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Une recherche généalogique menée dans un village de 500 habitants de la Côte-Nord, au Québec, a révélé que 131 mariages consanguins ont été célébrés parmi les descendants des familles fondatrices au cours des générations (M. Loiselle 1996). On définit la consanguinité comme un lien de parenté entre des individus ayant au moins un ancêtre commun.  Selon les généticiens, les unions entre cousins provoqueraient des malformations congénitales chez les enfants.  C'est sous l'angle culturel que je me suis intéressée aux liens du sang entre cousins dans le cadre de ma recherche de doctorat en anthropologie.  L'étude des liens de parenté montre clairement des différences dans les relations familiales entre les cousins maternels et les cousins paternels. On note toutes sortes d'attitudes allant de la grande familiarité à la méfiance.  Par exemple, les cousins et cousines qui habitent des territoires familiaux contigus se considèrent comme des frères et des soeurs.  Entre eux, le mariage est strictement interdit, contrairement à ce qui se passe pour les cousins et cousines issus de territoires différents.  Au terme de cette étude préliminaire, tout indique que des règles de parenté ont été respectées par ces familles.

Les villes, dont les environnements sont de plus en plus denses et éclectiques, sont amenées à repenser leur plan de mobilité. À cet effet, les plans d’urbanisme mettent de l’avant des stratégies qui favorisent l’interaction humaine et encouragent les déplacements actifs, tels que la marche et le vélo. En considérant ce contexte, la présente recherche examine les enjeux liés à l’expérience de déplacement des usagers en vue de proposer un système d’orientation et d’information pouvant améliorer la mobilité piétonne dans la Ville de Montréal. Pour répondre à cet objectif, des observations sur le terrain, des analyses de parcours, des discussions avec des usagers potentiels, et le prototypage d’expérience d’usage ont été réalisés dans le but d’envisager des pistes de design alternatives qui reflètent la mixité des besoins des citadins et qui favorisent l’accessibilité universelle. Les résultats issus de cette étude ont permis de proposer des concepts qui prennent la forme d’un produit ou système de communication et d’orientation qui accorde une attention particulière à l’intégration contextuelle et au traitement de l’information pour permettre aux citadins de parcourir leur ville à pieds de façon plus agréable et dynamique.

Mots clés: mobilité piétonne, système d’orientation et d’information, expérience d’usage, parcours, pistes de design

Les milieux urbains sont des inventions humaines qui s’adaptent dans le temps. Cette adaptation passe par plusieurs cycles de transformations urbaines et dans certains cas par des processus de mutations urbaines. Notre communication s’inscrit dans la dualité centre-périphérie comme une problématique liée aux cycles de transformations urbaines. Nous analysons les rapports entre une cité lacustre périphérique et les centres urbains qui lui sont interreliés. Cette problématique vient enrichir les discours sur l’hétérogénéité et le pluripériphérique des territoires. Nous prendrons le cas de la cité authentique de Ganvié qui subit une mutation urbaine. Nous considérons que Ganvié est une cité lacustre dont la mutation urbaine est liée au développement urbain des principales centralités urbaines du sud Bénin (Cotonou, capitale économique | Porto-novo, capitale politique | Abomey-calavi, Sèmè-kpodji, cités dortoirs résidentielles). Les principales pistes de réflexion qui seront abordées sont les suivantes :  l’organisation sociospatiale de la périphérie et les dynamiques urbaines du couple [centre-périphérie]. 

L’Alliance de recherche universités-communautés sur les défis des communautés côtières de l’estuaire et du golf Saint-Laurent à l’heure des changements climatiques (ARUC-DCC) a comme objectif principal de renforcer les capacités de résilience de communautés vivant dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. La  mise en place de recherches action participative (RAP) permet de co-construire et de co-produire des processus et des stratégies d’adaptation des communautés pour les aider à faire face aux effets des changements climatiques et environnementaux. Cette communication présente une démarche d’évaluation de la performance de ces processus de RAP, et plus particulièrement des démarches qui auront suivi l’approche de la cartographie des incidences. L’évaluation des processus participatif a jusqu’à maintenant surtout porté sur la dynamique interne des dispositifs participatifs ou sur leur contexte immédiat de mise en œuvre. De ce constat ressort le besoin d’une analyse longitudinale et sur le long terme permettant une généralisation des résultats de la mesure des effets de ces processus participatifs. Notre postulat initial est qu’il est possible, dans le cadre de l’ARUC-DCC, d’évaluer les effets des processus de RAP en mesurant, dans le temps, les changements de l’état de résilience des acteurs vivant ou agissant dans ces communautés. Pour illustrer la résilience et mesurer son évolution dans le temps, un modèle opérationnel sous forme d’indicateurs sera présenté.

Inscrit dans une perspective géographique, cet exposé présente l’explication de l’établissement et de l’organisation d’une population immigrante chinoise dans la municipalité de banlieue de Brossard. Nous nous sommes appuyés sur l’approche théorique du transnationalisme, laquelle s’intéresse aux nouvelles caractéristiques des communautés d’immigrants dans un contexte de globalisation. Appliquée à la communauté chinoise de Brossard, cette approche nous permettra de montrer le double ancrage de celle-ci, soit dans le milieu d’accueil et dans celui d’origine. Notre recherche montre que le jalon qui explique la présence chinoise massive à Brossard réside dans l’action de courtiers immobiliers chinois qui ont été à l’origine de leur immigration. La recherche montre aussi une capacité entrepreneuriale importante révélée par les diverses entreprises que fondent ces immigrants chinois dans un souci de réaliser au plus tôt leur insertion économique, ainsi que le processus d’auto-ségrégation auquel ils se livrent et qui explique la mise en place de structures et d’organisations parallèles à celles de la communauté d’accueil.

Dans cette communication, nous présentons la pratique de l’urbanisme sous l’angle de la rencontre entre la planification et le projet. Nous abordons cette problématique à partir de la mésentente entre les acteurs de l’urbanisme qui participent à l’élaboration de la planification territoriale et à la mise en œuvre de la requalification des vieux quartiers à Grenoble et à Gatineau. Nous prenons appui sur les théories de la démocratie et de l’argumentation qui oscillent entre un idéal délibératif de l’ouverture au dialogue et une critique élitiste de la recherche de la réfutation. La nature comparative de notre démarche de recherche s’applique à croiser les regards afin de dévoiler les différences et les convergences entre deux réalités territoriales et phénomènes participatifs. Nous dégageons ainsi certaines figures discursives de la ville contemporaine qui valide notre hypothèse de départ. Celle-ci soutient que quoique les pratiques d’urbanisme contemporaines, au cours des cinquante dernières années (1965-2015), intègrent de manière progressive des procédures de débat public dans leur processus de planification territoriale, elles occultent les autres formes d’expression des conflits qui ne cadrent pas aux règles du débat. Par le fait même, elles empêchent la création de lieux légitimes de discussions alternatives sur la résolution des conflits et la négociation de stratégies liées aux enjeux de la planification territoriale et des projets de requalification urbaine.

La forte présence de matériel minéral absorbant les radiations solaires engendreraient des températures plus chaudes en ville (Smith et Levermore 2008). Une réflexion doit donc être engagée sur la manière de verdir la ville en ramenant des végétaux au cœur des espaces plus minéraux. Plusieurs organismes communautaires montréalais s’attaquent au surplus d’éléments minéralisés en conduisant des projets de verdissement visant à lutter contre les îlots de chaleur urbains.

Les différentes démarches des organismes sont étudiées afin de mieux connaître les projets mis en œuvre et de voir s’ils font preuve de créativité, renouvellant ainsi les pratiques d’aménagement de l’espace. Celles-ci sont orientées par un corpus de normes, notamment réglementaires et sociales, qui balisent et bloquent parfois les initiatives.

Des entrevues sont en cours avec des chargés de projet en verdissement d’organismes communautaires montréalais afin de répertorier les pratiques, normes et blocages rencontrés. Ensuite, des entrevues axées sur le vécu des situations seront réalisées avec les divers acteurs impliqués dans deux projets choisis. L’analyse des résultats aura été réalisée lors du congrès.

Cette recherche trouve sa pertinence dans la création d’un pont entre la littérature sur les bienfaits du verdissement et les manières d’en favoriser la propagation mais aussi dans l’éclairage amené sur les limites d’action des groupes communautaires dans la réalisation de projets de micro-aménagement.

Quel lien existe-t-il entre les caractéristiques du parc immobilier et la proximité à certains services?

Pour la première fois, cette étude combine à une échelle géographique fine les données du Programme de la statistique du logement canadien portant sur les caractéristiques des propriétés résidentielles et de leurs propriétaires, à la base de données des mesures de proximité de Statistique Canada. Cette dernière fournit de l’information géo-localisée sur la proximité à différents services et commodités incluant les épiceries, les établissements d’enseignement et de soins de santé, ou encore les transports en commun.

La première partie vise à évaluer si les nouvelles propriétés – et donc les nouveaux quartiers – ont un accès comparable aux services et aux infrastructures dans les villes canadiennes en 2020. Une attention particulière sera portée à la relation existant entre l’accès aux transports collectifs et les caractéristiques du parc immobilier, telles que le type, la superficie, l’âge et la valeur des propriétés.

En s’appuyant sur la méthode des préférences révélées, le seconde partie évalue si la localisation de certains propriétaires – tels que les acheteurs d’une première propriété ou les familles avec enfants – reflète une préférence pour certains type d’aménités.

En plus de partager les résultats préliminaires de cette étude, cette communication sera l’occasion de présenter plusieurs projets de données novateurs de Statistique Canada à la communauté de chercheurs.

Le DDT est utilisé depuis la Seconde Guerre mondiale. Britanniques, Américains et Canadiens, dans l’ordre, ont auparavant effectué des tests afin de déterminer l’efficacité du produit et les meilleures méthodes d’application. Alors qu’au début on envisageait la lutte contre le typhus, c’est la malaria et les moustiques qui devinrent rapidement la priorité, ce qui a affecté les méthodes d’évaluation. Du moment où l’efficacité de l’insecticide a été prouvée, et ce fut rapide, la nature des tests a été conditionnée par les contraintes d’utilisation. Compte tenu des exigences militaires (mouvement des troupes en plein air par tous les temps), les modalités de fixation de l’insecticide revêtaient une grande importance. La persistance du produit était cruciale, la facilité d’emploi aussi, ainsi que la possibilité de répéter le traitement. Toutes ces considérations font que l’imprégnation des uniformes fut souvent testée, notamment la persistance après les lessives périodiques en buanderie mobile. Nous analyserons ici les tests conduits sur les épidermes des soldats et leurs uniformes à partir principalement des archives du ministère de la Défense. Notre objectif est de montrer que le souci utilitaire déterminait le type de tests, de sorte que l’on n’obtenait de réponses qu’aux questions posées. La santé des soldats et les effets sur la faune ou la flore étaient des considérations secondaires, si elles l’étaient.

Le vieillissement de la population au Québec a pour conséquence d’augmenter la demande en soins et services de santé. En 2015, les lois provinciales 10 et 20 ont mené à plusieurs actions, dont celle d’intégrer aux groupes de médecine familiale (GMF) des médecins spécialistes et des professionnels de la santé. Cette action semble bénéfique pour les aînés qui ont dorénavant accès à des soins et services de santé (généraux et spécialisés) sous le même toit. En revanche, la capacité physique des GMF à accommoder leurs besoins spécifiques ainsi que l’arrivée de ces nouveaux regroupements est limitée, et des agrandissements/relocalisations sont nécessaires. L’objectif de la recherche est donc de produire un guide d’aménagement pour assister les architectes et les gestionnaires dans l’aménagement de GMF adaptés à cette nouvelle réalité. La méthode repose sur l’évaluation post-occupationnelle de trois GMF de la Capitale-Nationale. Elle comprend deux groupes de discussions auprès d’aînés (n=8), des entrevues auprès des responsables des GMF (n=3) ainsi que des séances d’observation in situ. Les données sont analysées d’après les quatre critères suivants : 1) localisation 2) environnement extérieur 3) établissement et 4) environnement intérieur. À terme, ce projet vise à démontrer l’importance de l’environnement physique pour des soins et services de santé de qualité et à confirmer le rôle déterminant de l’architecture dans la conception de milieux adaptés à une société vieillissante. ​

La question de l’eau peut être vue sous trois aspects que sont la disponibilité, l’accès et l’utilisation. La rareté de l’eau constatée appelle à une mobilisation des ressources sociales pour y faire face. Les changements climatiques qui affecteront les trois aspects énumérés sont un facteur d’incertitude qui nécessite d’autant plus une forte capacité d’adaptation. En Haïti, les projections climatiques prévoient un réchauffement de la température et une baisse de la quantité des pluies d’ici 2060. Étant donné que le pays dépend de l’agriculture, la question de l’eau est importante. Le Gouvernement a réaffirmé sa volonté de mettre l’accent sur l’adaptation communautaire face aux changements climatiques projetés. Tout effort d’un pays, pour identifier une stratégie d’adaptation aux changements climatiques doit partir de réflexions sur sa capacité adaptative résiduelle. La présente étude a pour objectif de combler le manque de connaissances sur la capacité d’adaptation des populations du bassin versant de l’Artibonite en Haïti en utilisant une approche intégrant les moyens de subsistance et les Systèmes d’Information Géographique (SIG) collaboratifs. L’approche des moyens subsistance se base sur le principe que la capacité adaptative d’une communauté/ménage dépend de son exposition au risque naturel, des effets sur l’environnement biophysique et des moyens de subsistance dont il dispose pour s’adapter. 


La déforestation est réelle en Côte d’Ivoire. Pour protéger les forêts, l’État ivoirien a adopté une politique  de création de parcs nationaux qu’il  gère de manière exclusive. Les résultats de cette gestion ont été mitigés, car les populations arrivent souvent à s’installer au cœur de ces espaces protégés. Aujourd’hui, l’État change son fusil d’épaule pour associer la population dans la gestion des forêts par le classement de forêt en Réserve Nationale Volontaire (RNV). C’est le cas de la Forêt des Marais Tanoé-Ehy (FMTE) qui passe par un processus de transformation en RNV. Dans une approche «forces et faiblesses», cet article analyse les retombées de la transformation de la FMTE en RNV sur le plan de la sécurité alimentaire. En termes de forces, le maintien de la  FMTE permettra à cette dernière de toujours jouer un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire. En effet, la FMTE fournit d’importants produits forestiers non ligneux comme les plantations agricoles aménagées, les produits de chasse et de  pêche. Elle favorise également la pluie pour une bonne productivité agricole et de pêche. En termes de faiblesse, cette transformation engendre des problèmes d’accessibilité alimentaire pour certaines familles dont les plantations se trouvent à l’intérieur  de la zone à protéger de la FMTE. En réponse à cette faiblesse, un  usage du plan foncier rural dans l’indemnisation en terre de ces familles pourra leur permettre d’avoir une accessibilité alimentaire durable.

L’industrie de la construction est à l’origine de plusieurs impacts environnementaux. En considérant l’ensemble du cycle de vie de l’habitation, la phase d’usage influence grandement le niveau d’impacts. Selon la littérature, la phase d’usage des bâtiments résidentiels représente jusqu’à 92% de la consommation d’énergie, engendre 95% de la consommation d’eau (intérieur et extérieur), correspond à 45% du poids total des matériaux utilisés, et génère 50% des déchets (entretien, réparation et rénovation). Le bâtiment vert et les programmes de certifications utilisés en Amérique du Nord, tels que BOMA-BESt®, LEED®, and Living Building ChallengeTM, visent à minimiser l’empreinte environnementale de l’habitation. Par contre, bien que ces certifications encadrent bien les pratiques reliées au bâtiment et à leurs systèmes, une analyse documentaire montre qu'elles ne prennent pas suffisamment en compte la phase d'usage de l’habitation. L’objectif de cette recherche est de démontrer que la prise en compte de la phase d'usage ne correspond pas aux impacts qui y sont associés.

La représentation sociale (RS) est une connaissance socialement élaborée, constituée à partir des expériences, des informations ou des schémas de pensée reçus ou transmis par la tradition, l'éducation et la communication sociale (Jodelet, 1986). Dans le cadre d'un travail qui explore les relations de durabilité sociale et les inégalités socio-spatiales où les habitants d’un quartier populaire et d’un développement fermé coexistent, dans la région métropolitaine de Monterrey, on présente des outils théoriques et méthodologiques provenant de la RS utilisées dans une étude de cas. On cherche à expliquer la RS de l'espace urbain à l'aide des cartes mentales (Lynch, 1998), à trouver des éléments signifiantes de la représentation à l'aide de l'évocation hiérarchisée (Abric, 2003), en plus de l'analyse du contenu. On a aussi créé une cartographie basée sur les dessins des participants. Les discours ont été fractionnés dans leurs composantes minimums et regroupées en catégories dans une base de données SPSS. Les conclusions incluent, d’une part, des RS liées aux racines, dont la structure urbaine a une base imaginaire et symbolique (Jodelet, 1986) et d'autre part, une RS lié à la tranquillité, en raison des actuelles formes de faire de la ville, où les classes moyennes et supérieures ont choisi de s’enfermer par crainte de la violence ou par la recherche de distinction (Enriquez, 2007). Les représentations entre les quartiers incluent aussi des images négatives et des préjugés.

Les perspectives postcoloniale et féministe ont chamboulé les postures épistémologiques en études urbaines, participant à leur décentralisation. Par exemple, en Amérique latine, l’adoption d’une posture décoloniale s’est intéressée à l’articulation entre la colonialité du pouvoir et l’espace urbain, mettant notamment en évidence la continuité historique de certaines pratiques sociales ; telles que la ségrégation et la répression des afrodescendants-es. De leur côté, les féministes ont démontré le rapport qui existe entre sexe et espace, notamment dans la désignation de certains espaces comme féminins et masculins. Certaines de ces chercheures appliquant une lecture intersectionnelle ont en outre démontré que ces rapports s’articulent aussi à ceux de race et de classe dans l’espace urbain. Pourtant, ces recherches font peu état de cette articulation des oppressions dans d’autres contextes que ceux situés au nord du globe ou dans des États « postcoloniaux ». Ainsi, malgré la production de savoirs féministes et décoloniaux au sud des Amériques, ceux-ci sont actuellement absents en études urbaines. L’objectif de cette communication est ainsi de créer des ponts théoriques pour appliquer une perspective à la fois féministe et décoloniale de la ville, nous basant principalement sur deux auteures — María Lugones et Lélia Gonzalez —, ainsi que sur nos propres résultats de recherche à la maîtrise, obtenus suite à une ethnographie menée auprès des femmes des favelas de Rio de Janeiro.

S'inspirant d'un projet communautaire qualitatif de la Petite-Bourgogne, un quartier Noir de Montréal, cette thèse applique des méthodes ethnographiques communautaires et critiques expliquer un éventail de pratiques alimentaires diverses par et pour les personnes racialisées. Étant donné le caractère changeant de ses configurations sociospatiales, ce quartier et son histoire sont beaucoup plus complexes et multicouches que ne le suggèrent les récits traditionnels. Dans cette thèse, j'explique comment les individus dépeints comme étant en situation d'insécurité alimentaire par les organismes alimentaires communautaires sont en fait impliqués dans diverses pratiques alimentaires ancrées dans une éthique de soins mutuels et de justice raciale tout en préservant leurs cultures et tradition. Plutôt que de tenter de proposer une histoire complète des paysages alimentaires, cette thèse propose un aperçu des façons diverses et novatrices des personnes racialisées de mettre en place des économies alimentaires communautaires à travers une série de vignettes situées dans quatre projets alimentaires en cours : un jardin communautaire, une banque, une initiative de jardinage à domicile et un marché citoyen. Sur ces sites, je me tourne vers la théorie de viscosité raciale pour donner un sens à la façon dont les processus de racialisation créent, obscurcissent et renforcent les lignes de séparation et d'appartenance dans les sites étudiés.

Le partenariat public-privé (PPP) est une catégorie des modes de réalisation des projets d’immobilisations qui transfère au secteur privé non seulement les responsabilités pour conception et construction, mais aussi une ou plusieurs autres responsabilités comme financement, entretien ou exploitation. Les différentes combinaisons des responsabilités transférées représentent les différents modèles PPP. Afin d’entreprendre un projet selon l’un des modèles PPP, les agences publiques doivent démontrer qu’une valeur ajoutée pour les fonds publics investis pourra être obtenue. Cela exige que le mode traditionnel le plus approprié pour le projet soit comparé au mode PPP le plus approprié. L’objectif de cette recherche est de développer une méthode pour sélectionner le mode PPP le plus approprié pour le projet. La méthodologie comprend l’analyse d’une base des données de 205 projets PPP Canadiens et 11 études de cas détaillées. Les explications par rapport aux raisons de choisir certaines modes PPP, autant que les liens entre les caractéristiques des projets et les modes PPP ont été analysées. La méthode proposée comprend deux niveaux. Le premier niveau permettra de filtrer les alternatives non applicables, s’il y a lieu, et le deuxième niveau consistera en analyses qualitative et quantitative des alternatives. Cette méthode fait partie d’un système d’aide à la décision pour sélectionner les modes de réalisation des projets et elle pourrait aussi être appliquée indépendamment.

Mon exposé s'appuie sur la notion centrale de «résonance» et se présente comme une géographie de notre relation au monde. L’idée d’un monde qui nous parle et nous répond, comme le souligne Rosa (2018), n'est pas nouvelle et compte, par exemple, parmi les principes fondateurs et les premières sources d’inspiration du romantisme. En quoi cette conception de notre relation au monde change-t-elle la géographie ? La géographie s'intéresse aux relations que les hommes nouent avec leurs territoires de vie, et avec le milieu naturel. Ainsi, pour nous, la  vie humaine dépend du rapport au monde, pour peu qu'il permette une résonance. La résonance accroît notre puissance d'agir et, en retour, notre aptitude à nous laisser " prendre ", toucher et transformer par le monde. Avec la résonance je donne une nouvelle lecture du «comment on peut s'émouvoir devant un paysage», mais aussi «comment on ressent le désir de le transformer ou de le protéger (environnement)». Où l'Homme choisit d'habiter ? Comment l'Homme habite? Ce qu'il fait du territoire est une affaire de résonance avant d'être une affaire de techniques de production ou d'encadrement. Ces dernières viennent ensuite, à postriori. Une géographie de l'instant présent reste donc à écrire. Elle est possible dans une conception vibratoire du Monde. Cette géographie s'inscrit dans le prolongement des fondements biologiques de la géographie humaine. Elle les affine et cherche leur dépassement.

Favoriser le vieillissement actif est le principal objectif de la politique MADA au Québec. Nombreux aînés vieillissent dans leur maison, mais on assiste à une croissance des résidences pour personnes âgées. Malgré des services disponibles au sein de ces complexes, les caractéristiques des milieux urbains où ils s’implantent affectent la qualité de vie de leurs résidents. Quelles relations entretiennent ces derniers avec leur quartier? Comment ils assurent leur mobilité quotidienne? Nous avons réalisé des groupes de discussion dans quatre résidences de la région de Montréal : deux en situation d’insularité (à Pont-Viau et à l’île-des-sœurs) et deux dans des quartiers de première couronne de banlieue (à Ahuntsic et à Saint-Léonard). L’analyse montre des variations importantes. L’insularité permet de s’éloigner des  nuisances du centre-ville, mais est mal perçue si l’accessibilité aux commerces n’est pas assurée, comme c’est le cas à Pont-Viau. La cohabitation avec les autres communautés ethniques se vit de manière positive à Ahuntsic, mais pas à St-Léonard. Quelle que soit la résidence, la proximité aux espaces verts, aux commerces et services et la présence d’infrastructures facilitant la marche constituent des éléments clé pour un vieillissement actif. Finalement, malgré quelques problèmes, les aînés ont fait de la résidence leur dernier chez-soi, les villes devront étudier avec attention leur implantation et favoriser ainsi l’expérience positive du vieillissement.

Les intentions à l’origine d’un projet de design sont formulées dans un cahier des charges et permettent d’orienter, en partie, le processus de création. Toutefois, les critères de design énoncés dans un cahier des charges sont souvent contraignants et laissent peu de marge de manœuvre au designer pour explorer de nouvelles alternatives. Dans le cadre d’un projet visant à revaloriser le verre récupéré au Québec, une approche de design orienté par la recherche a permis d’identifier de nouveaux débouchés. Ce type d’approche amène le designer à intervenir plus tôt dans le processus, afin de s’éloigner des critères et méthodes traditionnels. Au lieu de suivre les objectifs établis dans le cahier des charges, le designer doit réfléchir à d’autres façons d’aborder un problème en vue d’y apporter des solutions plus innovantes. La présente étude examine, (à travers un projet de valorisation du verre), comment une approche du design orientée par la recherche (research-driven design) contribue à mieux cerner les besoins réels entourant un problème et à stimuler l’innovation. En termes de résultats, la recherche a permis de mieux saisir les enjeux des centres de tri et les besoins de l’industrie permettant ainsi d’identifier une technologie émergente et de nouvelles opportunités pour le matériau. En conclusion, cette étude met en lumière comment la recherche a orienté le parcours du projet ainsi que la formulation des objectifs de design. 

PROBLÉMATIQUE

L’urbanisme transitoire (UT) est vanté pour son pouvoir catalytique dans les processus de redynamisation urbaine. Cet atout potentiel n’est pas passé sous le radar des acteurs responsables de la planification et de l’aménagement du territoire. Tout éphémère soit-il, l’UT est envisagé comme outil porteur d’innovation en matière de gestion et d’aménagement urbain, pouvant contribuer à préfigurer le projet urbain (PU). Il est donc pertinent d’étudier la relation qui s’inscrit – ou non – entre ces outils de transformation urbaine.



AVANCEMENT

Posée au croisement de la planification urbaine, du design urbain et de la géographie économique, la recherche interroge le processus d’institutionnalisation de l’UT à Montréal, les convergences et divergences entre les motivations et interventions d’aménagement des acteurs œuvrant sur des territoires communs, et le rapport spatial et temporel de ces outils d’urbanisme.



MÉTHODE ET RÉSULTATS

Une revue documentaire, l’observation et 29 entretiens semi-dirigés révèlent que l’UT est conçu, à Montréal, comme outil de redynamisation, avec une volonté fortement orientée sur l’adhésion à un projet de territoire. Or, les liens concrets entre les acteurs du PU et de l’UT demeurent ténus. Ceci peut s’expliquer par différents facteurs, dont le manque d’agilité des processus traditionnels et la compétition pour les ressources territoriales. Ceci semble verrouiller le potentiel d’innovation en dépit des ambitions des acteurs investis.

Depuis longtemps, l’art et la culture servent les sociétés. Parfois en y laissant un patrimoine grandiose, parfois en amusant le peuple, d’autres fois, plus récentes, en attirant le tourisme, en donnant une image de marque à une ville et parfois aussi, en instruisant, en cultivant les gens. Pour les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs qui ont investi en culture, l’histoire leur aura montré que c’est ce qui permet aux sociétés de s’épanouir, de développer leur créativité, de se distinguer et de transmettre leur savoir. On réalise de plus en plus concrètement à quel point elle contribue au développement des grandes villes: Barcelone et Paris en ont fait leur force. Mais la culture peut-elle être un moteur de développement pour les plus petites villes régionales? Et si oui, quelles sont les différentes façons d’investir en culture pour que cette dernière contribue au développement de façon durable? Nous questionnerons à ce sujet les différents types de culture (de masse, institutionnalisée et underground), le fait de miser sur la production artistique ou la diffusion, la commercialisation de la culture, et donc les choix d'investissements publics et leurs impacts sur le développement local aujourd’hui. Ces résultats proviennent d’une thèse de doctorat qui s'est intéressée aux représentations sociales de la culture comme moteur de développement territorial durable, dont le terrain de recherche s'est effectué à Rimouski.

Tirant profit d’une recherche traitant du rapport entre les infrastructures viaires et la forme urbaine dans le contexte de la ville nord-américaine durant la deuxième moitié du XXème siècle, il serait question de présenter l’impact de l’hégémonie de l’automobile sur la fabrique de la ville contemporaine. Il s’agit ainsi d’aborder le rôle des idéologies et des pratiques de la planification urbaine ayant appuyé cette hégémonie non seulement sur la configuration urbaine, mais également sur l’urbanité perçue en tant que paramètre identifiant le fait urbain en tant que tel. Dans cette optique, l’étude se reposera sur l’observation et l’analyse morphologique d’un cas représentatif qu’est la ville de Kirkland au Québec afin d’expliciter le rôle des infrastructures viaires dans la mise en place d’une ville dispersée caractérisée principalement par la discontinuité de sa forme globale. Une telle étude nous a conduit à montrer que la rue –s’associant à l’urbanité avant l’avènement de l’automobile– a cédé sa place à des infrastructures qui ont manifestement contribué à la restructuration des territoires urbanisés, à la transformation des critères de localisation des entités urbaines ainsi que la nature de leurs articulations. L’intérêt serait d’évaluer à quel point une ville qui a été conçue sur la base de la fluidité de mouvement (de l’automobile en particulier) pourrait-elle répondre aux enjeux actuels du développement durable et aux besoins d’une population en quête d’urbanité. 

Les travaux médicaux des dernières décennies ont mis en évidence des dissimilitudes dans les attitudes vis-à-vis de la prévention de la santé et de la gestion de la maladie entre les hommes et les femmes. Il a été de même démontré que les impacts des déterminants de la santé tels qu'établis par l'OMS sont différents selon le groupe social sur lequel ils agissent. Le cas des femmes immigrantes appartenant aux communautés maghrébines de Montréal se présente sous la forme d'un amalgame de caractéristiques propres (ethnicité, culture, appartenance de sexe et parcours migratoire) et constitue de ce fait un enrichissement dans l'étude des impacts environnementaux sociaux et physiques sur la perception de la santé. L’objectif de ce travail de recherche est d’explorer dans le milieu de vie, les agents qui façonnent la perception de la santé et l'ampleur de leurs impacts en mettant plus particulièrement l'accent sur les dimensions suivantes : le parcours migratoire, le statut social, l'appartenance de sexe et l'ethnicité. Divers outils de cueillette de données sont mobilisés afin d’examiner les conditions de vie (logement, quartier, travail, santé globale, insertion sociale) des femmes immigrantes, les inégalités liées au genre et leur perception, la disponibilité et l'accessibilité des structures de soins, les expériences heureuses ou malheureuses des femmes immigrantes avec les intervenant(e)s ainsi qu’une évaluation de leur santé à travers leurs termes propres.



 

Cette recherche-action s'inscrit dans le courant des collaborations en aménagement. L’urbanisme tactique, action citoyenne qui se glisse dans des interstices spatiaux, règlementaires et économiques, peut inspirer le processus d’aménagement où l’expert de la conception se retrouve face à l’expert de l’usage. Comment favoriser une pratique d’aménagement alternative in situ, basée sur des échanges et des réciprocités entre tous les acteurs intéressés -designer, décideur politique, citoyen-, afin de saisir l’apport potentiel de l’urbanisme tactique pour complémenter les processus collaboratifs d’aménagement? L’essai en design urbain met en lumière le rôle que peuvent avoir les designers [urbains] dans la pratique de l’urbanisme tactique, spécifiquement par l’observation active de cas québécois, en temps réel : l’observation de l’implication du designer avant, pendant et après l’intervention in situ. Ces observations avec prise de notes in situ prennent la forme d’entrevues semi-dirigées, de questionnaires et même de la participation active du chercheur. La recherche examine l’action du concepteur, l’action du citoyen participant et l’effet de l’expérience tactique sur la stimulation et la prise de conscience des participants. Les résultats permettent d’évaluer comment l’urbanisme tactique peut contribuer à l'amélioration des méthodes participatives actuelles ou vers de nouvelles façons de faire.