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Les années 2000 ont vu naître des initiatives culturelles et institutionnelles en faveur du bungalow québécois. Des organismes voués à la défense du patrimoine tentent de sensibiliser les citoyens à cet héritage datant de la période de l’après-guerre. Des municipalités mettent en place des Plans d’Implantations et d’Intégration architecturale (PIIA) pour encadrer les interventions dans certains secteurs de bungalows.

Cette amorce de patrimonialisation apparaît à un moment où ces banlieues subissent une forte pression immobilière et risquent de disparaître du paysage québécois. Alors que ces territoires deviennent porteurs de nouvelles valeurs et de nouveaux imaginaires, la patrimonialisation s’impose dans plusieurs municipalités québécoises comme un facteur de développement culturel et de lutte contre la densification urbaine.

Issue d'un travail de thèse en cours, cette proposition de communication s'intéresse aux acteurs impliqués dans la construction d’une nouvelle catégorie de patrimoine tout en examinant les mécanismes mis en place pour y arriver. Elle explore le rôle de la culture et des communautés locales dans le développement des territoires. Sur le terrain, la collecte des données est réalisée sur la base d’une analyse documentaire, d’un questionnaire et des entretiens semi-directifs. Les résultats permettent de saisir de nouveaux régimes de patrimonialisation et insistent sur la nécessité de repenser les façons d'aménager les banlieues.  

Depuis les années 1980, une réflexion globale s’est amorcée sur les modes de vie contemporains et leurs influences sur le territoire. De ce mode vie, l’usage de l’automobile comme principal moyen de transport a été largement critiqué pour ses conséquences environnementales, mais aussi ses conséquences économiques et sociales. Dans l’objectif de réduire l’utilisation de l’automobile, la coordination entre l’aménagement du territoire et les transports est identifiée comme un moyen de pallier aux effets négatifs des déplacements en automobile. Si la légitimité d’une telle coordination est peu remise en doute, sa mise œuvre se heurte à de multiples questions territoriales, institutionnelles, politiques et économiques. Le contexte de la métropolisation, caractérisé par une fragmentation institutionnelle et une gouvernance incertaine, présente autant de questions que de défis.

Dans le cadre de cette recherche, nous nous intéressons à l’importance de la collaboration entre les acteurs traitant d’aménagement du territoire et de planification des transports dans le cadre de l’élaboration du plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). À ce sujet, nous avançons l’idée que cette collaboration n’a pas permis un meilleur arrimage des enjeux d’aménagement et de transport.

Grâce aux droits de passage cédés par des propriétaires fonciers privés, les randonneurs accèdent à des centaines de kilomètres de sentiers. Les réseaux pédestres formels développés sur cette base se révèlent toutefois fragiles, car la compatibilité entre l’accès des marcheurs et l’exercice des droits de propriété repose sur un équilibre précaire.

La communication a pour objectif de brosser un portrait des rôles joués par les propriétaires fonciers au sein des réseaux pédestres. Certains facilitent, renforcent ou bonifient l'accès. D’autres font valoir leurs préoccupations et émettent des conditions. D’autres encore limitent, bloquent ou instrumentalisent l’accès à dessein. L’adoption de ces stratégies contrastées est influencée par deux facteurs déterminants : (1) la capacité des propriétaires de maintenir leurs propres usages et représentations de leur terrain et (2) celle des gestionnaires et des randonneurs d’inspirer leur confiance.

Les résultats préliminaires présentés sont issus d’une enquête de terrain qualitative menée auprès de gestionnaires de réseaux pédestres de plusieurs régions du Québec (phase 1) et de gestionnaires et de propriétaires fonciers de Sainte-Brigitte-de-Laval (cas ciblé pour la phase 2). Une analyse thématique des données a été effectuée.

Nous disposons de peu de connaissances sur ces enjeux au Québec. Notre contribution nourrira les réflexions entourant les modes d’accès, d’appropriation et de partage de la nature, des paysages et des territoires.

La décroissance démographique du Bas-Saint-Laurent devait finir par s’observer dans toutes ses MRC à la fin des années 1990. Ce constat pouvait suggérer aux plus pessimistes que la région était entrée dans un processus où l’attractivité de ses villes ne suffisait plus à compenser un dépeuplement rural. Pourtant, depuis 2008-2009, le Bas-Saint-Laurent est de retour sur la liste des régions dont la population est en croissance. Nous proposons d’analyser, en regards des plus récentes données disponibles, comment l’évolution démographique inattendue de la région se présente à l’échelle de ses MRC depuis 2001. La première partie de cette analyse dressera un portrait comparatif de la participation des MRC, de leur principale ville et de leurs autres municipalités à une dynamique de croissance métropolitaine caractérisée à partir des données sur l’évolution de la population, du parc résidentiel et des déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Une deuxième partie présentera ensuite comment les migrations internes et externes à la région se distribuent entre ses MRC qui n’exercent pas la même attraction sur des migrants de divers âges et provenances. Enfin, l’analyse se terminera par une analyse des différences observables dans l’accroissement naturel et le vieillissement démographique de ces MRC. La conclusion s’ouvrira sur une discussion de la signification de cette nouvelle dynamique de croissance pour le développement des différentes MRC de la région.

Les crises écologiques participent à la complexification des sociétés rurales. Ces dernières entretiennent un rapport particulier à la nature qui ne les dispense pas de l’exigence d’innover et d’explorer les potentialités que renferme leur environnement pour leur assurer des moyens d’existence. Dans la MRC de Rivière-du-Loup au Bas-Saint-Laurent, des initiatives locales s’inscrivant dans le secteur des énergies alternatives permettent de comparer le développement de parcs éoliens à partir de deux modèles économiques différents. L’expérience dépeint le processus par lequel les enjeux écologiques globaux sont médiés à une échelle locale et témoigne de la potentialité du monde rural d’adhérer à la transition écologique.

Cette communication vise à mettre en lumière la capacité d’autonomisation des sociétés rurales et les nombreux apprentissages des acteurs locaux qui ont mené à une innovation avec le déploiement d’un parc éolien au régime communal. Néanmoins, les cas étudiés nous informent de l’espace dominant occupé par l’esprit productiviste au sein de la filière industrielle du vent, que les initiatives appartiennent à l’économie libérale ou progressiste. Les stratégies d’implantation orchestrées à la pièce réduisent la nature à son utilité et conduisent les promoteurs à se conformer aux besoins de rentabiliser l’environnement afin de permettre l’obtention de revenus d’exploitation.



Cet article présente les premiers résultats d’une enquête qualitative sur les conditions d’émergence de la démarche clusters a Constantine, métropole régionale de l’EST de l’Algérie. Un de ces objectifs est de mettre en lumière les jeux d’acteurs, par l’identification des réseaux et structures organisationnelles influant la mise en place des clusters[AB1] mécanique et dinanderie, ainsi que l’adhésion de ces acteurs structurés en réseaux qui se déploient à plusieurs niveaux d’échelles géographiques, a ces mêmes projets.

Les acteurs en question, interagissent le long d’un processus itératif (bottom-up/ top-down), spécifique a chaque cluster, révélant des recompositions sociales et spatiales ou le rôle des politiques publiques est redéfini en même temps que leurs relations au territoire.

Il nous parait important de saisir le degré d’appropriation des projets de clusters par les acteurs concernés, mais aussi de comprendre les modalités à l’origine de leur mise en place, mettant en exergue l’apparition de nouvelles formes locales de partenariat et d'ancrage territorial.

 

Cette communication portera sur une recherche qui vise à étudier le rôle de la culture dans les démarches de revitalisation urbaine basées sur l’action communautaire et la participation citoyenne. Les villes à vocation industrielle ont été fortement affectées par le processus de mondialisation de l’économie et par la crise du fordisme. Ces villes ont connu une crise économique majeure qui a causé une importante perte d’actifs en matière d’entreprises et d’emplois industriels. Nous étudierons la stratégie mise en œuvre par les acteurs locaux dans le but de contrer les effets de cette crise, notamment les stratégies de base culturelle qui ont été déployées par les leaders locaux à Montréal. Nous verrons ainsi comment ces stratégies ont orienté le développement local et nous nous intéresserons à la place des citoyens dans leur mise en œuvre.  Nous aborderons les cas des CDEC de Rosemont-la-Petite-Patrie (le cinéma Beaubien) et du Centre-Nord (la TOHU). La communication répondra à la question suivante : quelles sont les actions de nature culturelle mises en œuvre localement susceptibles de favoriser les interactions sociales à l’échelle locale et dans quelle mesure ces actions ont favorisée le processus de revitalisation urbaine?

Depuis une quinzaine d’années, de nombreuses villes misent sur le développement de quartiers dits « créatifs » ou de « l’innovation » comme leviers de régénération urbaine. Fondés sur l’attraction et la concentration géographique des acteurs créatifs, scientifiques et technologiques, ces processus ont fait l’objet d’une attention croissante en géographie économique, s’interrogeant notamment sur leurs effets en termes de croissance économique ou sur les liens entre innovation et territoire. Par le biais d’une étude comparative entre trois quartiers montréalais – le secteur Saint-Viateur Est, quartier évoluant autour d’Ubisoft, la Cité du Multimédia, construite autour d’une politique fiscale provinciale, et le Quartier de l’innovation, d’initiative universitaire – cet article vise à apporter, par le biais des études urbaines, une nouvelle lecture de la thématisation technologique des anciens secteurs industriels en interrogeant le rôle joué par les acteurs créatifs, scientifiques et technologiques dans l’émergence d’une nouvelle identité urbaine. Par le biais d’entrevues semi-dirigées passées avec ces-derniers ainsi qu’avec des acteurs du développement urbain, la recherche montre que les entreprises et institutions concentrées dans ces territoires tendent à consommer l’identité urbaine locale plus qu’elles n’y contribuent, ce qui fragilise certaines communautés, fonctions, voire certaines catégories d’activités et entreprises liées aux activités créatives et technologiques.

Une recherche généalogique menée dans un village de 500 habitants de la Côte-Nord, au Québec, a révélé que 131 mariages consanguins ont été célébrés parmi les descendants des familles fondatrices au cours des générations (M. Loiselle 1996). On définit la consanguinité comme un lien de parenté entre des individus ayant au moins un ancêtre commun.  Selon les généticiens, les unions entre cousins provoqueraient des malformations congénitales chez les enfants.  C'est sous l'angle culturel que je me suis intéressée aux liens du sang entre cousins dans le cadre de ma recherche de doctorat en anthropologie.  L'étude des liens de parenté montre clairement des différences dans les relations familiales entre les cousins maternels et les cousins paternels. On note toutes sortes d'attitudes allant de la grande familiarité à la méfiance.  Par exemple, les cousins et cousines qui habitent des territoires familiaux contigus se considèrent comme des frères et des soeurs.  Entre eux, le mariage est strictement interdit, contrairement à ce qui se passe pour les cousins et cousines issus de territoires différents.  Au terme de cette étude préliminaire, tout indique que des règles de parenté ont été respectées par ces familles.

Les villes, dont les environnements sont de plus en plus denses et éclectiques, sont amenées à repenser leur plan de mobilité. À cet effet, les plans d’urbanisme mettent de l’avant des stratégies qui favorisent l’interaction humaine et encouragent les déplacements actifs, tels que la marche et le vélo. En considérant ce contexte, la présente recherche examine les enjeux liés à l’expérience de déplacement des usagers en vue de proposer un système d’orientation et d’information pouvant améliorer la mobilité piétonne dans la Ville de Montréal. Pour répondre à cet objectif, des observations sur le terrain, des analyses de parcours, des discussions avec des usagers potentiels, et le prototypage d’expérience d’usage ont été réalisés dans le but d’envisager des pistes de design alternatives qui reflètent la mixité des besoins des citadins et qui favorisent l’accessibilité universelle. Les résultats issus de cette étude ont permis de proposer des concepts qui prennent la forme d’un produit ou système de communication et d’orientation qui accorde une attention particulière à l’intégration contextuelle et au traitement de l’information pour permettre aux citadins de parcourir leur ville à pieds de façon plus agréable et dynamique.

Mots clés: mobilité piétonne, système d’orientation et d’information, expérience d’usage, parcours, pistes de design

Le vieillissement de la population au Québec a pour conséquence d’augmenter la demande en soins et services de santé. En 2015, les lois provinciales 10 et 20 ont mené à plusieurs actions, dont celle d’intégrer aux groupes de médecine familiale (GMF) des médecins spécialistes et des professionnels de la santé. Cette action semble bénéfique pour les aînés qui ont dorénavant accès à des soins et services de santé (généraux et spécialisés) sous le même toit. En revanche, la capacité physique des GMF à accommoder leurs besoins spécifiques ainsi que l’arrivée de ces nouveaux regroupements est limitée, et des agrandissements/relocalisations sont nécessaires. L’objectif de la recherche est donc de produire un guide d’aménagement pour assister les architectes et les gestionnaires dans l’aménagement de GMF adaptés à cette nouvelle réalité. La méthode repose sur l’évaluation post-occupationnelle de trois GMF de la Capitale-Nationale. Elle comprend deux groupes de discussions auprès d’aînés (n=8), des entrevues auprès des responsables des GMF (n=3) ainsi que des séances d’observation in situ. Les données sont analysées d’après les quatre critères suivants : 1) localisation 2) environnement extérieur 3) établissement et 4) environnement intérieur. À terme, ce projet vise à démontrer l’importance de l’environnement physique pour des soins et services de santé de qualité et à confirmer le rôle déterminant de l’architecture dans la conception de milieux adaptés à une société vieillissante. ​

La question de l’eau peut être vue sous trois aspects que sont la disponibilité, l’accès et l’utilisation. La rareté de l’eau constatée appelle à une mobilisation des ressources sociales pour y faire face. Les changements climatiques qui affecteront les trois aspects énumérés sont un facteur d’incertitude qui nécessite d’autant plus une forte capacité d’adaptation. En Haïti, les projections climatiques prévoient un réchauffement de la température et une baisse de la quantité des pluies d’ici 2060. Étant donné que le pays dépend de l’agriculture, la question de l’eau est importante. Le Gouvernement a réaffirmé sa volonté de mettre l’accent sur l’adaptation communautaire face aux changements climatiques projetés. Tout effort d’un pays, pour identifier une stratégie d’adaptation aux changements climatiques doit partir de réflexions sur sa capacité adaptative résiduelle. La présente étude a pour objectif de combler le manque de connaissances sur la capacité d’adaptation des populations du bassin versant de l’Artibonite en Haïti en utilisant une approche intégrant les moyens de subsistance et les Systèmes d’Information Géographique (SIG) collaboratifs. L’approche des moyens subsistance se base sur le principe que la capacité adaptative d’une communauté/ménage dépend de son exposition au risque naturel, des effets sur l’environnement biophysique et des moyens de subsistance dont il dispose pour s’adapter. 


La déforestation est réelle en Côte d’Ivoire. Pour protéger les forêts, l’État ivoirien a adopté une politique  de création de parcs nationaux qu’il  gère de manière exclusive. Les résultats de cette gestion ont été mitigés, car les populations arrivent souvent à s’installer au cœur de ces espaces protégés. Aujourd’hui, l’État change son fusil d’épaule pour associer la population dans la gestion des forêts par le classement de forêt en Réserve Nationale Volontaire (RNV). C’est le cas de la Forêt des Marais Tanoé-Ehy (FMTE) qui passe par un processus de transformation en RNV. Dans une approche «forces et faiblesses», cet article analyse les retombées de la transformation de la FMTE en RNV sur le plan de la sécurité alimentaire. En termes de forces, le maintien de la  FMTE permettra à cette dernière de toujours jouer un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire. En effet, la FMTE fournit d’importants produits forestiers non ligneux comme les plantations agricoles aménagées, les produits de chasse et de  pêche. Elle favorise également la pluie pour une bonne productivité agricole et de pêche. En termes de faiblesse, cette transformation engendre des problèmes d’accessibilité alimentaire pour certaines familles dont les plantations se trouvent à l’intérieur  de la zone à protéger de la FMTE. En réponse à cette faiblesse, un  usage du plan foncier rural dans l’indemnisation en terre de ces familles pourra leur permettre d’avoir une accessibilité alimentaire durable.

L’espace-rue répond à une fonction de déplacement en offrant aux habitants de ville un espace de réalisation de ce que les spécialistes de la ville appellent la mobilité urbaine. À Pétion-Ville, nous remarquons depuis environ une décennie, une reconfiguration de l’espace-rue avec la conversion de certaines rues en marché public restructurant le cadre de vie urbaine. De cela découle des fréquents conflits ayant comme principal enjeu l’usage social des rues. Les actions des autorités en vue d’atténuer ces conflits par l’élimination du marché de rue ont débouché sur un autre type de conflits opposant les autorités municipales et les marchands de rue.

À partir de données d’observation des marchés publics et du marché de rue à Pétion-Ville et de trente entretiens qualitatifs auprès des marchands, des associations des marchands et des autorités municipales, nous démontrons, d’une part, que les conflits entre les autorités municipales et les marchands de rue à Pétion-Ville tirent leurs origines dans les rapports culturels des acteurs aux dispositifs légaux et, d’autre part, qu’ils sont le résultat d’une combinaison d’actions des acteurs ayant chacun leur représentation de l’espace-rue.

Cette étude nous permet de poser les bases pour la construction d’un marché qui est à la fois en adéquation aux besoins et aspirations de ses principaux usagers et qui répond aux exigences institutionnelles.

Inscrit dans une perspective géographique, cet exposé présente l’explication de l’établissement et de l’organisation d’une population immigrante chinoise dans la municipalité de banlieue de Brossard. Nous nous sommes appuyés sur l’approche théorique du transnationalisme, laquelle s’intéresse aux nouvelles caractéristiques des communautés d’immigrants dans un contexte de globalisation. Appliquée à la communauté chinoise de Brossard, cette approche nous permettra de montrer le double ancrage de celle-ci, soit dans le milieu d’accueil et dans celui d’origine. Notre recherche montre que le jalon qui explique la présence chinoise massive à Brossard réside dans l’action de courtiers immobiliers chinois qui ont été à l’origine de leur immigration. La recherche montre aussi une capacité entrepreneuriale importante révélée par les diverses entreprises que fondent ces immigrants chinois dans un souci de réaliser au plus tôt leur insertion économique, ainsi que le processus d’auto-ségrégation auquel ils se livrent et qui explique la mise en place de structures et d’organisations parallèles à celles de la communauté d’accueil.

Outil du quotidien, l’automobile reste pourtant un objet peu étudié en sociologie. A travers le parcours de jeunes automobilistes, le débat ici proposé vise à comprendre les formes de socialisation au sein de cet espace d’interaction original qu’est la route. En effet la jeunesse, éminente période d’individuation, est le théâtre de ce qui demeure, dans les mondes occidentaux un des derniers rites de passage reconnu : le permis de conduire. Permis de responsabilités, permis d’autonomie(s), permis d’être adulte, telles sont les caractéristiques que lui attribuent ces jeunesses désireuses d’émancipation. Mais l’étude de ce phénomène révèle encore davantage sur les stratégies juvéniles. En effet, à travers l'expérience de jeunes conducteurs et conductrices, cette communication vise à comprendre davantage les tensions auxquelles font face chaque jours, les jeunesses contemporaines dans un monde toujours plus complexe. 

Le partenariat public-privé (PPP) est une catégorie des modes de réalisation des projets d’immobilisations qui transfère au secteur privé non seulement les responsabilités pour conception et construction, mais aussi une ou plusieurs autres responsabilités comme financement, entretien ou exploitation. Les différentes combinaisons des responsabilités transférées représentent les différents modèles PPP. Afin d’entreprendre un projet selon l’un des modèles PPP, les agences publiques doivent démontrer qu’une valeur ajoutée pour les fonds publics investis pourra être obtenue. Cela exige que le mode traditionnel le plus approprié pour le projet soit comparé au mode PPP le plus approprié. L’objectif de cette recherche est de développer une méthode pour sélectionner le mode PPP le plus approprié pour le projet. La méthodologie comprend l’analyse d’une base des données de 205 projets PPP Canadiens et 11 études de cas détaillées. Les explications par rapport aux raisons de choisir certaines modes PPP, autant que les liens entre les caractéristiques des projets et les modes PPP ont été analysées. La méthode proposée comprend deux niveaux. Le premier niveau permettra de filtrer les alternatives non applicables, s’il y a lieu, et le deuxième niveau consistera en analyses qualitative et quantitative des alternatives. Cette méthode fait partie d’un système d’aide à la décision pour sélectionner les modes de réalisation des projets et elle pourrait aussi être appliquée indépendamment.

Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats d’une recherche réalisée à partir d’une observation participante et d’entrevues menées auprès de Brésiliennes qui luttent au sein du Mouvement national de lutte pour le logement (Movimento nacional da luta pela moradia : MNLM) et qui occupent collectivement un immeuble public désaffecté du centre-ville de Rio de Janeiro depuis 2007. Cette recherche interroge la portée d’une telle expérience en matière de Droit à la ville, d’empowerment et de citoyenneté locale chez des femmes exclues au plan social, économique et politique. L’acte éminemment politique « d’occuper » et l’’activisme qui en découle montre un potentiel de formation inestimable où ces femmes prennent, notamment, conscience de leurs droits. La revendication d’enjeux touchant de près leurs préoccupations quotidiennes apparaît donc comme un premier pas vers l’affirmation d’une citoyenneté locale dans l’espace public, espace où elles sont toujours minorisées. Du droit d’habiter le centre-ville passant par le droit de prendre la parole publiquement au droit d’étudier ou de s’exprimer au sein du foyer, la participation à cette lutte a changé leur vie. Ainsi, notre recherche montre que ces Brésiliennes ont imposé leur Droit à la ville, soit le droit à une autre ville (Lefebvre, 1968).  Elles se sont appropriées une ville qui les marginalisait, elles l’ont transformée d’où le potentiel d’une transformation des rapports de genre dans la ville.





L'alimentation est un sujet de recherche particulièrement difficile à étudier en raison de son apparente banalité. Pourtant, l'étude des faits alimentaires permet de comprendre les dynamiques sociétales à l'origine de la construction identitaire ou encore de comprendre les relations entre l'être humain et son environnement. Ces questionnements sont partie intégrante de notre mémoire, portant sur l'évolution du système alimentaire strasbourgeois, où nous nous penchons particulièrement sur la répartition géographique des ressources alimentaires dans le contexte urbain. De ce fait, nous explorerons dans cette présentation les étapes de conception de notre système d'information géographique historique de l'alimentation (SIGHA). Nous expliciterons comment à partir de simples annuaires d'adresses il a été possible de cartographier et suivre l'évolution des différents acteurs alimentaires de l'agglomération de Strasbourg. Notre présentation permettra de se questionner sur la construction alimentaire en cadre urbain, mais aussi sur le développement d’une méthodologie transposable dans d’autres contextes spatio-temporels. Nous présenterons également des exemples de cartes permettant de comprendre toute la pertinence des systèmes d'information géographique pour étudier le système alimentaire. 

Les limitations de nos déplacements avec la pandémie de COVID-19 et les coûts croissants d’un mode de vie faisant trop souvent fi des typicités des endroits où il s’implante mettent en évidence l’importance du sens que l’être humain accorde ou reconnaît aux lieux et territoires. Or, malgré le fait que nous soyons de plus en plus conscients que les lieux et territoires que nous habitons nous habitent en retour, ce sens demeure peu traité et géré dans toutes ses ampleur et complexité. Le sens d’un lieu varie en effet selon nos rapports à celui-ci, et particulièrement selon ses fonctions identitaires et nos sentiments à son endroit. Des fonctions et sentiments que la géographie, la philosophie et la psychologie environnementale réfléchissent diversement à partir de perspectives fécondes, mais insuffisantes pour pleinement considérer la nature composite et la force variable des multiples liens de l’être humain au lieu. Après avoir présenté les principales lectures qu’en font ces disciplines, cette communication propose une grille des processus d’identification à l’œuvre et des sentiments qui leur sont associés pour tenter de mieux dégager et articuler l’ensemble des liens fondamentaux qui unissent l’être humain à un lieu.

La communication présentera les résultats d’une année d’observation participante et de recherche documentaire sur une initiative locale de développement.

Entamée dans le contexte des années 1980-90 au Québec, le Forum Économique de Verdun nous permet d’analyser un aspectspécifiqueconcernant le type de leadership et sa capacité d’inclure l’ensemble des organisations sociales du territoire. Ce cas montre que le type de leadership détermine le succès, l’orientation et la durée du processus de développement amorcé par une initiative locale. L’hypothèse développée ici est que la façon dont se construit le leadership est en relation avec la capacité institutionnelle des initiatives locales. Cette capacité est liée au type de coalition d’acteurs qui soutient le leadership. Plus les coalitions sont larges et inclusives, plus les initiatives locales sont capables de créer un milieu socialement créatif.

L’étude de ce cas s’inscrit dans le cadre du projet de recherche «Économie sociale et inclusion territoriale : le cas de Montréal » dirigé par Juan-Luis Klein et financé par le CRSH. Au carrefour de l’approche des régimes urbains, de celle de l’action collective et de celle de la régulation, cette recherche vise à analyser l’effet des initiatives lancées par des acteurs locaux en ce qui concerne la capacité des collectivités locales d’infléchir les tendances structurelles qui provoquent leur dévitalisation et d’améliorer ainsi les conditions de vie et de travail de leur population.

L'on sait que Silent Spring de Rachel Carson, paru en 1962, joue un rôle majeur dans l'émergence de l'écologie politique, la dénonciation des méfaits du DDT en particulier. On sait moins que les premeirs tests sur le DDT au Canada remontent à 1943 et que, jusque vers la fin des années 1950, le produit a bonne presse. Mais en 1963, en réaction au livre de Carson, débute aux Communes un débat qui mènera à l'interdiction de 1970. Ce débat reste assez peu suivi au Québec juste vers 1966, moment où éclate une controverse impliquant les pêcheurs à la ligne de la région de Montréal, la Corporation de l'Expo 1967 et la Régie des Eaux du Québec. La cause en était le projet d'Expo 67 de vaporiser les rives du Saint-Laurent au DDT, ce afin de protéger les millions de touristes à venir des piqûres des méchants moustiques québécois. Des tests sont réalisés par des bilogistes de l'Université McGill, et quelques scientifiques francophones sont aussi impliqués dans la collecte de données. La permission de procéder est demandée mais refusée par la Régie des Eaux. Cependant, Expo 67 voudrait passer outre, faisant signifier au Gouvernement du Québec que le projet est de juridiction fédérale. Finalement, la Corporation se ravisera in extremis. L'affaire est significative en ce que pour l'une des premières fois, avis scientifiques et opinion publique coïncident dans l'oppostion à l'emploi d'un produit chimique très répandu. Cette communication utilise des archives peu connues.

Les changements climatiques demandent aux destinations et aux organisations touristiques de s’adapter. Le degré de préparation des acteurs de l’industrie touristique québécoise à faire face à l’accélération des effets de ces changements est variable. Pourtant, les changements climatiques sont vecteurs de nouvelles opportunités à plusieurs niveaux. Qui sont les acteurs les mieux préparés? Qui sont les mieux informés? Qui se sentent le mieux outillés? L’objectif de cette communication est d’établir le profil des gestionnaires touristiques qui sont les mieux placés pour profiter des occasions créées par les changements climatiques. Un sondage a permis de cumuler 488 questionnaires. En utilisant des données telles que le type d’organisation, le niveau de préparation, la perception d’impact, l’optimisme et le sentiment d’être informé, il est possible d’établir les caractéristiques de ceux qui sont le mieux positionnés pour s’adapter au nouvel environnement. Cette recherche oriente les politiques publiques en matière de sensibilisation et d’accompagnement auprès des acteurs qui ont le plus besoin de soutien. Aux praticiens, elle fournit des éléments à partir desquels ils peuvent s’étalonner pour réaliser où ils en sont dans leur préparation mais surtout, où trouver l’inspiration auprès de leurs pairs qui sont prêts à saisir les occasions qui se présenteront.

La forte présence de matériel minéral absorbant les radiations solaires engendreraient des températures plus chaudes en ville (Smith et Levermore 2008). Une réflexion doit donc être engagée sur la manière de verdir la ville en ramenant des végétaux au cœur des espaces plus minéraux. Plusieurs organismes communautaires montréalais s’attaquent au surplus d’éléments minéralisés en conduisant des projets de verdissement visant à lutter contre les îlots de chaleur urbains.

Les différentes démarches des organismes sont étudiées afin de mieux connaître les projets mis en œuvre et de voir s’ils font preuve de créativité, renouvellant ainsi les pratiques d’aménagement de l’espace. Celles-ci sont orientées par un corpus de normes, notamment réglementaires et sociales, qui balisent et bloquent parfois les initiatives.

Des entrevues sont en cours avec des chargés de projet en verdissement d’organismes communautaires montréalais afin de répertorier les pratiques, normes et blocages rencontrés. Ensuite, des entrevues axées sur le vécu des situations seront réalisées avec les divers acteurs impliqués dans deux projets choisis. L’analyse des résultats aura été réalisée lors du congrès.

Cette recherche trouve sa pertinence dans la création d’un pont entre la littérature sur les bienfaits du verdissement et les manières d’en favoriser la propagation mais aussi dans l’éclairage amené sur les limites d’action des groupes communautaires dans la réalisation de projets de micro-aménagement.

Le tournant urbanistique vers le développement urbain durable s’est joint à un débat de longue date concernant la bonne forme urbaine et les conditions de satisfaction résidentielle des citadins à retenir dans les quartiers centraux. À ce titre, la figure de la ville compacte se démarque, argumentant l’attractivité de la ville mixte, dense, marchable, combinant intensité urbaine et un rapport sain avec la nature. Toutefois, ceci éveille une préoccupation particulière : comment, dans un contexte de densification, et donc de raréfaction des surfaces disponibles, peut-on satisfaire les besoins des résidents en termes d’espace ouvert?

La littérature concernant la qualité de vie et les bénéfices associés aux espaces ouverts est abondante. L’ouverture de la ville se pose alors comme un lieu d’appropriation, de socialisation et de respiration de la ville dense. Néanmoins, les typologies traditionnelles associées à l’ouverture semblent incomplètes pour tenir compte d’une ville vécue en trois dimensions, ce qui nous amène à proposer une typologie renouvelée.

Le projet de recherche explore la contribution de l’espace ouvert urbain par rapport à la satisfaction des résidents du Vieux-Montréal – quartier soumis à la densification du bâti et à l’intensification des usages. Une analyse typomorphologique et des entretiens avec 20 résidents, analysés en regard de notre typologie, alimentent la réflexion sur le rôle de l’ouverture, et la manière de concevoir et produire la ville compacte.