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Kahan et al. (2010) ont montré que les opinions des citoyens aux États-Unis à propos du vaccin contre le VPH (virus du papillome humain) sont influencées par les valeurs culturelles. La présente étude cherche à voir si cette relation tient aussi au Canada et si le niveau de connaissances en matière de santé a une influence. En ce qui concerne la méthodologie, cette recherche a été effectuée en deux phases via un questionnaire en ligne. La première phase contient des questions sur les valeurs culturelles pendant que la deuxième phase contient des questions liées au VPH. Afin d’analyser les données, un modèle de régression a été utilisé ayant comme variable dépendante « les opinions sur le VPH » et les valeurs culturelles comme variables indépendantes. Le niveau de connaissances a été examiné en tant que médiateur. Aussi, l’échantillon a été composé de deux groupes d’étudiants de l’université d’Ottawa : ceux en Sciences de Santé et ceux en Gestion. Comme attendu, des résultats préliminaires montrent que les opinions des Canadiens en ce qui concerne le vaccin contre le VPH sont influencées par les valeurs culturelles. Cela a des implications sur les règlements et les communications liés à ce vaccin.

Objectifs Synthétiser les données issues de revues systématiques portant sur les associations entre les caractéristiques des effectifs infirmiers aux soins intensifs et la survenue de la mortalité ou d’événements indésirables dans le contexte de soins aigus et d’identifier des pistes de recherche futures. Méthode Des revues systématiques, publiées entre 1997 et 2018, ont été identifiées suite dans six banques de données (Medline, Embase, CINAHL, PubMed, Web of Science et Cochrane). La qualité des études a été évaluée à l’aide des critères de l’AMSTAR. Résultats : Parmi 1563 articles identifiés, treize revues systématiques, ont été incluses. L’augmentation du ratio infirmière-patient était majoritairement associée à une réduction des événements indésirables. Toutefois, le niveau d’éducation et d’expérience des effectifs infirmiers n’étaient pas associées de manière consistante à une telle réduction. Enfin, l’hétérogénéité des méta-analyses incluses ne permet pas de conclure à une association entre les caractéristiques des effectifs infirmiers et le risque de mortalité. Conclusion : Ce domaine de recherche est caractérisé par une majorité d’études transversales; ce qui limite la possibilité d’inférences causales et l’établissement de politiques de dotation sécuritaires. Des études longitudinales sont requises. L’étude du rationnement des soins et de la surveillance infirmière pourrait permettre de mieux comprendre les mécanismes intermédiaires dans l’association étudiée.

En milieu hospitalier, le pluralisme qui traverse la population québécoise a conduit à la mise sur pieds de nouveaux projets de recherche et d’intervention destinés à examiner les implications de cette diversité sur le plan du rapport des populations aux services de santé.  Au niveau de la recherche, des collaborations interdisciplinaires ont dû être créées afin d’examiner les situations cliniques, à la lumières de ses composantes sociale, culturelle et éthique. À partir d’une expérience de recherche que nous avons nommée « anthropo-clinique », cette présentation propose une réflexion ancrée sur la fécondité de cette collaboration. Nous discuterons des repères conceptuels et méthodologiques de cette recherche, en illustrant notre propos de vignettes cliniques et d’extraits d’entrevues issus d’une étude ayant porté sur les désordres fonctionnels de l’intestin chez  l’enfant. Dans cette étude menée par une équipe de pédiatres gastroentérologues et d’anthropologues, le travail anthropologique a permis de documenter ce que les parents et leurs enfants retiennent des conseils prodigués et des pratiques suggérés ; leur impressions d’être entendus à divers degrés et de cheminer ou non vers un mieux-être. Enfin, au-delà de cette expérience particulière, la collaboration anthropologie/pédiatrie ouvre des perspectives de recherche que notre présentation visera à développer, spécialement en ce qui a trait à la question des relations médecins/patients.  

En 2012, le comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux recommandait d’offrir une formation spécifique sur ce type d’homicides aux intervenants du réseau de la santé et des services sociaux concernés. Après avoir développé des outils cliniques et une formation sur la prévention des homicides, le Centre de recherche appliquée en intervention psychosociale (CRAIP) du CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean a entrepris en 2015 leur déploiement à l’échelle provinciale par le biais de formateurs régionaux. L’état du déploiement de cette formation ayant atteint une certaine maturité en 2017 (plus de 70 formateurs régionaux et 1 500 intervenants formés), l’évaluation du niveau d’implantation et les impacts de cette formation pouvaient débuté et les résultats seront présentés. Les acquis et l’efficacité pédagogique de la formation ainsi que les facilitateurs et les obstacles liés à l’implantation ont été évalués avec des méthodologies diverses. Les résultats préliminaires tirés des entrevues indiquent que les personnes formées sont plus sensibilisées aux situations à risque, que le réflexe d’estimer les risques d’homicide est augmenté et qu’ils se sentent mieux outillés. D’autre part, l’impact de la formation sur les nouvelles compétences dans la pratique a été évalué. Les résultats indiquent que très peu de participants se sentaient compétents à intervenir dans un contexte de risque d’homicide avant la formation, soit 3 participants sur 31, comparativement à 27 après la formation.

Dans le cadre de la refonte du programme de médecine, nous avons construit une activité pédagogique dédiée à l'acquisition des compétences en gestion de projet et à la mise en œuvre de projets dans la communauté. Le projet comprend 4 phases : l'identification, la planification, la réalisation et la clôture du projet. Chaque projet est réalisé par une équipe de 5 à 8 étudiants supervisés par un professeur et en partenariat avec un organisme communautaire. Les méthodes pédagogiques incluent des ateliers pratiques et réflexifs, des rencontres avec les superviseurs et les partenaires. Les idées de projets sont sélectionnées en fonction des objectifs, des besoins de la communauté, de l'impact et de la faisabilité. La planification comprend l'échéancier, l'analyse des parties prenantes, les prévisions budgétaires, l'analyse des risques et les indicateurs de performance. La réalisation comprend le plan de communication, la gestion des problèmes et des risques ainsi que le suivi de l'échéancier, du budget et de la qualité des livrables. Le projet se termine par la production d'un rapport de clôture et des présentations en classe et auprès des partenaires. L'évaluation multi sources s'appuie sur la rétroaction par les pairs et les partenaires, les observations directes des superviseurs et les travaux livrés à chaque phase du projet. Cette activité permet le développement de meilleures pratiques de gestion, du leadership, du travail collaboratif et de l'engagement communautaire. 

 

L’étendue effective de la pratique des infirmières dans les services de proximité de la région de la Côte-Nord

Problématique Les infirmières peuvent contribuer à accroître l’accessibilité aux services de santé et la qualité des soins à condition d’occuper pleinement leur champ de pratique.  Objectifs Cette étude vise à 1) mesurer l’étendue effective de la pratique infirmière (EEPI) dans les services de proximité de la Côte-Nord et 2) déterminer les caractéristiques individuelles et du travail l’influençant. Méthodes Cette étude s’inscrit dans un devis descriptif transversal. 44 infirmières pratiquant dans des services de proximité de la région de la Côte-Nord ont répondu à une adaptation du Questionnaire de l’étendue de la pratique infirmière comprenant 26 questions regroupées en 6 dimensions (D’Amour et al. 2012) Résultats Le score global de l’EEPI indique une étendue sous-optimale. Les activités associées aux dimensions « Optimisation de la qualité et la sécurité des soins » et « Intégration et l’encadrement du nouveau personnel » obtiennent les scores les plus faibles. Certaines caractéristiques telles que le sexe, le temps et le lieu de travail semblent davantage influencer certaines de ces dimensions. Conclusion Cette étude est une contribution empirique sur le sujet de l’étendue de la pratique des infirmières dans les services de proximité et met en lumière les défis de cette pratique dans une région éloignée du Québec.

L’expertise clinique est l’un des trois piliers interdépendants de la pratique basée sur les données probantes. Malgré son importance dans l’intégration des données scientifiques à la pratique clinique, elle demeure peu explorée en réadaptation de l’aphasie, un trouble acquis de la communication qui limite la participation sociale des personnes atteintes. Comme les pratiques des orthophonistes ne sont pas toujours cohérentes avec l’objectif ultime de la réadaptation, soit l’optimisation de la participation sociale, une Communauté de pratique (CdP) a été conçue pour soutenir le développement de leur expertise. Le but de cette étude est de décrire le processus de conception systématique de cette CdP, qui se voulait une occasion d’interaction entre les participants en vue de partager et d’approfondir leurs connaissances dans ce domaine. Pour ce faire, il a fallu tenir compte de principes théoriques et méthodologiques, du contexte de recherche, de l’intention de formation continue pour les participants, de leurs attentes et de leur éloignement géographique. La CdP créée était donc intentionnelle, fermée, limitée dans le temps, virtuelle, combinait des activités synchrones et asynchrones et comptait des objectifs de recherche et de formation. Ces derniers étaient en lien avec des thèmes associés aux différentes étapes de la prise en charge en aphasie. Cette façon innovante de concevoir la CdP a donné lieu à des activités permettant le développement de l’expertise clinique. 

L’histoire coloniale du Canada crée encore à ce jour des iniquités dans les soins de santé pour les personnes autochtones. La présence de personnes autochtones hospitalisées à l’unité des soins intensifs (USI) demeure proportionnellement plus élevée que les personnes allochtones. Cependant, du personnel infirmier ne se sent pas totalement confiant dans l’application d’une approche axée sur l’équité auprès de personnes Autochtones. Nous avons réalisé une étude qualitative descriptive interprétative auprès de personnel infirmier (n = 8) d’USI au Québec à l'aide d'entrevues semi-dirigées afin de mieux comprendre la pratique infirmière auprès de personnes autochtones. Le cadre théorique des Soins axés sur l’équité : aspects clés a été utilisé. Les thèmes qui ressortent de l’analyse thématique sont : les préjugés et l’égalité au cœur des perceptions du personnel infirmier aux soins intensifs, les tensions entre le contexte des soins intensifs et les pratiques équitables et l’équité, absente du continuum de la formation infirmière. Ces thèmes mettent en lumière des enjeux de la pratique infirmière auprès des personnes autochtones à l’USI tels que des barrières communicationnelles et la peur de mal agir. Des leviers ont aussi été identifiés, tels que la collaboration avec les proches. Ces résultats enrichissent  les connaissances qui portent notamment sur l’implication organisationnelle, ainsi que la révision du continuum de formation afin de soutenir le personnel infirmier.

Problème: Difficulté d’institutionnalisation des pratiques d’intégration des soins, pourtant au cœur des récentes réformes du système de santé. But: Identifier les leviers que peuvent mobiliser les organisations pour soutenir le développement d’une pratique infirmière qui soit alignée aux exigences d’intégration des soins. Méthode: Étude qualitative descriptive transversale basée sur une étude de cas unique avec niveaux d’analyses imbriqués. Le cas est un CSSS au Québec couvrant quatre trajectoires de soins représentant des contextes variés. Population: 37 personnes (infirmières, professionnels, gestionnaires et directeurs) impliquées dans des processus d’intégration des soins. Collecte des données: Questionnaire d’entrevues semi-dirigées développé à partie du cadre de Longpré & Dubois (2016). Analyse de données: Processus d’analyse de données qualitatives qui a mené au développement de matrices pour chacune des trajectoires de soins et à l’élaboration d’un modèle général de leviers d’intégration pour l’organisation. Résultats: La capacité de réponse de l’organisation se traduit par l’investissement dans des ressources clés, le renouvellement des structures organisationnelles et le déploiement de processus organisationnels et clinico-administratifs. Contribution: Mise en lumière des principaux leviers que peuvent mobiliser les organisations de façon complémentaire pour favoriser la mise en œuvre et l’institutionnalisation de pratiques infirmières intégratives.

La pratique réflexive est une étape incontournable de la démarche de soin infirmiers qui fait appel à différents savoirs, dont émancipatoires. Elle s’inscrit dans un courant de pensée postmoderne attaché à la non linéarité des phénomènes. Les étudiantes en sciences infirmières sont encouragées à y recourir afin de dispenser de soins de qualité aux patients, à leur famille et à la population. Toutefois, dans le cadre d’un enseignement-apprentissage, cette pratique devrait être considérée dans son contexte sociopolitique afin de prendre en compte le pouvoir pastoral ainsi que son potentiel d’assujettissement des corps. Une analyse foucaldienne du concept de pratique réflexive a permis de rendre visible des pratiques pédagogiques assujettissantes lorsque l’aveu est privilégié au détriment d’une réflexion critique essentielle à la pratique infirmière. Le concept de pratique réflexive comporte un paradoxe : il appelle à la critique et à la libération, mais contient également des potentiels assujettissant. Cette analyse critique foucaldienne a permis de mettre en lumière les dimensions disciplinaires et de contrôle des corps liées à la pratique réflexive.

Dans notre système de santé, le changement organisationnel consiste encore souvent à introduire des modèles de gestion à la mode sans connaître en profondeur les pratiques qui y ont cours, ou reconnaître leur diversité. Ainsi, si le travail des médecins et infirmiers sont des objets d'études courants, ce n'est le cas ni du travail de la pharmacie hospitalière, ni des implications organisationnelles des changements qu'elle vit actuellement. Les quelques travaux sur ce sujet, reproduisant la dichotomie classique entre fonctionnalisme et interprétativisme, illustrent bien le peu d'intérêt pour l'étude de la pharmacie hospitalière. Afin de combler cette lacune et de dépasser ce dualisme, nous en proposons une analyse par la théorie de la structuration qui mettra en évidence la relation réciproque entre action et structures organisationnelles et institutionnelles. Le matériel empirique utilisé a été recueilli par observations et entrevues au sein de la pharmacie d'un hôpital régional. L'analyse des interactions entre ses agents met en évidence la régionalisation de la pharmacie hospitalière, c'est-à-dire l'existence de règles et ressources localisées sur lesquelles s'appuie l'action. Nous montrons aussi les processus de reproduction de ces règles et éventuellement de leur transformation. Finalement, nous concluons sur l'importance de ces résultats pour la mise en oeuvre d'un projet de délégation d'actes pharmaceutiques au sein de cette pharmacie, objet d'une recherche subséquente.

Pour étudier la contribution des muscles dans le développement de la scoliose, on a recruté des patients atteints de l’ataxie de Friedrich (AF) qui provoque un affaiblissement musculaire conduisant souvent à une scoliose.Chez 4 patients AF et 4 jeunes garçons sains, les signaux électromyographiques (EMG) des muscles paraspinaux ont été captés lors de 3 types de contraction et le volume de ces muscles a été déterminé à partir d’images ultrasonores (US). Trois patients présentaient une scoliose droite avec un angle de Cobb entre 18° et 40°. Chez eux, on a trouvé une activité EMG plus grande du côté concave que convexe au voisinage de l’apex des courbes. Chez le 4ième patient avec une scoliose gauche de 32°, dû en partie à une importante couche de gras sous-cutané, ses signaux EMG étaient très faibles rendant impossible leur comparaison. Chez 2  des patients avec scoliose droite et celui avec scoliose gauche, le volume des muscles paraspinaux était plus grand du côté convexe que concave alors que le contraire a été trouvé chez l’autre patient. L’étude ne porte que sur quelques patients mais la présence des plus grands signaux EMG du côté concave est le contraire de ce que nous avons obtenu pour la SIA et chez des patients dystrophiques. Toutefois chez des patients dystrophiques où une scoliose est en développement, une plus grande activité du côté concave a été identifiée. Il semblerait donc que la scoliose de nos  patients AF était encore en phase de développement.  





Problématique: Plusieurs études suggèrent que les politiques d’utilisation des ressources infirmières en milieu hospitalier influencent la qualité et la sécurité des soins offerts aux patients. L’objectif de cette revue de la littérature est de faire l’état des connaissances sur l’une de ces politiques : les niveaux de formation et d’expérience détenus par les infirmières en milieu hospitalier. Méthode: Les articles pertinents, publiés de janvier 2008 à novembre 2016, ont été recensés dans PubMed en combinant différents mots-clés. Résultats: Au total, 6 études ont été retenues, dont 2 études transversales, 1 étude longitudinale, 1 analyse secondaire et 2 revues systématiques. Toute les études mettent en évidence une association significative entre une augmentation du pourcentage d’infirmières bachelières et une réduction de la morbidité et de la mortalité. Une seule étude a identifié une association significative entre les niveaux d’expérience détenus par les infirmières et une réduction du nombre de chutes et d’ulcères de pression. Aucune étude n’a examiné les interactions entre les niveaux de formation et d’expérience. Discussion: Considérant la pénurie actuelle d’infirmières bachelières dans les hôpitaux, des politiques favorisant leur recrutement et leur rétention sont prioritaires. Des études sont requises afin de mieux documenter l’impact de l’expérience sur la qualité et la sécurité des services ainsi que ses interactions avec les niveaux de formation des infirmières.

Contexte :

La réadaptation physique suit habituellement des protocoles validés en vue d’optimiser la récupération motrice et cognitive des individus. La qualité des soins de réadaptation a toutefois été largement perturbée par la pandémie de COVID-19. Au Québec, des centres ont été désignés pour la réadaptation des usagers post-COVID, menant à la création de zones "chaudes" et à de vastes modifications dans l'organisation des soins et services, en particulier durant les trois premières vagues de la pandémie. Cette étude rétrospective mixte vise à évaluer l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la trajectoire de soins des usagers admis dans un tel centre au Québec, en utilisant une revue systématique de dossiers d'usagers pendant la période pandémique et prépandémique. Ces résultats sont éclairés par les expériences vécues par des intervenants, usagers et gestionnaires de ces établissements.

Résultats préliminaires :

Durant la pandémie, les individus n'ayant pas contracté la COVID-19 ont connu des durées de séjour moins longues qu'à la période prépandémique. Les individus ayant contracté la COVID-19 sont eux restés plus longtemps que les deux autres groupes, et ont reçu davantage d'interventions. Les mesures fonctionnelles finales sont équivalentes entre les groupes, suggérant que la réadaptation s'est avérée efficace, aux dépens de plus longs séjours. L'expérience des usagers comme des intervenants a été particulièrement marquée par des besoins psychoémotionnels non pris en compte. 

Contexte : Les symptômes psycho-cognitifs et physiques persistants après un séjour en unité de soins intensifs (USI) formant le syndrome post soins intensifs (PICS) laissent les patients et leurs proches démunis. Le focus sur l’amélioration de l’expérience en USI ne suffit pas à prévenir le PICS, à la sortie de l’USI, survivants et proches signalent des besoins insatisfaits qui nuisent à leur rétablissement. Alors que la recherche suggère que l’éducation peut optimiser la récupération, les interventions traditionnelles n'atteignent pas cet objectif. Toutefois, le numérique ouvre de nouvelles perspectives.

But : Développer et tester une intervention éducative numérique pour survivants et proches, utilisable dès le congé de l’USI et durant toute l’hospitalisation.

Méthode : Devis séquentiel exploratoire en méthodes mixtes. Un Delphi (phase1 QUAL) et une collaboration avec un groupe d’utilisateurs et de soignants éclaireront l’élaboration itérative (phase2 QUAL) d’une intervention éducative infirmière ciblant ce qui compte pour les survivants en suivant le modèle pédagogique SAM2 (Allen 2012). Un test de faisabilité (phase3 QUAN) sera mené en milieu clinique, les données seront recueillies par questionnaire.

Conclusion : Les résultats attendus vont enrichir les connaissances d’une période charnière du rétablissement pour améliorer les résultats des patients, l’étude contribue à l’innovation en sciences infirmières et participe au virage numérique des institutions de santé.

Les médecins omnipraticiens (MO) représentent des acteurs clés pour la promotion de l'activité physique (PAP) auprès de la population car ils sont perçus comme une source crédible d'information sur la santé. Aucune étude n'a été réalisée à ce jour au Québec sur leur pratique et leurs perceptions à cet égard.

Objectif:

Documenter les pratiques, perceptions et besoins des MO en matière de PAP et leur connaissance du rôle des kinésiologues.

Méthodologie:

Une enquête a été réalisée auprès des MO lors de formations continues de la FMOQ et 701 questionnaires complétés ont été recueillis.

Résultats:

Moins de 50% des répondants font la PAP auprès de leurs patients non-symptomatiques. Les facteurs limitant leur PAP sont : le manque d'outils (63%), le peu d'intérêt des patients (59%) et le manque de temps (59%). Près de 60% croient être peu efficaces en PAP, cependant 98% affirment que cela fait partie de leur rôle. Pour être plus efficaces, près des 2/3 mentionnent une plus grande collaboration avec les kinésiologues et plus de 50% du matériel promotionnel et de la formation continue. Près de 9/10 estiment qu'un médecin actif est plus efficace pour convaincre ses patients de faire de l'AP, cependant seulement 13% rencontrent les recommandations en matière d'AP. Près de 50% confondent les kinésiologues avec les ergothérapeutes, 37% avec les kinésithérapeutes et 24% avec les physiothérapeutes.

Conclusion:

Une collaboration plus grande entre MO et kinésiologues pourrait améliorer la PAP.

Considérée par l’OMS comme une maladie de l’appareil reproducteur, l’infertilité affecte de plus en plus de patient.e.s : un couple sur six en âge de procréer. Elle a un impact sur le bien-être physique et mental de ces patient.e.s, souvent isolés sur le plan social parce l’infertilité demeure un sujet tabou. Depuis que les traitements d’infertilité ne sont plus pris en charge intégralement par l’État au Québec, ils sont onéreux et souvent inaccessibles, ce qui ajoute à la détresse psychologique de ces patient.e.s. L’infertilité peut être traitée par des interventions de procréation médicalement assistée (PMA), une spécialité récente et hautement biomédicale. Les patient.e.s y sont accompagné.e.s par des infirmières dont la pratique, peu connue, est à la fois complexe et diversifiée, tant sur le plan technique qu’humain. La présentation a pour objectif de partager les résultats préliminaires d’une autoethnographie en sciences infirmières dont le but est de documenter la pratique infirmière en PMA, en explorant les perceptions de ces infirmières, y compris la chercheuse. Cette dernière mettra également à profit sa propre expérience comme patiente en PMA. Il est à prévoir que l’étude fera ressortir certaines dimensions de cette pratique, notamment la dimension relationnelle et celle de l’advocacy. La chercheuse espère ainsi documenter la pratique infirmière en PMA et faire reconnaître à sa juste valeur son rôle important dans l’expérience de santé reproductive des femmes.

La pratique des soins infirmiers s’effectue à travers une vaste gamme de contraintes qui ébranlent la relation infirmière-patient. Cette relation est pourtant essentielle à la prestation des soins infirmiers, en plus d’être au cœur des écrits théoriques de la discipline. L’environnement de travail délétère, la surcharge de travail, les politiques de gouvernance de type entrepreneuriales et l'utilisation accrue de la technologie nourrissent ce système de contraintes qui pèsent sur les infirmières. Ces dernières tentent de s’y adapter en faisant notamment preuve d’un professionnalisme hybride, c’est-à-dire en juxtaposant les valeurs organisationnelles à celles inculquées par leur formation. Puisque le bien-être des patients n’est pas nécessairement associé à celui des institutions, un conflit de valeurs surgit – l’infirmière vaquant à ses responsabilités factuelles et administratives bien souvent aux dépens de celles relationnelles. L’étude critique dont il sera question mobilisera une approche dialectique qui a pour but d’explorer et décrire les contraintes vécues par les infirmières, au regard du soin relationnel.  Cette étude favorisera à la fois une prise de conscience, ainsi qu’une réflexion critique sur la problématique. De même, les résultats pourraient soutenir les infirmières en proposant des manières d’évoluer dans un tel contexte, qui leur permettrait ultimement de réitérer et de maintenir la dimension relationnelle du soin comme étant une priorité fondamentale.

L’étude dont il sera question lors de cette présentation avait pour but d’explorer les expériences vécues d’infirmières soignantes politiquement engagées qui exercent en centre hospitalier (CH), de rendre compte de l’ordre social existant au sein de cette institution, de décrire la façon dont elles aimeraient idéalement exercer et de répertorier les idées qu’elles ont et les actions qu’elles mettent en place de façon à favoriser la transformation de l’ordre social et de l’exercice infirmier en CH. L’articulation des expériences vécues, de l’idéal normatif et de l’action politique des participantes a été explorée suivant une perspective postmoderniste, praxéologique et dialectique. Les résultats indiquent la présence d’une déprofessionnalisation graduelle en faveur d’une technicisation du soin infirmier et d’une dérive autoritaire grandissante au sein des CH. Le pouvoir disciplinaire hospitalier, par l’entremise de technologies politiques comme la surveillance continue, les représailles et la peur concourt à la subjectivation des infirmières. Nos résultats indiquent que les actions politiques qu’elles souhaitent déployer visent l’humanisation des soins et l’autodétermination professionnelle. Certaines s’objectent en conscience, déploient des actions de non-coopération individuelles et collectives, font preuve d’actes de désobéissance civile ou souhaitent agir en ce sens pour établir un rapport de force nécessaire à la prise en compte de leurs revendications.

Nous avons constaté que dans de nombreux cas les données de bio équivalence sont soit: a) indisponible, b) incomplète et/ou c) disponible uniquement en langue anglaise sur le site de Santé Canada lorsqu'un nouveau produit générique est mis sur le marché. Pourtant, c’est en se basant sur ces donnés que le pharmacien établit son jugement pour déterminer le produit générique thérapeutiquement apte à répondre à  l’ordonnance médicale. C’est également en se basant sur ces donnés, que le médecin peut utiliser sa prérogative d’interdire la substitution d’un produit qu’il prescrit.  Il est opportun de mentionner que la responsabilité de Santé Canada se limite à autoriser la mise en marché de médicaments génériques qui répondent à ses critères spécifiques de bioéquivalence. Il est donc de la responsabilité du pharmacien de déterminer un équivalent thérapeutique au médicament d’origine prescrit par le médecin traitant et s’il le désire subséquemment de procéder à la substitution de ce dernier par un médicament générique.

À cet égard, nous sommes en droit de nous interroger si oui / ou non, en se référant au site de Santé Canada, le pharmacien retrouve l’information nécessaire pour porter un jugement  JUSTE et ÉCLAIRÉ  lorsque vient le temps de proposer un substitut au médicament d’origine ? Cette question est d’autant plus pertinente qu’elle interpelle, en filigrane, la responsabilité professionnelle du pharmacien.

Problématique : Les études économiques en santé sont essentielles pour estimer la rentabilité des interventions en santé. L’Échelle Quality of Health Economic Scale (QHES) est très utilisée et reconnue comme étant une échelle fiable et validée en langue anglaise pour mesurer la qualité méthodologique des études économiques. L’objectif est de produire une traduction franco-canadienne de l’Échelle QHES sous l’appellation proposée de l’Échelle QHES et d’en examiner la validité de contenu. La méthodologie de validation transculturelle de Vallerand (1989) a été utilisée. Une traduction renversée parallèle de la QHES a d’abord été effectuée à la fois par des professionnels et des cliniciens. Ensuite, un premier comité d’experts (P1) a examiné les versions traduites et a créé la version expérimentale de l’Échelle QHES. Celle-ci a été évaluée et modifiée par un deuxième comité d’experts (P2). Finalement, 36 futurs professionnels ont évalué cette version expérimentale pré-testée de l’outil à l’aide d’une échelle d’ambiguïté de 7 points (1 : très clair; 7 : très ambigu). Les co-chercheurs principaux ont examiné les éléments problématiques et ont proposé les modifications finales. Résultats : Les quatre étapes rigoureuses du processus ont permis de produire une version franco-canadienne valide de l’Échelle QHES. Conclusion : Cette échelle validée peut s’avérer pertinente pour les professionnels et chercheurs franco-canadiens et pourrait intéresser la francophonie internationale.

Les échelles de niveaux de soins: un bien pour un mal ?

Les progrès en médecine ont permis d’augmenter l’espérance de vie des patients atteints de maladies débilitantes. Quotidiennement, les hôpitaux reçoivent des patients et des décisions sur l’intensité des soins sont prises pour offrir les traitements appropriés.

En 1994, le CMQ* recommande l’utilisation d’une échelle de niveaux de soins (ENS)** pour chaque patient admis en CHSLD. Le but : « concevoir les niveaux de soins comme un moyen de communication afin d’éviter l’abandon ou l’acharnement thérapeutique ».

Le niveau de soins se rapproche du « testament biologique » largement connu, sans être identique à celui-ci. La plupart des services d'urgences et des départements des hôpitaux de Montréal utilisent des ENS. Leur utilisation mérite une réflexion puisqu’elle soulève des enjeux éthiques.

100 médecins de différentes spécialités incluant des médecins de famille seront choisis aléatoirement dans les centres hospitaliers appartenant ou affiliés à l’Université de Montréal et à l’Université de McGill. Les médecins recevront un exemplaire de l’ENS en vigueur dans leur institution de pratique et un questionnaire pour recueillir leurs commentaires concernant l’utilisation de cette échelle.

L’objectif : répondre aux questions suivantes : Ces échelles sont-elles vraiment utiles ? Contribuent-elles à fournir les soins nécessaires du patient ? Ce projet est en cours et les résultats seront présentés lors du congrès de l’ACFAS.

La conduite représente et une tâche complexe et une composante importante du travail des premiers répondants. Lors de la conduite, ces professionnels doivent être constamment à la recherche d’informations afin de préserver leurs sécurités derrière le volant et celle de la population qu’ils servent. L’objectif de cette recherche est de documenter les divers types de formations offertes aux premiers répondants ainsi que leurs importances relatives face aux différentes problématiques en santé et sécurité chez cette clientèle de travailleurs. Les résultats de cette recherche montrent que malgré l'existence de plusieurs programmes de formations offerts aux premiers répondants dans les programmes de formation initiale et en formation continue en emplois, il existe très peu de littérature scientifique axée sur la formation en conduite automobile mis à part les rapports de collisions des organisations ou des organismes publics. Bien que plusieurs types d'évaluations et d'entraînements soient offerts dans le cadre de la formation initiale (ex. les écoles de police ou lors des formations collégiales), aucune modalité d'évaluation de ces programmes ne semble en place afin de documenter l'efficacité de ceux-ci pour améliorer le bilan routier des premiers répondants. Cette présentation permettra de faire la lumière sur la problématique pour ainsi mieux orienter les programmes de sensibilisation et de formation à la conduite d’urgence et préventive.

Les infirmières et infirmiers œuvrant en groupe de médecine familiale (GMF) ont souvent l’occasion de repérer et d’évaluer des personnes avec des problématiques de santé mentale. Toutefois, leur capacité à actualiser leurs compétences d’évaluation auprès de cette clientèle est limitée. En ce sens, un programme de formation axé sur la pratique réflexive et le soutien clinique a été conçu en partenariat avec les acteurs des milieux. D’une durée de six semaines, ce programme est divisé en trois blocs d’activités : auto-évaluation, codéveloppement, et suivi.

L’étude vise à évaluer l’acceptabilité et la pertinence du modèle théorique du programme. De 15 à 20 infirmières et infirmiers et 3 à 4 personnes exerçant des activités de soutien clinique ont été recrutés dans deux régions du Québec. Les données sont collectées à l’aide de : questionnaires, observations, entrevues individuelles et de groupe. Des analyses descriptives statistiques seront effectuées pour les données quantitatives et celles qualitatives seront analysées à l’aide d’une analyse thématique de contenu, en s’appuyant sur les niveaux d’évaluation d’une formation du modèle de Kirkpatrick.

Les données mixtes d’acceptabilité et de pertinence permettront d’élaborer une version améliorée du programme de formation qui pourra ensuite être déployée dans différents milieux de soins de première ligne pour promouvoir les bonnes pratiques d’évaluation en santé mentale chez les infirmières et infirmiers.

Le rôle de gestionnaire fait partie intégrante d'une pratique médicale durable. Il gagne à être explicité et développé durant tout le cursus de formation. Dans le cadre de la refonte du programme médecine, nous avons construit des activités pédagogiques intégrées et longitudinales qui préparent les étudiants à gérer leur pratique médicale et à exercer leur leadership au sein du système de santé. Elles s'appuient sur les fonctions de gestion : planifier, développer (mise en œuvre), contrôler et autoréguler et supportent la pratique réflexive et le développement de l'agir compétent en situation réelle. La 1ère étape adresse la gestion individuelle des études et de la vie personnelle incluant les styles de leadership, les meilleures pratiques de gestion du temps, des finances, du stress et des stratégies d'études. La 2e étape est consacrée à la gestion d'un projet que les étudiants réalisent en équipe dans la communauté. La 3e étape aborde les règles, le fonctionnement et l'organisation des milieux de soins afin d'amorcer la gestion clinique et l'amélioration de la qualité des soins. L'évaluation est fondée sur des examens, des travaux écrits, des livrables, des analyses réflexives et sur des évaluations multi-sources. Les professeurs soulignent la pertinence pour la pratique et le mieux-être des futurs médecins. Les étudiants apprécient la mise en application des meilleures pratiques de gestion de même que les occasions de développer leur leadership et le travail en équipe.