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La gestion par programme a été implantée progressivement au sein des centres de santé et de services sociaux (CSSS). Malgré la pertinence du travail interdisciplinaire qui y est inhérent, cette nouvelle organisation a occasionné un fractionnement des disciplines ainsi qu’une redéfinition des rôles professionnels. Alors qu’une perte de repères a été observée, une analyse des besoins d’encadrement professionnels au CSSS de Jonquière révélait que l’implantation de modules unidisciplinaires, regroupements d’intervenants d’une même discipline, était un besoin. Leur principale fonction est d’aborder la question de la contribution spécifique de leur profession à la dispensation de services dans le contexte des équipes multidisciplinaires. Le but de la communication est de présenter les résultats de l’évaluation de cette mesure. À cette fin, un modèle et une analyse logique ont été effectué selon la méthode de Rossi et al. (2004). De plus, un questionnaire a été soumis aux employés visés. Une analyse descriptive et de contenu a été utilisée pour interpréter les résultats et renforcer l’analyse logique. Il ressort que les modules contribueraient à la qualité des services et du milieu de travail en supportant le développement professionnel et le bien-être des intervenants. La communication permettra d’expliquer les processus qui y sont sous-jacents, en plus de mettre en relief les composantes de cette mesure. Les outils d’accompagnement des modules seront également présentés. 

Les grands utilisateurs de services de santé représentent une faible proportion de patients (environ 5%) qui comptabilisent à eux seuls 30 à 50% de toutes les visites à l’urgence et présentent le plus souvent des besoins de santé complexes. Dans le cadre de ses travaux, l’équipe V1SAGES a mis en évidence le besoin de mieux identifier et soutenir la clientèle complexe avec maladies chroniques à risque de devenir grande utilisatrice de services en lui offrant une intervention clinique de gestion de cas qu’elle a développée. Il y a deux ans, l’Unité Soutien (US) de la SRAP Québec a choisi de soutenir les travaux de cette équipe à titre de projet démonstration. Dans ce cadre, l’équipe V1SAGES a pu mettre à l’essai le soutien pouvant être apporté aux chercheurs québécois par les cinq composantes de l’US. Les résultats de ce partenariat ont été des plus concluants avec la réalisation des activités suivantes : 1) un Sommet provincial avec 160 participants ayant permis de faire des constats clé pour mieux intégrer les dimensions santé et sociale dans les services offerts aux personnes présentant des besoins de santé complexes; 2) une revue systématique mixte sur les conditions clé des programmes de gestion de cas en 1e ligne pour cette clientèle; 3) une étude qualitative sur les besoins décisionnels des différentes parties prenantes; 4) la soumission d’une demande de financement aux IRSC pour évaluer l’implantation de la gestion de cas dans cinq provinces canadiennes.

Les barrières linguistiques dans les soins primaires peuvent avoir un impact négatif sur l'accès aux services de santé et sur la qualité des soins en fin de vie. Ce projet explore l'expérience des soins discordants à la langue et à la culture pour les personnes âgées appartenant à des groupes linguistiques minoritaires. Des données provenant de médecins de famille fournissant des soins d'aide dans une langue discordante à des personnes âgées francophones et/ou allophones dans différents modèles de soins et diverses régions géographiques de l'Ontario sont recueillies par entretiens semi-structurés. Une analyse thématique réflexive sera utilisée pour rendre compte des thèmes contenus dans les données. 14 médecins de famille ont été interrogés. Quatre catégories préliminaires ont été identifiées 1) les défis de la communication, liés à l'interprétation et à la littératie en santé; 2) les défis des soins, liés à l'élaboration d'objectifs de soins et à l'accès à des soins de longue durée; 3) la navigation culturelle, en particulier lors de conversations difficiles et la compréhension des préférences du patient; 4) les moyens de faire face grâce aux ressources et aux compétences des médecins. Les résultats de cette étude seront essentiels pour informer les directives de pratique clinique et mobiliser le changement afin d'améliorer l'accès aux soins primaires et la qualité des soins pour les adultes en fin de vie et de minorités linguistiques dans l'Ontario.

La pénurie d'infirmières préoccupe les unités de soins intensifs (USI) canadiennes depuis la dernière décennie, entraînant l’embauche des nouvelles diplômées pour maintenir l'accessibilité aux services. Un programme de résidence infirmière à l’USI d’un hôpital tertiaire affilié à l’Université de Montréal a été implanté pour accroître le recrutement en préservant la qualité et la sécurité des soins. Objectif: Programme d’un an pour soutenir l’amélioration des compétences de ces infirmières. Méthode: Jumelage aux infirmières expérimentées, cours spécialisés, mentorat et évaluations. Résultats: Juin 2008 à Janvier 2010: augmentation du recrutement de 150%, taux de rétention de 80%, représentant une augmentation de 25%, lits disponibles à l’USI passent de 18 à 24 et de 8 à 14 aux soins intermédiaires. Les résultats préliminaires quant à l'expérience des résidentes révèlent une progression favorable. L'évaluation du programme par des infirmières expérimentées démontre une diminution du stress lié au temps pour le transfert de connaissances et l'acquisition des compétences, ainsi que l’émergence de la pratique réflexive. Une reconnaissance universitaire a été obtenue. Conclusion: Résultats tendent à confirmer qu'un programme de résidence représente une initiative pouvant améliorer l'accessibilité aux services tout en favorisant la sécurité. Une réflexion s’impose quant à la reconnaissance d’un tel programme comme un standard pour l'orientation des infirmières novices aux USI.



L'anxiété de communication liée à la santé (ANX) et son rapport à la volonté d'utiliser les services de santé exigeant la langue seconde (L2) a été évaluée au cours de 2 études comprenant 4 échelles d’ANX:  ANX pour la santé physique (SP) et la santé mentale (SM) lors de la communication en langue première (L1) et L2. Nous mesurons leur validité, leur fiabilité, et leur valeur prédictive pour la volonté d'utiliser les services de santé exigeant la L2.

MÉTHODOLOGIE: 315 Anglophones de français L2 ont rempli un questionnaire en ligne.

RÉSULTATS Étude 1 (N=200): Des analyses factorielles exploratoires ont révélé 1 facteur sous-jacent à chaque échelle d'ANX (KMO>.80, coefficients alpha>.91). L'ANX en L2 pour la SP et pour la SM étaient corrélée à l'anxiété de communication en L2 générale, à la volonté d'utiliser les services, à la compétence en L2, et à l'usage des services (p<.001). Chaque échelle a été réduite de 19 à 10 items. Étude 2 (N=115): Les analyses ont reconfirmé la validité des échelles et leur fiabilité (alpha>.88). Les analyses de régression ont démontré que l'ANX en L2 explique 9% (SP) et 11% (SM) de variance additionnelle observée pour la volonté d'utiliser les services (p<.001) après avoir contrôlé pour les autres variables.

CONCLUSION Les résultats indiquent une forme d'anxiété de communication en L2 spécifique à la communication liée à la santé, ce qui pourrait affecter les relations entre professionnels de la santé et utilisateurs.

Les experts de tout domaine sont appelés à analyser des situations à risque. Cependant, la masse d'information et de données sur ces situations est souvent considérable, ce qui complique la tâche d'analyse. Pour faciliter cette tâche, il est possible d'utiliser des outils informatique de traitement et d'organisation des données, comme les ontologies appliquées. Les ontologies appliquées sont des outils informatiques de classification et de représentation des entités des domaines scientifiques et de leurs relations. Elles sont notamment utilisées dans le domaine biomédical, où le risque est omniprésent (risques de chirurgie, risques de maladie, effets secondaires, etc.). Une formalisation ontologique du risque s'avère ainsi nécessaire pour le domaine biomédical. Certaines formalisations du risque ont été proposées dans les ontologies appliquées mais, à l'image de la littérature philosophique sur le risque, il n'y a actuellement pas de consensus sur la définition adéquate du risque. Je propose de concevoir le risque comme une disposition (synonyme ici de "pouvoir causal") dont la réalisation est indésirable pour un agent. Cette conception du risque tient compte de certaines conclusions philosophiques importantes concernant le risque, à savoir 1) qu'un risque existe indépendamment de notre connaissance et 2) qu'un risque est en relation avec les valeurs et préférences d'un agent. Je discute des développements possibles de cette conception dans les ontologies appliquées.

PROBLÉMATIQUE : Les jeunes de 12 à 30 ans représentent une tranche d’âge des plus touchée par les problèmes de santé mentale. L’organisation actuelle des services n’est pas adaptée à cette clientèle, notamment lors de la transition de l’adolescence à l’âge adulte. Des programmes de santé mentale spécialisés ont été développés pour pallier les problèmes d’accès, de continuité et d’adéquation aux besoins. Objectif : Évaluer les effets des programmes de santé mentale spécialisés desservant les adolescents et jeunes adultes dont l’accès n’est pas fonction de l’atteinte ou non de la majorité. MÉTHODES : Revue systématique sur les études publiées depuis 2000 portant sur les programmes développés en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie avec consultation d’experts. RÉSULTATS : Plus de 7249 références ont été identifiées. Suivant les critères d’inclusion/exclusion, 35 articles ont été retenus par entente inter juges, toutes des études primaires observationnelles. 3 d’entre elles ont un groupe de comparaison et 28 portent sur la psychose précoce. Plus de 70 indicateurs ont été utilisés pour évaluer l’accès, l’engagement, la continuité, le rétablissement, la pertinence et l’acceptabilité de ces programmes. Discussion : Cette revue systématique a permis d’identifier de nouvelles pistes pour développer et implanter des programmes spécialisés en santé mentale pour les jeunes au sein du continuum de services, malgré leur passage à la vie adulte.

Contexte : Les méthodes traditionnelles de calcul de coûts au sein du système de santé québécois sont peu fiables. Une méthode d’estimation des coûts polyvalente et précise est nécessaire afin de pouvoir évaluer la valeur ajoutée des soins offerts. La méthode d’estimation des coûts par activité en fonction du temps(TDABC) semble répondre à cet impératif. Son utilisation au département d’urgence (DU) n’a jamais été validée et présente d’importants défis dont l’hétérogénéité de la clientèle prise en charge.

Objectif: Évaluer la faisabilité de la méthode TDABC à l’urgence en estimant le coût de la prise en charge de la colique néphrétique au DU.

Méthode : Une étude de cohorte ambidirectionnelle portant sur 75 visites pour une colique néphrétique à l’urgence du CHUL en 2016.

Résultats : L’âge médian (Q1-Q3) est de 45 ans (35-56), le ratio homme-femme de 57:18, la durée de séjour médiane de 8,59h (5,25-12,11) et la proportion(IC95%) de patients ayant un indice de Charlson de 1 ou moins (peu ou pas de comorbidités) est de 79%(68-87). Parmi les patients, 41%(30-53) ont eu un Uro-scan et 15% (7,6-25) ont eu une échographie en radiologie. Le coût moyen par patient (IC95%) de la prise en charge de la colique néphrétique est de 358,30$(326,8-389,7). L’indice de Charlson (0vs1vs2+) n’a pas d’impact sur le coût de prise en charge (406,2$[314,5-497,9] vs 346,7$[249,5-444,0] vs 341,8$[281,1-402,5]) [p=0,24>0,05].

Conclusion : La méthode TDABC est faisable au DU pour estimer le coût des soins.

La collaboration entre intervenants a été fortement encouragée au cours des dernières décennies afin d’améliorer l’efficacité et l’efficience des services de santé. À ce jour, on en sait toutefois peu sur les pratiques interprofessionnelles (PI) des physiothérapeutes. L’objectif de cette étude était de décrire les PI des physiothérapeutes qui travaillent en clinique privée au Québec auprès de personnes qui présentent de la douleur lombaire. Il s’agissait d’une enquête transversale provinciale auprès d’un échantillon aléatoire de 327 physiothérapeutes ayant complété un questionnaire en ligne (participation: 67,1%). Les résultats des analyses descriptives indiquent que les interactions les plus fréquentes des physiothérapeutes ont lieu avec d’autres physiothérapeutes, des omnipraticiens, des thérapeutes en réadaptation physique et des ergothérapeutes, alors qu’elles sont moins fréquentes avec des acupuncteurs, des psychologues, des chiropraticiens et certains médecins spécialistes. Ces interactions prennent le plus souvent la forme de messages écrits transmis via les clients (à tous les jours ou semaines: 55,1% des physiothérapeutes), discussions non planifiées en personne (41,9%), messages oraux transmis via les clients (24,1%) et lettres faxées/postées (23,2%). Ces résultats suggèrent qu’il est possible d’améliorer les PI des physiothérapeutes avec certains intervenants, et appuient le besoin de recherches futures sur les moyens d’interaction à privilégier pour ce faire.

Depuis la création du rôle d’IPS en 2002, plusieurs travaillent dans divers domaines de pratique. Selon le service de statistiques de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), au 1er octobre 2015, on comptait 308 IPS en droit d’exercer en cardiologie, néonatalogie, néphrologie et soins de première ligne. Les IPS jouent un rôle clé et sont une valeur ajoutée dans notre système de santé québécois. Plusieurs études confirment qu’il n’y a plus de preuves à faire quant à leur contribution dans les milieux de pratique: augmentation de la qualité et sécurité des soins, amélioration de l’accessibilité aux soins et aux services de santé. Toutefois, comme les IPS détiennent ce nouveau titre d’exercice leur permettant d’occuper une nouvelle fonction qui n’est pas encore entièrement reconnue, leur intégration est encore difficile.

Cette communication présente les résultats finaux d’une étude qualitative exploratoire dont les données récoltées ont été regroupées et analysées en profondeur à l’aide des catégories reliées à leurs rôles et responsabilités. Malgré l’existence d’obstacles notamment, la collaboration insatisfaisante avec des professionnels de la santé, d’autres facteurs motivent les IPS à se développer dans la réalisation de leurs tâches et à faire « toute la différence ». Les données de cette recherche mettront en évidence ces obstacles et permettront une réflexion quant aux mesures à prendre pour les vaincre et permettre aux IPS une pratique optimale.

Objectif:Le but de cette recherche est d’étudier les obstacles et les facteurs facilitants la collaboration interprofessionnelle et inter-organisationnelle entre les sages-femmes dans les maisons de naissance et d'autres professionnels de soins de santé dans les hôpitaux du Québec.

Méthodes:Une étude de cas a été adoptée. Les données ont été recueillies aux moyens d'entrevues semi-structurées avec les sages-femmes, les professionnels et les administrateurs multidisciplinaires de l’hôpital; l'observation directe;  des documents et des archives. Une analyse thématique des données a été réalisée.

 Résultats:Les résultats de cette étude montrent une structuration étroite entre les facteurs interpersonnels, organisationnels et systémiques en ce qui concerne les obstacles et les possibilités de collaboration entre les sages-femmes, les médecins et les infirmières. Au niveau du personnel, nos résultats montrent un conflit du champ de pratique des sages-femmes, de pré-jugement, et le manque de communication entre les fournisseurs de soins de santé. Au niveau d’organisationnel, les sages-femmes ont un accès complet à l'hôpital avec lequel un accord formel a été signé. La politique de périnatalité rapportée en 2008 n'a pas été adoptée. Au niveau systémique, il n'existe aucun plan visant à ouvrir plus de maisons de naissance; pas assez de place de formation pour les sages-femmes; et un nombre très limité d'universités qui dispensent un enseignement de sages-femmes au Québec. 

Au Québec, les services d’ambulance se retrouvent entre le risque élevé et extrême de maladies professionnelles et d’accidents du travail. Le déplacement de bénéficiaires dans les escaliers en civière-chaise (C-C) figure parmi les tâches les plus exigeantes (Coffey B. et al., 2016) et serait parmi les principales causes de troubles musculosquelettiques chez les technicien·nes ambulancier·ères paramédicaux (TAP; Corbeil P. et al., 2017). L’objectif de cette étude est d’analyser l’activité des TAP pour identifier les contraintes dans l’usage de la C-C afin de déterminer des axes d’amélioration pour le développement d’un nouveau prototype de C-C. L’analyse secondaire d’un précédent projet de 81 entrevues réalisées auprès de 50 TAP a été effectuée avec le logiciel Nvivo 14. Les résultats sur les difficultés des TAP lors de l’usage de la C-C sont liés à quatre principaux déterminants : le bénéficiaire, les composants de la C-C, le binôme de TAP et l’environnement. Pour les composantes de la C-C, le mécanisme de glissement est identifié comme le problème principal. Il est inefficace pour la montée d'escaliers et nombreuses sont les situations qui le rendent inutilisable pour la descente. Les roues sont mentionnées comme peu fonctionnelles sur les surfaces non lisses (p. ex. : neige, gravelle). Cette partie des données issues de la démarche ergonomique soutien l’élaboration de scénarios et identifie des contraintes à la santé et à l’efficacité dans le but de concevoir un prototype de C-C.

Dans un système de santé de haute qualité, les décideurs encouragent l'action à tous les niveaux de changement afin d'assurer la cohérence des stratégies de qualité. Cette étude vise à présenter une analyse des Agences de soutien à l'amélioration de la qualité (AAAQ) en tant que stratégie systémique mise en œuvre avec succès dans plusieurs juridictions. Une étude comparative de deux cas critiques dans deux juridictions différentes a été réalisée : la Haute Autorité de Santé (HAS) en France et l'Institut nationale d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) au Québec. Plusieurs sources de données collectées de manière itérative ont été utilisées : des entretiens avec 17 informateurs clés, un groupe de discussion avec 6 participants, une observation réunissant 27 acteurs du système de santé, et une recherche documentaire approfondie au sein de ces deux AAAQ. Dans une démarche systématisée de codage, toutes les données ont été traitées et analysées de manière confidentielle à l'aide du logiciel QDA Miner. Les résultats ont montré que la HAS a un éventail d'activités plus large et l'INESSS un éventail d'activités plus restreint. Leurs statuts d'autonomie diffèrent: la HAS est plus indépendante du pouvoir public et l'INESSS est davantage plus au service du pouvoir public de sa juridiction. Bien que leurs produits diffèrent, ces AAAQ ont toutes eu des effets sur l'amélioration de la qualité dans les milieux de pratique. Malgré les dilemmes auxquels elles sont confrontées, elles ont des effets sur le système de santé. Cette étude pourrait inspirer d'autres pays.

De récentes études soulignent le manque de rigueur dans la démarche d’évaluation de l’aptitude d’une personne à prendre soin d’elle-même et à gérer ses biens, la variabilité des pratiques et le manque d’outil. Les décisions sont souvent prises à l’aide d’outils non validés et s’appuient sur des données insuffisantes pour confirmer l’inaptitude. Afin d’encadrer la démarche, l’OÉA (Outil d’Évaluation de l’Aptitude) a été développé, notamment sous forme de plateforme en ligne.

 

Une étude pilote a été réalisée auprès de professionnels de la santé et des services sociaux (PSSS) concernés par l’évaluation de l’aptitude afin d’étudier l’utilisabilité de l’OÉA. L’objectif était d’identifier les éléments à améliorer pour faciliter l’implantation de la plateforme en ligne dans les établissements de santé. Suivant un devis de recherche qualitatif, des entrevues semi-dirigées — quatre entrevues individuelles et quatre entrevues de groupe — ont été effectuées auprès de 25 PSSS. Les verbatims ont été analysés à l’aide d’un cadre théorique d’expérience utilisateur. Les résultats mettent en lumière des améliorations à apporter à l’OÉA. Ces éléments se retrouvent principalement au niveau des besoins des utilisateurs, des spécifications fonctionnelles, du design d’information et d’interaction. Ces résultats permettront d’apporter des corrections à l’OÉA, comme l’ajout d’une fonction d’aide, et soulignent l’importance de réfléchir au design pour soutenir son implantation auprès des PSSS.

La sécurité des patients est un aspect essentiel de la qualité des soins et constitue une préoccupation pour les acteurs de la santé et les populations. De nombreux patients contractent des infections lors d’un épisode de soins, et cela représente une charge supplémentaire de morbidité et de mortalité. L’objectif de ce projet de recherche était d’évaluer la pratique professionnelle des personnels de santé par le biais de l’approche par comparaison à un référentiel et par audit clinique. La collecte des données a été réalisé par l’entremise d’entretiens semi-dirigés auprès de n=15 professionnels sur les connaissances théoriques, la procédure et la traçabilité des données. L’observation de n=33 patients en ambulatoire a été réalisée en plus d’une analyse documentaire dans le service d’urologie andrologie. L’analyse a été effectuée avec le guide de prévention et contrôle des infections associées aux soins du Burkina Faso. Les résultats identifiaient des lacunes importantes dans le port des équipements de protection individuelle lors des prestations, dans la gestion des déchets biomédicaux, dans la gestion du dispositif médical réutilisable, dans la traçabilité des soins dispensés et dans l’asepsie lors de la réfection des pansements. Les recommandations ont trait à la sensibilisation, à la formation continue, à la communication et l’amélioration des conditions d’exercice. Toutefois, l’implication des prestataires y compris les patients et leur famille s’avère primordiale.

Problématique :  Pour favoriser la prise en charge de la maladie coronarienne, des programmes de réadaptation cardiaque ont été développés et leurs impacts sur la santé globale des patients sont indiscutables. En effet, ces programmes favorisent l’amélioration de la capacité cardiorespiratoire qui serait directement associée à un meilleur pronostique chez les patients coronariens. Objectif : L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact du programme régional Cardi-O-Forme sur la capacité cardiorespiratoire de patients coronariens. Méthodes : L’échantillon était composé de 38 patients coronariens ayant complété le programme de phase 1 de Cardi-O-Forme. Chaque sujet devait s’entraîner 2 à 3 fois par semaine (moyenne: 22,8 ± 5,6 séances), et ce, pendant 8 à 12 semaines (moyenne: 10,3 ± 2,8 semaines). La capacité cardiorespiratoire a été mesurée au début et à la fin du programme à l’aide d’un test progressif sur ergocycle. La charge maximale (watts) obtenue lors du test a été utilisée pour calculer la capacité cardiorespiratoire des participants. Résultats : Suite au programme de phase 1, la capacité cardiorespiratoire s’est améliorée de façon significative (25,3 ml O2*kg-1*min-1 à 31,5 ml O2*kg-1*min-1, p<0,0001). Conclusion : Les résultats démontrent que la phase 1 de Cardi-O-Forme permet d’augmenter de façon significative la condition cardiorespiratoire des participants et pourrait ainsi contribuer à améliorer leur pronostic.

Dans le cadre de leur travail, les membres de l’organisme les Habitations Paul-Pratt et du Comité droits des ainéEs en résidences privées de l’agglomération de Longueuil sont régulièrement en relation avec des locataires âgés ayant vécu des difficultés avec des administrateurs/employés de résidences privées pour aînés (RPA). La présente étude qualitative descriptive vise à mieux comprendre la maltraitance vécue par des locataires âgés vivant en RPA dans l’agglomération de Longueuil. Pour ce faire, une vingtaine de locataires âgés et personnes proches aidantes ont été rencontrés dans le cadre d’entrevues semi-dirigées. L'analyse des données a été réalisée selon l'approche de Miles, Huberman et Saldana (2014). Les résultats révèlent les difficultés vécues par les locataires vont au-delà de la violation des droits et l’obtention frauduleuse de fonds. Ces difficultés se traduisent également par de la maltraitance psychologique, physique et de l’âgisme. Par exemple, l’indifférence de la direction face aux demandes répétées des locataires pour obtenir certains services porte atteinte à leur sentiment de sécurité et compromet leur bien-être. À d’autres occasions, les locataires subissent des représailles pour avoir osé critiquer les manières de faire d’une direction qui refuse le dialogue. Les mécanismes de soutien offerts doivent tenir compte de ces différentes formes de maltraitance en RPA afin de résoudre les situations à la satisfaction des personnes impliquées. 

En juin 2002, l’adoption du projet de loi n° 90 a permis de modifier la Loi sur les infirmières et les infirmiers donnant lieu à l’introduction d’IPS au Québec, et ce, afin d’augmenter l’accessibilité aux soins de santé et répondre aux besoins de la population vieillissante présentant des conditions de santé de plus en plus complexes. Depuis, plusieurs IPS travaillent dans quatre domaines de pratique, soit la néonatalogie, la néphrologie, la cardiologie et les soins de première ligne. Elles possèdent un savoir approfondi et démontrent des compétences spécialisées leur permettant d’effectuer certaines activités médicales. Cette étude exploratoire a pour objectif de comprendre les différents rôles et responsabilités qui incombent à l’IPS au quotidien. Les données ont été recueillies au moyen d’entrevues individuelles semi-dirigées auprès de quatorze IPS et deux médecins par un processus de sélection intentionnelle. Les analyses préliminaires révèlent que les IPS ont une grande responsabilité clinique et consacrent la majorité de leur temps aux soins directs. Les résultats détaillés de cette étude démontreront l’importance du rôle clé que peuvent jouer les IPS dans notre système de santé et que les bénéfices de sa contribution sont nombreux et font toute la différence.

La crise de la COVID-19 a causé l’interruption des services d’éducation prénatale de groupe et une accentuation des problèmes de santé mentale périnatale a été documentée. Il est donc essentiel d’estimer si l’utilisation de service d’éducation prénatale en ligne (ÉPL) maintenu pendant la crise a pu contribuer à atténuer ces conséquences. But : Estimer l’effet modérateur de l’utilisation des services d’ÉPL sur la santé mentale de femmes enceintes exposées au début de la crise COVID-19. Méthode : Étude de cohorte auprès de femmes enceintes (n = 863) recrutées entre 10-23 semaines de grossesse et dont les répondantes des T2 (34e semaine) et T3 (6 semaines postnatal) se sont réparties avant et après le début de l’état d’urgence sanitaire. Des modèles de régressions linéaires ont été estimés pour tester l’effet modérateur de l’utilisation d’ÉPL sur la détresse psychologique et l’anxiété générale en contexte de COVID-19. Résultats : Il n’y a pas d’effet modérateur de l’utilisation d’ÉPL sur la détresse psychologique et l’anxiété générale. La détresse est plus importante pour les futures mères ayant utilisé l’ÉPL. L’anxiété générale n’est pas significativement associée à l’utilisation d’ÉPL. Conclusion : L’utilisation des services d’ÉPL pendant la pandémie n’a pas joué de rôle modérateur sur les indicateurs de santé mentale. Des études supplémentaires sont nécessaires afin d’estimer l’apport de services d’ÉPL à la santé périnatale en contexte de crise pandémique et au-delà.

Cette étude avait pour but d'évaluer l'importance des facteurs de besoins, prédisposants et facilitants dans la prédiction de l'utilisation des services d'urgence parmi 270 personnes ayant déjà été ou vivant actuellement en situation d'itinérance. Les participants ont été recrutés dans trois types de logement différents (refuge, hébergement temporaire et permanent) à Montréal, au Québec (Canada). Un questionnaire leur a été administré au recrutement (T0), puis 12 mois après (T1). Des analyses de données longitudinales ont été menées sur les associations entre un ensemble de prédicteurs de base (T0) et la variable dépendante (utilisation des services d'urgence) à T1. Ces prédicteurs ont été identifiés selon le modèle comportemental de Gelberg-Andersen. Les résultats ont révélé que deux facteurs de besoins sont associés à l'utilisation de services d'urgence: avoir un trouble lié à l'usage de substances et une mauvaise santé physique perçue. Deux facteurs facilitants, soient l'utilisation de services ambulatoires spécialisés et la stigmatisation, étaient également liés à l'utilisation des services d'urgence. Aucun facteur prédisposant n'a été retenu et l'utilisation des services d'urgence n'était pas non plus associée au type de logement. Des améliorations sont nécessaires au niveau de la gestion des troubles liés à l'usage de substances, de la santé physique et de la lutte contre la stigmatisation afin de réduire l'utilisation des services d'urgence.

Les professions de care et les activités ayant trait aux soins ont toujours été omniprésentes et exécutées par la gent féminine. Encore aujourd’hui, ce sont majoritairement des femmes qui exercent ce type d’emploi. Différents auteurs et théoriciens ont tenté d’expliquer ce phénomène. Pour Comanne (2010), le capitalisme, comme mode d’organisation sociopolitique, s’appuie sur le patriarcat pour gérer le travail des femmes et s’en servir pour ses objectifs, ce qui induit des inégalités au regard de la division sexuelle du travail. Si les femmes sont aussi compétentes que les hommes, elles sont beaucoup plus flexibles que ces derniers vu la précarité à travers de laquelle elles évoluent souvent. Par ailleurs, les professions qu’elles occupent bénéficient d’une rémunération et d’une reconnaissance sociale moindre. Comme le précise Martin (2015), les nouveaux modes de gouvernance qui ont cours au sein des CH nous amènent à questionner davantage les expériences quotidiennes de reconnaissance vécues par les infirmières soignantes – reconnaissance qu’elles n’obtiendraient par ailleurs que des patients. Les répercussions du manque de reconnaissance sur les infirmières demeurent en grande partie inconnues au regard de la littérature scientifique. Pour cette présentation, il sera question de la phase conceptuelle de notre recherche qui cherche à mieux saisir les expériences de reconnaissance vécues au quotidien par les infirmières et comment ces expériences se répercutent sur elles.

L’expertise clinique est l’un des trois piliers interdépendants de la pratique basée sur les données probantes. Malgré son importance dans l’intégration des données scientifiques à la pratique clinique, elle demeure peu explorée en réadaptation de l’aphasie, un trouble acquis de la communication qui limite la participation sociale des personnes atteintes. Comme les pratiques des orthophonistes ne sont pas toujours cohérentes avec l’objectif ultime de la réadaptation, soit l’optimisation de la participation sociale, une Communauté de pratique (CdP) a été conçue pour soutenir le développement de leur expertise. Le but de cette étude est de décrire le processus de conception systématique de cette CdP, qui se voulait une occasion d’interaction entre les participants en vue de partager et d’approfondir leurs connaissances dans ce domaine. Pour ce faire, il a fallu tenir compte de principes théoriques et méthodologiques, du contexte de recherche, de l’intention de formation continue pour les participants, de leurs attentes et de leur éloignement géographique. La CdP créée était donc intentionnelle, fermée, limitée dans le temps, virtuelle, combinait des activités synchrones et asynchrones et comptait des objectifs de recherche et de formation. Ces derniers étaient en lien avec des thèmes associés aux différentes étapes de la prise en charge en aphasie. Cette façon innovante de concevoir la CdP a donné lieu à des activités permettant le développement de l’expertise clinique. 

Les services de santé constituent un des déterminants importants contribuant à une meilleure santé. Par contre, les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) dispersées à travers le Canada sont confrontées à des problèmes cruciaux d’accès aux services publics dans leur langue. L’objet de cette présentation est de rendre compte de la section sur l’accès aux services de santé de l’Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO), menée par Statistique Canada en 2006. Des statistiques descriptives sont présentées sous forme de proportion pour chaque province canadienne. Par exemple, la difficulté à obtenir des services en langue minoritaire reflète les perceptions des CLOSM  en matière d’accès aux services de santé et constitue un indicateur de l’offre de services. 78% des répondants de Terre-Neuve et Labrador disent avoir un accès difficile aux services de santé en langue minoritaire. Les proportions sont de 72% en Saskatchewan, 71% en Colombie-Britannique et 67% en Alberta. En Ontario et au Manitoba la proportion de répondants est de 40%, alors qu’au Québec elle est de 26%. L’accès et l’utilisation de différents types de services de santé par les CLOSM varient entre provinces canadiennes, reflétant souvent l’organisation différente des systèmes de santé provinciaux à la grandeur du pays. 

La pratique réflexive est une étape incontournable de la démarche de soin infirmiers qui fait appel à différents savoirs, dont émancipatoires. Elle s’inscrit dans un courant de pensée postmoderne attaché à la non linéarité des phénomènes. Les étudiantes en sciences infirmières sont encouragées à y recourir afin de dispenser de soins de qualité aux patients, à leur famille et à la population. Toutefois, dans le cadre d’un enseignement-apprentissage, cette pratique devrait être considérée dans son contexte sociopolitique afin de prendre en compte le pouvoir pastoral ainsi que son potentiel d’assujettissement des corps. Une analyse foucaldienne du concept de pratique réflexive a permis de rendre visible des pratiques pédagogiques assujettissantes lorsque l’aveu est privilégié au détriment d’une réflexion critique essentielle à la pratique infirmière. Le concept de pratique réflexive comporte un paradoxe : il appelle à la critique et à la libération, mais contient également des potentiels assujettissant. Cette analyse critique foucaldienne a permis de mettre en lumière les dimensions disciplinaires et de contrôle des corps liées à la pratique réflexive.

Ce projet vise à mieux comprendre les facteurs qui motivent les visites aux urgences des adultes âgées appartenant à des groupes marginalisés. Dans la phase 1 de cette étude à méthodes mixtes, des personnes âgées (65 ans et plus) (n = 90) qui ont visité un service d'urgence au cours de l'année sont recrutées dans les services d'urgence de trois hôpitaux. Des données d'enquête, des questions à réponse courte et l'examen des dossiers sont utilisés pour compiler des profils de cas de patients dont les visites aux urgences sont  « potentiellement évitables ». Au cours de la phase 2, des entretiens semi-structurés avec des personnes âgées, des aidants familiaux, et des professionnels de la santé permettront de valider les résultats de la phase 1 et de recueillir des données nuancées sur les expériences vécues par les personnes âgées appartenant à des groupes marginalisés. Les résultats descriptifs préliminaires comprennent : l'accès limité à un médecin de famille ; des soins culturellement discordants ; les défis associés au transport, l'isolement social/la solitude ; et la perception de l'inefficacité des formes alternatives de soins de santé, telles que les télésoins. Les résultats de cette étude ont des implications sur les domaines à améliorer au niveau de l'administration des soins primaires. Cette étude identifie plusieurs points à défendre, tels que les infrastructures de transport, la couverture de l'équipement médical et la prescription sociale.