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En dépit de dizaines d’années d’études féministes (Michel 2000), la réalité des paysannes latino-américaines demeure méconnue (FAO et al., 2010). Dans le cadre d’une étude en géographie féministe (Gilbert, 1987; Gilbert et Rose, 1987; Louargant, 2002; Marius et Raibaud, 2013), sur la contribution des terres des femmes à la souveraineté alimentaire dans l’Altiplano bolivien, nous avons constaté que, malgré une nouvelle Constitution (Bolivia, 2009) et un processus de transformations sociales appelé « Buen Vivir » (de Sousa Santos, 2007, 2016) qui garantissent la souveraineté alimentaire et le respect des droits des femmes, dans la réalité, ce n’est pas toujours le cas (Collinge, 2015). Lors de cette étude, nous avons utilisé l’approche genre et développement (Martinez, 2008) et, comme le veut cette approche, une méthodologie  qui donne la parole aux principales intéressées (Mikkelsen, 2005), soit les paysannes. Malgré un manque d’accès à la terre, des ressources rudimentaires et peu de soutien, ces femmes contribuent de manière importante à la souveraineté alimentaire de leur région. Les niveaux d’autonomie des paysannes sont variables et dépendent, non pas tant de leurs terres, mais de divers soutiens relationnels. Dans cette présentation, après explication du contexte et de la méthodologie employée, nous proposons d’exposer le point de vue des paysannes sur leur souveraineté alimentaire et sur leur autonomie en rapport avec les transformations sociales actuelles en Bolivie.

La présente contribution aborde la question de la scientificité des études portant sur le thème de la survie en milieu forestier. En Amérique du Nord, les recherches concernant ce thème sont peu nombreuses et peu diversifiées. Des écrits existent, mais sont majoritairement constitués d’ouvrages grand public sans référence à des travaux de nature scientifique qui viendraient étayer et justifier telle ou telle recommandation ou pratique. Le thème de la survie en forêt peut cependant donner prise à des analyses mettant en perspective des recherches portant sur la victimologie et la gestion des risques en région isolée, la psychologie et la prise de décision en situation de stress, l’ethnobotanique ou encore sur l’ethnographie et notamment l’étude des techniques et savoirs matériels.

Depuis 1997, le Laboratoire d’expertise et de recherche en plein air (LERPA) de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) a conduit diverses études impliquant des contributions multidisciplinaires et ayant permis d’élaborer par exemple des protocoles de prise de décision en situation critique ou un outil d’évaluation du potentiel de survie individuel. L’objectif de la présentation sera ainsi de faire état, par le biais d’exemples concrets, des approches scientifiques qui guident ces recherches et fondent l’originalité de ce champ d’analyse. L’emphase sera mise sur la méthodologie propre à ce champ de recherche qui inclut notamment des mesures expérimentales particulières.

Cette communication fait suite aux résultats obtenus dans notre thèse de doctorat portant sur l’utopie. À la base, nous souhaitions simplement lui donner une définition transversale qui appariaitles différentes formes qui la qualifient usuellement (récits, expérimentations, esprit de subversion, etc.). Suite à une revue de littérature critique, notre recherche nous a permis d’établir une définition: l’utopie est un projet social inspiré d’une motivation philosophique. Elle est fondamentalement et intrinsèquement bidimensionnelle, soit une dimension créative qui lui donne un élan atemporel et une dimension réactive qui lui permet de s’ancrer dans le réel matériel. De cette définition, nous avons élaboré une grille d’analyse : «l’utopilogie», c’est-à-dire une discipline propre à l’utopie, son logos. Selon notre proposition, l’utopilogie serait «l’étude qui cherche à dégager le projet social correspondant à une motivation philosophique, ou inversement, qui cherche à dégager l'aspect philosophique correspondant à un projet social», bref, la compossibilité entre l'aspect créatif et réactif d'un phénomène social. En tant que discipline, une lecture utopique des phénomènes devient potentiellement riche et infinie: on parlerait d’utopie dès lors que le lien entre un projet social contextuel et une motivation philosophique atemporelle serait articulé; dès que son logos serait affirmé. Car, penser l’utopie, c’est à la fois faire l’exercice d’une réflexivité et celui d’une militance.



Conformément aux approches écosystémiques en santé (Charron, 2012; Merten et al., 2005; Figueroa et al., 2002), la participation des femmes aux initiatives de participation citoyenne s’avère essentielle afin d’assurer des changements de comportements durables. Or, leur inclusion dans ces processus demeure encore un défi. Les femmes y demeurent en effet largement sous-représentées (Raibaud 2015), notamment lors d'initiatives participatives mises en place en contexte africain (Cissoko et Toure 2005). Nous proposons d’examiner le rôle et la place des femmes en lien avec quatre cas de processus participatifs mis de l’avant dans le cadre d’un projet de santé publique visant à contrer la pollution atmosphérique à Cotonou (Bénin), Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d’Ivoire) et Ouagadougou (Burkina Faso). Notre démarche repose sur l’observation directe d’activités participatives organisées dans les quatre pays visés, sur des entretiens semi-dirigés avec quelque 60 participants à ces activités, de même que sur nos conversations avec l’équipe responsable de l’implantation du projet. Nos résultats montrent des différences significatives entre les cas quant à l’intégration et au rôle des femmes dans les initiatives participatives. Le tout nous permet de réfléchir aux enjeux, défis et conditions de succès associés à leur participation, et donc aux facteurs permettant l’identification de solutions plus durables afin de réduire la pollution atmosphériques dans ces contextes spécifiques.

La présence animale en milieu urbain soulève plusieurs enjeux : cohabitation multiespèce, aménagement du territoire, position sociale et légale des animaux. Puisqu’ils ne sont pas dotés d’un statut de citoyenneté urbaine, et que le spécisme produit une hiérarchisation Humain/Animal, les animaux qui habitent les espaces publics de la ville sont d'abord considérés comme des nuisances, des individus transgressifs ou potentiellement dangereux; ils sont out-of-place. La situation des chats en ville illustre bien ce problème. Du fait de leur position ambiguë sur le spectre domestique-sauvage, outrepassant la frontière Nature/Culture, les chats qui parcourent les rues, cours et ruelles confrontent les représentations humaines. Notre étude s’attarde plus spécifiquement aux relations chats-humain·es dans le quartier Hochelaga à Montréal, où la présence féline considérable est source de tensions tout en étant à l’origine de mouvements de solidarité. Par une démarche ethnogéographique (observation participante et entretiens), notre objectif est de comprendre l’expérience quotidienne des chats dans leurs espaces de vie ainsi que les représentations qu’ils font émerger chez les humain·es. Ce projet constitue une contribution importante dans le champ de la géographie animale en plus d’offrir des pistes de réflexion sur la cohabitation entre les communautés humaines et animales sur le territoire montréalais. Cette communication a pour but de présenter les résultats préliminaires de l’étude.

L’histoire environnementale a contribué à une meilleure compréhension du rôle des cours d’eau dans le développement économique et social des villes d’Amérique du Nord et d’Europe et des liens qui unissent une société au cours d’eau le long duquel elle s’est établie. Mais elle a aussi révélé une désappropriation du cours d’eau des populations riveraines par les différents acteurs de l’eau occupés à l’exploitation ou au contrôle de la ressource. Or par cette étude, nous souhaitons rapporter le récit de citadins riverains. Nous avons donc recueilli le témoignage de résidents d’un quartier riverain du ruisseau Junction à Sudbury par l’entremise d’un entretien semi-directif portant la période de 1945 à aujourd’hui. Une analyse de contenu permet d’étudier différentes composantes du rapport au cours d’eau, soit la composante affective (souvenirs marquants et sentiments), la connaissance du terrain et la perception des changements observés (biodiversité, pollution, aménagements) et l’expérience au quotidien (attraits et nuisances). Les résultats préliminaires montrent qu’au-delà de la contribution du cours d’eau à la qualité de vie et à l’éducation environnementale, apparaissent aussi des tensions entre sentiment d’appartenance et difficultés d’appropriation de ce quartier de la ville par une population minoritaire francophone. De plus, les récits apparaissent teintés par la culture de dégradation de l’environnement de la ville minière.

Notre problématique repose sur deux axes. D'une part, les pratiques discriminatoires étaient corolaires d’une culture raciste. D'autre part, les luttes menées par les coalitions militantes visaient l’appropriation de la ville par ses habitants dans un processus se voulant émancipateur. Au même moment, la démolition des taudis et leur remplacement par de vastes complexes immobiliers sont perçus comme l’antidote aux problèmes des villes industrielles. À Newark, ces situations ont créé des tensions géopolitiques renforcées par des pratiques de discrimination raciale, l’insalubrité des logements et la marginalisation politique des afro-américains. L’alliance entre les militants afro-américains pour les droits civiques et les militants étudiants radicaux va ébranler un appareil politique reposant sur la cooptation des minorités.

Nos recherches portent sur la ghettoïsation de la population afro-américaine de 1940 à 1967 à Newark (New Jersey). Il s’agit d’une période marquée par l’adoption d'importantes lois en matière d'habitation, la construction de complexes d’habitations publiques et culmine avec les émeutes de juillet 1967.Nous démontrons comment les transformations démographiques, la désindustrialisation,uneculture raciste et un appareil politique local autoritaire ont abouti à ce phénomène. Nous portons une attention particulière à la politisation croissante de la population afro-américaine sur des bases autonomes et indépendantes des structures de pouvoir existantes.

Problématique. L’accessibilité des espaces publics constitue un enjeu important pour les personnes vivant avec des incapacités. Les ergothérapeutes ont un rôle essentiel dans la conception d’espaces en raison de leurs connaissances sur l’influence de l’environnement sur la réalisation des activités. Pourtant, peu d’ergothérapeutes sont impliqués dans des projets d’accessibilité universelle (AU) et la formation offerte à ce sujet est parfois limitée. Le but est d’explorer le rôle de l’ergothérapie en AU et le contenu des formations offertes à ce sujet. Méthodologie. Un devis mixte a été retenu. Une analyse des plans de cours et un sondage en ligne permettront d’explorer les formations en AU dans les programmes universitaires d’ergothérapie. De plus, des entrevues auprès d’ergothérapeutes seront effectuées sur leur expérience académique et professionnelle dans le domaine de l’accessibilité jusqu’à la saturation de données. Des statistiques descriptives seront utilisées pour l’analyse des données quantitatives et une analyse thématique, pour les données qualitatives. Résultats. Des résultats préliminaires sur les caractéristiques et le contenu des formations en AU ainsi que sur les expériences académiques et professionnelles des ergothérapeutes seront présentés. Contribution à l’avancement des connaissances. Ce projet contribuera à la définition du rôle de l’ergothérapeute dans le domaine de l’AU et à l’amélioration des formations offertes pour les ergothérapeutes à ce sujet.

Avec plus de 65 % d’urbains d’ici 2050 (ONU habitat, 2013), penser les conditions d’une urbanisation juste socialement, respectant les besoins humains et le milieu naturel est un enjeu crucial. Élément clé du dispositif, l’architecte doit pouvoir intégrer au-delà des contraintes techniques et économiques, des aspects sociaux et environnementaux complexes. Alors que les qualités humaines du bâti ont été associée à l'expérience sensible multisensorielle de l'espace (Zumthor, 2008), comment penser un projet pédagogique qui intègre toutes ces dimensions lorsque la formation en architecture, aujourd’hui en Occident, privilégie essentiellement le sens de la vue (Pallasmaa, 2010)? Nous analysons ici une initiative pédagogique du laboratoire INTERFACES de l’école d’architecture de l’Université de Montréal : « Innovation dans la construction en bois ». Cette activité met l’accent sur le contact direct au matériau et sur la relation humain - environnement. Nous analysons comment la stratégie pédagogique mise en œuvre se démarque des autres activités du programme. Nous analysons la dimension sensible des projets proposés par les étudiant.es en considérant la préoccupation accordée au corps qui perçoit et la façon dont ces projets questionnent le lien humain - environnement. Nous montrons finalement comment cette activité s’inscrit dans une réflexion sur le corps dans la formation à l’architecture à partir de l’histoire de l’architecture et des neurosciences cognitives.

Cette communication présentera les résultats d’une recherche qui s’est développée autour d’une photographie montrant la projection, en direct, de la construction du barrage hydroélectrique Manic 5 à l’exposition universelle Expo 67. Grâce au plus long système de télévision en circuit fermé de l’époque, les images captées sur le chantier à l’aide de trois caméras, 12 heures par jour, ont pu traverser les 800 kilomètres séparant Manicouagan et Montréal. L’objectif de recherche était la définition spatiale de l’interrelation entre ces deux lieux visuellement superposés. Des recherches dans plusieurs fonds d’archives, principalement dans les archives d’Hydro-Québec et celles de la Ville de Montréal, ont permis de documenter la connexion entre la construction de Manic 5 et le contexte architectural de sa projection à Expo 67 par le biais de sa transmission à travers le territoire – en parallèle au transport de l’électricité. L’analyse de cet événement s’appuie sur l’environnement bâti dont la continuité permet d’établir un espace de production (Manic 5), de consommation (Expo 67) et de transmission (le territoire). Le lien physique et virtuel entre Manic et Expo crée ainsi une mégastructure territoriale s’inscrivant dans les théories architecturales des années 60. L’image initiale, mettant en relation deux événements historiques, acquiert alors une toute nouvelle signification et cela contribue à situer son sujet dans une histoire récente de l’architecture et du paysage québécois.

L’agriculture biologique, outre ses exigences agroenvironnementales,  comportait à ses origines des principes éthiques qui privilégient une économie locale. Toutefois, l’association que l'on retrouve fréquemment entre le « local » et l’agriculture biologique ne fait pas l’unanimité. Si certains chercheurs prétendent à une plus grande adaptabilité chez les biologiques, qui leur permettrait entre autres choses de participer à des circuits courts, d’autres sont plutôt arrivées à la conclusion que les pratiques de ces agriculteurs n’étaient guère plus « locales » que celles des conventionnelles.

Au regard de ce débat concernant l’inscription territoriale de l’agriculture biologique, cette proposition de communication souhaite présenter les résultats préliminaires d’une recherche empirique portant sur ce secteur au Québec. Cette communication libre rendra compte des données recueillies lors d’enquêtes approfondies auprès d’agriculteurs biologiques dans trois Municipalités régionales de comté (Portneuf, La Matapédia, Arthabaska). Au-delà des données relatives à la distance de leurs pratiques, ces enquêtes mettent à jour les motivations et contraintes qui expliquent leurs comportements.

Cette communication permettrait ainsi d’informer d’autres chercheurs d’horizons multiples sur les tendances actuelles chez les agriculteurs biologiques québécois et d’en comprendre les orientations.  

À la recherche d'une mobilité plus durable, de plus en plus de collectivités tentent d’intensifier les activités dans des quartiers centraux, bien desservis par les transports en commun (TC). Il s’agit parfois de politiques dédiées aux familles, dont le choix résidentiel est souvent identifié comme une cause d’étalement urbain. Si l’accessibilité au TC est un avantage des quartiers centraux, son utilisation peut toutefois s’avérer pénible pour les jeunes familles. Au-delà de la proximité spatiale du TC, ce sont les modalités d’utilisation qui posent problème.

La présente communication met en évidence les facteurs qui, dans la perception des parents accompagnés de jeunes enfants, constituent des avantages et des inconvénients dans l’utilisation des TC à Montréal. Outre une recension des écrits, la recherche a inclut une quinzaine d’entretiens semi-directifs auprès d’adultes résidents d'un quartier central de Montréal et se déplaçant au moins à l’occasion en TC avec des enfants de moins de trois ans.

L’analyse qualitative révèle que la cohabitation avec d’autres usagers et l’aménagement des espaces publics liés au TC posent problème et exacerbent des difficultés liées à la durée et à la complexité des trajets. Les trajets en TC peuvent cependant constituer un moment privilégié d’interaction parent-enfant.

Nos résultats s'avèrent pertinents pour améliorer la planification des transports et de l'habitat dans les quartiers centraux, notamment dans le contexte métropolitain.

La dynamique urbaine en Algérie est un processus historique appelé à ce poursuivre. Ce qui fait des différentes dimensions du défi urbain. Après l’aménagement du périmètre en 1830, Alger a connu une extension orientée vers le Sud, dictée par les contraintes topographiques du site, en 1830 la ville était composée que de la Casbah..

A l’indépendance, cette concentration va se renforcer avec l’installation de nouvelles activités liées à la nouvelle fonction d’Alger qui est devenue capitale nationale du pays.

Les différents changements qu’a connu cette ville capitale depuis cette date ont engendré d’importants problèmes concernant son aménagement. Pour répondre aux différents problèmes les pouvoirs publics ont mis à l’étude de nouveaux instruments de planification urbaine (POG, PUD, PDAU, GPU, et PDAU).

Il ressort de tout ces plans que la gestion du défi urbain ne relève pas de simples aspirations à un autre mode de vie urbain bien affirmé, aussi légitimes soient-elles.

La recherche de la performance et la nécessité de répondre aux attentes de la population imposent des exigences qui change de dimensions et de pertinence en fonction du changement de conjoncture.

Pris dans sa globalité, le défi urbain dans le contexte Algérien actuel, impose nécessairement une mise à niveau de la politique urbaine globale et ses prolongements au niveau des interactions entre le niveau central et le niveau local, que se soit en matière de prise de décisions ou des interventions sur la réalité urbaine.

Certaines technologies passives (GPS, Google Maps) remplacent et déclassent les habiletés cognitives traditionnelles pour se repérer sur le terrain, déterminer un trajet propre et constituer une connaissance géospatiale. Cela amplifie une déficience en lecture et usage de la carte géographique (tous formats et échelles) que le programme scolaire du primaire ne comble pas. Notre pratique d’enseignement puis des recherches exploratoires faisaient déjà le constat que vers 11-12 ans, les élèves atteindraient un seuil critique quant à leur compréhension des structures géospatiales et de leurs représentations cartographiques. Si insuffisantes, leurs faibles compétences acquises déclineraient puis ne se redévelopperaient que difficilement à l’âge adulte, leur motivation devenant problématique. L’étude considère l’impact d’appareils interactifs mobiles (ex.: iPad) sur les habiletés géospatiales employées lors de jeux sérieux éducatifs sur le terrain, utilisant la carte et la saisie autonome de données géoréférencées (il ne s’agit donc pas de « géocaching »). La méthodologie combine des scénarios thématiques en situation d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ) avec des trajectoires à géométries variables dans un quartier, structurés par degrés croissants de complexité géospatiale. En prolongeant les phases théoriques d’appréhension de l’espace, l’objectif est de définir de façon opératoire ce fossé développemental en géographie scolaire afin d’en dépasser les faiblesses fonctionnelles.

Les systèmes conventionnels d’assainissement des eaux usées domestiques posent problème dans les pays développés. Ils entrainent la diminution de la qualité et de la quantité d’eau potable, la détérioration des sols et augmentent la pollution des réseaux hydriques. L’Assainissement Écologique (AE) tente de renverser cette situation en adoptant une approche alternative écosystémique. Vu le caractère émergent de l’approche, sa conception demeure toutefois méconnue des professionnels de l’aménagement tels que les architectes et designers. De plus, malgré la versatilité de l’approche, la littérature sur celle-ci et son application pour le contexte particulier des résidences isolées nordiques aux prises avec la même situation reste limitée et peu appliquée. Afin d’améliorer l’assainissement des eaux usées domestiques dans ces résidences de façon écologique, cette recherche a fait l’exploration et l’analyse de systèmes d’assainissement, à travers une revue exhaustive de la littérature pour sélectionner les plus adéquats à répondre au contexte. En vue d’informer les professionnels de l’aménagement, les résultats sont présentés de façon originale dans un scénario d’aménagement type utilisant un langage graphique et textuel. Complémentaire à la présentation de 2011, cet exposé met l’emphase sur la communication des résultats, les conclusions de recherche, les questionnements qu’elles apportent sur l’approche et les répercussions possibles sur la pratique de l’aménagement.



L’expression de la volonté de l’ancien Premier ministre du Québec Jean Charest, lors d’un congrès du Parti Libéral du Québec, de vouloir « développer le nord » par le biais du Plan Nord constitue une illustration bien réelle des pratiques de développement par le haut imposées à un territoire, de même qu’à ses populations.

Le « nord québécois » est déjà développé, tant au niveau de ses ressources que de ses différentes institutions locales et régionales. Politiquement parlant, le « nord » est le seul endroit du territoire québécois où un gouvernement régional prend place. À cela s’ajoute de nombreuses conventions administratives et politiques ayant structuré cet espace.

Le nord québécois n’est donc pas un territoire vierge d’activité et possède un cadre de développement qui lui est propre.

Cette présentation est issue d'une recherche documentaire réalisée à propos des différentes instances, conventions, lois et règlements couvrant le territoire de la Baie-James ainsi que celui du Nunavik et démontrera, non seulement, que le Plan Nord ou ses différentes formulations, ne prennent pas place dans le cadre d'un territoire vierge de tout développement, mais qu'il constitue une contrainte belle et bien réelle à tout développement durable de ce même territoire.

Depuis ses débuts, l’urbanisme est fondamentalement lié au paradigme de la Modernité. Ainsi, son épistémologie et ses méthodes pratiques découlent directement du positivisme. En fait, pour les premiers penseurs de l’urbanisme, celui-ci est une science neutre en tout point. Toutefois, dans la deuxième moitié du 20e siècle, cette conception de l’urbanisme a été remise en question. Selon les critiques postmodernes, le refus délibéré de prendre en compte les dimensions politiques du territoire revient nécessairement à ouvrir subrepticement la porte à des aménagements idéologiquement connotés sous un couvert de neutralité. Cette communication vise à définir l’apport de l’approche scientiste et du rationalisme en urbanisme, à exposer ses problèmes; à comprendre ses manifestations contemporaines (tel l’urbanisme collaboratif qui est fondé sur le concept de la rationalité intersubjective de Habermas); et finalement à proposer un programme de recherche en explorant rapidement les approches postpositiviste en urbanisme (principalement issues du mouvement patrimonial et pragmatiste). Pour y parvenir, le cadre théorique bourdieusien de la théorie des champs est mobilisé afin de proposer une ontologie du territoire et du rôle et de la responsabilité de l’urbaniste. Cette communication présente une partie des résultats d’un mémoire de maîtrise cherchant à faire le portrait des différentes approches théoriques en urbanisme et à comprendre leurs fondements épistémologiques. 

La question du temps s’est imposée à l’urbanisme européen, au tournant du XXIe siècle, en réponse à des pressions populaires pour l’adaptation des villes à une accélération de la vie quotidienne (Lefebvre, 1961, 2004; Bonfiglioli, 1997; Rosa, 2010). Le mouvement suscite notamment l’élaboration de politiques temporelles et la création d’instruments spécifiques de gouvernance municipale, comme les bureaux des temps (Mallet, 2014). Or, cet intérêt pour le temps en urbanisme ne trouve pas les mêmes échos au Québec, le problème temporel étant souvent perçu sous un angle social qui échappe aux municipalités (Brais, 2005-A; 2005-B). Le Québec connaît néanmoins un recours de plus en plus systématique à des installations temporaires servant à tester différentes configurations possibles des espaces publics, notamment dans le cas des rues, qui peuvent être conçues comme des « espaces-temps » auxquels les individus accordent diverses significations. Dans un tel contexte, l’objectif de cette proposition est d’amorcer une réflexion sur les transformations du « sens de la rue » générées par de telles expériences éphémères. À partir d’une revue des écrits exhaustive et d’une analyse documentaire portant sur des exemples d’installations et de projets temporaires issus des villes de Québec et de Rouyn Noranda, nous questionnerons la façon dont la notion d’urbanisme temporel favorise un arrimage de différentes vocations socio-territoriales de la rue (Bédard & Breux, 2011; Breux & Bédard, 2013).

Les gens qui occupent un territoire seraient plus enclins à définir leurs besoins en terme de développement à cause de leur proximité avec le milieu (Vachon, 1993). Ils sont les mieux placés pour mettre en place des stratégies de développement cohérentes qui contribuent à un développement local conforme aux besoins de ses habitants. Ainsi, nous nous intéressons au mouvement des femmes qui expose une vision différente des réalités socioéconomiques en proposant de se pencher sur les inégalités sociales. Le mouvement réfléchit sur la façon dont il peut orienter la société en s’engageant dans une lutte contre les paradigmes préexistants rattachés au capitalisme et au patriarcat qui entretiennent ces inégalités. Toutefois,la conscientisation des acteurs sociaux, c’est-à-dire la capacité de réfléchir et d’agir sur l’environnement, est un préalable à l’action collective. Pour en arriver à l’observation des traces laissées dans l’espace local, nous avons réalisé des entrevues de groupe avec des participantes et d’ex-participantes aux activités du Centre des femmes du Ô pays, situé dans la municipalité de Lac-des-Aigles, au Bas-St-Laurent. Les données ainsi recueillies seront analysées selon un enchaînement de concepts, tels l’éducation et l’appropriation du territoire, afin de déduire le mécanisme impliqué dans undéveloppement de l’espace conforme au usages et aux intérêts de ces femmes.

L’évolutionnisme économique est une approche de plus en plus utilisée pour aborder les liens de long terme entre infrastructures portuaires et villes. Une revue préliminaire de la littérature, réalisée en marge de notre thèse, suggère cependant que l’analyse de la spécificité de ces travaux demeure à faire de même que l’évaluation de leur contribution au savoir. Dès lors, notre communication vise deux objectifs : 1-présenter l’état actuel de la recherche ; et 2-rendre compte de nos principaux constats. À l’instar de travaux plus généraux, menés par d’autres chercheurs qu’il est possible de qualifier de « perplexes », notre contribution consiste à montrer que l’utilisation de cette approche pose de nombreux problèmes interprétatifs lorsqu’il s’agit d’aborder les relations urbano-portuaires. La recherche en progression, dont il s’agira de rendre compte, peut être décrite comme un effort de clarification, de positionnement critique et d’entrée en discussion avec la communauté de pairs. Au total, notre communication sera divisée en trois parties : 1-dans un premier temps, nous nous pencherons sur la spécificité des théories économiques évolutionnistes et des problématiques qu’elles permettent d’éclairer ; 2-puis, nous aborderons la pertinence de cette approche en géographie, aménagement et développement ; 3-finalement, nous proposerons une évaluation critique en regard de la thèse entreprise et des rapports de long terme entre villes et ports.

Plusieurs communautés traditionnelles pluriethniques et multiculturelles habitent au Brésil dans différents types d'écosystèmes où elles maintiennent une relation durable avec l’environnement depuis des générations. Elles ont une identité distincte de l’identité de la société nationale et des peuples autochtones. Pour cette raison, elles revendiquent la protection légale de leurs territoires et ressources naturelles pour qu'elles puissent maintenir leur mode de vie. Dans ce contexte, cette proposition a le but d'analyser la protection effective du droit brésilien aux modes de vie de ces communautés.  Cette recherche est en cours depuis 2010 et elle fait partie d’une investigation sur le droit territorial des communautés traditionnelles au Brésil. Entre 2010 et 2013, dans l'état du Ceará (Brésil), une recherche a été réalisée sur le terrain avec plusieurs communautés traditionnelles. Ensuite, l'accent a été mis sur des cas pratiques lors d'une recherche documentaire. Les résultats démontrent qu’il y a plusieurs écarts entre le droit brésilien et la protection légale effective à ces populations. Ils sont controverses juridiquement parce qu'il n'est pas clair si ces communautés ont le droit à un territoire et au consentement libre, préalable et éclairé, ou si elles sont protégées par la convention 169 de la OIT. Ces lacunes sont dérivées des problèmes politiques et juridiques qui contribuent pour l’augmentation des injustices sociales et environnementales au Brésil.

La méconnaissance d’une relation multidimensionnelle des Innus de Mashteuiatsh à leur territoire ancestral, dans un contexte de plus en plus actuel de réappropriation et d’affirmation identitaire chez les Premières Nations du Québec, constitue le point de départ de cette proposition. Subventionné par le CRSH (2013-2016), le projet de recherche doctorale, actuellement à l’étape de collecte de données, explore la territorialité dans une perspective intergénérationnelle et collaborative pour actualiser le portrait d’un rapport au territoire chez les Pekuakamiulnuatsh qui semble à la fois moderne et ancestral, et qui se trouve souvent réduit à tort à des données quantifiables d’occupation ou d’utilisation du territoire. Il s'agit alors de poser un regard anthropologique sur l’expression d’un savoir-être et d’un système de valeurs qui se négocient constamment entre les dynamiques locales (sociales, culturelles, linguistiques, politiques) et les ontologies figurées ou immatérielles. De retour du terrain au moment du congrès, la communication proposée sera orientée vers la présentation des constats préliminaires sur les manières de mise en discours du rapport au territoire et sur les pratiques langagières qui les accompagnent, et comportera également une réflexion sur la méthodologie de recherche collaborative mise en place avec des représentants de la Première Nation de Mashteuiatsh et basée sur les Principes PCAP des Premières Nationsmd.

 



Les pratiques sociales innovatrices dans le milieu agricole et agroforestier sont très peu connues. Que ce soit les circuits courts, les coopératives de solidarité ou de nouvelles pratiques qui tentent de s'inscrire dans les visées de la multifonctionnalité, peu de recherches ont été entreprises au Québec dans le but de mieux les connaître. C'est face à ce constat que le Centre d'innovation sociale en agriculture a entrepris en 2010-2011 une recherche multi-cas traitant de ces innovations qui pourraient offrir une réponse partielle aux multiples problèmes vécus dans le monde agricole, particulièrement celui de la relève. Les résultats de cette recherche exploratoire mettent en évidence les principaux facteurs de réussite et d'échec afin de savoir si les cas étudiés offriraient un potentiel de transférabilité intéressant. Les quatre cas étudiés se trouvent dans les domaines de la production maraîchère biologique et de la cueillette de produits forestiers non ligneux. 

Au cours des dernières décennies, l'arrivée de l'industrie du jeu vidéo et ses impacts sur la communauté locale sont devenus des sujets d'actualité dans les domaines scientifique, politique et économique. Jusqu'à ce jour, les études ont porté sur les bénéfices économiques associés à l'arrivée des grands joueurs de l'industrie, sur le choix des quartiers dans lesquels ils se sont installés, ainsi que sur les impacts au niveau de la gentrification qui s'en est suivie. Il existe toutefois peu de recherches sur les transformations qui ont lieu dans les quartiers choisis, ou sur la relation entre ces quartiers et l'industrie.

Mes questions abordées : Quelle est la nature des relations entre les travailleurs de l'industrie et le quartier autour de leur espace de travail ? Quelle influence la vie culturelle du quartier a-t-elle sur les travailleurs créatifs ?

Ma recherche se base sur 33 entretiens réalisés dans deux quartiers dans lesquels l'entreprise Ubisoft est présente. Ce sont le Mile End à Montréal et Flingern-Nord à Düsseldorf (All.). Ces entretiens ont été effectués auprès de deux groupes sociaux distincts. Le premier regroupe les employés de la compagnie et le second, des acteurs culturels qui œuvrent dans ces mêmes quartiers. Ma recherche se base aussi sur un regroupement d'articles de journaux portant sur l’industrie du jeu vidéo et son influence sur les dynamiques sociales et culturelles du quartier environnant. Je présenterai les résultats finaux.

Au Québec, dans la construction de nouveaux Centres Hospitaliers Universitaires de nouvelles approches de design ont été introduites, entre autres, celle du design centré sur le patient. Dans ce contexte, nous ne savons pas comment ce cadre physique est vécu par les professionnels de la santé sachant que la littérature scientifique montre un manque de connaissances concernant l’interaction de ces professionnels de la santé avec le cadre physique à l’hôpital.  Notre objectif dans cette étude est de comprendre comment le design des hôpitaux contemporains répond aux besoins de ces professionnels, quels attributs de cet environnement physique facilitent leur travail et favorisent leur bien-être.

Cette recherche exploratoire s’est déroulée en 3mois dans 02 unités de soins d'un nouveau CHU à Montréal. Nous avons procédé à une interprétation phénoménologique des expériences vécues de ces professionnels suite à travers 44 entrevues et des observations des lieux et du comportement spatial de ces professionnels. Ces professionnels évaluent leur environnement physique de travail plus négativement que d'autres caractéristiques de l'environnement et le considèrent non réfléchi pour leur bien-être au travail comparativement à celui du patient. L’ambiance thermique, l’entretien des lieux, l’environnement visuel des corridors et chambres constituent des facilitateurs du travail de  ces professionnels, à l'inverse des postes infirmiers décentralisés et des salles d'utilité propre.