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Alors que la didactique de l’oral a longtemps été considérée comme le parent pauvre de l’enseignement du français (Dumais, 2014), l’émergence d’un important courant de recherche dans le domaine a grandement fait progresser la connaissance scientifique (Dumais, Bergeron, Pellerin et Lavoie, 2017). Plusieurs chercheurs ont notamment illustré les bénéfices de l’oral réflexif sur le développement intellectuel et langagier des élèves (Plessis-Bélair, 2010), d’où notre intérêt à présenter une synthèse critique théorique sur ce sujet. Pour ce faire, nous définirons d'abord ce qu’est l’oral réflexif en évoquant son caractère transdisciplinaire, interactionnel et abstractif (Chemla et Dreyfus, 2002; Jaubert et Rebière, 2002; Plessis-Bélair, 2018). Nous analyserons ensuite sa pertinence pour favoriser le développement de la pensée réflexive, axé sur la prise de parole de manière organisée et étayée (Chabanne et Bucheton, 2002), dans le cadre même des activités d’apprentissage proposées en salle de classe, et ce, tant dans le contexte du cours de français que dans diverses matières (Hébert et Lafontaine, 2014 ; Bergeron, Tamsé et Lachance, 2017). Conséquemment, les facteurs de réussite de l’oral réflexif seront discutés, notamment par l’examen des critères qui permettent d’affirmer qu’une discussion entre élèves constitue de l’oral réflexif et de juger de sa qualité. En somme, nous proposons un regard critique sur l’utilisation de cet oral dans une diversité de contextes pédagogiques.

Depuis plus de deux décennies, le Cameroun, à l’instar d’autres pays africains subsahariens en crise, vit des réformes au niveau de son enseignement de base. La crise économique du milieu des années 1980 qui a entraîné des réformes économiques de type libéral a beaucoup influencé l’éducation de base. Les sommets mondiaux d’éducation de Jomtien 1991 et de Dakar 2000 ont relevé que les pays les plus pauvres étaient aussi des pays sous-scolarisés. L’orientation proposée aux pays pauvres par les organisations internationales (Unesco, Banque Mondiale, FMI) d’étendre l’enseignement de base à l’ensemble de la population tout en ciblant les couches les plus démunies comme solution de sortie de crise sans tenir compte des orientations de l’éducation au niveau national, ni même des représentations des acteurs de terrain (enseignants, élèves et parents). À partir des données produites au moyen d’une recherche de type ethnographique entre septembre et décembre 2009 à Yaoundé (Cameroun), nous allons illustrer à l’échelle d’une école comment l’orientation éducative internationale est traversée par un déni de reconnaissance des acteurs de base par les autorités immédiatement hiérarchiques et aboutit à des dilemmes au niveau pratique.

L’analyse parallèle (AP; Horn, 1965) est l’une des meilleures procédures afin d’identifier le nombre de composantes à retenir dans une analyse en composante principale (ACP). Elle repose sur une simulation d’échantillonnage répété de valeurs propres lorsqu’il n’y a aucune corrélation entre les variables. Glorfeld (1995) et d’autres ont suggéré de préférer le 95e percentile plutôt que la moyenne des valeurs propres. Cette technique est devenue pratique courante, car divers auteurs réitèrent fréquemment que l’AP sur extrait des composantes. L’objectif de la présente étude est d’illustrer en quoi la conception de Glorfeld est erronée. En fait, la seule condition pour laquelle l’AP peut sur-extraire est lorsqu’il y a présence de variable orpheline, des variables ne recevant d’information d’aucun facteur, mais contribuant au bruit dans la matrice de corrélation. Ces variables sont faciles à identifier et leur présence n’est jamais justifiée dans une ACP. En leur absence, l’AP devrait plutôt avoir tendance à sous-estimer le nombre de composantes. Des simulations d’AP basées sur des matrices de corrélations de Beauducel (2001) et Peres-Neto et al. (2005) sont utilisés afin de montrer que la proposition de Glorfeld ne tient pas la route. Les résultats confirment que l’AP a plutôt tendance à sous-extraire, particulièrement lorsque certaines composantes ont des valeurs propres modestes. L’inspection des communalités pour identifier et exclure les variables orphelines est recommandée.

Parmi les courants de réforme des systèmes éducatifs francophones- dont la Belgique et le Québec-, l’intensification du travail collaboratif entre enseignants représente un enjeu important d’amélioration des pratiques. Les récentes recommandations en la matière prennent des accents particuliers : s’inscrivent dans un cadre de régulation par les résultats plus strict (Maroy, 2013), sont étroitement articulées à d’autres politiques et font l’objet d’un formatage technique (outils, conseil, etc.). Dans ce contexte, nos travaux de recherche se centrent sur l’appropriation des pratiques collaboratives et sur les facteurs qui influencent leur adoption par les acteurs scolaires locaux, enseignants et directions (Letor, 2015), et pour cette communication, sur les processus de légitimation en jeu. Parmi les formes de légitimité, il semble que les acteurs scolaires sont davantage sensibles à celles qui relèvent du sens pratique et moral que celles d’ordre cognitif ou légal (Draelants, 2009). Nous postulons une cinquième source de légitimité, affective, fondée sur la valence émotionnelle et la résonance identitaire. Celle-ci se révèle à l’analyse d’entretiens semi-directifs auprès d’enseignants parties prenantes à l’élaboration collective de plans de pilotage dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence (Belgique francophone). Elle enrichit la compréhension de la tension entre les attentes des acteurs locaux et des dirigeants ainsi que l’ambivalence des directions.

Les auteurs du Programme de Formation de l’École Québécoise (PFEQ, 2001) mentionnent que l’interdisciplinarité est une des orientations prioritaires. En fait, aborder une situation sous différents angles augmente les chances de rejoindre chaque
apprenant. Par ailleurs, les visées pédagogiques du Ministère de l’Éducation (MELS, 2008) soulignent qu’il est impératif d’œuvrer à l’éducation citoyenne, notamment dans le domaine « science et technologie ». Dans le cadre de notre recherche, ces orientations ont permis de développer une formation continue, dans un contexte interdisciplinaire, mettant de l’avant les principes de l’éducation relative à l’environnement (ERE) et s’adressant tant aux enseignants du primaire que du secondaire. Sachant que l’enseignement des sciences se veut davantage objectif et pragmatique, l’ERE devient un vecteur pertinent puisqu’il favorise un enseignement interdisciplinaire trop souvent absent en classe de science (Forissier, 2003; Sadler et Fowler, 2006). Les enseignants participant ont travaillé de pair avec l’équipe de recherche, en communauté de pratique, pour développer des situations d’apprentissage et d’évaluation (SAE) interdisciplinaires dans un contexte d’ERE. De ce travail d’échange émergea un outil de formation ayant pour objectif d’accompagner les enseignants dans le développement de stratégies pédagogiques et de matériel didactique. Enfin, cette communication se centrera sur la présentation de l’outil et des
étapes de sa conception.



À chaque nouvelle avancée technologique, sa promesse au monde de l’éducation : radio, télévision, ordinateur, Internet, tableau numérique interactif, cours en ligne ouverts et massifs, applications mobiles, chatbots, etc. (Chi, 2018). Si les institutions éducatives ont plutôt résisté à l’arrivée de ces technologies dans les écoles (Cope et Ward, 2002), leur présence grandissante dans le quotidien et l’avenir de leurs élèves (Prensky, 2001), ainsi qu’une communauté croissante d’enseignants expérimentateurs (Duran, Runvand et Fossum, 2009), nécessitent la construction de connaissances scientifiques et de cadres évaluatifs pour mesurer leur impact sur les différents éléments contribuant à la réussite éducative des élèves.

Or, c’est la communauté de chercheurs en sciences informatiques, davantage que celle des sciences de l’éducation qui mène ces évaluations (Gomez et Pather, 2017). S’il y aurait tout lieu de se réjouir d’une opportunité riche d’interdisciplinarité, l’analyse systématique que nous avons menée sur 84 articles qui évaluaient les impacts des technologies de l’Intelligence Artificielle en éducation (Benteux et Chichekian, 2020) révèle au contraire des fossés méthodologiques entre ces deux univers disciplinaires. Nos travaux nous ont ainsi permis d’identifier les éléments sur lesquels pourraient reposer un cadre évaluatif valide à la fois pour les sciences de l’éducation et pour les sciences informatiques.  

La structure familiale peut influencer l’expérience de collaboration des parents avec l’école (Michaud et Stelmach, 2019). D’ailleurs, les familles homoparentales sont de plus en plus nombreuses au Québec (ministère de la Famille, 2020). À notre connaissance, aucune étude à ce jour n’avait été réalisée au Québec afin de connaître l’expérience de collaboration école-famille (CÉF) de parents LGBTQI+. Par conséquent, l’objectif de cette étude exploratoire était d’identifier les difficultés rencontrées par des parents LGBTQI+ pouvant nuire à la collaboration avec l’école préscolaire primaire que fréquente leur enfant. Pour ce faire, un sondage a été effectué auprès de dix parents LGBTQI+ et un entretien semi-structuré a été réalisé auprès de six d’entre eux. Une analyse qualitative révèle que l’école québécoise valorise implicitement l’hétéronormativité contribuant du coup à invisibiliser ou à stigmatiser les familles de la diversité sexuelle et de genre. Un tel contexte peut nuire à la CÉF et être une source potentielle de conflits entre les valeurs véhiculées à l’école et celles valorisées à la maison. Il est donc possible d’avancer que le personnel scolaire gagnerait à recevoir de la formation sur le thème de la diversité sexuelle et de genre et à développer une connaissance plus pointue des diverses structures familiales.

Dans le cadre de la formation à distance, la responsabilité du personnel enseignant en matière d’évaluation est importante. Si les préoccupations au sujet de l’évaluation sont présentes dans toutes les phases de l’enseignement (Scallon, 2004) et que les écrits documentent bien les exigences de l’évaluation en contexte de formation traditionnelle (Tardif, 2006), le cas de la formation à distance doit être examiné particulièrement. D’autant plus qu’au Canada et au Québec, c’est un dispositif de formation qui est en  pleine expansion (Audet, 2011), mais qui révèle plusieurs défis connus (Papi, 2014). Nous nous intéressons donc ici, aux préoccupations éthiques du personnel enseignant par rapport à l’évaluation des apprentissages en formation à distance. Afin de faire un état des connaissances disponibles sur le sujet, une recension des écrits suivant la démarche de Mertens (2010) a été réalisée. Avec les mots clés en français et en anglais : dilemmes éthiques, pratiques évaluatives, évaluation, formation à distance, enseignement supérieur, éthique, morale, jugement, plusieurs banques de données ont été interrogées : Google, Outil découverte, Cairn, Francis, Eric, Proquest, Repère, Crésus. Sur 80 publications répertoriées, 30 ont été retenues pour être analysées selon la technique d’analyse thématique de Paillé et Muchielli (2013). Les résultats portent sur les questions d’éthique en évaluation, l’éthique en formation à distance et l’éthique en évaluation en formation à distance.

Le programme d’histoire occupe une place centrale dans la formation initiale des maîtres. Le nouveau programme d’histoire pour la 3e et 4e secondaire, qui sera implémenté à partir de septembre 2016, a comme principal changement la disparition de la compétence disciplinaire 3, «Consolider l’exercice de sa citoyenneté à l’aide de l’histoire» (Stan, 2015). De ce fait, plusieurs didacticiens ont dénoncé l’intention de ne plus éduquer à la citoyenneté, qui était une des finalités du programme d’histoire de 2006 (Éthier et Lefrançois, 2015).

Nous avons analysé le récit historique du nouveau programme qui accompagne chaque réalité sociale à l’étude et démontré qu’on éduque toujours à la citoyenneté, même s’il ne s’agit plus d’un citoyen réflexif, mais d’un modèle identitaire proposé, le «bon Québécois». Plus précisément, nous avons inventorié le panthéon de héros nationaux inclus dans le programme et dégagé, en utilisant une grille d’analyse (Stan, 2011), les caractéristiques et les valeurs incarnés par ces héros.

Faire ressortir les types des personnages et les entités politiques qui ont un pouvoir d’agentivité (Barton, 2012) et qui font l’histoire permet de contribuer à une meilleure compréhension de l’esprit du nouveau programme d’histoire et de ses visées citoyennes.



Contexte - Au Québec, l’éducation à la santé (ÉS) est intégrée au programme d’éducation physique et à la santé (ÉPS). Cette inclusion de l’ÉS en ÉPS est toutefois complexe puisque les enseignants d’ÉPS doivent utiliser des référents théoriques qui leur semblent en opposition avec leurs représentations de l’éducation physique (Turcotte, 2010). Le développement de stratégies de formation initiale est donc nécessaire afin de changer ces représentations et ainsi adapter les pratiques préconisées en ÉS (Perez-Roux, 2011). Cette communication présente l’analyse des représentations de l’ÉS d’étudiants en ÉPS impliqués dans une stratégie de formation initiale en ÉS développée à l’Université de Sherbrooke.

Méthodologie - Cette recherche qualitative de cas multiples (Yin, 2014) a été réalisée auprès de sept étudiants d’ÉPS de 3e année. Les données de l’étude ont été recueillies par l’entremise d’entretiens semi-dirigés.

Résultats - Les résultats indiquent que les étudiants accordent une importance particulière à l’ÉS dans leur vision de l’ÉPS. Cependant, leurs représentations de ce volet d’enseignement diffèrent des pratiques prônées dans leur formation initiale.

Contribution de la communication - Les travaux sur la formation initiale en ÉS des futurs enseignants d’ÉPS étant peu nombreux (Paakkari, Tynjälä, et Kannas, 2010), cette communication permettra d’offrir de nouvelles pistes de réflexion afin d’améliorer les unités de formation initiale spécifiques à ce volet d’enseignement.

En Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B), comme dans d’autres systèmes éducatifs, la formation initiale des enseignants comporte des stages d’observation participante (FW-B, 2001) qui permettent notamment d’établir des liens avec la théorie enseignée dans les institutions de formation (Hennissen et al., 2017). À la fin des stages d’observation, les futurs enseignants sont généralement amenés à rédiger un rapport écrit synthétisant les observations qu’ils ont réalisées. Face au manque de connaissances relatives au contenu des rapports d’observation, l’étude porte sur l’analyse des pratiques professionnelles de gestion des apprentissages et de gestion de classe reprises dans ces derniers. Pour ce faire, une analyse textuelle outillée des rapports d’observation rédigés en 2022-2023 par 16 futurs enseignants se destinant à enseigner dans le secondaire supérieur a été réalisée à l’aide d’une grille d’analyse de contenu conçue de manière itérative (Mukamurera et al., 2006). Les résultats obtenus permettent d’identifier les pratiques professionnelles que les stagiaires rapportent de leurs stages d’observation participante et si ceux-ci sont davantage liés à la gestion de classe ou à la gestion des apprentissages. Les résultats apportent des pistes permettant d’informer les formateurs à propos des pratiques professionnelles que relatent les futurs enseignants afin d’éventuellement outiller ces derniers pour guider leur attention sur des pratiques professionnelles peu mentionnées.

De façon spécifique, lors de ma communication, je présenterai des résultats de l’enquête par questionnaire menée auprès d’étudiants du baccalauréat en enseignement au secondaire (BES) de l’Université de Sherbrooke (UdeS). Je montrerai comment se transforme le rapport à l’écrit (RÉ) (Barré-De Miniac, 2000; Chartrand et Blaser, 2008) des étudiants au cours de leur formation.

De façon générale, la communication exposera les premiers résultats d’une recherche portant sur le RÉ d’étudiants du BES et du baccalauréat en enseignement professionnel (BEP) de l’UdeS (Recherche FQRSC). L’écrit permet de mettre la pensée à distance pour mieux l’examiner, l’élaborer, la critiquer (Goody, 1979), favorisant ainsi l’appropriation de la connaissance et la construction des savoirs (Barré-De Miniac et Reuter, 2006; Chabanne et Bucheton, 2002; Schneuwly, 1995, 2008). À côté de ses fonctions communicatives ou expressives, l’écrit joue donc un rôle déterminant dans les apprentissages scolaires. On peut se demander toutefois comment les étudiants conçoivent le rôle de l’écrit dans leur propre développement professionnel et dans la scolarité de leurs futurs élèves. Pour répondre à cette question, l’équipe mène une recherche qualitative et quantitative visant à analyser le RÉ des étudiants du BES et du BEP dans ses dimensions affective, axiologique, conceptuelle et praxéologique.

Sachant que la nature des interactions professionnelles joue un rôle névralgique sur le bien-être psychologique au travail, nous cherchons à comprendre en quoi ce dernier est stimulé par les réflexions des enseignants sur deux aspects de leur pratique professionnelle : les relations pédagogiques avec les élèves et celles de travail avec les collègues.

Notre objectif est d’explorer les interactions potentielles entre les réflexions que les enseignants mènent sur la pratique et leur bien-être psychologique au travail. Pour ce faire, nous avons analysé les interactions entre les contenus des réflexions des enseignants du secondaire en lien avec leur pratique professionnelle, captées lors de notre recherche doctorale, et les composantes du modèle conceptuel du bien-être psychologique au travail, telles qu’issues de la recherche de Dagenais-Desmarais (2010).

À la suite de cette analyse, il nous semble pertinent d’affirmer que des interactions pourraient apparaitre (figure 1) entre les niveaux de réflexion proposés par Korthagen et Vasalos (2005), et les composantes du modèle conceptuel de bien-être psychologique au travail de Dagenais-Desmarais (2010). En outre, la même analyse permettrait l’ajout d’une nouvelle approche du modèle de Korthagen et Vasalos (2005) : en plus de révéler des contenus de réflexions sur les pratiques enseignantes, il fait ressortir des interactions entre les réflexions sur les pratiques des enseignants et leur bien-être psychologique au travail.

Considérant que le développement professionnel, vu comme une transformation des compétences et des composantes identitaires mobilisables dans une situation professionnelle (Paquay, Van Nieuwenhoven et Wouters, 2010), se réalise dans la réflexion sur l’action plutôt que durant l’activité elle-même (Pastré, 2011), il nous paraît essentiel d’offrir des espaces de ce type aux enseignants universitaires. C’est ce qui est proposé dans le cadre du cours Évaluer en situation authentique, offert dans le Microprogramme de 3e cycle en pédagogie de l’enseignement supérieur. Afin de comprendre les retombées d’un tel cours sur la culture et les pratiques évaluatives des participants (professeurs et chargés de cours universitaires), nous avons utilisé deux outils : un questionnaire portant sur les croyances et une entrevue afin d’expliciter les pratiques évaluatives et l’évolution de celle-ci. L’utilisation de ces outils est complémentaire dans la mesure où ils permettent d’identifier l’évolution du paradigme d’évaluation dans lequel s’inscrivent les participants entre le « avant le cours » (avec le questionnaire) et le « après le cours » (avec l’entrevue). Pour effectuer l’analyse des retombées, une grille d’analyse a été développée à partir des modèles en évaluation (Vial, 2012). Cela nous a permis de constater le développement professionnel des participants et donc l’intérêt de ce type de formation pour les enseignants universitaires afin d’améliorer leurs pratiques évaluatives.



Parmi le nouveau personnel enseignant des écoles québécoises, on trouve de plus en plus d’enseignants de migration récente. En effet, plus de 350 autorisations d’enseigner sont décernées chaque année aux enseignants immigrants formés à l’étranger (Morissette, Charara et Boily, 2015). Ces enseignants intègrent à la fois un nouveau système d’enseignement et un nouvel environnement scolaire. Cela peut comporter d’énormes défis puisque le rôle de l’enseignant, les modèles pédagogiques et les connaissances professionnelles requises diffèrent selon les cultures et les systèmes éducatifs (Duchesne, 2010). À cela s’ajoute que leur intégration se fait dans un contexte de précarisation et de complexification du travail enseignant (Mukamurera et Balleux, 2013). Une étude qualitative menée au moyen d’entrevues semi-dirigées auprès de 13 enseignants immigrants des régions de Montréal et Sherbrooke nous permet d’appréhender leur vécu aux différentes phases de leur adaptation au rôle professionnel. Les résultats montrent qu’ils vivent une période de déstabilisation, de perte de repères, de remises en question et de réapprentissages. Avec le temps, leurs conceptions de l’éducation et leurs représentations du travail enseignant se modifient, ils parviennent à adapter leurs pratiques pédagogiques et à être à l’aise dans le nouveau contexte scolaire. Les qualités personnelles, le soutien de l’équipe-école ainsi qu’une formation complémentaire en pédagogie constituent des facteurs favorables.

La réussite en lecture est associée à plusieurs éléments (CCA, 2008), dont la réussite dans les toutes disciplines, l’obtention d’un diplôme d’études secondaires, la sécurité financière et la probabilité d'obtenir un emploi. Afin de contribuer à celle-ci, l’enseignement explicite de stratégies de lecture et leur intégration dans toutes les matières se sont révélés bénéfiques par la recherche (Hilden et Pressley, 2007). C’est pourquoi le projet Lire et mieux comprendre au secondaire, une recherche-action-formation menée dans la région métropolitaine pendant trois ans auprès de 981 élèves du secondaire (12-17 ans) et de leurs enseignants (n = 35) a été implanté. Dans le cadre de ce projet, les enseignants de toutes disciplines confondues étaient  formés et invités à intégrer les stratégies de lecture à leur enseignement afin d’aider les élèves à mieux comprendre les textes qui leur étaient présentés. Cette communication vise dans un premier temps à présenter le point de vue des enseignants ayant participé au projet en général. Ces données ont été recueillies au moyen de trois instruments: 1) l’administration de questionnaires mensuels, 2) la complétion d’un sondage annuel et 3) la réalisation d’entretiens. Dans un deuxième temps, l’expérience vécue par des enseignants exemplaires sera présentée plus en détails. Enfin, les limites de l’étude seront exposées et des perspectives pour l’intégration des stratégies de lecture dans toutes les matières seront proposées.

L’une des problématiques les plus récurrentes dans ce champ de la didactique des langues a été de savoir comment intégrer des contenus culturels dans l’enseignement des langues étrangères (LÉ). En effet, plusieurs études ont mis en lumière que les représentations de la culture des professeurs de LÉ exercent une certaine influence dans leur enseignement, ainsi que dans leur rôle de passeur culturel. Conséquemment, nous avons formulé les questions suivantes : quelles sont les représentations sociales des professeurs d’espagnol langue étrangère (ELÉ) de la culture et de l’enseignement de celle-ci? Quelles sont les représentations sociales du passeur culturel adoptées par les professeurs d’ELÉ? Notre étude s'inscrit dans le paradigme d'une recherche qualitative interprétative. Pour répondre à nos questions de recherche, 35 professeurs et chargés de cours d’ELÉ ont participé à cette étude par voie de questionnaire en ligne. De ce lot, 8 professeurs et chargés de cours d’ELÉ ont ensuite participé à un entretien individuel. Nous avons pu dégager trois profils des professeurs dont le professeur traditionnel (PT), le professeur institutionnel (PI) et le professeur critique engagé socialement (PCES). À partir de ces trois profils, nous avons identifié des pistes de réflexion et d'action qui vont enrichir la pratique enseignante et des études ultérieures. 

En revisitant dans l’après-coup mon parcours de réalisation d’une thèse en sciences de l’éducation, je souhaite identifier les effets de transmission dans l’accompagnement qui m’a été donné. Au-delà d’une transmission intellectuelle de savoirs théoriques et méthodologiques, il s’est agi d’une « transmission subjective du geste » me permettant  de soutenir une posture de chercheur congruente avec l’approche clinique.Quelles ont été les conditions favorables pour une telle transmission ?Quels processus ont été à l’œuvre pour préserver ma propre créativité ? Quels sont les effets de cette transmission sur ma position actuelle d’enseignant-chercheur clinicien ? Pour étayer mes hypothèses, je m’appuierai sur le récit de cet accompagnement à partir des extraits du journal de bord que j’ai tenu pendant les cinq années de mon inscription comme doctorant, journal qui contient en particulier les notes que j’ai prises après les rencontres groupales avec mes collègues doctorants (de l’époque) à raison de 5 journées par an entre 2006 et 2009 et suite aux entretiens individuels autour de mes écrits à raison de 9 entretiens annuels en moyenne plus particulièrement entre 2009 et 2011 avec la directrice de thèse. Je conclurai en montrant que cette transmission m’autorise à mon tour aujourd’hui à accompagner des mémoires de recherche d’étudiants, en essayant de créer un espace de travail contenant à l’image de celui qui m’a permis de mener à bien mes propres productions scientifiques.

À en juger par l’état de l’environnement global éco-socio-bio-physique actuel, le développement chez les citoyens de savoirs agir spécifiques devient une nécessité, voire une urgence (GIEC, 2018; Pruneau, Kerry et Langis, 2017). Des efforts sont déployés depuis plusieurs années afin d’intégrer en milieu scolaire une éducation citoyenne pour un avenir viable (EAV), mais il appert qu’une action mieux concertée et plus soutenue dès les plus jeunes âges serait souhaitable (Tomashow, 1995). Les cadres didactiques et pédagogiques de l’EAV sont en train d’être développés mais demeurent à intégrer dans la formation initiale à l’enseignement (ESE-TE, 2018). Cette communication présentera les caractéristiques d’un dispositif favorisant l’intégration de l’EAV à la composante pratique de la formation initiale à l’enseignement à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire. Issus d’une recherche collaborative menée auprès de 17 participants jouant des rôles significatifs en formation initiale des maîtres qui se sont impliqués dans une démarche incluant  des entretiens semi-dirigés, de groupe et individuels ainsi qu’un forum de coélaboration de connaissances en ligne, les résultats de cette recherche décrivent les principales caractéristiques que devrait comporter un écodispositif d’intégration de l’EAV dans la composante pratique de la formation à l’enseignement.   

Comme tout débutant qui s’initie à l’exercice d’une nouvelle profession, le jeune enseignant doit s’approprier une culture avec laquelle il n’est pas aussi familier que l’on pourrait le croire. En même temps, il entre dans un processus d’adaptation déclenché par une situation nouvelle: le terrain (Martineau et Vallerand, 2005). Au début de son entrée en exercice, il se rassure en s’appuyant sur la formation qu’il a suivie, mais il se laisse toutefois déstabiliser graduellement par une réalité très complexe et par l’inopérabilité des approches qu’il s’est approprié (Lantheaume et Hélou, 2008). Afin de mieux préparer ces futurs enseignants à leur entrée dans cette nouvelle réalité, une forme d’atelier d’intégration a été pensée et mise en œuvre: le tutorat accéléré. Dans le but de répondre de manière spécifique à leurs besoins, une modalité de formation a été pensée et expérimentée dans différents contextes de formation. Les fondements conceptuels seront présentés: créer un espace d’échanges de savoirs et de pratiques, et ce, entre des personnes novices et des personnes plus expérimentées ou expertes dans leur domaine. Le tutorat accéléré est une modalité pragmatique de formation d’adaptation aux nouveaux contextes répondant de manière ciblée à la situation des futurs enseignants et des enseignants néophytes. Les bénéfices potentiels et les limites de cette approche seront mis en exergue afin de mieux situer les prospectives de formation.



Au Brésil, les nouvelles politiques de l'induction à l'enseignement propose des projets d'initiation à l'enseignement au cours des deux premières années de formation initiale d'enseignant (FIE) et de résidence pédagogique (RP) dans les deux dernières années à la place du stage supervisé (SS). Cet travail analysait le développement des relations  publiques à la FIE en éducation physique à Rio Claro - São Paulo - Brésil. Nous avons opté pour la recherche exploratoire, en utilisant comme techniques de sources documentaires (liste de contrôle; portfolio pédagogique; cas pédagogique); entretien et analyse de contenu. Trois écoles ont participé à l’étude; trois professeurs associés; 20 étudiants de premier cycle; le coordinateur du projet et un évaluateur externe. Dans ce projet, les étudiants et les enseignants ont reçu des bourses d'études de 18 mois. Les résultats ont été organisés sous forme d’axes avec leurs catégories : 1. réception et supervision : l'accueil des étudiants et des écoles et l’accompagnement des des enseignants associés - l'engagement ; 2. l'apprentissage d'enseignement: observation des enseignants et socialisation professionnelle ; 3. professionnalisme de l'enseignement: la mobilisation des connaissances et des compétences dans le portefeuille pédagogique et les cas d'enseignement ; et 4. évaluation externe: elle a souligné l'immersion des élèves à l'école et la nécessité d'explorer plus avant l'identité de l'éducation physique dans l'éducation préscolaire.

   

La présente communication expose des résultats d’une recherche postdoctorale dans le domaine de l’évaluation des apprentissages, axée sur la pratique enseignante, dans le cadre du programme d’éthique et culture religieuse (ECR). Ce programme, introduit dans le PFEQ en 2008, est différent des programmes d’enseignement moral et religieux qu’il remplace au point où la très grande majorité des enseignants qui en ont la responsabilité ne peuvent s'appuyer sur aucune pratique d'expérience. Les enseignants se retrouvent aujourd'hui avec un nouveau programmeà comprendre et la responsabilité d'effectuer des évaluations les plus justes possiblesdans une approche axée sur le développement de compétences. En ce sens, la recherche que nous avons menée auprès d’enseignants du secondaire en ECR avait trois objectifs : (1) Déterminer les pratiques d'évaluation déclarées des enseignants d'ECR au secondaire, tant sur les objets que sur les méthodes; (2) Comparer les pratiques déclarées avec les pratiques attendues du MELS en ECR; (3) Faire ressortir les similitudes, les divergences et les points d'ancrage entre les pratiques déclarées et attendues. Un questionnaire en ligne a permis de recueillir des données d’enseignants avec des expériences professionnelles très variées. Nous nous intéresserons par ailleurs à l’autoévaluation et la coévaluation que ces enseignants utilisent (ou pas) dans leurs classes, de même que la formation continue reçue (ou pas) par ces derniers.

Donner la parole à des stagiaires, pour comprendre le sens accordé à leur expérience, a orienté nos choix vers une méthodologie de recherche axée sur l’approche narrative. Notre intérêt à comprendre les expériences liées à la construction de l’identité professionnelle en enseignement a guidé notre collecte de données en trois temps (au début, pendant et après le stage de quatre mois).

L’élaboration de récits validés et une analyse phénoménologique et structurale des données sont à la source des résultats présentés. Ces derniers permettent d’illustrer les représentations de soi avec lesquelles le stage s’est amorcé et de comprendre comment d’autres composantes orientent la construction identitaire professionnelle de ces enseignantes et enseignants en devenir. Des rapprochements entre des concepts initialement liés à l’identité personnelle (Kaufmann, 2004) et notre compréhension du phénomène de la construction identitaire professionnelle seront abordés.

L’identité professionnelle est un construit subjectif pour lequel il est impossible d’ignorer les réalités concrètes; étant donné qu’en stage, les transactions entre d’où l’on vient et ce que l’on aspire à devenir se mènent sous le regard d’une personne ayant le pouvoir d’infirmer ou de confirmer l’accès à la certification et au titre professionnel convoités (Kenny, 2014). 

Notre recherche s’inscrit dans le champ de la didactique du français langue étrangère (FLE) et dans le sillon des recherches sur l’interculturel et l’agir enseignant. Elle s’attache précisément à comprendre le phénomène des conflits interculturels et la gestion de ces conflits par les enseignants de FLE. Au sein de la classe de langue, l’enseignant est exposé à une réalité conflictuelle qui nécessite un certain agir éthique guidé par des valeurs interculturelles. Quelles sont les représentations des enseignants sur l’interculturel et les conflits interculturels? Comment gèrent-ils le conflit interculturel et quelles sont les valeurs qui guident leurs actions ? Notre recherche propose une approche qui met au premier plan le discours de dix enseignants de FLE exerçant à l’Institut français d’Égypte. Pour ce faire nous avons construit un dispositif de recherche qui propose aux enseignants un espace discursif où ils peuvent s’exprimer sur les conflits interculturels et leur agir enseignant. Ce dispositif se base principalement sur deux outils de recherche : les entretiens semi-directifs et les réunions d’étude de cas de conflit interculturel. Ces outils permettent aux enseignants de parler de leurs expériences, mais les engagent également dans une activité réflexive sur leur propre agir. L’étude des données a permis de découvrir, dans le discours des enseignants, la façon dont ils se situent par rapport aux conflits interculturels et leur agir face à ces situations. 

Dans cette communication, je présenterai des résultats d’une enquête par questionnaire menée auprès des étudiants du baccalauréat en enseignement au secondaire (BES) de l’Université de Sherbrooke (UdeS). J’exposerai principalement le portrait des représentations sociales de l’écrit de ces enseignants en formation.

De façon générale, la communication exposera les premiers résultats d’une recherche portant sur le rapport à l’écrit (Barré-De Miniac, 2000; Chartrand et Blaser, 2008) d’étudiants du BES et du baccalauréat en enseignement professionnel (BEP) de l’UdeS (Recherche FQRSC). L’écrit permet de mettre la pensée à distance pour mieux l’examiner, l’élaborer, la critiquer (Goody, 1979), favorisant ainsi l’appropriation de la connaissance et la construction des savoirs (Barré-De Miniac et Reuter, 2006; Chabanne et Bucheton, 2002; Schneuwly, 1995, 2008). À côté de ses fonctions communicatives ou expressives, l’écrit joue donc un rôle déterminant dans les apprentissages scolaires, quels que soient le niveau d’enseignement et la matière ou le métier étudiés. On peut se demander toutefois comment les étudiants conçoivent le rôle de l’écrit dans leur propre développement professionnel et dans la scolarité de leurs futurs élèves? Pour répondre à ces questions, nous menons une recherche qualitative et quantitative visant à analyser le rapport à l’écrit des étudiants du BES et du BEP dans ses dimensions affective, axiologique, conceptuelle et praxéologique.