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À partir de la décennie 1970, on voit surgir dans la plupart des métropoles en Occidente, des quartiers comprenant une grande concentration de ménages gays et d’établissements commerciaux destinés à cette clientèle. L’analyse de ce phénomène se polarise en deux volets distincts : la sociologie urbaine, qui étudie la fonction du quartier dans la structure de la ville et dans la vie des habitants, et la sociologie de genre, qui examine les enjeux de la communauté gay. Les recherches menées sur le sujet ne s’intéressent pour la plupart qu’à une partie du phénomène et ont négligé de se pencher sur la façon dont la trajectoire de la communauté homosexuelle locale s’articule au parcours historique, politique et urbain de la ville où le quartier est situé. Ce travail vise à combler cette lacune et à éclairer la trajectoire qui a mené la population gay à s’approprier un espace urbain. Pour saisir ce phénomène, on réalise une analyse comparative entre les villes suivantes : San Francisco, Paris et Montréal. On retrace le parcours de la vie gay locale en parallèle avec le cheminement du quartier qui abrite le ghetto gay depuis 1900 jusqu’à nos jours. En s’appuyant sur l’importance centrale du quartier dans la sociologie urbaine, l’étude clarifie le processus social et urbain qui a engendré une forme particulière de quartier au sein de la ville et dans lequel les normes et représentations sont différentes de celles qui orientent la majorité de la population.

La dynamique urbaine en Algérie est un processus historique appelé à ce poursuivre. Ce qui fait des différentes dimensions du défi urbain. Après l’aménagement du périmètre en 1830, Alger a connu une extension orientée vers le Sud, dictée par les contraintes topographiques du site, en 1830 la ville était composée que de la Casbah..

A l’indépendance, cette concentration va se renforcer avec l’installation de nouvelles activités liées à la nouvelle fonction d’Alger qui est devenue capitale nationale du pays.

Les différents changements qu’a connu cette ville capitale depuis cette date ont engendré d’importants problèmes concernant son aménagement. Pour répondre aux différents problèmes les pouvoirs publics ont mis à l’étude de nouveaux instruments de planification urbaine (POG, PUD, PDAU, GPU, et PDAU).

Il ressort de tout ces plans que la gestion du défi urbain ne relève pas de simples aspirations à un autre mode de vie urbain bien affirmé, aussi légitimes soient-elles.

La recherche de la performance et la nécessité de répondre aux attentes de la population imposent des exigences qui change de dimensions et de pertinence en fonction du changement de conjoncture.

Pris dans sa globalité, le défi urbain dans le contexte Algérien actuel, impose nécessairement une mise à niveau de la politique urbaine globale et ses prolongements au niveau des interactions entre le niveau central et le niveau local, que se soit en matière de prise de décisions ou des interventions sur la réalité urbaine.

Popularisée par la géographie marxiste (Lefebvre, 1968; Harvey, 1974), l'étude du développement économique inégal ("uneven development") a eu une influence considérable non seulement en géographie, mais aussi en sociologie, en sciences politiques et en études urbaines. Toutefois, malgré des travaux remarquables en études de la soutenabilité des territoires (Satterthwaite, 2001), de l’Écologie politique (Swyngedouw, 2013) et du paradigme post-urbain (Wachsmuth, 2012), l’intégration des inégalités écologiques a certes tardé dans une approche au coeur même de l’économie politique, la perspective néomarxiste. C’est cependant ce à quoi nombre de recherches récentes se sont attaqués, et dont l’ouvrage de Jason W. Moore (2015) se veut la synthèse la plus percutante.

C’est donc du “renouveau” du marxisme en économie politique dont il est question dans cette présentation. Alors que la crise climatique, l'urgence des enjeux de pollution, mais aussi l’insoutenabilités des modes de consommation actuels atteint un point de non-retour, une question essentielle se pose: est-ce que notre logique économique a atteint sa limite face à l’environnement? Sommes-nous au tournant d’une époque ou à la fin des institutions capitalistes qui, depuis plus de cent ans, banalisent toute question écologique? Après avoir présenté l'approche environnementale en économie politique, nous élaborons comment la période néolibérale exacerbe les inégalités non seulement économiques, mais aussi écologiques.



 

Regroupant neuf îles d'origine volcanique et situé dans l'Atlantique nord, l'archipel des Açores s'avère une région autonome du Portugal et une région ultrapériphérique de l'Union européenne.  En bénéficiant de programmes de développement et de fonds de cohésion européens, les Açores participent non seulement à la construction d'un projet de cohésion européenne mais également à l'extension de l'Union européenne à travers des instruments et mécanismes de soutien spéciaux aux régions ultrapériphériques dont les actions ne sont pas sans conséquence sur l'aménagement du territoire et les modes d'appropriation du territoire. Les collectivités insulaires et éloignées constituent alors un terrain particulièrement intéressant pour les questions portant sur les dynamiques géo-identitaires des îles, à savoir les interactions complexes entre les échelles d'appartenances et les modalités d'affirmation identitaire sur l'île. 

En se penchant sur le cas des Açores, notre communication cherche principalement à éclairer les manières dont les collectivités insulaires et éloignées s'insèrent dans le projet de construction européenne. Ainsi, cette réflexion ouvre sur de nouvelles perspectives quant à la production de nouveaux espaces régionaux, la gouvernance multi-niveau mais également sur les processus de territorialisation à l'échelle des milieux de vie. 

Dans les pays sahéliens, l’agriculture essentiellement céréalière est tributaire des aléas climatiques. Depuis les sécheresses des années 1970, de nombreux petits barrages ont été réalisés pour la production agricole de contre-saison. Au Burkina Faso, ces ouvrages ont favorisé la réalisation d’aménagements hydroagricoles qui contribuent à lutter contre la pauvreté en milieu rural et péri-urbain.

Dans la commune de Koubri, située à proximité de la capitale du Burkina Faso, les petits barrages ont permis l’essor des cultures maraîchères et des fermes agricoles. Toutefois, une forte pression humaine sur les ressources en eau s’observe depuis quelques années. L’étude s’inscrit dans la gestion par bassin versant de l’eau, elle est une contribution à la gestion territoriale de l’eau. Les données primaires ont été collectées en juillet et août 2022. Des entretiens semi-structurés auprès de la Mairie ont permis un choix raisonné des exploitants de fermes agricoles et ceux de la Coopérative maraîchère pour des enquêtes individuelles. Les résultats préliminaires indiquent que la commune compte 44 barrages dont 36 situés dans le sous bassin versant du Niarlalé, qui assurent le dynamisme des productions maraîchère et fruitière. Le tarissement précoce des plans d’eau constitue une menace pour les différentes activités. Cependant, une faible appropriation de la gouvernance de l’eau est constatée.

Mots clés : petits barrages, sous bassin versant, gestion territoriale de l’eau, Burkina Faso

Les systèmes conventionnels d’assainissement des eaux usées domestiques posent problème dans les pays développés. Ils entrainent la diminution de la qualité et de la quantité d’eau potable, la détérioration des sols et augmentent la pollution des réseaux hydriques. L’Assainissement Écologique (AE) tente de renverser cette situation en adoptant une approche alternative écosystémique. Vu le caractère émergent de l’approche, sa conception demeure toutefois méconnue des professionnels de l’aménagement tels que les architectes et designers. De plus, malgré la versatilité de l’approche, la littérature sur celle-ci et son application pour le contexte particulier des résidences isolées nordiques aux prises avec la même situation reste limitée et peu appliquée. Afin d’améliorer l’assainissement des eaux usées domestiques dans ces résidences de façon écologique, cette recherche a fait l’exploration et l’analyse de systèmes d’assainissement, à travers une revue exhaustive de la littérature pour sélectionner les plus adéquats à répondre au contexte. En vue d’informer les professionnels de l’aménagement, les résultats sont présentés de façon originale dans un scénario d’aménagement type utilisant un langage graphique et textuel. Complémentaire à la présentation de 2011, cet exposé met l’emphase sur la communication des résultats, les conclusions de recherche, les questionnements qu’elles apportent sur l’approche et les répercussions possibles sur la pratique de l’aménagement.



En situant l'urbain comme une invention humaine qui s’adapte dans le temps, notre communication aborde la perception du désastre urbain résultant non pas de chocs, mais plutôt de stress. Notre cadre conceptuel démontre qu’au-delà de l’échelle psychosociale, il existe des stress qui naissent des interactions existantes entre les institutions sociales organisationnelles, les formes d'aménagement conçues et les différentes urbanités vécues. Nous nommerons ce type de stress « les stress liés aux systèmes urbains » ou « stress urbains ». Précisons ici que le mot « urbain » employé pour pondérer ces stress nous vient des travaux de Louis Wirth (1938) sur le phénomène urbain. Notre développement partira du bilan analytique de la cité lacustre de Ganvié, située dans le sud du Bénin, et qui était inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Sa particularité est d’être un habitat vernaculaire né d’un processus de résilience ethnoculturel. Avec une très forte croissance démographique, elle connaît des enjeux de transformation abrupte qui entraînent une baisse qualitative systématique du niveau de vie de sa population. En la prenant comme cas d’étude, l’objectif est de partager les valeurs empiriques sur une échelle de temps comprise entre 2000 et 2016. Ces expériences acquises servent à comprendre pourquoi les stress urbains peuvent être considérés comme des sources de désastres et de catastrophes au même titre que les chocs. Une proposition heuristique du stress urbain sera faite.

 

PROBLÉMATIQUE.
Les études sur l’innovation dans l’entreprise s’intéressent généralement aux entreprises des populations de la société d'accueil, les analyses des entreprises d’immigrants étant souvent confinées au secteur de la nouvelle économie. Or, les entrepreneurs immigrants sont aussi présents dans d'autres secteurs industriels. D’où le besoin de réfléchir sur le rapport entre ces entrepreneurs et l'innovation.

OBJECTIF GÉNÉRAL.
Comprendre le rôle de l'innovation dans les entreprises d’immigrants des villes européennes et nord-américaines.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES.
1) identifier les déterminants de l’innovation dans les entreprises d’immigrants.
2) identifier les politiques urbaines de promotion de l'innovation dans les entreprises d'immigrants.
3) produire un cadre comparatif Montréal-Amsterdam en termes d’innovation dans les entreprises d'immigrants.

TERRAINS D’ÉTUDE : Montréal et Amsterdam, pour leur richesse ethnoculturelle et la similarité de leur histoire de l'immigration.

MÉTHODOLOGIE : Mixte.
Analyse quantitative. Dresser le portrait des entrepreneurs immigrants dans les deux villes à partir des données des chambres de commerce.
Analyse qualitative. Sélectionner des entrepreneurs immigrants, par un échantillonnage par quota, pour des entretiens semi dirigés sur la place de l'innovation dans les entreprises d’immigrants et sur les relations socioéconomiques de celles-ci dans la ville.

CONTRIBUTION : Enrichir le débat sur la place des diversités ethniques dans la ville.

Conformément aux approches écosystémiques en santé (Charron, 2012; Merten et al., 2005; Figueroa et al., 2002), la participation des femmes aux initiatives de participation citoyenne s’avère essentielle afin d’assurer des changements de comportements durables. Or, leur inclusion dans ces processus demeure encore un défi. Les femmes y demeurent en effet largement sous-représentées (Raibaud 2015), notamment lors d'initiatives participatives mises en place en contexte africain (Cissoko et Toure 2005). Nous proposons d’examiner le rôle et la place des femmes en lien avec quatre cas de processus participatifs mis de l’avant dans le cadre d’un projet de santé publique visant à contrer la pollution atmosphérique à Cotonou (Bénin), Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d’Ivoire) et Ouagadougou (Burkina Faso). Notre démarche repose sur l’observation directe d’activités participatives organisées dans les quatre pays visés, sur des entretiens semi-dirigés avec quelque 60 participants à ces activités, de même que sur nos conversations avec l’équipe responsable de l’implantation du projet. Nos résultats montrent des différences significatives entre les cas quant à l’intégration et au rôle des femmes dans les initiatives participatives. Le tout nous permet de réfléchir aux enjeux, défis et conditions de succès associés à leur participation, et donc aux facteurs permettant l’identification de solutions plus durables afin de réduire la pollution atmosphériques dans ces contextes spécifiques.

L’adaptation au marché du travail s’effectue souvent à travers la migration des travailleurs.  La perspective d’emplois disponibles attire les individus vers de nouveaux lieux de travail ou de résidence.  Bien que l’information sur la mobilité interprovinciale  puisse être obtenue des enquêtes et des sources administratives, l’information sur la mobilité intraprovinciale demeure limitée.

Le but de cette étude est de combler cette lacune. À l’aide de nouvelles données administratives  uniques comprenant l’ensemble des fichiers d’impôt T1 et T4 ainsi que des données sur les entreprises, l’étude mesurera, dans un premier temps, l’ampleur de la migration interprovinciale et intraprovinciale (entre régions économiques) pour le Canada de 2003 à 2010. 

Dans un deuxième temps, l’étude quantifiera les changements dans le revenu d’emploi et le taux de couverture par un régime de retraite qui sont associés aux mouvements migratoires.  Puisque les coûts (monétaires et non-monétaires) associés à la mobilité interprovinciale sont possiblement plus élevés que ceux associés à la mobilité intraprovinciale, l’étude examinera spécifiquement les changement dans le bien-être économique chez les migrants interprovinciaux, intraprovinciaux  comparativement à ceux des non-migrants.

Finalement la décision de migrer étant possiblement une décision familiale,  l’analyse examinera également si l’amélioration du bien-être économique observé au niveau familial diffère de celle observée au niveau individuel.

De récentes études sur la mobilité quotidienne et l’usage de TIC (Technologies d’Information et de Communication) suggèrent que le recours aux technologies mobiles viserait notamment à mieux arrimer activités et temps de transit. Cette communication s’intéresse aux liaisons entre l'utilisation de TIC mobiles et les déplacements effectués au quotidien. La base de données utilisée est celle d'une enquête Internet du GIRBa "Demain Québec" menée en 2011 auprès des habitants de la CMQ, dont 1647 individus ont répondu à des questions sur leur utilisation des TIC, leurs stratégies de transport quotidiennes et leur organisation du temps. Après classification des répondants selon leur profil socioéconomique et leur profil d'utilisateur des TIC mobiles, des analyses statistiques et cartographiques montrent que les individus utilisent leur TIC mobiles afin de fragmenter leurs activités de travail ou d'étude en divers lieux de manière "légère" ou "stationnée", selon les espaces de flexibilité laissé par leur gestion de l’aller-retour entre le domicile et leur lieu d’occupation principale. Les lieux commerciaux tels que les cafés et restaurants sont ainsi des lieux de travail ou d’études populaires dans la plupart des groupes socioéconomiques, mais chez des types d’utilisateurs de TIC particuliers au sein de chacun, notamment des femmes "TI" en emploi, propriétaires et automobilistes, des hommes étudiants "Ordi Port" habitant le Centre-ville, etc. que nous analysons sociologiquement.

Dans les années 1960-70, le projet urbain émergeait comme outil de transformation de la ville généralement en réaction à un urbanisme de plan fondé sur des valeurs fonctionnelles. En reconnaissance du pluralisme des acteurs, de la complexité des questions urbaines et de la nécessité d’adopter une approche collaborative, plus inclusive, tout en répondant à de nouveaux enjeux de développement durable. Pourtant, depuis le tournant de 2010, émerge à son tour l’urbanisme temporaire notamment comme une réponse à des pratiques jugées encore trop rigides, et peinant souvent à passer de la vision à l’action. Dans un contexte marqué par l’incertitude économique et environnementale, ce nouvel outil est alors valorisé pour ses processus agiles, c’est-à-dire pour sa rapidité d’intervention et ses expérimentations flexibles et adaptatives. Dès lors, l’urbanisme temporaire se voit peu à peu institutionnalisé dans plusieurs grandes villes, incluant à Montréal. Mais quel est le lien entre ces deux outils de transformation de la ville? À partir d’une revue de littérature et documentaire, cette présentation interroge la relation qui existe – ou non – entre ces deux outils, en soutenant une réflexion sur l’innovation en matière de pratiques urbanistiques.

Le terme « nano », signifiant nain en latin, caractérise les technologies permettant la manipulation et les opérations de contrôle de la matière à l’échelle atomique. Le développement des nanotechnologies se fait aujourd’hui à un rythme effréné et touche une foule de domaines, de l’ingénierie des matériaux à l’alimentation, en passant par l’électronique et l’informatique. De ces sphères d’applications, ce sont celles reliées de près ou de loin aux soins de santé qui cumulent le plus grand nombre
d’applications actuellement sur le marché ainsi qu’au stade de recherche et développement. La nanomédecine peut être décrite comme étant la concrétisation des technologies nano, appliquées au développement de traitements, d’outils de diagnostique ou de prévention. Bien que les solutions découlant des nanotechnologies et appliquées à la médecine soient fort prometteuses, il est nécessaire de considérer tous les impacts résultant de la mise en marché de tels produits ainsi que les
éléments influençant leur acceptation. Pour cette raison, il convient de se pencher davantage sur les enjeux non seulement scientifiques, mais démocratiques de la nanomédecine.

Constatant l’implication de membres de la communauté d’origine syrienne de Montréal autour du conflit syrien en cours, on peut s’interroger sur les différentes grilles de lecture qui guident le positionnement politique de ces individus. À cet égard, trois approches principales semblent émerger dans les médias ou la littérature scientifique: la dynamique révolutionnaire des Printemps arabes, l’ingérence de puissances étrangères impérialistes sur le sol syrien depuis les premiers soulèvements et les loyautés communautaires (ou ethnoconfessionnelles). Comment ces grilles de lectures influencent-elles le positionnement politique de membres de la diaspora syrienne par rapport au conflit en cours? Autrement dit, comment s’articulent ces différentes approches? Peut-on distinguer certains discours qui seraient dominants? Il est difficile de répondre à ces questions puisque l’on a encore très peu travaillé sur les diasporas arabes au Canada et leurs liens politiques avec le pays d’origine. Aussi, peu de recherches ont été réalisées ailleurs dans le monde sur les perceptions et les prises de positions politiques que l’on trouve à l’intérieur des différentes diasporas syriennes par rapport à la situation actuelle en Syrie. C’est donc à l’aide d’entrevues semi-dirigées que nous tenterons de dégager certaines tendances. Cette communication présentera des résultats obtenus dans le cadre de la réalisation d’un mémoire de maitrise en science politique.

La mission du Conseil demeure inchangée depuis sa création, c'est-à-dire de conseiller le ministre sur toute question relative à l'éducation, tout ordre d'enseignement confondu. Se basant sur une démarche joignant expérience de terrain, avis d’experts et résultats de recherche, il garantirait à la population un certain droit de regard et un pouvoir d’influence sur les décisions en éducation au Québec. Or, les élus n'étant pas tenus d’appliquer les recommandations proposées par le Conseil, son influence auprès des parlementaires demeure incertaine. On peut alors se demander quel est l'écho des avis et travaux du Conseil supérieur de l’Éducation sur le travail politique et parlementaire des députés travaillant sur les enjeux d’éducation à l’Assemblée nationale.

Nous procédons donc à des entrevues semi-dirigées avec des élus occupant des fonctions parlementaires liées à l’éducation. Le questionnaire aborde la connaissance des élus sur le Conseil, leur utilisation personnelle des travaux du Conseil, les conditions d’adhésion de ces derniers aux positions du Conseil et les conditions d’influence des avis et travaux sur l’exercice législatif.

La recherche préliminaire nous indique que le Conseil est bien connu des élus comme instance scientifiquement rigoureuse. Or, ils feraient référence au Conseil principalement pour appuyer leur position de base sur un sujet donné. L’incidence du Conseil sur les politiques demeure ainsi limitée et tributaire de positions de départ des élus.

En 1990, avec l’Énoncé de politique en matière d’immigration et d’intégration, le Québec se dote de sa première véritable politique d’immigration et d’intégration. Une année plus tard, la signature de l’Accord Canada-Québec relatif à l’immigration et à l’admission temporaire des aubains consacre l’exclusivité des pouvoirs du gouvernement québécois sur la sélection des immigrants indépendants à destination Québec. L’accord confie aussi au gouvernement du Québec l’entière responsabilité des services d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants à destination Québec. Bien qu’il soit précédé par d’autres ententes, l’Accord Canada-Québec marque un tournant majeur dans la façon de concevoir l’immigration au Québec. Vingt ans après l’entrée en vigueur de l’Accord Canada-Québec, nous jetons un regard sur les conséquences de l’adoption de cette entente sur la politique d’immigration québécoise, notamment en matière de sélection des immigrants économiques (travailleurs qualifiés, autonomes, investisseurs et entrepreneurs). Malgré la « tutelle » fédérale, le système québécois d’immigration économique a-t-il acquis une certaine autonomie? Dans quelle mesure répond-il aux besoins spécifiques de la société québécoise? Quelles sont les possibles changements qu’il devrait subir? Notre analyse finira par une réflexion sur le système québécois d’immigration économique comme modèle pour le système fédéral de sélection des immigrants économiques et pour les autres provinces canadiennes.

L’analyse de la jurisprudence récente du Tribunal administratif du travail (TAT), de son prédécesseur la Commission des relations de travail (CRT) ainsi que des Tribunaux d’arbitrage (TA) démontre que certains comportements, même s’ils peuvent être inappropriés, délétères et entraîner de la souffrance au travail, ne constitueront pas pour autant du harcèlement psychologique au sens de la LNT. En fait, la jurisprudence ne retient que peu de cas comme du harcèlement avéré. Introduit en 2004 dans la Loi sur les normes du travail (LNT), le régime particulier de protection du harcèlement psychologique au Québec, s’ajoute au cadre légal préexistant. Il devient alors primordial d’identifier d’autres options pour encadrer ce type de comportement. À partir d’une analyse exégétique de la législation, la jurisprudence et la doctrine québécoises, cette communication vise à présenter une analyse renouvelée des différentes sources juridiques existantes susceptibles de s’appliquer à une même situation factuelle. On peut penser par exemple au droit à des conditions de travail justes et raisonnables au sens de l’article 46 de la Charte des droits et libertés de la personne, à la protection contre les abus de droit au sens des articles 6 et 7 du Code civil du Québec, ou même à l’obligation prévue à la Loi sur la santé et la sécurité du travail selon laquelle l’employeur doit protéger la santé, la sécurité et l’intégrité physique du travailleur, ce qui inclut la protection de sa santé mentale.

D’emblée rattachée aux génies chimique et de l’environnement, l’Analyse du cycle de vie (ACV) est définie comme un processus d’évaluation environnementale par lequel les flux de matières et d’énergie associés à un produit sont comptabilisés, et leurs impacts potentiels sur l’environnement quantifiés. Dans le discours formel (articles scientifiques, normes, etc.) qui structure le champ de l’ACV, il ressort que sa communauté épistémique se situe avant tout dans un rapport positiviste à la connaissance. En revanche, c’est apparemment en dépit de cette épistémologie fortement institutionnalisée que la question de la qualité des résultats ressort comme étant problématique : entre autres exemples éloquents, la quantification de l’incertitude des résultats – au fondement de la rigueur en sciences de la nature – s’avère à ce jour pratiquement impossible en ACV. Partant, se pose la question de savoir comment la « qualité des résultats » est conçue en pratique. À l’issue préliminaire d’une recherche fondée sur l’analyse qualitative d’entretiens non directifs réalisés auprès de cinq experts en ACV, il apparaît que les conceptions positivistes de la qualité sont parfois inopérantes. Leur insuffisance contribue potentiellement à l’émergence au sein du champ d’un rapport implicite à la connaissance, construit et incarné en pratique. Rendu explicite, un tel pluralisme épistémologique contribuerait possiblement à une mise en œuvre plus effective de l’interdisciplinarité.

Cette contribution présentera la méthode, encore peu formalisée dans le contexte français, de la recherche-évaluation. Cette méthode a pour objectif d'évaluer, in itinere, des dispositifs ou programmes, souvent innovants, en accompagnant le porteur de projet et en s'appuyant sur des phases de recueil de données scientifiques. Ce double niveau permet à la fois de nourrir le porteur de projet, d'accompagner la mise en œuvre des actions et de pouvoir procéder à des ajustements, mais aussi de produire des connaissances scientifiques tirées des phases de recherche, de suivi et d’évaluation. Nous présenterons ici, à partir de deux exemples concrets de recherche-évaluation portant sur des dispositifs en faveur de la jeunesse, son fonctionnement, ses enjeux et ses limites dans le champ de la recherche. Nous interrogerons également les tensions entre l'accompagnement des acteurs et le risque d’instrumentalisation, à la fois de la recherche par les acteurs mais aussi du terrain par les chercheurs. Les questions de posture professionnelle et de sens des responsabilités des chercheurs sont en effet particulièrement centrales dans la recherche-évaluation. Enfin, nous reviendrons sur le caractère innovant et heuristique de cette méthode qui permet réellement de mesurer une autre valeur sociale de la production de connaissance, et ce, au service des acteurs et des bénéficiaires des actions.  

Introduction : La problématique de l’accès à des services de santé en français s’inscrit dans une dynamique complexe, mettant en rapport une diversité d’acteurs unis par des liens d’interdépendance. La compréhension de l'organisation en réseau fait appel à une analyse approfondie des interactions entre les principaux acteurs qui la composent.  L’objectif principal de cette recherche est de comprendre le rapport entre la gouverne en réseau et la problématique de l’accès aux services de santé pour les communautés francophones. Approche théorique : L’approche théorique retenue est l’analyse organisationnelle de Crozier et Friedberg (1987). Voir le cadre théorique (image 5b) Méthodologie : Cette recherche qualitative est une étude de cas unique, soit le système public de santé du Nouveau-Brunswick, avec deux unités d’analyse imbriquées, deux réseaux de santé. Les stratégies qualitatives employées pour la collecte de données incluent des entretiens semi-dirigés. Résultats préliminaires : L’enjeu de l’accès aux services de santé en français anime certains acteurs, qui mobilisent des stratégies pour « arriver à leur fin ». Toutefois, d’autres acteurs, sont motivés par des enjeux différents, comme l'équité et la gouvernance. Puisqu’au sein de la gouverne en réseau, les enjeux sont variés et qu’ils s’insèrent dans un contexte particulier, il importe de définir des cibles claires en matière d’accès aux services de santé en français.  

La communication vise à actualiser les connaissances sur le profil sociodémographique des députés québécois suite aux élections générales du 4 septembre 2012, lesquelles ont porté le PQ au pouvoir. Quatre caractéristiques sociodémographiques sont considérées : sexe, âge, niveau de scolarité et occupation professionnelle.

Dans un premier temps, le profil des députés de la 40e législature sera examiné sous trois angles, soit ceux de l’Assemblée, des partis politiques et du Conseil exécutif. Premièrement, une vue d’ensemble des 125 députés sera présentée. Deuxièmement, l’analyse sera effectuée dans une perspective comparative entre les trois principaux partis politiques (PQ, PLQ, CAQ). Troisièmement, l’attention sera portée sur le Conseil exécutif, formé de ministres du Parti québécois.

La seconde partie de la communication vise à comparer les 38e et 40e législatures, puisque dans les deux cas, on note la présence d’un gouvernement minoritaire et de trois groupes parlementaires reconnus. L’exercice permettra notamment de vérifier si les députés de la CAQ présentent un profil similaire à ceux de la défunte ADQ, et si les ministres libéraux (2007) s’apparentent ou non aux ministres péquistes (2012).

Les données utilisées sont principalement tirées des fiches biographiques publiées sur le site Internet de l’Assemblée nationale. Celles-ci sont complétées et corroborées par des sources connexes fournies par la Division de la recherche de l’Assemblée nationale et par le DGEQ.

Pour la première fois de son histoire, ou presque, le Québec a connu récemment deux gouvernements minoritaires. On présente parfois les gouvernements minoritaires comme étant moins légitimes, instables ou inefficaces. À l'opposé, on entend aussi que les gouvernements minoritaires seraient plus démocratiques, plus à l'écoute de la population et davantage prêts à collaborer.

Dans cette recherche, nous étudions les gouvernements minoritaires des 38e et 40e législatures de l’Assemblée nationale et les impacts de cette situation sur différents aspects de la vie parlementaire québécoise. Nous comparons ces législatures entre elles, ainsi qu'avec la situation de gouvernement majoritaire habituelle au Québec. Nous posons l'hypothèse suivante : ce n'est pas nécessairement le statut minoritaire d'un gouvernement qui détermine son efficacité, mais plutôt le contexte politique et l’approche qu'il adopte. Cette hypothèse est testée au moyen d’une recherche documentaire, d’une revue de presse, d’une analyse du Journal des débats de l’Assemblée nationale, et d’entretiens semi-dirigés avec des parlementaires d’expérience de chaque parti politique.

Nos résultats préliminaires tendent vers une validation de notre hypothèse. L'attitude de collaboration ou de confrontation adoptée par un gouvernement minoritaire et le contexte politique dans lequel il prend le pouvoir semblent avoir un impact important sur son efficacité et sur la perception qu'en ont les élus et la population.

L’autonomisme de l’ouest canadien, particulièrement fort en Alberta et en Saskatchewan, s’ancre dans l’histoire de la Confédération canadienne. Il se nourrit de la rhétorique de « l’aliénation de l’ouest » - au profit de projets politiques tantôt progressistes (mouvements des fermiers unis, au début du XXè siècle) tantôt conservateurs ou libertariens (du Reform Party, au Western Canada Concept).

La sociologie historique nous permet-elle de comprendre les variations idéologiques des partis autonomistes dans l’ouest canadien ?

Pour y répondre, la recherche mobilise une méthodologie mixte. La communication en présente les premiers résultats. On recourt notamment à l’analyse de contenu pour saisir, à partir du concept clé de « clôtures sociales », les variations idéologiques des mouvements autonomistes dans l’ouest canadien, en fonction des configurations politiques dans lesquelles ces partis s’inscrivent.

La communication contribue à la compréhension d’un phénomène politique contemporain, en même temps que continu dans l’histoire politique canadienne : la contestation de la distribution des pouvoirs entre le fédéral et les provinces, à l’ouest. Sur ce sujet, c’est la première recherche conduite à la fois en français et dans une perspective sociohistorique. Elle vise à expliquer les trajectoires et transformations idéelles des mouvements autonomistes dans l’ouest canadien, en sortant d'une approche psychologique des résistances au gouvernement fédéral (colère, ressentiment...). 

Les difficultés que peut engendrer la traduction des lois du français vers l’anglais et ses conséquences sur l’accessibilité à la justice sont bien connues. Les traductions sont notamment susceptibles de provoquer une multiplication des litiges et de réduire l’intelligibilité du texte de la loi. Or, avec l’adoption du nouveau Code de procédure civile (qui entre en vigueur en 2016), dont l’un des objectifs est d’améliorer l’accès à la justice, le législateur a décidé d’abroger l’article 3 de l’ancien Code et de se retirer du droit de l’interprétation bilingue. Celui-ci s’en remet donc aux règles d’interprétation développées par les tribunaux. L’auteur constate (à la lumière d’une étude de la jurisprudence de la Cour suprême du Canada) que ces règles ont été construites au gré des litiges provenant de plusieurs juridictions canadiennes, sans égard au processus québécois d’adoption des lois. Il observe également (au terme d’une revue de la littérature) que les règles d’interprétation en question reposent sur une théorie (celle de la valeur égale des deux textes) dont l’objectif n’est pas de favoriser une justice accessible. Dans les circonstances, d’autant plus que le législateur reconnaît la relation entre l’accès à la justice et la rédaction des lois, l’auteur se questionne sur l’opportunité d’élaborer une règle québécoise d’interprétation des lois bilingues. La proposition originale se veut respectueuse des objectifs du bilinguisme législatif et de la tradition québécoise.

La bioéthique est une discipline scientifique produisant des normes d’intervention sur le vivant en misant sur la singularité du patient et des réseaux interdisciplinaires d’experts se regroupant autour de problèmes à résoudre. En institutionnalisant ses pratiques et ses justifications, la nouvelle classe de bioéthiciens fait paradoxalement deux choses : elle dénonce les disciplines universitaires trop rigides tout en devant disciplinaire et elle résiste au caractère hiérarchique d’une science tout en se soumettant à ses normes. La notion de paradigme chez Kuhn (1962), soit des croyances, méthodes, valeurs et conceptions métaphysiques, permet de tracer les contours d’une communauté de bioéthiciens supposant une orthodoxie disciplinaire supportée par un fonds commun de connaissances. Cette communication étudie le consensus moral prenant forme lorsque s’institutionnalise la bioéthique à l’université autour de curriculums, revues et comités. J’ai interrogé douze chercheurs et professeurs en bioéthique sur leur engagement dans l’interdisciplinarité. Deux postures d’engagement se dégagent. La première fait de l’interdisciplinarité une idéologie de l'enrichissement rendu possible par l'agencement d'apports de disciplines diverses. La seconde déplace le lieu de l’interdisciplinarité de l’interaction entre les membres vers le chercheur qui incarne lui-même l'interdisciplinarité de la bioéthique par ses méthodes, reconduisant ainsi les justifications d’une science a priori dénoncée.