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Introduction: Une politique de subvention des accouchements a été introduite en janvier 2007 au Burkina Faso. Dans cette étude, nous avons estimé l’effet causal de cette politique sur les taux d’accouchement institutionnel et de mortalité néonatale, immédiatement et trois ans après son introduction.

Méthodes: L’étude est basée sur un devis quasi-expérimental utilisant les données de l’enquête démographique et de santé de 2010 incluant 32102 naissances vivantes de 12474 femmes. Nous avons utilisé une régression de Poisson multiniveau avec variances robustes. En analyses de sensibilité, deux définitions différentes des périodes pré et post-intervention ont été utilisées.

Résultats: Immédiatement après son introduction, la subvention est associée à une augmentation des accouchements institutionnels de 4% (RR=1,04; IC95%: 0,98-1,10) en milieu urbain et de 12% (RR=1,12; IC95%: 1,04-1,20) en milieu rural. Les analyses de sensibilité ont montré des résultats similaires. L’effet est plus marqué dans les zones rurales avec de faibles taux d’accouchement à la base (RR=1,44; IC95%: 1,33-1,55). L’effet est persistant 42 mois après l’introduction de la subvention et augmente avec le temps. Les résultats ne montrent pas une réduction significative de la mortalité néonatale (RR=0,93; IC95%: 0,61-1,44)

Conclusion: La subvention des accouchements au Burkina Faso est associée à court et long-terme à une augmentation des accouchements institutionnels, plus importante au sein des ménages ruraux.

La gestion des maladies chroniques, telles que le VIH/sida, constitue un défi majeur pour l’ensemble des systèmes de santé. Cette problématique revêt une importance cruciale lorsqu'on l'aborde sous l'angle de l'accès et du maintien à l'emploi, car elle touche à la fois la santé des personnes et la dynamique économique des pays. Le VIH occupe une place significative en raison de son histoire et son impact psychosocial sur la qualité de vie. Quelque peu oubliée de nos jours, cette maladie demeure un enjeu de santé publique, car elle touche environ 39 millions de personnes dans le monde. Ces personnes, majoritairement des travailleurs, voient leur santé, leurs revenus, leurs droits, etc., se dégrader à cause de la maladie. Cette étude vise à analyser comment les représentations sociales (RS) du VIH d’une communauté façonnent les parcours professionnels des personnes vivant avec cette pathologie (PVVIH). La recherche qualitative, avec ses outils tels que la technique de substitution, les entretiens de groupes permettra de faire ressortir le rôle régulateur des RS dans la stigmatisation liée au VIH et de capter le vécu et les stratégies adoptées par les PVVIH pour se maintenir à l’emploi. Cette étude contribuera à une meilleure compréhension des enjeux en matière de bien-être et d’emploi, nécessaire pour la formulation des politiques publiques adéquates, et permettra la formulation des interventions plus équitables et des initiatives promouvant des environnements de travail plus inclusifs.

La santé et sécurité au travail constitue un enjeu important durant la pandémie COVID-19, car elle met sous pression notre système de santé qui travaillait déjà en flux tendu et au sein duquel la culture de sécurité varie d’un établissement à l’autre. Les buts de cette étude sont de 1) décrire et comparer la culture de sécurité d’un établissement de santé confronté à la pandémie de covid-19 versus la pandémie A/H1N1; 2) identifier les risques biologiques auxquels sont confronté les membres de l’équipe interprofessionnelle; 3) proposer des recommandations et solutions visant l’optimisation de la culture de sécurité face à la pandémie. Un devis descriptif est mené et 14 entrevues semi-dirigées ont été réalisées d’août à octobre 2020, auprès de l’équipe interprofessionnelle des soins intensifs d’un milieu clinique universitaire durant la première phase de recherche. Les résultats préliminaires soulignent un vécu traumatique et de deuil. Une culture collaborative de sécurité est présente malgré plusieurs défis en lien avec les équipements de protection individuels (ÉPI). Les pratiques professionnelles ont connu une réorganisation importante, d’où le besoin d’une communication de crise qui soit humaine et transparente quant à la disponibilité et l’usage des ÉPI et la distribution des ressources. Des recommandations ont permis l’ajustement de pratiques cliniques et de gestion et contribuent au partage de connaissances scientifiques émergentes sur la COVID-19.

À ce jour, la majorité des écoles ont retiré la malbouffe de leur menu pour la remplacer par des aliments santé. Il est donc avantageux pour leur santé que les élèves consomment un dîner acheté à l’école ou apporté du domicile. Or, un nombre important d’élèves ne reste pas à l’école pour dîner mais consomme plutôt des repas dans les restaurants  à service rapide à proximité.

 Une intervention visant à encourager les élèves à rester à l’école pour dîner a été développée, mise en œuvre et évaluée à l’aide de la Théorie de l’Action Raisonnée. Cette intervention ciblait les déterminants du comportement préalablement identifiés soit l’intention, la perception du contrôle, la norme subjective, le sentiment d’efficacité personnelle et l’attitude. Celle-ci comportait diverses stratégies : messages électroniques, affiches, ateliers culinaires, jeu-questionnaire, dépliants, théâtre d’improvisation, tirages, conférence, etc.

 L’évaluation a été réalisée à l’aide d’un devis quasi expérimental pré/post-intervention comprenant une école expérimentale (n=129) et une école témoin (n=112). Une augmentation significative du nombre de jours moyen où les élèves sont restés à l’école pour dîner a été observée à l’école expérimentale (RR: 1,55; IC95 % 1,06-2,27; p = 0,024). L’efficacité personnelle était un médiateur de cet effet, suggérant ainsi que les interventions visant à améliorer l’efficacité personnelle peuvent contribuer à augmenter le nombre de jours où les élèves dînent à l’école.

Introduction: De concert avec la pandémie d’obésité, le diabète a franchi des niveaux critiques et ne cesse de progresser. Le traitement actuel n’est pas optimal. La chirurgie bariatrique présente une alternative thérapeutique efficace du diabète de type 2, mais celle-ci demeure encore méconnue. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’évolution du diabète de type 2 après une dérivation biliopancréatique.

Méthodes: Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective chez 665 patients avec obésité chirurgicale qui souffraient d’un diabète de type 2, présentaient un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 35 kg/m2 et avaient subi une dérivation biliopancréatique entre 2006 et 2011. L’évolution du diabète de type 2 était évaluée selon le changement dans la médication ainsi que la variation des taux sériques d’hémoglobine glyquée (HbA1c) et de glycémie à jeun.

Résultats: En préopératoire, les valeurs moyennes d’HbA1c et de glycémie à jeun étaient respectivement de 7.2±1.4 % et 8.2±2.5 mmol/L et ont diminuées en postopératoire à 5.1±0.7 % et 5.4±2.3 mmol/L. De plus, 93% des patients préalablement traités sous insuline et/ou hypoglycémiant oral ne requéraient plus de médication après la chirurgie. Le poids et l’IMC moyens étaient respectivement de 143±28 kg et 52±8 kg/m2 en préopératoire et ont diminués à 87±19 kg et 31±6 kg/m2 en postopératoire.

Conclusion: La dérivation biliopancréatique est un traitement efficace du diabète de type 2 chez les patients avec un IMC ≥ 35 kg/m2.

Problématique : La cybersanté a le potentiel d’augmenter les Inégalités sociales de santé (ISS) (Reinwand, 2015). Les modèles expliquant le fossé numérique, principale cause des ISS dans la cybersanté, sont intéressants (Bodie, 2008; Viswanath, 2007), mais sont insuffisants pour comprendre comment on peut créer des outils de cybersanté qui contribuent à diminuer les ISS et non les augmenter.

Objectif de recherche : L’objectif de la phase 1 de ce projet est de modéliser le processus de création des ISS lors de l’utilisation d’un outil de cybersanté.

Méthodologie : Une métasynthèse, à l’aide de catégories conceptualisantes, a été effectuée à partir d’une revue systématique de littérature (Jensen & Allen, 1996; Paillé & Muchielli, 2012). La métasynthèse vise la compréhension d’un phénomène (Beaucher & Jutras, 2007).

Résultats : La métasynthèse a permis de développer une modélisation intitulée : Processus d’utilisation d’un outil de cybersanté et la potentialité d’un fossé numérique. L’utilisation d’une carte conceptuelle a permis de mettre en relation les catégories et a facilité la modélisation du processus.

Contributions à l’avancement des connaissances: Ces résultats permettent de mettre en lumière la pertinence et la faisabilité d’utiliser la métasynthèse à partir de catégories conceptualisantes pour comprendre un phénomène complexe à partir d’une revue systématique de littérature.

But :Produire une traduction canadienne-française du « AMSTAR tool » sous l’appellation proposée l’« Outil AMSTAR », et d’examiner la validité de son contenu.

Méthodologie :Nous avons utilisé une approche modifiée de la méthodologie de validation transculturelle de Vallerand (1989). Une traduction renversée parallèle du AMSTAR tool a d’abord été effectuée à la fois par des traductrices professionnelles et des traducteurs cliniciens. Ensuite, un premier comité d’experts (P1) a examiné les versions traduites et a créé l’ébauche expérimentale préliminaire de l’outil AMSTAR. Celle-ci a été évaluée par un deuxième comité d’experts (P2). Finalement, trente-deux futurs professionnels à la maîtrise en physiothérapie ont évalué cette deuxième version expérimentale de l’outil à l’aide d’une échelle d’ambiguïté de 7 points (1 : très clair; 7 : très ambigu). Les chercheurs principaux ont examiné les éléments problématiques et ont proposé les modifications finales.

Résultats :Pour les différents énoncés de la version finale de l’outil AMSTAR, les moyennes surl’échelle d’ambiguïté varient entre 1,0 et 1,4. Aucun énoncé n’a obtenu une moyenne en deçà de 1,4 démontrant ainsi un niveau très élevé de clarté.

Conclusion :Les quatre étapes rigoureuses du processus ont permis de produire une version franco-canadienne valide de l’outil AMSTAR.



Introduction : Les problèmes de poids constituent l’un des enjeux de santé publique numéro un au Canada, et l’ampleur de ces problèmes semble varier à la fois en fonction du genre et de l’orientation sexuelle. Description de la problématique de recherche : Lorsqu’il est question d’obésité, est-il vrai de dire qu’il existe des enjeux spécifiques chez les gais, lesbiennes et bisexuel(le)s? Méthodologie adoptée : Les données de cette étude proviennent de l’Enquête sur la Santé dans les Collectivités au Canada, une enquête populationnelle transversale. L’orientation sexuelle y était mesurée par une question d’auto-identification. Les analyses ont été effectuées par régression linéaire avec une modélisation quadratique de l’âge. Résultats finaux de recherche : Les résultats démontrent un portrait différentiel de l’obésité selon l’orientation sexuelle et le genre ainsi que des variations importantes en fonction de l’âge. Conclusion de recherche : La présente étude a démontré qu’il existe bel et bien des différences de poids associées à l’orientation sexuelle. Ce qui est d’autant plus important à retenir, c’est que ces enjeux ne sont pas les mêmes selon la période développementale. Conclusion du résumé : La communication proposée présentera les résultats d’une étude dont l’objectif global est d’étudier par une approche développementale la relation entre l’obésité, l’orientation sexuelle et le genre, chez les gais, lesbiennes et bisexuel(le)s au Canada.

Contexte
Les personnes vivant avec le diabète doivent développer des compétences d’autosoins tout en composant au quotidien avec divers défis physiques, psychologiques, socioéconomiques et environnementaux. La navigation dans le système de santé et la consultation des nombreuses informations d’autosoins disponibles représentent souvent un défi de taille.

Objectif
Coconstruire un guide d’autosoins pour, avec et par les personnes vivant avec le diabète.

Méthodologie
Une approche de codesign participative a été menée dans une région du Québec entre 2021 et 2024 avec des patients (n = 3), cliniciens (n = 2), intervenants communautaires (n = 2) et une équipe de facilitation graphique. La méthode de codesign s’est inspirée du cadre d’engagement des patients et a suivi les étapes du cadre décrites par Bouchard (2020) pour coconstruire le guide à l’aide de rencontres de groupe mensuelles (n = 6) et hebdomadaires (n = 28).

Résultats
Le processus de codesign a mené au développement d’un guide imagé d’autosoins divisé en deux parties : 1) huit étapes du parcours de vie avec le diabète, 2) bottin des ressources utiles dans leur région en fonction de leurs besoins. 

Conclusion
Il s’agit, à notre connaissance, du premier guide d’autosoins centré sur les étapes de vie avec la maladie, intégrant des ressources contextualisées et développées en partenariat intersectoriel. Il pourra être adapté pour offrir un soutien personnalisé aux personnes vivant avec le diabète dans diverses régions. 

Contexte

Le modèle de santé positive propose les caractéristiques personnelles, les actions, les environnements et le soutien comme quatre groupes d’atouts de santé. Or, ce modèle n'a jamais encore été testé empiriquement.

Objectif

Évaluer la contribution des atouts de santé dans la santé cognitive positive des personnes âgées.

Méthodes

Les participants de l’étude SHARE (Survey on Health, Aging and Retirement in Europe n=28 000, vagues 5 (2013) et 7 (2019)) ont été inclus dans nos analyses. La santé cognitive positive était opérationnalisée comme un score de 6 et plus au test de rappel différé (au départ et suivi). Une série de régressions logistiques multiniveaux ont été réalisées. On s'attendait à ce que les variables relatives aux atouts de santé i) soient significatives et ii) améliorent l'ajustement du modèle.

Résultats

Le modèle incluant les atouts de santé et les facteurs de risque de démence montrait une meilleure qualité d'ajustement que le modèle incluant uniquement les facteurs de risques. Les variables relatives aux atouts de santé étaient significatives indépendamment associés à la santé cognitive et expliquaient plus de variabilité que les facteurs de risque.

Conclusion

Les atouts sont des déterminants importants de la santé cognitive de la population et des leviers d’action essentiels à cibler dans des interventions en promotion de santé. 

Le monde entier s’est vu confronté à l’apparition de la pandémie de COVID-19. Ce nouveau virus a conduit à des mesures de confinement obligatoire de la population partout dans la planète, dans le but de contrôler la croissance de contagion du virus. Dans ce contexte, le milieu universitaire au Québec n’a pas été épargné par les recommandations de la santé publique recommandant la suspension de classes et de stages pour passer à un enseignement autre qu’en présentiel. Objectif : déterminer de quelle manière la santé mentale d’étudiants s’est vu affectée par le confinement obligatoire lors de la pandémie de COVID-19. Méthodologie : étude quantitative réalisée pendant l’été 2020 auprès des 450 étudiants de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Résultats : les résultats permettent de constater que la quarantaine obligatoire due à la COVID-19 a eu des impacts importants sur un segment de la population étudiante de l’UQAT. Dans ce sens, 41,5 % des étudiants y ayant participé ont connu une détresse psychologique modérée et 22,6 % a vécu une détresse psychologique sévère. Conclusion : l’activité socioprofessionnelle (l’emploi) ainsi que les études à temps plein s’avèrent être des déterminants de la sévérité de la détresse psychologique. La maladie mentale prédispose à la détresse psychologique sévère, mais la comorbidité (maladies mentales et physiques à la fois) apparait ici comme un facteur l’aggravant. De pistes de recherche et d’intervention sont proposées.

L’emphase actuelle mise sur la performance sexuelle masculine est en train de changer, suivant la décision de la FDA d’approuver un produit pour le traitement du trouble du désir sexuel hypoactif (TDSH) chez les femmes. Souvent désigné comme "Viagra pour femmes", le flibanserin a fait ses débuts sur le marché américain en octobre 2015. Alors que son fabricant invoque que plus d’une femme sur dix est affligée du TDSH, le flibanserin est assurément un produit tout désigné pour devenir un produit-vedette. Pour y parvenir, son fabricant devrait faire des campagnes ciblant directement les consommateurs. Il est toutefois interdit au Canada de faire de la promotion directe aux consommateurs (PDC), mais il est possible de rejoindre le grand public à travers des campagnes d’information directe aux consommateurs (IDC). Suivant l’analyse de précédentes campagnes d’IDC, nous avons identifié 3 failles éthiques dans les règlements existants qui permettent à un fabricant de véhiculer malgré tout du contenu promotionnel. Il y a, cependant, une brève fenêtre d'opportunité pour Santé Canada de revoir ses règles actuelles (avant que le flibanserin ne soit approuvé) en reconnaissant que les problèmes posés par l’IDC sont essentiellement les mêmes que pour la PDC, qui elle est interdite. Ce n’est qu’en resserrant la réglementation que les décideurs publics pourront s’assurer que le public soit réellement informé et que les fabricants soient soumis à un ensemble plus clair de normes éthiques.

Le cas d'Ebola en Guinée est un exemple des lacunes dans les préalables de la résilience sanitaire(Boozary et al.,2014;Kekulé, 2015).La Guinée doit renforcer sa gestion des crises et clarifier le rôle des acteurs impliqués pour mieux coordonner la réponse(Diakité, 2016).La recherche qualitative part d'un cas empirique.Elle cible les acteurs internationaux,nationaux et locaux,ayant participé à la gestion d’Ebola en Guinée,et analyse leurs méthodes d’intervention par rapport aux variables de la résilience sanitaire.Les données ont été collectées en Guinée entre mars et août 2017.La triangulation des données a été réalisée grâce à la réalisation de 41 entretiens et d'une analyse documentaire, et l'observation de 36 événements liés à la gestion des maladies à potentiel épidémique.Les données ont été analysées à travers les lunettes de la théorie de la complexité.Depuis l’épidémie,les acteurs sont conscients des besoins à combler pour avoir un système résilient.Étant donné les lacunes avant Ebola et la dépendance persistante envers les partenaires techniques et financiers,il faut s’attendre à ce que la Guinée prenne du temps avant de mettre en place un système résilient.Par contre,elle dispose désormais de mécanismes,qu’on peut lier aux variables de la résilience sanitaire,qui permettent de mieux organiser la réponse face aux crises.Grâce à cette étude,il a été possible de développer un modèle théorique de gestion résiliente des crises sanitaires adapté aux États fragiles.

La consommation de légumes et de fruits contribue à réduire le surpoids, l’obésité et d’autres maladies chroniques. Cependant, seulement 25 % des participants de la présente étude rapporte en avoir consommé au moins cinq portions chaque jour au cours des sept derniers jours. L’objectif de cette communication est de présenter l’effet d’une intervention mapping visant la promotion de ce comportement auprès de cette clientèle. Un devis quasi expérimental a été utilisé pour en évaluer l’efficacité. Un total de 385 étudiants québécois a participé volontairement en répondant à un questionnaire auto-administré pendant un semestre. Le groupe expérimental a reçu un programme éducatif élaboré sur les préceptes du mapping (Bartholomew et al., 2006) et dont les cibles comportementales ont été identifiées à l’aide des construits de la théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991). Ces cibles étaient l’attitude, la perception du contrôle et l’intention. Des analyses de covariance et de régression logistique ont été menées sur 344 questionnaires. Au post-test, des changements significatifs sont apparus dans le comportement des participants à consommer au moins cinq portions de légumes et de fruits quotidiennement ainsi que dans les variables psychosociales. Ces résultats peuvent orienter les intervenants œuvrant en santé publique et en éducation auprès d’étudiants.

Introduction: En 2004, la Californie devenait le premier état à implanter des ratios infirmière-patients minimums dans les hôpitaux. Depuis, plusieurs juridictions ont implanté, ou considèrent implanter, de tels ratios. Peu de données empiriques documentent les bénéfices pour les patients de ces ratios. Cette étude vise à combler cet écart.

 

Méthode: Une cohorte composée des patients de médecine, de chirurgie et de soins intensifs admis dans un centre hospitalier universitaire au Québec entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2016 a été suivie afin d’examiner les associations entre l’exposition des patients à des quarts de travail où les ratios infirmière-patients sont inférieurs aux ratios minimums californiens (1:5 en médecine-chirurgie et 1:2 aux soins intensifs) et le risque de mortalité. Les analyses ont été réalisées à l’aide de modèles de régression de Cox ajustés pour les caractéristiques des patients et des unités de soins.

 

Résultats: Les 4975 (4.0%) patients décédés ont été exposés en moyenne à 8,4 quarts de travail sous les ratios minimums californiens comparativement à seulement 5,2 pour les survivants. Dans l’analyse multivariée, chaque période additionnelle de 24 heures où les ratios en médecine-chirurgie sont inférieurs à 1:5 est associée à une augmentation du risque de décès de 1,5% (HR: 1,015; IC95% 1,008-1,022).

 

Conclusion: La non-atteinte des ratios minimums californiens augmente le risque de décès chez les patients hospitalisés en médecine et en chirurgie.

Les troubles anxieux sont les troubles mentaux les plus courants dans la population générale. La thérapie cognitive-comportementale (TCC) est la psychothérapie dont l'efficacité est la mieux démontrée pour les troubles anxieux, mais elle demeure peu accessible. La TCC transdiagnostique (TCC-T) de groupe cible les processus cognitifs et comportementaux et les stratégies d'intervention communs aux différents troubles anxieux, et pourrait être une approche prometteuse pour améliorer l'accès à la TCC. Dans le cadre d'un essai contrôlé randomisé pragmatique sur la TCC-T de groupe réalisé au Québec (Roberge & Provencher; IRSC, 2015-2021), nous avons imbriqué un volet qualitatif auprès des thérapeutes afin d'examiner leur expérience face à ce programme et les pistes d’amélioration possibles quant à la formation et la prestation de la TCC-T. Des entrevues semi-structurées ont été menées auprès de 18 des 21 psychologues ou psychothérapeutes qui ont réalisé les groupes de TCC-T. Parmi les résultats, les participants relèvent des facteurs facilitants (p.ex. co-animation, cohésion de groupe) et des défis (p.ex. stratégies d'exposition) rencontrés lors de l’animation des groupes, et proposent des stratégies visant à maximiser l'intégrité thérapeutique de l'intervention (p.ex. bonification de la formation) et l'adhésion du patient. Ces résultats permettront de formuler des recommandations en vue de la dissémination à grande échelle de la TCC-T en contexte de soins primaires.

OBJECTIF: À l’échelle mondiale, les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la première cause de mortalité. Une pression artérielle (PA) élevée est l'un des principaux facteurs de risque de MCV. Des revues systématiques de la littérature ont documenté l’effet délétère des stresseurs psychosociaux au travail dans le développement des MCV. Cependant, aucune revue systématique n’a porté sur l’effet de ces stresseurs sur la PA. L'objectif de la présente revue systématique est de documenter l’effet des stresseurs des modèles «demande-latitude-support» et «déséquilibre efforts-reconnaissance» sur la PA. MÉTHODE: Pour être incluses, les études devaient évaluer au moins un stresseur, inclure >100 travailleurs, être rédigées en anglais ou en français et être publiées dans une revue arbitrée. RÉSULTATS: Au total, 76 études ont été retenues. Environ une étude sur deux a observé un effet significativement délétère des stresseurs sur la PA. Les différences de moyennes variaient entre +1.8 et +11 mm Hg pour la PA systolique et entre +0.8 et +17.9 mm Hg pour la PA diastolique. De plus, les rapports de cotes d'hypertension variaient entre 1.18 et 5.77. Un effet plus consistant a été observé pour les hommes que les femmes et au sein des études de qualité méthodologique supérieure (ayant un devis prospectif et/ou des mesures ambulatoires de PA). CONCLUSION: Les études de qualité méthodologique supérieure ont observé un effet délétère des stresseurs psychosociaux au travail sur la PA.

La chirurgie bariatrique est actuellement la meilleure option pour une perte de poids durable chez les obèses sévères. La dérivation bilio-pancréatique est un type de chirurgie régulièrement pratiquée. Elle consiste à retirer une partie de l’estomac et du tractus intestinal induisant une malabsorption des nutriments qui exige de prendre des vitamines et minéraux à vie. Des études indiquent une baisse des taux d’adhésion de cette médication dans les premières années. Ceci amène des risques de dénutrition sévère et d’autres complications pour la santé. Il s’avère essentiel de mieux comprendre les facteurs expliquant ces problèmes d’adhésion thérapeutique. Cette étude qualitative s’intéresse à la contribution des infirmières pour favoriser cette adhésion. Les résultats mettent en lumière une dualité dans la vision de l’adhésion où certaines participantes se décrivent comme des « expertes » alors que d’autres se voient comme des partenaires de leurs patients. L’évaluation de la prise de la médication, l’ajustement des vitamines et minéraux et l’éducation à la santé constituent les rôles prépondérants joués par les infirmières en regard de l’adhésion. De plus, l’absence d’évaluation de la condition mentale, laissent présumer que ce rôle demeure sous-optimal. Les stratégies infirmières visent à réduire les contraintes liées à la nature de la médication. Les facteurs personnels, professionnels et organisationnels ressortent comme des facteurs influençant la pratique infirmière.

Les facteurs non spécifiques jouent un rôle important dans la prise en charge des patients (Cosio, 2016). Des études démontrent que les attentes prétraitement qu’entretiennent les patients souffrant de douleur chronique parviennent à influencer significativement l'expérience de douleur (Cormier et coll., 2016). Cependant, les caractéristiques sociales et démographiques des individus qui entretiennent des attentes faibles, modérées ou élevées demeurent méconnues. La présente étude propose donc d’explorer les facteurs sociodémographiques de patients souffrant de douleur chronique qui entretiennent différents niveaux d’attentes de soulagement prétraitements. Les données colligées auprès de 3110 patients admis dans divers centres multidisciplinaires de gestion de la douleur chronique ont été considérées. Avant le début du traitement, les participants ont rapporté le pourcentage de soulagement attendu après 6 mois de traitement et quatre niveaux d’attentes ont ensuite été créés (faibles/modérément faibles/modérément élevées/élevées). Des analyses de variance démontrent que l'âge, le sexe et l'origine ethnique sont significativement liés au niveau d’attentes. De plus, l’incapacité à travailler et l’obtention de prestations d'invalidité sont plus fréquentes chez les individus qui entretiennent des attentes de soulagement faibles. La présente étude confirme que les patients qui entretiennent différents niveaux d’attentes de soulagement se distinguent au niveau sociodémographique.

En France comme au Canada, les femmes usagères de drogues représentent en moyenne 25 % des files actives des structures de prise en charge, alors que les usages de drogues se féminisent. Comment expliquer ce moindre recours à la prise en charge ? Quels sont les enjeux liés à la prise en charge communautaire ?

Les résultats présentés reposent sur 97 entretiens réalisés avec des usagères et usagers de drogues, des professionnels sociosanitaires et des acteurs des politiques publiques, à Bordeaux et Montréal.

Il existe dans les deux villes très peu d’espaces non mixtes, alors qu’ils favorisent la venue des femmes usagères de drogues. À Bordeaux, la non-mixité entre en contradiction avec le modèle universaliste, tandis qu’à Montréal, les espaces non mixtes sont encouragés par le modèle de santé communautaire, mais souvent trop peu financés pour être mis en place. Il est nécessaire de repenser la non-mixité en France, dans une optique de gender transformative health.

Également, les femmes rencontrées se sont pour la plupart déjà senties jugées par des professionnels de santé, et cela les a dissuadées de prendre contact avec des structures de prise en charge. Face à ces éléments, la pair-aidance, plus développée à Montréal qu’à Bordeaux, apparaît comme une ressource clef pour favoriser la venue des femmes dans les structures, afin de pallier les déficiences dans la prise en compte des besoins des consommateurs par les institutions et les professionnels.

Les médecins omnipraticiens (MO) représentent des acteurs clés pour la promotion de l'activité physique (PAP) auprès de la population car ils sont perçus comme une source crédible d'information sur la santé. Aucune étude n'a été réalisée à ce jour au Québec sur leur pratique et leurs perceptions à cet égard.

Objectif:

Documenter les pratiques, perceptions et besoins des MO en matière de PAP et leur connaissance du rôle des kinésiologues.

Méthodologie:

Une enquête a été réalisée auprès des MO lors de formations continues de la FMOQ et 701 questionnaires complétés ont été recueillis.

Résultats:

Moins de 50% des répondants font la PAP auprès de leurs patients non-symptomatiques. Les facteurs limitant leur PAP sont : le manque d'outils (63%), le peu d'intérêt des patients (59%) et le manque de temps (59%). Près de 60% croient être peu efficaces en PAP, cependant 98% affirment que cela fait partie de leur rôle. Pour être plus efficaces, près des 2/3 mentionnent une plus grande collaboration avec les kinésiologues et plus de 50% du matériel promotionnel et de la formation continue. Près de 9/10 estiment qu'un médecin actif est plus efficace pour convaincre ses patients de faire de l'AP, cependant seulement 13% rencontrent les recommandations en matière d'AP. Près de 50% confondent les kinésiologues avec les ergothérapeutes, 37% avec les kinésithérapeutes et 24% avec les physiothérapeutes.

Conclusion:

Une collaboration plus grande entre MO et kinésiologues pourrait améliorer la PAP.

Le trouble développemental du langage (TDL) est caractérisé par des difficultés significatives dans l’apprentissage et la maîtrise du langage, qui sont présentes à la naissance et qui persistent tout au long de la vie d’environ 7% de la population. Parmi les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) au Québec, ceux ayant une déficience langagière font partie des troubles développementaux les plus représentés. Or, peu de services publics en orthophonie leur sont actuellement offerts.

Puisque le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) représenterait un atout primordial pour réussir la transition vers la vie adulte et serait relié aux habiletés communicationnelles (HC), ces variables ont été mesurées avec deux questionnaires (i.e. : Children’s Communication Checklist 2, General Self-Efficacy Scale) auprès de 60 adolescents de 13 à 15 ans ayant une déficience langagière. L’analyse des scores totaux confirme la corrélation entre les HC et le SEP (r = 0,47 ; p<0,001). Des analyses approfondies montrent que les habiletés discursives et pragmatiques (ex : intérêts (r = 0,57), utilisation du contexte (r = 0,54), cohérence (r = 0,53) à p<0,001) sont plus fortement corrélées au SEP que les aspects structurels du langage (i.e. : syntaxe (r = 0,25), sémantique (r = 0,24) à p<0,05 ; phonologie (r = 0,06) à p>0,05).

Ces résultats pourront contribuer à préciser les cibles d’intervention dans le cadre des services offerts à cette clientèle vulnérable.

Le développement du pouvoir d’agir se réalise lorsque les individus identifient ce qui est important pour eux, leurs obstacles et leurs ressources, et construisent les conditions de soutien et les alliances nécessaires pour atteindre leurs objectifs. Le soutien à domicile est un accompagnement permettant à une personne de demeurer dans le domicile de son choix le plus longtemps possible grâce à de multiples institutions, des acteurs familiaux et des professionnels qui travaillent ensemble. Un examen de la portée des connaissances concernant le développement du pouvoir d’agir en regard du soutien à domicile a été réalisé. Le cadre relatif à l’examen de la portée des connaissances d’Arksey et O’Malley (2005) a été utilisé. Des 648 articles retracés dans sept bases de données, neuf études se sont avérées pertinentes. À la lumière de cette démarche, peu de chercheurs s’intéressent au développement du pouvoir d’agir des personnes âgées en regard du soutien à domicile et ce concept est mal compris. Toutefois, il apparaît que se préoccuper des besoins des personnes âgées, des obstacles auxquels elles sont confrontées, ainsi que de leurs ressources, présente des bénéfices. De plus, certaines stratégies utilisées offrent des pistes utiles. Par ailleurs, des études supplémentaires réalisées en collaboration avec la population ciblée s’avèrent nécessaires. En fait, plusieurs implications pour la pratique, la formation et la recherche ressortent de ces résultats et seront présentées.

Les échelles de niveaux de soins: un bien pour un mal ?

Les progrès en médecine ont permis d’augmenter l’espérance de vie des patients atteints de maladies débilitantes. Quotidiennement, les hôpitaux reçoivent des patients et des décisions sur l’intensité des soins sont prises pour offrir les traitements appropriés.

En 1994, le CMQ* recommande l’utilisation d’une échelle de niveaux de soins (ENS)** pour chaque patient admis en CHSLD. Le but : « concevoir les niveaux de soins comme un moyen de communication afin d’éviter l’abandon ou l’acharnement thérapeutique ».

Le niveau de soins se rapproche du « testament biologique » largement connu, sans être identique à celui-ci. La plupart des services d'urgences et des départements des hôpitaux de Montréal utilisent des ENS. Leur utilisation mérite une réflexion puisqu’elle soulève des enjeux éthiques.

100 médecins de différentes spécialités incluant des médecins de famille seront choisis aléatoirement dans les centres hospitaliers appartenant ou affiliés à l’Université de Montréal et à l’Université de McGill. Les médecins recevront un exemplaire de l’ENS en vigueur dans leur institution de pratique et un questionnaire pour recueillir leurs commentaires concernant l’utilisation de cette échelle.

L’objectif : répondre aux questions suivantes : Ces échelles sont-elles vraiment utiles ? Contribuent-elles à fournir les soins nécessaires du patient ? Ce projet est en cours et les résultats seront présentés lors du congrès de l’ACFAS.

Dans le domaine de la santé et des services sociaux, la collaboration interprofessionnelle constitue une façon privilégiée de répondre aux besoins des patients de façon cohérente et adaptée. La concertation entre les partenaires n'est cependant pas toujours simple, alors que les points de vue, valeurs ou philosophies de soins divergent. La nécessité d’adopter des actions concrètes pour optimiser les pratiques de collaboration interprofessionnelles apparaît donc incontournable. À cet effet, un des moyens identifiés est le développement des compétences à la pratique réflexive chez les intervenants impliqués. La pratique réflexive est généralement définie comme étant un processus par lequel une personne, face à un doute ou à un problème, réfléchit sur son action et recherche des solutions possibles. Peu d’études ont toutefois été menées sur l’utilisation de la pratique réflexive en contexte d’optimisation des pratiques de collaboration. Jusqu’à maintenant, le concept demeure globalement expérientiel, voire intuitif, alors qu’on évalue les capacités des acteurs à réfléchir, sans se baser sur un modèle théorique précis. Basée sur une recension systématique des écrits en philosophie, en éducation et en pratique professionnelle, cette communication propose une définition de la pratique réflexive en contexte de collaboration interprofessionnelle, en cerne certains enjeux et identifie quelques pistes de développement possibles, visant une éventuelle application chez les professionnels.