Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

L'école actuelle ne serait pas appropriée au développement et aux aptitudes des garçons (Lemery, 2004 ; Martino, Mills & Lingard, 2005). Des mesures, dont la formation de groupes sexués, ont été mises en place afin de susciter leur motivation et de les aider à mieux fonctionner à l’école. Le simple fait de réunir les garçons dans une même classene suffit pas (Cloutier, 2003).  Les enseignants doivent adapter leurs intentions et pratiques pédagogiques aux particularités des garçons (Baker, 2002) et tenir compte des différents aspects reliés au genre de leurs élèves. Comment singularisent-ils leur enseignement lorsqu'ils sont à la tête d'un groupe non mixte de garçons? Trois enseignants et deux groupes de cinq élèves ont participé à la réalisation d’une recherche qualitative descriptive compréhensive. Des entrevues collectives semi-structurées ont été menées auprès des élèves. Leurs enseignants ont participé au moyen d’entrevues individuelles et de récits de pratique.L'analyse des données traitées à l'aide du logiciel Weft QDA démontre que l'humour, les pratiques pédagogiques variées et les relations positives entre l’enseignant et ses élèves contribuent à la motivation scolaire des garçons. Également, l'absence de filles en classe est perçue comme ayant des effets sur les attitudes et l'engagement cognitif des adolescents.



Les activités de loisirs organisées (ALO) se caractérisent par la présence d’un responsable adulte, de règles et d’un horaire régulier. Les résultats de nombreuses études montrent que la participation à des ALO est associée à plusieurs conséquences positives chez les adolescents, comme la diminution des problèmes de santé mentale et du risque de décrochage scolaire (Denault et Poulin, 2008). Toutefois, les jeunes présentant des problèmes de comportement (PC; p. ex., bris de règles) sont moins enclins à participer aux ALO (Simmons et al., 2020) et les caractéristiques associées à cette non-participation demeurent méconnues. Cette étude vise donc à comparer, sur la base de caractéristiques individuelles (p. ex., santé mentale), familiales (p. ex., pratiques parentales) et sociales (p. ex., qualité de la relation avec les pairs), les adolescents qui participent à ceux qui ne participent pas à des ALO au sein d’un échantillon de 192 jeunes (51 % filles) âgés de 14 ans en moyenne et présentant tous des PC. Les analyses comparatives montrent notamment que les jeunes participant à au moins une ALO proviennent de familles avec un revenu familial annuel et un niveau de supervision parentale plus élevés, et ont un niveau de problèmes de conduite plus faible que les non-participants. Ces caractéristiques pourraient être considérées dans les stratégies mises en place pour favoriser la participation aux ALO des jeunes présentant des PC afin qu’ils puissent eux aussi en bénéficier.

Au Québec, à la suite de modifications apportées à la Loi sur l’instruction publique dans les années 1990 et 2000, l’autonomie des écoles publiques à définir leurs programmes s’est de nouveau élargie, notamment afin de concurrencer le secteur privé, mais aussi de répondre aux besoins des élèves, se différenciant de plus en plus (Conseil supérieur de l’éducation, 2007). Pour Lessard et Levasseur (2007), ces changements ont instauré, notamment au secondaire, un système à trois vitesses : public régulier, public enrichi et privé. Des recherches quantitatives ont démontré que les chances d’accès au postsecondaire varient selon la voie empruntée au secondaire, et ce, même après avoir contrôlé l’origine sociale des élèves (Kamanzi, 2019 ; Maroy et Kamanzi, 2017 ; Pilote et al., 2018). Basée sur une étude ethnographique d’une école secondaire publique de la ville de Québec offrant un programme régulier et des programmes concentration, cette communication tente de mieux comprendre comment le programme fréquenté produit ces effets concrètement. Il ressort notamment que le regroupement des élèves en fonction du programme poursuivi constitue une des clés principales de compréhension. En effet, il en découle des effets d’instruction (attentes et perceptions des enseignant.e.s, etc.), d’orientation (pratiques des enseignant.e.s, etc.) et de socialisation (effets de composition, etc.). Plus encore, ces effets prennent une acuité spécifique selon les programmes.

Les designers sont appelés à collaborer de façon multidisciplinaire dans le cadre de projets de design rendus complexes par les enjeux sociétaux et technologiques. Cette collaboration n’est pas toujours facile. Son apprentissage devient donc un élément clé de la formation des futurs designers. Nous soutenons que le développement de la capacité à dialoguer des designers ainsi que leur conscience éthique pourrait appuyer le processus. Cette étude vise à comprendre comment l’éthique du dialogue, dans la phase initiale d’un projet de design, pourrait soutenir les échanges et le partage des connaissances multidisciplinaires menant éventuellement à l’innovation. Pour ce faire, nous avons observé et documenté la collaboration d’une équipe de 3 étudiants provenant de disciplines différentes dans le cadre d’un atelier d’écodesign. Le but du projet était de questionner l’expérience d’achat de nourriture en 2025. L’analyse des données recueillies nous a permis de comprendre comment un dialogue autour des questions « Qui/Quoi/Pourquoi/Comment » a permis de structurer la pensée des participants. Ceci a soutenu le partage des connaissances et des valeurs propres à leurs disciplines respectives pour développer un concept innovant. Cette étude permet de formuler les
lignes directrices d’une démarche pédagogique, participative et interdisciplinaire pour soutenir la collaboration dans le cadre d’un projet de design complexe et préciser le rôle de l’éthique du dialogue à travers le processus. 

Au Québec, le taux de réussite à l'examen ministériel d'histoire nationale de quatrième secondaire est plutôt faible et cela depuis l'avènement de la réforme dans les années 2000. Cependant, tous les élèves doivent réussite cet examen afin d'obtenir le diplôme d'études secondaires (DES). Cette communication témoignera des difficultés rencontrées lors de la passation de l'épreuve unique de juin 2016 auprès de deux groupes-classes de quatrième secondaire. Une analyse quantitative des 60 copies  permettra de mieux comprendre les erreurs commises par les élèves et de mieux saisir les habitudes des élèves au moment d'utiliser les sources présentes dans le Dossier Documentaire. Au terme de la communication, les résultats de recherches seront démontrés et explicités afin de mieux comprendre le faible taux de réussite aux épreuves d'histoire.

Avec le développement du numérique en enseignement supérieur, le personnel enseignant fait face à divers problèmes dans le cadre de ses responsabilités pédagogiques, dont celui de l’évaluation des apprentissages en formation à distance (Audet, 2011). L’évaluation doit être rigoureuse dans le supérieur comme ailleurs (Tardif, 2006). La question du plagiat est documentée en formation traditionnelle (Jeffrey, 2013). Elle doit maintenant être examinée en formation à distance. L’objectif est de faire l’état des connaissances sur un aspect important qui mine la crédibilité de l’évaluation en formation à distance tant pour ce qui concerne le mode synchrone que le mode asynchrone : le plagiat. La recension des écrits a été faite suivant la démarche de Mertens (2010). Avec les mots clés en français et en anglais : plagiat, e-dyshonesty, pratiques évaluatives, formation à distance, enseignement supérieur, synchrone, asynchrone, plusieurs banques de données ont été interrogées : Google, Outil découverte, Cairn, Francis, Eric, Proquest, Repère, Crésus. Sur 60 publications recensées, 32 ont été retenues pour être analysées selon la technique d’analyse thématique de Paillé et Muchielli (2013). Les résultats permettent d’identifier les pratiques spécifiques de plagiat, leur importance en comparaison avec la formation en présence, des stratégies de prévention mises en place non seulement dans le cadre des cours, mais aussi des programmes et des institutions.

Le comité des élèves représente une structure de participation des  élèves à la vie scolaire qui doit être mise en place dans les écoles  secondaires du Québec, selon la Loi sur l'instruction publique. Ce  comité qui s'inscrit dans la mission de socialisation de l'école québécoise se retrouve aussi au primaire. Pourtant, il est impossible de recenser les écoles qui mettent réellement en œuvre ce comité et  selon quelles modalités. Plusieurs acteurs de l'éducation  se considèrent peu formés et peu soutenus pour assumer la  responsabilité de son fonctionnement. Afin de réaliser l'état des connaissances sur le sujet, une recension des écrits a été faite. Une analyse des écrits scientifiques et professionnels, des sites universitaires et des manuscrits, au Québec et à  l'international, a permis de relever des considérations sur ces comités et les modalités de leur encadrement. Il est reconnu que ces comités peuvent  représenter un espace de participation des élèves et un lieu  d'apprentissage de la démocratie à condition que plusieurs facteurs  soient réunis. C'est dans cette optique que diverses prescriptions et orientations sont énoncées. Nous mettrons  en lumière des avantages et des difficultés quant à la mise en place de telles structures, tout en accordant une attention particulière au rôle des adultes du milieu scolaire.

Cette communication partage les résultats d’une recherche s’intéressant au développement de la pensée critique des adolescents et à la légalisation du cannabis.

Le cannabis récréatif a été légalisé au Canada en 2018. Le fait que le cannabis soit la drogue la plus consommée et appréciée par les jeunes avant la légalisation inquiète toutefois la population. Afin de favoriser une prise de décision éclairée en matière de santé, il importe de se tourner vers des modèles éducatifs préventifs autres que ceux axés sur le risque, car ils ne concordent pas toujours à l’expérience des jeunes. Ancrée dans la troisième génération de la théorie de l’activité, cette recherche utilise comme méthode (à la fois d’intervention et d’angle d’analyse) le Laboratoire du changement, qui permet de stimuler l’apprentissage expansif d’individus en besoin de transformation. Des élèves de deuxième secondaire de deux écoles (N=5), un médecin, des chercheurs, des enseignants ainsi que des parents (N=10) se sont réunis lors de quatre rencontres afin de discuter de la légalisation du cannabis. L’analyse des sessions montre que le partage de savoirs aide les jeunes à comprendre les enjeux de la légalisation du cannabis, développe leurs connaissances et favorise leur prise de position en matière de santé. Cette étude permet de proposer la mise en œuvre d’une forme d’intervention prometteuse en matière d'éducation à la santé au secondaire tout en renforçant la collaboration entre différents milieux.

L’Outaouais fait partie des régions ayant un  taux de décrochage élevé, soit 34,2% comparativement à la moyenne provinciale se situant à 25,3% pour l’ensemble du Québec  (Bulletin statistique régional, 2009). Des initiatives telles que SIAA (MELS), visant à diminuer le décrochage scolaire en milieux défavorisés, sont en œuvre dans la région. Beaucoup reste encore à faire et c’est pourquoi Centraide Outaouais en collaboration avec une chercheuse de l’UQO ont choisi d’étudier le potentiel du programme Passeport pour ma réussite pour la région Outaouaise. Ce programme a pour objectifs de réduire la pauvreté et ses effets en diminuant le décrochage dans les écoles secondaires et de favoriser l’accessibilité à l’éducation postsecondaire. Implanté dans la communauté de Regent Park (Toronto) en 2001, ce programme a obtenu des résultats exceptionnels (diminution du taux de décrochage de 70% en moins de 10 ans) et est maintenant implanté dans 11 communautés au Canada. Pour s’assurer que le programme soit adapté à la réalité de l’école secondaire outaouaise, une enquête à méthodologie mixte auprès des élèves d’une école secondaire, des acteurs du milieu scolaire, du milieu communautaire et des familles a été réalisée. La communication présentera les résultats de cette enquête, incluant  les moyens et les dispositifs d’intervention qui pourraient être privilégiés dans l’école ainsi que l’intérêt de la communauté à contribuer à la mise en oeuvre du programme Passeport pour ma réussite. 

L’espace francophone, fédéré par la langue française, est animé par une diversité de langues et de cultures. Cette contribution vise à donner plus de visibilité à cette richesse par une approche francophone plurielle de l’enseignement du français. Par « approche francophone plurielle », nous entendons une étude de la francophonie dans sa pluralité et sa diversité. Cette réflexion problématise l’état actuel de l’enseignement du français dans une variété de contextes multilingues et s'interroge sur la notion de F/francophonieS. Elle part d’une double question : (1) existe-t-il une formation particulière au sujet de la F/francophonie dans les cursus d’apprentissage des futur·es enseignant·es de français?; (2) existe-t-il une perspective francophone sur l’enseignement des langues et des cultures? Nous faisons l’hypothèse qu’une approche francophone plurielle relève de l’étude d’une francophonie polycentrique contextualisée. Cette contextualisation peut se manifester suivant les traditions didactiques locales. C’est pourquoi notre étude s’appuie sur divers contextes, en particulier le Cameroun et la Suisse. Notre cueillette de données porte sur les représentations sociales des étudiant.es et l’examen de manuels de français. Le traitement de ces données permettra de comprendre plus finement les enjeux de l’enseignement du français en Francophonie de nos jours. Il tentera de problématiser la place de cet enseignement entre une didactique du plurilinguisme et celle de la variation.

Bien que la nouvelle mission de l’éducation au Québec impose la prise en compte de la santé globale de l’étudiant, on constate qu’au cours de son cheminement scolaire ce dernier est amené à vivre une pression académique pouvant nuire à son développement personnel et à sa réussite académique. Cette pression peut l’amener à développer des troubles internalisés comme les troubles du comportement alimentaire (TCA), impliquant entre autres des difficultés académiques. Cette communication vise à présenter les résultats préliminaires d’un projet de recherche qui s’intéresse aux précurseurs des TCA, soit les attitudes et comportements alimentaires inappropriés (ACAI). Un des objectifs est de mesurer la réalité des pressions académiques identifiée par des étudiants du collégial (présence d’ACAI). 200 étudiants issus de filières générales, techniques et sportives ont été interrogés à l’aide de questionnaires psychométriques. Les résultats préliminaires indiquent la présence d’ACAI tels que la boulimie, le perfectionnisme ou encore l’insatisfaction corporelle chez les étudiants. On observe également des différences relatives à la présence et fréquence d’ACAI en lien avec le programme d’étude suivi. Au travers de ces résultats, cette recherche unique dans le milieu collégial, tente donc de mettre en parallèle les pressions académiques perçues, la santé globale de l’étudiant et sa réussite académique pour proposer des recommandations à mettre en œuvre dans le milieu éducatif.

Les enfants immigrants naviguent dans deux milieux, la famille et l’école, avec des référentiels de socialisation plus ou moins convergents, structurés autour de valeurs, de normes et rituels. Qu’en est-il des stratégies déployées par les parents originaires de Maghreb soutenant l’expérience socioscolaire de leurs enfants ? Un questionnement pertinent au vu du débat sociétal sur le « vivre-ensemble » qui semble se cristalliser sur la situation des communautés musulmanes. L’objectif de cette communication est de mettre en lumière la mobilisation parentale dans le suivi scolaire et dans la relation avec l’école chez la communauté maghrébine, laquelle est majoritairement francophone et musulmane, et à explorer l’effet du débat entourant la laïcité sur le processus de participation parentale. Ancrée dans une démarche qualitative, nous avons réalisé auprès de parents maghrébins sept entrevues semi-dirigées longues et riches d’informations sur la thématique de l’étude. Les résultats illustrent des stratégies novatrices qu’ont les parents maghrébins de s’impliquer dans le suivi scolaire de leurs jeunes. Aussi, pour certains parents, des enjeux d’implication parentale sont appréhendés sur fond de débat sur la laïcité.

 

La réflexion portée aujourd’hui sur l’enseignement de la lecture des textes littéraires, à la fois individuelle et collective, subjective et distancée, rappelle que son enseignement est conditionné à ce qui est préconisé comme essentiel par une société où la formation du citoyen (le sujet), le partage d’un patrimoine culturel (le collectif) et la capacité à argumenter, sont donnés comme des priorités. L’enseignement de la lecture des textes a considérablement évolué ces cinquante dernières années : le texte était l’élément central au travers du modèle rhétorique qu’il convenait d’imiter, ce que s’appliquait à mettre en avant l’explication de texte. Puis les théories de la réception (Jauss, Eco, Picard, Rouxel) ont placé le sujet lecteur au centre de cet enseignement. Or, le sens d’un texte est toujours conditionné aux savoirs d’une société. Le texte littéraire est donc à la fois un objet social et un objet d’interprétation personnelle,  qui renvoie à des réalités (mimesis), suscitant des identifications et des émotions. Mais ces aspects restent peu présents dans l’enseignement alors que la lecture est à la fois participation d’un sujet lecteur individuel et distanciation par le collectif. De plus, le sens d’un texte est interdépendant de la situation de communication ce qui nécessite une appropriation. Nous proposons dans cette communication de discuter la place des émotions dans les processus d’appropriation de textes littéraires tant du point de vue individuel que social.

Cette communication présente quelques résultats d’une recherche qualitative portant sur les innovations pédagogiques utilisées à l’Université de Montréal selon la culture disciplinaire. Nous entendons par innovation pédagogique tout enseignement dispensé de manières différentes de la pratique traditionnelle du cours magistral. En bref, nous estimons qu’une innovation pédagogique s’apparente à toute action nouvelle visant à l’amélioration de l’apprentissage des étudiants. Notre question générale de recherche trouve sa pertinence et son originalité dans sa dimension « culture disciplinaire » (Becher, 1989) qui nous permet de découvrir si les innovations pédagogiques sont particulières à une culture disciplinaire ou communes à toutes les disciplines. L’idiosyncrasie sophistiquée du sujet invite à un voyage à travers une recension d’articles scientifiques sur l’université d’hier et d’aujourd’hui, la pédagogie de l’enseignement supérieur, sa valorisation et particulièrement le Scholarship of Teaching and Learning (Boyer, 1990), les innovations pédagogiques et la culture disciplinaire. L’essentielle de la collecte de données s’est opérée à l’aide de trente-deux entrevues individuelles et d’un entretien de groupe avec des professeurs des facultés de l’UdeM. Cette communication expose les différences et similitudes en termes d’innovations pédagogiques selon les disciplines et répond à notre question générale de recherche. Finalement, nous présentons des pistes de recherches.

Dès les débuts de l'instruction publique au Canada et depuis la création de programme de formation, une version de l'histoire est enseignée aux élèves canadiens. Selon plusieurs auteurs (Batell Lowman et Barker, 2015; Battiste, 2013; Donald 2009; Tupper 2014), des récits nationaux marginalisant les Autochtones, ignorant des pans de l'histoire ou relatant seulement le point de vue des colonisateurs contribuent à l'effacement de la présence autochtone du territoire colonisé. Quant à elle, la Commission de vérité et réconciliation (CVR) établit une part des responsabilité de l'état actuel des relations entre la population canadienne autochtone et non autochtone à l'enseignement que reçoivent les élèves canadiens. Les appels à l'action de la CVR réclament l'intégration des perspectives autochtones dans les programmes de formation provinciaux. D'après les auteurs du rapport, l'éducation des élèves canadiens est une des clés de la réconciliation entre canadien autochtone et non-autochtone.

Une analyse de contenu de nature lexicométrique a été effectuée sur tous les programmes de formations primaires francophones en sciences humaines et sociales des provinces et territoires canadiens. Cette analyse visera à décrire la manière dont les perspectives autochtones sont représentées dans les corpus. À notre connaissance, aucune étude de ce genre n'existe au Canada. Des résultats de recherches préliminaires seront présentés.

Dans la conjecture actuelle, les technologies Internet 2.0 offrent un accès à la connaissance et à l’expertise sans précédent, ce qui multiplie les occasions d’apprentissage informel. Cette étude autobiographique narrative avait pour objectif de souligner les efforts et la contribution des bricoleurs et des travailleurs techniques qui, ardument, courageusement et patiemment règlent des problèmes manuels très complexes sans avoir toutes les informations en main et souvent sans avoir toutes les aptitudes nécessaires pour le faire. Nous nous sommes penchés sur un phénomène émergent des technologies Web 2.0, soit la capacité de résoudre des problèmes complexes. Nos deux récits narratifs autobiographiques ont porté un regard sur nos expériences d’apprentissage de mécanique de motocyclettes italiennes en discutant en asynchrone avec les membres de communautés en ligne portant sur ce sujet. Nous présenterons le cadre théorique de cette étude, en nous appuyant sur les travaux de Csikszentmihalyi, Freire et Wenger. Ensuite, nous expliquerons la méthodologie que nous avons utilisée pour nous permettre de retracer le récit de notre expérience. Finalement, nous discuterons des relations entre nos expériences et les concepts relatifs à l’éducation progressive, qui pourraient certes être transférables à notre système d’éducation actuel, qui semble pour le moins être en dérive.

Pour faire face à la pénurie d’enseignants, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec a assoupli les conditions d’accès à la profession enseignante (Institut du Québec, 2019). Ces mesures permettent notamment aux commissions scolaires de recruter des enseignants à l’étranger. Ces enseignants vont, certes, combler les besoins en main-d’œuvre, mais leur intégration professionnelle ne saurait se faire sans heurts. En effet, des recherches indiquent que malgré une expérience d’enseignement dans leurs pays d’origine, les enseignants immigrants formés à l’étranger (EIFÉ) font figure de débutants dans un nouveau contexte éducatif et socioculturel (Niyubahwe et al., 2013; Morissette et Demazière, 2018). Au Québec les EIFÉ font face à des défis relatifs notamment à l’intégration à l’équipe-école, à la mise en œuvre des orientations du programme de formation et à la familiarisation avec leur nouvel environnement de travail (Niyubahwe, Mukamurera et Sirois, 2018). Toutefois, leur expérience varie d’une école à l’autre en fonction des réalités contextuelles et des caractéristiques personnelles des EIFÉ. Partant des récits d’expérience des participants à nos recherches et des souhaits qu’ils expriment, notre communication a pour objectif d’engager une réflexion sur les enjeux relatifs à l’accueil de nouveaux enseignants formés à l’étranger et de dégager des pistes d’actions à mettre en œuvre pour faciliter leur transition professionnelle et leur rétention.

Les enfants immigrés naviguent dans deux milieux, la famille et l’école, avec des référentiels de socialisation plus ou moins convergents, structurés autour de valeurs, de normes et rituels. Qu’en est-il des stratégies déployées par les familles immigrées musulmanes soutenant l’expérience socioscolaire de leur enfant? Un questionnement de notre recherche doctorale au vu du débat sur le vivre-ensemblequi semble se cristalliser sur la situation de la communauté musulmane.Cette dernière est confrontée à de nombreux défis d’intégration dans la société d’accueil (Helly, 2011). De plus, le débat sociétal sur la laïcité des institutions, dont l’école, semble se cristalliser sur la visibilité des signes religieux dans l’espace public, particulièrement sur le voile islamique. Des auteurs pensent que cette cristallisation porte un potentiel de tension pouvant moduler les pratiques parentales de certaines familles musulmanes à l’égard de l’école et affecter la situation socioscolaire de certains élèves (Milot, 2014). Afin d’avoir une compréhension fine, de pouvoir rendre effective l’égalité des chances de réussite pour tous les élèves et de consolider le vivre-ensemble, les enjeux généraux de scolarisation et de socialisation des jeunes appartenant à cette communautéseront discutés. Aussi, de manière spécifique, nous aborderons des facteurs encore inexplorés qui soutiennent ou freinent le parent musulman dans le développement de relations positives avec le milieu scolaire de son enfant.

Notre maîtrise, une étude de cas, visait à caractériser la communauté éducative (CE) de Madaka, un village au nord du Cameroun. La CE de Madaka est structurée autour de 3 projets d’éducation différents - scolaire, traditionnel et religieux - et leurs interrelations sont tendues. La création d’espaces de dialogue pour clarifier le projet éducatif global et ses sous projets afin de (1) favoriser la pertinence socioculturelle du projet scolaire et (2) de diminuer les tensions (favoriser la cohésion sociale) est la principale recommandation au terme de notre maîtrise et constitue aussi la double thèse à la base de notre projet doctoral. Cette thèse est aussi appuyée par différents chercheurs. Selon plusieurs, une plus grande participation des acteurs de la CE aux structures décisionnelles scolaires assurerait une meilleure adéquation socioculturelle du curriculum (Lugaz, 2008; Sanders et Epstein, 2005; Lange, 2003;Bray, 2001). Selon d’autres, ce type de gouvernance pourrait aussi contribuer à l’édification de la paix, principalement en contextes fragiles (haut risque de conflits armés), soit en prévenant la violence (Maebuta, 2009), soit en participant à la reconstruction du tissu social (Bretherton et al., 2010; Spence, 2006; Dupuy, 2008; Galtung, 2008). C’est dans le cadre d’une recherche action participative, où nous décrirons la constitution, les enjeux et les impacts de tels espaces de dialogue à Madaka, que notre doctorat vise à confronter cette thèse.

L’approche Reggio Emilia (ARE) est une expérience éducative amorcée depuis plus de 50 ans en Italie. À contre-courant des tendances récentes favorisant l’enseignement formel auprès de la petite enfance, l’ARE repose sur une pédagogie de l’écoute et de l’observation, d’un curriculum contextuel façonné selon les intérêts et questionnements des enfants, d’une pratique basée exclusivement sur le jeu et les projets. Appuyée par la recherche et en constante évolution, l’ARE se pose en réponse aux débats contemporains qui en appellent au respect de l’enfance, à l’importance de l’apprentissage par le jeu et à la place de l’affect dans la relation pédagogique, garants du développement des habiletés de base (autonomie, autorégulation, pensée créative et critique, socialisation, communication), lesquelles façonnent leur développement et préparent à mieux apprendre. S’il est impossible d’appréhender l’ARE comme un modèle à reproduire, sa philosophie peut nourrir la réflexion sur la pratique et inspirer à l’adaptation de certains de ses concepts dans nos réalités nord-américaines. Notre objectif de recherche consiste à étudier l’influence de l’ARE dans le programme-cadre révisé (2016) d’éducation à la petite enfance de l’Ontario (ÉPE). L’analyse de contenu (L’Écuyer, 1987) révèle que que les concepts de l’ARE y sont bien présents. En discussion, nous proposons d’examiner cette rencontre entre deux cultures éducationnelles.

Pour répondre aux maux des systèmes éducatifs et de l’enseignement, lorsque l’on accepte de les conscientiser, il est nécessaire de mettre en œuvre des leviers efficients qui se trouvent hors des sentiers battus. Nous démontrons que le levier praxéologique est une solution pour gérer les pierres d’achoppement dans l’enseignement. Comment l’intégration, la mise en œuvre et les implications de l’action praxéologique permettent de répondre à des silences, des aveuglements, des inerties ainsi qu’à l’infaillibilité au cœur de l’enseignement ? Après avoir ancré le socle définitoire de la praxéologie en le contextualisant, nous exposons la méthodologie dans son évolution sur un échantillon restreint d’enseignants. Elle fait passer les actants d’une relative réflexivité à la praxéologie. Ensuite, nous précisons les maux nécessitant une action praxéologique. Puis, nous mettons en exergue les articulations, les modifications et les dynamiques engendrées par l’introduction de la praxéologie dans les pratiques. Enfin, des limites et des perspectives de mises en œuvre produites par l’exercice des méthodes collaboratives annoncent des enseignements porteurs pour que le levier praxéologique soit inculqué dans les formations aux futurs enseignants ainsi qu’à ceux qui sont en exercice. L’intérêt de cette approche est d’exposer des pistes afin que chaque acteur éducatif puisse s’approprier  les réalités auxquelles il doit répondre  en préservant la flamme éducative.



En France, différentes raisons conduisent les élèves à étudier à distance dans le second degré (collège, lycée) : activité sportive de haut niveau, handicap, maladies chroniques ou invalidantes, phobie scolaire, itinérance… Or, cette « mise à distance » est pour eux à la fois un moyen de pallier leur impossibilité de se rendre en établissement, leur permettant ainsi de continuer leur scolarité et de retrouver un semblant de vie normale, mais peut également les mettre en difficulté lorsqu’ils se sentent isolés, travaillant essentiellement depuis chez eux et avec peu de soutien pédagogique. En outre, une certaine pression est exercée sur ces élèves qui doivent justifier leur assiduité afin de pouvoir continuer à étudier à distance : leur fréquence de connexion et de rendu des devoirs est mesurée chaque mois, donnant lieu à des relevés parfois angoissants chez ces jeunes élèves parfois amenés à décrocher temporairement. À partir d’entretiens menés auprès de 11 apprenants et de 546 réponses à un questionnaire, nous montrerons en quoi le dispositif d’enseignement-apprentissage dans lequel ils étudient se révèle, pour certains élèves, un véritable pharmakon numérique (Stiegler, 2015), et que cela constitue pour certains élèves en difficulté une « double peine ». Nous verrons aussi comment, malgré ces contraintes, ces élèves arrivent à s’organiser et réussir. Nous proposerons également quelques pistes d’amélioration des dispositifs actuels.

Concept large et multidimensionnel, l’un des défis de la recherche sur le climat scolaire est sa mesure (Shukla et al., 2019). Malgré une multitude de questionnaires, le processus d’élaboration de ces derniers est généralement loin d’être rigoureux (Ramelow et al., 2015). Yu et ses collaborateurs (2018) décrivent à quel point ces questionnaires sont utilisés à large échelle sans avoir subi au préalable un processus de validation. Qu’un instrument soit adapté ou nouvellement créé, il y a nécessité de procéder à un processus de validation (Kohl et al., 2013). Selon les Standards for Education and Psychological Testing (AERA et al., 2014), ce processus de validation doit reposer sur l’acquisition de diverses preuves de validité pour cinq aspects permettant de supporter les inférences faites à partir des données obtenues : contenu, processus de réponse, structure interne, relation avec les autres variables et conséquences. Intégrée à une recherche plus large sur l’acquisition de diverses preuves de validité des questionnaires sur le climat scolaire, la présente étude porte sur l’aspect contenu. Pour ce faire, nous avons procédé à une analyse de la portée sur les définitions, les différents cadres théoriques et les mesures du climat scolaire existants dans la recherche entre 2009 et 2022. Nous présenterons les résultats concernant les preuves de validité de contenu des approches recensées.

La présentation portera sur l’utilisation du sport comme médium d’intervention auprès des jeunes hébergés en Centre jeunesse. Le contenu de cette présentation est tiré de l’essai de maîtrise intitulé Récit de l’implantation d’un projet de développement personnel et social par le tennis au Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire (CJQ-IU). Une activité de 18 semaines basée sur un modèle cognitivo-comportemental utilisant le tennis comme médium d’intervention a été créée et mise en place auprès de 18 jeunes hébergés au Centre jeunesse de Québec. À l’aide d’entretiens informels avec les participants et d’observations participantes colligées dans un journal de bord hebdomadaire, il a été possible d’apprécier l’impact de certaines pratiques éducatives sur les jeunes, ainsi que d’ouvrir des pistes de réflexion (cliniques et recherches), concernant l’utilisation du sport comme médium de réhabilitation. Ces pistes portent principalement sur (a) la réalité des Centres jeunesse (b) les stratégies de développement et de transfert des habiletés enseignées, et (c) le rôle de l’entraîneur-intervenant dispensant le sport. Ces pistes de réflexion sont proposées afin de faciliter la mise en place et le maintien d’une telle intervention, ainsi que d’en maximiser l’impact. Ces considérations ne se limitent pas nécessairement au tennis, mais peuvent s’appliquer à toutes activités utilisant un sport ou une activité ludique comme médium d’intervention en milieu de réhabilitation.

Notre communication vise à apporter un éclairage sur la manière dont les élèves issus des minorités visibles décrivent leur expérience scolaire dans une région à très faible densité ethnoculturelle. Nous avons voulu comprendre les rapports sociaux qui teintent leur vécu scolaire et le sens qu’ils attribuent à leur expérience scolaire en nous intéressant particulièrement à la dimension identitaire, soit le rapport qu'ils établissent avec leur école, les pairs et le personnel scolaire. Nous voulons connaître la façon dont ils se perçoivent, se considèrent par rapport aux autres élèves, se positionnent, se définissent et réagissent dans cet environnement éducatif. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés en 2014 auprès de dix (10) élèves dans deux (2) écoles secondaires d’une ville du Québec située en région. Les énoncés recueillis suivent deux postures : restitutive et analytique (Demazière & Dubar, 2004) et font ressortir les «vécus» et les «perçus» de l’expérience scolaire de ces élèves en situation minoritaire. Les résultats expriment davantage les constats objectifs et les ressentis subjectifs qui sous-tendent leur vie à l’école. Ils permettent une saisie approfondie des marqueurs de la différence dans l’entendement de ces jeunes et contribuent à élucider les aspects inhérents à leur qualité de vie à l’école ainsi que les difficultés d’ordre identitaire susceptibles de freiner leurs aspirations scolaires.