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Les travaux médicaux des dernières décennies ont mis en évidence des dissimilitudes dans les attitudes vis-à-vis de la prévention de la santé et de la gestion de la maladie entre les hommes et les femmes. Il a été de même démontré que les impacts des déterminants de la santé tels qu'établis par l'OMS sont différents selon le groupe social sur lequel ils agissent. Le cas des femmes immigrantes appartenant aux communautés maghrébines de Montréal se présente sous la forme d'un amalgame de caractéristiques propres (ethnicité, culture, appartenance de sexe et parcours migratoire) et constitue de ce fait un enrichissement dans l'étude des impacts environnementaux sociaux et physiques sur la perception de la santé. L’objectif de ce travail de recherche est d’explorer dans le milieu de vie, les agents qui façonnent la perception de la santé et l'ampleur de leurs impacts en mettant plus particulièrement l'accent sur les dimensions suivantes : le parcours migratoire, le statut social, l'appartenance de sexe et l'ethnicité. Divers outils de cueillette de données sont mobilisés afin d’examiner les conditions de vie (logement, quartier, travail, santé globale, insertion sociale) des femmes immigrantes, les inégalités liées au genre et leur perception, la disponibilité et l'accessibilité des structures de soins, les expériences heureuses ou malheureuses des femmes immigrantes avec les intervenant(e)s ainsi qu’une évaluation de leur santé à travers leurs termes propres.



 

La forte présence de matériel minéral absorbant les radiations solaires engendreraient des températures plus chaudes en ville (Smith et Levermore 2008). Une réflexion doit donc être engagée sur la manière de verdir la ville en ramenant des végétaux au cœur des espaces plus minéraux. Plusieurs organismes communautaires montréalais s’attaquent au surplus d’éléments minéralisés en conduisant des projets de verdissement visant à lutter contre les îlots de chaleur urbains.

Les différentes démarches des organismes sont étudiées afin de mieux connaître les projets mis en œuvre et de voir s’ils font preuve de créativité, renouvellant ainsi les pratiques d’aménagement de l’espace. Celles-ci sont orientées par un corpus de normes, notamment réglementaires et sociales, qui balisent et bloquent parfois les initiatives.

Des entrevues sont en cours avec des chargés de projet en verdissement d’organismes communautaires montréalais afin de répertorier les pratiques, normes et blocages rencontrés. Ensuite, des entrevues axées sur le vécu des situations seront réalisées avec les divers acteurs impliqués dans deux projets choisis. L’analyse des résultats aura été réalisée lors du congrès.

Cette recherche trouve sa pertinence dans la création d’un pont entre la littérature sur les bienfaits du verdissement et les manières d’en favoriser la propagation mais aussi dans l’éclairage amené sur les limites d’action des groupes communautaires dans la réalisation de projets de micro-aménagement.

Quel lien existe-t-il entre les caractéristiques du parc immobilier et la proximité à certains services?

Pour la première fois, cette étude combine à une échelle géographique fine les données du Programme de la statistique du logement canadien portant sur les caractéristiques des propriétés résidentielles et de leurs propriétaires, à la base de données des mesures de proximité de Statistique Canada. Cette dernière fournit de l’information géo-localisée sur la proximité à différents services et commodités incluant les épiceries, les établissements d’enseignement et de soins de santé, ou encore les transports en commun.

La première partie vise à évaluer si les nouvelles propriétés – et donc les nouveaux quartiers – ont un accès comparable aux services et aux infrastructures dans les villes canadiennes en 2020. Une attention particulière sera portée à la relation existant entre l’accès aux transports collectifs et les caractéristiques du parc immobilier, telles que le type, la superficie, l’âge et la valeur des propriétés.

En s’appuyant sur la méthode des préférences révélées, le seconde partie évalue si la localisation de certains propriétaires – tels que les acheteurs d’une première propriété ou les familles avec enfants – reflète une préférence pour certains type d’aménités.

En plus de partager les résultats préliminaires de cette étude, cette communication sera l’occasion de présenter plusieurs projets de données novateurs de Statistique Canada à la communauté de chercheurs.

La répartition inégale des ressources alimentaires dans un territoire est une réalité qui affecte plusieurs espaces en milieu urbain.  Notre communication portera sur les « désert alimentaires » (food-desert), une réalité présente dans plusieurs quartiers vulnérables à Montréal provoquée par l'absence de surfaces de vente de produits alimentaires suffisantes pour satisfaire les besoins des résidents, absence motivée d'ailleurs par les faibles revenus de ceux-ci et par  le manque d'attraction qu'ils exercent sur les commerces privés.  L'analyse de la situation de trois arrondissements de la ville de Montréal -Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Sud-Ouest et La Salle- nous permettra de montrer qu'il y a une sorte de « désertification alimentaire » sur ces territoires. En même temps, nous montrerons l'existence de plusieurs organismes qui travaillent sur la sécurité alimentaire.  Ces organismes réalisent des initiatives communautaires ou d'économie sociale visant à réduire, voire à surmonter les effets de la désertification alimentaire.  Nous décrirons de façon détaillée les ressources mobilisées par ces organisations, dont certaines relèvent du marché et d'autres de l'activité solidaire.   Nous analyserons ce problème de façon plus approfondie à l'aide de l'étude du cas de l'Accorderie de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

Comment amener les citoyens à être acteurs de la résilience urbaine ? Le Québec est confronté à des aléas naturels, tels que les inondations, les températures extrêmes, le frasil, ou encore les séismes. Les villes sont aussi soumises à des risques anthropiques, comme le transport de matières dangereuses ou la présence d’industries polluantes. Pourtant, les québécois n’y sont que peu sensibilisés et préparés. Les gouvernements et municipalités adaptent leur aménagement urbain, leur réglementation, leurs infrastructures à ces risques. Des mesures d’adaptation peuvent cependant être prises à l’échelle de l’individu, de la famille, ou du logement. Dans le contexte de la préparation de la stratégie de résilience de Montréal, l’opportunité de préparer les citoyens à devenir acteurs de la résilience urbaine apparaît alors comme un enjeu important. L’objectif de cette recherche est de définir, pour deux municipalités du Québec, Montréal, et Saint-Jean-sur-Richelieu, un modèle de sensibilisation amenant les citoyens à prendre des mesures de préparation et d’adaptation aux risques. L’état de perception et de préparation y sera mesuré, et les citoyens et acteurs locaux seront interrogés sur les stratégies actuelles d’adaptation, sur les moyens d’information et structures sociales actuelles, et sur des actions de sensibilisation existant au Canada et à l’international. A la suite de groupes de discussion permettant de définir des méthodes, un modèle adapté au contexte local sera proposé.

Cette communication présente les résultats d’un projet de recherche-création en design urbain en milieu autochtone. Il est rattaché à l’ARUC Tetauan, qui s’intéresse à l’évolution des milieux bâtis et des paysages culturels innus. La problématique soulevée par le projet est la suivante : dans le contexte des référents culturels innus, comment répondre aux besoinx de la croissance démographique actuelle, tout en préservant et en mettant en valeur le milieu naturel ?

Le projet, qui concerne l’extension de la communauté innue de Mani-Utenam, dans la région de Sept-Îles, intègre ainsi cinq grands enjeux issus des données de terrain et du travail de consultation réalisé auprès des professionnels locaux et de ses résidents : la connectivité urbaine, l’identité du lieu, la signification des éléments naturels, les espaces publics, et la mobilité et l’habitation durable.

La démarche entourant le projet urbain, comprenant des revues de littératures sur le mode de vie nomade traditionnel des Innus et leur organisation sociale préexistante ainsi qu’une analyse du milieu urbain, fut alimentée d’échanges réguliers entre les chercheurs et la communauté sur la signification de la sédentarité, des éléments urbains et de la vie en réserve. Cette démarche a permis de mieux cerner les attentes des Innus envers leur milieu de vie, et d’illustrer des stratégies pour y répondre, tout en étant soucieux du milieu naturel et des effets anticipés de l’aménagement sur la population.

Les aléas du développement des quartiers ouvriers ont engendré de nombreuses déstructurations sociales et spatiales qui affectent, encore aujourd’hui, les populations locales. À Montréal, Sainte-Marie est un des quartiers les plus touchés par la désindustrialisation et où des injustices sociospatiales persistent. Cette recherche vise à déterminer si la stratégie de revitalisation urbaine intégrée (RUI) permet d’accorder un droit à la ville aux femmes de ce quartier (Lefebvre, 1968; Fenster, 2005). Pour ce faire, nous étudions l’expérience de Sainte-Marie pour vérifier s’il y a amélioration de la qualité de vie des résidantes, inclusion des femmes dans une citadinité commune et transformation de l’urbanité du quartier, ce qui instaurerait une forme de justice sociospatiale.

Cette recherche adopte une approche méthodologique féministe afin d’étudier la gouvernance empruntée et les améliorations engendrées. La collecte de données se fait par une analyse documentaire, un questionnaire et une observation participante auprès d’un groupe de femmes.

Nos résultats préliminaires révèlent que la gouvernance insufflée par la RUI ne correspond pas à une approche ouverte et participative désirée par les femmes du quartier.  Toutefois, cette stratégie a permis d’adresser la majorité des enjeux identifiés par celles-ci. D’ici la tenue du colloque, nous serons en mesure de vous dévoiler nos résultats concernant les impacts de la stratégie de RUI sur le droit à la ville des femmes du quartier.

En 2004, le gouvernement du Maroc lançait une initiative nationale prévoyant la création ex nihilo de 15 villes nouvelles pour accompagner le développement industriel et remédier à l'urbanisation galopante du Maroc. Loin d’être une intervention de planification urbaine isolée, plus d’une centaine de villes nouvelles ont vu le jour, depuis le début des années 1990, en Asie du Sud-est, au Moyen-Orient, et plus récemment en Afrique et en Amérique Latine. S’inscrivant dans le cadre théorique de la géographie culturelle, ma recherche s’intéresse au discours officiel soutenant le programme de villes nouvelles au Maroc. Mon analyse porte sur les arguments mobilisés par l’État marocain pour faire de ce modèle d’aménagement un levier pour le développement national, et un outil stratégique dans la quête d’objectifs de compétitivité internationale. En m’appuyant sur des entretiens réalisés avec des représentants du gouvernement et les gestionnaires de projets, je dresse un portrait critique du phénomène au Maroc. Mon analyse révèle un discours dominant teinté par le paradigme du développement durable, influencé par la multiplication des villes nouvelles ailleurs dans le monde et propulsé par le discours international sur l’essor de l’Afrique. Elle met aussi en relief les contradictions inhérentes du discours dominant et présente les balbutiements d’un contre-discours émergent qui remet en question le modèle.

S’inspirant de l’agriculture écologiquement intensive, les jardins communautaires de La Havane, en plus de contribuer à la sécurité alimentaire, permettent de maintenir les fonctions écologiques du paysage et de rendre des services environnementaux (pollinisation, biodiversité, qualité des sols, protection de l’eau de surface et souterraine) fort appréciables. Or, la fonction environnementale à l’échelle de la communauté est souvent ignorée dans les analyses des retombées des manifestations de l’agriculture urbaine. Comment ces espaces de production maraîchère peuvent-ils devenir des assises d’une gouvernance environnementale pour une communauté? Le cas présenté en milieu périurbain havanais est celui de la coopérative agricole d’Alamar, fondée en 1997. À partir d’une perspective d’analyse géographique et de la théorie de la gouvernance, sa contribution à la conservation des ressources naturelles à l’échelle du bassin versant sera présentée. À l’aide d’entrevues réalisées sur place avec des travailleurs et des membres de la direction de la coopérative, cette étude mettra en relief l’influence du jardin communautaire comme pôle de conservation des ressources naturelles en milieu périurbain et comme instance conseil au sein de l'équipe de gestion du bassin versant. Il sera mis de l'avant que les services écosystémiques rendus dépassent les limites territoriales du jardin et bénéficient à l'ensemble du bassin versant.

Ville de pouvoir : le projet modernisateur de Bourguiba à l’épreuve d’un urbanisme d’État.

Cette recherche traite du projet modernisateur mené par le premier chef d’État tunisien, Habib Bourguiba, à l’aube de l’indépendance (1956). Elle tire profit de l’analyse de son « double » discours au sujet de ce que Sophie Bessis a taxé de « féminisme d’État » (dévoilement des femmes - de la société toute entière), pour ensuite la calquer sur son projet urbain que l’on résume dans la tentative de la percée de la médina pour un éventuel prolongement de l’ancienne avenue Jules Ferry. Voulant se réapproprier les deux visages du pouvoir qu’a vécu l’histoire de la Tunisie beylicale et coloniale, et faisant fi de l’importance patrimoniale, sociale et économique de la médina, il voulait concrétiser, moyennant un concours international pour le réaménagement de Tunis, ce que 4 plans d’aménagement ont échoué depuis 1920. Condamné à l’ombre de son propre échec, la revisite des archives de ce concours ont permis de mettre en évidence les limites d’un urbanisme d’État, et plus loin, les raisons derrière le voilement de l’espace public qu’offre l’actuelle avenue Habib Bourguiba. Une contention particulière est allouée à l’ampleur des décisions gouvernementales, le rôle du conseil expert dans la prise de ces décisions et les répercussions des actions aménagistes sur le devenir de l’espace public.



La France fait partie de ces pays développés marqués par un paradoxe, leur reconnaissant un système de santé performant et en même temps un creusement des inégalités devant la santé. Depuis plusieurs décennies, la littérature internationale (scientifique et grise) abonde sur le concept des déterminants de la santé. Ces fondements exposent que la santé ne relève pas seulement des influences biomédicales. Dès lors, les recherches doivent saisir davantage les facteurs diversifiés et multi-échelles qui déterminent notre santé.

Dans ce contexte, cette communication propose une réflexion sur l'approche spatiale de ces déterminants à travers un exemple mené en France. L'objectif étant d’évaluer : comment les territoires peuvent-ils être caractérisés par un ensemble de déterminants (santé, social, environnemental, culturel, etc.) ? L'analyse de ces dimensions doit permettre de synthétiser des indicateurs pour caractériser les territoires selon qu'ils favorisent une proximité à la santé dans toutes ses dimensions ou, au contraire, selon qu'ils contiennent des facteurs défavorables, accentuant ainsi les inégalités territoriales en matière de santé.

Appuyée sur une revue de la littérature, cette communication explorera la nécessité d’un modèle théorique adapté en géographie (i), et la complexité de caractériser les déterminants par des indicateurs pertinents (ii) dans le but de construire un indicateur synthétique d’éloignement à la santé couvrant l’ensemble de ses déterminants. (iii)

Les ports opèrent le passage à des pratiques spatiales intelligentes et innovantes. Un exemple est ici l’adoption des systèmes d’information géographique. Au Canada, ces systèmes donnent un nouvel élan aux organisations portuaires. Dans le futur, ceux-ci contribueront à modifier leur manière de lire l’espace et de réaliser leurs opérations. L’étude des ports de chez nous montre toutefois qu’ils n’emploient qu’un nombre restreint de spécialistes de l’espace. Nos travaux de thèse suggèrent que cet état de fait limite le potentiel de l’intelligence spatialo-portuaire. Nos données pointent qu’est ainsi réduite leur capacité à se coordonner avec les autres acteurs territoriaux. En nous appuyant sur une approche théorique pragmatiste et 90 entretiens semi-directifs, notre communication vise à montrer que les ports qui se distinguent se dotent de tels outils et spécialistes, afin de créer des dynamiques inventives et entrepreneuriales et des synergies port-milieu. Divisée en trois parties, notre communication nous amènera à : 1) préciser comment l’utilisation de ces systèmes peut aider à présenter cartographiquement des scénarios, des visions et des concepts de planification d’ensemble ou de site; 2-) aborder comment les bases de données qu’ils regroupent peuvent contribuer à la gestion des infrastructures, aux gains d’efficacité intermodale/logistique, à la maximisation de l’utilisation des réseaux et à la limitation des impacts environnementaux; 3) présenter une étude de cas.

Cette affiche présente une stratégie visuelle visant à traduire de l’information scientifique issue d’un projet de recherche-action en des scénarios concrets d’adaptation urbaine aux changements climatiques. Servant de base à une validation dans le cadre d’une consultation en ligne, les dessins doivent communiquer des principes efficacement afin de susciter des commentaires sur la faisabilité et l’acceptabilité sociale des adaptations. Le design et les stratégies visuelles de communication se sont développés en trois phases itératives de conception, ajustement et validation. Le développement d’un environnement urbain de référence au caractère générique a permis de localiser les scénarios d’adaptation pour que les participants à la consultation les situent facilement. Aussi, des images ‘avant/après’ réalisées au moyen de représentations abstraites (diagrammes, plans, axonométries) se sont avérées utiles pour transmettre de l’information sur des secteurs urbains à grande échelle. Le caractère réaliste des dessins s’est montré efficace pour faire émerger le savoir implicite des participants. Enfin, des fiches sur les mesures d’adaptation combinant dessins et information factuelle ont aidé la compréhension des aspects techniques des scénarios. Validés lors d’une consultation en ligne, ces scénarios et mesures illustrés constituent des outils utiles pour les acteurs intéressés par l’élaboration de stratégies de résilience urbaine aux changements climatiques à l’échelle locale.

Cette communication prend les conflits comme porte d’entrée pour étudier l’aménagement du territoire. Un regard particulier est porté sur la production de sens dans les conflits qui entourent les projets d’aménagement urbain. Plus précisément, nous tentons de dégager les différentes représentations socio-spatiales évoquées dans le projet et dans sa contestation. Ceci est fait à partir de la paroles de ceux et celles qui « proposent » un projet d’aménagement, et de la paroles de ceux et celles qui s’y «  opposent » (entretiens semi-directifs) et par une analyse de la presse écrite locale et régionale. Les deux terrains d’enquête choisis sont celui de la construction d’un nouveau stade de football à Nantes et celui de la réalisation d’une infrastructure de transport collectif à Montréal. Dans les deux cas, on constate que le conflit se déploie sur de multiples facettes (techniques, procédurale ou structurelles, par exemple) et on assiste tour à tour à une mise en débat des termes du débat public, à l’émergence de contre-expertises qui viennent mettre en doute les objectifs énoncés dans le projet initial, ainsi qu’à une dispute sur la définition même de l’intérêt général. L’étude de ces conflits d’aménagement permet ainsi de mettre en évidence des dynamiques sociales, politiques et territoriales qui sont à l’oeuvre dans la fabrique de la ville.

Le concept de maîtrise d’usage, a récemment émergé en France, en réaction au rôle prépondérant des "experts" de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre à opérer les choix d’aménagement en urbanisme et en architecture. Ainsi, il apporte une précision à la participation citoyenne en désignant l’expertise dont disposent les futurs usagers pour enrichir la programmation des fonctions et usages envisagés dans un projet d’aménagement spécifique.

L’objectif de cet article est de comprendre comment la référence à ce concept permet de construire une ville plus inclusive et plurielle.

Nous étudions deux projets de réaménagement d’espaces publics urbains en France et au Canada. L’analyse de contenu des documents de projet nous permet d’identifier les acteurs impliqués et l’influence que ces derniers ont eue sur l’évolution de la programmation des fonctions et usages.

Les résultats montrent que la pluralité de la maîtrise d’usage – due à la diversité des futurs usagers – peut induire la conception de quartiers plus inclusifs ; mais cela dépend de la manière dont les publics sont identifiés et mobilisés dans le processus de projet. La référence aux usages a donné lieu à l’émergence de nouvelles expertises pour combler les reproches faits aux professionnels relativement à cette question. Ces expertises sont souvent distinctes des métiers de la conception spatiale.

Cet article précise des pistes à considérer, dans un processus de projet, pour concevoir des villes plus inclusives.

Dans les territoires forgés par la voiture, les aînés non motorisés font face à une mobilité quotidienne difficile. Sans accès à un véhicule, ils dépendent de la marche et du transport en commun, allongeant et complexifiant leurs déplacements. La présente étude s’intéresse aux conditions de marche d’un groupe d’aînés de l’arrondissement Montréal-Nord, à Montréal. Nous avons réalisé des entretiens semi-dirigés auprès de 8 aînés de l’arrondissement. Les résultats montrent que la forme urbaine et la répartition des services et commerces sont très peu favorables à la marche. Les destinations commerciales sont loin des lieux de résidence, rendant le transport en commun essentiel. Les marches santé sont rares et les déplacements utilitaires trop longs. Malgré cela, les aînés font de nombreux déplacements au quotidien. Un audit urbain a été appliqué le long des rues parcourues à pied par les participants. Ces rues disposent rarement de mobilier permettant un temps d’arrêt, malgré les longues distances. Le temps accordé aux piétons ne permet pas une traversée sécuritaire des larges boulevards. Les artères commerciales fréquentées sont inhospitalières aux piétons : circulation lourde, peu de végétation, omniprésence du stationnement. En caractérisant les rues fréquentées par les aînés, cette étude permet d’identifier les lieux devant faire l’objet d’actions prioritaires pour rendre Montréal-Nord un milieu ami des aînés.

PROBLÉMATIQUE

L'héritage de la ville industrielle a engendré un voisinage rapproché entre les milieux résidentiels et des activités industrielles génératrices de risques et de nuisances. Cette proximité a mené les pouvoirs publics à formuler l’objectif d’une cohabitation harmonieuse, et à planifier des actions portant sur l'aménagement urbain. Malgré tout, des conflits d'usages persistent et représentent à l’heure actuelle un défi pour de nombreux secteurs en transformation.



CONTRIBUTION

La recherche vise à cerner l’influence de la planification urbaine sur les processus de mutations des interfaces ville-industrie et à comprendre les manquements historiques entourant la gestion de cette cohabitation.



MÉTHODE

À partir d'une étude de cas dans l'est de Montréal, l'analyse croisée de la forme urbaine et des documents de planification urbaine identifie les processus de transformation d'un secteur caractérisé par la présence de milieux résidentiels enclavés, en relation directe avec des secteurs industriels.



RÉSULTATS

Ce cas fait état du manque de cohérence des discours urbanistiques émis par les différentes échelles de planification, et de leur incapacité à résoudre les enjeux de cohabitation ville-industrie face à la priorisation des orientations économiques. Cette étude relève l’intérêt de mobiliser des méthodes mixtes pour analyser la forme urbaine en plus de souligner l'importance d'appréhender les enjeux de cohabitation à partir de leur dimension urbanistique et sociale.

Depuis quatre décennies, une communauté chinoise est venue s’établir et a évolué à l’intérieur des limites de la municipalité de Brossard. Ce qui constitue la particularité du phénomène est le fait qu’il s’agit d’une communauté bien distincte, issue d’une première génération d’immigrants et qu’elle est localisée à l’intérieur d’un espace situé en banlieue montréalaise. Nous analyserons le cas de la communauté chinoise de Brossard en essayant de répondre à la question suivante : par ses caractéristiques, en quoi la municipalité de Brossard a pu réunir les facteurs qui ont pu constituer un pôle attractif auprès de la population immigrante chinoise? Nous posons l’hypothèse que la municipalité de Brossard a développé une approche innovatrice qui lui a permis de mettre en place les attributs permettant de rejoindre la volonté de la communauté d’immigrants chinois d’améliorer leurs conditions de vie. Ces attributs concernent le marché foncier, les infrastructures présentes ainsi que les services spécialisés offerts. Un réseau de contacts ainsi que la promotion locale aura permis à ces immigrants chinois de prendre connaissance de l’existence de cette municipalité et de s’y établir. Deux concepts nous aideront à analyser les résultats de notre enquête : Le la cohésion sociale et la convergence culturelle.  La recherche s’inscrit dans la rédaction d’un mémoire de maîtrise en géographie sociale où trois échelles géographiques interagissent : le local, le régional et le global.

Diverses études ont montré des interactions complexes entre le vieillissement, la mobilité et la santé. Le concept de mobilité chez les aînés inclut plusieurs dimensions dont l’autonomie, l’accessibilité et le bien être d’exister socialement. Afin de garantir un cadre de vie agréable et adapté, les décideurs publics se doivent ainsi de comprendre et d’anticiper les comportements et les besoins de cette population, en matière de santé, transports, etc.

Dans cette perspective, à travers des enquêtes empiriques réalisées (2012―2014) au sein des éco-quartiers de Vauban et Rieselfeld (Fribourg, Allemagne), nous avons étudié et analysé les pratiques de mobilité des aînés, ainsi que leur adaptabilité au lieu de vie. Ces enquêtes basées sur des interviews (45) et des questionnaires (275) ont mis l’accent sur les comportements de mobilité et les motifs de déplacements, mais également donné la possibilité aux aînés de mener une auto-évaluation en fonction de leurs besoins et attentes. Il s’avère que ce n’est pas toujours un facteur particulier qui perturbe leurs pratiques de mobilité, mais la combinaison de plusieurs contraintes (économique, santé, sociale, etc.). On notera aussi que contrairement à la tendance générale, la conduite (auto) n’est pas l’option de mobilité préférée pour la plupart des aînés interrogés à Vauban et Rieselfeld. Les autres éléments contribuant à leur qualité de vie et leur bien-être ont été liés à l’environnement et l’aménagement spécifiques de ces quartiers.



Les choix résidentiels et les déterminants qui les orientent convergent vers un objectif principal : la réalisation du bien-être, ils semblent mener vers les banlieues pour les Nord-Américains. La population immigrante transpose avec elle un système de valeurs dans une autre culture notamment celle de l’habiter. L’intérêt pour cette population résidant justement dans l’examen des modalités mises en oeuvre dans cette transposition, il a été enrichissant de vérifier si les banlieues demeurent un aboutissement pour une trajectoire résidentielle réussie. Les banlieues symboliseront-elles le rêve américain à atteindre pour prospérer et donner un sens positif à l’immigration? L’investigation qualitative a permis à travers le recours à deux méthodes de collecte des données, de donner l’occasion aux répondants de s’exprimer sur leurs visions, leurs craintes, leurs aspirations quant aux choix du lieu de vie, mais aussi de fournir à la chercheure un ensemble d’informations attestant du bien-être des immigrants maghrébins de Montréal et de définir ainsi, les espaces qui lui sont propices. Ces derniers sont un amalgame entre les bienfaits exprimés sur les banlieues et de la proximité des services et de la vie urbaine, le choix des banlieues restant soumis à la volonté de s’inscrire dans la vie choisie car elles permettent la propriété mais sont souvent rejetées pour des impératifs familiaux qui restent maitres dans tous les choix des immigrants.

Cette recherche-action s'inscrit dans le courant des collaborations en aménagement. L’urbanisme tactique, action citoyenne qui se glisse dans des interstices spatiaux, règlementaires et économiques, peut inspirer le processus d’aménagement où l’expert de la conception se retrouve face à l’expert de l’usage. Comment favoriser une pratique d’aménagement alternative in situ, basée sur des échanges et des réciprocités entre tous les acteurs intéressés -designer, décideur politique, citoyen-, afin de saisir l’apport potentiel de l’urbanisme tactique pour complémenter les processus collaboratifs d’aménagement? L’essai en design urbain met en lumière le rôle que peuvent avoir les designers [urbains] dans la pratique de l’urbanisme tactique, spécifiquement par l’observation active de cas québécois, en temps réel : l’observation de l’implication du designer avant, pendant et après l’intervention in situ. Ces observations avec prise de notes in situ prennent la forme d’entrevues semi-dirigées, de questionnaires et même de la participation active du chercheur. La recherche examine l’action du concepteur, l’action du citoyen participant et l’effet de l’expérience tactique sur la stimulation et la prise de conscience des participants. Les résultats permettent d’évaluer comment l’urbanisme tactique peut contribuer à l'amélioration des méthodes participatives actuelles ou vers de nouvelles façons de faire.

Cette communication présente les résultats de ma thèse en cours de rédaction sur l’appropriation de l’espace et les conflits de voisinage à la médina de Marrakech. Il sera question de discuter les effets des usages renouvelés de l'espace sur la proximité résidentielle entre touristes et résidents que les mobilités Nord-Sud produisent dans la médina. Un accent particulier sera porté aux reconversions des riads (maisons traditionnelles) par les étrangers qui affecte la médina au cours des 30 dernières années. Considérée comme une forme d'embourgeoisement, je mobilise le concept de gentrification touristique comme clé de lecture de ce processus. Cette communication développe ainsi une thématique relativement récente en géographie du tourisme : les conflits touriste-résidents à l’échelle résidentielle comme nouvel enjeu des villes du patrimoine mondial. L’originalité de ma recherche est son approche théorique qui combine les critical urban studies et la neoliberal gentrification notamment par le courant postcolonial de la géographie sociale. A travers une méthode qualitative basée sur une soixantaine d’entretiens semi-directifs avec des résidents et des propriétaires étrangers, la complexité des liens de proximité sociale et spatiale entre les deux groupes sera saisie dans des milieux de vie marqués par la coprésence des usages de l’espace locaux et globalisées, lucratifs et résidentiels impliquant diverses formes de conflits de voisinage.

L’action concertée des acteurs d’une région reste incontournable tant pour l’émergence d’une destination touristique que pour la valorisation d’un terroir.  Ces deux concepts peuvent être combinés dans le cas d’une destination gourmande. En revanche, les différences entre la vente d’un produit de terroir dans sa région de production et hors de cette région ne sont pas claires. Bien que le terroir soit un concept consolidé en Europe, son utilisation par les régions où la gastronomie est en voie de consolidation peut contribuer à l’identification des singularités régionales à fins touristiques. Cette étude vise à comprendre la perspective des différents acteurs (producteurs, restaurateurs et gestionnaires d’événements) à propos de la production agroalimentaire d’une région, son ancrage dans le lieu de production et son rôle dans l’attractivité de la destination. Un sondage en ligne a permis de collecter des données pour les régions touristiques de Charlevoix, Québec et des Cantons-de-l’Est. Les retombées de la recherche permettront de comprendre la mise en place du terme de terroir hors de l’Europe en plus de permettre l’identification des enjeux liés à la construction des destinations gourmandes au Québec. Les résultats sont préliminaires. La portée géographique de l’étude limite la validité de nos conclusions autant que l’utilisation d’une méthode d’échantillonnage non probabiliste.

Problématique / objectifs

La recherche visait à étudier une initiative d'agriculture urbaine qui se déroule sur une friche industrielle à Schoelcher, en Martinique, dans un contexte d'urbanisation, de dépendance économique et de changements climatiques. Une attention particulière est portée à un projet de marché-potager urbain informel (le marché T'Pays) situé sur une ancienne carrière de sable et un dépotoir, afin d'évaluer sa contribution à la création d'un milieu de vie résilient.

Méthodologie

Le chercheur a effectué des entrevues semi-dirigées avec les acteurs principaux du marché T'Pays. Il a également réalisé une enquête par questionnaire avec les clients afin de déterminer l’impact de l’initiative d’agriculture urbaine sur leur milieu de vie et de connaître leurs motivations en tant que consommateurs.

Résultats

La recherche a permis de conclure que l’agriculture urbaine est viable sur les friches industrielles comme potentiel de développement d’une ville nourricière et inclusive. Souvent portée par une vision idéaliste et alternative de la ville par un groupe de citoyens, elle permet de reconnecter la communauté, la terre et l’alimentation. Une initiative de marché-potager permet d’accroître la résilience du milieu de vie sur les plans environnemental et social. Elle fait toutefois face à de nombreux défis, comme les risques de contamination, l’appropriation de l’espace, la rentabilité et la compétition pour d’autres usages du site.

Les cours d’eau furent cruciaux pendant la colonisation du Québec. Pourtant, en milieu agricole, les ruisseaux semblent désormais relégués au rang de paysage peu valorisé. Mais est-ce le cas? Cette recherche porte sur le tronçon du ruisseau Vacher, traversant Sainte-Marie-Salomé et Saint-Jacques (Lanaudière), car il a fait l’objet de plusieurs études par le passé. Une analyse de cartes et photos aériennes ainsi que des visites de terrain ont permis de caractériser le ruisseau à une échelle très fine. 15 entrevues semi-dirigées, sous forme de parcours commentés, ont documenté les valeurs accordées à ces paysages. Les résultats croisés sont paradoxaux. Les résidences faisant dos au ruisseau et les vues bloquées ou filtrées vers ce dernier témoignent d’une indifférence des riverains pour le cours d’eau. Cependant, l’analyse des entrevues montre une valorisation de ce dernier. Il sert d’écran végétal, protégeant l’intimité selon certains. Il abrite aussi une diversité animale appréciée par d’autres. Le lieu paisible, créé grâce à l’union de ces deux éléments, est une qualité souvent énoncée. Toutefois, l’érosion et les inondations printanières sont défavorables à la jouissance du terrain privé. La pollution agricole et la turbidité contribuent aussi au dédain porté sur le ruisseau. Cette étude permet d’entrevoir le potentiel de recherches portant sur les valeurs paysagères accordées aux ruisseaux agricoles par les riverains afin de guider les aménagements futurs sur ces derniers.