Au Québec, à la suite de modifications apportées à la Loi sur l’instruction publique dans les années 1990 et 2000, l’autonomie des écoles publiques à définir leurs programmes s’est de nouveau élargie, notamment afin de concurrencer le secteur privé, mais aussi de répondre aux besoins des élèves, se différenciant de plus en plus (Conseil supérieur de l’éducation, 2007). Pour Lessard et Levasseur (2007), ces changements ont instauré, notamment au secondaire, un système à trois vitesses : public régulier, public enrichi et privé. Des recherches quantitatives ont démontré que les chances d’accès au postsecondaire varient selon la voie empruntée au secondaire, et ce, même après avoir contrôlé l’origine sociale des élèves (Kamanzi, 2019 ; Maroy et Kamanzi, 2017 ; Pilote et al., 2018). Basée sur une étude ethnographique d’une école secondaire publique de la ville de Québec offrant un programme régulier et des programmes concentration, cette communication tente de mieux comprendre comment le programme fréquenté produit ces effets concrètement. Il ressort notamment que le regroupement des élèves en fonction du programme poursuivi constitue une des clés principales de compréhension. En effet, il en découle des effets d’instruction (attentes et perceptions des enseignant.e.s, etc.), d’orientation (pratiques des enseignant.e.s, etc.) et de socialisation (effets de composition, etc.). Plus encore, ces effets prennent une acuité spécifique selon les programmes.