétences de ces infirmières. Méthode: Jumelage aux infirmières expérimentées, cours spécialisés, mentorat et évaluations. Résultats: Juin 2008 à Janvier 2010: augmentation du recrutement de 150%, taux de rétention de 80%, représentant une augmentation de 25%, lits disponibles à l’USI passent de 18 à 24 et de 8 à 14 aux soins intermédiaires. Les résultats préliminaires quant à l'expérience des résidentes révèlent une progression favorable. L'évaluation du programme par des infirmières expérimentées démontre une diminution du stress lié au temps pour le transfert de connaissances et l'acquisition des compétences, ainsi que l’émergence de la pratique réflexive. Une reconnaissance universitaire a été obtenue. Conclusion: Résultats tendent à confirmer qu'un programme de résidence représente une initiative pouvant améliorer l'accessibilité aux services tout en favorisant la sécurité. Une réflexion s’impose quant à la reconnaissance d’un tel programme comme un standard pour l'orientation des infirmières novices aux USI.



L'anxiété de communication liée à la santé (ANX) et son rapport à la volonté d'utiliser les services de santé exigeant la langue seconde (L2) a été évaluée au cours de 2 études comprenant 4 échelles d’ANX:  ANX pour la santé physique (SP) et la santé mentale (SM) lors de la communication en langue première (L1) et L2. Nous mesurons leur validité, leur fiabilité, et leur valeur prédictive pour la volonté d'utiliser les services de santé exigeant la L2.

MÉTHODOLOGIE: 315 Anglophones de français L2 ont rempli un questionnaire en ligne.

RÉSULTATS Étude 1 (N=200): Des analyses factorielles exploratoires ont révélé 1 facteur sous-jacent à chaque échelle d'ANX (KMO>.80, coefficients alpha>.91). L'ANX en L2 pour la SP et pour la SM étaient corrélée à l'anxiété de communication en L2 générale, à la volonté d'utiliser les services, à la compétence en L2, et à l'usage des services (p<.001). Chaque échelle a été réduite de 19 à 10 items. Étude 2 (N=115): Les analyses ont reconfirmé la validité des échelles et leur fiabilité (alpha>.88). Les analyses de régression ont démontré que l'ANX en L2 explique 9% (SP) et 11% (SM) de variance additionnelle observée pour la volonté d'utiliser les services (p<.001) après avoir contrôlé pour les autres variables.

CONCLUSION Les résultats indiquent une forme d'anxiété de communication en L2 spécifique à la communication liée à la santé, ce qui pourrait affecter les relations entre professionnels de la santé et utilisateurs.

Les troubles anxieux sont des problèmes de santé mentale particulièrement fréquents qui ont un impact important sur la vie des personnes qui en souffrent. La psychothérapie est un traitement efficace pour les troubles anxieux, en particulier la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui constitue un investissement dont la rentabilité est démontrée pour cette population. L'accès à la TCC constitue donc un enjeu important de l'offre de services dans le cadre d'un système public de santé. Or, l'accès à la TCC est souvent difficile à concrétiser, et la littérature disponible offre peu d'information sur la manière dont les acteurs locaux ou régionaux peuvent contribuer à améliorer la situation dans leur milieu. Dans le cadre de ce projet de recherche, une théorisation ancrée a été réalisée pour modéliser les stratégies permettant d'améliorer l'accès à la TCC pour les troubles anxieux en tenant compte du contexte et des organisations impliquées dans l'offre de services pour la santé mentale. L'analyse du contenu d'entrevues avec des informateurs clés ainsi que d'une gamme de documents variés a permis de proposer une approche d'amélioration des pratiques en matière d'accès à la TCC pour les troubles anxieux qui serait adaptée à la réalité québécoise. Plus particulièrement, le modèle proposé dans le cadre de ce projet de recherche utilise le caractère modulaire d'une offre de services en TCC pour faciliter la coordination des efforts de l'ensemble des acteurs concernés.

PROBLÉMATIQUE : Les jeunes de 12 à 30 ans représentent une tranche d’âge des plus touchée par les problèmes de santé mentale. L’organisation actuelle des services n’est pas adaptée à cette clientèle, notamment lors de la transition de l’adolescence à l’âge adulte. Des programmes de santé mentale spécialisés ont été développés pour pallier les problèmes d’accès, de continuité et d’adéquation aux besoins. Objectif : Évaluer les effets des programmes de santé mentale spécialisés desservant les adolescents et jeunes adultes dont l’accès n’est pas fonction de l’atteinte ou non de la majorité. MÉTHODES : Revue systématique sur les études publiées depuis 2000 portant sur les programmes développés en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie avec consultation d’experts. RÉSULTATS : Plus de 7249 références ont été identifiées. Suivant les critères d’inclusion/exclusion, 35 articles ont été retenus par entente inter juges, toutes des études primaires observationnelles. 3 d’entre elles ont un groupe de comparaison et 28 portent sur la psychose précoce. Plus de 70 indicateurs ont été utilisés pour évaluer l’accès, l’engagement, la continuité, le rétablissement, la pertinence et l’acceptabilité de ces programmes. Discussion : Cette revue systématique a permis d’identifier de nouvelles pistes pour développer et implanter des programmes spécialisés en santé mentale pour les jeunes au sein du continuum de services, malgré leur passage à la vie adulte.

Contexte : Les méthodes traditionnelles de calcul de coûts au sein du système de santé québécois sont peu fiables. Une méthode d’estimation des coûts polyvalente et précise est nécessaire afin de pouvoir évaluer la valeur ajoutée des soins offerts. La méthode d’estimation des coûts par activité en fonction du temps(TDABC) semble répondre à cet impératif. Son utilisation au département d’urgence (DU) n’a jamais été validée et présente d’importants défis dont l’hétérogénéité de la clientèle prise en charge.

Objectif: Évaluer la faisabilité de la méthode TDABC à l’urgence en estimant le coût de la prise en charge de la colique néphrétique au DU.

Méthode : Une étude de cohorte ambidirectionnelle portant sur 75 visites pour une colique néphrétique à l’urgence du CHUL en 2016.

Résultats : L’âge médian (Q1-Q3) est de 45 ans (35-56), le ratio homme-femme de 57:18, la durée de séjour médiane de 8,59h (5,25-12,11) et la proportion(IC95%) de patients ayant un indice de Charlson de 1 ou moins (peu ou pas de comorbidités) est de 79%(68-87). Parmi les patients, 41%(30-53) ont eu un Uro-scan et 15% (7,6-25) ont eu une échographie en radiologie. Le coût moyen par patient (IC95%) de la prise en charge de la colique néphrétique est de 358,30$(326,8-389,7). L’indice de Charlson (0vs1vs2+) n’a pas d’impact sur le coût de prise en charge (406,2$[314,5-497,9] vs 346,7$[249,5-444,0] vs 341,8$[281,1-402,5]) [p=0,24>0,05].

Conclusion : La méthode TDABC est faisable au DU pour estimer le coût des soins.

La collaboration entre intervenants a été fortement encouragée au cours des dernières décennies afin d’améliorer l’efficacité et l’efficience des services de santé. À ce jour, on en sait toutefois peu sur les pratiques interprofessionnelles (PI) des physiothérapeutes. L’objectif de cette étude était de décrire les PI des physiothérapeutes qui travaillent en clinique privée au Québec auprès de personnes qui présentent de la douleur lombaire. Il s’agissait d’une enquête transversale provinciale auprès d’un échantillon aléatoire de 327 physiothérapeutes ayant complété un questionnaire en ligne (participation: 67,1%). Les résultats des analyses descriptives indiquent que les interactions les plus fréquentes des physiothérapeutes ont lieu avec d’autres physiothérapeutes, des omnipraticiens, des thérapeutes en réadaptation physique et des ergothérapeutes, alors qu’elles sont moins fréquentes avec des acupuncteurs, des psychologues, des chiropraticiens et certains médecins spécialistes. Ces interactions prennent le plus souvent la forme de messages écrits transmis via les clients (à tous les jours ou semaines: 55,1% des physiothérapeutes), discussions non planifiées en personne (41,9%), messages oraux transmis via les clients (24,1%) et lettres faxées/postées (23,2%). Ces résultats suggèrent qu’il est possible d’améliorer les PI des physiothérapeutes avec certains intervenants, et appuient le besoin de recherches futures sur les moyens d’interaction à privilégier pour ce faire.