La démocratisation de l'enseignement requiert des acteurs scolaires et familiaux un dialogue constant autour des besoins de l’enfant-élève (Dubet, 1997). Ainsi, aujourd’hui, les chercheurs s’entendent sur la pertinence de la collaboration école-famille comme facteur de protection pour relever le défi de la réussite des élèves (Deslandes, 2005; Epstein, 2001; Fan et Williams, 2010; Jeynes, 2005; Vatz Laaroussi et Kanouté, 2008), notamment dans des contextes de vulnérabilité sociale (Duru-Bellat 2002; Favre et al., 2004; van Zanten, 2003). Dans un pays comme Haïti qui peine à faire réussir ses élèves (André, 2008; MENFP, 2007; Joint, 2006), il nous semble important de sonder l’état de cette collaboration afin de le poser comme un des leviers d’amélioration du parcours scolaire des jeunes et de leur diplomation. Nous présentons les résultats d’une recherche qualitative croisant les regards de divers acteurs (Creswell, 2009) sur la dynamique école-famille et la réussite scolaire au fondamental en Haïti. Les données d’entrevues (14 duos contrastés élève-parent, 17 acteurs scolaires, 5 intervenants) révèlent une convergence autour de l’impact des conditions de précarité sur l’école et les familles, ainsi que des défis liés à la communication entre parents et acteurs scolaires. Cependant, il y a des perspectives nuancées, notamment sur la compréhension socioculturelle du « métier » d’élève, les attentes réciproques, les pistes d’amélioration des relations école-famille.