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Si historiquement, l’école semble être fondée selon une volonté de « mise à distance » des familles populaires (Payet, 1998 ; Delay, 2011), la relation entre ces deux instances de socialisation a, depuis, été redéfinie et se construit désormais à travers une logique institutionnelle de partenariat, impulsée en Suisse (et en Europe) depuis 1980 par de nouvelles politiques sociales et éducatives (Ion, 1990).

Privilégiant une approche ethnographique (observations in situ, entretiens qualitatifs semi-directifs et analyse documentaire), cette recherche en cours réinterroge la dialectique école-familles de milieux populaires et immigrés dans un contexte de mise en place de dispositifs territorialisés (i.e partenariat, implication, proximité). En particulier, et à partir de premiers résulats, cette contribution cherche à rendre compte, d’une part, comment les normes éducatives sont produites, mobilisées, imposées ou négociées par les acteurs scolaires (enseignants, directrice, éducateur) et les familles lors des premiers contacts avec une école en Réseau d’Education Prioritaire (REP) d’un quartier popuaire genevois. D’autre part, s’agissant de normes sociales en vigueur activées dans l’interraction école-familles, quelles sont les formes ordinaires de stigmatisation en œuvre. Nous formulons l’hypothèse que le principe du partenariat, ou encore de « proximité » (Payet, 1998), se construit de manière partielle et parfois contradictoire de part et d’autre.

Les problèmes de santé mentale au travail du personnel scolaire constituent une préoccupation sociale grandissante. Si la situation des enseignants est bien documentée, celle des professionnels «non-enseignants» (p.ex., conseillers d’orientation, psychoéducateurs, etc.) est peu connue. Or, ces derniers occupent une place de plus en plus importante au sein de l’organisation du travail scolaire au Québec, notamment depuis la mise en œuvre du Renouveau pédagogique. Une recherche doctorale s’est intéressée à comprendre la souffrance au travail des conseillers d’orientation (c.o.) en milieu scolaire, en portant un regard particulier sur les tensions vécues sur le plan de l’identité professionnelle. Cette communication présentera des résultats de cette recherche qualitative menée auprès de deux groupes de dix c.o. œuvrant au sein de commissions scolaires de régions urbaines (quatre rencontres de trois heures avec chaque groupe). La triangulation des résultats du dispositif de clinique de l’activité par instruction au sosie (Clot, 1999; Oddone et al., 1981) et de l’enquête de psychodynamique du travail (Dejours, 2008) permet, d’une part, d’identifier les sources d’une «souffrance identitaire de métier» dans le travail des c.o. en milieu scolaire. D’autre part, elle fait voir que, face à la souffrance vécue, les c.o. déploient, dans leur pratique au quotidien, des stratégies défensives qui permettent de tenir le cap, mais qui contribuent à maintenir les sources de cette souffrance.

Le groupe des pairs constitue un contexte important dans le développement des problèmes intériorisés chez les jeunes (Bukowski et coll., 2007). Il se peut que les normes comportementales au sein des groupes des pairs modèrent la stabilité des symptômes dépressifs des jeunes élèves.

L’échantillon regroupe 2518 élèves (de 8 à 13 ans, 51% filles) dans 69 classes. La dépression a été rapportée en automne (T1) et au printemps (T2) d’une année (CDI, Kovacs, 1992). Les normes descriptives (ND) pour les symptômes dépressifs sont opérationnalisées comme le score moyen de dépression des élèves dans chaque classe. La salience des normes (SN) est opérationnalisée comme la corrélation entre les scores d’acceptation sociale et de dépression.

Des analyses LLM ont révélé un effet principal des ND (b=.13***) et une interaction entre le sexe, la dépression (T1) et les ND (b=-.13**). Chez les garçons, l’association entre la dépression au T1 et la dépression au T2 était plus forte lorsque les ND pour la dépression étaient fortes (c.-à-d. un taux élevé de dépression dans la classe) (b=.73***). Lorsque les ND étaient faibles, cette association était moins importante (b=.57***). Chez les filles, la dépression au T1 était un plus fort prédicteur de la dépression au T2 lorsque les ND étaient faibles (b=.65***). Cette association était moins importante lorsque les ND étaient fortes (b=.54***)

Ces résultats soulignent le rôle important des ND dans la stabilité des troubles internalisés chez les jeunes.

Les conclusions de notre recherche de thèse doctorale (Darius, 2016), nous ont amené à proposer un modèle d’analyse dit de relance scolaire des nouveaux arrivants haïtiens au Québec et à New York. Au cours de cette recherche, ayant consisté à comprendre la dynamique de l’abandon scolaire des jeunes et jeunes adultes nouveaux arrivants haïtiens à Montréal et à Brooklyn en particulier, nous avons effectué des entrevues semi-dirigées avec 11 participants.  Après l’analyse thématique du corpus de données, nous avons classé les facteurs de leur abandon en cinq concepts : Capital économique, capital culturel, capital social, encadrement institutionnel et encadrement psycho-intégrationnel.

Pour persévérer à l’école et réussir sur le plan socioéducatif, ces jeunes et jeunes adultes ont besoin du soutien des membres de leur famille d’accueil, du réseau social de celle-ci, de certaines institutions sociales et de l’État en place. Leur encadrement économique au pays d’accueil est déterminant dans leur rendement scolaire. Par ailleurs, la recherche a révélé que la compréhension des membres de la famille des concernés qui vivent en Haïti serait fondamentale à leur persévérance et à leur réussite scolaires. Le souci et les responsabilités économiques envers leurs proches vivant dans la précarité au pays d’origine représentent, selon les participants, des facteurs de leur abandon scolaire et de plusieurs de leurs compatriotes au Québec et à New York.

Cette communication présente l’état des connaissances théoriques et empiriques concernant le concept de sentiment d’appartenance en milieu scolaire (SAMS), afin de mettre en évidence ses principales composantes ainsi que sa validité prédictive à l’égard de l’engagement et du succès à l’école. À travers une analyse de contenu des notions et des modèles théoriques associés au sentiment d’appartenance à l’école, nous proposons une classification originale qui permettra d’en dégager le caractère polysémique et multidimensionnel. Cet exercice taxonomique permettra également de clarifier la place qu’occupent plusieurs notions connexes (près d’une douzaine)  par rapport au SAMS,  et qui souvent, entraîne une certaine confusion dans notre compréhension du phénomène.  Ce travail de clarification nous permettra ensuite de revisiter les recherches ayant d’une part, décrit les mécanismes du développement du sentiment d’appartenance et d’autre part, celles qui associent ce dernier avec plusieurs dimensions de la réussite scolaire dont la motivation. Un modèle d’analyse longitudinale intégrant de façon inédite les dimensions de l’environnement scolaire sera présenté. L’ensemble de cette réflexion nous amènera également à identifier les principaux défis méthodologiques qui se posent à ces études et à proposer plusieurs pistes de recherche.

 

 



Au Québec, la qualité éducative est au centre des intérêts de la recherche et des divers milieux éducatifs, puisque la qualité de ceux-ci influence positivement la réussite scolaire de l’enfant (Leyva, Weiland, Barata, Yoshikawa, Snow, & Rolla, 2015). Plus précisément, la qualité des interactions entre la professionnelle et l’enfant est centrale pour favoriser le développement global de ce dernier (Pianta, LaParo & Hamre, 2008). Cette qualité est influencée par la relation que la professionnelle établit avec les parents (MF, 2019). L’enquête Grandir en qualité (Gingras, Lavoie & Audet, 2015) témoigne de la difficulté des éducatrices de mettre en place des interactions collaboratives avec les enfants et les parents et le même constat est présent pour les enseignantes en maternelles 4 ans (Japel & al., 2017). Dans une optique de coéducation, la mentalisation est un concept intéressant à explorer puisqu’elle permettrait à ces professionnelles de mieux adapter leurs actions éducatives aux besoins des enfants et parents de leur milieu éducatif. De plus, puisque la mentalisation chez l’adulte joue un rôle important dans la collaboration triadique familiale (Lopes, 2014), elle pourrait aussi influencer la triade professionnelle-enfant-parents. La présente recherche a donc pour objectif d’explorer, ainsi que de décrire le concept de mentalisation et son impact possible sur le partenariat entre la professionnelle au préscolaire, les enfants et leurs parents.

 

 

Plusieurs stratégies d’intervention visent à stimuler la pratique régulière d’activité physique (AP) des jeunes. Ces stratégies tiennent habituellement compte de facteurs qui influencent positivement ou négativement la pratique d’AP. Parmi ces stratégies, le Pentathlon en équipe est un programme de stimulation développé pour une utilisation en milieu scolaire. Ce programme a démontré son efficacité pour améliorer le niveau de pratique d’AP des élèves (Martel et al., 2011). Cependant, son efficacité n’a pas été prouvée auprès d’élèves provenant de milieux socio-économiques différents. Or, selon la littérature, le milieu socio-économique de l’élève est un facteur qui influence beaucoup sa pratique d’AP (Dishman et al., 1985). L’objectif est donc d’évaluer les effets du Pentathlon en équipe sur la pratique d’AP d’élèves provenant de différents milieux socio-économiques. Dans cette étude, le programme a été implanté pendant 9 semaines dans 5 écoles primaires (5ème et 6ème années) de la région de Québec (N=203 élèves). Ces écoles représentaient 3 niveaux socioéconomiques différents (favorisé, moyen et défavorisé). Les analyses de variance (ANOVA) effectuées démontrent que peu de différences existent dans les niveaux de pratique des élèves provenant de milieux socio-économiques différents. Le Pentathlon en équipe semble donc tout aussi efficace pour stimuler la pratique d’AP des élèves, peu importe qu’il provienne d’un milieu socio-économique favorisé, moyen ou défavorisé.

En 2018, la vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick rapportait que 93 % des élèves ayant un plan d’apprentissage personnalisé (PAP) du secteur scolaire anglophone de la province étaient dans le programme anglais régulier, contre 3 % dans le programme d’immersion française (PIF) où les élèves anglophones apprennent le français par l’entremise des matières scolaires. Le phénomène de décrochage des élèves avec un PAP du PIF est bien connu, résultant souvent d’un manque d’appui aux élèves dans ce programme comparés au programme régulier. Dans une étude de recherche-action participative multi-cas longitudinale plus large, nous avons examiné avec différents acteurs, comme les parents, les élèves, les enseignants, les membres d’équipes de services aux élèves, les façons d’assurer l’accès et l’appui à tous les élèves dans le programme d’immersion. Dans notre communication, nous rapporterons spécifiquement sur domaines de difficultés vécues par les élèves et les raisons pour lesquelles leurs parents optent pour l’abandon du programme à partir des réponses fournies à un questionnaire numérique Jotform. Cent parents ont répondu à ce questionnaire dont l’analyse des données s’est faite par une approche inductive du contenu. Les résultats révèlent que les besoins des élèves touchent plusieurs domaines outre celui linguistique dont les domaines personnels, affectifs et sociaux et que ces domaines doivent être pris en compte pour assurer l’accès et l’appui aux élèves en immersion.

Au Québec, le décrochage scolaire est un enjeu majeur dans le système éducatif. Depuis 1999, le ministère de l’Éducation produit des statistiques annuelles de sorties sans diplôme ni qualification en formation générale des jeunes. On constate malgré tous les efforts et les progrès réalisés que le taux de décrochage reste élevé. Les conséquences négatives du décrochage scolaire pour les décrocheurs et pour la société ont longtemps été exposées par des chercheurs de différents domaines (Janosz, 2000; Moreau, 1995). La question du décrochage scolaire peut être abordée sous plusieurs angles étant donné la diversité des facteurs explicatifs du phénomène (Deniger, 2012 ; Janosz, 2000). Les chercheurs s’intéressent aux causes du décrochage scolaire en s’attaquant aux facteurs économiques, politiques, sociaux, intrapsychiques, comportementaux, pédagogiques, environnementaux. Un consensus se dégage parmi les chercheurs sur le fait que le décrochage scolaire est un phénomène multidimensionnel qui découle d’une combinaison de facteurs qui interagissent les uns avec les autres (Lessard, Potvin et Fortin, 2014). Cette communication présente et discute des facteurs désignés par Janosz (2000) comme mésosociaux et microsociaux pour examiner les dimensions non monétaires susceptibles de provoquer un décrochage scolaire. L’analyse documentaire est la technique de recherche mise à contribution dans le contexte de notre analyse. Une attention sera accordée à la dimension socioéconomique.

Il existe en français et en anglais une dizaine de périodiques spécialisées dans l'enseignement des sciences de la santé. Depuis quelques décennies, il s'est développé un corpus de données probantes qui démontrent l'existence de pratiques d'enseignement efficaces, i.e. capables de faire générer chez les étudiants des apprentissages riches, durables et surtout transférables en contexte de soins ou de recherche. La communication a pour but d'identifier quelques zones où  les évidences sont bien démontrées. Cela devrait encourager les enseignants des sciences de la santé à y recourir avec enthousiasme. Pourquoi certains le font et pourquoi d'autres tardent à enseigner sur la base des évidences ? Commençons donc par les leur identifier.

Obligation de résultats pour les enseignants ? Non puisque l'apprentissage appartient à l'apprenant. Obligation de moyens ? Oui, dans un contexte où les soins de santé basés sur les évidences sont requis. Bon enseignement, bons apprentissages, bonne formation, bons soins de santé.

Problématique : Comment la musique peut-elle favoriser l’expression orale chez l’enfant d’âge préscolaire.Quel est l’état des connaissances actuelles des effets possibles de l’écoute de la musique sur le développement langagier.Synthèse de connaissances (env. 70 articles) sur la base de moteurs de recherche (ERIC, Érudit, FRANCIS, Repère, PsychINFO, web of science) concernant le lien unifiant la musique et le langage. Mon hypothèse est donc la suivante : La musique serait un moyen de favoriser l’aisance verbale (l’expression orale) chez l’enfant d’âge préscolaire.

Mots clés : Émotions, musique, langage

Résumé

On dit qu’écouter de la musique engage l'ensemble du cerveau à travers un ensemble diversifié des opérations perceptives, cognitives, et de neurones diversifiés (Altenmüller, 2003). Grâce au cervelet et au lobe frontal, le rôle de la musique et du langage dans l’existence humaine pourrait être le fait que les deux sembleraient impliquer des séquences sonores complexes et signifiantes. Symphonie cérébrale ?

Des récents travaux scientifiques menés en éducation et en psychologie démontrent l’importance de l’apprentissage de la musique dans le développement des jeunes enfants (Hallam, Cross et Thaut, 2008 ; McPherson, 2006). Ainsi, quelques études empiriques relèvent que de nombreuses habiletés musicales émergent et se consolident au cours des premières années de vie, particulièrement entre l’âge de quatre et six ans (Gordon, 2003 ; Ilari, 2002 ; Radocy et Boyle, 2003).






Les études sur la participation des élèves à la prise de décision démocratique indiquent que les conseils d'élèves ont des conséquences bénéfiques sur l'engagement politique des jeunes, mais peuvent aussi renforcer certaines inégalités sociales. Le programme d’Élections Québec Vox populi : ta démocratie à l'école! fournit des ressources pédagogiques et des séances de formation aux écoles primaires et secondaires qui s'y inscrivent concernant leurs conseils d'élèves, à condition qu'elles s'engagent à respecter certaines pratiques démocratiques. Ce programme n'a pas fait l'objet d'une étude publique. La présente étude vise à faire état des pratiques démocratiques des écoles participant à Vox populi et de leur potentiel pour réduire les inégalités sociales.

Les données mobilisées incluent des rapports non publiés d’Élections Québec, des données longitudinales sur les caractéristiques sociodémographiques des écoles participantes et des données de sondage sur les perceptions de différents acteurs des pratiques démocratiques dans leur école. Les analyses montrent que les élèves, le personnel enseignant et les directions d'école ont généralement une perception positive du soutien offert aux élèves délégués et de leur capacité à exprimer leurs points de vue, mais jugent que la direction d'école est moins impliquée et empêche parfois la réalisation de projets mis de l'avant par les conseils d'élèves. D'autre part, les écoles participantes ont tendance à être situées en milieu favorisé.

Le travail présente une réflexion sur le processus de médicalisation des difficultés d’apprentissage au Brésil et en France. Le Brésil est un des plus gros consommateurs de Ritaline au monde. En France, cette drogue est considérée comme un narcotique et son administration est régulée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé, pourtant une augmentation des ventes de méthylphénidate a été constatée depuis 2004. Les idées de « manque » et d’« anormalité » dominent la formulation des plaintes concernant les enfants qui sont envoyés par certaines écoles pour des expertises psychologiques. Les différences étant classifiées comme des troubles, la vie est réduite à ses aspects biologiques et ceux qui n’arrivent pas à assimiler les contenus proposés par l’école sont responsabilisés individuellement. Ce type de regard apprivoise le corps de l’autre dans la mesure où il classifie, diagnostique dans une façon à le conformer, à le normaliser, à l’institutionnaliser. Cette recherche s’appuie sur des sources liées aux savoirs clinico-pratiques de la connaissance de l’enfant et sur l’évolution de sa prise en compte dans l’histoire, sur des travaux des théoriciens de la Sociologie de l’enfance et de l’Analyse Institutionnelle.                                                              

Le partenariat familles-école et les logiques qui s’y rapportent (une plus grande proximité avec les familles) s’imposent depuis une décennie à Genève (Suisse) comme une réponse évidente à la lutte contre l’échec scolaire. Sous l’impulsion de nouvelles politiques scolaires, l’école genevoise se voit encouragée au renforcement des liens avec les familles, particulièrement lorsque les établissements sont situés dans des quartiers socialement disqualifiés. Le partenariat est à construire de plus en plus précocement, dès l’entrée à l’école. Cette communication interroge ce dispositif institutionnel et ses paradoxes à partir d’une compréhension sociologique des processus de construction des relations entre les familles et les acteurs de l’école lors des premiers moments de cette rencontre. A travers l’analyse d’un corpus hétérogène (entretiens compréhensifs, observations in situ, documents), elle restitue les modalités d’interprétation, d’appropriation et d’engagement des acteurs familiaux et scolaires dans la mise en place concrète de ce dispositif dans des espaces sociaux et des circonstances variés. Les résultats montrent que le partenariat est socialement interprété et mis en œuvre par les différents acteurs selon des significations différentes. Ils indiquent également que si les familles et acteurs de l’école s’approprient inégalement ces nouvelles normes de participation à l’école, ils développent des stratégies variées dans la négociation autour de l’éducation de l’enfant. 

La problématique de la communication est d’explorer la réussite scolaire des enfants du niveau primaire en fonction des types d’implication parentale et des conditions socioéconomiques de la famille en Albanie. Les objectifs sont de démontrer la situation actuelle de la collaboration école-familledans un contexte où la société albanaise a subi des changements majeurs au niveau politique dans les années 1990 (chute du régime communiste et transition vers l’économie de marché).Un deuxième objectif est d’explorerla perception des enseignants et des parents sur la collaboration école-famille.L’étude s’est déroulée dans 5 écoles publiques de la capitale, Tirana, dans le cadre de ma recherche de doctorat. L’échantillon est composé de 58 parents d’enfants de 6-10 ans et de 78 enseignants de ces écoles primaires. Deux instruments ont été complétés par les parents : le questionnaire socio-économique etle questionnaire mesurant laparticipation parentale.Deux questionnaires sont complétés par les enseignantes : un mesurant leurperception sur l’implication parentaleet le deuxième étant le bulletin scolaire. Une analyse statistique des données compilées a permis de démontrer que la collaboration école-famille en Albanie est encore limitée; l’implication parentale se traduit davantage par l’aide aux devoirs et la communication avec l’enfant autour de questions liées à la scolarité, que par les relations avec l’enseignant ou la participation à la vie scolaire.

Les écoles, les universités intègrent sous des formes variées la culture Maker au sein de leurs activités pédagogiques (Martin, 2015). Le rôle des enseignants n'est donc plus de diriger, mais de soutenir et d'encadrer les élèves tel un facilitateur, un animateur afin de les rendre actifs dans leur processus d’apprentissage (Schön et al., 2014). Cependant, peu d’études empiriques ont examiné les rôles multiples et variés que les enseignants « performent » au cours de telles activités. L’objectif de cette présentation est d’étudier la constitution des multiples « figures » de l’enseignant dans le cadre d’activités de type Maker. Nous examinerons le travail de figuration (Goffman, 1973) accomplit par les enseignants afin de révéler les multiples « figures » (Cooren, 2010) qu’ils actualisent lors de leur activité. Pour ce faire, nous convoquerons deux cas. Le premier cas est une étude des activités Maker mises en œuvre par des enseignants à l’école. Cette étude repose sur une analyse inductive de récits d’expériences menées avec des enseignants. Le second cas est une étude d’une activité hackhathon intégrée à un cours universitaire. Cette seconde étude repose sur une auto-ethnographie. Ces deux cas nous permettront d’identifier les discours et les actions performatives de figures de l’enseignant dans le cadre d’activité reposant sur une culture Maker. Nous montrerons comment ces figures de l’enseignant émergents et sont façonnées au cours de l’activité.

La recherche analyse l'emploi du temps des étudiants canadiens et québécois de niveau postsecondaire de 1986 à 2010. La recherche exploite les résultats de cinq enquêtes de budget-temps menées par Statistique Canada auprès de l'ensemble des Canadiens en travaillant sur le sous-échantillon des étudiants de niveau postsecondaire. En prenant le cycle de 24 heures comme base de référence, l'emploi du temps est analysé selon trois dimensions : la durée des activités, leur localisation dans la journée et les arbitrages entre les activités. De 1986 à 2010, les résultats montrent deux évolutions : la réduction du temps consacré à l’étude et aux travaux scolaires et l’augmentation du temps consacré aux jeux vidéos et à Internet. En revanche, peu de modifications dans la localisation des activités dans la journée. Selon les données de 2010, le temps de travail ne menace pas le temps de présence en classe et le temps d’étude hors classe. Ce sont d’autres activités qui sont mises en balance avec le temps scolaire. L'analyse de l'emploi du temps est nuancée selon les groupes suivants : les étudiants des établissements collégiaux et ceux des universités, les étudiants du Québec et ceux des autres provinces canadiennes et enfin les étudiants et les étudiantes. La recherche vise ainsi à éclairer un déterminant de la réussite scolaire : l'allocation dans le temps des activités des étudiants et tout particulièrement la place des activités scolaires.

Ce travail réalisé dans le cadre d'un projet de recherche doctoral s'intéresse au curriculum et à son implantation en milieu universitaire.  En tant qu'instrument d'orientation de l'action pédagogique, le curriculum constitue l'outil d'orientation de l'action des professeurs. Toutefois, comme le suggère Demeuse et Strauven (2006) et Perrenoud (1993), la distance entre l'intention d'instruire, l'instruction elle même et les expériences réellement vécues par les apprenants peut recouvrir des réalités diverses. Ce constat est encore plus aigu dans le monde universitaire où le curriculum constitue un ensemble relativement flou et imprécis (Demeuse et al., 2006). C'est justement pourquoi il nous semble important d'étudier l'écart entre le message véhiculé par les prescrits curriculaires et le curriculum implanté. Du reste, peu d'études semble aborder le thème dans le monde universitaire et notamment au Mexique qui constitue notre contexte de recherche. En ce sens, notre objectif est de comprendre comment les professeurs universitaires comprennent, organisent et mettent en oeuvre leurs plans d'action pédagogique dans le cadre d'un projet curriculaire dont l'intégration des acquis constitue un principe fondateur. Pour ce faire, les résultats préliminaires d'une étude de cas visant à éclairer la relation le curriculum prévu et le curriculum implanté seront présentés. Ce travail contribuera à l'avancée des connaissances dans le domaine de la pédagogie en milieu universitaire. 

Notre résumé évoque différents aspects situationnels d’une problématique socioécologique, éducationnelle, d’une problématique en éducation artistique et d’une problématique de recherche lié au modèle éducationnel que nous proposons. 

Notre époque se caractérise par des enjeux socioécologiques complexes (Larrère, 2017). En l’occurrence, le programme de formation de l’école québécoise (2011) insiste sur l’importance de former des individus capables d’affronter les défis contemporains. Interpellée, l’éducation artistique peut réagir au contexte social et environnemental actuel. Or, dans la réalité de la pratique, les enseignants d’art ne disposent d’aucun modèle pour enseigner dans une telle perspective. Une question se pose alors : comment intégrer les questions socioécologiques en arts plastiques du secondaire ? 

Dans le cadre de cette communication, nous dresserons le portait structurel d’une recherche-intervention où se croisent l’éducation artistique et l’éducation relative à l’environnement. Ainsi, nous présenterons à l’aide d’une capsule vidéographique (5 minutes), le résumé de notre intervention doctorale. 

Également, nous présenterons les résultats préliminaires d’un modèle éducationnel qui conjugue à la fois éducation artistique et éducation relative à l’environnement. Dans ce dessein, la classe d’art est saisie comme une occasion d’humanité (Ardouin, 1997), de questionnement du monde (Deslauriers, 2017 ; Morel, 2013) et incarne la proposition ministérielle (PFEQ, 2011).

Tant au Québec qu’à l’échelle internationale, une grande importance est accordée à l’implication multiforme des parents dans le suivi scolaire de leurs enfants. Si elle est reconnue par l’école en lien avec le capital humain et social des familles, soutenue et bonifiée, cette implication peut contribuer à la réussite scolaire de l’enfant. Il existe également un lien entre implication parentale et collaboration école-famille dont les études ont largement documenté les facteurs qui les facilitent ou les freinent dans les cas des familles immigrantes. Notre recherche à la maîtrise s’est penchée sur le cas de parents originaires du Maghreb, francophones et musulmans: Comment perçoivent-ils l’expérience socio-scolaire de leur enfant? Comment déclinent-ils le suivi scolaire à la maison et dans la communauté? Avec qui sont-ils en contact à l’école? Nous avons aussi interrogé les  parents quant à l’impact, sur leur implication et leur collaboration avec l’école, du débat actuel sur la laïcité dans la société. Ancrée dans une approche qualitative exploratoire, nous avons  réalisé auprès de parents originaires du Maghreb sept entrevues semi-dirigées en profondeur. L’analyse préliminaire des données permet d’illustrer des façons innovantes qu’ont les parents maghrébins de s’impliquer dans le cheminement scolaire de leurs enfants. Aussi, elle indique, pour certains  parents, des enjeux de l’implication parentale  sur fond de débat sur la laïcité.

Depuis la mise en œuvre de la Loi sur les Langues Officielles en 1969, la  politique du bilinguisme est devenue un enjeu politique majeur au Canada. Un des objectifs de la politique du bilinguisme  était clairement de développer les échanges et de rapprocher les "deux solitudes" canadiennes.

Notre démarche se fonde sur le modèle de David Kolb, selon lequel bien que l’apprentissage d’une deuxième langue puisse se faire dans une salle de classe à l’école, l’appréciation de cette langue et de sa culture intervient surtout à travers des conceptualisations réelles de cette langue. Nous proposons d'évaluer l'efficacité de l'action du gouvernement en matière de bilinguisme à travers l'analyse évaluative d'un programme particulier fondé en 1971, le programme d'échange "J'Explore". En analysant un corpus combinant des analyses documentaires et des entrevues menées avec du personnel administratif du programme et d'anciens bénéficiaires, nous montrons comment le programme J’Explore permet, dans un premier temps, aux canadiens d'approfondir leur deuxième langue officielle, et dans un deuxième temps, de faire apprécier cette langue et sa culture, afin de susciter le désir de continuer à apprendre cette langue. Nos résultats montrent que J’Explore est plus qu’un programme d’étude d’apprentissage d’une langue: il permet aussi de cultiver un rapport entre les anglophones et francophones du Canada, et de promouvoir la réalité diverse et multiculturelle du Canada.

À l’heure de l’université numérique, les professeurs subissent parfois les désagréments de l’omniprésence des technologies dans leurs classes. Dès lors, il semble pertinent d’ausculter leurs effets sur nos enseignements et l’apprentissage des étudiants.

Nos objectifs se résument à construire et analyser des récits exemplaires de professeurs expérimentés en contexte d’innovation pédagogique, précisément la manière dont ils gèrent la relation pédagogique qui en découle. Nous entendons par pratique exemplaire, les activités et interventions choisies par le professeur susceptibles d’offrir des pistes d’action pour instaurer un environnement propice à l’apprentissage.

Arrimés à la pratique réflexive des professeurs, en coopération avec le chercheur, afin de collecter le savoir tacite en action (Schön, 1983), nous retenons la méthode du récit exemplaire, une médiation articulée entre pratique et recherche en pédagogie universitaire, enracinée dans la pratique (Desgagné, 2005). Trois entrevues individuelles successives auprès de cinq professeurs organisent les étapes fondamentales (ibid.) de la phase préparatoire de l’activité, du récit oral puis de la période de coproduction.

Cette recherche collaborative met en lumière les dynamiques d’action qui caractérisent certaines pratiques d’innovation pédagogique. Outre l’apport de connaissances, les résultats proposent des recommandations afin de soutenir les professeurs qui envisagent de s’investir dans de tels projets.



La forte majorité des écoles primaires publiques du Québec est arrivée au terme d’un premier cycle de vie architecturale d'environ 50 ans. Les missions de l'école publique se sont diversifiées depuis la construction de son parc immobilier, ce qu'indiquent l'essor des métiers et professions de soutien et d'intégration scolaire, les nouvelles vocations de certains locaux et la spécialisation d'établissements dans les services de soutien ou les programmes particuliers. Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a confié au projet Schola, une équipe de recherche interdisciplinaire en architecture, design et éducation, le mandat de guider la rénovation de ce parc. Afin de tenir compte de l'expérience des acteurs scolaires dans la proposition de solutions architecturales, nous avons interrogé par questionnaire web 1036 employés, provenant de 195 écoles et 53 commissions scolaires, sur leur appréciation du bâtiment, ses usages et le partage des locaux. Dans les milieux plus denses, les transformations de l'école nécessitent le partage de locaux. Cette situation est source de compromis, de tensions et d'inégalités entre employés, écoles et donc entre élèves. La communication compare cette expérience selon le type de travail éducatif (enseignement, service de soutien et garde scolaire), les finalités visées par les acteurs, et le type social d'école, défini par la densité d'occupation, l'indice de milieu socio-économique ainsi que les services ou programmes offerts. 

Cette communication présentera les premiers résultats d’une recherche sur les médiations à l’œuvre dans un dispositif de robots de téléprésence. Ces robots sont utilisés pour représenter en salle de cours, des étudiants empêchés, malades, en situation de handicap, accidentés, etc. A l’aide d’un ordinateur ou d’une tablette, ils peuvent piloter le robot, voir, entendre, être vu et entendu.

La communication présentera tout d’abord le dispositif de la recherche.

La démarche clinique d’orientation psychanalytique (Blanchard-Laville et al., 2005) dans laquelle s’inscrit cette recherche et la méthodologie retenue de passation et d’analyse d’entretiens non directifs avec les étudiants bénéficiaires d’un robot de téléprésence, sera ensuite expliquée.

Puis seront indiqués les premiers résultats qui montrent que les étudiants interrogés font état de ressentis positifs, inscrivant le dispositif dans un espace transitionnel autorisant la mise en œuvre de processus psychiques de subjectivation (Roussillon, 2008). En revanche, l’analyse plus globale du dispositif conduit aussi vers des processus de déliaison psychique (Bion, 1962).

Blanchard-Laville, C., et al.. (2005). Recherches cliniques d’orientation psychanalytique dans le champ de l'éducation et de la formation. Revue Française de Pédagogie, 151, 111- 162.

Bion, W. R. (1962). Aux sources de l'expérience. Paris : PUF, 1996.

Roussillon, R. (2008). Le transitionnel, le sexuel et la réflexivité. Paris : Dunod.

Dans le cadre d’un terrain doctoral exploratoire en contexte scolaire multiethnique et défavorisé, une trentaine d’adolescents montréalais de secondaire 5 ont été invités à réaliser leur bilan de savoir. La démarche inspirée de Charlot, Bautier et Rochex (1999) leur proposait de répondre à la consigne : «  tu as appris différentes choses depuis que tu es né (dans la famille, à l’école, avec les amis, dans ton quartier et ailleurs). Qu’est-ce qui est important pour toi dans tout ça ? ». Afin de permettre à l’élève de se réapproprier la consigne, en se détachant au besoin de la forme scolaire, deux modalités de réponse étaient offertes: rédaction d’un texte narratif ou poétique, réalisation d’une illustration commentée (dessin, caricature, symboles...). Six jeunes ont par la suite accepté de discuter de leur production en entretien individuel.

L’analyse des bilans et des entretiens montre que, dans la majorité des cas, les apprentissages les plus importants aux yeux des jeunes ne sont pas associés aux savoirs scolaires codifiés. Le plus souvent, ils ne sont pas non plus réalisés dans des conditions spatio-temporelles spécifiques telles que la classe. Ces savoirs sont issus de l’expérience et tiennent de l’informel, voire de l’implicite. Que peut-on déduire de ces résultats en termes d’enjeux didactiques et pédagogiques? La communication discutera de cette question et proposera une réflexion sur la forme scolaire et les  conditions d’apprentissage.