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Le dispositif Plus de maîtres que de classes permet à des écoles françaises où les difficultés scolaires (souvent corrélées à l’origine sociale) persistent, l’affectation d’un maitre supplémentaire dans les classes les plus en besoin. A partir d’une approche de type ethnographique (Woods, 1990) nous avons cherché à comprendre l’activité réelle des enseignants lorsqu’ils sont en co-présence dans la classe tout en observant et en les interrogeant  sur leurs pratiques effectives.  Le cadre théorique prête une attention particulière aux compétences des acteurs, aux ressources qu’ils mobilisent et créent dans l’interaction entre eux afin de construire un monde commun, des compromis entre différents principes de justice pour donner sens à leur action (Boltanski et Thevenot, 1991). Les sciences du travail sont également mobilisées pour saisir et comprendre l’activité réelle des enseignants. Ainsi, ce dispositif permet aux enseignants d’avoir une plus grande marge de manœuvre pour agir : le double-regard permet de mieux identifier les difficultés, la co-présence d’agir différemment  (en agissant sur l’apprenant, le contenu et les situations pédagogiques). Ils développent également une nouvelle posture : celle d’être à la fois observé et observateur, entre pairs. Dès lors, par la traduction des prescriptions et leurs choix collectifs d'action issus de compromis, les enseignants  deviennent acteurs des changements que ce dispositif peut engendrer sur leur travail.

La formation universitaire en psychoéducation s’appuie sur le Référentiel de compétences (OPPQ, 2018) qui comprend une dimension importante liée au savoir-être. Bien que les cours de la formation pratique représentent des occasions de mobilisation du savoir-être, on souligne des difficultés d’enseigner le savoir-être chez les étudiants notamment car les attentes à propos du savoir-être sont ambigües et que l'on connait peu de modalités pédagogiques susceptibles d’en renforcer le développement. Cette recherche vise à mieux comprendre et à expliquer comment le savoir-être est abordé et enseigné dans le cadre des cours en psychoéducation, puis d’émettre des recommandations à propos des pratiques pédagogiques favorables à son développement. S’inscrivant dans le paradigme de la recherche qualitative/interprétative, les participants sont les étudiants et les enseignants des programmes de  psychoéducation à l’Université Laval. Trois sources sont mises à contribution : 1- des entretiens de groupe  2- des entrevues individuelles et 3- des sources documentaires. Les contenus verbatim ont été soumis à une analyse thématique et les résultats ont été mis en perspective avec les connaissances actuelles en pédagogie universitaire en vue d'émettre des recommandations. Les résultats préliminaires indiquent que des pédagogies actives et réflexives favorisent la mobilisation du savoir-être. Cet intérêt pour la pédagogie en psychoéducation contribue au développement des praticiens de demain. 

Ça fait plusieurs années que j’enseigne le cours de modélisation mathématique pour les étudiants en éducation, 3e année universitaire. C’est un cours qui prépare les étudiants à utiliser la modélisation mathématique dans leur enseignement, et surtout comment résoudre des problèmes liés à la vie de tous les jours ainsi que des problèmes écrits en assurant une bonne compréhension des liens entre différentes branches des mathématiques et entre les mathématiques et les autres disciplines.

On commence avec un peu d’historique concernant les changements liés à utilisation de la résolution de problèmes dans l’enseignement des mathématiques au primaire. Par la suite, on propose quatre étapes à suivre pour la résolution de problèmes ainsi que quelques astuces pour mieux comprendre chaque étape. À travers ces étapes on donne quelques stratégies utilisées pour résoudre les problèmes mathématiques et des exemples simples pour mieux comprendre. Suivi d’un retour sur le cours universitaire de modélisation mathématique où je partage mon expérience d’enseignement, les difficultés que les étudiants ont rencontrées dans ce cours (et mes défis en tant que professeure), les réussites des étudiants dans ce cours ainsi que mes propres réussites. Pour finir, je donne quelques recommandations (conseils à partager) à donner aux enseignants et (aux futurs enseignants) en mathématiques au primaire et même aux personnes qui donnent un cours semblable à mon cours.

Les enfants immigrants naviguent dans deux milieux, la famille et l’école, avec des référentiels de socialisation plus ou moins convergents, structurés autour de valeurs, de normes et rituels. Qu’en est-il des stratégies déployées par les parents originaires de Maghreb soutenant l’expérience socioscolaire de leurs enfants ? Un questionnement pertinent au vu du débat sociétal sur le « vivre-ensemble » qui semble se cristalliser sur la situation des communautés musulmanes. L’objectif de cette communication est de mettre en lumière la mobilisation parentale dans le suivi scolaire et dans la relation avec l’école chez la communauté maghrébine, laquelle est majoritairement francophone et musulmane, et à explorer l’effet du débat entourant la laïcité sur le processus de participation parentale. Ancrée dans une démarche qualitative, nous avons réalisé auprès de parents maghrébins sept entrevues semi-dirigées longues et riches d’informations sur la thématique de l’étude. Les résultats illustrent des stratégies novatrices qu’ont les parents maghrébins de s’impliquer dans le suivi scolaire de leurs jeunes. Aussi, pour certains parents, des enjeux d’implication parentale sont appréhendés sur fond de débat sur la laïcité.

Cette présentation traite d’une recherche exploratoire comparative (en cours de réalisation à la maîtrise) portant sur des élèves issus des écoles alternatives. Actuellement, au Québec, 32 écoles alternatives (28 primaires et 4 secondaires) sont réparties dans 16 commissions scolaires et plus d’une vingtaine de projets d’ouverture de nouvelles écoles sont en cours (RÉPAQ 2015). L’engouement pour ce type d’éducation soulève cette question : quelles sont les répercussions de l’éducation alternative primaire sur les élèves lors du premier cycle du secondaire ?

Pour répondre à cette question, 5 critères de comparaison, basés sur le Learner-centered model and principles de l’APA (2005) et sur les compétences transversales du PFEQ (2001), sont retenus : autonomie, motivation, coopération, sentiment d’efficacité et jugement critique. La méthodologie comparative proposée comporte un questionnaire pour les élèves et leurs parents de même que des entrevues individuelles semi-dirigées pour les enseignants. Les participants à l’étude seront recrutés grâce à un échantillonnage non-probabiliste par choix raisonné (Fortin 2010). Finalement, les résultats scolaires seront aussi comparés afin de voir s’il y a un écart en regard de la provenance des élèves quant au niveau de la réussite scolaire. Les résultats anticipés sont une faible variance en ce qui a trait aux résultats scolaires, mais une avance marquée des élèves provenant de l’alternatif sur les cinq critères énumérés précédemment.

La développement de la motricité est essentielle puisque c’est en se déplaçant et en manipulant que le jeune enfant explore son environnement physique et social, contribuant ainsi à ses acquisitions dans les autres dimensions de son développement global (Bouchard, 2008). Au Québec, environ 70% des enfants en bas âge fréquentent un service de garde public (ISQ, 2011). Une recension des écrits indique que la qualité des services de garde (structuration des lieux, activités, interactions) est associée aux scores des enfants pour la dimension physique et motrice (Bigras et Lemay, 2012). Ces auteurs y soulignent le peu d’études prenant en compte la durée de l’expérience de garde dans un même type de service et suggèrent d’intégrer ou contrôler cette variable afin d’en mesurer les effets. La présente étude porte sur la relation entre le niveau de développement de la motricité fine et globale d’enfants ayant fréquenté un même service de garde de 15 à 36 mois et la qualité éducative des services de garde qu’ils fréquentent. Il s’agit d’un devis corrélationnel qui utilise des analyses de la variance (ANOVA) avec un échantillonnage non probabiliste (120 enfants). Les résultats indiquent que la présence d'équipement développant la motricité fine et globale n'est pas associée au développement de la motricité. La discussion aborde la portée de ces résultats pour l’instrument de mesure de la qualité utilisé, soit l’Échelle d’observation de la qualité éducative (Bourgon et Lavallée, 2004).

Bien que le taux d’inscription des étudiants autochtones dans les établissements universitaires augmente depuis quelques années, ces derniers y sont toujours sous-représentés (Statistiques Canada, 2016). Plusieurs obstacles associés à l’accessibilité des peuples autochtones au postsecondaire sont fréquemment soulevés dans la littérature (CAPRES, 2018). Toutefois peu d’études s’intéressent aux facteurs qui contribuent à la persévérance scolaire des étudiants autochtones aux études supérieures. La présente recherche s’intéresse au vécu de trois étudiantes autochtones ayant été admises dans un programme de médecine par l’entremise du contingent autochtone québécois. Des entrevues semi-structurées et une analyse thématique inductive ont révélé l’existence de trois éléments importants dans la poursuite des études universitaires : (a) le système de parrainage par les pairs, (b) les personnes ressources associées au volet contingent autochtone et (c) l'accessibilité à des stages en communauté autochtone. Ces derniers ont des retombées positives puisqu’ils favorisent l’établissement de liens entre les étudiants du contingent autochtone, l’entraide académique et la sensibilisation à la réalité des peuples autochtones. Cette étude marque une étape importante dans l’identification des facteurs contribuant à la persévérance des étudiants autochtones, en médecine, au Québec.

La présente communication a pour but d’expliquer le processus de construction des choix scolaires pour les études supérieures des jeunes immigrants au Québec. Selon l'Enquête nationale auprès des ménages (2011), la province de Québec contient un pourcentage important (8,9%) d’immigrants de 2e génération. Cette population accède aux études postsecondaires dans un pourcentage supérieur à la population native (Alexis, 2013). Compte tenu de ce phénomène, la compréhension des facteurs facilitant l’accès aux études postsecondaires des jeunes immigrants de 2e génération à partir du milieu familial et scolaire devient importante (Kanouté et Llevot Calvet, 2008).

Nous nous intéresserons à la compréhension  de l’expérience familiale et scolaire des jeunes immigrants de deuxième génération d’origine roumaine au Québec afin d’éclairer leurs choix pour des études postsecondaires. La socialisation (Dubet, 2002 ; Lahire 2006 ; 2012), les représentations sociales (Abric, 2011 ; Jodelet, 1994), les aspirations scolaires et professionnelles (Cournoyer, 2008 ; Dumora, 2004) du jeune et ses parents seront imbriquées à travers les trois logiques de Dubet et Martuccelli (1996) et ancrées dans le parcours scolaire du jeune (Doray, 2012). 

Pour ce faire, une démarche méthodologique de type qualitative permettant d'imbriquer les deux types de socialisation (familiale et scolaire) lors de l’analyse et d’enrichir la littérature de faible envergure sur le groupe des immigrants roumains au Québec.

Notre recherche porte sur les pratiques des enseignants avec et sur les ressources pédagogiques numériques au sein de formations supérieures courtes de technicien, peu investiguées par la recherche, malgré leur existence depuis plus de cinquante ans.

Notre questionnement porte sur les processus à l’œuvre dans la sélection, la transformation ou la création de ressources pédagogiques par les enseignants. Ces processus sont d’autant plus importants que les enseignants doivent identifier et s’approprier les pratiques des secteurs d’activité visés par les formations, pour transmettre à leurs étudiants des savoirs actualisés, en phase avec leur futur environnement professionnel.

Nous avons analysé 22 entretiens d’explicitation menés auprès d’enseignants de différentes filières de formation. Une démarche d’analyse de contenu a été menée sur le corpus constitué visant à identifier les justifications des enseignants (explicites ou implicites) concernant la manière dont ils sélectionnent, transforment, créent leurs ressources.

Les résultats intermédiaires obtenus nous permettent de faire émerger des récurrences mais aussi des singularités dans les discours des enseignants. Ainsi, le processus de sélection met en avant les caractéristiques de ressources qui possèderaient un capital professionnalisant, de ressources dites de référence, ou bien encore de ressources à éviter. C’est cette typification qui fera l’objet de notre communication.

Au Canada, c’est maintenant plus de 60 % des titulaires de doctorat qui vont poursuivre leur carrière dans l'industrie. Avec quelles compétences ? La présente étude a exploré les compétences acquises par la réalisation d’un doctorat et les a confronté aux compétences recherchées par les employeurs. Au total, 1084 titulaires de doctorats et doctorants et 155 employeurs d'organisations au Canada ont répondu à une grande enquête en ligne sur les compétences des titulaires de doctorat et les caractéristiques de leur emploi. À l’aide d’un référentiel de compétences listant plus de 100 aptitudes, comportements et qualités, nous avons défini un bassin de compétences que possèdent statistiquement les titulaires de doctorat au Canada. Celui-ci comprend 38 compétences « centrales » communes à tous les détenteurs de doctorat, quel que soit leur profil (discipline, séniorité, etc.), ainsi que des compétences complémentaires dépendant des conditions de réalisation du doctorat. En analysant ces compétences à la fois du point de vue des titulaires de doctorat et des employeurs, nous avons constaté des points de convergence et de divergence entre les besoins et attentes des employeurs et les compétences acquises par les détenteurs de doctorat. En examinant les profils des titulaires de doctorat et des organisations qui les emploient, nous avons commencé à caractériser les carrières des docteurs dans les métiers hors académique.

Le sentiment d’auto-efficacité personnelle, tel que défini par Bandura (2007), est la croyance de l’individu en ses capacités à accomplir une tâche. Bandura énonce que plus ce sentiment est élevé, plus la personne met des efforts dans la tâche. La méta-analyse de Multon et coll. (1991) montre qu’il existe une relation positive entre le sentiment d’auto-efficacité et la performance scolaire des élèves. Cette variable est reliée de façon significative à la performance en lecture (Lee & Jonson-Reid, 2015), en mathématique (Hackett & Betz, 1989) et en écriture (Pajares, 2003). En revanche, aucune étude n’a examiné la relation entre ces variables en contexte de sélection pour un programme d’éducation international.L’objectif de la présente étude est de vérifier cette relation lors d’épreuves en mathématiques, en lecture et en écriture dans un contexte de sélection. L’échantillon est composé de 298 participants âgés de 10 à 12 ans. Les trois épreuves prennent deux heures pour être complétées et le Questionnaire sur les perceptions de compétence et de contrôle (URAMA, 1999) prend environ 15 minutes. L’analyse de régression linéaire montre une très faible relation entre le sentiment d’auto-efficacité et la performance aux trois épreuves (R2 ajusté = 0,042 pour mathématique, R2 ajusté = 0,026 pour lecture et R2 ajusté = 0,021 pour écriture). Dans le contexte de sélection, le sentiment d’auto-efficacité ne semble pas être une variable associée à la performance des élèves.


 

Cette contribution traite des représentations de l’expérience au travail des hommes
dans le champ professionnel de la petite enfance au Québec. Historiquement, la garde quotidienne des enfants est une affaire de femmes. Les hommes qui choisissent ces métiers se situent en rupture avec l’image masculine que la société leur attribue par le biais des stéréotypes sexuels. Cette transgression implique qu’ils doivent, pour se préserver de leur
choix professionnel, être capables de résister à différentes pressions sociales et professionnelles. S’appuyant sur des données d’une recherche commanditée par le MCCCF en 2009 portant sur la promotion des rapports égalitaires entre les
filles et les garçons dans les services de garde, la pénurie du personnel éducateur masculin est revenue à l’avant-scène des discours comme une des conditions préalables pour lutter contre les stéréotypes sexuels dès la petite
enfance. Dans cette communication, nous mettrons en évidence la réalité professionnelle des éducateurs telle que décrite par des travailleuses, travailleurs et gestionnaires de ce secteur d’activité et nous discuterons de
manière critique leurs apports à la promotion de rapports égalitaires. Les données collectées auprès de 12 groupes de discussion auprès de 111 personnes travaillant dans le champ de la petite enfance constituent la trame de fond de
notre analyse de contenu qui s’articulera sur le paradoxe marginalisation – adulation des professionnels masculins dans ces institutions.



Au Québec, l'implantation du programme « Éthique et culture religieuse » (PECR, 2008) place les enseignants face à une nouvelle posture professionnelle d'impartialité devant les savoirs liés aux religions et philosophies qu’ils doivent transmettre. Elle représente l’aboutissement du processus de déconfessionnalisation du système scolaire québécois (MELS, 2008) et entraine un « changement profond » (Conseil supérieur de l’éducation, 2008). Or, selon plusieurs, un changement organisationnel significatif provoque diverses réactions chez les agents qui y sont exposés (Bareil et coll., 2007). Ainsi, un tel changement peut être tributaire du niveau d’intérêt et d’utilisation des acteurs concernés envers l’innovation (Anderson, 1997). Le Concerns-Based Adoption Model (CBAM) (Hord et coll., 1987) constitue un modèle théorique et procédural empiriquement fondé qui mesure, décrit et explique le processus de changement des enseignants dans l’implantation d’une innovation. Il permet de prédire les comportements d’intérêt et d’utilisation d’un nouveau programme éducatif. Notre recherche vise à dessiner et à distinguer des profils intérêt/utilisation face à l’implantation du PECR. Pour ce faire, nous allons: analyser le niveau d’intérêt et de préoccupations des enseignants et; comprendre leurs niveaux d’utilisation de l’innovation. Notre communication exposera la problématique, le cadre théorique, les objectifs ainsi que la méthodologie projetée pour notre projet de recherche.

Les conflits armés en Afghanistan ainsi que l’instabilité économique et politique durant des 40 dernières années ont poussé des millions d’Afghans à quitter leur pays et à immigrer notamment vers les pays frontaliers, tels que l’Iran et le Pakistan. Après des années de présence des Afghans sur le sol iranien, l’intégration des jeunes d’origine afghane à l’école publique iranienne demeure problématique. Un nombre important d'entre eux connaissent une scolarité discontinue et finissent par abandonner l’école, surtout lors du passage de secondaire de base vers le secondaire supérieur.

Dans le but de mieux comprendre cette problématique peu étudiée en Iran, nous avons mené une recherche exploratoire qualitative, basée sur des entretiens individuels avec cinq duos jeune-parent résidant à Téhéran. Les participants ont été invités à nous raconter leur trajectoire migratoire familiale et le cheminement scolaire des jeunes. Les données des entretiens soulignent l’entrecroisement de différents facteurs ayant conduit les jeunes à l’exclusion scolaire. Ces facteurs sont liés : aux politiques migratoires, aux contextes socio-familiaux, au contexte scolaire, à des caractéristiques individuelles. La communication discutera de ces résultats et attirera l’attention sur certains défis d’accueil et d’intégration des réfugiés dans des pays hors-Occident.

 

 

Notre maîtrise, une étude de cas, visait à caractériser la communauté éducative (CE) de Madaka, un village au nord du Cameroun. La CE de Madaka est structurée autour de 3 projets d’éducation différents - scolaire, traditionnel et religieux - et leurs interrelations sont tendues. La création d’espaces de dialogue pour clarifier le projet éducatif global et ses sous projets afin de (1) favoriser la pertinence socioculturelle du projet scolaire et (2) de diminuer les tensions (favoriser la cohésion sociale) est la principale recommandation au terme de notre maîtrise et constitue aussi la double thèse à la base de notre projet doctoral. Cette thèse est aussi appuyée par différents chercheurs. Selon plusieurs, une plus grande participation des acteurs de la CE aux structures décisionnelles scolaires assurerait une meilleure adéquation socioculturelle du curriculum (Lugaz, 2008; Sanders et Epstein, 2005; Lange, 2003;Bray, 2001). Selon d’autres, ce type de gouvernance pourrait aussi contribuer à l’édification de la paix, principalement en contextes fragiles (haut risque de conflits armés), soit en prévenant la violence (Maebuta, 2009), soit en participant à la reconstruction du tissu social (Bretherton et al., 2010; Spence, 2006; Dupuy, 2008; Galtung, 2008). C’est dans le cadre d’une recherche action participative, où nous décrirons la constitution, les enjeux et les impacts de tels espaces de dialogue à Madaka, que notre doctorat vise à confronter cette thèse.

L’approche Reggio Emilia (ARE) est une expérience éducative amorcée depuis plus de 50 ans en Italie. À contre-courant des tendances récentes favorisant l’enseignement formel auprès de la petite enfance, l’ARE repose sur une pédagogie de l’écoute et de l’observation, d’un curriculum contextuel façonné selon les intérêts et questionnements des enfants, d’une pratique basée exclusivement sur le jeu et les projets. Appuyée par la recherche et en constante évolution, l’ARE se pose en réponse aux débats contemporains qui en appellent au respect de l’enfance, à l’importance de l’apprentissage par le jeu et à la place de l’affect dans la relation pédagogique, garants du développement des habiletés de base (autonomie, autorégulation, pensée créative et critique, socialisation, communication), lesquelles façonnent leur développement et préparent à mieux apprendre. S’il est impossible d’appréhender l’ARE comme un modèle à reproduire, sa philosophie peut nourrir la réflexion sur la pratique et inspirer à l’adaptation de certains de ses concepts dans nos réalités nord-américaines. Notre objectif de recherche consiste à étudier l’influence de l’ARE dans le programme-cadre révisé (2016) d’éducation à la petite enfance de l’Ontario (ÉPE). L’analyse de contenu (L’Écuyer, 1987) révèle que que les concepts de l’ARE y sont bien présents. En discussion, nous proposons d’examiner cette rencontre entre deux cultures éducationnelles.

En France, différentes raisons conduisent les élèves à étudier à distance dans le second degré (collège, lycée) : activité sportive de haut niveau, handicap, maladies chroniques ou invalidantes, phobie scolaire, itinérance… Or, cette « mise à distance » est pour eux à la fois un moyen de pallier leur impossibilité de se rendre en établissement, leur permettant ainsi de continuer leur scolarité et de retrouver un semblant de vie normale, mais peut également les mettre en difficulté lorsqu’ils se sentent isolés, travaillant essentiellement depuis chez eux et avec peu de soutien pédagogique. En outre, une certaine pression est exercée sur ces élèves qui doivent justifier leur assiduité afin de pouvoir continuer à étudier à distance : leur fréquence de connexion et de rendu des devoirs est mesurée chaque mois, donnant lieu à des relevés parfois angoissants chez ces jeunes élèves parfois amenés à décrocher temporairement. À partir d’entretiens menés auprès de 11 apprenants et de 546 réponses à un questionnaire, nous montrerons en quoi le dispositif d’enseignement-apprentissage dans lequel ils étudient se révèle, pour certains élèves, un véritable pharmakon numérique (Stiegler, 2015), et que cela constitue pour certains élèves en difficulté une « double peine ». Nous verrons aussi comment, malgré ces contraintes, ces élèves arrivent à s’organiser et réussir. Nous proposerons également quelques pistes d’amélioration des dispositifs actuels.

Au Québec, à la suite de modifications apportées à la Loi sur l’instruction publique dans les années 1990 et 2000, l’autonomie des écoles publiques à définir leurs programmes s’est de nouveau élargie, notamment afin de concurrencer le secteur privé, mais aussi de répondre aux besoins des élèves, se différenciant de plus en plus (Conseil supérieur de l’éducation, 2007). Pour Lessard et Levasseur (2007), ces changements ont instauré, notamment au secondaire, un système à trois vitesses : public régulier, public enrichi et privé. Des recherches quantitatives ont démontré que les chances d’accès au postsecondaire varient selon la voie empruntée au secondaire, et ce, même après avoir contrôlé l’origine sociale des élèves (Kamanzi, 2019 ; Maroy et Kamanzi, 2017 ; Pilote et al., 2018). Basée sur une étude ethnographique d’une école secondaire publique de la ville de Québec offrant un programme régulier et des programmes concentration, cette communication tente de mieux comprendre comment le programme fréquenté produit ces effets concrètement. Il ressort notamment que le regroupement des élèves en fonction du programme poursuivi constitue une des clés principales de compréhension. En effet, il en découle des effets d’instruction (attentes et perceptions des enseignant.e.s, etc.), d’orientation (pratiques des enseignant.e.s, etc.) et de socialisation (effets de composition, etc.). Plus encore, ces effets prennent une acuité spécifique selon les programmes.

L’école et ses acteurs évoluent dans un environnement qui les façonne et les situe en accord et/ou en résistance avec la société désormais hypermoderne. Les sociologues caractérisent cette hypermodernité par trois nouveaux types de rapport à. Le rapport au temps est marqué par l’instantanéité, l’immédiateté, l’urgence. Dans une société qualifiée de liquide, le rapport aux autres est marqué par l’éphémère, la brièveté, l’interchangeabilité. Enfin, le rapport à soi a lui aussi évolué : entrepreneur de lui-même, l’individu est marqué par l’excès normé d’innovation et de compétition permanentes.

Pour enseigner et éduquer en société hypermoderne, l’enseignant est invité à activer une triple démarche. La première, d’ordre sociologique, relève d’une obligation professionnelle nécessaire et continue : connaître ce monde dans ses réalités, ses ruptures et ses contradictions. La seconde démarche, d’ordre philosophique et anthropologique, nourrit un triple questionnement éducatif : quel homme former pour le faire habiter quels mondes et lui transmettre quelles valeurs ? La troisième démarche est résolument éthique : elle invite l’enseignant-pédagogue à faire des choix « de vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes » (Ricœur) : il devra résister, par l’éducation et l’instruction, à la massification d’un individu par excès ou par défaut, pour construire un homme libre, relationnel, autonome, responsable.

L’avènement d’une « épidémie de changements » (Levin, 2007) dans le milieu de l’éducation ces dernières années a suscité de sérieuses questions quant à l’utilité et l’efficacité de l’implantation de ces innovations (Fullan, 2014). Au Québec, la mise en œuvre du programme « Éthique et culture religieuse » ([PECR], MELS, 2008) place les enseignants face à une nouvelle posture professionnelle d'impartialité et entraîne un « changement profond » au regard de notre système d'enseignement (Conseil supérieur de l'Éducation, 2008). Selon plusieurs, un changement organisationnel significatif provoque diverses réactions chez les agents qui y sont exposés (Bareil et coll., 2007) et peut être tributaire du niveau d’utilisation des acteurs concernés envers l’innovation (Anderson, 2013). Ainsi, le Concerns-Based Adoption Model [CBAM] (Hall et Hord, 1987; 2014) constitue un modèle théorique et procédural empiriquement fondé qui permet de prédire les comportements d’utilisation d’un nouveau programme éducatif. Afin de mieux comprendre à quel niveau les enseignants utilisent le PECR, nous avons réalisé des entrevues semi-dirigées et en profondeur inspirées du Level of Use, composante diagnostique du CBAM, auprès de 10 enseignants du primaire de la commission scolaire montréalaise Marguerite-Bourgeoys. Nos résultats nous amènent à proposer des recommandations sur l'implantation de programmes éducatifs du point de vue des enseignants en contexte de changement.

Cette communication partage les résultats d’une recherche s’intéressant au développement de la pensée critique des adolescents et à la légalisation du cannabis.

Le cannabis récréatif a été légalisé au Canada en 2018. Le fait que le cannabis soit la drogue la plus consommée et appréciée par les jeunes avant la légalisation inquiète toutefois la population. Afin de favoriser une prise de décision éclairée en matière de santé, il importe de se tourner vers des modèles éducatifs préventifs autres que ceux axés sur le risque, car ils ne concordent pas toujours à l’expérience des jeunes. Ancrée dans la troisième génération de la théorie de l’activité, cette recherche utilise comme méthode (à la fois d’intervention et d’angle d’analyse) le Laboratoire du changement, qui permet de stimuler l’apprentissage expansif d’individus en besoin de transformation. Des élèves de deuxième secondaire de deux écoles (N=5), un médecin, des chercheurs, des enseignants ainsi que des parents (N=10) se sont réunis lors de quatre rencontres afin de discuter de la légalisation du cannabis. L’analyse des sessions montre que le partage de savoirs aide les jeunes à comprendre les enjeux de la légalisation du cannabis, développe leurs connaissances et favorise leur prise de position en matière de santé. Cette étude permet de proposer la mise en œuvre d’une forme d’intervention prometteuse en matière d'éducation à la santé au secondaire tout en renforçant la collaboration entre différents milieux.

L’espace francophone, fédéré par la langue française, est animé par une diversité de langues et de cultures. Cette contribution vise à donner plus de visibilité à cette richesse par une approche francophone plurielle de l’enseignement du français. Par « approche francophone plurielle », nous entendons une étude de la francophonie dans sa pluralité et sa diversité. Cette réflexion problématise l’état actuel de l’enseignement du français dans une variété de contextes multilingues et s'interroge sur la notion de F/francophonieS. Elle part d’une double question : (1) existe-t-il une formation particulière au sujet de la F/francophonie dans les cursus d’apprentissage des futur·es enseignant·es de français?; (2) existe-t-il une perspective francophone sur l’enseignement des langues et des cultures? Nous faisons l’hypothèse qu’une approche francophone plurielle relève de l’étude d’une francophonie polycentrique contextualisée. Cette contextualisation peut se manifester suivant les traditions didactiques locales. C’est pourquoi notre étude s’appuie sur divers contextes, en particulier le Cameroun et la Suisse. Notre cueillette de données porte sur les représentations sociales des étudiant.es et l’examen de manuels de français. Le traitement de ces données permettra de comprendre plus finement les enjeux de l’enseignement du français en Francophonie de nos jours. Il tentera de problématiser la place de cet enseignement entre une didactique du plurilinguisme et celle de la variation.

Le protocole d’entente (2013) qui unit les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur et de la Culture et des Communications accorde une place de choix à la démocratie culturelle. Toutefois, malgré les avancées de ce modèle valorisant les pratiques culturelles en amateur, dont celles des jeunes, et l’invitation faite aux enseignants de recourir à la culture propre aux jeunes comme pivot (PFEQ, 2006, 2007, p. 7), les enseignants en arts ne disposent pas d’outils concrets d’intégration de cette culture en contextes éducatifs. Pour remédier à ce problème, ce projet de recherche vise : 1) à mieux comprendre les représentations d’enseignants en arts (visuels, musique, danse et art dramatique) à propos de la culture juvénile; et à 2) à constituer un répertoire de modalités de prise en compte de cette culture en classe d’arts. 16 entretiens avec des spécialistes en arts (4 par disciplines artistiques) ont été conduits dans diverses écoles secondaires puis analysés avec le logiciel NVivo. Parmi les résultats préliminaires de recherche, on constate que la plupart des participants se représentent la culture sous l’angle anthropologique, lequel englobe la culture immédiate des élèves selon eux. Tout en se disant peu familiers avec le modèle de la démocratie culturelle, certains participants ont néanmoins recours à des approches pédagogiques au diapason de ce modèle, ce qui semble favoriser la prise en compte de pratiques culturelles informelles de jeunes en classe d’arts.

L’entreprise d’entraînement (EE) est un outil pédagogique et une mesure d’employabilité utilisée au collégial et en formation professionnelle, mais très peu à l’université, d’où le questionnement sur sa pertinence dans le cursus universitaire. Cette communication rend compte de la littérature sur l’apprentissage universitaire afin de démontrer l’utilité de l’EE à l’université. L’apprentissage est un changement durable du potentiel de comportement d’un individu. L’individu donne du sens à une situation nouvelle grâce à ses expériences passées et à l’interaction avec l’environnement. L’apprenant adulte quant à lui recherche l’application de son apprentissage; le professionnel doit appliquer ses connaissances dans un contexte. La recontextualisation des connaissances et compétences préalablement acquises définit le transfert des apprentissages. L’approche traditionnelle à l’université ne favoriserait pas le transfert des apprentissages. L’EE est un outil favorisant le transfert des apprentissages en permettant aux apprenants de contextualiser leurs apprentissages. Dans un premier temps, le cadre théorique et les caractéristiques de l’EE ont été définis. Ensuite, une revue de la littérature a été effectuée et rédigée. Selon la littérature, cet outil est bénéfique et applicable à des étudiants universitaires. Il s’agit donc d’un outil novateur facilitant l’apprentissage à l’université.

La réforme des programmes de formation pour l'école québécoise, mise en place au début des années 2000, a introduit des changements importants tant dans la structure, le fonctionnement des établissements scolaires et les démarches pédagogiques privilégiées.  Dans ce contexte, nous nous sommes intéressées au processus d’appropriation des changements et de responsabilisation des acteurs. Plus spécifiquement nous avons exploré l’organisation et le partage des responsabilités des acteurs impliqués dans la mise en oeuvre de la pédagogie par projet,  puisque celle-ci faisait partie des démarches pédagogiques privilégiées. Pour ce faire, dans le cadre d’une  démarche de recherche qualitative, descriptive et exploratoire, nous avons mené une étude de cas dans cinq écoles primaires de l’Outaouais, qui nous a permis de tracer cinq profils d'appropriation et de partage de responsabilités. Les résultats de cette recherche nous permettent de constater que, dans la plupart des établissements participants, ce sont les enseignants qui ont assumé la plus grande part de responsabilités, et qui ont dû composer avec plusieurs nouvelles exigences lors de l’appropriation de la pédagogie par projet.  Nous dégagerons quelques conditions dans l'appropriation d’une  telle démarche pédagogique qui permettraient le déploiement d’une réelle structure de collaboration et un partage réfléchi des responsabilités.