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Montréal-Nord et St Michel sont aux yeux de nombreux analystes québécois des quartier dit « en crise » par leurs indicateurs socio-économiques (les deux espaces figurent parmi les quartiers les plus pauvres du Canada) et les représentations médiatiques qui véhiculent  le plus souvent des images de quartiers dégradés en marge de la métropole montréalaise. A travers une analyse en géographie urbaine et sociale soucieuse d'étudier les processus de territorialisation et les mises à distance par l'espace, il s'agira de questionner le processus de marginalisation à l'oeuvre dans les quartiers nord de Montréal. Notre présentation souhaite étudier les rapports entre la production - physique et idéelle - des territoires urbains et les stratégies d’appropriation de l’espace pour les habitants de ces quartiers qui concentrent des minorités visibles. En m'intéressant plus particulièrement aux Montréalais d'origine haïtienne, je souhaite souligner le rôle de l'espace dans les processus de discrimination / stigmatisation qui influencent la capacité des citoyens-citadins se sentir et à revendiquer un chez eux ici. Je souhaite également souligner en retour comment les habitants de ces quartiers négocient leurs appropriations des lieux et participent de nouvelles territorialités urbaines.

 

Un nouveau regard sur les ressources a mené les chercheurs à s’intéresser à la découverte de microclimats propices à l’horticulture. Plus particulièrement, ils se sont interrogés sur les caractéristiques physiographiques des terres qui bordent la rivière Saguenay à Saint-Fulgence au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

 

L’analyse intégrée et cartographique des conditions particulières sur lesquelles repose actuellement la pratique de l’horticulture à Saint-Fulgence a permis de produire des modèles spatiaux utiles à un nouvel aménagement du territoire. Les paramètres alors considérés sont: l’altitude, la proximité du plan d’eau, l’inclinaison et l’orientation de la pente, le rayonnement solaire, les dépôts de surface et le contrebas des parois rocheuses. La zone analysée représente une superficie de 64 km2 soit plus de 600 000 cellules utiles pour les opérations matricielles.

 

Les modèles spatiaux montrent clairement une possibilité d’augmenter la superficie occupée par l’horticulture. Cette superficie pourrait atteindre 800 hectares, soit une superficie neuf fois plus élevée que la superficie occupée en 2013.  

 

La mise en œuvre de l’extension de ce type d’agriculture entraîne des transformations dans l’utilisation du sol. Cependant, celles-ci représentent certains défis tels que: 1) l’intégration au le plan d’urbanisme, 2) des modifications à une échelle locale très détaillée, 3) l’accommodement avec les droits de propriété, le cadastre et la législation sur le territoire.



Pourquoi la violence apparaît-elle entre mère et fils dans le contexte socioculturel du territoire martiniquais? Résultat d’un constat local et de plusieurs années d’observations préliminaires dans un milieu que l'insularité peut rendre spécifique, se dégage un profil de mères victimes et de fils auteurs des violences avec une particularité matérielle et spatiale. Dans une culture matrifocale où la mère est sacrée, nous nous sommes demandé comment peut-elle être violentée? Existent-ils des déterminismes sociospatiaux qui font naître cette violence sur les ascendants? La bibliographie nous apprend que cette violence est d’abord à distinguer de la maltraitance des aînés, mais qu’elle revêt des aspects de domination et d’abus sur le parent. À la différence d’une crise, il s’agit de violences inscrites et permanentes. La prévalence des fils auteurs et celle d’une victime maternelle est remarquée. Face à une violence polymorphique, les auteurs évoquent le syndrome d'empereur : comportement d’un enfant au profil a priori “normal” (dont la violence ne serait pas en lien avec une consommation ou un trouble, un abus). Enfin, en géographie sociale, nous apprenons que la violence impacte le rapport à l’espace par des phénomènes de déprise spatiale, d’assignation ou de bannissement.

Avec la construction d’un outil spécifique aux violences sur ascendants, notre recherche tente de mieux comprendre, appréhender et situer ce phénomène sous le prisme de la géographie sociale.

L’environnement est au centre des préoccupations actuelles. L’espace lagunaire pose, en ce sens, un réel problème : cet espace fragile et instable était dévalorisé depuis le XVIe siècle. Pourtant, il était perçu autrement au Moyen âge. Les hommes l’envisageaient en fonction de ses avantages pour les sociétés humaines, par l’exploitation de ses ressources, de la pêche et du sel, et des possibilités d’échanges offertes par sa navigabilité, améliorant la communication entre les populations locales et méditerranéennes, favorisant le développement du commerce. Cependant, cet espace fragile est sensible aux changements climatiques. S’est présentée alors la volonté des hommes de s’y inscrire durablement par des aménagements notables. Pour assurer les communications entre les villes, l’entretien des canaux était l’objet de soins particuliers. L’entretien des graus, assurant la circulation de l’eau entre l’étang et la mer, était aussi l’une des principales préoccupations des hommes. Tous ces aménagements peuvent être étudiés par le biais d’archives, présentant cette volonté de maintien de l’écosystème, mis à mal de nos jours. En effet, les crises de dystrophie des eaux des étangs languedociens sont récurrentes. L’écosystème est menacé par des aménagements favorisant le tourisme sur l’exploitation raisonnée du milieu. Ainsi, je montrerai, à partir des documents médiévaux, comment le comportement des hommes, confrontés à ce milieu, a évolué au cours des siècles.



Dans le cadre de cette communication, nous voulons observer les engagements militants au sein de CasaPound Italia (CPI), une organisation d’extrême droite italienne. Le contexte entourant l’émergence du groupe, soit les crises politiques des années 1990 et 2000 et la crise financière de 2008 qui a affecté la zone euro, a porté certains chercheurs (Di Nunzio et Toscano 2011 ; Castelli Gattinara et coll. 2013) à souligner les liens entre ces événements et la montée en popularité de CasaPound Italia (CPI). Notre communication veut s’intéresser aux spécificités et évolutions du collectif militant, en partant de l’observation des carrières militantes et des interactions entre acteurs ; il s’agit, en fait, d’une grande lacune que nous identifions au sein de la littérature existante. Ainsi, au lieu de nous focaliser sur les effets des crises politiques et économiques de façon mécanique, nous voulons observer les dimensions interactionnelles du militantisme. L’objectif est d’arriver à relativiser l’effet des « crises » sur l’ampleur des mobilisations, en démontrant que les parcours collectifs et individuels de CPI sont en partie déterminés par les interactions entre acteurs engagés très souvent antérieurs à ces « moments de crise ».

Du musée du Louvre au territoire Louvre : de l’attachement territorial à une mise en réseau du Louvre

L’enjeu de cette communication est de discuter des résultats d’un travail de thèse en cours portant sur le modèle territorial du Louvre. 

Depuis novembre 2017, le territoire du Louvre s’est complexifié avec l’ouverture du Louvre Abu Dhabi. Du musée du Louvre à Paris ouvert en 1791 au public, au Louvre-Lens qui s’inscrit depuis décembre 2012 au cœur du bassin minier du Nord en passant par différentes actions politiques et territoriales temporaires (Louvre Atlanta de 2006 à 2009 puis le Louvre à Téhéran en 2018), ce nouveau Louvre situé aux Émirats arabes unis a suscité un vive intérêt de la part des médias français. 

L’analyse des médias nationaux sur dix ans (2007-2017) permet de couvrir les prémices de ce projet à l’ouverture du Louvre Abu Dhabi et semble faire émerger un paradoxe. Alors que l’État mobilise le Louvre pour des actions politiques à différentes échelles, la base de données réalisée à partir du site Europresse montre aussi un attachement retranscrit par les médias français à l’identité Louvre face à une forme de marchandisation de la Culture qui pallie le manque de ressources publiques. Les résultats et analyses de cette base de données seront alors évoqués dans le but de questionner la durabilité du modèle que propose désormais le Louvre.

Nous vivons à l’aube d’une ère nouvelle pour le transport aérien. Les aéronefs sans pilotes, mieux connus sous les désignations drone et UAV (unmanned aerial vehicule), prennent d’assaut notre ciel. Cédant devant l’insoutenable pression du marché constitué de fournisseurs et de consommateurs de services de toutes sortes, Transport Canada procède ces jours-ci à un changement sans précédent de sa règlementation contrôlant l’usage de ce genre d’appareil. À partir du 27 novembre 2014, date de mise en fonction des changements, notre perception des premiers 300 pieds au-dessus du sol ne sera plus la même. La présentation que je propose comporte deux facettes explorées dans une perspective anthropologique. D’abord, le drone : quelle est la signification de cet objet matériel dans notre patrimoine culturel? Notre imaginaire collectif se le représente comment? Puis, notre espace aérien, spécialement les 300 premiers pieds au-dessus du sol, qui deviendront le domaine privilégié de ces appareils : comment est-il perçu maintenant et comment cette perception changera-t-elle avec l’omniprésence de ces UAVs? Analyses de structures, inspection de fuites énergétiques des bâtiments, cartographie, surveillance, analyse visuelle des champs et des récoltes, épandage agricole, livraisons (en premier lieu, de fournitures de premiers répondants lors d’accidents). Voilà quelques exemples des centaines d’applications de ces appareils qui se grefferont petit à petit à notre quotidien.

Les villes nouvelles ne sont plus en vogue dans nombre de pays occidentaux. Elles auront pourtant marquées par leurs innovations urbaines et architecturales l'histoire de l'urbanisme du XXe siècle. Milton Keynes, Louvain-La-Neuve ou Chandigarh sont autant de références connues. Elles ont été réalisées dans des contextes particuliers marqués par une stabilité politique et des croissance économiques fortes. L'Asie et l'Afrique semblent prendre le relais de l'expérimentation et de la réalisation à partir des années 2000. Une sorte d'âge d'or des villes se manifeste en Afrique où Kilamba, Konza City, Oyala, Diamniadio représentent autant de créations urbaines récentes qui ne passent pas inaperçues. Elles répondent généralement à des objectifs économiques, d'aménagement du territoire et de marketing territorial. Les gouvernements n'ont cependant pas les moyens de leur politique. Ils ont souvent recours à l'appui des bailleurs de fonds ou de la coopération internationale. Par ce mode de faire, nous formulons l'hypothèse de logiques managériales plurielles, de productions urbaines hybrides et standards par leur composition. En se référant aux mécanismes financiers de réalisation de ces villes et par une approche en regard croisé, nous montrons comment l'objet ville nouvelle permet de lire en filigrane les prémisses d'un nouvel ordre géopolitique international au Sud du Sahara. Les villes deviennent ainsi la scène de transactions multiples où chaque acteur marque son territoire. 

En mobilisant un nombre important de ressources les Jeux olympiques cristallisent l’espace urbain comme objet de la citoyenneté. Le capital instrumentalise la tension entre identité et altérité associée à l’événement olympique. Celui-ci constitue une structure d’opportunité pour l’expression du droit à la ville, car il sert d’impulsion à un processus de négociation entre les avenirs possibles et de comparaison des expériences olympiques. Le texte aborde la manière dont les acteurs évoluent autour de l’événement olympique  en effectuant un exercice comparatif sous-tendu par une triple dialectique où la tendance à l’uniformisation est en tension avec celle de la différenciation. D’abord, cela s’inscrit dans la dynamique du capital contemporain. Ensuite, l’événement olympique est tiraillé entre la répétition cyclique de l’identique et l’affirmation de l’altérité. Finalement, la comparaison vient moduler le champ de la politique urbaine et de l’exercice de la citoyenneté. Nous nous appuyons sur les exemples de Montréal et Rio de Janeiro.

 Les villes algériennes ont connus ces dernières décennies une croissance multisectorielle (économique, démographique, spatiale….), qui a fait accroitre par voie de conséquence les besoins en matière de mobilité urbaine des citadins. Le taux de motorisation a augmenté considérablement ,dû  essentiellement l’amélioration relatif du revenu moyen des foyers ainsi qu’aux facilités bancaire et du crédit à la consommation.

Ce phénomène d’accroissement des moyens de transports que subissent ces etablissements humains a généré : dérégulation, congestion urbaine, perte de temps et surtout pollution de l’air.  Devant la gravité de ce phénomène et de ces conséquences, les autorités se sont vues dans l’obligation d’instaurer et de mettre en œuvre des politiques de planification des transports dans l’optique d’une durabilité et de réduction de la pollution. Ce choix se traduit par le retour vers le rail : Métro, tramway, et la mise en  dispositif de mesures de la qualité de l’air (SAMASAFIA) et  taxation sur véhicules neufs (TVN).

Notre travail se veut une interprétation de l’évolution de la mobilité et de l’analyse des politiques des transports  conditionné par les outils mis en œuvre, en vue  d’apprécier  la pertinence de ces politiques en matière de mobilité durable et leurs concrétisation, sur les principales villes Algériennes et surtout sur la ville d’Annaba ,notamment sur la qualité de l’air.

Le tourisme urbain est un phénomène en plein essor depuis les années 90 et une bonne partie de cette croissance s’est dirigée vers les quartiers historiques. En dépit des importantes retombées, notamment financières, ce développement amène notamment un certain nombre de problèmes de cohabitation. Les deux cas d’étude présentés, le Vieux-Montréal et San Telmo à Buenos Aires, nous permettront de comprendre les effets de l’industrie touristique sur la qualité urbaine. Pour évaluer cet impact, cinq opérateurs seront utilisés: forme urbaine, fonction, usage, ambiance et temporalité (Da Cunha et Kaiser, 2009). La méthodologie employée est à la fois qualitative et quantitative. Par le biais de questionnaires, on étudie la typologie des touristes dans les deux quartiers d’étude, de même que l’usage qu’ils en font. Puis, l’analyse quantitative des données relatives à l’offre commerciale nous permet de comprendre l’apport de l’industrie touristique sur la qualité de la desserte de même que l’animation du quartier, dans le temps et dans l’espace.

Nous démontrons que le type de tourisme, mesuré par le niveau de capital culturel, influence le rapport à la ville des visiteurs et par conséquent leur impact. Plus le capital culturel des visiteurs est élevé, meilleurs sont les effets sur la qualité de la ville. La recherche s’inscrit dans une perspective d’amélioration des rapports de cohabitation dans les quartiers centraux touristiques.

Il existe aujourd’hui au Québec un éventail de mesures et de mécanismes donnant l’occasion aux citoyens de participer à la prise de décision entourant l’aménagement et l’urbanisme des municipalités. Ces dispositifs (audiences publiques, assemblées de consultation, conseils de quartier,…) permettent aux élus, promoteurs, urbanistes, organismes du milieu et citoyens de dialoguer autour de projets relatifs au zonage, à la circulation ou l’environnement.

Souvent présentée comme une «pionnière » dans le domaine de participation, la ville de Québec a adopté dès le début des années 1990 diverses mesures concrètes pour faciliter la participation des citoyens et la prise en compte de leurs intérêts. La particularité de ce modèle tient à la présence des conseils des quartiers comme dispositifs emblématiques.

Au-delà des nombreux discours politiques et théoriques qui existent sur le sujet, l’objectif de cette communication est de présenter de manière assez exhaustive le cas particulier de la consultation dans la ville de Québec du point de vue de ceux qui la vivent et la pratique (fonctionnaires et citoyens). En s’appuyant sur un travail d’observation d’un an (entretiens et observations), la communication permet de resituer quelle est la véritable place des citoyens dans la prise de décision autour de l’aménagement, les manières dont ils s’organisent, les réseaux d’acteurs en présence et comment s’opèrent véritablement les interactions entre la municipalité et la société civile.



Les particularités sensorielles telles que l’hyposensibilité et l’hypersensibilité sont fréquentes chez les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). L’environnement résidentiel, y compris la chambre à coucher, comporte de nombreux stimuli, qu’ils soient visuels, auditifs, tactiles, ou en lien avec d’autres sens. L’éclairage, l’habillage de lit, les bruits de la maison, ou le revêtement de sol en sont quelques exemples. Les stimuli sensoriels peuvent causer ou aggraver certains troubles de sommeil (ex. : insomnie, réveils nocturnes ou cycle de sommeil perturbé), communs chez ces enfants. L’objectif de cette recherche était de développer un cadre général, adaptable aux besoins individuels, d’aménagement de chambre pour enfants vivant avec un TSA. La méthodologie utilisée consistait en une recension des écrits, puis d’entretiens semi-dirigés avec des parents d’enfants ayant un TSA, ainsi que des experts du TSA. Ce projet a permis de recenser les connaissances existantes sur les besoins sensoriels des enfants ayant un TSA, de même que d’établir les paramètres à considérer lors de l’aménagement de leur chambre. Dans la lignée du design universel, certains paramètres tels qu’une chambre insonorisée, ordonnée et minimaliste peuvent être bénéfiques non seulement pour les enfants ayant un TSA, mais pour tous.

En mars 2020, 43% des familles québécoises avaient un potager. Quand les rendements des initiatives et leur distribution spatiale sont en cours d’étude, leur contribution alimentaire, définie suivant les pratiques de consommation et les besoins des ménages, est rarement considérée. On cherchera donc à répondre à la question suivante : Quelles sont les conditions qui permettent aux initiatives de jardinage alimentaire de contribuer à l'alimentation des ménages de la région de Montréal ?

On considère le jardinage comme une pratique sociale, qui intègre des dimensions matérielles, symboliques et cognitives (Sovovà, 2020 ; Shove et.al, 2012). Les premiers résultats présentés ici fondent les hypothèses de départ d’une approche sociologique mixte. En premier lieu, on étudie 1375 réponses à un sondage téléphonique diffusé dans la région de Montréal. On a analysé les données à l’aide de méthodes multivariées et des régressions. Les présents résultats dirigeront une collecte de données compréhensives par le biais d’entrevues réalisées dans les prochains mois.

Les analyses des données de sondage suggèrent que le jardinage contribue à l’alimentation de certains types de ménages qui ont accès à des ressources spécifiques. On a identifié l’accès à une surface de potager suffisante, la passion du jardinage et l’organisation des ménages comme des conditions nécessaires, et non suffisantes, pour la contribution alimentaire des potagers.

 

Après une procédure judiciaire de cinq ans, les résidents de l’île Sainte-Thérèse devront officiellement quitter leur île pour laisser place au nouveau projet de parc récréotouristique de la Communauté métropolitaine de Montréal. Il reste à savoir pourquoi la ville considère que les expulsions sont nécessaires à la protection de l'île. Résultat d'une recherche ethnographique collaborative sur l'île Sainte-Thérèse, menée à l'été 2022 avec le groupe de recherche Montréal à travers l'eau basé au Laboratoire de recherche ethnographique de Concordia, cette présentation démontre comment les objectifs de conservation de la nature deviennent vite ceux de transformer les espaces verts en une nature idyllique et aseptisée en se débarrassant des gens qui y vivent. Présentant le fruit de mes observations et les résultats d'entrevues conduites avec la communauté locale de l'île Sainte-Thérèse, j’explore comment le développement commercial et touristique de la nature sauvage est devenu un moyen juste et moral de promouvoir nos environnements. Par ailleurs, je présente les initiatives locales de conservation de l'île et affirme que l’attachement au lieu devrait être un élément essentiel de la planification urbaine. Le projet comprend également un essai photographique qui rend hommage au paysage unique de l'île Sainte-Thérèse et au lien étroit que les résidents entretiennent avec celui-ci. 

Dans sa pratique professionnelle, l’urbaniste réalise des études du territoire qui lui permettent de connaître un milieu dans le but d’y intervenir. Le problème, provenant de mes observations sur dix ans comme urbaniste, est que cette saisie du territoire semble partielle. Elle atteint difficilement ses dimensions les plus profondes. L’oblitération (Choay 1970) se transmet jusqu’au projet qui aurait avantage à tenir compte du «fond territorial» (Corboz 2001) pour s’inscrire dans la longue durée. La géographie structurale (Desmarais et Ritchot 2000) propose une approche théorique qui permet d’accéder à ces dimensions, mais n’a jamais été appliquée à l’urbanisme. Cette recherche vise d’abord à cerner le problème de la saisie à partir du cas de la pratique urbanistique au Québec. L’objectif est de comprendre l’étape de l’étude du territoire en urbanisme où la connaissance est produite dans le but d’agir. La question est: comment la notion de territoire de la géographie structurale opère ou non, peut opérer ou non, à cette étape de la pratique? Des études d’urbanisme réalisées dans le cadre d’opérations de planification à Montréal seront interrogées pour accéder au territoire de l’urbaniste qui sera comparé à celui de la géographie structurale ayant produit également des études sur le même espace. Cette communication vise à présenter la problématique de recherche, sa stratégie par étude de cas ainsi que les résultats théoriques attendus.

Face à l’afflux important des réfugiés syriens, le Liban garde sa frontière avec la Syrie grande ouverte et devient ainsi le pays avec le plus grand nombre de réfugiés par rapport à sa population. Cependant, pour éviter de répéter la même expérience des réfugiés palestiniens, installés au Liban depuis 1948, et dont les camps temporaires ont évolué en zones autonomes et armées, et pour d'autres raisons politiques, le gouvernement libanais opte pour une politique de non-encampement. Par conséquent, un grand nombre de solutions de logements et d’abris émergent informellement dans presque 2000 locations, répandues dans tout le pays. Le paysage urbain et les caractéristiques démographiques sont modifiés, provoquant une instabilité dans la situation sociale, économique et politique déjà critique, et des lacunes au niveau de l'infrastructure et des services. Un travail de terrain et une revue de la littérature nous ont permis de procéder à une taxonomie et d’identifier sept types de logement et d’abris pour et par les réfugiés syriens au Liban. Cette communication évalue les sept types de logement et d’abris identifiés. Elle révèle la variété des conditions dans lesquelles les réfugiés syriens vivent et les défis auxquels ils sont confrontés. Les résultats fournissent une meilleure compréhension des besoins des populations déplacées, ainsi que du rôle des institutions humanitaires et gouvernementales et des réfugiés eux-mêmes dans l'organisation spatiale de leurs espaces de vie.

Aujourd’hui la France compte un grand nombre d’AOP (Appellation d’Origine Protégée) et d’IGP (Indication Géographique Protégée) qui garantissent un lien au territoire et attestent d’une qualité spécifique du produit. Depuis le milieu des années 2000 l’environnement enrichit la notion de qualité, ce qui s’est traduit pour les Indications Géographiques (IG) par un rapprochement entre ces deux thématiques lors du Grenelle de l’environnement. La communication proposée se centre sur ce croisement entre environnement et IG, la manière dont il est conduit et les freins à sa mise en œuvre.

Pour cela nous nous appuyons sur une série d’enquêtes menées à l’échelle du grand quart sud-est de la France, auprès d’une cinquantaine de responsables d’IG en productions viticoles et fruitières, productions fortement marquées par des problématiques environnementales et notamment des enjeux de pollutions diffuses de l’eau.

Nos résultats montrent que l’intégration de clauses environnementales aux cahiers des charges des IG demeure limitée. Cependant des initiatives parallèles existent et passent par le développement de formes innovantes d’articulation entre des savoir-faire et des modes de coopérations à différentes échelles. Pour les analyser nous utilisons le concept de résilience des systèmes alimentaires territorialisés en envisageant la dégradation des ressources naturelles comme une perturbation et la dimension territoriale comme le moyen d’une reconstruction collective de ces systèmes.

Cette recherche est motivée par la valorisation des forces des designers pour les inciter à contribuer activement à la transition climatique. La recherche propose d’étudier la relation entre le travail en équipe et l’écoresponsabilité des solutions de design.

Les designers sont reconnus pour leurs aptitudes créatives, mais aussi pour leur aisance à travailler en contextes incertains. Toutefois, ils sont peu outillés pour travailler en équipe, ce qui ne les prépare pas adéquatement à la réalité collective du monde professionnel. Cette étude vise donc à réduire l’écart entre le niveau de préparation des étudiants et ce qui est attendu durant leur intégration professionnelle.

Nous proposons de structurer l’étude avec la théorie de l’apprentissage expansif qui vise la transformation constructive des pratiques grâce à la participation de la communauté. Sur la base de cette théorie, une méthodologie a été développée autour de groupes de discussion afin de recueillir les expériences d’acteurs clés. Les discussions permettent de mettre en évidence les facteurs facilitant ou freinant l’expansion des projets, leurs qualités écoresponsables et les dynamiques de travail. De plus, des analyses collectives permettent d’identifier les opportunités, rôles et défis des situations partagées. À terme, la recherche vise à fournir des lignes directrices pour la mise à jour des programmes de design afin de mieux outiller les novices face à la crise climatique.

Bien que n’étant pas un phénomène récent, les démonstrations d’oppositions à différents projets énergétiques au Québec se sont multipliées depuis une dizaine d’années. L’accueil local des projets peut rapidement se transformer en lieu de conflits, comme l’ont démontré l’échec ou l’opposition à plusieurs projets récents (Suroît, La Romaine, gaz de schiste, éolien). L’énergie revêt au Québec un caractère polysémique qui se caractérise par un constant processus de rupture/réconciliation entre la population et le gouvernement (Saint-Jacques, 2011), processus qui mérite d’être approfondi car pour l’heure, le décalage constaté menace la réalisation des projets énergétiques. C’est d’ailleurs pourquoi de plus en plus d’acteurs institutionnels et d’entreprises situent l’acceptabilité sociale comme une « condition » à remplir.

Cette communication revisite plusieurs moments-clés de l'histoire de l'électricité au Québec afin de cerner la manière dont les liens entre la population, propriétaire de l'entreprise, et le gouvernement, mandataire de ces services et ressources, ont pu donner naissance et attiser les sources d'opposition face aux activités énergétiques. Nous postulons que le rôle politique et économique joué par Hydro-Québec, et indirectement les ressources naturelles énergétiques, oblige à continuellement rompre avec le pacte social qui caractérise l'usage des ressources énergétiques au Québec. Les dynamiques d'(in)acceptabilité sociale tire leurs sources de ce processus.

Dans un contexte linguistique où le français est devenu la langue publique au Québec depuis l’avènement de la loi 101, la communication proposée s’intéresse à la minorité anglophone du Québec et plus particulièrement à ses jeunes et à la façon dont ils établissent leur rapport à la langue et à l’identité dans le milieu social où ils vivent. En tenant compte de l’espace dans lequel les jeunes anglophones évoluent, nous nous pencherons sur la façon dont ils conçoivent leur rapport à la langue et à l’identité. L’identité est perçue ici comme un construit social dynamique et en constante évolution. De son côté la langue, loin d’être neutre, représente pour nous un objet de pouvoir. Dans un tel contexte, il en résulte donc un rapport à la langue et à l’identité des plus complexes. Mais ce rapport est-il le même pour tous ? Nous tenterons de montrer que l’espace dans lequel les jeunes évoluent vient influencer la façon de se percevoir sur le plan identitaire et linguistique  Pour ce faire, nous examinerons les résultats de deux études portant sur les jeunes anglophones au Québec. La première, présentement en cours, porte sur les trajectoires de vie d’un groupe de jeunes anglophones qui vivent dans les régions, alors que la deuxième, complétée en 2009, a été menée auprès de jeunes anglophones de Montréal. À partir d’entretiens semi-dirigés, nous comparerons les discours de ces jeunes sur leur rapport à la langue et à l’identité.

 

 



Cet article présente une des méthodes les plus innovantes dans le domaine d'analyse de la morphologie urbaine, développée par le Space Syntax Laboratory (SSL). Parmi les représentations utilisées dans cette méthode, la modélisation de la configuration spatiale des formes physiques qu'elles soient urbaines ou architecturales  en carte axiale et son analyse de l'accessibilité spatiale.

 De ce fait, nous présentons dans la présente étude les résultats de la modélisation d'une ville moyenne du nord-est algérien, la ville d'Annaba. Nous proposons d'analyser l'accessibilité spatiale de la ville à travers des indicateurs issus de l'analyse axiale. Les résultats ont pu montrer des niveaux d'intégration et d'isolement des différents quartiers de la ville, souvent contrastés.           

Cette modélisation pourra servir d'un support d'analyse pour les futures recherches telles que: les inégalités socio-spatiales,  les centralités urbaines, la mobilité, l'occupation des sols, la sécurité et même les questions environnementales, etc.

 Grâce à cet outil de modélisation, la configuration spatiale des espaces urbains de la ville  peut être comparée à diverses variables statistiques, exprimant des activités sociales. Elle pourrait permettre en conséquence, d'évaluer l'intensité de leurs corrélations.

L’organisation du pouvoir dans les quartiers urbains reste discutées tant par les comités de quartier que par d’autres acteurs tels que : les gangs de rue, les groupes populaires de sécurité ou encore les groupes d’influence. La littérature actuelle présente les dynamiques populaires comme une forme de pouvoir alternatif à l’État. Notre objectif est de présenter d’autres formes de groupes populaires : les groupes d’influence, distincts des gangs et dont les actions ne sont qu’une reproduction du pouvoir étatique. Loin de se poser comme une réponse populaire aux insuffisances de l’État, ils se présentent comme des gardiens de l’identité de quartier. L’idée est d’offrir à la discussion, un paysage comparatif des dynamiques populaires dans les villes, en vue de mettre ethnographiquement l’emphase sur l’organisation des groupes d’influence et leur participation à la gouvernance locale. L’intérêt d’une telle recherche est premièrement, de remettre en question l’idée péjorative, d’opposition ou même de développement alternatif qui a toujours jalonné les discours sur les groupes populaires. Ensuite, il est véritablement important, de faire traverser la discussion d’une éthique de l’autonomie (opposition) dans la gouvernance des quartiers à une éthique de la reproduction (imitation) des politiques étatiques. Enfin, la gouvernance locale ne saurait s’établir sans ces formes improvisées d’intermédiation que sont les groupes populaires en général et les groupes d’influence en particulier.

La densification et l’intensification des activités économiques dans des milieux de vie habités conjugués à des modèles de planification urbaine intégrée (aménagement urbain et développement socio-économique) ravivent le débat sur les enjeux de la cohabitation des usages et par conséquent, la mitigation des nuisances et l’acceptabilité sociale dans les études urbaines.  Bien que vantés comme nouveaux, voire innovateurs, ces modèles de planification urbaine intégrée sont axés sur les dimensions économiques et environnementales délaissant souvent les aspects sociaux et urbanistiques. L’acceptabilité sociale devient dès lors un critère de projet déterminant dans la « thématisation économique » de territoires habités. Basé sur une revue de littérature extensive sur les concepts de quartier de l’innovation et d’écoparcs industriels, des observations non participantes et des entrevues semi-dirigées dans deux études de cas (Griffintown et Assomption Sud-Longue Pointe à Montréal), nous présenterons les contours de définition de ces deux concepts, leurs perspectives et leurs limites tout comme les spécificités des cas montréalais. L’approche critique que nous adoptons pourrait aider les décideurs publics et les acteurs économiques à mieux saisir ces enjeux et prendre en compte les considérations sociales et urbanistiques dans la mise en œuvre des modèles de planification urbaine intégrée.

Cette communication présentera les résultats d’une recherche qui s’est développée autour d’une photographie montrant la projection, en direct, de la construction du barrage hydroélectrique Manic 5 à l’exposition universelle Expo 67. Grâce au plus long système de télévision en circuit fermé de l’époque, les images captées sur le chantier à l’aide de trois caméras, 12 heures par jour, ont pu traverser les 800 kilomètres séparant Manicouagan et Montréal. L’objectif de recherche était la définition spatiale de l’interrelation entre ces deux lieux visuellement superposés. Des recherches dans plusieurs fonds d’archives, principalement dans les archives d’Hydro-Québec et celles de la Ville de Montréal, ont permis de documenter la connexion entre la construction de Manic 5 et le contexte architectural de sa projection à Expo 67 par le biais de sa transmission à travers le territoire – en parallèle au transport de l’électricité. L’analyse de cet événement s’appuie sur l’environnement bâti dont la continuité permet d’établir un espace de production (Manic 5), de consommation (Expo 67) et de transmission (le territoire). Le lien physique et virtuel entre Manic et Expo crée ainsi une mégastructure territoriale s’inscrivant dans les théories architecturales des années 60. L’image initiale, mettant en relation deux événements historiques, acquiert alors une toute nouvelle signification et cela contribue à situer son sujet dans une histoire récente de l’architecture et du paysage québécois.