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À défaut d’obliger les justiciables à recourir aux modes privés de règlement des différends (médiation, arbitrage, etc.) avant de s’adresser aux tribunaux, le premier article du nouveau Code de procédure civile oblige les parties à préalablement considérer ces procédures extrajudiciaires.

D’ailleurs, peut-on obliger les justiciables à recourir à des modes de règlement des différends qui sont par essence construits autour des principes du volontarisme et de l’auto-détermination, si oui, comment ? Si l’on prend l’exemple de la médiation, comment passer outre le paradoxe apparent de l’obligation légale de recourir à la médiation ou la conception qui perçoit la médiation imposée par un juge comme un oxymoron?

La théorie de l’engagement qui nous provient de la psychologie sociale offre de réconcilier ces principes qui à premières vues sembles irréconciliables : la soumission et la liberté. L’observation par Kurt Lewin du phénomène qu’il appela « effet de gel » a été le premier pas vers l’articulation de cette théorie. Certaines conditions particulières favorisent l’engagement dont le sentiment de liberté perçue qui devient ainsi un facteur de soumission.

Appliquée au premier article du Code de procédure civile via une grille analytique interdisciplinaire, cette théorie nous permet d’approfondir la réflexion juridique classique sur le sujet, nous permettant ainsi de développer des pistes de réflexion et d’action.

De Maître chez nous à Pour Le Québec, de Jean Lesage à Jean Charest, le Parti libéral du Québec (PLQ) a évolué au fil des décennies s’adaptant vis-à-vis ses adversaires pour mieux leur faire face dans l’arène partisane. La clientèle électorale libérale risque d’avoir elle aussi changé au fil du temps. Lemieux, en 1993, analysait le PLQ comme un des deux grands partis du 20e siècle tout en ayant donné naissance aux partis qui lui firent compétition. De quelle façon les appuis électoraux du Parti libéral du Québec ont-ils évolué entre 1960 et 2012 tout en continuant d’occuper une place prépondérante dans le système partisan québécois ? Cette question sera répondue à l’aide d’analyses statistiques de régressions logistiques des données sociodémographiques et de l’appui à la souveraineté du Québec provenant de bases de données académiques (3 sondages réalisés par Maurice Pinard, 8 par l’équipe des Études électorales canadiennes et 3 réalisés par Éric Bélanger et Richard Nadeau). Est-il vrai que plus un citoyen est âgé, plus il est enclin à voter pour le PLQ ? Est-il vrai qu’il n’existe pas de fossé sur le genre au Québec fondé sur le vote ? Cette recherche est tout à la fois innovatrice et pertinente puisque le PLQ est le parti majeur du système partisan et qu’aucune recherche ne s’est attaquée à ses appuis électoraux de manière longitudinale, ce qui nous permettra possiblement d’identifier des effets de génération et des effets de cycle de vie.

Plusieurs auteurs se questionnent sur l’intervention des cours de justice dans des secteurs où l’État délègue spécifiquement des pouvoirs de décisions à des organismes et à des tribunaux administratifs afin de mettre en œuvre des programmes conçus dans le but de résoudre des problématiques sociales ou économiques. Ainsi, cette proposition a pour objectif de répondre à la question suivante : compte tenu du fait que des juges, non élus, ont parfois tendance à restreindre la capacité d’agir de l’État lorsqu’il désire promouvoir des mesures de justice sociale, existe-t-il des justifications valables au contrôle judiciaire ? La méthode retenue pour répondre à cette question est celle de l’analyse herméneutique des sources internes du droit. Nos résultats de recherche démontrent que le contrôle judiciaire s’avère nécessaire dans un État démocratique puisqu’il permet à l’exécutif de rendre des comptes sur la manière dont il exerce ses pouvoirs. Cependant, il est aussi essentiel que les cours de justice laissent une marge de manœuvre à l’État dans la mise en œuvre de politiques publiques en faisant preuve de déférence à l’égard des décisions prises. Cette recherche vise donc à faire connaitre un pan important du travail des tribunaux judiciaires aux pays à une époque où le pouvoir exécutif accapare de plus en plus d’espace en régulant la vie quotidienne de la population.

Au Québec comme ailleurs dans le monde, les homosexuels sont toujours sous-représentés en politique: la proportion d'élus ouvertement homosexuels demeure très faible. Bien que cette situation puisse être due à plusieurs facteurs, il importe de savoir si les préjugés ont un impact sur les évaluations que les électeurs font des politiciens homosexuels et plus particulièrement des candidats gais.

À l'aide d'une analyse statistique réalisée à la suite d'une étude expérimentale en laboratoire informatique menée auprès de 159 participants, la présente recherche met trois hypothèses à l'épreuve, à savoir que les politiciens gais sont perçus comme possédant des traits de personnalité associés au genre féminin, qu'il en va de même pour leurs compétences politiques et que, dans un monde aussi traditionnellement hétérosexuel et masculin que la politique, ils sont moins susceptibles d'être élus que leurs collègues hétérosexuels sous des conditions identiques.

Les résultats obtenus démontrent que les électeurs ont tendance à percevoir plus de féminité chez les politiciens gais. Cette perception peut toutefois être positive auprès de la frange de l'électorat la plus ouverte à la diversité sexuelle, qui n'est pas forcément attirée par le politicien au profil traditionnel. Les électeurs plus homophobes, par contre, ont largement tendance à mal évaluer la candidature des politiciens gais. L'orientation sexuelle des politiciens a donc des effets variables selon la frange de l'électorat observée.

Cette communication s’intéresse aux implications démocratiques de la nouvelle réforme électorale dans l’État de la Géorgie, aux États-Unis, mis en place à la suite des élections présidentielles de 2020. Contribuant à une multitude de changements sur l’exercice du vote par correspondance, nous nous demandons de quelle manière la nouvelle loi affecte l’accessibilité physique aux boîtes de dépôt pour le vote par correspondance pour les communautés afro-américaine et blanche. 

Nous défendons l’idée que les nouvelles mesures pour ces dispositifs contribuent à un fardeau disproportionné dans l’accès au vote de la communauté afro-américaine et témoignent ainsi du caractère antidémocratique de la loi. Ces conclusions attestent aussi l’adoption stratégique de la loi dans l’objectif de maintenir le pouvoir politique au sein d’une coalition majoritairement blanche et républicaine.

Grâce au logiciel QGIS, nous évaluons la distance d’accès pour chacune des communautés à la boîte de dépôt la plus proche dans le comté de Fulton. Puis, au regard de nos résultats finaux, nous évaluons l’impact sur la démocratie de ces nouvelles mesures grâce à la théorie démocratique de Charles Tilly. En nous intéressant à l’impact de la loi sur le vote par correspondance, en couplant l’analyse électorale à une analyse démocratique et en étudiant un cas d’étude nouveau, notre contribution approfondit la littérature scientifique sur les stratégies de suppression de votes.

Le système québécois du logement social est touché par les transformations des systèmes de prise en charge des personnes vulnérables. Généralement, le logement est pressenti comme l’un des lieux privilégiés d’intervention visant l’amélioration de la santé et du bien-être.  Au Québec, les interfaces entre le secteur de la santé et du logement social s’en trouvent accrues et entraînent des enjeux de délimitation. On associe l’univers du logement social au statut de locataire, à l’appropriation d’un « chez-soi », tandis que l’univers de l’hébergement renvoie aux besoins de services et au statut de bénéficiaire. Les organismes d’habitation ont été nombreux à développer des pratiques d’intervention et des services visant la santé et le bien-être de leurs résidants, empiétant sur le domaine de l’hébergement. Ni logement, ni hébergement, ce sont, en quelques sortes, des hybrides. Ces formes hybrides, en dépit des problèmes intersectoriels qu’elles peuvent créer, sont porteuses d’approches novatrices que les partenaires décideurs pourraient reconnaître dans l’élaboration de leurs programmes et politiques concernant les milieux de vie substituts. La communication fera état de nos travaux sur le sujet en présentant les résultats obtenus de notre rechercher financer par les IRSC. La présentation s’attardera au concept de l’hybridation dans le secteur de l’habitation communautaire et au possibilités théoriques qu'il offre.

Le Myanmar traverse un processus de libéralisation politique entamé par le haut. Après des décennies d’autoritarisme, deux élections générales sont tenues en 2010 et en 2015. Aujourd’hui, le gouvernement est formé par le parti de la Ligue Nationale pour la Démocratie, longtemps ostracisé par le régime. Comment expliquer ce virage? Pourquoi l’armée birmane a-t-elle assoupli le régime?

Une réponse à ces questions sera offerte en se basant sur deux littératures, celle sur la culture stratégique et celle sur les transitions politiques. Il sera suggéré que la libéralisation politique du Myanmar s’explique par les luttes d’influences au sein du régime entre deux sous-cultures stratégiques, les hardliners et les softliners. Trois orientations stratégiques majeures sont partagées au sein de l’armée: la non-désintégration de l’union, la stabilité intérieure, et la neutralité internationale. L’application des normes favorisées par les hardliners ayant échoué dans l’atteinte de ces trois orientations, les softliners ont pu imposer leurs propres préférences normatives dans la conduite de l’État.

Les résultats, obtenus après quatre mois d’enquête de terrain au Myanmar, tendent à confirmer cette hypothèse. Les implications de ces conclusions, bien que d’apparences contre-intuitives, sont importantes: l’ouverture politique du pays pourrait être comprise comme une stratégie de l'armée pour garantir le maintien d’un certain contrôle militaire sur la politique birmane.

Dans notre présentation, nous défendons la thèse que les principaux problèmes théoriques que connaissent le champ des nationalismes relèvent prioritairement de faiblesses épistémologiques des appareils théoriques utilisés dans l’analyse des phénomènes sociaux des nationalismes. Dès lors, le premier objectif de cette présentation est de rendre compte des principaux amalgames conceptuels et déficiences méthodologiques grâce à l'analyse de débats-clés dans le champ théorique sur les nationalismes. Par suite, nous étudions brièvement des modes opératoires connexes au champ théorique des nationalismes (transnationalismes, postcolonialismes, cosmopolitismes), afin d’établir les nouveaux défis épistémologiques auxquels les théoriciens des nationalismes doivent faire face dans les sciences sociales. Dès lors, le deuxième objectif est de montrer à quelles conceptions théoriques et considérations méthodologiques les théoriciens des nationalismes doivent faire face pour continuer à étendre le champ des savoirs sur le nationalisme dans les sciences sociales contemporaines. Au final, le but de cette présentation est de proposer des pistes de réflexions sur une démarche améliorative des conditions épistémologiques à l’élaboration de connaissances sur les nationalismes contemporains.

Les travaux portant sur la gestion policière préventive des manifestations indiquent qu'un « tournant géographique » est survenu dans les domaines du maintien de l'ordre qui tend à s'adoucir grâce à l’emploi de techniques d'éloignement des protagonistes et des recours à une force simplement dolosive. Dans ce contexte « progressif », la police conserve toutefois la possibilité de traiter différemment les manifestants ne se pliant pas aux « règles du jeu » tacites (Waddington), à suivre une « stratégie du pourtour » (Foucault) qui consiste à utiliser un pouvoir discrétionnaire d'interpellation et à puiser dans le registre des lois les termes capables d'inscrire dans l'ordre de l'illégalité les individus « transgressifs » sans devoir ouvertement révoquer leurs droits constitutionnels. On peut se demander : comment cette « stratégie » s'incarne aujourd'hui eu égard au « tournant » survenu afin de permettre aux forces de l'ordre d'affronter les mobilisations altermondialistes et assembléistes de type Occupy Wall Street? Cette communication relève les caractéristiques de la gestion policière préventive et présente quelques lois dites « anti-manifestations » afin de souligner que le maintien de l'ordre actuel semble tabler sur l'accroissement du pouvoir discrétionnaire policier et le congédiement législatif de la démonstration de l'intention criminelle (mens rea).



Les arbres jouent un rôle essentiel en tant qu'infrastructures vertes dans les villes tropicales grâce à leurs services écosystémiques; cependant, la distribution inégale de la végétation érode le potentiel des forêts urbaines à bénéficier à tous les habitants. Ici, un programme public de plantation d'arbres est présenté comme un modèle potentiel pour les centres urbains de la Colombie afin de réduire la vulnérabilité au changement climatique des communautés marginalisées. D’abord, la couverture forestière de Barranquilla a été évaluée avec l'outil i-Tree Canopy, montrant que les quartiers à faibles revenus ont tendance à avoir une couverture arborée plus faible et peu d'espace pour la végétation. Le programme comprend un processus participatif impliquant la communauté locale pour sélectionner les espèces d'arbres et rechercher des zones de plantation. Les options d'espèces d'arbres ont été choisies pour améliorer la biodiversité urbaine, accroître la sécurité alimentaire et promouvoir les traditions culturelles. Le programme a été lancé à la mi-2021 et a été mis en œuvre dans sept quartiers. Les premiers résultats montrent que l'établissement des plantes a réussi de 70 à 90 %. Il convient de travailler davantage avec la communauté pour comprendre les différents facteurs qui l'empêchent d'avoir une couverture arborée plus importante et rendre la possession d'arbres plus attrayante pour les propriétaires.

La culture populaire est un lieu intéressant afin d’étudier la question politique. Les produits de la culture populaire comme les séries télévisées et les films sont de plus en plus consommés et deviennent pour plusieurs des sources d’information politique. Il est important de s’informer sur leur façon de représenter le politique.

Nous proposons d’étudier l’évolution de la représentation de la vice-présidence américaine, fonction politique souvent délaissée et sous-estimée, à travers les séries télévisées américaines.

Nous utilisons la théorie du cadrage afin de voir comment la fonction fut cadrée dans la culture populaire. La vice-présidence Cheney nous sert de point de référence pour y tracer une évolution. Celle-ci marqua l’imaginaire quant aux pouvoirs de cette instruction souvent décrite comme impotente. Pour effectuer cette analyse, nous présenterons les traits associés à l’origine de la vice-présidence de Cheney selon Joel K. Goldstein.

Nous étudions les vice-présidents dans les séries suivantes :The West Wing, Homeland, Veep et House of Cards.La recherche se développe autour de l’analyse de quelques épisodes de ces séries. 

Nous concluons que la vice-présidence Cheney eut une influence sur l’évolution de la représentation de la vice-présidence en la dépeignant comme de plus en plus puissante et influente. Néanmoins, il faut apporter certaines nuances alors que des préjugés historiques à l’égard de la vice-présidence sont toujours présents à travers ces séries.

La proposition présente les résultats d’une analyse qualitative des enjeux de la collaboration inter-organisationnelle basée sur une étude empirique (22 entrevues semi-dirigées à travers le prisme des cinq dimensions du modèle conceptuel de Thomson, 2009) des mécanismes de collaboration mis en place par l’Alliance sherbrookoise pour les jeunes en santé. L’Alliance est composée de grandes organisations publiques sherbrookoises, soit le CIUSSS, la Commission scolaire de la région de Sherbrooke, la Ville de Sherbrooke et le Réseau des centres de la petite enfance.

La recherche a comme objectif de comprendre comment les processus collaboratifs au sein de l’Alliance affectent son fonctionnement.  L’étude du fonctionnement de l’Alliance permet de saisir la complexité des enjeux entourant les collaborations inter-organisationnelles, une compréhension essentielle pour éventuellement outiller et accompagner les organisations sujettes à ce type de pratiques collaboratives.

Les résultats générés par cette étude ont permis de dresser un portrait des processus entourant la collaboration inter-organisationnelle à l’Alliance, ce qui mène à une compréhension plus fine de son fonctionnement actuel, de ses forces, de ses limites et, surtout, des leviers de changements efficaces pour l’organisation. Dans un spectre plus large, la recherche contribue à nourrir les discussions entourant le développement de modèles de gouvernance plus ouverts et collaboratifs.

Le leadership autochtone est aujourd’hui un phénomène prégnant qui rebondit dans les discours des journalistes, des fonctionnaires, des politiciens mais également des anthropologues et des autochtones eux-mêmes. Or, lorsque l’on s’empare de cette évidence et que l’on tente de la cerner et de la définir, elle nous échappe. À tel point qu’il nous paraît difficile d’en faire une catégorie conceptuelle. Pour sortir de l’impasse et tenter de se dégager d’une quête vaine de l’authenticité du leadership, nous proposons d’aborder ce phénomène par le biais d’une analyse de la légitimation du pouvoir chez les Inuit du Nunavik. Il s’agira, dans un premier temps, d’étudier la nature des discours et des pratiques qui entourent la légitimité des figures de pouvoir au niveau local et régional et d’identifier, dans un second temps, son articulation avec les manières de dire et de faire importées dans les communautés inuit par les travailleurs provenant du Sud du Canada. Nous montrerons que la représentation d’un « bon leader » dans les communautés inuit est fortement liée à sa capacité à procurer de l’aide à son réseau social ; une façon de concevoir les positions de pouvoir qui coïncide difficilement avec les conceptions managériales du leadership.



Ma thèse analyse le rôle de l’énergie dans le cadrage du discours politique sur le développement durable, dans le cadre du sommet de l’ONU en septembre 2015. L’hypothèse veut que l’ambiguïté du sens donné au développement durable soit fortement liée au rôle joué par le lien énergie-développement. Cette ambiguïté du sens entraîne une lutte discursive et selon les partisans du post-développement certains éléments discursifs empêchent la fixation de ce discours. Je postule que l’hégémonie que constitue le concept de développement et la chaîne conceptuelle qui l’accompagne ont entraîné l’objectivation de son lien avec l’énergie engendrant, selon les partisans du post-développement, la perturbation de la signification du développement durable pouvant déstabiliser la signification même du discours.

L’analyse discursive démontre le caractère marginal de l’énergie au sein du discours, en plus de soulever les antagonismes qui émergent quant à la manière dont l’énergie est articulée. Seul 28% des 245 discours évoquent l’énergie. On observe que les pays les plus développés mentionnent l’énergie dans une proportion similaire, alors que 80% des pays du BRIC en font mention. Cet antagonisme pourrait conduire à une dislocation, une impossibilité de définir avec précision la signification du développement durable et l'échec de l'action. Cette variation du sens du développement durable selon les différents discours politiques peut devenir un obstacle à une véritable transformation.

Nous constatons une effervescence dans les compagnies technologiques à créer un modèle d’organisation qui délaisse la hiérarchie et dont la gouvernance devient horizontale : pour donner du souffle aux dirigeants au niveau des décisions, pour ne pas ralentir le développement de l'entreprise et pour donner de l'autonomie aux employés qui la réclament. Nous remarquons que les transformations donnent lieu à des problématiques communicationnelles assez complexes, ébranlent la stabilité et demandent des accompagnements internes ou externes efficaces. Nous souhaitons par cette recherche, répertorier les facteurs à succès en matière d’accompagnement de ces transformations organisationnelles. Le projet de recherche a permis dans un premier temps de déterminer des facteurs à succès, d'après la littérature sur le sujet, de l'entreprise Régitex (entreprise manufacturière de Saint-Joseph de Beauce de plus de 100 employés). Nous avons identifié les éléments qui ont permis à l’entreprise d’opérer sa transition au niveau de l'accompagnement notamment en ce qui a trait à l'animation des réunions de travail, une vision claire et exprimée à maintes reprises. En second lieu, nous sommes en train d'explorer d'autres contextes organisationnels en transition organisationnelle horizontale, soit l'entreprise Tiimes, une entreprise française de logiciels comptables de 150 employés afin de valider la présence ou non des facteurs à succès au niveau de l'accompagnement.

Une certaine tradition idéaliste en philosophie
politique aime à penser que la démocratie a enfin
réussi à établir une correspondance entre l’État et la société, qui se
manifeste dans la poursuite d’un intérêt général. L’État serait, selon cette
perspective, le reflet du meilleur de la société qui s’orienterait en fonction
du bien commun de cette dernière. C’est là une erreur comme nous le défendrons
dans cette conférence. La démocratie ne peut pas être le lien qui établit une
correspondance entre l’État et la société : au contraire. La démocratie,
dans son idéal libéral, est précisément ce qui a coupé le lien contre la
tradition étatiste française voulant que l’État devait s’identifier au peuple
et vice-versa, de telle sorte que la volonté et les intérêts de la nation
coïncident. Une telle pensée rousseauiste fut à tort longtemps identifiée à la
démocratie. La logique étant que si l’État est le reflet la société, il n’y
avait aucun besoin d’établir des freins au sein même de l’État : on ne se
tyrannise pas soi-même. Nous savons bien que ce n’est pas le cas. Nous voulons
pour cette conférence explorer certaines traditions sur l’État comme le principe d’identité de la pensée
totalitaire de Carl Schmitt et le libéralisme politique classique de Friedrich
Hayek pour défendre l’idée que l’État n’est pas le reflet de la société :
heureusement.

À titre de régulateur économique, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) tranche les litiges contractuels entre organisations de producteurs et acheteurs qui découlent du cadre réglementaire applicable. Depuis quelques années, plusieurs indices portent à croire qu’un phénomène de judiciarisation de la résolution des conflits s’est développé, se répercutant notamment sur l'efficacité du processus de la RMAAQ et la performance globale du système. Qu’en est-il ? Quels facteurs contribuent à alimenter ce phénomène s’il existe réellement ? Dans une logique exploratoire, nous répondons à ces questions en documentant les composantes du processus et leur évolution depuis une quinzaine d’années, au travers l’analyse de 17 entretiens conduits auprès des offices, des acheteurs accrédités et d’avocats actifs dans ce domaine réglementé. Ce que nous retenons est que la judiciarisation des litiges n’est pas tant quantitative, mais plutôt qualitative. Dans les dernières années, une dérive juridique semble s’être institutionnalisée dans le processus de résolution des conflits. Les apports pour les intervenants du milieu sont notoires, synthétisés via une grille qui cible les facteurs révélateurs d’une judiciarisation sectorielle. Pour la communauté scientifique, la théorisation du processus de judiciarisation et des pistes de recherche permettent d’ouvrir la conversation, loin d’être suffisante au regard de l’ampleur du problème documenté.

Les universités affrontent des critiques liées à son cout élevé, à leur couverture, et à la qualité de leurs cours. Malgré ces critiques et les défis complexes auxquels les universités sont confrontées, la demande mondiale d’enseignement supérieur augmente. Cette recherche vise à étudier les principaux moteurs du changement, les obstacles, les défis et les opportunités de l’apprentissage hybride (blended learning) dans ce secteur en examinant les tendances technologiques et les trajectoires de transformation numérique dans l’enseignement supérieur. Les auteurs ont sélectionné 175 articles de revues évaluées par des pairs pour cette revue de la littérature. Les résultats initiaux montrent que 78 % des études se concentrent sur les initiatives individuelles d’adoption de l’apprentissage hybride. Cette pénurie d’études dans le contexte institutionnel et de l’écosystème peut rendre difficiles les décisions des administrateurs universitaires en matière de technologie numérique et d’initiatives d’apprentissage hybride. La littérature scientifique montre aussi qu’une stratégie ascendante d’adoption prédomine dans l’enseignement supérieur. Cette stratégie offre plus de flexibilité aux professeurs, néanmoins la complexité des implémentations individuelles peut réduire le nombre d’implémentations réussies. Ces taux de réussite bas peuvent affecter les processus de transformation institutionnelle en dépit de la croissance des investissements institutionnels en technologique numérique.

Les économies des pays africains reposent sur un grand tissu de petites et moyennes entreprises (PME) dont une grande majorité de très petites entreprises (TPE). Au Burkina Faso quatre-vingts pour cent des entreprises sont des PME, avec une prédominance des TPE. Ces TPE constituent la majorité des acteurs de l’économie informelle très dynamique au Burkina Faso. Ces entreprises contribuent à l’élargissement de l’assiette fiscale et à la création d’emploi. Toutefois, l’accès au financement par ces TPE reste problématique, dû au fait qu’elles ne disposent pas toujours des garanties que conditionne le financement bancaire. L’étude a voulu comprendre la problématique de l’accès des TPE au financement, et plus spécifiquement à cerner les contraintes relatives à la garantie. L’étude qui s’est déroulée à l’été 2016 a porté sur cent TPE installées dans la ville de Ouagadougou. De cette étude, la problématique d’accès au financement et la dynamique économie-marché ont été indexées par les TPE comme les principaux obstacles à leur croissance. La garantie hypothécaire reste le principal obstacle à l’accès au financement. Enfin, cette étude nous renseigne aussi que le « déficit de culture financière » des TPE, et les insuffisances constatées la gestion des portefeuilles de TPE par les institutions financières, étaient à la base d’une asymétrie d’information qui biaise l’interprétation du risque sur la TPE et qui contribue à renchérir le crédit.

En 1990, avec l’Énoncé de politique en matière d’immigration et d’intégration, le Québec se dote de sa première véritable politique d’immigration et d’intégration. Une année plus tard, la signature de l’Accord Canada-Québec relatif à l’immigration et à l’admission temporaire des aubains consacre l’exclusivité des pouvoirs du gouvernement québécois sur la sélection des immigrants indépendants à destination Québec. L’accord confie aussi au gouvernement du Québec l’entière responsabilité des services d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants à destination Québec. Bien qu’il soit précédé par d’autres ententes, l’Accord Canada-Québec marque un tournant majeur dans la façon de concevoir l’immigration au Québec. Vingt ans après l’entrée en vigueur de l’Accord Canada-Québec, nous jetons un regard sur les conséquences de l’adoption de cette entente sur la politique d’immigration québécoise, notamment en matière de sélection des immigrants économiques (travailleurs qualifiés, autonomes, investisseurs et entrepreneurs). Malgré la « tutelle » fédérale, le système québécois d’immigration économique a-t-il acquis une certaine autonomie? Dans quelle mesure répond-il aux besoins spécifiques de la société québécoise? Quelles sont les possibles changements qu’il devrait subir? Notre analyse finira par une réflexion sur le système québécois d’immigration économique comme modèle pour le système fédéral de sélection des immigrants économiques et pour les autres provinces canadiennes.

Au Canada, la pandémie COVID-19 a forcé la fermeture sans précédent des tribunaux. Comme de nombreux pays, la solution à ces fermetures était de mener les procédures virtuellement. Longtemps présenté comme un moyen d'élargir l'accès à la justice, certains craignent que l'utilisation des technologies audiovisuelles ne réduise en fait l'accès à la justice à certains égards. Cette recherche a donc cherché à comprendre comment la migration vers un environnement virtuel durant la pandémie a eu un impact sur l'accès à la justice. Cette recherche s'appuie sur 16 entretiens avec des juges et des avocats de la défense, ainsi que 120 jours d'observation du tribunal dans la province de l'Ontario. Il constate que, bien que l'accès aux tribunaux ait été élargi dans un sens général, l'accès aux tribunaux pour les justiciables ruraux, auto-représentés et incarcérés a été affecté négativement par cette transition. Ce travail conclut que si le virage initial vers un environnement virtuel a été remarquable, les adaptations ultérieures ont été insuffisantes aux nouveaux problèmes d'accès à la justice. Ce travail suggère que si un environnement virtuel doit résoudre les problèmes d'accès à la justice à l'avenir, il doit être doté de ressources adéquates afin que les plus vulnérables ne soient pas davantage défavorisés. De cette façon, ce travail contribue à la compréhension des effets de la pandémie COVID-19 au Canada et plus particulièrement sur le système pénal. 

D’emblée rattachée aux génies chimique et de l’environnement, l’Analyse du cycle de vie (ACV) est définie comme un processus d’évaluation environnementale par lequel les flux de matières et d’énergie associés à un produit sont comptabilisés, et leurs impacts potentiels sur l’environnement quantifiés. Dans le discours formel (articles scientifiques, normes, etc.) qui structure le champ de l’ACV, il ressort que sa communauté épistémique se situe avant tout dans un rapport positiviste à la connaissance. En revanche, c’est apparemment en dépit de cette épistémologie fortement institutionnalisée que la question de la qualité des résultats ressort comme étant problématique : entre autres exemples éloquents, la quantification de l’incertitude des résultats – au fondement de la rigueur en sciences de la nature – s’avère à ce jour pratiquement impossible en ACV. Partant, se pose la question de savoir comment la « qualité des résultats » est conçue en pratique. À l’issue préliminaire d’une recherche fondée sur l’analyse qualitative d’entretiens non directifs réalisés auprès de cinq experts en ACV, il apparaît que les conceptions positivistes de la qualité sont parfois inopérantes. Leur insuffisance contribue potentiellement à l’émergence au sein du champ d’un rapport implicite à la connaissance, construit et incarné en pratique. Rendu explicite, un tel pluralisme épistémologique contribuerait possiblement à une mise en œuvre plus effective de l’interdisciplinarité.

Comment les avocats québécois conçoivent-ils leur rôle dans la société contemporaine? Cette question est d’autant plus importante dans le contexte des récentes réformes judiciaires : Code de déontologie des avocats et Code de procédure civile du Québec. Ces réformes visent à changer la culture judiciaire : passer de la culture du procès à celle de l’entente. Ce changement implique avant tout un changement social, notamment dans les représentations, la formation et la pratique des avocats. Les avocats sont au cœur du problème de l’accès à la justice. La façon dont ces derniers conçoivent leur rôle influence la pratique en droit et l’accès à la justice. Or, la fonction symbolique et sociale de l’avocat s’est érodée dans la société contemporaine. Ceci contribue au problème de l’accès à justice.

Les études réalisées jusqu’ici traitent principalement de l’efficacité du système judiciaire et des attentes des citoyens. Il n’existe aucune étude empirique quant aux effets des réformes déontologiques et procédurales sur la fonction même de l’avocat. Mon projet de recherche vient combler ce vide. Il s’agit d’une première étude empirique québécoise sur l’impact des récentes réformes judiciaires et la transformation des idéaux-types de l’avocat. L’originalité de mon projet de recherche consiste à explorer empiriquement la conception du rôle de l’avocat contemporain et ce, dans une perspective interdisciplinaire (Cultural Legal Studies).

Un robot de téléprésence et d’assistance, objet de notre recherche, a vu le jour pour répondre à des besoins croissants en santé. En effet, dans le monde entier, il est question de faire face aux changements démographiques qui ont accéléré le vieillissement des populations (Flandorfer, 2012). Par conséquent, une augmentation de la demande du personnel soignant est nécessaire. De fait, des stratégies doivent être mises en place afin de faire face aux défis que cela engendre (Lutz et al., 2008). Ainsi, une des solutions serait de permettre, via des technologies d’assistance, le maintien à domicile des aînés favorisant leur autonomie et leur longévité à leur domicile (Broadbent et al., 2009). Parmi ces technologies, il y a les robots d’assistance sociale (Wada et al., 2003). Toutefois, des initiatives concernant ce type de robot n’ont pas fonctionné malgré d’importants investissements comme les robots Jibo et Buddy par exemple. Ce sont tous ces débats constitutifs, mais non exhaustifs, qui ont permis d’orienter notre projet et de démontrer la pertinence de notre question de recherche : comment amener les parties prenantes du projet à adhérer au robot de téléprésence et d’assistance en santé ? "Pousser" une technologie dans les milieux est difficile si au départ, les parties prenantes ne sont pas intégrer à la réflexion. Le fait d’étudier ce robot dans un contexte réel permettra de présenter des meilleures pratiques visant à faire adhérer les parties prenantes au projet.

Cette communication part du constat que les monuments historiques de la République d’Haïti faisant partie du patrimoine culturel, subissent une dégradation considérable et surtout une mauvaise gestion. 

Aussi, considérant le fait que ce pays subit incessamment une crise d’insécurité grandissante depuis au moins cinq (5) ans, l’on arrive à déduire que l'insécurité et la mauvaise gestion patrimoniale sont des facteurs perturbateurs empêchant la contribution du patrimoine culturel au développement local dans ce pays. 

En d’autres mots, l’on peut dire que ces deux variables – insécurité et mauvaise gestion patrimoniale – donnent lieu à la perte des droits à la mobilité, qui elle-même implique une perte du droit au patrimoine en Haïti. 

En outre, notre travail de terrain réalisé à travers une méthodologie mixte**, permet de retenir que si le problème de gestion est un obstacle majeur contribuant à l’isolement du patrimoine, tout en l’empêchant d’accomplir sa mission socioéconomique, c’est véritablement le phénomène de l’insécurité, notamment faisant rage dans les localités avoisinantes de Port-au-Prince, qui freine brutalement ce processus de développement en donnant lieu à l’abandon total de nos formidables sites patrimoniaux.

⃰⃰⃰ ⃰ Les quatre techniques de recherche suivantes ont été mobilisées :  documentation, observation, 10 entretiens semi-directifs et une enquête menée auprès de 60 visiteurs.