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Problématique / objectifs

La recherche visait à étudier une initiative d'agriculture urbaine qui se déroule sur une friche industrielle à Schoelcher, en Martinique, dans un contexte d'urbanisation, de dépendance économique et de changements climatiques. Une attention particulière est portée à un projet de marché-potager urbain informel (le marché T'Pays) situé sur une ancienne carrière de sable et un dépotoir, afin d'évaluer sa contribution à la création d'un milieu de vie résilient.

Méthodologie

Le chercheur a effectué des entrevues semi-dirigées avec les acteurs principaux du marché T'Pays. Il a également réalisé une enquête par questionnaire avec les clients afin de déterminer l’impact de l’initiative d’agriculture urbaine sur leur milieu de vie et de connaître leurs motivations en tant que consommateurs.

Résultats

La recherche a permis de conclure que l’agriculture urbaine est viable sur les friches industrielles comme potentiel de développement d’une ville nourricière et inclusive. Souvent portée par une vision idéaliste et alternative de la ville par un groupe de citoyens, elle permet de reconnecter la communauté, la terre et l’alimentation. Une initiative de marché-potager permet d’accroître la résilience du milieu de vie sur les plans environnemental et social. Elle fait toutefois face à de nombreux défis, comme les risques de contamination, l’appropriation de l’espace, la rentabilité et la compétition pour d’autres usages du site.

Environ 75% des écoles primaires québécoises ont été construites avant la création du ministère de l’Éducation (1964). La documentation de leurs différentes phases de construction est parcellaire et offre peu d’informations quant aux logiques initiales ayant réglé leur conception. Or, puisqu’une telle compréhension s’avère cruciale pour poser un diagnostic adéquat sur des écoles à rénover, le projet multidisciplinaire sur l’architecture scolaire « Schola » a inclus au sein de ses recherches un volet d’analyse d’archives. L’objectif de cette présentation est d’exposer les premiers résultats de ce travail d’interprétation historique concernant un local ayant une grande incidence sur la trame du bâti scolaire : la salle de classe. Notre analyse regroupe des lois et règlements officiels, des devis techniques, des extraits du rapport Parent, des publicités et des articles de revues professionnelles d’architecture. Ces sources primaires nous permettent une étude typo-morphologique d’un échantillon de 310 écoles primaires. Quant à notre cadre interprétatif, il se base sur des études sociologiques et philosophiques des pratiques éducatives au XXe siècle et du bâti leur correspondant (ex : Derouet-Besson; Foucault; Arendt). Cette lecture offre des clés pour cerner la classe dans une période où l’organisation de celle-ci est remise en question par de nouvelles réalités comme les technologies éducatives, les mesures d’adaptation scolaire ou l’apprentissage par compétences.

Cette étude cherche à décrire dans quelle mesure une intervention visant la réalisation d'activités de loisirs renforce la participation sociale d'adolescents en situation de handicap. Afin de renforcer les résultats existants, obtenus à la suite d'une étude quantitative, cette étude examine les perspectives des parents - à l'aide d'une méthodologie qualitative - sur les effets de l'intervention.

Ainsi, douze parents de jeunes (12 - 18 ans) ayant reçu cette intervention ont été interrogés lors d'entrevues semi-directives. L'analyse fait ressortir trois thèmes : le premier, descriptif, se réfère à la "nature de l'intervention", les deux autres, plus réflexifs, concernent les "effets multiples de l'intervention" ainsi que le " processus de soins". Les parents soulèvent des effets de l'intervention allant au-delà de la réalisation des activités choisies.

Les résultats de cette étude permettent de fournir des informations supplémentaires sur l'utilité de l'intervention et de décrire les différents avantages générés par une telle intervention, adaptée aux besoins et aux limites des participants. Une telle connaissance peut élargir les options thérapeutiques pour renforcer une participation sociale positive et promotrice de santé.

Thème d’actualité au Québec depuis la signature de la Convention de la Baie James, mais aussi en France dont l’emprise coloniale est de plus en plus contestée en outre-mer, la question territoriale autochtone a pourtant longtemps été boudée par la communauté géographique francophone. Ce n’est en effet que très récemment, dans le sillage de l’intérêt porté plus anciennement à cette réalité par les géographes anglo-saxons, qu’un champ de recherche autour de la territorialité et des territoires autochtones a émergé dans l’univers francophone. Au Québec, en particulier, où le géographe Louis-Edmond Hamelin compte pourtant parmi les pionniers de ce champ d’étude, ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’on assiste à une réflexion renouvelée autour des territoires autochtones. A partir d’une revue de la bibliographie disponible à ce jour, je tenterai dans cette communication de dresser un premier bilan de l’intérêt des géographes francophones pour la question autochtone. Tout en identifiant les approches thématiques et régions d’étude privilégiées par ces auteurs, j’analyserai le traitement donné à l’autochtonie dans leurs travaux ainsi que la manière dont ceux-ci contribuent à positionner la géographie dans la sphère des études autochtones et à en renouveler les paradigmes. Aussi, cette communication visera-t-elle à préciser les apports potentiels et les perspectives ouvertes par un champ de recherche en pleine expansion mais encore inégalement développé selon les contextes.

Depuis 2006, la MRC Rimouski-Neigette profite à la fois d’un boom de naissances et de soldes migratoires interrégionaux positifs chez les 0 à 14 ans, les 15 à 24 ans et les 25 à 44 ans. Les estimations par municipalités de la croissance du groupe des 0 à 4 ans dessinent quant à elles une aire de croissance qui longe le littoral et traverse cette MRC et sa voisine à l’Est, celle de la Mitis. Pendant que les domiciles des familles québécoises avec de jeunes enfants en région métropolitaine tendent à se concentrer en périphérie d’agglomération, les préférences résidentielles de celles qui vivent avec des enfants de 0 à 4 ans dans une aire métropolitaine de plus petite taille, formée de deux villes et de villages, se manifestent différemment. Le nombre des 0 à 4 ans y croît dans les quartiers les plus centraux de Rimouski, dans Mont-Joli, ainsi que dans les localités les plus près de ces villes. Cette communication s’appuie sur les données des recensements de 2006 et 2011, analysées par localités (SDR) et par quartiers (AD), en tenant compte de leur morphologie et des différences selon les formes des familles, le nombre des enfants et la présence ou l’absence d’enfants plus âgés ou d’adolescents à la maison. Ces résultats suggèrent une extension originale de la dispersion métropolitaine des familles québécoises qui convertit les environs d’un centre urbain régional en espace offrant une variété de lieux adoptés pour élever ses enfants à proximité de la ville et de la nature.

L’eau est indispensable à l’être humain depuis la nuit des temps, mais la volonté de la gérer n’est apparue que progressivement. De nos jours, la gestion de l’eau est un paradigme socio-environnemental essentiel dont l’objectif est de coordonner, de faciliter et d’optimiser l’utilisation de cette ressource. De par ces ambitions harmonisatrices, un nouvel élan de protection durable de la ressource est à l’ordre du jour.

Or, face à une nouvelle conception de l’eau et de sa gestion, le Canada n’a pas encore été en mesure de proposer une réponse adaptée. Les initiatives y demeurent sporadiques et une stratégie nationale n’est toujours pas à l’ordre du jour. Cette situation repose tout autant sur un « mythe de l’eau » que sur un manque de coordination et de coopération entre les acteurs impliqués, ce qui contribue à masquer la nécessité de gérer cette ressource. En ce sens, l’élaboration de structures de coopération visant à la gestion harmonisée de l’eau au Canada demeure un objectif à réaliser.

Face à un contexte canadien de l’eau mitigé, l’une des pistes de réflexion mène au concept de bassin versant. Pour quelles raisons cette unité territoriale se présente comme une alternative pouvant mener à l’harmonisation de la gestion de l’eau ? Dans quelles mesures est-elle compatible avec la structure fédérale canadienne? L’objet de cette communication est de réagir à ces interrogations en explorant différentes analyses d’ordre hydrologiques, philosophiques et juridiques.

Notre recherche présente un nouvel angle d’analyse pour l’action publique en aménagement du territoire et la gouvernance des projets d’aménagement. Elle propose, comme entrée, la dimension temporelle et présente le temps comme enjeu de la conduite et de la gestion des projets d’aménagement et de développement. Elle fait valoir le temps à la fois comme contrainte et comme ressource dans le jeu des rapports de force qui orientent le processus du projet d’aménagement.

Notre recherche interroge l’impact du temps et des temporalités multiples sur les projets d’aménagement et de développement territoriaux. Plus spécifiquement, elle interroge la manière dont interagissent les différentes temporalités et contraintes temporelles que le projet met en présence, de même que la manière dont cette interaction influence le cours, la nature, la cohérence et la pertinence du projet. 

Nos travaux s’appuient sur le postulat d’un temps « intégralement produit par les sociétés » et au sein desquelles « plusieurs temps coexistent, souvent de façon conflictuelle » (Lussault, 2003 : 900). Le projet est abordé comme un processus dynamique dont le caractère est indéterminé et sujet à l’aléa. Le cadre conceptuel de nos travaux est développé de manière à mettre au jour le processus du projet et le poids de la dimension temporelle des différents éléments qui le structure. Le cadre développé et la méthodologie qui en découle constituent l’une des contributions originales de notre recherche.

La « géographie de la couleur » telle que proposée par l’architecte-coloriste Jean-Philippe Lenclos avance que chaque région possède une physionomie chromatique en concordance avec la géographie et la culture du lieu. Toutefois, certains craignent que cette diversité chromatique soit menacée par l’homogénéisation des sociétés et les grandes similitudes entre les paysages urbains de par le monde.  Les villes deviendraient donc un fait universel non seulement parce que la moitié de l’humanité y réside, mais aussi parce qu’elles se ressembleraient de plus en plus.

Encore à ses débuts, ce travail de thèse cherche à évaluer dans quelle mesure le paysage urbain est visiblement marqué par les couleurs typiques à la géographie et à la culture locales. En d’autres mots, la ville moderne laisse-t-elle de la place aux couleurs dites traditionnelles?

Pour étudier cette question, il semble nécessaire de mesurer quantitativement la couleur dans le paysage urbain pour établir une généalogie chromatique du lieu en comparant les couleurs actuelles à celles du passé ou de bâtiments traditionnels. Et puisque la couleur serait l’équivalent visuel du langage parlé, l’usage de méthodes qualitatives s’avère également nécessaire pour déterminer les couleurs et appréhender leurs significations aux yeux des habitants et des professionnels de l’urbain.







Le 30 avril 1971, Robert Bourassa annonçait une des plus importantes politiques de développement économique du Québec: le Projet du siècle. Afin de mettre en œuvre cette politique, qui érigeait le plus grand complexe hydroélectrique du Canada, le gouvernement dut créer plusieurs instruments, notamment une société d’État – la Société de développement de la Baie James (SDBJ) – et, curieusement, une municipalité: la Municipalité de la Baie James (MBJ). Comme on le sait, il dut également entreprendre des négociations avec les peuples autochtones occupant le territoire, menant à la signature de la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Alors que nombre d’études se sont intéressées au régime de catégories de terres établi dans l’entente, aucune ne s’est jamais attardée à la MBJ, dont le territoire immense englobait pourtant ces terres. Cette communication a pour objectif de dresser pour la première fois un portrait de cette municipalité, qui défie plusieurs dispositions de la Loi des cités et villes. En effet, son conseil municipal est remplacé par le conseil d’administration de la SDBJ, et habilité à règlementer de manière différenciée sur différentes parties de son territoire. Par ailleurs, nous présentons un résultat préliminaire de notre recherche, qui s’appuie sur la méthode généalogique de Foucault. La MBJ n’est pas si unique finalement – si on la compare à une « ville de compagnie ». Elle représente, en fait, la première ville de compagnie publique.

En réponse à de grandes disparités socio-économiques et socio-spatiales, notamment dans les quartiers d’immigration, différents projets sont mis en place pour réduire l’exclusion et contribuer à la ville inclusive. L’objectif de la recherche est d’en explorer les défis et les éléments de solutions.

À travers la diffusion artistique et culturelle en ville,une grille multicritère a été développée dans un objectif de reproductibilité des projets et de recommandations aux praticiens. Une réflexion théorique prenant le prisme du concept de convivialité complète cette démarche en étudiant les concepts de planification et d’animation conviviaux et inclusifs. Dans un second temps, les projets d’aménagement et d’animation culturelle en contexte d’immigration seront passés en revue à la lumière de critères issus d’une deuxième recension d’écrits scientifiques.

En contexte de risque de marginalisation, il faut premièrement développer des aménagements anti-ségrégatifs en se basant sur le contexte local (historique communautaire). En parallèle, deux étapes sont cruciales pour l’appropriation des espaces et l’inclusivité : (1)la création de postes de coordinateurs de la diversité ; (2)le développement de processus consultatifs ciblés.

Cette recherche répond à un besoin d’espaces publics inclusifs, de la part de la société et de la profession. L’approche pluridisciplinaire de l’analyse (urbanisme, études en loisirs, géographie, études urbaines) propose une démarche peu explorée en aménagement.

Depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grandes villes occidentales ont vu leur structure métropolitaine passée d’un modèle monocentrique (à un seul centre-ville) à un modèle polycentrique (à plusieurs pôles d’emplois en territoire de banlieue). À cet égard, la croissance de l’emploi dans ces pôles périphériques a particulièrement ébranlé la base des déplacements domicile-travail. Sans infrastructure adéquate de transport collectif, ces zones d’emplois de banlieue favorisent inévitablement des déplacements en automobile et aggravent notamment les problèmes environnementaux et de congestion routière.

Suivant un cadre descriptif, cette étude observe et compare les tendances de navettage dans les pôles de banlieue de Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary, Québec et Winnipeg entre 1996 et 2016. En particulier, cette recherche vise à analyser le transport durable au sein de différents types de pôle (selon une typologie de pôles prédéterminée).

Nous constatons que les pôles d’emplois, en tant que lieu de destination, structurent fortement les comportements de mobilité et, en matière de transport durable, les résultats nous révèlent que certains pôles sont plus durables dans le temps (notamment au centre-ville et dans des quartiers centraux, où les services de transport collectifs sont généralement plus efficaces), alors que d’autres pôles se révèlent moins durables (p.ex. les nouveaux pôles de banlieues plus éloignées du centre).

En 1999, faisant suite aux bombardements de l’Otan, le conflit opposant la Serbie au  Kosovo, prend fin. L’exode des Serbes s’accélère et nombreux sont ceux qui fuient pour la Serbie voisine. Pour les autres, qui ont fait le choix de demeurer au Kosovo, ils évoluent depuis dans des environnements dissemblables, selon leur positionnement géographique sur le territoire de l’ancienne province. Trois configurations sont observables et celles-ci se distinguent par différents degrés de concentration de population et un isolement plus ou moins important par rapport à la Serbie. La présente étude pose la question de l’influence de ces diverses configurations sur le processus de construction identitaire des Serbes du Kosovo.

De façon générale, les travaux qui se sont intéressés à la question se sont limités à des études de cas, c’est-à-dire à la construction identitaire dans une ville ou village (Sikimic, 2008 ; Van der Borgh et Lasance, 2014). Cette recherche propose plutôt d’appréhender la construction de l’identité dans une perspective comparative et de situer les diverses enclaves serbes dans leur environnement. En m’appuyant sur les auteurs constructivistes j’avance l’argument que les différents degrés d’isolement et de concentration de population vécus par les Serbes du Kosovo depuis la fin du conflit ont contribué à la fragmentation de l’identité serbe et à l’émergence d’identités distinctes.

La révision périodique des cartes électorales exige des redécoupages et des fusions de parties du territoire politique. Les circonscriptions (ou «comtés») et districts (ou «quartiers») électoraux préexistants se voient amputés, augmentés, recomposés, ou disparaissent afin que chacun compte un nombre équivalent d’électeurs (la loi prescrit un écart maximum) en assemblant des unités de recensement. Lors de leur délimitation cartographique, on prétend tenir compte de limites socio-économiques significatives autant que des «entités» géographiques: rivière, falaise, route, voie ferrée, aire industrielle inhabitée (donc sans électeurs), limite cadastrale ou municipale. Le problème: cet exercice éreintant, confronté à la grogne politique et aux référents identitaires, donne des résultats consternants, car l’étendue spatiale des toponymes reconnus n’y est plus essentielle ni respectée, vus comme de simples étiquettes qu’on déplace sur un espace différent ou créé, ou noms déjà connus qu’on maintient en les énumérant (jusqu’à six termes dans un même nom!) dans des limites disproportionnées. L’analyse cartographique comparative et critique des aberrations posées par ces tendances aux trois niveaux politiques au Québec mène à proposer quelques règles de délimitation et dénomination électorales visant la simplicité pour une représentation identitaire, afin d'éviter ces noms commémoratifs avec prénoms ou de vagues génériques anodins remplaçant de jolis noms authentiques, souvent typiques.

Les terres arables des pays sahéliens sont majoritairement exploitées par les populations locales pour tirer leurs moyens de subsistance. Cependant, les droits fonciers précaires, l’accès insuffisant aux terres et à l’eau fragilisent davantage ces populations pauvres. Comment préserver ces dernières face à la compétition sur le sol entre utilisation agricole et réalisation d'infrastructures/aménagements non agricoles ? La communication vise à montrer que l'agriculture doit être considérée dans les politiques d'aménagement comme une source de richesse économique et écologique. La réflexion est menée dans la commune périurbaine de Koubri jouxtant Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Les données proviennent de recherches documentaires. À la suite du constat d'abandon des espaces de production au sein et aux abords des concessions lors des lotissements, l'étude préconise la mise en place de jardins nutritifs, des plantations d'arbres fruitiers, des constructions d'étables pour l'élevage. Elle recommande aussi, au sein des quartiers, la réalisation des espaces collectifs de production disposant d’ouvrages d'approvisionnement en eau. L’intégration à grande échelle de tels espaces lors des aménagements assurerait une utilisation optimale des sols pour en faire une source de richesse économique et écologique et un moyen d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations pauvres.

Dans le cadre des logiques métropolitaines de structuration de l’espace urbain montréalais, notre recherche s’intéresse aux mutations du marquage ethnique des communautés ethnoculturelles qui y ont lieu. Leur visibilité au sein de l’espace urbain opère à des échelles désormais plus restreintes, quand le quartier ethnique comme lieu d’identification et de sociabilité communautaire voit ses fonctions traditionnelles amoindries.

Notre recherche porte plus particulièrement sur la concentration de commerces maghrébins sur la rue Jean-Talon Est, désignée sous l’appellation de « Petit Maghreb ». Nous avons cherché à comprendre si il était fait un usage du Petit Maghreb par les primo-arrivants d’origine maghrébine qui le fréquentent comme d’un lieu qui par le biais des pratiques qu’ils y déploient et des représentations qui en découlent traduisaient l’expression de leur identité ethnique à Montréal. Pour saisir les rapports de l’individu au lieu par la prise en compte des représentations, nous avons choisi de suivre une démarche méthodologique qualitative, par le biais d’entrevues semi-directives. Nos résultats montrent que le Petit Maghreb se propose comme un lieu de rassemblement et un lieu de rencontre pour ces immigrants montréalais d'origine maghrébine. Il est aussi un environnement familier qui fonctionne comme un lieu de ressourcement identitaire et qui contribue à la stabilité identitaire des primo-arrivants qui le fréquentent.



Nous proposons une réflexion sur l’immigration provenant des pays majoritairement musulmans au Canada. Ainsi, nous portons un intérêt particulier au vécu urbain des immigrantes algériennes établies à Montréal et cherchons à comprendre, à travers l’analyse des relations que celles-ci entretiennent avec leur environnement, comment, ces femmes, construisent-elles leur monde (constructions territoriales) et quels sens, celles-ci attribuent à ce dernier?

Au cœur de cette recherche figure le lieu de culte relatif à cette population d’immigrants, autrement dit « la mosquée » qui peut détenir un rôle prépondérant dans la constitution, à Montréal, de territorialités singulières chez les immigrantes algériennes, principalement celles qui accordent une importance, plus ou moins significative, à la dimension religieuse constituant une partie de leur identité. Ainsi, nous postulons que dans leur quête quotidienne de bien-être, des immigrantes algériennes développent des stratégies d’appropriation de leur environnement résidentiel et parviennent à construire un monde qui leur permet de vivre en conformité avec les normes régissant la vie urbaine à Montréal d’une part, et qui favorise la préservation voire l’épanouissement de composantes marquantes de leur identités originelles d’autre part, d’où la cristallisation d’inscriptions territoriales qui leur seraient spécifiques.

Des études en équité environnementale ont examiné la répartition spatiale du bruit aérien dans plusieurs villes. Leurs résultats démontrent que les minorités visibles et les populations à faible revenu sont en situation d’iniquité. Or, une étude conclut que les populations les plus aisées sont les plus touchées. Ces résultats contradictoires soutiennent l'utilisation d'une approche comparative pour plusieurs villes.

L’objectif de ce travail est double. Tout d’abord, nous voulons identifier si certains groupes de la population sont en situation d’iniquité à l’égard de l’exposition au bruit aérien à Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary. Puis, nous voulons vérifier si l’exposition au bruit aérien des différents groupes varie significativement d’une métropole à l’autre.

Deux types de données sont utilisées pour chaque ville. Premièrement, nous utilisons l’indicateur préconisé au Canada, à savoir les courbes NEF. Deuxièmement, quatre variables sont extraites du recensement de 2016 de Statistique Canada au niveau des aires de diffusion : les pourcentages des personnes à faible revenu, les minorités visibles, les personnes de 65 ans et plus et les jeunes de moins de 15 ans.

Les résultats des modèles à effets mixtes montrent que les iniquités environnementales ne sont pas cohérentes d'une métropole à l'autre pour les quatre groupes de population. L’élaboration d’un tel diagnostic peut être utile dans la mise en place de stratégie d’intervention en matière de gestion du bruit aérien.

La présence animale en milieu urbain soulève plusieurs enjeux : cohabitation multiespèce, aménagement du territoire, position sociale et légale des animaux. Puisqu’ils ne sont pas dotés d’un statut de citoyenneté urbaine, et que le spécisme produit une hiérarchisation Humain/Animal, les animaux qui habitent les espaces publics de la ville sont d'abord considérés comme des nuisances, des individus transgressifs ou potentiellement dangereux; ils sont out-of-place. La situation des chats en ville illustre bien ce problème. Du fait de leur position ambiguë sur le spectre domestique-sauvage, outrepassant la frontière Nature/Culture, les chats qui parcourent les rues, cours et ruelles confrontent les représentations humaines. Notre étude s’attarde plus spécifiquement aux relations chats-humain·es dans le quartier Hochelaga à Montréal, où la présence féline considérable est source de tensions tout en étant à l’origine de mouvements de solidarité. Par une démarche ethnogéographique (observation participante et entretiens), notre objectif est de comprendre l’expérience quotidienne des chats dans leurs espaces de vie ainsi que les représentations qu’ils font émerger chez les humain·es. Ce projet constitue une contribution importante dans le champ de la géographie animale en plus d’offrir des pistes de réflexion sur la cohabitation entre les communautés humaines et animales sur le territoire montréalais. Cette communication a pour but de présenter les résultats préliminaires de l’étude.

Au milieu des années 30, l'économie de Rimouski s'appuyait sur l'exploitation agricole et forestière de sa région. Ses élites espéraient en faire une métropole, la "reine du Bas St-Laurent", par sa position centrale pour la colonisation et le commerce dans le golfe. Elle était alors la plus grande ville du Bas St-Laurent, mais les atouts de son économie pré-industrielle ne la prédisposait pas à devenir une capitale régionale dans le Québec d'après la Révolution tranquille. Son statut de centre régional fut même remis en question dans les années 50, alors que le Bas St-Laurent connaissait plusieurs difficultés et apparaissait en retard dans son développement économique.

 

Cependant, la planification du développement entreprise par les élites locales, d'abord urbaine, puis rurale et régionale, a mis en place des infrastructures, des industries et un appareil administratif qui ont progressivement restauré l'évidence de choisir Rimouski comme capitale régionale pour le gouvernement provincial en 1966.

 Cette communication retrace la trajectoire unique de Riouski dans l'histoire des villes du Québec, comme carrefour de population préindustriel converti en métropole de commerce et de services puis en capitale régionale, en s'appuyant  sur l'examen de la presse locale d'époque et de documents d'archive du gouvernement provincial. Ces sources indiquent que ce particularisme est grandement lié aux initiatives de planification des élites locales des années 30 aux années 60.

Problématique. L’accessibilité des espaces publics constitue un enjeu important pour les personnes vivant avec des incapacités. Les ergothérapeutes ont un rôle essentiel dans la conception d’espaces en raison de leurs connaissances sur l’influence de l’environnement sur la réalisation des activités. Pourtant, peu d’ergothérapeutes sont impliqués dans des projets d’accessibilité universelle (AU) et la formation offerte à ce sujet est parfois limitée. Le but est d’explorer le rôle de l’ergothérapie en AU et le contenu des formations offertes à ce sujet. Méthodologie. Un devis mixte a été retenu. Une analyse des plans de cours et un sondage en ligne permettront d’explorer les formations en AU dans les programmes universitaires d’ergothérapie. De plus, des entrevues auprès d’ergothérapeutes seront effectuées sur leur expérience académique et professionnelle dans le domaine de l’accessibilité jusqu’à la saturation de données. Des statistiques descriptives seront utilisées pour l’analyse des données quantitatives et une analyse thématique, pour les données qualitatives. Résultats. Des résultats préliminaires sur les caractéristiques et le contenu des formations en AU ainsi que sur les expériences académiques et professionnelles des ergothérapeutes seront présentés. Contribution à l’avancement des connaissances. Ce projet contribuera à la définition du rôle de l’ergothérapeute dans le domaine de l’AU et à l’amélioration des formations offertes pour les ergothérapeutes à ce sujet.

Au delà des manifestations visibles de l’exclusion dans les espaces publics, souvent étudiées dans la recherche urbaine, il est important d’analyser son déploiement dans les espaces ordinaires du quotidien. En effet, les espaces publics étant aujourd’hui de plus en plus produits dans la proximité (Fleury, 2007), les logiques de mobilisation citoyenne peuvent également participer de l’exclusivisme de ces lieux. Situé dans la Goutte d’Or à Paris, le square Léon et ses alentours sont occupés depuis plusieurs années par des personnes marginalisées. Or, cette présence est souvent vécue comme une désappropriation de leur espace de vie par une partie des riverains, suscitant certaines réactions face à cette occupation. Par une présence forte aux conseils de quartiers et dans les instances participatives, ces personnes tentent d’imposer leur vision de l’espace public, d’en normaliser les usages afin d’améliorer la « qualité de vie » et de valoriser leur propre bien immobilier. Découlant à la fois de la volonté de certains habitants et d’une stratégie municipale de gentrification (Bacqué, 2006), cette normalisation témoigne finalement du croisement de différentes logiques scalaires de production des espaces publics et révèle certains rapports de pouvoir entre les différents usagers de ces lieux. Cependant, comme nous le verrons, cette normalisation connait de fortes résistances, relatives notamment aux significations symboliques et historiques associées à ces lieux.

Avec plus de 65 % d’urbains d’ici 2050 (ONU habitat, 2013), penser les conditions d’une urbanisation juste socialement, respectant les besoins humains et le milieu naturel est un enjeu crucial. Élément clé du dispositif, l’architecte doit pouvoir intégrer au-delà des contraintes techniques et économiques, des aspects sociaux et environnementaux complexes. Alors que les qualités humaines du bâti ont été associée à l'expérience sensible multisensorielle de l'espace (Zumthor, 2008), comment penser un projet pédagogique qui intègre toutes ces dimensions lorsque la formation en architecture, aujourd’hui en Occident, privilégie essentiellement le sens de la vue (Pallasmaa, 2010)? Nous analysons ici une initiative pédagogique du laboratoire INTERFACES de l’école d’architecture de l’Université de Montréal : « Innovation dans la construction en bois ». Cette activité met l’accent sur le contact direct au matériau et sur la relation humain - environnement. Nous analysons comment la stratégie pédagogique mise en œuvre se démarque des autres activités du programme. Nous analysons la dimension sensible des projets proposés par les étudiant.es en considérant la préoccupation accordée au corps qui perçoit et la façon dont ces projets questionnent le lien humain - environnement. Nous montrons finalement comment cette activité s’inscrit dans une réflexion sur le corps dans la formation à l’architecture à partir de l’histoire de l’architecture et des neurosciences cognitives.

Akua-nutin* : Vent du sud et subsidence de l’air au Saguenay-Lac-Saint-Jean

Par Majella-J. Gauthier, géographe, professeur émérite, Université du Québec à Chicoutimi

L’objectif de la recherche est de décrire et de comprendre un phénomène très particulier qui caractérise le climat du Saguenay-Lac Saint Jean : soit la présence occasionnelle de temps dégagé et chaud, jumelé à des masses d’air provenant du sud ayant traversé le massif des Laurentides.

Les observations des conditions climatiques de la station météorologique de Bagotville au Saguenay et de celle de Québec (l’aéroport Jean-Lesage) révèlent que la température à Bagotville est plus élevée que celle de Québec de 4-5 degrés Celcius durant quelques heures, même si Bagotville est située à 180 kilomètres plus au nord et à une altitude supérieure.

L’explication du phénomène s’apparente à celle des vents chauds, connus dans le monde comme le Foën et le Chinook, à la suite de la traversée d’un relief important: il y a ainsi ascendance et subsidence de l’air.

Les résultats prennent la forme de modèles précisant la durée du phénomène, son moment, son amplitude, sa durée et sa fréquence au cours de dernières décennies.

*Mot Innu désignant Vent du sud.

Le recensement est une entreprise nécessaire et exigeante. Accompli à dates fixes, il doit respecter une méthodologie stricte et éprouvée. Il offre un portrait irremplaçable de la situation, une «photographie» du marché du travail, de la répartition d'une population selon l'âge, le sexe, la langue, etc. Les tendances observées sont précieuses. Elles soulèvent toutefois des enjeux politiques et économiques. Ainsi, par exemple, toutes les municipalités désirent être attractives.

La règle veut qu'en démocratie l'information circule librement. Or, peu de citoyens consultent les résultats du recensement à la source. La plupart d'entre eux comptent sur les journaux afin de se faire une opinion. Ces derniers donnent-ils l'heure juste? Arrivent-ils à se tenir loin des passions ou sont-ils soumis aux pressions de certains acteurs socio-économiques? Puisque les résultats du recensement canadien sont présentés par étape tout au long de l'année, nous nous proposons de faire la couverture de la presse écrite de la région rimouskoise en 2012.

Au plan de la recherche, nous souhaitons approfondir et critiquer l'analyse faite par Dominique Morin et Véronique Dumouchel lors du 80è congrès de l'Acfas en mai 2012, car le dernier recensement canadien semble contredire leur conclusion quant à une «nouvelle dynamique de croissance» au Bas-Saint-Laurent.

L’aménagement de milieux urbains favorables au vieillissement actif est une problématique importante à explorer compte tenu de l’urbanisation croissante, du vieillissement des populations et de leur vulnérabilité face à la montée des exclusions urbaines (UN-Habitat 2008).

L’étude de cas présentée souligne les principaux enjeux liés aux usagers aînés et à leurs usages lors d’un projet de raccordement d’un complexe hospitalier à une station de métro. Le matériel recueilli provient de plusieurs sources (documentation, observations de rencontres entre parties prenantes, entretiens avec informateurs clés) et a fait l’objet d’une analyse qualitative.

Les résultats préliminaires montrent que ces enjeux sont difficiles à saisir par les parties prenantes et qu’aucune préoccupation spécifique envers les personnes vieillissantes ne semble se dégager dans le projet, lors d’une phase en amont de la réalisation d’interventions urbaines d’envergure, soit l’étude de faisabilité. Sur le plan théorique, ceci peut révéler que ces enjeux ne seront traités que dans des étapes ultérieures des projets d’aménagement urbain, alors que d’importants paramètres formels sont déjà établis. Quelques pistes explicatives à ces résultats seront avancées et permettront de nuancer les premières analyses. En conclusion, nous soulignerons via cette étude l’importance de comprendre et d’influencer les processus d’aménagement, afin de créer des environnements urbains favorables à la santé et à l’inclusion de tous.