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La pratique des soins infirmiers est associée à une vaste gamme de contraintes qui ont des répercussions majeures sur la relation infirmière-patient. Cette relation est pourtant essentielle à la prestation des soins infirmiers, en plus d’être au cœur de nombreuses théories infirmières. L’environnement de travail délétère, la surcharge de travail, les politiques de gouvernance néolibérale qui ont investi toutes les sphères du système de santé et l'utilisation accrue de la technologie sont associés à un système de contraintes qui pèsent sur les infirmières. Ces dernières tentent de s’adapter à ce contexte en faisant notamment preuve d’un professionnalisme hybride, c’est-à-dire en juxtaposant des valeurs organisationnelles aux valeurs inculquées par leur formation, telles l’humanisme et l'importance des soins personnalisés. Puisque le bien-être des patients n’est pas nécessairement associé à celui des institutions, et que ces deux états n'ont pas les mêmes considérations, un conflit de valeurs peut en résulter – l’infirmière vaquant à ses responsabilités administratives bien souvent aux dépens de celles relationnelles. Cette présentation fera la démonstration de cette problématique d’actualité, elle mettra de l’avant une synthèse des écrits phares s’y rattachant et aura trait aux considérations méthodologiques qui guideront cette étude qui consistera en une dialectique de la relation infirmière-patient, et du système de contraintes qui pèse sur les infirmières soignantes.

Le sens est central dans le rétablissement aux prises avec une maladie. Si le sens réfère à la capacité de comprendre son expérience et de l’arrimer avec une projection dans un futur désiré, il besoin, pour émerger, d’un accompagnement, notamment celui du médecin comme du psychiatre. Or cette activité n'est pas qu'’une activité rationnelle qu’un ordinateur pourrait faire. Elle est plutôt une intégration d’une réflexion partagée où la composante émotive, du côté du médecin, doit comporter l’ingrédient de l’empathie. De quoi s’agit-il ? Comment distinguer empathie et sympathie ? Quelles sont les caractéristiques associées ? Quels effets ont pu en être démontrés ? La présence de l’empathie diffère-t-elle entre les spécialités médicales? Quel est l’effet de la formation médicale sur son développement ? Quels facteurs interviennent pour moduler positivement ou négativement les changements dans l’empathie du médecin au fil de sa formation et de sa pratique ? Dans le curriculum formel ? Dans le «curriculum caché»? Est-ce qu'on peut en tirer un éclairage sur les variations de pratique au Canada selon les âges des médecins ?

Les grands utilisateurs de services de santé représentent une faible proportion de patients (environ 5%) qui comptabilisent à eux seuls 30 à 50% de toutes les visites à l’urgence et présentent le plus souvent des besoins de santé complexes. Dans le cadre de ses travaux, l’équipe V1SAGES a mis en évidence le besoin de mieux identifier et soutenir la clientèle complexe avec maladies chroniques à risque de devenir grande utilisatrice de services en lui offrant une intervention clinique de gestion de cas qu’elle a développée. Il y a deux ans, l’Unité Soutien (US) de la SRAP Québec a choisi de soutenir les travaux de cette équipe à titre de projet démonstration. Dans ce cadre, l’équipe V1SAGES a pu mettre à l’essai le soutien pouvant être apporté aux chercheurs québécois par les cinq composantes de l’US. Les résultats de ce partenariat ont été des plus concluants avec la réalisation des activités suivantes : 1) un Sommet provincial avec 160 participants ayant permis de faire des constats clé pour mieux intégrer les dimensions santé et sociale dans les services offerts aux personnes présentant des besoins de santé complexes; 2) une revue systématique mixte sur les conditions clé des programmes de gestion de cas en 1e ligne pour cette clientèle; 3) une étude qualitative sur les besoins décisionnels des différentes parties prenantes; 4) la soumission d’une demande de financement aux IRSC pour évaluer l’implantation de la gestion de cas dans cinq provinces canadiennes.

L’acceptabilité des exosquelettes utilisés en réadaptation est primordiale afin de favoriser une implantation réussie de cette technologie dans les milieux cliniques. 

Objectif
Documenter l’acceptabilité des exosquelettes de réadaptation du point de vue des utilisateurs ayant une lésion médullaire (LM) et des professionnels de la santé (PS). 

Méthodes
Cette revue systématique a inclus des études quantitatives, qualitatives et mixtes portant sur des adultes avec une LM ayant utilisé un exosquelette durant leur réadaptation, ainsi que sur des PS travaillant avec des personnes ayant une LM utilisant un exosquelette. Une approche convergente intégrée a été utilisée. 

Résultats
Au total, 22 études ont été incluses. Les utilisateurs ayant une LM et les PS ont exprimé une acceptabilité favorable, une perception positive de l’efficacité et de l’auto-efficacité, ainsi qu’une satisfaction générale et des bénéfices psychologiques. Peu de contraintes, enjeux éthiques ou coûts d’opportunité ont été rapportés. Il est essentiel de maintenir des attentes réalistes et de bien sélectionner les utilisateurs. 

Conclusions
L’acceptabilité des exosquelettes tend à être positive, ce qui est prometteur pour l’implantation durable de cette technologie. Toutefois, les connaissances sur l’acceptabilité des PS sont encore insuffisantes. Il est essentiel de poursuivre la documentation de l’acceptabilité des exosquelettes, notamment en standardisant la mesure de l’acceptabilité.

La Direction des soins infirmiers (DSI) du Centre Intégré de Santé et des Services Sociaux (CISSS) de Laval (Québec, Canada) a implanté plusieurs fonctions de coordination des soins et des services depuis plusieurs années pour les personnes ayant des besoins complexes. Ces fonctions incluent celles des infirmières pivots en gériatrie, soins palliatifs, soutien à domicile, cancérologie, et d’autres. À date, aucune évaluation de ces fonctions n’a été établie.

L’objectif de cette étude est de poser un diagnostic de la coordination pour la patientèle du milieu clinique partenaire, du point de vue des infirmières exerçant ces fonctions de coordination et de personnes suivies par elles.

Une méthode de recherche qualitative suivant une approche de co-conception fondée sur l’expérience est retenue. Le Rainbow Model of Integrated Care (Valentijn et al., 2013) est retenu comme cadre conceptuel. Des entretiens individuels auprès de 10 coordinatrices et 10 personnes ayant des besoins complexes seront conduits afin d’explorer leurs expériences et les facteurs facilitants et obstacles à la coordination. Par la suite, deux entretiens de groupe avec les mêmes participants permettront d’identifier des pistes d’amélioration conjointes. Ces propositions seront soumises et discutées avec la DSI.

Les résultats attendus incluent un meilleur arrimage des soins et services avec les besoins exprimés par la patientèle, menant à une meilleure expérience et une meilleure qualité de soins pour celle-ci.

La pénurie d'infirmières préoccupe les unités de soins intensifs (USI) canadiennes depuis la dernière décennie, entraînant l’embauche des nouvelles diplômées pour maintenir l'accessibilité aux services. Un programme de résidence infirmière à l’USI d’un hôpital tertiaire affilié à l’Université de Montréal a été implanté pour accroître le recrutement en préservant la qualité et la sécurité des soins. Objectif: Programme d’un an pour soutenir l’amélioration des compétences de ces infirmières. Méthode: Jumelage aux infirmières expérimentées, cours spécialisés, mentorat et évaluations. Résultats: Juin 2008 à Janvier 2010: augmentation du recrutement de 150%, taux de rétention de 80%, représentant une augmentation de 25%, lits disponibles à l’USI passent de 18 à 24 et de 8 à 14 aux soins intermédiaires. Les résultats préliminaires quant à l'expérience des résidentes révèlent une progression favorable. L'évaluation du programme par des infirmières expérimentées démontre une diminution du stress lié au temps pour le transfert de connaissances et l'acquisition des compétences, ainsi que l’émergence de la pratique réflexive. Une reconnaissance universitaire a été obtenue. Conclusion: Résultats tendent à confirmer qu'un programme de résidence représente une initiative pouvant améliorer l'accessibilité aux services tout en favorisant la sécurité. Une réflexion s’impose quant à la reconnaissance d’un tel programme comme un standard pour l'orientation des infirmières novices aux USI.



L'anxiété de communication liée à la santé (ANX) et son rapport à la volonté d'utiliser les services de santé exigeant la langue seconde (L2) a été évaluée au cours de 2 études comprenant 4 échelles d’ANX:  ANX pour la santé physique (SP) et la santé mentale (SM) lors de la communication en langue première (L1) et L2. Nous mesurons leur validité, leur fiabilité, et leur valeur prédictive pour la volonté d'utiliser les services de santé exigeant la L2.

MÉTHODOLOGIE: 315 Anglophones de français L2 ont rempli un questionnaire en ligne.

RÉSULTATS Étude 1 (N=200): Des analyses factorielles exploratoires ont révélé 1 facteur sous-jacent à chaque échelle d'ANX (KMO>.80, coefficients alpha>.91). L'ANX en L2 pour la SP et pour la SM étaient corrélée à l'anxiété de communication en L2 générale, à la volonté d'utiliser les services, à la compétence en L2, et à l'usage des services (p<.001). Chaque échelle a été réduite de 19 à 10 items. Étude 2 (N=115): Les analyses ont reconfirmé la validité des échelles et leur fiabilité (alpha>.88). Les analyses de régression ont démontré que l'ANX en L2 explique 9% (SP) et 11% (SM) de variance additionnelle observée pour la volonté d'utiliser les services (p<.001) après avoir contrôlé pour les autres variables.

CONCLUSION Les résultats indiquent une forme d'anxiété de communication en L2 spécifique à la communication liée à la santé, ce qui pourrait affecter les relations entre professionnels de la santé et utilisateurs.

Il est reconnu que le soutien par les pairs est bénéfique aux personnes atteintes de maladie mentale et que ce soutien joue un rôle majeur dans le rétablissement. Plusieurs études ont porté sur le soutien par les pairs dans la communauté, mais aucune ne s’était penchée sur le soutien lors d’une hospitalisation. La présente recherche a voulu mieux comprendre l’expérience du soutien entre pairs se créant spontanément entre patients hospitalisés en santé mentale.

Objectifs de la communication : Présenter le processus du soutien par les pairs ayant lieu naturellement sur les unités de soins. Reconnaître le rôle unique du soutien spontané dans le rétablissement. Identifier de nouvelles possibilités pour travailler en partenariat avec les patients hospitalisés en santé mentale.

Méthode : Des entrevues semi-structurées ont été effectuées avec dix patients hospitalisés dans un institut en santé mentale. Les entrevues ont été enregistrées, transcrites intégralement, puis analysées selon une approche qualitative descriptive.

Résultats/conclusion : Le soutien entre patients est un processus réfléchi et complexe ayant des effets positifs sur la santé mentale et la qualité de vie. Le contexte affecte grandement l’occurrence de ces interactions de soutien. Les professionnels de la santé, en particulier le personnel infirmier, peuvent intervenir pour favoriser ces relations qui contribuent au rétablissement des patients hospitalisés en santé mentale.

Malgré la reconnaissance de l'impact indéniable des infirmières sur la sécurité des patients, d'importantes barrières liées à l'organisation des soins de santé entravent encore la pleine expansion du rôle de ces professionnelles. Au Québec, des préoccupations notamment liées au conditions de travail des infirmières entravent l'application d'outils contemporains pour le développement professionnel continu. Des outils de formation novateurs favoriseraient pourtant une pratique plus réflexive axée sur une vision holistique du patient afin de soutenir le plein champ de la pratique infirmière.

Avec une perspective humaniste et réflexive en matière de compétences en sécurité des patients, une approche de design a contribué à développer un prototype de portfolio infirmier. L'ethnographie a été utilisée pour collecter et analyser les données en observant 10 dyades infirmière/patient, suivies d'entretiens sur leur expérience de soins.

Le portfolio INSÉPArable s'illustre en deux figures interreliées: un iceberg où se cache l'essence des soins et une sphère représentant des conditions sécuritaires de pratique pour les patients. 

INSÉPArable s'est avéré plus qu'un outil de réflexion individuelle, il met fortement en évidence, pour les infirmières gestionnaires, la nécessité d'un mode de gouvernance prônant la mise en œuvre et le maintien d'environnements sains de travail, dans lesquels professionnalisme et conditions optimales de sécurité durable et holistique sont mieux soutenus. 

PROBLÉMATIQUE : Les jeunes de 12 à 30 ans représentent une tranche d’âge des plus touchée par les problèmes de santé mentale. L’organisation actuelle des services n’est pas adaptée à cette clientèle, notamment lors de la transition de l’adolescence à l’âge adulte. Des programmes de santé mentale spécialisés ont été développés pour pallier les problèmes d’accès, de continuité et d’adéquation aux besoins. Objectif : Évaluer les effets des programmes de santé mentale spécialisés desservant les adolescents et jeunes adultes dont l’accès n’est pas fonction de l’atteinte ou non de la majorité. MÉTHODES : Revue systématique sur les études publiées depuis 2000 portant sur les programmes développés en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie avec consultation d’experts. RÉSULTATS : Plus de 7249 références ont été identifiées. Suivant les critères d’inclusion/exclusion, 35 articles ont été retenus par entente inter juges, toutes des études primaires observationnelles. 3 d’entre elles ont un groupe de comparaison et 28 portent sur la psychose précoce. Plus de 70 indicateurs ont été utilisés pour évaluer l’accès, l’engagement, la continuité, le rétablissement, la pertinence et l’acceptabilité de ces programmes. Discussion : Cette revue systématique a permis d’identifier de nouvelles pistes pour développer et implanter des programmes spécialisés en santé mentale pour les jeunes au sein du continuum de services, malgré leur passage à la vie adulte.

Contexte : Les méthodes traditionnelles de calcul de coûts au sein du système de santé québécois sont peu fiables. Une méthode d’estimation des coûts polyvalente et précise est nécessaire afin de pouvoir évaluer la valeur ajoutée des soins offerts. La méthode d’estimation des coûts par activité en fonction du temps(TDABC) semble répondre à cet impératif. Son utilisation au département d’urgence (DU) n’a jamais été validée et présente d’importants défis dont l’hétérogénéité de la clientèle prise en charge.

Objectif: Évaluer la faisabilité de la méthode TDABC à l’urgence en estimant le coût de la prise en charge de la colique néphrétique au DU.

Méthode : Une étude de cohorte ambidirectionnelle portant sur 75 visites pour une colique néphrétique à l’urgence du CHUL en 2016.

Résultats : L’âge médian (Q1-Q3) est de 45 ans (35-56), le ratio homme-femme de 57:18, la durée de séjour médiane de 8,59h (5,25-12,11) et la proportion(IC95%) de patients ayant un indice de Charlson de 1 ou moins (peu ou pas de comorbidités) est de 79%(68-87). Parmi les patients, 41%(30-53) ont eu un Uro-scan et 15% (7,6-25) ont eu une échographie en radiologie. Le coût moyen par patient (IC95%) de la prise en charge de la colique néphrétique est de 358,30$(326,8-389,7). L’indice de Charlson (0vs1vs2+) n’a pas d’impact sur le coût de prise en charge (406,2$[314,5-497,9] vs 346,7$[249,5-444,0] vs 341,8$[281,1-402,5]) [p=0,24>0,05].

Conclusion : La méthode TDABC est faisable au DU pour estimer le coût des soins.

ZIANI Farida, ZIANI Zoulikha

 

La présente communication a pour objectif d’identifier les principaux déterminants des dépenses de santé en Algérie. A cet effet, nous avons appliqué la méthode d’estimation ARDL pour modéliser la dynamique de long terme et de court terme de la relation entre les dépenses de santé par habitant et leurs déterminants durant la période 1980-2017 . Les principaux résultats empiriques obtenus montrent que les variables : nombre de médecins pour 1000 habitants, nombre de lits pour 1000 habitants, PIB par habitant et dépenses publiques de santé en % des dépenses totales de santé ont un effet significatif sur les dépenses de santé en Algérie à long terme. En revanche, les autres variables, à savoir : la population et la population âgée de plus de 65 ans, n’ont pas d’impact significatif sur l’évolution des dépenses de santé ni à long terme, ni à court terme.

 

Mots clés : Dépenses de santé, approche ARDL, déterminants, Algérie,

 

 

La collaboration entre intervenants a été fortement encouragée au cours des dernières décennies afin d’améliorer l’efficacité et l’efficience des services de santé. À ce jour, on en sait toutefois peu sur les pratiques interprofessionnelles (PI) des physiothérapeutes. L’objectif de cette étude était de décrire les PI des physiothérapeutes qui travaillent en clinique privée au Québec auprès de personnes qui présentent de la douleur lombaire. Il s’agissait d’une enquête transversale provinciale auprès d’un échantillon aléatoire de 327 physiothérapeutes ayant complété un questionnaire en ligne (participation: 67,1%). Les résultats des analyses descriptives indiquent que les interactions les plus fréquentes des physiothérapeutes ont lieu avec d’autres physiothérapeutes, des omnipraticiens, des thérapeutes en réadaptation physique et des ergothérapeutes, alors qu’elles sont moins fréquentes avec des acupuncteurs, des psychologues, des chiropraticiens et certains médecins spécialistes. Ces interactions prennent le plus souvent la forme de messages écrits transmis via les clients (à tous les jours ou semaines: 55,1% des physiothérapeutes), discussions non planifiées en personne (41,9%), messages oraux transmis via les clients (24,1%) et lettres faxées/postées (23,2%). Ces résultats suggèrent qu’il est possible d’améliorer les PI des physiothérapeutes avec certains intervenants, et appuient le besoin de recherches futures sur les moyens d’interaction à privilégier pour ce faire.

Depuis la création du rôle d’IPS en 2002, plusieurs travaillent dans divers domaines de pratique. Selon le service de statistiques de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), au 1er octobre 2015, on comptait 308 IPS en droit d’exercer en cardiologie, néonatalogie, néphrologie et soins de première ligne. Les IPS jouent un rôle clé et sont une valeur ajoutée dans notre système de santé québécois. Plusieurs études confirment qu’il n’y a plus de preuves à faire quant à leur contribution dans les milieux de pratique: augmentation de la qualité et sécurité des soins, amélioration de l’accessibilité aux soins et aux services de santé. Toutefois, comme les IPS détiennent ce nouveau titre d’exercice leur permettant d’occuper une nouvelle fonction qui n’est pas encore entièrement reconnue, leur intégration est encore difficile.

Cette communication présente les résultats finaux d’une étude qualitative exploratoire dont les données récoltées ont été regroupées et analysées en profondeur à l’aide des catégories reliées à leurs rôles et responsabilités. Malgré l’existence d’obstacles notamment, la collaboration insatisfaisante avec des professionnels de la santé, d’autres facteurs motivent les IPS à se développer dans la réalisation de leurs tâches et à faire « toute la différence ». Les données de cette recherche mettront en évidence ces obstacles et permettront une réflexion quant aux mesures à prendre pour les vaincre et permettre aux IPS une pratique optimale.

Objectif:Le but de cette recherche est d’étudier les obstacles et les facteurs facilitants la collaboration interprofessionnelle et inter-organisationnelle entre les sages-femmes dans les maisons de naissance et d'autres professionnels de soins de santé dans les hôpitaux du Québec.

Méthodes:Une étude de cas a été adoptée. Les données ont été recueillies aux moyens d'entrevues semi-structurées avec les sages-femmes, les professionnels et les administrateurs multidisciplinaires de l’hôpital; l'observation directe;  des documents et des archives. Une analyse thématique des données a été réalisée.

 Résultats:Les résultats de cette étude montrent une structuration étroite entre les facteurs interpersonnels, organisationnels et systémiques en ce qui concerne les obstacles et les possibilités de collaboration entre les sages-femmes, les médecins et les infirmières. Au niveau du personnel, nos résultats montrent un conflit du champ de pratique des sages-femmes, de pré-jugement, et le manque de communication entre les fournisseurs de soins de santé. Au niveau d’organisationnel, les sages-femmes ont un accès complet à l'hôpital avec lequel un accord formel a été signé. La politique de périnatalité rapportée en 2008 n'a pas été adoptée. Au niveau systémique, il n'existe aucun plan visant à ouvrir plus de maisons de naissance; pas assez de place de formation pour les sages-femmes; et un nombre très limité d'universités qui dispensent un enseignement de sages-femmes au Québec. 

La collaboration interprofessionnelle a émergé comme étant l’un des aspects essentiels à consolider pour améliorer l’organisation de la première ligne de soins et assurer un accès adéquat aux ressources. Pour favoriser l’accroissement de la collaboration interprofessionnelle, il est suggéré que les professionnels des sciences de la santé soient formés en interdisciplinarité, particulièrement à l’occasion des stages cliniques.

Cette présentation vise à présenter les résultats d’un mémoire de maîtrise qui avait pour objectif de comprendre comment les facteurs systémiques, les facteurs organisationnels et les caractéristiques du programme de formation mis en place influencent l’implantation d’un programme de formation interprofessionnelle (PFI) pour les étudiants universitaires en santé au sein d’un Centre de santé et de services sociaux (CSSS).

Il s’agit d’une étude de cas unique effectuée au sein d’un CSSS situé dans la grande région de Montréal au Québec, Canada. Les données ont été recueillies à l’aide de 11 entrevues semi-dirigées et d’une analyse des documents administratifs et cliniques écrits concernant l’implantation du PFI.

Le modèle conceptuel proposé (figure 1) offre un regard novateur sur la manière de comprendre le dynamisme et les interactions entre les différents facteurs influençant la mise en œuvre d’un PFI au sein d’une organisation de santé. Des recommandations sont suggérées afin de permettent de favoriser la mise en œuvre de PFI au sein des milieux cliniques.

Introduction: Investigation, diagnostic, traitements et suivi, sont les étapes de soins à intégrer dans une trajectoire de soins pour la clientèle requérant des soins oncologiques. Les récentes réformes structurelles, organisationnelles et professionnelles du réseau de la santé ces dernières années misent sur le renforcement de l'intégration des soins et des services afin de répondre efficacement aux besoins complexes de cette clientèle. Par ailleurs, ces modalités "intégratives" constituent des défis d’institutionnalisation des pratiques cliniques et de gestion associées. Objectif: Identifier les leviers au développement de trajectoires de soins pour la clientèle requérant des soins oncologiques. Méthode: Étude qualitative descriptive transversale, cas unique (CISSS au Québec), avec niveaux d’analyses imbriqués. Des entrevues semi-dirigées (10) guidées par le cadre de référence de Longpré & Dubois (2017), ont été menées auprès de professionnels et gestionnaires. Les données ont été analysées selon Miles & Huberman (2003). Résultat: L’investissement dans des ressources clés et des processus clinico-administratifs spécifiques sont des leviers stratégiques à l’intégration des soins et des services. Recommandation: Déployer le modèle d'intégration des soins et des services en soutien à une gouvernance clinique renouvelée, permet le déploiement de stratégies visant à institutionnaliser des trajectoires de soins répondant à la nécessite d'accessibilité et de continuité des soins. 

En 2012, le comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux recommandait d’offrir une formation spécifique sur ce type d’homicides aux intervenants du réseau de la santé et des services sociaux concernés. Après avoir développé des outils cliniques et une formation sur la prévention des homicides, le Centre de recherche appliquée en intervention psychosociale (CRAIP) du CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean a entrepris en 2015 leur déploiement à l’échelle provinciale par le biais de formateurs régionaux. L’état du déploiement de cette formation ayant atteint une certaine maturité en 2017 (plus de 70 formateurs régionaux et 1 500 intervenants formés), l’évaluation du niveau d’implantation et les impacts de cette formation pouvaient débuté et les résultats seront présentés. Les acquis et l’efficacité pédagogique de la formation ainsi que les facilitateurs et les obstacles liés à l’implantation ont été évalués avec des méthodologies diverses. Les résultats préliminaires tirés des entrevues indiquent que les personnes formées sont plus sensibilisées aux situations à risque, que le réflexe d’estimer les risques d’homicide est augmenté et qu’ils se sentent mieux outillés. D’autre part, l’impact de la formation sur les nouvelles compétences dans la pratique a été évalué. Les résultats indiquent que très peu de participants se sentaient compétents à intervenir dans un contexte de risque d’homicide avant la formation, soit 3 participants sur 31, comparativement à 27 après la formation.

Entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2017, 625 formulaires de déclaration d’aide médicale à mourir (AMM) ont été transmis à la Commission sur les soins de fin de vie au Québec (Bédard, Samson et Goulet, 2017). Ces formulaires peuvent être complétés dans les différents départements des établissements de santé, incluant les départements curatifs (Parisé, 2017). Les infirmières en soins curatifs qui accompagnent les patients ayant fait une demande d’AMM peuvent ainsi voir leurs compétences modifiées. L’adaptation à cette modification dans un contexte d’AMM est différente entre les infirmières en soins curatifs de celles en soins palliatifs. Ces dernières sont davantage en mesure d’accompagner les patients demandant l’AMM qui s’explique par leur formation pour l’accompagnement en fin de vie; formation qui n’est pas nécessairement détenue par celles en soins curatifs. Leurs perceptions liées aux nouvelles compétences à acquérir auront une influence sur leur pratique puisqu’elles seraient peu préparées à l’accompagnement selon une perspective autre que curative. Sachant que la perception de l’AMM que se construisent les infirmières peut influencer la prise en charge du patient, l’exploration de la perception des infirmières en soins curatifs accompagnant des personnes demandant l’AMM au Québec est pertinente comme but de recherche. Cette présentation s’attardera au protocole de recherche ainsi qu’à la recension des écrits soutenant celui-ci.

La population vieillissante et la pandémie de la COVID-19 ont mis une pression accrue sur le système de santé canadien causant une pénurie de main-d’œuvre sans précédent. Dans ce contexte, l'Hôpita Montfort a implanté des modèles de soins interprofessionnels en vue d’améliorer la qualité des soins et de lutter contre la pénurie de personnel. 

Une analyse des responsabilités du personnel a été effectuée pour explorer l’optimisation du champ de pratique de ces derniers. En outre, au département d’urgence, une réorganisation de l’espace de travail en pods centrée autour de la localisation des patients a été effectuée. Chaque pod est sous la supervision d’une équipe de soins composée d’un médecin responsable, d’infirmières et de personnel de soins.  

Dans un souci de suivi post-implémentation, des sondages centrés sur la satisfaction des patients et des employés ont été effectués suivant une méthodologie avant et après l’implémentation. Ces données associées à divers indicateurs organisationnels vont permettre de faire une évaluation de l’impact du modèle de soins sur les patients, le personnel et l’organisation.  

Le développement d’un modèle de soins interprofessionnels combiné avec un système de pods dans un hôpital francophone au Canada est innovateur. Cette démarche d’évaluation offrira un plan d’implantation pour faciliter la mise en œuvre dans d’autres hôpitaux.  

Contexte
L'éducation aux patients (ED) et l'autogestion comprenant des exercices (AG) sont communément prescrites en physiothérapie pour les troubles temporo-mandibulaires (TTM).

Objectif
Réaliser une revue systématique avec méta-analyse sur l’efficacité de l’ED et de l’AG chez les adultes atteints de TTM.

Méthodes
Une recherche bibliographique a été effectuée pour inclure les essais cliniques randomisés (ECR) évaluant l’efficacité de ces approches. La qualité méthodologique et la certitude des résultats ont été évaluées. Des différences de moyennes standardisées (DMS) ont été calculées. 

Résultats
L'utilisation de plaques occlusales seule par rapport à l'ED était supérieure pour réduire la douleur (DMS = 1,09, IC 95 % : 0,76 – 0,89, 2 ECR, n = 90), mais les plaques occlusales en conjonction avec l'ED n'étaient pas supérieures à l'ED seule (DMS = 0,46, IC 95 % : -0,33 – 1,25, 4 ECR, n = 197). Les plaques occlusales, le taping, le laser ou la thérapie manuelle en conjonction avec l'AG n'étaient pas supérieurs à l'AG seule (DMS = 0,29, IC 95 % : -0,04 – 0,62, 
4 ECR, n = 203).

Conclusion
L'ED semble efficace pour réduire la douleur, mais son efficacité relative en comparaison aux plaques occlusales demeure incertaine. L’autogestion, incluant des exercices, semble réduire la douleur, malgré une certitude des preuves faible.

Implications
Les physiothérapeutes peuvent envisager d'utiliser l’ED et l’AG car elles offrent l'occasion de fournir des soins moins coûteux et plus accessibles. 

Les gens souffrant de maladies cardiaques sont à risque de vivre des symptômes de dépression et d’anxiété et d'avoir une plus faible qualité de vie, ce qui peut mener à un pronostic plus faible. La qualité de l’attachement au sein des relations interpersonnelles a été démontrée comme étant un élément important pouvant accentuer ou diminuer l’intensité des symptômes d’anxiété et de dépression et comme étant lié à la qualité de vie  Objectif : Cette recherche a visé à expliquer le lien existant entre l’attachement, l’anxiété, la dépression et la qualité de vie chez les patients souffrant de maladies cardiaques. Méthode : 201 patients ont rempli le Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS), le Experiences in Close Relationships-Revised (ECR-R) et le « Medical Outcomes Study Questionnaire Short Form 36 Health Survey » (SF-36) à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. Analyses: Une série de régressions multiples ont été effectuées. Résultats : Les résultats ont démontré que plus une personne détient un style d'attachement insécurisant plus elle aura des symptômes dépressifs et anxieux et plus ces symptômes affecteront sa qualité de vie. Des analyses de modération ont révélé que l’attachement sécurisant a modéré le lien entre l’anxiété et la qualité de vie tant sur le plan physique que psychologique, contrairement à l’attachement insécurisant. Cependant, aucune différence n’a été trouvée sur le plan de la dépression. La signification de ces résultats est discutée.

 

L’expertise clinique est l’un des trois piliers interdépendants de la pratique basée sur les données probantes. Malgré son importance dans l’intégration des données scientifiques à la pratique clinique, elle demeure peu explorée en réadaptation de l’aphasie, un trouble acquis de la communication qui limite la participation sociale des personnes atteintes. Comme les pratiques des orthophonistes ne sont pas toujours cohérentes avec l’objectif ultime de la réadaptation, soit l’optimisation de la participation sociale, une Communauté de pratique (CdP) a été conçue pour soutenir le développement de leur expertise. Le but de cette étude est de décrire le processus de conception systématique de cette CdP, qui se voulait une occasion d’interaction entre les participants en vue de partager et d’approfondir leurs connaissances dans ce domaine. Pour ce faire, il a fallu tenir compte de principes théoriques et méthodologiques, du contexte de recherche, de l’intention de formation continue pour les participants, de leurs attentes et de leur éloignement géographique. La CdP créée était donc intentionnelle, fermée, limitée dans le temps, virtuelle, combinait des activités synchrones et asynchrones et comptait des objectifs de recherche et de formation. Ces derniers étaient en lien avec des thèmes associés aux différentes étapes de la prise en charge en aphasie. Cette façon innovante de concevoir la CdP a donné lieu à des activités permettant le développement de l’expertise clinique. 

La pratique réflexive est une étape incontournable de la démarche de soin infirmiers qui fait appel à différents savoirs, dont émancipatoires. Elle s’inscrit dans un courant de pensée postmoderne attaché à la non linéarité des phénomènes. Les étudiantes en sciences infirmières sont encouragées à y recourir afin de dispenser de soins de qualité aux patients, à leur famille et à la population. Toutefois, dans le cadre d’un enseignement-apprentissage, cette pratique devrait être considérée dans son contexte sociopolitique afin de prendre en compte le pouvoir pastoral ainsi que son potentiel d’assujettissement des corps. Une analyse foucaldienne du concept de pratique réflexive a permis de rendre visible des pratiques pédagogiques assujettissantes lorsque l’aveu est privilégié au détriment d’une réflexion critique essentielle à la pratique infirmière. Le concept de pratique réflexive comporte un paradoxe : il appelle à la critique et à la libération, mais contient également des potentiels assujettissant. Cette analyse critique foucaldienne a permis de mettre en lumière les dimensions disciplinaires et de contrôle des corps liées à la pratique réflexive.

Sous tension, les systèmes publics de services sociaux et de santé (SSS) appellent les professionnels et gestionnaires cliniques à endosser le rôle d’agent de changement pour répondre efficacement aux besoins de la population et promouvoir l’équité d’accès aux services. Or, ces acteurs de terrain peuvent ne pas agir par crainte de subir des représailles.

Afin d’évaluer la prévalence de cette crainte, l’étude visait à valider un questionnaire incluant trois concepts clés, soit les situations problématiques à l’origine de potentielles actions d’agent de changement, les actions agentielles elles-mêmes et la crainte de subir des représailles. Nous avons utilisé la méthode Delphi pour évaluer la pertinence, l’exhaustivité et la clarté des items du questionnaire. 

Quatorze panélistes, répartis en deux groupes, ont participé à la démarche. Les composantes du questionnaire ont toutes atteint le consensus après quatre rondes de consultation. Le processus a mené à des modifications (p. ex., formulations, échelles de mesure et regroupements de réponses) et des ajouts (p. ex., niveau de crainte selon l’action agentielle, fréquence de renoncement à l’action) au questionnaire.

À ce jour, les outils existants n’incluaient pas les trois concepts clés de la crainte de représailles. Le présent outil décrira donc mieux ce processus complexe. Des stratégies pourront ainsi être mises en œuvre afin d’encourager les actions agentielles des acteurs de terrain des SSS.