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À ce jour, la majorité des écoles ont retiré la malbouffe de leur menu pour la remplacer par des aliments santé. Il est donc avantageux pour leur santé que les élèves consomment un dîner acheté à l’école ou apporté du domicile. Or, un nombre important d’élèves ne reste pas à l’école pour dîner mais consomme plutôt des repas dans les restaurants  à service rapide à proximité.

 Une intervention visant à encourager les élèves à rester à l’école pour dîner a été développée, mise en œuvre et évaluée à l’aide de la Théorie de l’Action Raisonnée. Cette intervention ciblait les déterminants du comportement préalablement identifiés soit l’intention, la perception du contrôle, la norme subjective, le sentiment d’efficacité personnelle et l’attitude. Celle-ci comportait diverses stratégies : messages électroniques, affiches, ateliers culinaires, jeu-questionnaire, dépliants, théâtre d’improvisation, tirages, conférence, etc.

 L’évaluation a été réalisée à l’aide d’un devis quasi expérimental pré/post-intervention comprenant une école expérimentale (n=129) et une école témoin (n=112). Une augmentation significative du nombre de jours moyen où les élèves sont restés à l’école pour dîner a été observée à l’école expérimentale (RR: 1,55; IC95 % 1,06-2,27; p = 0,024). L’efficacité personnelle était un médiateur de cet effet, suggérant ainsi que les interventions visant à améliorer l’efficacité personnelle peuvent contribuer à augmenter le nombre de jours où les élèves dînent à l’école.

Contexte

Les antipsychotiques constituent l'une des classes de médicaments les plus utilisées dans les établissements de soins de longue durée (SLD), et la prescription potentiellement inappropriée (PIP) y a été identifiée comme un problème critique.

Méthodes

Étude de cohorte rétrospective; 198 755 résidents de SLD en Ontario. Expositions principales : langue du résident (anglophone, francophone, allophone), langue de l'établissement, et concordance linguistique entre le patient et l'établissement. Enjeu : PIP des antipsychotiques dans les SLD. Les associations ont été évaluées à l'aide de modèles multivariés.

Résultats

Les différences absolues dans l'utilisation des médicaments et la prescription inappropriée étaient faibles, mais statistiquement significatives. Dans l'ensemble, la consommation d'antipsychotiques était plus élevée chez les résidents francophones, et les analyses multivariées ont révélé que les résidents francophones (ratio de cote ajusté (RCA) = 1,150 (IC 95 % = 1,076-1,228)) et allophones (RCA = 1,110 (IC 95 % = 1,075-1,146)) étaient plus susceptibles que les résidents anglophones de faire l'objet d'une prescription potentiellement inappropriée d'antipsychotiques.

Conclusion

Les francophones étaient les plus à risque de PIP d’antipsychotiques, suivis des allophones et, enfin, des anglophones. Nos résultats soulignent l'impact de la langue et de la discordance linguistique sur la prescription potentiellement inappropriée d'antipsychotiques chez les patients en SLD.

L'amélioration de la qualité est devenue une priorité mondiale et de plus en plus de pays s'intéressent aux stratégies systémiques, notamment celle appelée : Agence d’appui à l'amélioration de la qualité (AAAQ). Cette étude vise à identifier et à documenter les facteurs contextuels facilitant ou entravant les effets perçus des AAAQ selon la perspective des acteurs qui travaillent au sein de ces agences. Ainsi, une étude de deux cas critiques et paradigmatiques : la HAS, en France et INESSS, au Québec a été réalisée. Le cadre d'implantation a été mobilisé par le biais d'entretiens, d'une discussion en groupe, d'une session d'observation non participative et de l'utilisation de plusieurs données secondaires issues d'une recherche documentaire approfondie. La collecte de données auprès des participants a eu lieu de janvier à juillet 2021. Toutes les données de cette étude ont été enregistrées et traitées à l'aide du logiciel QDA Miner sur la base d’une approche inductive en deux cycles de codage. Au total, 12 informateurs clés de la HAS et 5 informateurs clés de l'INESSS ont participé aux entretiens. Les résultats ont permis d’identifier, au niveau de l'environnement interne des AAAQ, six facteurs contextuels et huit facteurs contextuels au niveau de l’environnement externe des AAAQ étudiées. Il s’agit d’une première. Nos résultats pourraient aider à une meilleure implantation de ce type de stratégie systémique, à la fois, dans les pays développés, émergents et en développement.

L’OMS estime que, sans adaptation, les changements climatiques entraîneront environ 250 000 décès supplémentaires par an entre 2030 et 2050. La santé humaine est directement affectée par les effets physiques des changements climatiques sur le système alimentaire. L’alimentation durable désigne des régimes alimentaires ayant de faibles conséquences sur l’environnement, contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et garantissant une vie saine pour les générations actuelles et futures. Les liens entre les changements climatiques, la sécurité alimentaire et la santé représentent un problème interdisciplinaire qui nécessite l’engagement des infirmières. L'étude vise à explorer les perceptions des infirmières sur les meilleures pratiques pour intégrer l’alimentation durable dans leur pratique clinique. Elle est est innovante, actuelle et d’une importance capitale. Elle documente les facilitateurs et les barrières pour établir des recommandations concrètes et contribue à l’avancement des pratiques pour les professionnels de la santé. L'étude a été guidée par un devis qualitatif exploratoire descriptif auprès d'un échantillon de convenance non probabiliste d'infirmières travaillant dans la province de Québec. Le logiciel QDA Miner a permis une analyse thématique des données, elles-mêmes collectées par un processus itératif auprès de six groupes de discussions virtuels. Le comité d’éthique du Centre de recherche du CHU de Québec (#2020-4766) a approuvé l'étude.

Contexte
Les personnes vivant avec le diabète doivent développer des compétences d’autosoins tout en composant au quotidien avec divers défis physiques, psychologiques, socioéconomiques et environnementaux. La navigation dans le système de santé et la consultation des nombreuses informations d’autosoins disponibles représentent souvent un défi de taille.

Objectif
Coconstruire un guide d’autosoins pour, avec et par les personnes vivant avec le diabète.

Méthodologie
Une approche de codesign participative a été menée dans une région du Québec entre 2021 et 2024 avec des patients (n = 3), cliniciens (n = 2), intervenants communautaires (n = 2) et une équipe de facilitation graphique. La méthode de codesign s’est inspirée du cadre d’engagement des patients et a suivi les étapes du cadre décrites par Bouchard (2020) pour coconstruire le guide à l’aide de rencontres de groupe mensuelles (n = 6) et hebdomadaires (n = 28).

Résultats
Le processus de codesign a mené au développement d’un guide imagé d’autosoins divisé en deux parties : 1) huit étapes du parcours de vie avec le diabète, 2) bottin des ressources utiles dans leur région en fonction de leurs besoins. 

Conclusion
Il s’agit, à notre connaissance, du premier guide d’autosoins centré sur les étapes de vie avec la maladie, intégrant des ressources contextualisées et développées en partenariat intersectoriel. Il pourra être adapté pour offrir un soutien personnalisé aux personnes vivant avec le diabète dans diverses régions. 

Les facteurs non spécifiques jouent un rôle important dans la prise en charge des patients (Cosio, 2016). Des études démontrent que les attentes prétraitement qu’entretiennent les patients souffrant de douleur chronique parviennent à influencer significativement l'expérience de douleur (Cormier et coll., 2016). Cependant, les caractéristiques sociales et démographiques des individus qui entretiennent des attentes faibles, modérées ou élevées demeurent méconnues. La présente étude propose donc d’explorer les facteurs sociodémographiques de patients souffrant de douleur chronique qui entretiennent différents niveaux d’attentes de soulagement prétraitements. Les données colligées auprès de 3110 patients admis dans divers centres multidisciplinaires de gestion de la douleur chronique ont été considérées. Avant le début du traitement, les participants ont rapporté le pourcentage de soulagement attendu après 6 mois de traitement et quatre niveaux d’attentes ont ensuite été créés (faibles/modérément faibles/modérément élevées/élevées). Des analyses de variance démontrent que l'âge, le sexe et l'origine ethnique sont significativement liés au niveau d’attentes. De plus, l’incapacité à travailler et l’obtention de prestations d'invalidité sont plus fréquentes chez les individus qui entretiennent des attentes de soulagement faibles. La présente étude confirme que les patients qui entretiennent différents niveaux d’attentes de soulagement se distinguent au niveau sociodémographique.

Contexte: L’usage de plusieurs médicaments s’accroît chez les aînés, mais on connaît peu l’évolution et les conséquences de cette polypharmacie. La surveillance de la polypharmacie pourrait pallier la lacune. Toutefois, il n’existe pas d’indicateurs pour réaliser la surveillance.

Objectif: Recueillir l’opinion d’experts pour établir les fondements de la surveillance qui sera effectuée par l’Institut national de santé publique du Québec.

Méthode: Nous avons invité 71 personnes de différents milieux (clinique, recherche, gouvernement) à répondre à un sondage en ligne. Les participants devaient décrire leur degré d’accord avec des énoncés sur la définition de la polypharmacie, les buts de sa surveillance et le transfert éventuel des connaissances.

Résultats: Des 30 individus qui ont participé, 21 (70%) sont d’accord que la définition implique un nombre de médicaments, mais aucun consensus n’a émergé quant au nombre. Définir des niveaux de polypharmacie est nécessaire pour 29 (97%) répondants, et la notion de qualité l’est pour 23 (77%). Pour 28 (93%) répondants, la surveillance doit cibler les médicaments augmentant les risques pour la santé. Enfin, les moyens de diffusion doivent être variés.

Conclusion: Malgré le faible nombre de répondants, la diversité des opinions suggère que la création d’indicateurs nécessite une définition plus précise de la polypharmacie. Les données probantes sur lesquelles reposeront la/les définitions seront obtenues par une revue de la littérature.

La santé et sécurité au travail constitue un enjeu important durant la pandémie COVID-19, car elle met sous pression notre système de santé qui travaillait déjà en flux tendu et au sein duquel la culture de sécurité varie d’un établissement à l’autre. Les buts de cette étude étaient de 1) décrire et comparer la culture de sécurité d’un établissement de santé confronté à la pandémie de COVID-19 en comparaison de la pandémie A/H1N1; 2) identifier les risques biologiques auxquels sont confrontés les membres de l’équipe interprofessionnelle; 3) proposer des recommandations et solutions visant l’optimisation de la culture de sécurité face à la pandémie. Un devis descriptif a été mené : 14 entrevues semi-dirigées ont été réalisées à l’automne 2020, et 13 autres à l’été 2021 auprès de l’équipe interprofessionnelle des soins intensifs d’un milieu clinique universitaire. Les résultats finaux soulignent un vécu traumatique et de deuil durant la 2e vague et une chronicisation de la crise durant la 3e vague. Une culture collaborative et un sentiment de sécurité sont présents malgré plusieurs défis systémiques entourant les équipements de protection individuels (ÉPI), l’épuisement et l’inclusion des familles. Les pratiques professionnelles ont connu une réorganisation importante, d’où la nécessité d’une communication de crise renforcée. Des recommandations ont permis l’ajustement de pratiques cliniques et de gestion et contribuent au partage de connaissances sur la COVID-19. 

L’insuffisance cardiaque (IC) afflige un nombre croissant de femmes âgées et tout autant leur conjoint. Quotidiennement, ces couples doivent affronter, outre les défis associés à l’expérience de toutes familles âgées, les nombreux bouleversements et défis inhérents à la maladie chronique qui les incitent à s’engager dans un processus de résilience familiale. L’étude qualitative en théorisation ancrée, qui a été effectuée auprès de 12 couples âgés dont la femme est atteinte d’IC, avait pour but de comprendre et d’interpréter la résilience familiale en tant que processus. L’analyse des données démontre que ces couples rebondissent selon deux perspectives : faire face à l’IC et grandir en couple. Ils réussissent à faire face à l’IC par la préservation de leur autonomie et la mise en place de leur complicité à travers cette expérience alors qu’ils grandissent en couple par la découverte de nouvelles façons de faire. Pour chaque perspective de la résilience familiale, les couples ont recours à des stratégies bien distinctes telles que s’adonner ensemble à des activités revisitées et faire place à la réciprocité du prendre soin. Divers verbatim viendront illustrer les stratégies conjugales présentées. Les résultats de cette étude permettent de sensibiliser les professionnels de la santé aux stratégies préconisées par les couples dont la femme est atteinte d’IC.



Les études effectuées jusqu’ici sur l’efficacité de l’approche patient partenaire en lien à la sécurité des patients ont été davantage effectuées dans les milieux de soins de courte durée. On dispose de très peu d’information sur la situation de l’approche patient partenaire dans un milieu de soins de longue durée. L’objectif de cette étude vise à analyser la place de l'approche patient partenaire dans un milieu de réadaptation physique, en regard d’une transition sécuritaire vers la communauté. Une approche de recherche qualitative basée sur des entretiens individuels semi-structurés a été menée avec 15 acteurs clés, intervenants à différents niveaux. Les répondants ont été identifiés par la technique de boule de neige. L'approche patient partenaire est perçue comme une pratique qui privilégie un groupe des patients (usager partenaire) plutôt qu’une philosophie faisant la promotion des meilleures pratiques. Parmi les défis et les contraintes signalés se trouvent l'ambiguïté de la définition de l’approche, le peu de ressources, le maintien des pratiques antérieures, le manque de personnels et de temps. Paradoxalement, les résultats semblent révéler des effets positifs sur la sécurité des usagers en communauté. Cette étude met en lumière des éléments essentiels sur lesquels les gestionnaires doivent porter une attention particulière pour une implantation efficace de l’approche patient partenaire.

Introduction: De concert avec la pandémie d’obésité, le diabète a franchi des niveaux critiques et ne cesse de progresser. Le traitement actuel n’est pas optimal. La chirurgie bariatrique présente une alternative thérapeutique efficace du diabète de type 2, mais celle-ci demeure encore méconnue. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’évolution du diabète de type 2 après une dérivation biliopancréatique.

Méthodes: Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective chez 665 patients avec obésité chirurgicale qui souffraient d’un diabète de type 2, présentaient un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 35 kg/m2 et avaient subi une dérivation biliopancréatique entre 2006 et 2011. L’évolution du diabète de type 2 était évaluée selon le changement dans la médication ainsi que la variation des taux sériques d’hémoglobine glyquée (HbA1c) et de glycémie à jeun.

Résultats: En préopératoire, les valeurs moyennes d’HbA1c et de glycémie à jeun étaient respectivement de 7.2±1.4 % et 8.2±2.5 mmol/L et ont diminuées en postopératoire à 5.1±0.7 % et 5.4±2.3 mmol/L. De plus, 93% des patients préalablement traités sous insuline et/ou hypoglycémiant oral ne requéraient plus de médication après la chirurgie. Le poids et l’IMC moyens étaient respectivement de 143±28 kg et 52±8 kg/m2 en préopératoire et ont diminués à 87±19 kg et 31±6 kg/m2 en postopératoire.

Conclusion: La dérivation biliopancréatique est un traitement efficace du diabète de type 2 chez les patients avec un IMC ≥ 35 kg/m2.

Problématique : La cybersanté a le potentiel d’augmenter les Inégalités sociales de santé (ISS) (Reinwand, 2015). Les modèles expliquant le fossé numérique, principale cause des ISS dans la cybersanté, sont intéressants (Bodie, 2008; Viswanath, 2007), mais sont insuffisants pour comprendre comment on peut créer des outils de cybersanté qui contribuent à diminuer les ISS et non les augmenter.

Objectif de recherche : L’objectif de la phase 1 de ce projet est de modéliser le processus de création des ISS lors de l’utilisation d’un outil de cybersanté.

Méthodologie : Une métasynthèse, à l’aide de catégories conceptualisantes, a été effectuée à partir d’une revue systématique de littérature (Jensen & Allen, 1996; Paillé & Muchielli, 2012). La métasynthèse vise la compréhension d’un phénomène (Beaucher & Jutras, 2007).

Résultats : La métasynthèse a permis de développer une modélisation intitulée : Processus d’utilisation d’un outil de cybersanté et la potentialité d’un fossé numérique. L’utilisation d’une carte conceptuelle a permis de mettre en relation les catégories et a facilité la modélisation du processus.

Contributions à l’avancement des connaissances: Ces résultats permettent de mettre en lumière la pertinence et la faisabilité d’utiliser la métasynthèse à partir de catégories conceptualisantes pour comprendre un phénomène complexe à partir d’une revue systématique de littérature.

Problématique : La majorité des survivantes d’un cancer gynécologique souffrent de dyspareunie (douleur lors des relations sexuelles). La physiothérapie pourrait être un traitement de choix pour ces femmes ayant peu d’options thérapeutiques. Or, aucune étude n'a étudié ce traitement chez une population oncologique.

Objectifs : Investiguer l'acceptabilité et les effets de la physiothérapie chez les survivantes d'un cancer gynécologique atteintes de dyspareunie.

Méthodologie : Dans cette étude pilote, 31 survivantes d’un cancer gynécologique avec dyspareunie ont participé à un programme incluant 12 séances hebdomadaires de physiothérapie. Des évaluations prétraitement et post-traitement ont été réalisées. Les mesures d’acceptabilité ont inclus les taux de participation aux séances et d’adhérence aux exercices à domicile, en plus du niveau de satisfaction (0-10). Les mesures d’effets ont compris l’intensité de la douleur (0-10), la fréquence de la pénétration vaginale et la fonction sexuelle.

Résultats : Les taux de participation et d’adhérence ont été de 93% et 88%, respectivement. Les femmes ont rapporté une satisfaction de 9,3/10. Des effets significatifs ont été observés pour toutes les mesures d’effets (p<0,001; tests t pour échantillons appariés).

Conclusion : Ce traitement s’est révélé acceptable pour les survivantes d’un cancer gynécologique avec dyspareunie en plus d’avoir démontré des effets significatifs. Un essai clinique randomisé est nécessaire pour confirmer ces résultats.

Introduction :Dans les unités de soins critiques, les systèmes de monitorage contribuent à assurer une surveillance clinique sans interruption. Toutefois, un paramétrage inadéquat des alarmes des systèmes favorise des alarmes trop nombreuses et peut mener à l’insensibilisation de l’infirmière. But : Cette étude visait à décrire les facteurs qui influencent l’infirmière dans sa décision de régler et de moduler les paramètres d’alarme des systèmes de monitorage aux soins intensifs. Méthode : L’étude s’est déroulée dans quatre unités de soins intensifs médicaux et chirurgicaux de la province de Québec. Afin de décrire les facteurs, 12 (n=12) infirmières de soins intensifs ont participé à des entrevues semi-dirigées. Résultats : Les décisions des infirmières de soins critiques à régler et à moduler les paramètres d’alarmes sont influencées par des facteurs personnels, situationnels et contextuels. Discussion :Cette étude a mis en évidence des facteurs qui seront utiles pour le développement d’interventions en lien avec le paramétrage des systèmes dans les unités de soins critiques, et ce afin de réduire le risque de désensibilisation des infirmières aux alarmes.

Introduction : L’organisation du système de santé, la diversité des options thérapeutiques ainsi que les efforts pour instaurer un partenariat entre professionnels, usagers et familles conduisent à un nouvel impératif : la littératie en santé. L’étude vise à observer l’expression de compétences en matière de santé. Méthodologie : Cette étude exploratoire de seconde intention s’intéresse aux discours de deux proches et s’inscrit à la suite d'une réflexion sur l'expérience des proches de personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral. L’analyse qualitative des données fut guidée par l’approche Framework. Les compétences en littératie de la santé émergeant des discours sont mises en relation avec la participation des proches lors d’un épisode de soins. Le Health Litteracy Framework distingue les compétences individuelles, relationnelles et collectives nécessaires à l'amélioration de la littératie en santé. Résultats : Nous retenons qu’une aisance à utiliser le vocabulaire médical ainsi qu’une attitude déterminée semblent conduire à des réponses plus satisfaisantes, conditionner le dialogue avec les professionnels et favoriser l’établissement d’un partenariat. Conclusion : Le discours des proches contient plusieurs éléments se rapportant au concept de littératie en santé. Le dialogue avec les proches se présente comme une opportunité de considérer leurs compétences, d’établir un partenariat et ainsi contribuer au développement d’une plus grande littératie en santé. 

But :Produire une traduction canadienne-française du « AMSTAR tool » sous l’appellation proposée l’« Outil AMSTAR », et d’examiner la validité de son contenu.

Méthodologie :Nous avons utilisé une approche modifiée de la méthodologie de validation transculturelle de Vallerand (1989). Une traduction renversée parallèle du AMSTAR tool a d’abord été effectuée à la fois par des traductrices professionnelles et des traducteurs cliniciens. Ensuite, un premier comité d’experts (P1) a examiné les versions traduites et a créé l’ébauche expérimentale préliminaire de l’outil AMSTAR. Celle-ci a été évaluée par un deuxième comité d’experts (P2). Finalement, trente-deux futurs professionnels à la maîtrise en physiothérapie ont évalué cette deuxième version expérimentale de l’outil à l’aide d’une échelle d’ambiguïté de 7 points (1 : très clair; 7 : très ambigu). Les chercheurs principaux ont examiné les éléments problématiques et ont proposé les modifications finales.

Résultats :Pour les différents énoncés de la version finale de l’outil AMSTAR, les moyennes surl’échelle d’ambiguïté varient entre 1,0 et 1,4. Aucun énoncé n’a obtenu une moyenne en deçà de 1,4 démontrant ainsi un niveau très élevé de clarté.

Conclusion :Les quatre étapes rigoureuses du processus ont permis de produire une version franco-canadienne valide de l’outil AMSTAR.



Introduction : Les problèmes de poids constituent l’un des enjeux de santé publique numéro un au Canada, et l’ampleur de ces problèmes semble varier à la fois en fonction du genre et de l’orientation sexuelle. Description de la problématique de recherche : Lorsqu’il est question d’obésité, est-il vrai de dire qu’il existe des enjeux spécifiques chez les gais, lesbiennes et bisexuel(le)s? Méthodologie adoptée : Les données de cette étude proviennent de l’Enquête sur la Santé dans les Collectivités au Canada, une enquête populationnelle transversale. L’orientation sexuelle y était mesurée par une question d’auto-identification. Les analyses ont été effectuées par régression linéaire avec une modélisation quadratique de l’âge. Résultats finaux de recherche : Les résultats démontrent un portrait différentiel de l’obésité selon l’orientation sexuelle et le genre ainsi que des variations importantes en fonction de l’âge. Conclusion de recherche : La présente étude a démontré qu’il existe bel et bien des différences de poids associées à l’orientation sexuelle. Ce qui est d’autant plus important à retenir, c’est que ces enjeux ne sont pas les mêmes selon la période développementale. Conclusion du résumé : La communication proposée présentera les résultats d’une étude dont l’objectif global est d’étudier par une approche développementale la relation entre l’obésité, l’orientation sexuelle et le genre, chez les gais, lesbiennes et bisexuel(le)s au Canada.

Introduction: En 2004, la Californie devenait le premier état à implanter des ratios infirmière-patients minimums dans les hôpitaux. Depuis, plusieurs juridictions ont implanté, ou considèrent implanter, de tels ratios. Peu de données empiriques documentent les bénéfices pour les patients de ces ratios. Cette étude vise à combler cet écart.

 

Méthode: Une cohorte composée des patients de médecine, de chirurgie et de soins intensifs admis dans un centre hospitalier universitaire au Québec entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2016 a été suivie afin d’examiner les associations entre l’exposition des patients à des quarts de travail où les ratios infirmière-patients sont inférieurs aux ratios minimums californiens (1:5 en médecine-chirurgie et 1:2 aux soins intensifs) et le risque de mortalité. Les analyses ont été réalisées à l’aide de modèles de régression de Cox ajustés pour les caractéristiques des patients et des unités de soins.

 

Résultats: Les 4975 (4.0%) patients décédés ont été exposés en moyenne à 8,4 quarts de travail sous les ratios minimums californiens comparativement à seulement 5,2 pour les survivants. Dans l’analyse multivariée, chaque période additionnelle de 24 heures où les ratios en médecine-chirurgie sont inférieurs à 1:5 est associée à une augmentation du risque de décès de 1,5% (HR: 1,015; IC95% 1,008-1,022).

 

Conclusion: La non-atteinte des ratios minimums californiens augmente le risque de décès chez les patients hospitalisés en médecine et en chirurgie.

OBJECTIF: À l’échelle mondiale, les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la première cause de mortalité. Une pression artérielle (PA) élevée est l'un des principaux facteurs de risque de MCV. Des revues systématiques de la littérature ont documenté l’effet délétère des stresseurs psychosociaux au travail dans le développement des MCV. Cependant, aucune revue systématique n’a porté sur l’effet de ces stresseurs sur la PA. L'objectif de la présente revue systématique est de documenter l’effet des stresseurs des modèles «demande-latitude-support» et «déséquilibre efforts-reconnaissance» sur la PA. MÉTHODE: Pour être incluses, les études devaient évaluer au moins un stresseur, inclure >100 travailleurs, être rédigées en anglais ou en français et être publiées dans une revue arbitrée. RÉSULTATS: Au total, 76 études ont été retenues. Environ une étude sur deux a observé un effet significativement délétère des stresseurs sur la PA. Les différences de moyennes variaient entre +1.8 et +11 mm Hg pour la PA systolique et entre +0.8 et +17.9 mm Hg pour la PA diastolique. De plus, les rapports de cotes d'hypertension variaient entre 1.18 et 5.77. Un effet plus consistant a été observé pour les hommes que les femmes et au sein des études de qualité méthodologique supérieure (ayant un devis prospectif et/ou des mesures ambulatoires de PA). CONCLUSION: Les études de qualité méthodologique supérieure ont observé un effet délétère des stresseurs psychosociaux au travail sur la PA.

Les jeunes adultes en situation de précarité sociale constituent une population vulnérable sur le plan sanitaire et social qui pour plusieurs rapportent une consommation problématique de substances psychoactives (SPA). Les programmes en réduction des méfaits axés sur le travail à bas seuil d’exigence, comme TAPAJ (Travail alternatif payé à la journée), utilisent l’accès à un travail comme levier d’intervention pour favoriser la santé globale et l’amélioration des conditions de vie.  L’objectif est de comprendre comment l’expérience du travail à bas seuil d’exigence s’inscrit dans les trajectoires de travail de ces jeunes ainsi que les liens entre travail et consommation de SPA. Cette étude, exploratoire et descriptive, guidée par une perspective d’interactionnisme symbolique, repose sur un devis qualitatif. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 23 jeunes inscrits à TAPAJ et une analyse thématique a été menée. Outre un dépannage économique, les jeunes ressentent des effets bénéfiques en termes de confiance en soi et de sentiment d’efficacité personnelle. La consommation de SPA est vécue comme difficilement compatible avec les exigences du milieu de travail, mais les relations d’entraide entre les jeunes peuvent aussi faciliter l’accès à certains emplois. La perspective des jeunes permet d’appuyer la pertinence de ce type de programme et de dégager des pistes d’amélioration en termes de type de travail à offrir et d’intégration des pairs comme source de soutien.

L’effet des contraintes psychosociales au travail sur le risque d’absence pour un problème de santé mentale (PSM) a été évalué dans des études prospectives, mais aucune synthèse des évidences n’a été réalisée depuis 2007. Objectif : réaliser une revue systématique et méta-analyse de l’effet de ces contraintes sur le risque d’absence du travail pour un PSM diagnostiqué. Cette revue systématique a été réalisée en suivant des recommandations établies. Sept bases de données ont été consultées. Le tri des références, l’extraction des données et l’évaluation de la qualité ont été faits en double. Une méta-analyse a permis d’obtenir des rapports de risque (RR) globaux avec intervalles de confiance (IC) à 95%. Au total, 21 561 références ont été triées et 18 articles ont rencontré les critères d’éligibilités. Les travailleurs exposés à une demande psychologique élevée et à une latitude décisionnelle faible avaient un risque d’absence pour un PSM diagnostiqué 42% plus élevé que les travailleurs non exposés (RR : 1.42 (1.20-1.68)), alors que ceux exposés à un déséquilibre effort-reconnaissance avaient un risque d’absence 49% plus élevé que ceux non exposés (RR : 1.49 (1.16-1.91)). Cette méta-analyse démontre que les travailleurs exposés à ces contraintes fréquentes ont un risque accru d’absence pour un PSM diagnostiqué. Étant donné le fardeau lié aux PSM et aux absences du travail, ces résultats fournissent des évidences solides pour appuyer les efforts de prévention.

Les benzodiazépines (BZ) et les antidépresseurs (AD) sont les psychotropes les plus prescrits pour l’anxiété et la dépression, mais nous en connaissons peu sur leur prévalence de consommation chez les baby-boomers (BB) en comparaison avec les personnes plus âgées et plus jeunes. Cette étude descriptive a été menée à partir des données de l’Enquête nationale sur la santé de la population, et propose deux objectifs : 1) décrire la prévalence liée à l’utilisation des BZ et AD selon les cohortes sur 12 ans; 2) étudier les différences entre les consommateurs des cohortes identifiées. À partir de l’an 2000, la prévalence de consommation de BZ et d’AD augmente chez toutes les cohortes. Toutefois, la consommation d’AD est supérieure chez les BB (variant de 6,5% à 10%) et plus faible chez les autres cohortes (4,5% à 7,8%). La consommation de BZ est supérieure chez les plus âgés, suivie des BB et des plus jeunes. Dans tous les cas, les femmes consomment plus. La comparaison globale montre que ceux qui consomment des BZ prennent plus d’AD, fument plus, s’adonnent au calage d’alcool, font moins de sport et vivent plus de stress et de détresse. En comparant les différentes cohortes chez les consommateurs de BZ, les BB sont plus scolarisés, prennent plus d’AD et ont plus de problèmes de sommeil. Les plus jeunes expriment plus de stress et de détresse. Ces résultats illustrent la diversité des facteurs de risque et de protection associés à la consommation de psychotropes chez les Canadiens.

Pour améliorer la protection sociale des populations, le Burkina Faso a adopté en 2012 une politique nationale. Nous analysons sa formulation en nous appuyant sur la perspective de « policy design » (Howlett et Mukherjee, 2014). L’analyse thématique inductive a orienté le traitement des données discursives et documentaires collectées auprès de 36 répondants issus d'institutions nationales et internationales. Le processus de formulation n’a pas permis une réflexion sur le problème à résoudre, d’identifier les besoins spécifiques des bénéficiaires, d’évaluer la capacité des solutions pour choisir celles appropriées, donnant lieu au constat empirique du « non-design » ou de « non-formulation » : une compilation des actions de protection sociale sans faire un arbitrage. Trois facteurs ont favorisé cette situation: le manque d'orientations gouvernementales pour guider les discussions; la faible volonté politique se traduisant par une faible implication des décideurs dans le processus; la méconnaissance conceptuelle et technique sur la protection sociale. Dans ce contexte, d’autres logiques ont guidé le raisonnement. Les acteurs nationaux recherchaient un consensus sur le contenu de la politique dans une logique de captage de ressources financières, ceux internationaux ont priorisé les interventions relevant de leur mandat institutionnel. Ces lacunes dans le processus de formulation pourraient engendrer des difficultés de mise en œuvre, voir un échec de son efficacité.

Les lacunes dans les données sur l'état de santé des Canadiens rendent difficiles des analyses différenciées portant
sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM). Il en va de la capacité de nos institutions à
fonder des programmes de santé sur des données probantes qui reflètent fidèlement l'expérience des communautés. Pour répondre à ce défi, nous avons repris du Language Awareness Infrastructure Support Service (LLAIS) au Pays de Galles (2007) l’organigramme conçu pour évaluer et renforcer la sensibilité des projets de recherche au bilinguisme
gallois-anglais. La traduction de cet outil en français par Santé Canada permet dorénavant de proposer une nouvelle méthodologie pour accroître la sensibilité envers le bilinguisme français-anglais dans le domaine de la recherche en santé. L’objectif de cette étude est d’établir la validité de la version canadienne en employant la méthodologie de Vallerand (1989) pour la validation transculturelle d'outils psychologiques. Les répondants,chercheurs experts, ont rempli un questionnaire à l’étape du Prétest et une discussion de groupe a été menée pour l’Évaluation de la validité concomitante et de contenu.  Une analyse quantitative et qualitative des données a fait émerger des convergences et divergences. Les modifications suggérées augmenteront la prise en compte des réalités particulières des CLOSM dans le domaine de la santé, ce qui pourrait rehausser la validité et la fiabilité des recherches.

Contexte

La concordance linguistique entre les patients et les médecins de famille est associée à une amélioration de la qualité des soins. Cependant, peu de données existent sur les fardeaux de déplacements pour accéder aux soins primaires pour les minorités linguistiques au Canada.

Méthodes

À l'aide d'une nouvelle méthode de géolocalisation et de données accessibles publiquement, nous avons estimé le fardeau de déplacement des patients pour se rendre chez un médecin de famille parlant la même langue que le patient, et ce, pour la population en général et pour les francophones d'Ottawa (Ontario) (916 855 personnes, dont 1,35 % de francophones unilingues), afin d’évaluer les inégalités d'accès entre les groupes linguistiques et les quartiers (urbains, de banlieue, et ruraux).

Résultats

Les fardeaux de déplacement pour accéder à des soins primaires concordant avec la langue du patient étaient plus élevés chez les francophones que dans la population générale et se sont également révélés plus importants dans les zones rurales que dans les zones urbaines.

Conclusion

Les francophones d'Ottawa, en Ontario, sont confrontés à des inégalités modestes, mais statistiquement significatives en ce qui concerne le fardeau des déplacements pour accéder aux soins primaires, par rapport à l'ensemble de la population. Nos méthodes peuvent être reproduites et utilisées comme points de référence comparatifs pour quantifier les disparités d'accès à d'autres services et dans d’autres régions du Canada.