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Le tournant urbanistique vers le développement urbain durable s’est joint à un débat de longue date concernant la bonne forme urbaine et les conditions de satisfaction résidentielle des citadins à retenir dans les quartiers centraux. À ce titre, la figure de la ville compacte se démarque, argumentant l’attractivité de la ville mixte, dense, marchable, combinant intensité urbaine et un rapport sain avec la nature. Toutefois, ceci éveille une préoccupation particulière : comment, dans un contexte de densification, et donc de raréfaction des surfaces disponibles, peut-on satisfaire les besoins des résidents en termes d’espace ouvert?

La littérature concernant la qualité de vie et les bénéfices associés aux espaces ouverts est abondante. L’ouverture de la ville se pose alors comme un lieu d’appropriation, de socialisation et de respiration de la ville dense. Néanmoins, les typologies traditionnelles associées à l’ouverture semblent incomplètes pour tenir compte d’une ville vécue en trois dimensions, ce qui nous amène à proposer une typologie renouvelée.

Le projet de recherche explore la contribution de l’espace ouvert urbain par rapport à la satisfaction des résidents du Vieux-Montréal – quartier soumis à la densification du bâti et à l’intensification des usages. Une analyse typomorphologique et des entretiens avec 20 résidents, analysés en regard de notre typologie, alimentent la réflexion sur le rôle de l’ouverture, et la manière de concevoir et produire la ville compacte.

Popularisée par la géographie marxiste (Lefebvre, 1968; Harvey, 1974), l'étude du développement économique inégal ("uneven development") a eu une influence considérable non seulement en géographie, mais aussi en sociologie, en sciences politiques et en études urbaines. Toutefois, malgré des travaux remarquables en études de la soutenabilité des territoires (Satterthwaite, 2001), de l’Écologie politique (Swyngedouw, 2013) et du paradigme post-urbain (Wachsmuth, 2012), l’intégration des inégalités écologiques a certes tardé dans une approche au coeur même de l’économie politique, la perspective néomarxiste. C’est cependant ce à quoi nombre de recherches récentes se sont attaqués, et dont l’ouvrage de Jason W. Moore (2015) se veut la synthèse la plus percutante.

C’est donc du “renouveau” du marxisme en économie politique dont il est question dans cette présentation. Alors que la crise climatique, l'urgence des enjeux de pollution, mais aussi l’insoutenabilités des modes de consommation actuels atteint un point de non-retour, une question essentielle se pose: est-ce que notre logique économique a atteint sa limite face à l’environnement? Sommes-nous au tournant d’une époque ou à la fin des institutions capitalistes qui, depuis plus de cent ans, banalisent toute question écologique? Après avoir présenté l'approche environnementale en économie politique, nous élaborons comment la période néolibérale exacerbe les inégalités non seulement économiques, mais aussi écologiques.



 

Regroupant neuf îles d'origine volcanique et situé dans l'Atlantique nord, l'archipel des Açores s'avère une région autonome du Portugal et une région ultrapériphérique de l'Union européenne.  En bénéficiant de programmes de développement et de fonds de cohésion européens, les Açores participent non seulement à la construction d'un projet de cohésion européenne mais également à l'extension de l'Union européenne à travers des instruments et mécanismes de soutien spéciaux aux régions ultrapériphériques dont les actions ne sont pas sans conséquence sur l'aménagement du territoire et les modes d'appropriation du territoire. Les collectivités insulaires et éloignées constituent alors un terrain particulièrement intéressant pour les questions portant sur les dynamiques géo-identitaires des îles, à savoir les interactions complexes entre les échelles d'appartenances et les modalités d'affirmation identitaire sur l'île. 

En se penchant sur le cas des Açores, notre communication cherche principalement à éclairer les manières dont les collectivités insulaires et éloignées s'insèrent dans le projet de construction européenne. Ainsi, cette réflexion ouvre sur de nouvelles perspectives quant à la production de nouveaux espaces régionaux, la gouvernance multi-niveau mais également sur les processus de territorialisation à l'échelle des milieux de vie. 

L’espace-rue répond à une fonction de déplacement en offrant aux habitants de ville un espace de réalisation de ce que les spécialistes de la ville appellent la mobilité urbaine. À Pétion-Ville, nous remarquons depuis environ une décennie, une reconfiguration de l’espace-rue avec la conversion de certaines rues en marché public restructurant le cadre de vie urbaine. De cela découle des fréquents conflits ayant comme principal enjeu l’usage social des rues. Les actions des autorités en vue d’atténuer ces conflits par l’élimination du marché de rue ont débouché sur un autre type de conflits opposant les autorités municipales et les marchands de rue.

À partir de données d’observation des marchés publics et du marché de rue à Pétion-Ville et de trente entretiens qualitatifs auprès des marchands, des associations des marchands et des autorités municipales, nous démontrons, d’une part, que les conflits entre les autorités municipales et les marchands de rue à Pétion-Ville tirent leurs origines dans les rapports culturels des acteurs aux dispositifs légaux et, d’autre part, qu’ils sont le résultat d’une combinaison d’actions des acteurs ayant chacun leur représentation de l’espace-rue.

Cette étude nous permet de poser les bases pour la construction d’un marché qui est à la fois en adéquation aux besoins et aspirations de ses principaux usagers et qui répond aux exigences institutionnelles.

Au cours du 20e siècle, le bureau est devenu une maison loin de la maison. Cette circonstance devient de plus en plus ténue pour la population en col blanc grâce à l'influence des TIC. La transition mérite d'être explorée afin d’expliquer les changements dans les préférences spatiales de la population et leurs nouvelles pratiques d’utilisation de l’espace, toujours à la recherche du bien-être, en tenant compte des différences culturelles, socio-économiques, géographiques et de logement présentes au moment de la pandémie dans la région métropolitaine du Québec. Connaître ce system permet d'orienter la politique du logement, du télétravail dans la maison, et aussi d'améliorer les politiques menant à une transition écologique. Comment ce système de réalignement des préférences spatiales fonctionne-t-il et comment il vient d’être affecté par le confinement de Covid-19 ? Pour répondre à cette question, nous cherchons à modéliser la complexité du système qui organise nos préférences spatiales. Hypothèse: Tant les compétences développées avant la pandémie pour organiser nôtres espaces de vie, modérées par le sentiment de chez-soi (compétences au sens anthropologique) que les aptitudes et les attentes à l'égard du travail (représentations socio-spatiales) peuvent offrir des indices sur la façon dont les préférences spatiales évoluent dans le temps. Nous confronterons ce modèle aux données des enquêtes MAVIPAN.

   De récentes études sur la mobilité quotidienne et l’usage de TIC suggèrent que le recours aux technologies mobiles viserait notamment à mieux arrimer activités et temps de transit. Cette communication s’intéresse à l’impact des TIC mobiles sur les stratégies de mobilités quotidiennes. Elle s’inscrit dans une recherche à la maîtrise en sociologie menée au sein du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues de l’Université Laval. La base de données utilisée est celle de l’enquête Internet Demain Québec menée en 2011 auprès des habitants de la CMQ et dans laquelle 3208 répondants ont décrit leur profil individuel et familial, leurs valeurs et utilisation des TIC, leur logement et aspirations résidentielles, ainsi que leurs activités et déplacements quotidiens. Trois profils de mobilité ressortent: les adeptes de transports alternatifs, les voyageurs multimodaux et les automobilistes. L’utilisation de technologies mobiles est-elle liée à l’appartenance à l’un ou l’autre de ces groupes? Comment les utilisateurs réguliers de TIC mobiles se comparent-ils à ceux dont ce n’est pas le cas dans leurs stratégies de mobilité et rythmes de vie? Des croisements bivariés et des analyses de régressions logistiques préliminaires suggèrent l’utilisation d’appareils « de poche » chez les voyageurs multimodaux et les automobilistes et peu d’utilisateurs de tous types se déplaçant avec leur ordinateur portable ou leur tablette tactile.

En 2007, le camp de réfugiés Palestiniens Nahr el-Bared au nord du Liban est le lieu d’une guerre entre l’armée libanaise et un groupe islamiste Fatah el-Islam. C’est une véritable ville, établie depuis plus de 60 ans et lieu de vie de 30000 habitants, qui est ainsi détruite. Ayant développé leur espace dans une relative autonomie de l’autorité de l’État, les habitants du camp luttent pour leur droit de retour au camp et pour participer au processus de sa reconstruction, dont environ le quart a aujourd’hui été réalisé.

La recherche ethnographique menée sur le terrain cherche à opérer un croisement de la littérature sur les espaces d’exceptions et des travaux sur le sense of place, tout en restant ancrée dans le quotidien des personnes concernées. La théorie autour des espaces d’exception (camps, ghettos et autres espaces d’exclusion) définit les géographies de ces espaces et les manières dont le politique s’y exprime. Le sense of place, à la fois l’esprit et l’attachement du lieu, est souvent au cœur des études de reconstruction d’espaces détruits et invoque souvent la mémoire du lieu perdu. L’objectif de la recherche est de comprendre comment se reconstruit Nahr el-Bared dans le contexte politique et culturel particulier que constitue un camp de réfugiés. Ainsi, à travers l’observation participante et les entrevues semi-dirigées apparait la manière dont les pratiques spatiales quotidiennes des habitants du camp participent à la reconstruction du camp.

Un projet urbain (PU), tel le Quartier des spectacles de Montréal, désigne une intervention d’ensemble sur un espace urbain, bâti et non bâti. Il se caractérise par la multitude et la diversité des parties prenantes (PPs) "qui l’affectent" et "qu’il affecte". Des modalités d’intégration de ces PPs à l'élaboration du PU dépend sa qualité : le caractère démocratique de ses processus, la qualité de l’espace urbain réalisé, son appropriation à terme par la population. Cette affirmation ne signifie pas que toutes les PPs ont la même "légitimité" à intervenir, entendue comme la qualité d'une entité, dont les actions sont généralement perçues comme conformes aux valeurs et aux normes d'une société. Par exemple, il semble évident qu’un citoyen lambda n’a pas le même type de légitimité qu’un élu à intervenir dans le PU. Il est pourtant tout aussi évident que toute PP a une certaine légitimité à intervenir. Cette notion est donc complexe, et non binaire du type "on l’a" ou "on ne l’a pas". La littérature a fait apparaître l’importance de la légitimité comme attribut essentiel d’une PP dans un projet, au même titre que le pouvoir. Mais elle ne nous renseigne pas sur l’importance relative de la légitimité par rapport aux autres attributs d’une PP (le pouvoir notamment), sur ce qui fonde la légitimité d’une PP dans le cadre spécifique des PUs, ni sur la manière dont elle se construit et évolue. Notre projet de recherche vise à expliciter cette notion essentielle pour l'urbanisme.

Plutôt que d’avoir recours aux institutions juridiques ou politiques, certain.e.s militant.e.s font le choix de l’action directe pour s’opposer aux projets extractivistes. Leurs corps, qui occupent les lieux physiques et symboliques, deviennent des obstacles. Ces actions seront souvent menées par des femmes et des queer. La question posée est ainsi la suivante : comment et pourquoi les activistes environnementalistes ayant mené des actions directes contre la ligne 9 d’Enbridge décident-elles de mobiliser leurs corps pour prendre position contre cet oléoduc?

Pour parvenir à y répondre, je propose ici de revisiter la littérature autour de la question de l’utilisation du corps, une thématique peu explorée dans le contexte des luttes environnementales au Canada. Je souhaite combler cette lacune en faisant usage d’un cadre théorique cherchant à réconcilier une approche féministe écologiste à une volonté intersectionnelle et décoloniale. J'use d’une approche inductive du terrain par la construction de récits de vie. 

Les ressources résidentielles en santé mentale s’inscrivent parmi les outils de soin de la psychiatrie de secteur et accueillent un nombre croissant d’usagers. Dans un contexte d’augmentation de diagnostics en santé mentale sur le plan global, de renforcement des pratiques de la psychiatrie dans la cité et de prise de conscience grandissante de la corrélation entre type-qualité d’habitat et santé mentale, l’approfondissement de la qualité relationnelle de la ressource d’hébergement avec son milieu d’insertion en ressort central. Les caractéristiques, spatiales et sociales, de leurs milieux d’insertion façonnent l’expérience que les résidents en santé mentale font de leur espace vécu, leur utilisation et leur appropriation. Quels rapports les usagers des ressources résidentielles en santé mentale instaurent-ils avec leur milieu de vie et leur quartier? Pour répondre, un dispositif méthodologique en deux phases, composé d’une entrevue structurée et d’une carte mentale, suivies par un groupe de discussion, a été adopté dans quatre résidences de groupe de Montréal. Six aspects urbains se dégagent de l’analyse du corpus de données en tant qu’éléments essentiels à l’épanouissement des résidents en santé mentale et permettent l’élaboration de quatre critères opérationnels pour le choix des sites d’implantation des nouvelles résidences en santé mentale : les services de proximité, les transports en commun, les éléments naturels et la communauté.

En aval de la chaine de montagne de l’Himalaya, trois des plus grands fleuves d’Asie, le Ganges, le Brahmapoutre et le Meghna se rejoignent avant de se jeter dans la Baie du Bengale. Le delta de ces trois fleuves, une plaine alluviale très fertile qui se situe principalement au Bangladesh et en Inde, supporte une population dépassant les 150 millions. Cette plaine inondable, majoritairement en dessous de 10 mètres d’altitude, subit chaque année d’importantes inondations sur une grande superficie du territoire. En plus, divers aléas climatiques tel que des ouragans et la hausse du niveau marin entrainent la perte de viabilité de certaines portions du territoire obligeant les populations à se déplacer temporairement ou définitivement. Quel est l'impact de la variabilité climatique dans le Delta du Gange-Brahmapoutre-Meghna sur la migration des populations riveraines ainsi que sur leur qualité de vie? Ces réfugiés environnementaux n’ont pas de statut définit pour la communauté internationale, ce qui les empêche d’avoir accès à une qualité de vie minimale. En plus d’une revue de littérature exhaustive, une recherche a été fait sur le terrain à l’aide d’entrevues avec les populations touchées et d’autres ONG ou Universités qui se penche sur se problème. Il a donc été plus facile de comprendre les adaptations que l’Homme doit faire dans ce delta pour vivre en symbiose avec l’environnement, sans mettre à l’écart leur culture, omniprésent dans les sociétés Bengalaise et Indienne.

Nous vivons l’ère de l’Anthropocène, caractérisée par une série de crises comme réchauffement climatique et érosion de la biodiversité, dont l’origine se trouve principalement dans le paradigme moderne qui a placé l’homme au centre du monde, et favorisé un rapport de domination et d’exploitation à merci avec la Terre. Ainsi apparaît une nécessité : imaginer de nouvelles formes de lien à celle-ci, fondée sur l’échange et la collaboration, afin de dépasser l’Anthropocène. L’objectif de cette présentation est d’examiner les approches possibles d’un aménagement paysager permettant d’établir une relation symbiotique avec la nature dans la durée.

Cette communication s’appuie sur un corpus de textes portant sur les enjeux actuels des pratiques de la ville. Elle s’attachera aussi à analyser des cas construits qui soient exemplaires en ce qui concerne le rapport à la terre. Sur la base des précédents résultats, elle cherche finalement à comprendre comment faire en sorte que les projets de paysage et les flux naturels animant des lieux s’intègrent en un réseau cohérent et interactif.

Cette communication, de nature épistémologique, expose une nouvelle grille de lecture de projets (composée de trois principes d’aménagement), et apporte un nouvel éclairage sur les conditions de possibilité d’une entente permanente avec la nature. Elle contribue également au renouvellement des approches du projet, et à nous faire avancer dans la réflexion et la connaissance d’un aménagement soutenable.

Au cours des dernières 50 années la croissance vertigineuse et chaotique des villes latino-américaines a été fortement alimentée par la migration à partir de la campagne habitée par des paysans appauvris et en chômage. Aucune ville n’était préparée à recevoir un tel nombre de paysans cherchant à survivre. Tous les services sont tombés en ruines. La faible planification d’origine n’a pas été respectée.

La paysannerie qui arrivait aux villes et les plus pauvres de citadins ont occupé illégalement les terrains disponibles, généralement dépourvus de services de base et dans la périphérie de la ville. Ce sont les premières bidonvilles, l’expression frappante d’une population pauvre cherchant les opportunités que le système économique légal leur refuse.

Notre recherche analyse l'expérience des bidonvilles à Lima (Pérou) comme étant l'émergence d’un «savoir-faire» parmi les groupes de la population les plus défavorisés, en utilisant desétudes de cas pour quatre bidonvilles liméniens, avec des diverses sources d’information: des documents gouvernementaux et d’autres sources, des observations sur place, des photographies et surtout des entrevues semi-dirigées et des entretiens de groupes avec des informateurs clés.

Au début, les pobladores ont développé beaucoup d’expériences solidaires collectivistes en réponse à la pauvreté associée aux premières années; après, dans un contexte d’urbanisation progressive, c’est une économie populaire très proche de l’économie demarché qui s’impose

Écartées pour longtemps du système urbain moderne, les villes historiques Marocaines (médinas) ont subi un long processus de marginalisation. Déqualifiées par le glissement des leurs fonctions vers les villes nouvelles et le changement de leur population entre les riches familles allant résider dans les villes nouvelles, et une population pauvre issue de l’exode rurale allant s’entasser dans les médinas, elles deviennent l’espace résidentiel d’une population pauvre rendue responsable de leur paupérisation.

Le tourisme les a remis au centre de considérations socioculturelles et économiques, et deviennent des espaces de convoitise pour les touristes étrangers qui réinvestissent certains quartiers, achètent et rénovent des maisons-jardins et les transforment en résidences secondaires ou en maisons d’hôtes. Ces actions patrimoniales, ignorent toutefois les pratiques visant à intensifier les relations sociales avec les habitants. Ainsi, les écarts se creusent et des tensions commencent à se faire sentir entre les deux groupes. La règle spatiale fondamentale de la mondialisation des médinas fonctionne selon une relation perverse du type dominant/dominé, avec une ségrégation marquée entre des résidences touristiques somptueuses et des maisons précaires et insalubres. Cette situation soulève la question de savoir s’il existe une cohabitation entre les visiteurs et les visités dans ces médinas du patrimoine de l’humanité, ou si un choc de cultures se prépare entre les deux groupes ?

Cette communication vise à diffuser les résultats finaux d’un projet de recherche appliquée réalisée par le CISA en partenariat avec l’organisme Protec-Terre. Elle abordera la question des fiducies foncières agricoles (FFA) en tant que stratégie de protection des terres agricoles dans une optique de préservation de ses vocations particulières, ainsi qu’à titre de démarche innovante et porteuse de solutions face aux défis touchant le secteur agricole, telle l’inaccessibilité foncière pour la relève agricole. 

Malgré les réflexions entamées sur le potentiel de ce type de tenure foncière pour le bien-être des communautés agricoles, les connaissances sur les FFA en contexte spécifiquement québécois demeurent embryonnaires. La présente étude constitue la première recherche appliquée recensant les motivations, les besoins, les contraintes et les spécificités de ce type d’initiative en sol québécois. Les conclusions de recherche traiteront entre autres de perspectives de développement de cet outil juridique et social dégagées de l’analyse d’entretiens semi-dirigés auprès de cinq cas types d’acteurs, dont trois producteurs agricoles et deux organismes territoriaux. Elles révèlent que le potentiel de développement des FFA au Québec est enchâssé à d’autres enjeux, tels les transferts de ferme non-apparentés et le positionnement du nouvel acteur que représentent les organismes territoriaux face à l’utilisation des FFA pour dynamiser l’occupation du territoire.



Les villes algériennes ont connus ces dernières décennies une croissance multisectorielle (économique, démographique, spatiale….), qui a fait accroitre par voie de conséquence les besoins en matière de mobilité urbaine des citadins. Le taux de motorisation a augmenté considérablement ,dû  essentiellement l’amélioration relatif du revenu moyen des foyers ainsi qu’aux facilités de financement mis à disposition  par les banques pour l’acquisition d’un véhicule.

Ce phénomène d’accroissement des moyens de transports que subissent ces villes là a provoqué : dérégulation, congestion urbaine, perte de temps et surtout pollution de l’air.  Devant la gravité de ce phénomène et de ces conséquences, les autorités se sont vues dans l’obligation d’instaurer et de mettre en œuvre des politiques de planification des transports dans l’optique d’une durabilité et de réduction de la pollution. Matérialisé sous plusieurs projets : Métro, tramway, dispositif de mesures de la qualité de l’air et  taxation sur véhicules neufs.

Notre travail se veut une interprétation de l’évolution de la mobilité et de l’analyse des politiques des transports  conditionné par les outils mis en œuvre, en vue  d’évaluer le bilan obtenu par ces politiques surtout en ce qui concerne  les politiques de mobilité durable et leurs concrétisation, sur les principales villes Algériennes et surtout sur la ville d’Annaba , Afin de mieux en apprécier la pertinence .

La provision de services de transports en commun constitue un important outil de planification permettant de supporter le développement économique et sociale des régions métropolitaines, notamment dans les pays émergents. Afin que ces stratégies bénéficient à l’ensemble de la population, il est essentiel de développer des indicateurs de performance permettant de quantifier la distribution des services de transport en commun d’un point de vue de l’équité sociale. Cette étude vise ainsi à évaluer la distribution socio-spatiale des transports en commun dans quatre régions métropolitains du Brésil (Belo Horizonte, Curitiba, Recife et Rio de Janeiro) à l’aide de deux indicateurs de performance dont l’utilisation prend de l’ampleur en recherche et en pratique. Le premier indicateur mesure la proximité des individus aux infrastructures de transports en commun, alors que le second mesure l’accès à l’emploi en transport en commun. Ces indicateurs seront combinés aux données socio-économiques afin d’évaluer les disparités d’accès au territoire entre les divers groupes socio-économiques. Cette analyse permettra d’obtenir une vue d’ensemble quant à la provision des services de transport en commun, tout en identifiant la contribution des modes de transport en commun « rapides » (service rapide par bus, métro et train) à l’équité des transports. Cette étude contribuera ainsi à combler les lacunes en matière de recherche sur l’accessibilité et l’équité dans les pays émergents.

Procurant une sécurité ontologique, le logement devient un chez-soi lorsqu’il agit comme un repère physique et psychologique permettant l’amélioration des relations intimes et l’épanouissement de ses occupants.Or, le chez-soi, un concept qui relève d’une grande subjectivité, peut également perdre de son sens lorsqu’il devient associé à une expérience négative. Nous nous intéressons au vécu de personnes locataires aux prises avec une situation dans laquelle elles considèrent que leurs droits sont bafoués, lésés, ou non respectés. Les entrevues menées dans le quartier VIlleray à Montréal démontrent que la souffrance vécue par les personnes locataires s’accompagne souvent de sentiments d’injustice et d’impuissance, et qu’elle se caractérise par des phases de découragement, de détresse, de frustration ou encore de colère. Ces observations apportent un nouvel éclairage dans les enjeux soulevés par les rapports locatifs alors que le logement résidentiel privé se trouve au centre d’un débat qui semble plus que jamais irréconciliable entre ceux qui le possèdent et ceux qui le louent, alors qu’il représente à la fois une marchandise privée, acquise par un acte de vente, guidée par un désir de rentabilité et de profits et un milieu de vie, un chez-soi qui aspire à être sain et abordable.



L’agriculture intensive, au cœur de notre système agro-alimentaire, a montré ses limites. Ses impacts environnementaux, sur la santé humaine et sur l’aménagement et l’occupation du territoire, sont maintenant reconnus et nous amènent à envisager de nouveaux modèles agricoles, plus durables. Depuis les années 1990, avec l’expansion de l’agriculture biologique, d’importantes transformations s’observent, notamment dans l’exercice de la profession agricole. Dans le cadre de cette étude, nous cherchons à comprendre la recomposition du métier des agriculteurs en quête de durabilité et leur vision d’une agriculture en rupture avec les méthodes conventionnelles. Pour ce faire, nous nous sommes intéressés aux pratiques des agriculteurs de cinq exploitations de la MRC Lac-Saint-Jean Est en tant que manifestations des différentes visions d’un modèle agricole durable. Leurs propos ont été récoltés dans le cadre de la réalisation de la série-documentaire Hors Champs. Pour les fins de cette recherche, nous n’avons utilisé que la version finale des épisodes tels que diffusés à la télévision et en ligne à l’hiver 2018. Dans une démarche de sociologie visuelle, nous aurons recours à la fois aux entretiens et aux images du documentaire. Nous verrons que ces agriculteurs, bien qu’ils partagent des valeurs et aspirations communes, ont des pratiques ainsi que des visions distinctes du métier et du modèle agricole.

Les Van Gujjars forment une communauté d'éleveurs pastoralistes devant année après année négocier leurs droits d'accès auprès du Département des forêts indien dans les états où ils s'installent pour une saison ou l'autre de l'année. Leur migration vers les pâturages himalayens se déroule en avril, tandis que leur retour au pied des collines des Shivaliks survient en septembre. Dans le contexte d'aujourd'hui, les migrations représentent une épreuve physique difficile s'accompagnant d'un risque financier important. Depuis nombre d'années, les Van Gujjars entretiennent cette idée que la vie sédentaire, ou du moins la propriété terrienne, pourrait leur offrir une vie meilleure. Dans cette optique, ces éleveurs pastoralistes se sont engagés dans d'interminables pourparlers avec le gouvernement indien afin que leurs droits coutumiers soient reconnus et que compensation leur soit faite comme le prévoit la loi. Cette communication basée sur un an de terrain parmi les Van Gujjars en 2013-2014 et deux séjours subséquents en 2015 et 2016 montre comment les Van Gujjars interprètent leur mobilisation politique de même que leurs échanges avec les bureaucrates de l'État et du département indien par le truchement de métaphores animalières dont le but est de définir quels comportements ou quelles dispositions d'esprit ils doivent cultiver afin de parvenir à leurs fins et s'engager sur ce chemin du développement qu'ils convoitent.

Les friches urbaines sont une composante de l’espace péricentral d’Annaba, une ville portuaire et industrielle du nord de l’Est algérien. Elles résultent d’un processus commun aux villes méditerranéennes, celui de la migration de certaines industries vers la périphérie et le déclin de certaines autres. Mais alors que ces friches ont fait, font l’objet d’une réutilisation qui renforce l’espace central, souvent par des projets phares comme à Barcelone, à Marseille…, à Annaba, elles constituent les supports fonciers, d’un nouveau cadre bâti affranchi de toute régulation urbanistique, compromettant les chances d’instaurer de nouvelles pratiques de l’urbanisme qui pourraient apporter une valeur ajouté au centre ville, améliorer l’image de la ville.

Nous proposons d’examiner cette problématique de réutilisation des friches urbaines, qui émerge à Annaba, à travers un quartier d’enjeu, Port Saïd, où logiques et stratégies d’acteurs commencent à prendre du relief. Notre objectif par l’étude de ce quartier est de sensibiliser autour d’une opération pilote pour la valorisation des quartiers situés dans le prolongement du centre-ville, qui sont à différents stades de friches urbaines, et nourrissent les espoirs d’un désengorgement et d’une requalification de l’espace central.

L’analyse repose sur des données urbanistiques et d’enquêtes auprès des institutionnels, professionnels de la ville et des investisseurs de l’immobilier.

Port-au-Prince se présente aujourd’hui comme une agglomération urbaine désarticulée où les territoires se produisent le plus souvent en dehors du cadre institutionnel et normatif de production de la ville. Cette communication propose de comprendre la dynamique de la production de la ville et des territoires urbains dans cette agglomération qui s’étend spatialement sur six municipalités. Elle articule une analyse socio-historique des relations entre les institutions chargées de la planification urbaine, des normes d’urbanisation et aussi des pratiques de production de la ville et des territoires urbains. Se fondant sur l’observation sociologique des pratiques de construction, l’analyse du cadre institutionnels et normatifs ainsi que cinquante-six entretiens semi-directifs avec différents acteurs, l’étude révèle deux éléments essentiels : 1) les cadres institutionnel et normatif de la production de la ville et des territoires urbains se sont construits suivant un processus socio-historique qui n’a pas favorisé sa cohérence. De cela résulte une multiplicité d’institutions s’occupant de la planification urbaine alors la plupart des espaces urbanisés remettent en cause toute idée de planification ; et 2) la production de la ville et des territoires urbains est gouvernée par une logique sociale qui s’éloigne du cadre institutionnel et normatif qui devrait orienter ce processus. Elle permet, en ce sens, de saisir les enjeux territoriaux en termes de production des risques naturels.

Montréal est représentée comme une ville diversifiée en raison des nombreux immigrants ayant peuplé ses quartiers. Parmi ceux-ci se retrouvent les Ukrainiens dont la présence est principalement visible dans le quartier Rosemont en raison de ses institutions, activités et toponymes ukrainiens. Cette communication se concentrera sur le processus de construction identitaire des immigrants à l'échelle d'un quartier et sur le rôle que peuvent jouer les instances dirigeantes municipales dans ce processus, en prenant comme exemple le quartier ukrainien de Rosemont.

Dans la littérature, la construction identitaire des immigrants est examinée en fonction de nombreux aspects tels que la maîtrise de la langue du pays d'accueil, les relations sociales entre immigrants ainsi que la création d'associations ethniques (Amit et Bar-Lev, 2015; Caselli, 2010; Huot, 2013; Valenta, 2009; Jurkova, 2014). Or, le rôle que peut y jouer la société d'accueil, dont les instances dirigeantes municipales, demeure peu étudié. Basée sur l'analyse de discours (Foucault, 1969) de documents d'archives, d'articles de journaux et d'entretiens semi-dirigés, cette communication met de l'avant que les instances dirigeantes municipales instrumentalisent les immigrants afin de promouvoir une certaine image/identité de la Ville et qu'elles peuvent aussi contribuer à maintenir, jusqu'à un certain point, l'identité des immigrants dans un quartier. 

L'étude montre en quoi l'approche qualitative peut s'avérer complémentaire à l'approche quantitative de modélisation des prix hédoniques (MPH) afin d'expliquer le prix des loyers mensuels. La théorie hédonique permet d'expliquer une large partie du prix immobilier bien qu'une autre partie demeure inexplicable par l'équation de prix. Ainsi, la réalisation de cette recherche vise à rejoindre 2 objectifs principaux. Il s’agit (1) d’identifier les déterminants du prix des loyers dans une ville de région dite périphérique, Rimouski; et (2) de proposer une étude qualitative permettant de vérifier certains éléments qui pourraient expliquer la concentration spatiale des erreurs de prévisions du modèle. Une méthode de recherche mixte respectant un processus séquentiel est utilisée et mise sur la complémentarité des approches quantitative/qualitative. Cette démarche innovante permet l’exploitation des données au-delà des limites de chacune de ces approches.

L’opérationnalisme multiple permet la validation de l’information par une triangulation menant à une proposition singulière sur un phénomène observé. Nous avons recours à un MPH dont les résidus spatialement autocorrélés sont géolocalisés et orientent le chercheur dans une seconde approche (qualitative) visant à l’identification d’attributs complémentaires expliquant le prix d’un logement mais omis dans l’estimation du modèle de départ. Cette démarche permet l’amélioration de la spécification du MPH et de son pouvoir explicatif.

Cette communication évalue la constitution d’un nouveau paradigme de l’action publique dans le domaine des transports et de la mobilité urbaine au Québec, à partir du projet politique de Mobilité durable présenté au printemps 2013 par le Ministère des transports du Québec. Précisément, elle analyse le rôle de la participation publique dans la co-production d’une politique innovante. Cette recherche s’appuie sur trois corpus documentaire : le projet de politique lui-même (porté par le MTQ), les mémoires déposés lors des périodes de consultation publique sur ce projet (tenues durant l’été 2013) et, à terme, la politique du MTQ qui devrait voir le jour durant l’hiver2014. Cette nouvelle politique est l’occasion de mesurer l’évolution des référentiels sous-tendant la vision et l’action du gouvernement et de mesurer l’évolution des instruments de l’action publique dans ce domaine spécifique. Si on embrasse d’un même regard, le projet et le contenu des mémoires, on peut aisément saisir ce nouveau paradigme. La participation publique met en lumière les multiples dimensions et enjeux d’une telle politique et amorce un processus de co-construction de l’action publique. La démarche participative permet de définir le contenu d’une plus grande intégration des politiques en matière d’aménagement des territoires, de développement des réseaux de transport et de gestion de la demande de mobilité. D’ici le printemps, nous confronterons cette co-construction aux choix définitifs du MTQ.