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Cette communication vise à présenter une étude de cas ayant examiné la construction identitaire des candidats à l'enseignement du français langue seconde (FLS) par l'application de leurs forces inhérentes. L'identité professionnelle renvoie à l'image que les candidats se font de ce qu'est un enseignant (Wolff et De Costa, 2017). Au cours de leur formation initiale, ils peuvent éprouver des dissonances entre cette vision préétablie et les réalités de leur carrière (Kanno et Stuart, 2011). Ces difficultés peuvent, à leur tour, avoir un impact sur la rétention des enseignants à long terme (Wernicke et al., 2022). 

Compte tenu de la pénurie d'enseignants du FLS au Canada (Masson et al., 2021), nous avons mis l'accent sur l'identité dans notre programme de formation des enseignants de FLS. Au cours de notre programme intensif de dix mois, 24 candidats à l'enseignement du FLS se sont engagés dans une pratique réflexive en tenant un journal et en utilisant leurs forces inhérentes pour reconnaître et résoudre les conflits identitaires découlant d'incidents critiques dans leurs cours de didactique du FLS, un système borné, et dans leurs stages en milieu scolaire.

Le journal des candidats à l'enseignement a été analysé à l'aide de procédures d'analyse de données qualitatives (Merriam, 2009). Les données ont révélé que les participants ont bénéficié de l'utilisation de leurs forces inhérentes et qu’elles ont servi d’outils importants pour aider à résoudre les conflits identitaires.

Les recherches sur  l’acquisition des langues secondes prouvent l’importance de la rétroaction corrective écrite (RC) dans le développement de la compétence à écrire (Bitchener et Storch, 2016). Plusieurs études ont examiné l’efficacité des différentes techniques rétroactives. Toutefois, peu d’études ont abordé les pratiques rétroactives écrites des enseignants (Lee, 2018) et rares sont celles qui ont examiné l’effet de la formation académique sur ces pratiques. La littérature montre que cette problématique a été traitée plutôt pour la RC orale (Busch, 2010; Vasquez et Harvey, 2010). La présente étude investigue les effets de la formation sur les pratiques rétroactives écrites des futurs enseignants de français langue seconde (FLS).Vingt-et-un futurs enseignants de FLS ont participé à l'étude. Ils ont annoté deux fois un même texte d’apprenant : avant et après la formation. La formation évolue en trois parties. La première, une discussion pour identifier les croyances des participants quant aux différentes pratiques rétroactives écrites. La seconde, un cours magistral, présente les différentes techniques rétroactives et leurs effets sur l’apprentissage de la langue cible. La troisième, un atelier, consiste en une activité collaborative d’annotation de texte.Les résultats indiquent que (1) au pré-test les participants utilisent les techniques directes et indirectes de manière identique; (2) au post-test, ils privilégient la RC indirecte, notamment avec indice métalinguistique.

Les TIC favorisent la communication entre professeur et étudiants et entre les étudiants eux-mêmes (Raby et al, 2011). Elles offrent de nouvelles occasions d'apprentissage aux apprenants et demandent une pédagogie renouvelée de la part des enseignants (Tardif, 1998). Ainsi, la formation initiale des enseignants doit aussi bénéficier des apports des TICE.

L’objectif de cette communication est d’abord de présenter un aperçu global des contextes théorique et pratique de notre recherche, et ensuite, d’exposer la méthodologie que nous avons adoptée pour concevoir et développer un module de formation hybride destiné aux futurs enseignants du FLE/S.

Cet objectif tire sa pertinence du fait que les cours hybrides représentent plusieurs avantages pour soutenir la formation des étudiants universitaires, incluant les futurs enseignants. En effet, les cours hybrides permettent un environnement d’apprentissage plus dynamique et interactif, ce qui favorise la participation et l’autonomie des apprenants. Néanmoins, il faut du temps et des efforts considérables, en particulier à la phase de conception initiale de ces cours (Vaughan, Cleveland-Innes & Garrison, 2013).

Dans le cadre de cette communication, nous commencerons par présenter le contexte de notre recherche. Ensuite, nous aborderons en détails la méthodologie que nous avons suivie pour concevoir un module hybride destiné aux futurs enseignants du FLE/S. Pour conclure, nous évoquerons les avantages et limites des dispositifs hybrides.

En Amérique latine, le Costa Rica s’est distingué par son rôle de pionnier pour l’intégration des TIC dans le système éducatif déjà dans les années ’80 (UNICEF, 2014). Cette intégration à différents niveaux du système d’éducation répondait principalement au besoin d’améliorer la qualité de l’éducation (Perraton, 2007). Malgré l’importance accordée aux TIC par différentes mesures prises par le Ministère de l’éducation, leur intégration dans la formation des enseignants reste toujours un défi (Fallas et Zuniga, 2010).

Notre projet de recherche s’inscrit dans un questionnement sur la place des TIC dans la formation des enseignants. Nous nous intéressons notamment aux programmes de formation initiale des futurs enseignants de l’école primaire et préscolaire dans deux universités publiques. En adoptant une approche méthodologique mixte, nous avons étudié les usages des TIC et leurs finalités tant dans la perspective des professeurs des facultés d’éducation, que celle des futurs enseignants, en prenant également en considération, dans une approche systémique, les politiques  gouvernementales et universitaires. Les résultats préliminaires nous montrent qu’à l’intérieur d’un cadre imposé par le ministère, les appropriations des directives TIC dans chaque université sont sensiblement différentes. Il en est de même pour les usages des technologies à des fins de formation de la part des professeurs des facultés et des futurs enseignants. 

La simulation clinique haute fidélité (SCHF) est l’une des stratégies pédagogiques contemporaines les plus étudiées dans les programmes de formation en santé.Les répercussions positives de la SCHF sur les apprentissages des étudiantes de ce programme sont largement documentées dans la littérature scientifique, mais il n’existe aucune étude rapportant l’efficacité de cette stratégie pédagogique dans le contexte de la formation professionnelle en soins infirmiers à l’ordre d’enseignement collégial. Cette communication présente les résultats d’une étude descriptive comparative à devis mixte portant surla perception de l’efficacité de deux stratégiespédagogiques (ECOS formatif c. SCHF) auprès d'un échantillon de 36 étudiants d’un programme collégial en soins infirmiers. Les données de type quantitatif ont été recueillies au moyen de cinq questionnaires autoadministrés. Les variables examinées sont : le design pédagogique, les pratiques éducationnelles, la satisfaction, la confiance et l’anxiété perçue. L’analyse qualitative de la transcription de deux entrevues de groupe semi-dirigées (6 étudiants et 5 enseignants) a permis de repérer les thèmes émergents permettant l’enrichissement des données quantitatives.Au chapitre des conclusions, les évidences empiriques de cette recherche, dérivant de la triangulation méthodique, font valoir de nombreux avantages pédagogiques de recourir à laSCHF dans le cadre de la formation professionnelle en soins infirmiers.

La réforme curriculaire, initiée au Burundi en 2013 dans l’enseignement de base qui dure actuellement 9 ans, appelle des pratiques enseignantes inédites pour certains enseignants non formés à l’enseignement. Étant donné une diversité d’institutions de formation initiale des enseignants, ceux-ci doivent mettre en œuvre de nouvelles pratiques auxquelles ils n’ont pas été initialement formés.

L’objectif est de savoir comment les enseignants se représentent l’écart entre les attentes et les acquis réels des formations continues reçues eu égard à leurs besoins de pratiques professionnelles.

La population est constituée par les enseignants qui dispensent le cours de mathématiques et qui prestent dans au moins une des classes de 7ème, 8ème, 9ème années. Ils travaillent dans 45 écoles réparties dans deux provinces choisies au hasard. Sur 110 écoles et 353 enseignants, un échantillonnage par grappes nous permis de retenir 105 enseignants travaillant dans 39 écoles.

L’analyse des données du questionnaire par le logiciel SPSS montrent que les enseignants notent un grand écart entre les acquis et leurs besoins réels. Ils ne sont pas satisfaits des compétences construites, des contenus proposés mais aussi de la durée des formations.  Les enseignants dénoncent l’incompétence des formateurs et le fait de parler des généralités sans toucher les spécificités des disciplines qu’ils enseignent. Une analyse préalable des besoins des enseignants maximiserait l’efficacité des formations continues.

 

 

Les adolescents homosexuels et bisexuels des deux sexes (LGB) sont victimes d’homophobie  dans les milieux scolaires québécois et colombien en raison de leur non-conformité aux rôles et aux comportements sexuels (Chamberland et al., 2011; Cantor, 2008) bien que ceux-ci aient été remis en question par Bem (1981) et par Kinsey (1953) respectivement.  Notre projet vise à vérifier l’hypothèse voulant que les attitudes négatives manifestées envers les jeunes LGB soient associées à un manque de connaissances sur la diversité des rôles et des comportements sexuels  et sur le vécu de ces jeunes. Notre échantillon se compose de 82 étudiants du Baccalauréat en enseignement secondaire de l’Université de Sherbrooke (Québec) et de 112 de l’université Tecnológica de Pereira (Colombie), auxquels nous avons administré un questionnaire élaboré à partir, d’une part, des modèles de Bem (1974, 1981) et de Kinsey (1948, 1953) et des données empiriques relatives à  la réalité des jeunes LGB et, d’autre part, de l’instrument de Hereck et McLemore (2011) pour identifier les attitudes envers l’homosexualité. Nos résultats montrent que les enseignants colombiens ont moins de connaissances que leurs homologues québécois et que le manque de connaissances est significativement corrélé à des attitudes négatives. Ces résultats pourraient contribuer à l’élaboration de programmes d’intervention visant à augmenter le soutien du personnel enseignant envers les jeunes LGB.

Le développement des compétences langagières chez des futurs enseignants est un enjeu majeur pour tout système éducatif. La littérature scientifique montre que le rendement des candidats au test de compétence linguistique d’admission à la formation initiale est souvent inférieur à la note exigée. C’est le cas en Ontario où beaucoup de candidats réussissent difficilement ce test alors qu’ils ont déjà un diplôme universitaire. Comment améliorer la compréhension des règles de cohérence textuelle enseignées dans un cours d’enseignement du français offert aux futurs enseignants du secondaire? Comment amener les étudiants à prendre conscience des erreurs et à identifier leur genèse dans un processus d’écriture? Une approche didactique s’intégrant dans un cadre théorique de problématisation (Fabre, 2009) de situations d’écriture s’est mise en place pour répondre à ces questions. L’approche se distancie de la réification des savoirs scolaires. Elle permet aux étudiants franco-ontariens d’objectiver les erreurs facilement rectifiables et celles qui nécessitent un recours à des règles complexes. Nous présentons d'abord les effets positifs de cette ingénierie didactique mise en oeuvre auprès de futurs enseignants en comparant les types d'erreurs identifiées dans leurs productions écrites avant et après l’intervention. Ensuite, les apprentissages ayant été réalisés dans ce cours sont décrits en analysant le contenu des journaux de bord de quelques participants.

Pour les étudiant·es dans un programme d’éducation en français d’une université anglophone des Maritimes, développer les compétences pour enseigner efficacement en français peut s’avérer un défi. Les candidat·es au programme du baccalauréat en éducation veulent transmettre la valeur du bilinguisme. Mais qu’en est-il du développement de leur propre identité linguistique et culturelle dans un milieu francophone minoritaire?

Après avoir demandé aux étudiant.·es s’iels étaient prêt·es à enseigner en français, iels aspiraient à améliorer leur confiance et leur maîtrise de la langue française afin de se sentir outillé·es pour intégrer leur carrière. Cette chercheuse s’est penchée sur la perception de l’identité linguistique et professionnelle d’une cohorte de finissant·es. Selon Moreno (2020), l’enseignant·e de français langue seconde « participe constamment à un processus de  reconstruction de son identité personnelle, collective et professionnelle ». En réponse à un besoin exprimé d’une meilleure préparation, un club de conversation sociale en français a été créé.

Cette étude qualitative utilise un cadre théorique qui inclut la théorie socioculturelle (Vygotsky, 1978) et l’approche de la communauté de pratique de Wenger (2008). Les données ont été recueillies à l’aide d’entretiens semi-structurés et d’un groupe de discussion. L’analyse des données est en cours et les résultats seront présentés au moment du congrès.

L’usage raisonné d’un correcticiel pourrait constituer un vecteur potentiel d’apprentissage, en amenant les élèves à réfléchir sur la langue et à consacrer plus de temps à l’étape de la révision de leurs textes.

À l’automne 2011, dans le contexte d’une recherche subventionnée (PAREA), Évaluation et mesure des apports d’un correcticiel, nous avons formé quatre groupes d’élèves à la révision assistée par ordinateur. Nous leur avons également fourni un environnement où ils pouvaient s’y exercer. Les élèves ciblés étaient inscrits à leur première session au cégep et avaient une moyenne générale au secondaire faible. Un tel choix de population est audacieux quand on connait l’importance de l’engagement des élèves sur la qualité du travail qu’ils peuvent faire, d'autant plus que nous avons privilégié, comme le suggèrent les travaux de Depover et coll. (Enseigner avec les technologies, 2007 : 6), une « pédagogie [qui laisse] une large place au contrôle et à l’initiative des apprenants ».

Puisque la collecte de données avec la première de deux cohortes est terminée, nous sommes maintenant en mesure de décrire notre échantillon et de faire quelques commentaires sur le déroulement de l’expérimentation. Les orientations générales de la recherche ont fait l'objet d'un article publié dans la revue Correspondance. Notre projet présente un intérêt pour tous les enseignants qui ont choisi de rendre disponible, pour leurs élèves, un outil informatique d’aide à la correction.

Les questions à choix multiple (QCM) et à réponse courte (QRC) sont souvent utilisées lors d’évaluations des apprentissages. Il est important que ces questions soient de bonne qualité, c’est-à-dire qu’elles respectent les règles de rédaction présentées dans la littérature. Un moyen pouvant possiblement contribuer à la qualité des questions est de former les rédacteurs. Cette étude avait comme objectif de mesurer l’impact d’une formation à la rédaction de questions sur la qualité de ces dernières. Parmi les 33 professeurs de la Faculté de médecine et sciences de la santé de l’université de Sherbrooke qui ont participé à une formation de deux heures sur les principes de base de rédaction de QCM/QRC, treize ont accepté de participer à l’étude et de soumettre des questions pré et post atelier. Une grille d’analyse composée de 36 règles de rédaction recensées dans les écrits scientifiques a été utilisée pour évaluer la qualité des QCM/QRC. Les résultats montrent une amélioration de la qualité de ces questions (t(12)=-2,339, p=0,037). La formation a amené les participants à vouloir changer certaines de leurs pratiques (éviter la négation, utiliser des leurres plausibles et préciser l’information recherchée). Les résultats de cette étude suggèrent qu’il est possible d’améliorer la qualité de QCM/QRC à l’aide d’une formation. Des études subséquentes devraient s’intéresser à l’impact de la qualité de questions à réponses écrites sur les propriétés psychométriques de celles-ci.

L’inclusion scolaire nécessite que les enseignants et les travailleurs sociaux travaillent ensemble afin de favoriser la réussite éducative des jeunes en difficulté (Beaumont et al., 2011; CSE, 2017). Ainsi, en cohérence avec les compétences professionnelles des deux professions (MEES, 2020; OTSTCFQ, 2012), il importe, en formation initiale, de développer les compétences propres à la collaboration interprofessionnelle. Cette communication vise à décrire comment, grâce à quatre dispositifs pédagogiques, un projet au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale et en travail social peut permettre le développement de ces compétences, et ce, en fonction de trois objectifs : 1) dégager les compétences interprofessionnelles développées; 2) dégager les facilitateurs et les obstacles rencontrés; 3) dégager la perception des étudiants sur l’intégration de la théorie à la pratique. Le projet, d’une durée d’un an, s’est déroulé dans les Cliniques universitaires d’orthopédagogie et de travail social (UQAC) auprès de 20 étudiants. Les données de la recherche (questionnaires à choix de réponses multiples remplis en octobre (prétest) et en décembre 2021 (post-test) ainsi qu’un focus groupe réalisé en décembre) ont été analysées à l’aide d’une méthodologie de recherche mixte. Les résultats expliquent comment les dispositifs pédagogiques ont permis la collaboration interprofessionnelle et l’intégration de la théorie en situation de pratique réelle en clinique universitaire.

Depuis 2008, une formation à la culture religieuse est inscrite dans le processus de formation des maîtres en enseignement primaire. Or, nous avons affaire depuis 20 ans à une génération de sécularisés (Perrault, 2008). Nous observons dans notre pratique de formateur de nombreuses carences en matière de cullture religieuse chez les maîtres en formation et cela a modifié subtantiellement le rapport au savoir et à sa construction (Barth, 1987; 2004; 2013). Notre recherche doctorale s'intéresse à la conception d'un outil pédagogique permettant une première introduction à la culture religieuse en contexte de sécularisation avancée. Nous avons ainsi conçu un parcours conceptuel utilisant le patrimoine religieux de notre milieu de formation, soit la ville de Sherbrooke au Québec, pour initier à la complexité des expressions du religieux dans l'environnement. Dans le cadre de la présentation proposée, nous exposerons un exemple de son application au milieu sherbrookois, celui de la formation contextualisée, ainsi qu'une illustration de sa transférabilité dans un milieu régional comme celui de Rimouski.

En tant qu'enseignant, nous nous intéressons à la récente formation universitaire professionnalisante visant à former les futurs artistes-développeurs de jeux vidéo. Dans un premier temps, nous avons conduit 2 études exploratoires (entretiens + shadowing) auprès d'artistes chevronnés de l'industrie, lesquels nous ont non seulement indiqué des compétences pertinentes à démontrer, mais aussi des ambivalences relatives à l'égard de représentations problématiques dans leur pratique réelle. L'objectif de cette communication vise à décrire la contribution de l'approche sociologique et méthodologique de l'ethnographie institutionnelle pour notre étude du contexte institutionnel se rattachant à la pratique réelle étudiée par le chercheur. À ce moment, 3 représentations problématiques — technique, art, design — signifiées par les artistes ont été étudiées de manière critique à travers plusieurs discours (institutions) dans le secteur des jeux vidéo : domaines académiques, grandes conférences, studios et formations. Les résultats obtenus indiquent que ces discours et représentations sont largement influencés par un modèle qui idéalise la dimension technique des pratiques créatives, des formations, des innovations et des modèles de production. En conclusion, nous souhaitons discuter des limites et implications de ce modèle pour les praticiens, ainsi que pour la formation universitaire, en vue de répondre aux besoins actuels et futurs de l'industrie québécoise du jeu vidéo.

La pratique enseignante est depuis longtemps considérée comme une activité reposant sur des connaissances et des compétences (Tardif et Lessard, 1999). Parmi les savoirs enseignants les plus énumérés, on y retrouve régulièrement la connaissance de l’élève (Park et Oliver, 2008; Shulman, 1987). Or, celle-ci reste peu définie à ce jour. Dans notre thèse de doctorat, nous tentons de la détailler en analysant les propos de 29 enseignants, ayant entre 3 et 8 ans d’expérience. Nous tentons de décrire les contenus de la connaissance de l’élève, mais également ses sources. Alors que certaines connaissances sont issues de la formation initiale et de la recherche en sciences de l’éducation, telles les théories d’apprentissage, d’autres sont directement issues de l’expérience (Altet, 2008). Dans cette communication, nous présentons les données qui décrivent comment les enseignants apprennent à connaître leurs élèves. Nous verrons que leurs formations initiales, malgré de nombreuses critiques, restent un élément clé dans l’acquisition des connaissances « théoriques », mais que c’est dans le travail réel qu’ils apprennent à connaître leurs élèves. Ils font des activités, discutent avec eux, les observent, mais vont également consulter leurs collègues lorsqu’ils ont des interrogations. Ils apprennent sur leurs parcours, leurs améliorations, leurs motivations et leurs habiletés. Au final, les enseignants apprennent à connaître leurs élèves par toutes sortes de moyens.

Cette session vise à interpeller les participants s’intéressant au processus de transformation pédagogique en milieu postsecondaire, et plus particulièrement au phénomène d’inclusion. L’étude, qui forme le fondement de cette présentation, examine plus spécifiquement la conception universelle de l’apprentissage (CUA) et son processus de vulgarisation à travers le milieu collégial et universitaire. L’étude en question, financée par une subvention d’engagement partenarial du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), a examiné le trajet pédagogique d’enseignants et chargés de cours postsecondaires ayant eu accès a une formation professionnelle de base sur la CUA, à travers l’Irlande. Ce contexte a été choisi car l’Irlande est au niveau mondial une des seules juridictions dans le cadre de laquelle une formation systématique ait été offerte à un grand nombre d’enseignants (plus de mille). L’approche méthodologique a consisté en une démarche qualitative et phénoménologique auprès de 40 participants. L’étude identifie une gamme de facteurs de résilience, ainsi que de variables ayant un impact négatif sur le cheminement pédagogique avec la CUA. Les résultats de cette étude permettent aux établissements postsecondaires de prévoir et d’amplifier l’impact de leurs efforts de développement en CUA, ceci dans un climat ou diversité, inclusion et équité deviennent des valeurs clés du développement durable.            

Plusieurs études ont récemment démontré que différents neuromythes, c’est-à-dire de fausses conceptions sur le fonctionnement cérébral, sont répandus dans le monde de l’éducation. Ce phénomène, se révélant d’une ampleur considérable, a été étudié dans différents pays et certains facteurs liés à leur émergence ont été soulevés. À notre connaissance, il n’existe jusqu’alors aucune donnée au Québec à ce sujet, d’où la pertinence de s’y attarder. La présente recherche propose donc un nouvel angle à l’étude des neuromythes en éducation par les objectifs suivants : obtenir un portrait de la prévalence des neuromythes chez les enseignants du Québec et préciser les facteurs pouvant être liés à ce phénomène. Cette étude permettra de connaître les conceptions erronées des enseignants et de mettre en lumière des facteurs qui sont peut-être propres à la société québécoise. Plus encore, en précisant les causes possibles des neuromythes, elle permettra de fournir des pistes de solution plus concrètes dans le but de réduire leur présence en éducation. Une prévalence des neuromythes similaire à celle des autres pays se retrouve notamment parmi les résultats anticipés. Un questionnaire en ligne sera administré à 250 enseignants québécois. Ceux-ci seront d’abord exposés à des affirmations concernant le fonctionnement cérébral et devront se prononcer sur la véracité de celles-ci. Ensuite, des questions en lien avec différentes causes possibles des neuromythes leur seront présentées.

Le travail enseignant est à la fois composé d'une dimension organisationnelle, d'une dimension disciplinaire et d'une dimension relationnelle (Tardif et Lessard, 1999) et cette dernière dimension prend souvent beaucoup de place dans le quotidien des enseignants (Barrère, 2002), notamment en début de carrière. Ainsi, les recherches sur l'insertion professionnelle des enseignants québécois et français montrent, qu'à leurs débuts, les enseignants sont souvent confrontés à un sentiment d'incompétence (Mukamurera, Lakhal et Tardif, 2019; Périer, 2014) vis-à-vis des élèves. Nous nous demandons alors : qu'apprennent les enseignants québécois et français de la relation avec les élèves lors de leur insertion professionnelle? Comment l'apprennent-ils? Développent-ils des savoirs et compétences spécifiques à cette relation? Comment font-ils face aux difficultés rencontrées? Nous présenterons dans cette communication une partie des résultats de notre recherche doctorale basés sur des entrevues réalisées avec des enseignants français et des enseignants québécois. Nous tenterons de décrire les expériences formatrices et d'expliciter le rôle des différents acteurs qui permettent aux enseignants d'appréhender la relation avec les élèves quand ils débutent. La comparaison France/Québec, qui sera au cœur de ce travail, permettra de comprendre ce qui éloigne ou rapproche les deux territoires au niveau des conditions d'insertion professionnelle, à partir du vécu subjectif des enseignants. 

Dans une formation à l’enseignement, il existe une distinction entre les savoirs mobilisés dans l’action, et les savoirs formalisés. Ainsi, les modalités de formation devraient favoriser l’articulation entre pratique et théorie, articulant comme objets de formation savoirs à enseigner et savoirs pour enseigner (Hofstetter & Schneuwly, 2009; Clerc, 2012).

Cette communication a pour objectif d’identifier comment les praticiens formateurs évoquent dans leurs échanges avec le stagiaire, leurs conceptions du métier et les effets des pratiques enseignantes sur certains éléments comme la gestion de classe ou les apprentissages des élèves. Ceci afin de comprendre, dans le parcours de formation de l’étudiant, où le praticien formateur guide ce dernier et sur quels types de savoirs porte son discours.

La méthodologie se porte sur une démarche « qualitative » de recherche-formation issue du dispositif lesson study. Ce dernier est transposé au travail d’accompagnement d’un stagiaire, durant le moment de feedback donné par le praticien formateur, à la suite d’une leçon dispensée par l’étudiant. Les récoltes de données se basent sur 4 entretiens entre praticiens formateurs et stagiaire, ainsi que sur 6 rencontres entre praticiens formateurs et formatrice-chercheure de l’institution (HEPL CH). Ces interactions ont été enregistrées et transcrites. Les résultats permettront de comprendre comment améliorer les liens entre les savoirs mobilisés en institution et ceux du terrain.

L’objectivation est un geste professionnel fondamental que tout enseignant met en œuvre quotidiennement. Ce terme renvoie aux interventions par lesquelles l’enseignant cherche à rendre observables la façon dont les élèves construisent l’objet d’apprentissage ou encore la compréhension, le cheminement de pensée, le vécu, les représentations des élèves (Bocquillon, Derobertmasure & Dehon, 2017). Cette communication propose de clarifier ce concept en présentant une typologie élaborée sur la base de la littérature scientifique (c.-à-d. Slavin, 2009 ; Rosenshine, 2012). Ensuite, un outil d’observation innovant, constitué d’une grille d’observation insérée dans un logiciel d’observation permettant de relever en direct dans les salles de classe cinq types d’objectivations mises en œuvre par les enseignants, sera présenté. Cet outil permet également de visionner les résultats de l’observation de manière synchronisée à la vidéo pour mener une rétroaction avec l’enseignant filmé et enrichir l’analyse réflexive de sa pratique. Enfin, les résultats de deux recherches menées en Belgique francophone à l’aide de cet outil, l’une en formation initiale, l’autre en formation continue des enseignants seront présentés. Les résultats indiquent notamment que les enseignants, tant en formation initiale qu’en formation continue, éprouvent des difficultés à vérifier en profondeur la compréhension des élèves. Ces résultats permettent de formuler des pistes pour la formation des enseignants.

La gratitude est souvent définie comme une émotion agréable (Fredrickson, 2004) et parfois comme une attitude (Howells, 2012). Nous proposons qu’elle soit conceptualisée comme une expérience de reconnaissance qui se manifeste de la perception, à l’émotion et jusqu’à l’action. La gratitude est liée au bienêtre des individus (Emmons et McCullough, 2003) et consigner les éléments pour lesquels nous sommes reconnaissants (journal de gratitude) a révélé des bienfaits significatifs sur l’affect positif et la diminution du stress (Krejtz et al., 2016). En éducation, le journal de gratitude a permis d’améliorer la gratitude, la satisfaction de vie, l’affect positif, et diminué les symptômes dépressifs d’enseignants chinois et américains (Chan, 2010, 2011; Tricarico, 2012). Des enseignants australiens ayant exploré la gratitude ont rapporté des bienfaits sur leurs relations, leur enseignement, les comportements d’élèves et le climat de travail (Howells et Cumming, 2012; Howells 2014). À notre connaissance, aucune étude n’aurait proposé de formation sur la gratitude aux enseignants en s’intéressant particulièrement à leur vécu (perceptions). La présente recherche doctorale a pour objectif de comprendre le vécu d’enseignants qui suivent une formation sur la gratitude. Une étude de cas multiple qualitative est envisagée auprès de quatre enseignants volontaires. La communication orale vise à présenter l'essentiel de la problématique, des référents conceptuels et des choix méthodologiques.

La formation des enseignants est un procédé complexe qui doit considérer les savoirs et pratiques professionelles. Diverses stratégies peuvent être adoptées visant à favoriser des avancées dans la professionnalisation de l’enseignement (Tardif, 2013). L’analise des Pratiques (Altet, 2001) correspond aux formes de développement de la pratique, à mesure que les participants sont invités à protagoniser  leurs procédés de formation. Dans ce contexte, l'objectif a été de faire des recherches sur le développement de la pratique professionnelle de professeurs d’Éducation Physique de l’État de São Paulo – Brésil. On a choisi la recherche qualitative avec la participation de six professeurs, impliquant l'observation de cours, des vidéos et la sélection du matériel pour la réalisation de la technique d’autoconfrontation avec chaque participant. Il y a eu la transcription des données et de l’analise avec l'aide du logiciel NVIVO. Entre les résultats, on a observé que les participants mobilisent des actions réflexives au fil des cours. Ils mobilisent aussi un ensemble de savoirs qui altère les dinamiques des situations pédagogiques. Pourtant, le procédé adoté s’est montré significatif comme stratégie de formation liée à la réalité des participants. La stratégie utilisée a valorisé les savoirs de l'action pédagogique, bien comme elle a capté la culture enseignante en action, permettant de registrer quelques éléments du développement d’une épistémologie de la pratique professionnelle.

Les conseillers pédagogiques (CP) œuvrant dans le milieu scolaire ont pour fonction d’offrir de la formation continue et un accompagnement pédagogique aux enseignants des écoles élémentaires et secondaires (Tardif et Lessard, 2004). Reconnus pour leur compétence élevée en ce qui concerne l’enseignement aux enfants et aux adolescents, les CP n’ont généralement aucune expérience dans la formation des adultes lors de leur entrée en fonction. En outre, les conseils et commissions scolaires leur offrent peu d’occasions de se former dans ce domaine bien que leur travail auprès des enseignants comporte de nombreux défis associés à leur statut d’apprenants adultes (Oriane et Draelants, 2010; Tardif et Lessard, 2004). Cette recherche exploratoire vise le développement des connaissances, inexistantes à l’heure actuelle, à propos du processus par lequel des CP parviennent à augmenter et à maintenir leur sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 1977) en tant que formateurs d’adultes; onze CP oeuvrant dans un conseil scolaire francophone de l’Ontario ont participé à une entrevue semi-dirigée afin de témoigner de leur expérience. Les données, analysées à partir de la méthode inductive issue de la théorisation ancrée telle que décrite par Strauss et Corbin (1990), seront communiquées lors de la présentation. Cette étude permettra d’établir des pistes de réflexion quant au développement de recherches subséquentes et à l’élaboration de dispositifs de formation des CP.

Le plurilinguisme défend une interconnexion entre les langues constituant le répertoire langagier de l’apprenant et postule que le développement des connaissances langagières est un processus dynamique et fluide (Piccardo, 2013). Parallèlement, les pratiques pédagogiques en langue seconde sont fréquemment basées sur une politique de séparation des langues, dite monolingue (Wilson et González Davies, 2017). En réponse à ces enjeux, les approches plurilingues visent à former des apprenants capables d’explorer leurs répertoires linguistiques et culturels (Piccardo, 2019). L’adoption de telles approches dépend des croyances des enseignants, cependant, nous ne disposons pas d’informations suffisantes sur les croyances des futurs enseignants francophones de l’anglais langue seconde (ALS) au Québec à ce sujet. Afin de pallier ce manque, nous avons mené une étude descriptive exploratoire, à travers un questionnaire en ligne, visant à décrire les croyances des futurs enseignants de l’ALS au Québec (N=52) envers la pertinence et la faisabilité de l’adoption des approches plurilingues, et les facteurs qui influencent ces croyances. Les résultats suggèrent que les participants sont réticents envers l’adoption d’une approche plurilingue, même s’ils entretiennent des croyances positives envers certains aspects sous-jacents du plurilinguisme. Il semblerait aussi que les futurs enseignants sont fortement encouragés, durant la formation initiale, à adopter une politique monolingue.

Dans le cadre d’une étude portant sur l’Éducation morale en Éducation physique et sportive, cinq enseignants en éducation physique furent accompagnés dans la planification et l’implantation d’activités visant le développement moral des élèves par l’apprentissage d’un meilleur esprit sportif. Reposant sur un devis de recherche-action (Dolbec & Clément, 2004), l’étude comprenait des phases de planification de l’action, d’action, d’observation pendant l’action et de réflexions sur l’action. Au cours de la phase de planification, le formateur chercheur a conduit une démarche d’accompagnement professionnel visant à faire réfléchir les participants sur leur conception de l’esprit sportif. En guise de point de départ à cette démarche d’accompagnement, le formateur-chercheur a demandé aux participants de recueillir auprès de leurs élèves des histoires portant sur le thème de l'esprit sportif. Le formateur-chercheur a analysé ces histoires pour ensuite présenter aux participants quelques considérations pédagogiques susceptibles d’enrichir leur réflexion. Dans le cadre de la communication proposée, le conférencier exposera la méthodologie utilisée pour recueillir et analyser les histoires des élèves. Il présentera les considérations pédagogiques qui ont été rapportées aux participants à la lumière de ses analyses et, ce faisant, mettra en
évidence quelques aspects à considérer pour faire de l’esprit sportif un puissant levier éducatif.