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Depuis ses débuts, l’urbanisme est fondamentalement lié au paradigme de la Modernité. Ainsi, son épistémologie et ses méthodes pratiques découlent directement du positivisme. En fait, pour les premiers penseurs de l’urbanisme, celui-ci est une science neutre en tout point. Toutefois, dans la deuxième moitié du 20e siècle, cette conception de l’urbanisme a été remise en question. Selon les critiques postmodernes, le refus délibéré de prendre en compte les dimensions politiques du territoire revient nécessairement à ouvrir subrepticement la porte à des aménagements idéologiquement connotés sous un couvert de neutralité. Cette communication vise à définir l’apport de l’approche scientiste et du rationalisme en urbanisme, à exposer ses problèmes; à comprendre ses manifestations contemporaines (tel l’urbanisme collaboratif qui est fondé sur le concept de la rationalité intersubjective de Habermas); et finalement à proposer un programme de recherche en explorant rapidement les approches postpositiviste en urbanisme (principalement issues du mouvement patrimonial et pragmatiste). Pour y parvenir, le cadre théorique bourdieusien de la théorie des champs est mobilisé afin de proposer une ontologie du territoire et du rôle et de la responsabilité de l’urbaniste. Cette communication présente une partie des résultats d’un mémoire de maîtrise cherchant à faire le portrait des différentes approches théoriques en urbanisme et à comprendre leurs fondements épistémologiques. 

La communication présentera les résultats d’une année d’observation participante et de recherche documentaire sur une initiative locale de développement.

Entamée dans le contexte des années 1980-90 au Québec, le Forum Économique de Verdun nous permet d’analyser un aspectspécifiqueconcernant le type de leadership et sa capacité d’inclure l’ensemble des organisations sociales du territoire. Ce cas montre que le type de leadership détermine le succès, l’orientation et la durée du processus de développement amorcé par une initiative locale. L’hypothèse développée ici est que la façon dont se construit le leadership est en relation avec la capacité institutionnelle des initiatives locales. Cette capacité est liée au type de coalition d’acteurs qui soutient le leadership. Plus les coalitions sont larges et inclusives, plus les initiatives locales sont capables de créer un milieu socialement créatif.

L’étude de ce cas s’inscrit dans le cadre du projet de recherche «Économie sociale et inclusion territoriale : le cas de Montréal » dirigé par Juan-Luis Klein et financé par le CRSH. Au carrefour de l’approche des régimes urbains, de celle de l’action collective et de celle de la régulation, cette recherche vise à analyser l’effet des initiatives lancées par des acteurs locaux en ce qui concerne la capacité des collectivités locales d’infléchir les tendances structurelles qui provoquent leur dévitalisation et d’améliorer ainsi les conditions de vie et de travail de leur population.

Les changements climatiques demandent aux destinations et aux organisations touristiques de s’adapter. Le degré de préparation des acteurs de l’industrie touristique québécoise à faire face à l’accélération des effets de ces changements est variable. Pourtant, les changements climatiques sont vecteurs de nouvelles opportunités à plusieurs niveaux. Qui sont les acteurs les mieux préparés? Qui sont les mieux informés? Qui se sentent le mieux outillés? L’objectif de cette communication est d’établir le profil des gestionnaires touristiques qui sont les mieux placés pour profiter des occasions créées par les changements climatiques. Un sondage a permis de cumuler 488 questionnaires. En utilisant des données telles que le type d’organisation, le niveau de préparation, la perception d’impact, l’optimisme et le sentiment d’être informé, il est possible d’établir les caractéristiques de ceux qui sont le mieux positionnés pour s’adapter au nouvel environnement. Cette recherche oriente les politiques publiques en matière de sensibilisation et d’accompagnement auprès des acteurs qui ont le plus besoin de soutien. Aux praticiens, elle fournit des éléments à partir desquels ils peuvent s’étalonner pour réaliser où ils en sont dans leur préparation mais surtout, où trouver l’inspiration auprès de leurs pairs qui sont prêts à saisir les occasions qui se présenteront.

Les gens qui occupent un territoire seraient plus enclins à définir leurs besoins en terme de développement à cause de leur proximité avec le milieu (Vachon, 1993). Ils sont les mieux placés pour mettre en place des stratégies de développement cohérentes qui contribuent à un développement local conforme aux besoins de ses habitants. Ainsi, nous nous intéressons au mouvement des femmes qui expose une vision différente des réalités socioéconomiques en proposant de se pencher sur les inégalités sociales. Le mouvement réfléchit sur la façon dont il peut orienter la société en s’engageant dans une lutte contre les paradigmes préexistants rattachés au capitalisme et au patriarcat qui entretiennent ces inégalités. Toutefois,la conscientisation des acteurs sociaux, c’est-à-dire la capacité de réfléchir et d’agir sur l’environnement, est un préalable à l’action collective. Pour en arriver à l’observation des traces laissées dans l’espace local, nous avons réalisé des entrevues de groupe avec des participantes et d’ex-participantes aux activités du Centre des femmes du Ô pays, situé dans la municipalité de Lac-des-Aigles, au Bas-St-Laurent. Les données ainsi recueillies seront analysées selon un enchaînement de concepts, tels l’éducation et l’appropriation du territoire, afin de déduire le mécanisme impliqué dans undéveloppement de l’espace conforme au usages et aux intérêts de ces femmes.

Le tournant urbanistique vers le développement urbain durable s’est joint à un débat de longue date concernant la bonne forme urbaine et les conditions de satisfaction résidentielle des citadins à retenir dans les quartiers centraux. À ce titre, la figure de la ville compacte se démarque, argumentant l’attractivité de la ville mixte, dense, marchable, combinant intensité urbaine et un rapport sain avec la nature. Toutefois, ceci éveille une préoccupation particulière : comment, dans un contexte de densification, et donc de raréfaction des surfaces disponibles, peut-on satisfaire les besoins des résidents en termes d’espace ouvert?

La littérature concernant la qualité de vie et les bénéfices associés aux espaces ouverts est abondante. L’ouverture de la ville se pose alors comme un lieu d’appropriation, de socialisation et de respiration de la ville dense. Néanmoins, les typologies traditionnelles associées à l’ouverture semblent incomplètes pour tenir compte d’une ville vécue en trois dimensions, ce qui nous amène à proposer une typologie renouvelée.

Le projet de recherche explore la contribution de l’espace ouvert urbain par rapport à la satisfaction des résidents du Vieux-Montréal – quartier soumis à la densification du bâti et à l’intensification des usages. Une analyse typomorphologique et des entretiens avec 20 résidents, analysés en regard de notre typologie, alimentent la réflexion sur le rôle de l’ouverture, et la manière de concevoir et produire la ville compacte.

Plusieurs communautés traditionnelles pluriethniques et multiculturelles habitent au Brésil dans différents types d'écosystèmes où elles maintiennent une relation durable avec l’environnement depuis des générations. Elles ont une identité distincte de l’identité de la société nationale et des peuples autochtones. Pour cette raison, elles revendiquent la protection légale de leurs territoires et ressources naturelles pour qu'elles puissent maintenir leur mode de vie. Dans ce contexte, cette proposition a le but d'analyser la protection effective du droit brésilien aux modes de vie de ces communautés.  Cette recherche est en cours depuis 2010 et elle fait partie d’une investigation sur le droit territorial des communautés traditionnelles au Brésil. Entre 2010 et 2013, dans l'état du Ceará (Brésil), une recherche a été réalisée sur le terrain avec plusieurs communautés traditionnelles. Ensuite, l'accent a été mis sur des cas pratiques lors d'une recherche documentaire. Les résultats démontrent qu’il y a plusieurs écarts entre le droit brésilien et la protection légale effective à ces populations. Ils sont controverses juridiquement parce qu'il n'est pas clair si ces communautés ont le droit à un territoire et au consentement libre, préalable et éclairé, ou si elles sont protégées par la convention 169 de la OIT. Ces lacunes sont dérivées des problèmes politiques et juridiques qui contribuent pour l’augmentation des injustices sociales et environnementales au Brésil.

La méconnaissance d’une relation multidimensionnelle des Innus de Mashteuiatsh à leur territoire ancestral, dans un contexte de plus en plus actuel de réappropriation et d’affirmation identitaire chez les Premières Nations du Québec, constitue le point de départ de cette proposition. Subventionné par le CRSH (2013-2016), le projet de recherche doctorale, actuellement à l’étape de collecte de données, explore la territorialité dans une perspective intergénérationnelle et collaborative pour actualiser le portrait d’un rapport au territoire chez les Pekuakamiulnuatsh qui semble à la fois moderne et ancestral, et qui se trouve souvent réduit à tort à des données quantifiables d’occupation ou d’utilisation du territoire. Il s'agit alors de poser un regard anthropologique sur l’expression d’un savoir-être et d’un système de valeurs qui se négocient constamment entre les dynamiques locales (sociales, culturelles, linguistiques, politiques) et les ontologies figurées ou immatérielles. De retour du terrain au moment du congrès, la communication proposée sera orientée vers la présentation des constats préliminaires sur les manières de mise en discours du rapport au territoire et sur les pratiques langagières qui les accompagnent, et comportera également une réflexion sur la méthodologie de recherche collaborative mise en place avec des représentants de la Première Nation de Mashteuiatsh et basée sur les Principes PCAP des Premières Nationsmd.

 



L’espace-rue répond à une fonction de déplacement en offrant aux habitants de ville un espace de réalisation de ce que les spécialistes de la ville appellent la mobilité urbaine. À Pétion-Ville, nous remarquons depuis environ une décennie, une reconfiguration de l’espace-rue avec la conversion de certaines rues en marché public restructurant le cadre de vie urbaine. De cela découle des fréquents conflits ayant comme principal enjeu l’usage social des rues. Les actions des autorités en vue d’atténuer ces conflits par l’élimination du marché de rue ont débouché sur un autre type de conflits opposant les autorités municipales et les marchands de rue.

À partir de données d’observation des marchés publics et du marché de rue à Pétion-Ville et de trente entretiens qualitatifs auprès des marchands, des associations des marchands et des autorités municipales, nous démontrons, d’une part, que les conflits entre les autorités municipales et les marchands de rue à Pétion-Ville tirent leurs origines dans les rapports culturels des acteurs aux dispositifs légaux et, d’autre part, qu’ils sont le résultat d’une combinaison d’actions des acteurs ayant chacun leur représentation de l’espace-rue.

Cette étude nous permet de poser les bases pour la construction d’un marché qui est à la fois en adéquation aux besoins et aspirations de ses principaux usagers et qui répond aux exigences institutionnelles.

Outil du quotidien, l’automobile reste pourtant un objet peu étudié en sociologie. A travers le parcours de jeunes automobilistes, le débat ici proposé vise à comprendre les formes de socialisation au sein de cet espace d’interaction original qu’est la route. En effet la jeunesse, éminente période d’individuation, est le théâtre de ce qui demeure, dans les mondes occidentaux un des derniers rites de passage reconnu : le permis de conduire. Permis de responsabilités, permis d’autonomie(s), permis d’être adulte, telles sont les caractéristiques que lui attribuent ces jeunesses désireuses d’émancipation. Mais l’étude de ce phénomène révèle encore davantage sur les stratégies juvéniles. En effet, à travers l'expérience de jeunes conducteurs et conductrices, cette communication vise à comprendre davantage les tensions auxquelles font face chaque jours, les jeunesses contemporaines dans un monde toujours plus complexe. 

Cette communication propose une revue des grands carnets de voyage issus des registres des sciences humaines (géographie, anthropologie) et des pratiques artistiques (architecture, littérature) depuis le 18e siècle. Première étape d’une recherche création en urbanisme sur la portée de l’expérience esthétique dans la lecture des lieux, cette revue vise à cerner des rapports entre les représentations du beau et la nature des regards posés sur les milieux de vie bâtis par des disciplines interpelées par l’urbanisme.

La grille d’analyse prend appui sur trois ensembles de traits pertinents. Le premier porte sur la nature de la démarche de lecture en lien avec les objectifs poursuivis : sont-ils scientifiques ou artistiques? La lecture sert-elle à expliquer un phénomène ou à rendre compte d’une situation? La description tient-elle d’une œuvre littéraire en soi ou sert-elle la gestation d’un artefact? Le second aborde l’objet du regard, ce qui est observé et à partir de quels éléments: réfère-t-on davantage au cadre matériel ou aux usages? Le dernier s’intéresse aux qualités de la narration et à ses incidences sur les modalités de l’interprétation: quels éléments textuels (poème, chronique, etc.) et visuels (croquis, photos, etc.) sont utilisés et quels en est le poids relatif?

L’identification des attributs des carnets permettra ainsi d’effectuer des regroupements puis de les positionner les uns par rapport aux autres afin de poser les bases d’un premier mapping.

Depuis les années 1990, on note une importante croissance de la littérature présentant des études de cas qui traitent de la relation entre l’être humain et la nature sous l’angle la diversité bioculturelle et des pratiques agricoles. Il existe également une littérature théorique récente à propos des projets globaux de définition de mondes alternatifs au modèle dominant appelé « ontologie occidentale-libérale-moderniste ». Cette littérature théorique appelle ces projets « ontologies politiques » ou « mondes en mouvement ». Nous avons examiné plusieurs études de cas à la lumière de cette littérature théorique, plus précisément dans le cadre des dimensions de la société, du politique, du savoir et de la culture. Lors de cette présentation, nous nous attarderons aux dimensions sociales et politiques qui ont été analysées dans le cadre de notre recherche. Nous en venons à la conclusion que certains aspects de ces ontologies politiques ou mondes en mouvement sont utilisés de manière à répondre à des problèmes portés par l’ontologie dominante sans toutefois chercher à la remettre en cause.

Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats d’une recherche réalisée à partir d’une observation participante et d’entrevues menées auprès de Brésiliennes qui luttent au sein du Mouvement national de lutte pour le logement (Movimento nacional da luta pela moradia : MNLM) et qui occupent collectivement un immeuble public désaffecté du centre-ville de Rio de Janeiro depuis 2007. Cette recherche interroge la portée d’une telle expérience en matière de Droit à la ville, d’empowerment et de citoyenneté locale chez des femmes exclues au plan social, économique et politique. L’acte éminemment politique « d’occuper » et l’’activisme qui en découle montre un potentiel de formation inestimable où ces femmes prennent, notamment, conscience de leurs droits. La revendication d’enjeux touchant de près leurs préoccupations quotidiennes apparaît donc comme un premier pas vers l’affirmation d’une citoyenneté locale dans l’espace public, espace où elles sont toujours minorisées. Du droit d’habiter le centre-ville passant par le droit de prendre la parole publiquement au droit d’étudier ou de s’exprimer au sein du foyer, la participation à cette lutte a changé leur vie. Ainsi, notre recherche montre que ces Brésiliennes ont imposé leur Droit à la ville, soit le droit à une autre ville (Lefebvre, 1968).  Elles se sont appropriées une ville qui les marginalisait, elles l’ont transformée d’où le potentiel d’une transformation des rapports de genre dans la ville.





L'alimentation est un sujet de recherche particulièrement difficile à étudier en raison de son apparente banalité. Pourtant, l'étude des faits alimentaires permet de comprendre les dynamiques sociétales à l'origine de la construction identitaire ou encore de comprendre les relations entre l'être humain et son environnement. Ces questionnements sont partie intégrante de notre mémoire, portant sur l'évolution du système alimentaire strasbourgeois, où nous nous penchons particulièrement sur la répartition géographique des ressources alimentaires dans le contexte urbain. De ce fait, nous explorerons dans cette présentation les étapes de conception de notre système d'information géographique historique de l'alimentation (SIGHA). Nous expliciterons comment à partir de simples annuaires d'adresses il a été possible de cartographier et suivre l'évolution des différents acteurs alimentaires de l'agglomération de Strasbourg. Notre présentation permettra de se questionner sur la construction alimentaire en cadre urbain, mais aussi sur le développement d’une méthodologie transposable dans d’autres contextes spatio-temporels. Nous présenterons également des exemples de cartes permettant de comprendre toute la pertinence des systèmes d'information géographique pour étudier le système alimentaire. 

Les ressources résidentielles en santé mentale s’inscrivent parmi les outils de soin de la psychiatrie de secteur et accueillent un nombre croissant d’usagers. Dans un contexte d’augmentation de diagnostics en santé mentale sur le plan global, de renforcement des pratiques de la psychiatrie dans la cité et de prise de conscience grandissante de la corrélation entre type-qualité d’habitat et santé mentale, l’approfondissement de la qualité relationnelle de la ressource d’hébergement avec son milieu d’insertion en ressort central. Les caractéristiques, spatiales et sociales, de leurs milieux d’insertion façonnent l’expérience que les résidents en santé mentale font de leur espace vécu, leur utilisation et leur appropriation. Quels rapports les usagers des ressources résidentielles en santé mentale instaurent-ils avec leur milieu de vie et leur quartier? Pour répondre, un dispositif méthodologique en deux phases, composé d’une entrevue structurée et d’une carte mentale, suivies par un groupe de discussion, a été adopté dans quatre résidences de groupe de Montréal. Six aspects urbains se dégagent de l’analyse du corpus de données en tant qu’éléments essentiels à l’épanouissement des résidents en santé mentale et permettent l’élaboration de quatre critères opérationnels pour le choix des sites d’implantation des nouvelles résidences en santé mentale : les services de proximité, les transports en commun, les éléments naturels et la communauté.

Alors que durant la guerre le ministère de la Défense était le principal intéressé par l'insecticide DDT, les ministères de l'Agriculture et des Forêts prennent le relais en 1945. L'objectif n'est alors plus la protection contre les maladies infectieuses, mais la défense des productions végértales, animales et des forêts, les modes d'épandage restant ceux déjà envisagés par les militaires (vaporisations manuelles et aériennes). Cette communication vise à reconnaître la transition entre des préoccupations d'hygiène publique et une pratique utilitaire. Elle explore en particulier la vision technocratique du DDT au sein du ministère fédéral de l'Agriculture entre la fin de la Deuxièeme Guerre mondiale et la première poursuite légale pour pollution au DDT en 1952, ce à travers les archives d'Agriculture Canada. On verra comment la logique productiviste de la bureaucratie s'accommode des espoirs commerciaux de l'industrie chimique, souvent dans un esprit de collaboration, parfois avec des tensions. il s'agit ici de la troisième d'une série de communications devant mener à une histoire de l'avènement de la sensibilité écologique au Canada à travers l'objet DDT.

Nous vivons l’ère de l’Anthropocène, caractérisée par une série de crises comme réchauffement climatique et érosion de la biodiversité, dont l’origine se trouve principalement dans le paradigme moderne qui a placé l’homme au centre du monde, et favorisé un rapport de domination et d’exploitation à merci avec la Terre. Ainsi apparaît une nécessité : imaginer de nouvelles formes de lien à celle-ci, fondée sur l’échange et la collaboration, afin de dépasser l’Anthropocène. L’objectif de cette présentation est d’examiner les approches possibles d’un aménagement paysager permettant d’établir une relation symbiotique avec la nature dans la durée.

Cette communication s’appuie sur un corpus de textes portant sur les enjeux actuels des pratiques de la ville. Elle s’attachera aussi à analyser des cas construits qui soient exemplaires en ce qui concerne le rapport à la terre. Sur la base des précédents résultats, elle cherche finalement à comprendre comment faire en sorte que les projets de paysage et les flux naturels animant des lieux s’intègrent en un réseau cohérent et interactif.

Cette communication, de nature épistémologique, expose une nouvelle grille de lecture de projets (composée de trois principes d’aménagement), et apporte un nouvel éclairage sur les conditions de possibilité d’une entente permanente avec la nature. Elle contribue également au renouvellement des approches du projet, et à nous faire avancer dans la réflexion et la connaissance d’un aménagement soutenable.

Cette communication se penche sur les difficultés rencontrées par les artistes d’origine latino-américaine dans leur processus d’intégration à la société québécoise. À cause de l’absence d’espaces permettant leur visualisation, un pourcentage considérable d'artistes latino-américains s’éloigne de leur profession. Afin de contribuer à leur insertion, LatinArte, organise des activités et rencontres interculturelles permettant leur visualisation par le public.

Selon Florida (2002, 2005, 2008), les villes qui visent leur succès économique et culturel doivent attirer la classe créative, à laquelle appartient les artistes et faciliter leur insertion. Dans leur processus d’insertion socioprofessionnelle, les créateurs culturels ne peuvent agir seuls. La reproduction, l’attraction et l’insertion de la classe créative demandent des réponses novatrices qui favorisent leur capacité de construire des liens sociaux (Klein et Tremblay, 2010).

Cette communication aborde l’analyse du rôle joué par LatinArte dans la promotion de l’art, faite à Montréal par les artistes d’origine latino-américaine afin de contribuer à leur insertion socioprofessionnelle. L’étude, qui analyse les témoignages des artistes et des personnes impliquées dans les activités de promotion de leur art, met en valeur l’apport de cet organisme à l’enrichissement de la culture québécoise, à partir de l’intégration des artistes issus du milieu immigrant.

De nombreuses études ont démontré que les problèmes de sommeil (ex. : insomnie, anxiété, réveils nocturnes, etc.) sont fréquents chez les enfants vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Le TSA se manifeste notamment par une hypersensibilité ou une hyposensibilité en lien avec des particularités sur le plan des perceptions sensorielles (vue, odorat, goût, ouïe, toucher, proprioception et équilibre). Le sommeil étant un besoin vital de l’être humain, il est pertinent de se baser sur les perceptions sensorielles des personnes ayant un TSA lors de l’aménagement de leur chambre, que ce soit par exemple, l’éclairage, les couleurs, les matériaux ou la disposition des meubles. L’objectif de cette recherche était de développer un cadre général, adaptable aux besoins individuels, d’aménagement de chambre pour enfants (2 à 12 ans) vivant avec un TSA. Pour ce faire, nous avons effectué une revue de la littérature, de même que des entretiens semi-dirigés avec des parents d’enfants ayant un TSA, ainsi que des experts du TSA. Ce projet novateur a mis à contribution une équipe dont les membres ont une expertise dans des créneaux aussi diversifiés que la recherche, le design d’intérieur et l’éducation spécialisée. Les retombées de ce projet permettront de proposer un design réfléchi et personnalisé afin de favoriser une meilleure qualité de sommeil chez les enfants ayant un TSA et ainsi améliorer la qualité de vie de leurs familles.

Cette étude vise à faire une évaluation de la vulnérabitlité des populations vivant autour du bassin versant de l'Artibonite par rapport à la question de l'eau et ce, dans le contexte des changements climatique. Dans le bassin versant de l'Artibonite, la question de l'eau est cruciale étant donné que la principale activité économique est l'agriculture, essentiellement pluviale. 

La problématique de l'eau se pose de différentes façons selon les zones agroécologiques, même si la faible accessibilité à l'eau potable et à l'assainissement est un problème commun à toute la région. Ainsi dans la zone de monoculture, ce sont les inondations et les perturbations dans l'alternance des saisons qui sont les principales préoccupations des populations, tandis que dans les zones montagneuse et de savane sèche, ce sont plutôt l'érosion hydrique, la gestion des ordures  et l'allongement de la saison sèche.

Pour évaluer la vulnérabilité des ménages nous avons adopté une approche locale en allant merner des entrevues dans diverses sections communales appartenant à ces différentes zones agroécologiques. Pour traiter et analyser ces données (qualitatives), nous avons utilisé le Spacial Online Analytical Programming (SOLAP) qui est une outil qui permet de croiser des données de différentes natures et en même temps de réaliser une analyse cartographique. 

Mots clés : eau, changements climatiques, SOLAP, vulnérabitlité, Artibonite et perceptions.

Conséquence de la mutation de l’industrie manufacturière et des délocalisations vers d’autres pays, les friches industrielles foisonnent aujourd'hui dans les villes de l'Occident. Souvent situées dans des quartiers centraux, ces terrains ou bâtiments où l’activité économique a cessée possèdent pourtant une valeur foncière certaine. Plusieurs villes, depuis les 30 dernières années, ont adopté des politiques de revitalisation des quartiers affectés afin de leur donner un second souffle.

Fort-de-France, en Martinique, effectue depuis près de dix ans, une opération de revitalisation de son centre-ville. Le projet de la Pointe Simon, un centre d'affaires et phase clé de celle-ci, est en construction depuis trois ans. Contesté par l'opposition et certains groupes de citoyens, le projet va quand même de l'avant. Le projet de recherche, en se basant sur un échantillon de 50 résidents du quartier Bô Kannal, quartier populaire adjacent au projet, visait à mesurer la réception sociale du projet dans la communauté, à travers un questionnaire de 45 questions.

Les conclusions de l'étude sont inquiétantes pour la durabilité de l'urbanisme à Fort-de-France, la vaste majorité des répondants étant contre le projet et ne voyant aucune utilité pour les habitants du quartier. Visant à alimenter la réflexion liée à l'objectif de l'urbanisme, l'étude conclut que l'aménagement en cours à Fort-de-France délaisse totalement la population locale et risque à moyen terme de gentrifier le centre-ville.

Les grands projets d’aménagement et de développement sont de plus en plus contestés au Québec. Un des derniers en liste est le projet de développement de l’industrie des gaz de schiste. Synthèse de notre mémoire de maîtrise, notre communication vise à rendre compte de nos principaux résultats. À l’instar des travaux menés par l’école géographique, et l’un de ses représentants, Philippe Subra, notre contribution consiste à montrer que les représentations des risques sont décisives pour la compréhension géopolitique de ce conflit. L’accent sera mis sur le rôle des acteurs politiques et administratifs municipaux dans la modification du rapport de force. Le conflit s’est en effet soldé par la victoire des opposants ; une victoire difficilement compréhensible sans l’analyse des représentations et de leur modification. La recherche peut être décrite comme une étude de cas en géopolitique, à la fois qualitative et multiméthodologique, procédant en trois séquences suivies d’une synthèse, soit la description de l’espace touché (observation territoriale), le décodage des discours (entretiens semi-dirigés) et l’identification des projets territoriaux (cartes mentales). Au total, notre communication sera divisée en quatre parties : 1-l’explicitation de notre problématique de recherche et de notre revue de la littérature ; 2-l’auteur retenu et le cadre théorique mobilisé ; 3-l’articulation de la méthode géopolitique ; et enfin 4-la synthèse de nos résultats.

À partir de la décennie 1970, on voit surgir dans la plupart des métropoles en Occidente, des quartiers comprenant une grande concentration de ménages gays et d’établissements commerciaux destinés à cette clientèle. L’analyse de ce phénomène se polarise en deux volets distincts : la sociologie urbaine, qui étudie la fonction du quartier dans la structure de la ville et dans la vie des habitants, et la sociologie de genre, qui examine les enjeux de la communauté gay. Les recherches menées sur le sujet ne s’intéressent pour la plupart qu’à une partie du phénomène et ont négligé de se pencher sur la façon dont la trajectoire de la communauté homosexuelle locale s’articule au parcours historique, politique et urbain de la ville où le quartier est situé. Ce travail vise à combler cette lacune et à éclairer la trajectoire qui a mené la population gay à s’approprier un espace urbain. Pour saisir ce phénomène, on réalise une analyse comparative entre les villes suivantes : San Francisco, Paris et Montréal. On retrace le parcours de la vie gay locale en parallèle avec le cheminement du quartier qui abrite le ghetto gay depuis 1900 jusqu’à nos jours. En s’appuyant sur l’importance centrale du quartier dans la sociologie urbaine, l’étude clarifie le processus social et urbain qui a engendré une forme particulière de quartier au sein de la ville et dans lequel les normes et représentations sont différentes de celles qui orientent la majorité de la population.

L’agriculture intensive, au cœur de notre système agro-alimentaire, a montré ses limites. Ses impacts environnementaux, sur la santé humaine et sur l’aménagement et l’occupation du territoire, sont maintenant reconnus et nous amènent à envisager de nouveaux modèles agricoles, plus durables. Depuis les années 1990, avec l’expansion de l’agriculture biologique, d’importantes transformations s’observent, notamment dans l’exercice de la profession agricole. Dans le cadre de cette étude, nous cherchons à comprendre la recomposition du métier des agriculteurs en quête de durabilité et leur vision d’une agriculture en rupture avec les méthodes conventionnelles. Pour ce faire, nous nous sommes intéressés aux pratiques des agriculteurs de cinq exploitations de la MRC Lac-Saint-Jean Est en tant que manifestations des différentes visions d’un modèle agricole durable. Leurs propos ont été récoltés dans le cadre de la réalisation de la série-documentaire Hors Champs. Pour les fins de cette recherche, nous n’avons utilisé que la version finale des épisodes tels que diffusés à la télévision et en ligne à l’hiver 2018. Dans une démarche de sociologie visuelle, nous aurons recours à la fois aux entretiens et aux images du documentaire. Nous verrons que ces agriculteurs, bien qu’ils partagent des valeurs et aspirations communes, ont des pratiques ainsi que des visions distinctes du métier et du modèle agricole.

Popularisée par la géographie marxiste (Lefebvre, 1968; Harvey, 1974), l'étude du développement économique inégal ("uneven development") a eu une influence considérable non seulement en géographie, mais aussi en sociologie, en sciences politiques et en études urbaines. Toutefois, malgré des travaux remarquables en études de la soutenabilité des territoires (Satterthwaite, 2001), de l’Écologie politique (Swyngedouw, 2013) et du paradigme post-urbain (Wachsmuth, 2012), l’intégration des inégalités écologiques a certes tardé dans une approche au coeur même de l’économie politique, la perspective néomarxiste. C’est cependant ce à quoi nombre de recherches récentes se sont attaqués, et dont l’ouvrage de Jason W. Moore (2015) se veut la synthèse la plus percutante.

C’est donc du “renouveau” du marxisme en économie politique dont il est question dans cette présentation. Alors que la crise climatique, l'urgence des enjeux de pollution, mais aussi l’insoutenabilités des modes de consommation actuels atteint un point de non-retour, une question essentielle se pose: est-ce que notre logique économique a atteint sa limite face à l’environnement? Sommes-nous au tournant d’une époque ou à la fin des institutions capitalistes qui, depuis plus de cent ans, banalisent toute question écologique? Après avoir présenté l'approche environnementale en économie politique, nous élaborons comment la période néolibérale exacerbe les inégalités non seulement économiques, mais aussi écologiques.



 

Regroupant neuf îles d'origine volcanique et situé dans l'Atlantique nord, l'archipel des Açores s'avère une région autonome du Portugal et une région ultrapériphérique de l'Union européenne.  En bénéficiant de programmes de développement et de fonds de cohésion européens, les Açores participent non seulement à la construction d'un projet de cohésion européenne mais également à l'extension de l'Union européenne à travers des instruments et mécanismes de soutien spéciaux aux régions ultrapériphériques dont les actions ne sont pas sans conséquence sur l'aménagement du territoire et les modes d'appropriation du territoire. Les collectivités insulaires et éloignées constituent alors un terrain particulièrement intéressant pour les questions portant sur les dynamiques géo-identitaires des îles, à savoir les interactions complexes entre les échelles d'appartenances et les modalités d'affirmation identitaire sur l'île. 

En se penchant sur le cas des Açores, notre communication cherche principalement à éclairer les manières dont les collectivités insulaires et éloignées s'insèrent dans le projet de construction européenne. Ainsi, cette réflexion ouvre sur de nouvelles perspectives quant à la production de nouveaux espaces régionaux, la gouvernance multi-niveau mais également sur les processus de territorialisation à l'échelle des milieux de vie.