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Les facteurs non spécifiques jouent un rôle important dans la prise en charge des patients (Cosio, 2016). Des études démontrent que les attentes prétraitement qu’entretiennent les patients souffrant de douleur chronique parviennent à influencer significativement l'expérience de douleur (Cormier et coll., 2016). Cependant, les caractéristiques sociales et démographiques des individus qui entretiennent des attentes faibles, modérées ou élevées demeurent méconnues. La présente étude propose donc d’explorer les facteurs sociodémographiques de patients souffrant de douleur chronique qui entretiennent différents niveaux d’attentes de soulagement prétraitements. Les données colligées auprès de 3110 patients admis dans divers centres multidisciplinaires de gestion de la douleur chronique ont été considérées. Avant le début du traitement, les participants ont rapporté le pourcentage de soulagement attendu après 6 mois de traitement et quatre niveaux d’attentes ont ensuite été créés (faibles/modérément faibles/modérément élevées/élevées). Des analyses de variance démontrent que l'âge, le sexe et l'origine ethnique sont significativement liés au niveau d’attentes. De plus, l’incapacité à travailler et l’obtention de prestations d'invalidité sont plus fréquentes chez les individus qui entretiennent des attentes de soulagement faibles. La présente étude confirme que les patients qui entretiennent différents niveaux d’attentes de soulagement se distinguent au niveau sociodémographique.

Contexte: L’usage de plusieurs médicaments s’accroît chez les aînés, mais on connaît peu l’évolution et les conséquences de cette polypharmacie. La surveillance de la polypharmacie pourrait pallier la lacune. Toutefois, il n’existe pas d’indicateurs pour réaliser la surveillance.

Objectif: Recueillir l’opinion d’experts pour établir les fondements de la surveillance qui sera effectuée par l’Institut national de santé publique du Québec.

Méthode: Nous avons invité 71 personnes de différents milieux (clinique, recherche, gouvernement) à répondre à un sondage en ligne. Les participants devaient décrire leur degré d’accord avec des énoncés sur la définition de la polypharmacie, les buts de sa surveillance et le transfert éventuel des connaissances.

Résultats: Des 30 individus qui ont participé, 21 (70%) sont d’accord que la définition implique un nombre de médicaments, mais aucun consensus n’a émergé quant au nombre. Définir des niveaux de polypharmacie est nécessaire pour 29 (97%) répondants, et la notion de qualité l’est pour 23 (77%). Pour 28 (93%) répondants, la surveillance doit cibler les médicaments augmentant les risques pour la santé. Enfin, les moyens de diffusion doivent être variés.

Conclusion: Malgré le faible nombre de répondants, la diversité des opinions suggère que la création d’indicateurs nécessite une définition plus précise de la polypharmacie. Les données probantes sur lesquelles reposeront la/les définitions seront obtenues par une revue de la littérature.

Introduction: Une politique de subvention des accouchements a été introduite en janvier 2007 au Burkina Faso. Dans cette étude, nous avons estimé l’effet causal de cette politique sur les taux d’accouchement institutionnel et de mortalité néonatale, immédiatement et trois ans après son introduction.

Méthodes: L’étude est basée sur un devis quasi-expérimental utilisant les données de l’enquête démographique et de santé de 2010 incluant 32102 naissances vivantes de 12474 femmes. Nous avons utilisé une régression de Poisson multiniveau avec variances robustes. En analyses de sensibilité, deux définitions différentes des périodes pré et post-intervention ont été utilisées.

Résultats: Immédiatement après son introduction, la subvention est associée à une augmentation des accouchements institutionnels de 4% (RR=1,04; IC95%: 0,98-1,10) en milieu urbain et de 12% (RR=1,12; IC95%: 1,04-1,20) en milieu rural. Les analyses de sensibilité ont montré des résultats similaires. L’effet est plus marqué dans les zones rurales avec de faibles taux d’accouchement à la base (RR=1,44; IC95%: 1,33-1,55). L’effet est persistant 42 mois après l’introduction de la subvention et augmente avec le temps. Les résultats ne montrent pas une réduction significative de la mortalité néonatale (RR=0,93; IC95%: 0,61-1,44)

Conclusion: La subvention des accouchements au Burkina Faso est associée à court et long-terme à une augmentation des accouchements institutionnels, plus importante au sein des ménages ruraux.

La gestion des maladies chroniques, telles que le VIH/sida, constitue un défi majeur pour l’ensemble des systèmes de santé. Cette problématique revêt une importance cruciale lorsqu'on l'aborde sous l'angle de l'accès et du maintien à l'emploi, car elle touche à la fois la santé des personnes et la dynamique économique des pays. Le VIH occupe une place significative en raison de son histoire et son impact psychosocial sur la qualité de vie. Quelque peu oubliée de nos jours, cette maladie demeure un enjeu de santé publique, car elle touche environ 39 millions de personnes dans le monde. Ces personnes, majoritairement des travailleurs, voient leur santé, leurs revenus, leurs droits, etc., se dégrader à cause de la maladie. Cette étude vise à analyser comment les représentations sociales (RS) du VIH d’une communauté façonnent les parcours professionnels des personnes vivant avec cette pathologie (PVVIH). La recherche qualitative, avec ses outils tels que la technique de substitution, les entretiens de groupes permettra de faire ressortir le rôle régulateur des RS dans la stigmatisation liée au VIH et de capter le vécu et les stratégies adoptées par les PVVIH pour se maintenir à l’emploi. Cette étude contribuera à une meilleure compréhension des enjeux en matière de bien-être et d’emploi, nécessaire pour la formulation des politiques publiques adéquates, et permettra la formulation des interventions plus équitables et des initiatives promouvant des environnements de travail plus inclusifs.

La santé et sécurité au travail constitue un enjeu important durant la pandémie COVID-19, car elle met sous pression notre système de santé qui travaillait déjà en flux tendu et au sein duquel la culture de sécurité varie d’un établissement à l’autre. Les buts de cette étude sont de 1) décrire et comparer la culture de sécurité d’un établissement de santé confronté à la pandémie de covid-19 versus la pandémie A/H1N1; 2) identifier les risques biologiques auxquels sont confronté les membres de l’équipe interprofessionnelle; 3) proposer des recommandations et solutions visant l’optimisation de la culture de sécurité face à la pandémie. Un devis descriptif est mené et 14 entrevues semi-dirigées ont été réalisées d’août à octobre 2020, auprès de l’équipe interprofessionnelle des soins intensifs d’un milieu clinique universitaire durant la première phase de recherche. Les résultats préliminaires soulignent un vécu traumatique et de deuil. Une culture collaborative de sécurité est présente malgré plusieurs défis en lien avec les équipements de protection individuels (ÉPI). Les pratiques professionnelles ont connu une réorganisation importante, d’où le besoin d’une communication de crise qui soit humaine et transparente quant à la disponibilité et l’usage des ÉPI et la distribution des ressources. Des recommandations ont permis l’ajustement de pratiques cliniques et de gestion et contribuent au partage de connaissances scientifiques émergentes sur la COVID-19.

À ce jour, la majorité des écoles ont retiré la malbouffe de leur menu pour la remplacer par des aliments santé. Il est donc avantageux pour leur santé que les élèves consomment un dîner acheté à l’école ou apporté du domicile. Or, un nombre important d’élèves ne reste pas à l’école pour dîner mais consomme plutôt des repas dans les restaurants  à service rapide à proximité.

 Une intervention visant à encourager les élèves à rester à l’école pour dîner a été développée, mise en œuvre et évaluée à l’aide de la Théorie de l’Action Raisonnée. Cette intervention ciblait les déterminants du comportement préalablement identifiés soit l’intention, la perception du contrôle, la norme subjective, le sentiment d’efficacité personnelle et l’attitude. Celle-ci comportait diverses stratégies : messages électroniques, affiches, ateliers culinaires, jeu-questionnaire, dépliants, théâtre d’improvisation, tirages, conférence, etc.

 L’évaluation a été réalisée à l’aide d’un devis quasi expérimental pré/post-intervention comprenant une école expérimentale (n=129) et une école témoin (n=112). Une augmentation significative du nombre de jours moyen où les élèves sont restés à l’école pour dîner a été observée à l’école expérimentale (RR: 1,55; IC95 % 1,06-2,27; p = 0,024). L’efficacité personnelle était un médiateur de cet effet, suggérant ainsi que les interventions visant à améliorer l’efficacité personnelle peuvent contribuer à augmenter le nombre de jours où les élèves dînent à l’école.

Introduction: De concert avec la pandémie d’obésité, le diabète a franchi des niveaux critiques et ne cesse de progresser. Le traitement actuel n’est pas optimal. La chirurgie bariatrique présente une alternative thérapeutique efficace du diabète de type 2, mais celle-ci demeure encore méconnue. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’évolution du diabète de type 2 après une dérivation biliopancréatique.

Méthodes: Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective chez 665 patients avec obésité chirurgicale qui souffraient d’un diabète de type 2, présentaient un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 35 kg/m2 et avaient subi une dérivation biliopancréatique entre 2006 et 2011. L’évolution du diabète de type 2 était évaluée selon le changement dans la médication ainsi que la variation des taux sériques d’hémoglobine glyquée (HbA1c) et de glycémie à jeun.

Résultats: En préopératoire, les valeurs moyennes d’HbA1c et de glycémie à jeun étaient respectivement de 7.2±1.4 % et 8.2±2.5 mmol/L et ont diminuées en postopératoire à 5.1±0.7 % et 5.4±2.3 mmol/L. De plus, 93% des patients préalablement traités sous insuline et/ou hypoglycémiant oral ne requéraient plus de médication après la chirurgie. Le poids et l’IMC moyens étaient respectivement de 143±28 kg et 52±8 kg/m2 en préopératoire et ont diminués à 87±19 kg et 31±6 kg/m2 en postopératoire.

Conclusion: La dérivation biliopancréatique est un traitement efficace du diabète de type 2 chez les patients avec un IMC ≥ 35 kg/m2.

Problématique : La cybersanté a le potentiel d’augmenter les Inégalités sociales de santé (ISS) (Reinwand, 2015). Les modèles expliquant le fossé numérique, principale cause des ISS dans la cybersanté, sont intéressants (Bodie, 2008; Viswanath, 2007), mais sont insuffisants pour comprendre comment on peut créer des outils de cybersanté qui contribuent à diminuer les ISS et non les augmenter.

Objectif de recherche : L’objectif de la phase 1 de ce projet est de modéliser le processus de création des ISS lors de l’utilisation d’un outil de cybersanté.

Méthodologie : Une métasynthèse, à l’aide de catégories conceptualisantes, a été effectuée à partir d’une revue systématique de littérature (Jensen & Allen, 1996; Paillé & Muchielli, 2012). La métasynthèse vise la compréhension d’un phénomène (Beaucher & Jutras, 2007).

Résultats : La métasynthèse a permis de développer une modélisation intitulée : Processus d’utilisation d’un outil de cybersanté et la potentialité d’un fossé numérique. L’utilisation d’une carte conceptuelle a permis de mettre en relation les catégories et a facilité la modélisation du processus.

Contributions à l’avancement des connaissances: Ces résultats permettent de mettre en lumière la pertinence et la faisabilité d’utiliser la métasynthèse à partir de catégories conceptualisantes pour comprendre un phénomène complexe à partir d’une revue systématique de littérature.

Nous savons que le C6, un acide gras à chaine moyenne, réduit significativement la lipogenèse hépatocytaire. L’objectif de la présente étude est de vérifier si le C6 peut prévenir la RI induite par la lipotoxicité au niveau des hépatocytes.

Nous avons traité des hépatocytes avec une forte concentration de palmitate afin d’induire une RI. Nous les avons ensuite exposés au C6 puis à l’insuline en vue de quantifier leur glycogénogenèse. En parallèle, nous avons cultivé des cellules HepG2 et des hépatocytes de rats dans des conditions similaires en présence ou en absence de rapamycine afin de mesurer par Western blots les niveaux de phosphorylation des protéines clefs de la voie PI3K/AKT/mTOR.

En conditions lipotoxiques, l’induction par l’insuline de la voie PI3K/AKT/mTOR  et la glycogénogenèse sont inhibées. En présence de C6, en condition lipotoxique ou non, l’activation d’AKT induite par l’insuline est fortement inhibée tandis que l’activation de p70S6K ainsi que la synthèse du glycogène sont significativement activées. Nous observons que cette condition est aussi associée à une baisse de la phosphorylation activatrice de l’IRS1 en résidus tyrosines. En présence de rapamycine, l’activation de p70S6K en présence de C6 est inhibée.

Nos données montrent que le C6 améliore la sensibilité à l’insuline des hépatocytes par l’activation de l’axe mTOR/p70S6K. Ce dernier induirait alors la rétroinhibition de l’IRSet donc d’AKT, sans effets sur la réponse type des cellules à l’insuline.

Les polychlorobiphényles (PCB) sont des polluants persistants et cancérogènes probables autrefois utilisés dans la fabrication de composantes électriques et de peintures. Les conséquences biologiques précises de l’exposition à ces polluants sont encore mal connues. Des résultats préliminaires ont démontré que l’exposition de rats aux PCB pendant une semaine diminue la consommation d’oxygène des muscles squelettiques. Notre hypothèse est que les PCB pourraient augmenter le stress oxydatif ce qui aurait un effet négatif sur les enzymes de la chaine respiratoire mitochondriale des muscles squelettiques soit en réduisant leur expression ou en affectant leur activité enzymatique. Les muscles glycolytiques blancs de type gastrocnemius de huit rats exposés et huit non-exposés ont été homogénisés au polytron pour solubiliser les protéines qui ont ensuite été visualisés par Westernblot. La détection a été effectuée contre l’alpha-tubuline afin de confirmer l’équilibration puis avec des anticorps contre les complexes de la chaine respiratoire mitochondriale. L’analyse des résultats a permis de conclure que l’expression des complexes de la chaine respiratoire mitochondriale n’est pas modifiée significativement par l'exposition aux PCB. Les prochaines étapes consistent maintenant à comparer un marqueur de stress oxydatif par oxyblot qui mesure la carbonylation des protéines puis de tester l’activité enzymatique de la citrate synthase et de la cytochrome C oxidase.

L’insuffisance rénale chronique (IRC) a une prévalence de 18 % chez les prématurés. L’IRC est définie par un débit de filtration glomérulaire (DFG) inférieur à 60 ml/min par 1,73 m² ou par un DFG normal avec d'autres signes d'anomalie, les deux persistant pendant au moins 3 mois. Le diagnostic standard est la biopsie rénale combinée à une estimation du DFG par dosage de la créatinine sérique. Cependant, ces méthodes sont limitées par leur caractère invasif et leur manque de sensibilité, surtout aux stades précoces. L'absence de directives pour évaluer la fonction rénale des jeunes adultes nés prématurément souligne la nécessité de développer des méthodes de dépistage pour une détection précoce de l’IRC. L'IRM multiparamétrique est un examen radiologique, sécuritaire, et non invasif pour évaluer la fonction rénale. L'hypothèse de départ est la suivante : l'IRM multiparamétrique, incluant T1 pour la structure rénale, Pseudo continuous arterial spin labelling (PCASL) pour la perfusion rénale, Intravoxel incoherent motion (IVIM) pour évaluer perfusion et changements structurels, et Blood oxygenation level dependent (BOLD) pour l'oxygénation rénale, permettra un diagnostic précoce de l’IRC chez les adultes nés prématurément. Cette étude vise à 1) évaluer la faisabilité, 2) la reproductibilité des 4 séquences dans le diagnostic des signes précoces de l’IRC et 3) déterminer s'il existe une corrélation entre les mesures à l’IRM et le DFG chez le groupe des prématurés en comparaison à leurs témoins.

La pandémie de la COVID-19 a impacté différemment les populations selon les groupes d’âge. Les jeunes adultes (18-35 ans) ont été particulièrement affectés par des impacts indirects de la pandémie liés aux mesures de santé publique. Les restrictions mises en place ont augmenté le risque de détresse psychologique, de stress financier, et d’instabilité liée au travail. Afin d’explorer les expériences vécues pendant la pandémie par les jeunes adultes, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 25 jeunes trentenaires. Une analyse thématique réflexive a été conduite afin de générer une interprétation inductive de leurs expériences. De cette analyse, 3 thèmes ont émergé. Le premier thème « Se perdre dans le chaos » se rapporte à des sentiments de perte du sens de soi et de toucher le fond des participant·e·s. Le deuxième thème « Réaliser ce qui compte vraiment » réfère à une prise de conscience de ce que la pandémie a apporté, notamment du temps pour prendre soin de soi. Le troisième thème « Trouver l’équilibre » reflète le besoin de donner un sens à leurs expériences de la pandémie. Ces résultats suggèrent une forte résilience des jeunes adultes dans le contexte de trajectoires pandémiques inconnues. En effet, donner un sens à son expérience a été identifié comme stratégie d’adaptation face à la pandémie. Malgré l’optimisme des participant·e·s, des efforts de prévention pourraient mitiger les impacts sur la santé mentale des jeunes adultes lors de futures pandémies.

Les comportements liés à l’alcool, construits de normes et de valeurs sociales, traduisent collectivement des « cultures du boire ». Les « cultures du boire » s’expriment à travers des profils de consommation d’alcool qui ne représentent généralement aucun risque pour la santé. Le concept de « culture » apporte ici une diversité d’analyse sous l’angle d’une approche socioculturelle, abordant la consommation d’alcool comme un système structuré et structurant (Bourdieu, 1979).

L’objectif de cette étude était d’observer l’interaction entre les dimensions de « comportements », de « contextes », et de « raisons » de boire pour comprendre les pratiques du boire et développer une typologie de consommateurs(trices) d’alcool au Canada. A partir du logiciel SPAD, nous avons performé une analyse de correspondances multiples et une analyse de classification hiérarchique (RECIP) (Benzécri, 1984 ; Escofier et Pagès, 2005 ; Cibois, 2009). Nous avons obtenu une typologie à 7 profils selon trois grandes dimensions : le boire social ; le boire genré ; et le boire solitaire.

Chaque dimension influence significativement la construction des profils et démontre leur importance singulière au sein des études en santé des populations. Cette étude démontre la complexité des comportements liés à l’alcool et l’intérêt de se pencher sur la compréhension des « cultures du boire » pour optimiser nos efforts en matière de prévention liée à l’alcool.

Problématique : Les outils d'évaluation existants pour les compétences en communication motivationnelle (CM) sont complexes, invasifs, longs et peu pratiques à utiliser dans le contexte médical ;

Objectif : L'objectif de cette étude était de développer un outil court, numérique, évaluant les compétences des médecins en matière de CM ;

Méthodes : En utilisant une approche d'application des connaissances intégrée en 5 étapes, nous avons : 1) développé une série de quatre cas de base et un schéma de notation ; 2) validé les cas de base et le schéma de notation auprès d'experts internationaux ; 3) créé trois versions alternatives des quatre cas de base; 4) intégré les cas dans la plateforme en ligne du MC-CAT ; et 5) effectué des évaluations initiales de validité interne auprès d'étudiants universitaires.

Résultats : L’outil évalue les compétences CM en 20 minutes en présentant 4 cas sur 16 portants sur divers comportements cibles (p.ex., l'adhésion aux traitements). Les scores de compétence individuels et globaux sont calculés automatiquement pour les 11 éléments de compétence des 4 cas, ce qui donne des scores automatiques sur 100. Les tests initiaux de cohérence interne parmi les 31 étudiants participants étaient acceptables (alpha = 0,78).

Conclusions : Les résultats suggèrent un outil valide sur le plan interne, pour évaluer des professionnels de la santé. Il est prêt à subir des analyses complètes de ses propriétés psychométriques auprès d'un échantillon national de médecins.

Les benzodiazépines (BZ) et les antidépresseurs (AD) sont les psychotropes les plus prescrits pour l’anxiété et la dépression, mais nous en connaissons peu sur leur prévalence de consommation chez les baby-boomers (BB) en comparaison avec les personnes plus âgées et plus jeunes. Cette étude descriptive a été menée à partir des données de l’Enquête nationale sur la santé de la population, et propose deux objectifs : 1) décrire la prévalence liée à l’utilisation des BZ et AD selon les cohortes sur 12 ans; 2) étudier les différences entre les consommateurs des cohortes identifiées. À partir de l’an 2000, la prévalence de consommation de BZ et d’AD augmente chez toutes les cohortes. Toutefois, la consommation d’AD est supérieure chez les BB (variant de 6,5% à 10%) et plus faible chez les autres cohortes (4,5% à 7,8%). La consommation de BZ est supérieure chez les plus âgés, suivie des BB et des plus jeunes. Dans tous les cas, les femmes consomment plus. La comparaison globale montre que ceux qui consomment des BZ prennent plus d’AD, fument plus, s’adonnent au calage d’alcool, font moins de sport et vivent plus de stress et de détresse. En comparant les différentes cohortes chez les consommateurs de BZ, les BB sont plus scolarisés, prennent plus d’AD et ont plus de problèmes de sommeil. Les plus jeunes expriment plus de stress et de détresse. Ces résultats illustrent la diversité des facteurs de risque et de protection associés à la consommation de psychotropes chez les Canadiens.

Dans un pays en voie de développement, l'activité traditionnelle des éleveurs nomades en Mongolie est mise à mal. Aux troubles musculo-squelettiques connus dans les Gobi (Lacharme et Alderson, 2015) s'ajoutent des troubles psycho-sociaux qui semblent aggraver la situation. En 2017, l'objectif général est de documenter la douleur musculo-squelettique dans le Xenthyi et de comprendre la souffrance psycho-sociale présente. La population nomade est rencontrée au hasard du chemin et les 90 participants volontaires ont rempli le questionnaire sur la douleur et spontanément parlé de leur souffrance psycho-sociale en entretien non-structuré. Les données sont compilées et discutées avec un assistant de recherche mongol, supervisées par une professeure mongole de l'université. Les résultats confirme la prévalence de la douleur aux épaules (hommes) et aux genoux (femmes). La gravité de la douleur diminue chez ceux qui ont apporté des changements dans leur activité depuis 2014, même si présence de souffrances qui perturbent la cohésion familiale et sociale. Ces résultats mis en situations concrètes et les solutions proposées par les nomades sont diffusés à tous par l'intermédiaire de capsules télévisées. Avec le temps, le gouvernement s'appuie sur la recherche pour poser des règles et voter des lois protégeant la santé physique de la population (ex : port de casque à cheval et en moto). Il réfléchit aussi aux méfaits du développement du pays sur la santé psychosociale de sa population.

Contexte : L’obésité de classe III (obIII) (indice de masse corporelle  (IMC)  ³ 40 kg/m2) est la catégorie de poids ayant augmenté le plus rapidement au Canada, mais peu d’information sur leurs habitudes de vie et barrières aux changements sont actuellement disponibles.

Objectif : Décrire les habitudes de vie, intentions et barrières aux changements de comportement d’adultes avec une obIII.

Méthode : Un échantillon pondéré de 490 adultes Canadiens avec une obIII (63% de femmes), issu de l’enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2011-12 a été utilisé.

Résultats : Parmi les répondants, 20 % ont déclaré être fumeurs, 44% des buveurs réguliers, 66% consommé moins de 5 fruits et légumes et 73% ont été catégorisée comme inactifs. Parmi les répondants qui croient devoir changer quelque chose pour améliorer leur santé (87%), les 2 réponses les plus fréquentes sont un changement dans la pratique d’activité physique (40%) et la perte de poids (36%). Le manque de  volonté (41%), le travail (20%) et les problèmes de santé (14%) sont les barrières aux changements les plus évoquées. Environ 87% des répondants déclarent avoir l’intention de changer quelque chose pour améliorer leur santé au cours des 12 prochains mois.

Conclusion : La prise de conscience sur la nécessité de réaliser des changements et l’intention sont présentes. Néanmoins, des interventions adaptées permettant de transformer ces intentions en actions sont nécessaires pour aider cette population.

Près de 51% des québécois âgés de 15 ans et plus font de l'embonpoint (35%) ou sont obèses (16%). Une enquête récente, réalisée par l'Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), révèle que 60% des québécoises, âgées entre 18 et 65 ans, ont tenté de perdre ou de maintenir leur poids au cours des 12 mois précédant le sondage. Même s'il est admis que la combinaison d'une saine alimentation, d'activité physique modérée et la modification des comportements alimentaires s'avère le moyen le plus efficace pour perdre du poids et le maintenir à long terme, les PSMA demeurent populaires lorsqu'il s'agit de maigrir rapidement, ce qui n'est pas sans conséquence sur la santé physique et psychologique des personnes qui les utilisent. Suite à une formation donnée à 500 professionnels de la santé (nutritionniste, infirmière, kinésiologue) oeuvrant dans les Centres d'enseignement du Diabète du Québec, le niveau de connaissance acquis sur les risques et les conséquences associés à l'utilisation des PSMA par leurs patientes a été mesuré. Pour ce faire, tous les professionnels ont répondu à deux questionnaires, soit un précédant la formation et l'autre suivant celle-ci. Les résultats de l'évaluation de la formation portant sur le niveau de connaissance acquis par les professionnels sur les risques des PSMA pour la santé physique et psychologique de leurs patientes, sur la Règlementation sur les produits de santé naturels (RPSN) et sur le marketing des PSMA seront présentés. 

Contexte : L’effet de survie du travailleur en santé (ESTS) peut engendrer un biais dans les associations étudiées par les études épidémiologiques. L’ESTS se compose de trois associations concomitantes : 1) quitter l’emploi - exposition ultérieure, 2) quitter l’emploi - maladie, 3) exposition antérieure - quitter l’emploi. À ce jour, ces trois composantes n’ont pas été mesurées dans l’étude des effets des contraintes psychosociales au travail (CPT) sur la santé. Objectif : Évaluer les trois composantes de l’ESTS dans l’étude des effets des CPT sur l’incidence de l’hypertension artérielle (HTA). Méthode : Les données proviennent des deux premiers temps, 1991-93 (T1) et 1999-2001(T2), d’une étude de cohorte incluant au départ 9188 cols blancs (4607 hommes et 4581 femmes) employés dans 19 organisations publiques québécoises. Les CPT liées au job strain (T1, T2) et la pression artérielle (T2) ont été mesurées avec des méthodes validées. Les analyses ont été réalisées en utilisant des modèles hiérarchiques de régression de Poisson robustes. Résultats : Quitter l’emploi entre T1 et T2 éliminait l’exposition ultérieure aux CPT de facto et était associé à un risque plus faible d’HTA au suivi surtout chez les femmes (RP (IC95%) : 0,68 (0,54-0,84)). Les CPT au départ n’étaient pas associées au risque de quitter l’emploi au suivi (RR (IC95%) : 0,99 (0,93-1,04)) dans les deux genres. Conclusion : les données suggèrent l’absence d’ESTS par défaut de la 3e  composante.

Les politiques en santé publique visent plusieurs groupes marginalisés, notamment les utilisateurs de drogue injectables et les travailleuses du sexe, puisque leurs pratiques sont considérées à « haut risque » pour leur santé. Certains groupes ayant des pratiques à « haut risque » ne sont pas pris en compte. C'est le cas des adeptes de BDSM. Le BDSM est un sigle qui désigne le bondage, la discipline, la domination, la soumission, le sadomasochisme et d’autres pratiques, qu’elles soient sexuelles ou non. Les pratiques des adeptes de BDSM sont méconnues et ces derniers vivent de la stigmatisation et de la marginalisation en raison de leurs comportements considérés déviants. Plusieurs adeptes intègrent une communauté BDSM qui permet aux membres de s’informer, de socialiser et d’effectuer leurs  pratiques dans un milieu adapté. Le but de notre recherche qualitative est de mieux comprendre l’impact des communautés BDSM la santé sexuelle et le bien-être des adeptes de la ville de Québec. La grille d'analyse postmoderniste fera office de cadre théorique afin de lire, de comprendre et d’interpréter ce sujet dans son contexte contemporain. L'approche de réduction des méfaits et le concept de santé sexuelle seront des thèmes importants au sein de cette analyse. Pour cette présentation, il sera question de la phase conceptuelle de notre recherche en santé publique qui vise à mieux saisir l’impact de la communauté BDSM sur la santé sexuelle et le bien-être de ses membres.

Objectif:La présente étude vise à évaluer les effets du déséquilibre effort-reconnaissance (DER) sur l'incidence d’absences certifiées pour problèmes de santé mentale (PSM).

Méthodologie:Au total 2086  employésdes organismes publics de Québec ont été suivis durant 9 ans. Les absences ont été collectées à partir du registre des employeurs, et les streseurs psychosociaux ont été mesurés par questionnaire. Le modèle de Cox a servi à mesurer l’incidence des absences certifiées pour PSM de cinq jours et plus. Les analyses sont réalisées selon le genre avec un ajustement séquentiel pour les facteurs confondants.

Résultats:Les travailleurs exposés au DER présentaient un risque plus élevé d’avoir des absences certifiées pour PSM (RR=1,38 (1,08-1,76)), comparés aux travailleurs non-exposés. Un effet modifiant du genre a été observé. Chez les hommes, une faible reconnaissance au travail a aussi été associée avec un risque élevé d’absences pour PSM (RR=3,04 (1,46-6,33)). L’effet de la faible reconnaissance observé chez les femmes était faible et non-significatif (RR=1,24 (0,90-1,72)). Aucun effet des efforts élevés au travail n’a été observé dans la présente étude.

Conclusion: Cette étude est la première a évaluer les effets du DER sur les absences certifiées pour PSM avec un suivi de plusieurs années. Le DER et la faible reconnaissance au travail sont associés à un risque plus élevé d’absences pour PSM. La réduction de ces stresseurs contribuerait à la réduction des PSM au travail.

Certains travailleurs sont confrontés à des incidents qui menacent leur propre intégrité physique ou celle d’un collègue et pouvant entrainer un contact avec la mort. Ces incidents mènent parfois au trouble de stress post-traumatique (TSPT). Le premier objectif de cette présentation est de résumer les meilleures pratiques de prévention du TSPT en milieu de travail. Le deuxième est de présenter les résultats préliminaires d’une étude sur l’évaluation de l’efficacité d’une intervention post-traumatique (IPT) offerte par des pairs-aidants en milieu travail. Objectif. Évaluer l’efficacité de l’IPT, comparativement aux soins usuels (SU), en lien avec la diminution des réactions de stress post-traumatique auprès de travailleurs en protection de la jeunesse exposés à un événement traumatique (ÉT). Méthode. 173 travailleurs ont été assignés naturellement à l’une de ces 3 conditions : IPT choisi plutôt que SU (groupe 1), SU choisi plutôt qu’IPT (groupe 2), SU choisi sans option d’IPT (groupe 3). Les participants ont complété des questionnaires 1 et 2 mois après l’ÉT.Résultats. Les participants des groupes 1 et 3 ont davantage de réactions post-traumatiques dans le premier mois suivant l’incident que ceux du groupe 2. Aucune différence statistique n’est observée deux mois après l’ÉT. Contribution.La promotion des meilleures pratiques de prévention du TSPT en milieu de travail ainsi que les résultats préliminaires de l’étude serviront d’appui aux recherches futures sur le sujet.

Les attentes entretenues par les patients constituent un facteur non spécifique important à considérer pour une variété de conditions et de modalités de traitement (Arnkoff et coll., 2002). Entre autres, certaines études se sont intéressées aux attentes prétraitements de patients souffrant de douleur chronique (Cormier et coll., 2016). Bien que des variations interindividuelles ont été soulevées, l’état psychologique des patients qui entretiennent différents niveaux d’attentes demeure méconnu. Cette étude a donc pour but d’explorer les caractéristiques psychologiques propres à différents niveaux d’attente de soulagement. Les données de 3110 patients recrutés dans des centres multidisciplinaires de gestion de la douleur chronique ont été considérées. Avant le début du traitement, les participants ont été questionnés quant au soulagement attendu après six mois de traitements. Quatre niveaux d’attentes ont ensuite été créés (faibles, moyennes faibles, moyennes élevées, élevées). Des mesures auto-rapportés ont servi à quantifier la dramatisation face à la douleur, les symptômes dépressifs et le niveau de colère. Une MANOVA démontre que les niveaux d’attentes se distinguent significativement sur le plan psychologique. Des tests univariés permettront de mieux cerner les caractéristiques psychologiques propres à chaque niveau d’attente. Ces résultats offriront une meilleure compréhension des différences individuelles qui sous-tendent les attentes en contexte de douleur chronique.

 

On recueille de plus en plus de données sur les humains et d’échantillons de tissus pour former ce qu’il est convenu d’appeler des banques.  Celles-ci sont d’un grand intérêt pour la recherche et pour alimenter les organismes publics dans l’élaboration des politiques et des stratégies de développement des services à la population.

Pour y arriver, l’accès à ces banques de données et de tissus doit être facilité pour supporter les études populationnelles visant entre autre l’amélioration de la santé. On pourrait ainsi favoriser l’efficience des organismes publics, la capacité d’innover et de supporter la compétition dans le domaine de la science et de la santé.

Mais, à qui appartiennent ces banques? Question difficile. Ceux qui les ont en mains en sont-ils les propriétaires ou les fiduciaires? Les personnes faisant don de leurs données ou d’échantillons conservent généralement la possibilité de se retirer de ces banques sans préjudice. Demeureraient-ils les seuls propriétaires de ces données ou de ces échantillons?

Le partage ou la réutilisation sécuritaire des données publiques particulièrement en matière de santé n’est plus à démontrer mais cet accès exige des précautions de toute nature.

La véritable question est de déterminer de quelle manière y arriver pour le bien commun tout en protégeant les participants et leur vie privée. En somme, trouver une façon éthique d’en faire une meilleure utilisation.

André Duval, Ph.D.?

Pour améliorer la protection sociale des populations, le Burkina Faso a adopté en 2012 une politique nationale. Nous analysons sa formulation en nous appuyant sur la perspective de « policy design » (Howlett et Mukherjee, 2014). L’analyse thématique inductive a orienté le traitement des données discursives et documentaires collectées auprès de 36 répondants issus d'institutions nationales et internationales. Le processus de formulation n’a pas permis une réflexion sur le problème à résoudre, d’identifier les besoins spécifiques des bénéficiaires, d’évaluer la capacité des solutions pour choisir celles appropriées, donnant lieu au constat empirique du « non-design » ou de « non-formulation » : une compilation des actions de protection sociale sans faire un arbitrage. Trois facteurs ont favorisé cette situation: le manque d'orientations gouvernementales pour guider les discussions; la faible volonté politique se traduisant par une faible implication des décideurs dans le processus; la méconnaissance conceptuelle et technique sur la protection sociale. Dans ce contexte, d’autres logiques ont guidé le raisonnement. Les acteurs nationaux recherchaient un consensus sur le contenu de la politique dans une logique de captage de ressources financières, ceux internationaux ont priorisé les interventions relevant de leur mandat institutionnel. Ces lacunes dans le processus de formulation pourraient engendrer des difficultés de mise en œuvre, voir un échec de son efficacité.