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Cette communication présente les résultats de ma thèse de doctorat sur la gentrification touristique et les conflits de voisinage à la médina de Marrakech. Il sera question de discuter des effets des usages nouveaux de l'espace associés aux mobilités nord-sud sur la cohabitation entre les touristes-résidents étrangers et les habitants marocains. Un accent particulier sera porté sur les reconversions des maisons traditionnelles (riads) par les étrangers au cours des 30 dernières années. Considérée comme une forme d'embourgeoisement, je mobilise le concept de « gentrification touristique » comme clé de lecture de ce processus. Cette communication développe ainsi une thématique relativement récente en géographie du tourisme : les conflits touristes-résidents à l’échelle résidentielle comme nouvel enjeu des villes du patrimoine mondial. Sur le plan théorique, ma recherche s’appuie sur les écrits urbains critiques combinés à la gentrification comme forme néolibérale de l’appropriation de l’espace notamment par le courant postcolonial de la géographie sociale. Par l'entremise d'une méthode qualitative basée sur une soixantaine d’entretiens semi-directifs avec des habitants étrangers et leurs voisins marocains, la complexité des liens de proximité sociale et spatiale entre les deux groupes sera saisie dans des milieux de vie marqués par la coprésence des usages de l’espace locaux et globalisées, lucratifs et résidentiels impliquant diverses formes de conflits de voisinage.

Le tissu de peuplement représente une composante fondamentale de l’aménagement du territoire. En constante évolution et influencé par de multiples facteurs, il synthétise de nombreux aspects de la vie socio-économique. Cette évolution soulève des enjeux déterminants au chapitre de la démographie, de l’offre de services, de l’économie et du développement territorial. Doit-on privilégier la concentration des services dans les principales agglomérations urbaines où ils seront susceptibles de créer des effets d’entraînement et générer des économies d’échelle ou faut-il plutôt favoriser leur éparpillement spatial dans une perspective d’équité territoriale? L’objectif de cette contribution est double. Il consiste, d’une part, à dégager les principales caractéristiques de la structure de peuplement en Atlantique et, d’autre part, à identifier les principaux changements qui se sont produits dans sa configuration spatiale notamment en ce qui concerne l’évolution démographique au cours des trente dernières années à diverses échelles géographiques. Au plan méthodologique, notre analyse sera effectuée sur la base des données officielles des différents recensements de Statistique Canada en considérant notamment la taille démographique des localités. Il se dégage de notre analyse une fragilisation inquiétante du tissu de peuplement en Atlantique autant de l’armature urbaine que des municipalités de petite taille démographique en particulier de celles sises en marge de l’écoumène.



La production spatiale de Cap-Haïtien face à la vulnérabilité grandissante de l'habitat aux inondations devient plus préoccupante aujourd'hui. Cap-Haïtien est situé dans la région tropicale côtière de l'hémisphère nord. Il a un régime pluviométrique tropical présentant des occurrences d'inondations enregistrées annuellement. La ville est située en Haïti, un pays du Sud Global relié par différents moments de développement inégal et combiné. Sa croissance démographique accélérée et les catastrophes durant ces deux dernières décennies (2000-2020) ont entraîné des transformations de son tissu urbain, touchant le développement territorial et l'acquisition de nouvelles zones d'habitation et répondant à la demande de logements des populations affectées par ces phénomènes naturels. Dans le cadre de cette communication, nous envisageons une approche prospective et qui s'intéresse à la relation entre la production spatiale et la vulnérabilité de l'habitat aux inondations. À travers l'étude documentaire, on analyse les impacts climatiques qui alimentent un important phénomène de déplacement de population dont la gestion par différents acteurs (États, habitants, organisme non gouvernemental) s'avère complexe et hétérogène. Des propositions de solutions durables visent la construction d'infrastructures résistantes aux catastrophes et à faible coût pour les ménages à faible revenu.

Au delà des manifestations visibles de l’exclusion dans les espaces publics, souvent étudiées dans la recherche urbaine, il est important d’analyser son déploiement dans les espaces ordinaires du quotidien. En effet, les espaces publics étant aujourd’hui de plus en plus produits dans la proximité (Fleury, 2007), les logiques de mobilisation citoyenne peuvent également participer de l’exclusivisme de ces lieux. Situé dans la Goutte d’Or à Paris, le square Léon et ses alentours sont occupés depuis plusieurs années par des personnes marginalisées. Or, cette présence est souvent vécue comme une désappropriation de leur espace de vie par une partie des riverains, suscitant certaines réactions face à cette occupation. Par une présence forte aux conseils de quartiers et dans les instances participatives, ces personnes tentent d’imposer leur vision de l’espace public, d’en normaliser les usages afin d’améliorer la « qualité de vie » et de valoriser leur propre bien immobilier. Découlant à la fois de la volonté de certains habitants et d’une stratégie municipale de gentrification (Bacqué, 2006), cette normalisation témoigne finalement du croisement de différentes logiques scalaires de production des espaces publics et révèle certains rapports de pouvoir entre les différents usagers de ces lieux. Cependant, comme nous le verrons, cette normalisation connait de fortes résistances, relatives notamment aux significations symboliques et historiques associées à ces lieux.

L'on sait que Silent Spring de Rachel Carson, paru en 1962, joue un rôle majeur dans l'émergence de l'écologie politique, la dénonciation des méfaits du DDT en particulier. On sait moins que les premeirs tests sur le DDT au Canada remontent à 1943 et que, jusque vers la fin des années 1950, le produit a bonne presse. Mais en 1963, en réaction au livre de Carson, débute aux Communes un débat qui mènera à l'interdiction de 1970. Ce débat reste assez peu suivi au Québec juste vers 1966, moment où éclate une controverse impliquant les pêcheurs à la ligne de la région de Montréal, la Corporation de l'Expo 1967 et la Régie des Eaux du Québec. La cause en était le projet d'Expo 67 de vaporiser les rives du Saint-Laurent au DDT, ce afin de protéger les millions de touristes à venir des piqûres des méchants moustiques québécois. Des tests sont réalisés par des bilogistes de l'Université McGill, et quelques scientifiques francophones sont aussi impliqués dans la collecte de données. La permission de procéder est demandée mais refusée par la Régie des Eaux. Cependant, Expo 67 voudrait passer outre, faisant signifier au Gouvernement du Québec que le projet est de juridiction fédérale. Finalement, la Corporation se ravisera in extremis. L'affaire est significative en ce que pour l'une des premières fois, avis scientifiques et opinion publique coïncident dans l'oppostion à l'emploi d'un produit chimique très répandu. Cette communication utilise des archives peu connues.

Akua-nutin* : Vent du sud et subsidence de l’air au Saguenay-Lac-Saint-Jean

Par Majella-J. Gauthier, géographe, professeur émérite, Université du Québec à Chicoutimi

L’objectif de la recherche est de décrire et de comprendre un phénomène très particulier qui caractérise le climat du Saguenay-Lac Saint Jean : soit la présence occasionnelle de temps dégagé et chaud, jumelé à des masses d’air provenant du sud ayant traversé le massif des Laurentides.

Les observations des conditions climatiques de la station météorologique de Bagotville au Saguenay et de celle de Québec (l’aéroport Jean-Lesage) révèlent que la température à Bagotville est plus élevée que celle de Québec de 4-5 degrés Celcius durant quelques heures, même si Bagotville est située à 180 kilomètres plus au nord et à une altitude supérieure.

L’explication du phénomène s’apparente à celle des vents chauds, connus dans le monde comme le Foën et le Chinook, à la suite de la traversée d’un relief important: il y a ainsi ascendance et subsidence de l’air.

Les résultats prennent la forme de modèles précisant la durée du phénomène, son moment, son amplitude, sa durée et sa fréquence au cours de dernières décennies.

*Mot Innu désignant Vent du sud.

Le recensement est une entreprise nécessaire et exigeante. Accompli à dates fixes, il doit respecter une méthodologie stricte et éprouvée. Il offre un portrait irremplaçable de la situation, une «photographie» du marché du travail, de la répartition d'une population selon l'âge, le sexe, la langue, etc. Les tendances observées sont précieuses. Elles soulèvent toutefois des enjeux politiques et économiques. Ainsi, par exemple, toutes les municipalités désirent être attractives.

La règle veut qu'en démocratie l'information circule librement. Or, peu de citoyens consultent les résultats du recensement à la source. La plupart d'entre eux comptent sur les journaux afin de se faire une opinion. Ces derniers donnent-ils l'heure juste? Arrivent-ils à se tenir loin des passions ou sont-ils soumis aux pressions de certains acteurs socio-économiques? Puisque les résultats du recensement canadien sont présentés par étape tout au long de l'année, nous nous proposons de faire la couverture de la presse écrite de la région rimouskoise en 2012.

Au plan de la recherche, nous souhaitons approfondir et critiquer l'analyse faite par Dominique Morin et Véronique Dumouchel lors du 80è congrès de l'Acfas en mai 2012, car le dernier recensement canadien semble contredire leur conclusion quant à une «nouvelle dynamique de croissance» au Bas-Saint-Laurent.

L’aménagement de milieux urbains favorables au vieillissement actif est une problématique importante à explorer compte tenu de l’urbanisation croissante, du vieillissement des populations et de leur vulnérabilité face à la montée des exclusions urbaines (UN-Habitat 2008).

L’étude de cas présentée souligne les principaux enjeux liés aux usagers aînés et à leurs usages lors d’un projet de raccordement d’un complexe hospitalier à une station de métro. Le matériel recueilli provient de plusieurs sources (documentation, observations de rencontres entre parties prenantes, entretiens avec informateurs clés) et a fait l’objet d’une analyse qualitative.

Les résultats préliminaires montrent que ces enjeux sont difficiles à saisir par les parties prenantes et qu’aucune préoccupation spécifique envers les personnes vieillissantes ne semble se dégager dans le projet, lors d’une phase en amont de la réalisation d’interventions urbaines d’envergure, soit l’étude de faisabilité. Sur le plan théorique, ceci peut révéler que ces enjeux ne seront traités que dans des étapes ultérieures des projets d’aménagement urbain, alors que d’importants paramètres formels sont déjà établis. Quelques pistes explicatives à ces résultats seront avancées et permettront de nuancer les premières analyses. En conclusion, nous soulignerons via cette étude l’importance de comprendre et d’influencer les processus d’aménagement, afin de créer des environnements urbains favorables à la santé et à l’inclusion de tous. 



La communication proposée s’appuie sur un travail doctoral d’urbanisme en cours qui s’intéresse aux systèmes de valeurs associés à la mobilité en Amérique du Nord. Nous utilisons dans ce contexte le concept de mobilité au sens large comme désignant l’ensemble des phénomènes associés au mouvement incluant les perceptions, les habitudes culturelles et les systèmes de valeur.

Au-delà des valeurs pratiques associées à des modes de transport, un certain nombre de valeurs symboliques et imaginaires influencent également leur perception et par là les choix, les habitudes, et les comportements de mobilité. Ces valeurs ne sont pas fixes dans l’histoire. Dans le but de reconstituer et de comprendre leur évolution en Amérique du Nord, nous nous sommes intéressés aux caricatures et aux publicités. En effet, ces deux formes iconographiques utilisent les valeurs comme outil : la caricature à travers un décalage axiologique qu’elle exploite pour faire rire, et la publicité pour vendre ou valoriser.

Dans un but général de vulgarisation de notre recherche et démarche, cette communication explicitera l’état d’avancement de notre thèse sur l’évolution des valeurs associées à la mobilité dans le contexte nord-américain au cours du XXè siècle, en utilisant des exemples de caricatures et publicités, soulignant les valeurs auxquelles elles font référence et de quelle façon elles nous les rendent visibles. Elle constitue un aperçu d’un élément de notre doctorat encore en construction. 

Une recherche généalogique menée dans un village de 500 habitants de la Côte-Nord, au Québec, a révélé que 131 mariages consanguins ont été célébrés parmi les descendants des familles fondatrices au cours des générations (M. Loiselle 1996). On définit la consanguinité comme un lien de parenté entre des individus ayant au moins un ancêtre commun.  Selon les généticiens, les unions entre cousins provoqueraient des malformations congénitales chez les enfants.  C'est sous l'angle culturel que je me suis intéressée aux liens du sang entre cousins dans le cadre de ma recherche de doctorat en anthropologie.  L'étude des liens de parenté montre clairement des différences dans les relations familiales entre les cousins maternels et les cousins paternels. On note toutes sortes d'attitudes allant de la grande familiarité à la méfiance.  Par exemple, les cousins et cousines qui habitent des territoires familiaux contigus se considèrent comme des frères et des soeurs.  Entre eux, le mariage est strictement interdit, contrairement à ce qui se passe pour les cousins et cousines issus de territoires différents.  Au terme de cette étude préliminaire, tout indique que des règles de parenté ont été respectées par ces familles.

Depuis les années 1970, la gentrification a reçu beaucoup d’attention académique. Initialement focalisée sur un moteur principal – la production ou la consommation de l’espace urbain –, la réflexion s’est diversifiée et complexifiée. Les analyses intègrent maintenant plusieurs acteurs et processus complémentaires. Dégagée de ces lectures unidimensionnelles, l’analyse de la gentrification a atteint une certaine maturité. Or, malgré cette évolution, un élément demeure : son cadre d’analyse se limite aux seuls quartiers centraux.

L’objectif de cette présentation est de prendre acte d’un angle mort de la réflexion sur la gentrification : celui des dynamiques plus générales de l’évolution des régions métropolitaines. En étudiant en silo les quartiers centraux et les victimes de leur gentrification, on omet de se pencher sur les causes de (dé)valorisation du territoire métropolitain, dont ses zones plus récentes ou excentrées, sur le mouvement global de la pauvreté et de la richesse, et sur les nouveaux lieux et formes de la pauvreté urbaine. Il ne s'agit pas d'un appel à projeter sur tout le territoire urbain les réalités propres aux quartiers centraux; ceux-ci ont connu de nombreuses contingences historiques qui rendent une telle généralisation impertinente. Cette présentation vise plutôt à identifier des outils conceptuels et méthodologiques qui permettent de réfléchir et de quantifier les processus de reconfiguration socioéconomique des régions métropolitaines nord-américaines.

Les villes, dont les environnements sont de plus en plus denses et éclectiques, sont amenées à repenser leur plan de mobilité. À cet effet, les plans d’urbanisme mettent de l’avant des stratégies qui favorisent l’interaction humaine et encouragent les déplacements actifs, tels que la marche et le vélo. En considérant ce contexte, la présente recherche examine les enjeux liés à l’expérience de déplacement des usagers en vue de proposer un système d’orientation et d’information pouvant améliorer la mobilité piétonne dans la Ville de Montréal. Pour répondre à cet objectif, des observations sur le terrain, des analyses de parcours, des discussions avec des usagers potentiels, et le prototypage d’expérience d’usage ont été réalisés dans le but d’envisager des pistes de design alternatives qui reflètent la mixité des besoins des citadins et qui favorisent l’accessibilité universelle. Les résultats issus de cette étude ont permis de proposer des concepts qui prennent la forme d’un produit ou système de communication et d’orientation qui accorde une attention particulière à l’intégration contextuelle et au traitement de l’information pour permettre aux citadins de parcourir leur ville à pieds de façon plus agréable et dynamique.

Mots clés: mobilité piétonne, système d’orientation et d’information, expérience d’usage, parcours, pistes de design

La recherche s’intéresse aux effets de l’implantation des grands stades de sport professionnel sur la forme urbaine, ceci afin d’augmenter le niveau de connaissance sur la problématique de la construction des stades et de nourrir le débat sur cette question d’actualité. L’objectif de la recherche est de mieux comprendre les impacts des choix de localisation des stades sur la forme urbaine tout en analysant les effets de l’implantation des stades sur le tissu urbain des villes.

Trois études de cas ont été sélectionnées et sont analysées individuellement de manière diachronique en utilisant l’approche typo-morphologique, soit le stade olympique de Montréal, le Roger Centre de Toronto et le Gillette Stadium de la Nouvelle-Angleterre. Il s’agit alors de comparer les différents indicateurs de la forme urbaine du quartier avant et après la construction du stade, et ce, afin de mesurer de manière empirique les effets concrets de ces implantations sur la forme urbaine. Une analyse synchronique comparant les différentes études de cas entre elles est aussi réalisée afin de faire ressortir les ressemblances et les différences entre les trois cas.

Les résultats préliminaires de la recherche tendent à démontrer que l’implantation d’un grand stade dans une ville contribue à des processus de régénération du tissu urbain du quartier adjacent à la construction du stade et à la consolidation générale du tissu urbain d’une ville.

 

Depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grandes villes occidentales ont vu leur structure métropolitaine passée d’un modèle monocentrique (à un seul centre-ville) à un modèle polycentrique (à plusieurs pôles d’emplois en territoire de banlieue). À cet égard, la croissance de l’emploi dans ces pôles périphériques a particulièrement ébranlé la base des déplacements domicile-travail. Sans infrastructure adéquate de transport collectif, ces zones d’emplois de banlieue favorisent inévitablement des déplacements en automobile et aggravent notamment les problèmes environnementaux et de congestion routière.

Suivant un cadre descriptif, cette étude observe et compare les tendances de navettage dans les pôles de banlieue de Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary, Québec et Winnipeg entre 1996 et 2016. En particulier, cette recherche vise à analyser le transport durable au sein de différents types de pôle (selon une typologie de pôles prédéterminée).

Nous constatons que les pôles d’emplois, en tant que lieu de destination, structurent fortement les comportements de mobilité et, en matière de transport durable, les résultats nous révèlent que certains pôles sont plus durables dans le temps (notamment au centre-ville et dans des quartiers centraux, où les services de transport collectifs sont généralement plus efficaces), alors que d’autres pôles se révèlent moins durables (p.ex. les nouveaux pôles de banlieues plus éloignées du centre).

Inscrit dans une perspective géographique, cet exposé présente l’explication de l’établissement et de l’organisation d’une population immigrante chinoise dans la municipalité de banlieue de Brossard. Nous nous sommes appuyés sur l’approche théorique du transnationalisme, laquelle s’intéresse aux nouvelles caractéristiques des communautés d’immigrants dans un contexte de globalisation. Appliquée à la communauté chinoise de Brossard, cette approche nous permettra de montrer le double ancrage de celle-ci, soit dans le milieu d’accueil et dans celui d’origine. Notre recherche montre que le jalon qui explique la présence chinoise massive à Brossard réside dans l’action de courtiers immobiliers chinois qui ont été à l’origine de leur immigration. La recherche montre aussi une capacité entrepreneuriale importante révélée par les diverses entreprises que fondent ces immigrants chinois dans un souci de réaliser au plus tôt leur insertion économique, ainsi que le processus d’auto-ségrégation auquel ils se livrent et qui explique la mise en place de structures et d’organisations parallèles à celles de la communauté d’accueil.

Nous proposons une réflexion sur l’immigration provenant des pays majoritairement musulmans au Canada. Ainsi, nous portons un intérêt particulier au vécu urbain des immigrantes algériennes établies à Montréal et cherchons à comprendre, à travers l’analyse des relations que celles-ci entretiennent avec leur environnement, comment, ces femmes, construisent-elles leur monde (constructions territoriales) et quels sens, celles-ci attribuent à ce dernier?

Au cœur de cette recherche figure le lieu de culte relatif à cette population d’immigrants, autrement dit « la mosquée » qui peut détenir un rôle prépondérant dans la constitution, à Montréal, de territorialités singulières chez les immigrantes algériennes, principalement celles qui accordent une importance, plus ou moins significative, à la dimension religieuse constituant une partie de leur identité. Ainsi, nous postulons que dans leur quête quotidienne de bien-être, des immigrantes algériennes développent des stratégies d’appropriation de leur environnement résidentiel et parviennent à construire un monde qui leur permet de vivre en conformité avec les normes régissant la vie urbaine à Montréal d’une part, et qui favorise la préservation voire l’épanouissement de composantes marquantes de leur identités originelles d’autre part, d’où la cristallisation d’inscriptions territoriales qui leur seraient spécifiques.

Aujourd’hui, les projets pensés et développés suivant des critères techniques interprètent et répondent d'une façon tout aussi technique à des besoins économiques, sociaux, culturels, patrimoniaux, mais nous constatons qu’ils ne semblent pas toujours convenir aux aspirations urbaines des résidents. Maintes fois dans la pratique, nous avons observé que certains projets sont acceptés d'emblée, alors que d'autres soulèvent un tollé de protestations, pourquoi? De nouveaux enjeux se dessinent tant pour le promoteur que pour l’organisation municipale qui doivent composer avec des voix populaires trop souvent discordantes, mais dont l’ensemble s’unit pour remettre en cause les choix des professionnels. Que faire? Comment s’y prendre? Qui doit participer? Pour quels résultats?

Nous partons donc du postulat qu'au-delà de leur nature, la façon selon laquelle sont planifiés les projets et les modes d'élargissement de la configuration d'acteurs qui y sont impliqués ne sont pas étrangers à l’acceptabilité sociale du projet et à sa gouvernance. L'objectif principal de cette communication est de présenter des pistes pour intégrer au cycle de vie d’un projet, la participation citoyenne afin que le projet devienne « socialement acceptable ». La communication aborde la gouvernance de projet et présente les niveaux d’intégration de la participation citoyenne dans un projet.

Introduction

Pendant la pandémie de COVID-19, les organismes communautaires dédiés aux personnes avec incapacités (PAI) ont adapté leurs services à distance. Ils rapportent des inquiétudes pour rejoindre les personnes vulnérables et pour adapter leur offre de services de manière optimale.



Objectif

Développer collaborativement des solutions aux difficultés d’accès aux services en ligne proposés par des organismes communautaires.



Méthode

Cette étude fait partie d’un projet de recherche participatif réalisé avec quatre organismes communautaires fournissant des services à différents groupes de PAI. Pour chaque organisme, trois ateliers de cocréation ont réuni un comité composé de membres de l’équipe de recherche, de professionnels de l’organisme et de personnes recevant les services. Les difficultés d’accès aux services communautaires en ligne ont été identifiées lors de précédents groupes de discussion focalisés.



Résultats

Le premier atelier a permis de cibler les enjeux et de lister les contraintes et facilitateurs qui leur étaient liés. Le second atelier a permis de proposer des pistes de solutions et d’identifier celles à mettre en œuvre. Le troisième atelier a permis de bonifier ces solutions pour les adapter aux contextes spécifiques de chaque organisme.



Conclusion

Ce projet met l'accent sur la cocréation et la mobilisation des connaissances pour soutenir l’implantation de services en ligne et fournir un accès rapide et efficace aux ressources communautaires. 

Au milieu des années 30, l'économie de Rimouski s'appuyait sur l'exploitation agricole et forestière de sa région. Ses élites espéraient en faire une métropole, la "reine du Bas St-Laurent", par sa position centrale pour la colonisation et le commerce dans le golfe. Elle était alors la plus grande ville du Bas St-Laurent, mais les atouts de son économie pré-industrielle ne la prédisposait pas à devenir une capitale régionale dans le Québec d'après la Révolution tranquille. Son statut de centre régional fut même remis en question dans les années 50, alors que le Bas St-Laurent connaissait plusieurs difficultés et apparaissait en retard dans son développement économique.

 

Cependant, la planification du développement entreprise par les élites locales, d'abord urbaine, puis rurale et régionale, a mis en place des infrastructures, des industries et un appareil administratif qui ont progressivement restauré l'évidence de choisir Rimouski comme capitale régionale pour le gouvernement provincial en 1966.

 Cette communication retrace la trajectoire unique de Riouski dans l'histoire des villes du Québec, comme carrefour de population préindustriel converti en métropole de commerce et de services puis en capitale régionale, en s'appuyant  sur l'examen de la presse locale d'époque et de documents d'archive du gouvernement provincial. Ces sources indiquent que ce particularisme est grandement lié aux initiatives de planification des élites locales des années 30 aux années 60.

Les pressions démographiques en milieu rural ivoirien ont significativement intensifié les pressions foncières. L’accroissement démographique pendant ces dernières années (2,6 % de 2014 à 2020) d’une part, et des mobilités forcées liées à l’instabilité sociopolitique de 2002 et 2011, d’autre part, en sont les principales causes. L’objectif de cet article est de caractériser la dynamique récente de la population de la région de la Marahoué (zone de contact forêt-savane ivoirienne) et les pressions qu’elle exerce sur le couvert végétal. Ainsi, l’étude s’est basée sur l'analyse multiéchelle (sous-préfecture, 10 km de grille) des indices améliorés de végétation (EVI) de 2001 à 2020, issus des images MODIS terra de 250 m de résolution spatiale, combinés aux données anthropiques (routes, nombre de campements, recensements de la population de 2014 et 2021). Les résultats ont montré, dans un. premier temps, une importante variation de la phénologique végétale, avec des proportions comprises entre 0 à 25 %. Les pertes en végétation sont plus importantes dans le sud de la région que dans le nord savanicole.  En second lieu, le résultat du test de corrélation entre les indicateurs humains (densité de population, nombre de localités) et les variations spatiales saisonnières des valeurs d’EVI a montré une corrélation importante de 12 % et 41 %. Enfin, dans un rayon de 2 km par rapport aux localités ou aux campements principalement, on note que plus l’on s’éloigne des localités, moins les valeurs de la variation d’EVI sont élevées.

Plusieurs villes se confrontent au besoin de revitaliser des quartiers en déclin. Les décideurs doivent aménager ces quartiers en prenant en considération les atouts que lui procurent leurs caractéristiques physiques et leur capital humain. Par ailleurs, ces quartiers sont habités par des citoyens qui revendiquent un type d’aménagement leur permettant d’améliorer leur qualité de vie et de travail . Notre communication portera sur un quartier de la ville de Barcelone, soit « Poble Nou ». Ce quartier, surnommé jadis le Manchester espagnol, est l’ancien cœur industriel de Barcelone. Toutefois, depuis les années 1990, il a vécu une crise due à la transformation globale de la ville, et à son orientation vers la nouvelle économie. Or, depuis le début des années 2000, les responsables de la ville tentent de revitaliser ce quartier en y localisant les activités dites du savoir. Ce qui distingue cette opération de revitalisation est qu’elle compte sur la participation citoyenne. Notre communication essaiera donc de répondre à la question suivante :  dans quelle mesure la participation active des citoyens aux opérations d’aménagement urbain rend-elle le développement plus durable et plus satisfaisant pour les résidents?Suite à des entretiens avec des acteurs impliqués dans cette opération d’aménagement et à la consultation d’une vaste documentation,  nous verrons si le cas de Poble Nou pourrait servir de modèle pour la revitalisation de quartiers vulnérables.  

L’industrie de la construction est à l’origine de plusieurs impacts environnementaux. En considérant l’ensemble du cycle de vie de l’habitation, la phase d’usage influence grandement le niveau d’impacts. Selon la littérature, la phase d’usage des bâtiments résidentiels représente jusqu’à 92% de la consommation d’énergie, engendre 95% de la consommation d’eau (intérieur et extérieur), correspond à 45% du poids total des matériaux utilisés, et génère 50% des déchets (entretien, réparation et rénovation). Le bâtiment vert et les programmes de certifications utilisés en Amérique du Nord, tels que BOMA-BESt®, LEED®, and Living Building ChallengeTM, visent à minimiser l’empreinte environnementale de l’habitation. Par contre, bien que ces certifications encadrent bien les pratiques reliées au bâtiment et à leurs systèmes, une analyse documentaire montre qu'elles ne prennent pas suffisamment en compte la phase d'usage de l’habitation. L’objectif de cette recherche est de démontrer que la prise en compte de la phase d'usage ne correspond pas aux impacts qui y sont associés.

Cette communication aura pour but de mettre de l’avant la convivialité comme outil aidant à la compréhension des relations interculturelles qui se vivent dans la quotidienneté des quartiers multiculturelles. Se basant sur les travaux de Noble (2013) et de Wise et Velayutham (2014), il est pertinent de réfléchir à la convivialité comme un processus d’habituation et d’interaction avec l’Autre qui prend forme dans la vie de tous les jours. Karner et Parker (2011) ajoutent que la convivialité en contexte de grande diversité est en fait une démarche de négociation des différences.

À l’aide de ces bases théoriques, une exploration des lieux (espaces publics, commerces, fêtes de quartier, etc.) où la convivialité et la négociation de la différence se vit dans le quartier Saint-Michel sera présentée. Ce secteur de Montréal est connu pour sa grande diversité ethnoculturelle, mais moins pour sa dynamique de cohabitation interethnique. S’appuyant sur des observations directes ainsi que des entretiens semi-dirigés avec des résident-e-s et des commerçant-e-s du quartier, cette communication cherchera à mettre en lumière comment ceux-ci négocient les différences de l’Autre au quotidien. 

Initialement interdites dans les mines ontariennes en dehors des bureaux administratifs, les femmes ont peu eu accès au monde du travail et la grande majorité d'entre elles ont été confinées à leur rôle d'épouse ou de mère de famille. À ce double titre, les femmes ont joué un important rôle dans l'histoire du Nord ontarien en accomplissant un travail non rémunéré dans les foyers.

Dans les villes minières de Timmins, Kirkland Lake et Sudbury, ce sont les femmes, jusqu’au milieu du 20e siècle, qui, en plus d’assumer les responsabilités domestiques et familiales, tiennent les budgets et s’assurent du bien-être des membres de la famille. Si les femmes ne participent pas directement au travail minier, elles vivent toutefois les frustrations et les espoirs ramenés à la maison par le mari. Le travail se vit aussi à la maison et c’est pourquoi la présence quotidienne des femmes dans les ménages symbolise aussi leur contribution dans l'histoire du travail. 

Cette recherche inédite cherche à éclairer le récit des femmes de mineurs, personnages souvent oubliés dans l'histoire du Nord ontarien. Nous présenterons notamment les points de vue des femmes à l'égard du travail minier en examinant comment les perceptions de la dangerosité du travail se modifient à travers les générations. 

Cette recherche s'intéresse à la pratique de l’aménagement urbain à Wendake, en tenant compte du contexte colonial dans lequel elle s'est développée et évolue toujours.

Tissant des liens avec les études du colonialisme de peuplement (settler colonialism), elle décrit les politiques de l'État visant les territoires autochtones comme des éléments centraux d’un cadre colonialiste de peuplement encore en vigueur. Cet angle théorique nouveau permet de rendre compte des similitudes entre les expériences en apparence variées des différentes nations autochtones.

La pratique contemporaine de l'aménagement à Wendake est examinée sous trois aspects: l'aménagement du territoire, les politiques d'habitation, et les projets d'agrandissement en contexte de croissance démographique.

Par une analyse documentaire et des entrevues avec les responsables de l'aménagement de Wendake et des Affaires autochtones, la recherche montre le pouvoir très limité du conseil de bande sur la planification du territoire et les contraintes importantes imposées par l'État, qui limitent les choix de la nation huronne-wendate et s'inscrivent dans la continuité des politiques en vigueur depuis 150 ans. Elle décrit de plus les initiatives mises de l'avant par la nation pour y répondre.

En identifiant ces limites à la pratique contemporaine de l’aménagement urbain en milieu autochtone, nous souhaitons aussi alimenter la réflexion sur la place des aménagistes dans les projets coloniaux passés et présents