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L’eau est indispensable à l’être humain depuis la nuit des temps, mais la volonté de la gérer n’est apparue que progressivement. De nos jours, la gestion de l’eau est un paradigme socio-environnemental essentiel dont l’objectif est de coordonner, de faciliter et d’optimiser l’utilisation de cette ressource. De par ces ambitions harmonisatrices, un nouvel élan de protection durable de la ressource est à l’ordre du jour.

Or, face à une nouvelle conception de l’eau et de sa gestion, le Canada n’a pas encore été en mesure de proposer une réponse adaptée. Les initiatives y demeurent sporadiques et une stratégie nationale n’est toujours pas à l’ordre du jour. Cette situation repose tout autant sur un « mythe de l’eau » que sur un manque de coordination et de coopération entre les acteurs impliqués, ce qui contribue à masquer la nécessité de gérer cette ressource. En ce sens, l’élaboration de structures de coopération visant à la gestion harmonisée de l’eau au Canada demeure un objectif à réaliser.

Face à un contexte canadien de l’eau mitigé, l’une des pistes de réflexion mène au concept de bassin versant. Pour quelles raisons cette unité territoriale se présente comme une alternative pouvant mener à l’harmonisation de la gestion de l’eau ? Dans quelles mesures est-elle compatible avec la structure fédérale canadienne? L’objet de cette communication est de réagir à ces interrogations en explorant différentes analyses d’ordre hydrologiques, philosophiques et juridiques.

Notre recherche présente un nouvel angle d’analyse pour l’action publique en aménagement du territoire et la gouvernance des projets d’aménagement. Elle propose, comme entrée, la dimension temporelle et présente le temps comme enjeu de la conduite et de la gestion des projets d’aménagement et de développement. Elle fait valoir le temps à la fois comme contrainte et comme ressource dans le jeu des rapports de force qui orientent le processus du projet d’aménagement.

Notre recherche interroge l’impact du temps et des temporalités multiples sur les projets d’aménagement et de développement territoriaux. Plus spécifiquement, elle interroge la manière dont interagissent les différentes temporalités et contraintes temporelles que le projet met en présence, de même que la manière dont cette interaction influence le cours, la nature, la cohérence et la pertinence du projet. 

Nos travaux s’appuient sur le postulat d’un temps « intégralement produit par les sociétés » et au sein desquelles « plusieurs temps coexistent, souvent de façon conflictuelle » (Lussault, 2003 : 900). Le projet est abordé comme un processus dynamique dont le caractère est indéterminé et sujet à l’aléa. Le cadre conceptuel de nos travaux est développé de manière à mettre au jour le processus du projet et le poids de la dimension temporelle des différents éléments qui le structure. Le cadre développé et la méthodologie qui en découle constituent l’une des contributions originales de notre recherche.

La « géographie de la couleur » telle que proposée par l’architecte-coloriste Jean-Philippe Lenclos avance que chaque région possède une physionomie chromatique en concordance avec la géographie et la culture du lieu. Toutefois, certains craignent que cette diversité chromatique soit menacée par l’homogénéisation des sociétés et les grandes similitudes entre les paysages urbains de par le monde.  Les villes deviendraient donc un fait universel non seulement parce que la moitié de l’humanité y réside, mais aussi parce qu’elles se ressembleraient de plus en plus.

Encore à ses débuts, ce travail de thèse cherche à évaluer dans quelle mesure le paysage urbain est visiblement marqué par les couleurs typiques à la géographie et à la culture locales. En d’autres mots, la ville moderne laisse-t-elle de la place aux couleurs dites traditionnelles?

Pour étudier cette question, il semble nécessaire de mesurer quantitativement la couleur dans le paysage urbain pour établir une généalogie chromatique du lieu en comparant les couleurs actuelles à celles du passé ou de bâtiments traditionnels. Et puisque la couleur serait l’équivalent visuel du langage parlé, l’usage de méthodes qualitatives s’avère également nécessaire pour déterminer les couleurs et appréhender leurs significations aux yeux des habitants et des professionnels de l’urbain.







Le 30 avril 1971, Robert Bourassa annonçait une des plus importantes politiques de développement économique du Québec: le Projet du siècle. Afin de mettre en œuvre cette politique, qui érigeait le plus grand complexe hydroélectrique du Canada, le gouvernement dut créer plusieurs instruments, notamment une société d’État – la Société de développement de la Baie James (SDBJ) – et, curieusement, une municipalité: la Municipalité de la Baie James (MBJ). Comme on le sait, il dut également entreprendre des négociations avec les peuples autochtones occupant le territoire, menant à la signature de la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Alors que nombre d’études se sont intéressées au régime de catégories de terres établi dans l’entente, aucune ne s’est jamais attardée à la MBJ, dont le territoire immense englobait pourtant ces terres. Cette communication a pour objectif de dresser pour la première fois un portrait de cette municipalité, qui défie plusieurs dispositions de la Loi des cités et villes. En effet, son conseil municipal est remplacé par le conseil d’administration de la SDBJ, et habilité à règlementer de manière différenciée sur différentes parties de son territoire. Par ailleurs, nous présentons un résultat préliminaire de notre recherche, qui s’appuie sur la méthode généalogique de Foucault. La MBJ n’est pas si unique finalement – si on la compare à une « ville de compagnie ». Elle représente, en fait, la première ville de compagnie publique.

En ce début de XXIe siècle, les autorités portuaires canadiennes sont confrontées aux problèmes de la lisibilité du futur, de la concurrence et de l’innovation. En tant que grandes organisations aménageant et développant l’espace, elles sont plus que jamais soucieuses des tendances prospectives, des réalignements stratégiques et des idées de projets innovants. Cela dit, doté de plusieurs façades maritimes, le Canada ne présente pas les mêmes réalités d’un océan à l’autre. C’est donc tout naturellement que les transformations en cours doivent être appréhendées géographiquement. L’étude de ces transformations est au centre de notre thèse. En effet, peu d’études récentes se sont employées à les identifier, à les saisir et à faciliter l’intervention. En nous appuyant sur une approche théorique pragmatiste et structurationniste, ainsi que sur une collecte des données appuyée sur 90 entretiens, réalisés avec certains des plus grands spécialistes des secteurs maritimes, portuaires et logistiques, notre communication visera : 1) à synthétiser les opportunités et les défis qui entourent le Saint-Laurent; 2) les éléments qui permettent leur intelligibilité; et 3) l’action portuaire/territoriale. Identifiés par nos répondants, et concernant plus spécifiquement les administrations portuaires de Québec, Trois-Rivières et Montréal, certaines de ces occasions et de ces enjeux s’avèrent tout à fait décisifs pour le pays, la province et les villes précitées.

De nombreux jardins communautaires de East Harlem, NYC sont situés sur des terrains appartenant à la ville qui les menace d'éviction pour la construction de logements dits abordables. Au cours d’une ethnographie multi-site d’un an, j’ai examiné les relations de propriété de ces espaces urbains entre les jardiniers et l'administration afin de comprendre la tension entre droits de propriété légaux et formels avec le sens de propriété incarné et moral. Les relations de propriété de ces jardins révèlent comment ces espaces sont contestés et négociés entre jardiniers, passants et voisins, mais aussi avec développeurs immobiliers ainsi que décideurs et travailleurs municipaux. Bien que les jardins existent depuis plus de 40 ans, les relations de propriété des jardiniers génèrent collaboration et tensions interraciales, s’exprimant par des actes de possession d'inclusion et d'exclusion qui se concrétisent par des barrières tant physiques que symboliques. Alors que les barrières physiques prennent la forme de clôtures, cadenas ou verdure permettant ou interdisant l'accès au jardin, des frontières symboliques se définissent également par le travail, des décisions esthétiques, mais aussi par le commérage et des actes de partage ou de vol dans les jardins. Je soutiens donc que ces actes de possession révèlent un système de pouvoir enraciné dans la famille, la séniorité et les relations interraciales tout en créant simultanément un lieu culturel sûr où un groupe peut réaliser sa vision.

En 1999, faisant suite aux bombardements de l’Otan, le conflit opposant la Serbie au  Kosovo, prend fin. L’exode des Serbes s’accélère et nombreux sont ceux qui fuient pour la Serbie voisine. Pour les autres, qui ont fait le choix de demeurer au Kosovo, ils évoluent depuis dans des environnements dissemblables, selon leur positionnement géographique sur le territoire de l’ancienne province. Trois configurations sont observables et celles-ci se distinguent par différents degrés de concentration de population et un isolement plus ou moins important par rapport à la Serbie. La présente étude pose la question de l’influence de ces diverses configurations sur le processus de construction identitaire des Serbes du Kosovo.

De façon générale, les travaux qui se sont intéressés à la question se sont limités à des études de cas, c’est-à-dire à la construction identitaire dans une ville ou village (Sikimic, 2008 ; Van der Borgh et Lasance, 2014). Cette recherche propose plutôt d’appréhender la construction de l’identité dans une perspective comparative et de situer les diverses enclaves serbes dans leur environnement. En m’appuyant sur les auteurs constructivistes j’avance l’argument que les différents degrés d’isolement et de concentration de population vécus par les Serbes du Kosovo depuis la fin du conflit ont contribué à la fragmentation de l’identité serbe et à l’émergence d’identités distinctes.

La révision périodique des cartes électorales exige des redécoupages et des fusions de parties du territoire politique. Les circonscriptions (ou «comtés») et districts (ou «quartiers») électoraux préexistants se voient amputés, augmentés, recomposés, ou disparaissent afin que chacun compte un nombre équivalent d’électeurs (la loi prescrit un écart maximum) en assemblant des unités de recensement. Lors de leur délimitation cartographique, on prétend tenir compte de limites socio-économiques significatives autant que des «entités» géographiques: rivière, falaise, route, voie ferrée, aire industrielle inhabitée (donc sans électeurs), limite cadastrale ou municipale. Le problème: cet exercice éreintant, confronté à la grogne politique et aux référents identitaires, donne des résultats consternants, car l’étendue spatiale des toponymes reconnus n’y est plus essentielle ni respectée, vus comme de simples étiquettes qu’on déplace sur un espace différent ou créé, ou noms déjà connus qu’on maintient en les énumérant (jusqu’à six termes dans un même nom!) dans des limites disproportionnées. L’analyse cartographique comparative et critique des aberrations posées par ces tendances aux trois niveaux politiques au Québec mène à proposer quelques règles de délimitation et dénomination électorales visant la simplicité pour une représentation identitaire, afin d'éviter ces noms commémoratifs avec prénoms ou de vagues génériques anodins remplaçant de jolis noms authentiques, souvent typiques.

La Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire (PNAAT) reconnaît l’importance des « choix en matière d’urbanisation » aptes à favoriser une mobilité durable. Visant la compacité des ensembles urbains, la densification mise sur l’intensification des activités des milieux déjà urbanisés. Si elle est souvent vue comme clé du développement durable, peut-elle contribuer à recoudre les territoires fragmentés de la périphérie ? Là, où lotissements résidentiels et power centers évoluent selon des logiques de fonctionnement parallèles, peut-elle être la « pilule magique » pour les faire cohabiter plutôt que coexister ? Dans quelle mesure et selon quelles modalités la densification peut faire dialoguer la diversité des voisinages ségrégés par les grandes voies métropolitaines pour en faire un tout ? 

Cette recherche exploratoire repose sur une analyse croisant les grands modèles de densification à la réalité d’un terrain de Québec. Trois questions l’articulent : « Où est-ce que ça atterrirait ? »; « À quelles conditions ? » et « Qu’est-ce que ça changerait ?»

L’analyse critique des grands modèles de banlieues et de densification dégage les grands paramètres de mise en œuvre. Puis, l’analyse morphologique du terrain d’étude cerne la portée et les limites des modèles : sont-ils flexibles et adaptables à la réalité concrète d’un terrain ? Formant un catalogue raisonné, ces analyses sont mises en dialogue afin de faire ressortir les exigences et implications de la densification.

Dans le cadre des logiques métropolitaines de structuration de l’espace urbain montréalais, notre recherche s’intéresse aux mutations du marquage ethnique des communautés ethnoculturelles qui y ont lieu. Leur visibilité au sein de l’espace urbain opère à des échelles désormais plus restreintes, quand le quartier ethnique comme lieu d’identification et de sociabilité communautaire voit ses fonctions traditionnelles amoindries.

Notre recherche porte plus particulièrement sur la concentration de commerces maghrébins sur la rue Jean-Talon Est, désignée sous l’appellation de « Petit Maghreb ». Nous avons cherché à comprendre si il était fait un usage du Petit Maghreb par les primo-arrivants d’origine maghrébine qui le fréquentent comme d’un lieu qui par le biais des pratiques qu’ils y déploient et des représentations qui en découlent traduisaient l’expression de leur identité ethnique à Montréal. Pour saisir les rapports de l’individu au lieu par la prise en compte des représentations, nous avons choisi de suivre une démarche méthodologique qualitative, par le biais d’entrevues semi-directives. Nos résultats montrent que le Petit Maghreb se propose comme un lieu de rassemblement et un lieu de rencontre pour ces immigrants montréalais d'origine maghrébine. Il est aussi un environnement familier qui fonctionne comme un lieu de ressourcement identitaire et qui contribue à la stabilité identitaire des primo-arrivants qui le fréquentent.



Les transformations numériques de la société se caractérisent notamment par un ensemble de dynamiques sociales, donnant une grande part à l'initiative des usagers et à leurs capacités de contribution. Des connaissances et des moyens techniques considérables sont accessibles au plus grand nombre : le projet Capacity propose d'enquêter sur les dimensions multiples de cette distribution de capacités qui permettrait à chacun de se construire, de devenir porteur de projet, maker, innovateur. Son hypothèse est que ce gisement de possibilités engage les personnes vers des positions actives et renforce leur "pouvoir d'agir" (empowerment), dans les champs de la citoyenneté, de l'action sociale, de l'éducation et de la formation, de l'insertion. Cette hypothèse est mise à l’épreuve (2015-2017) par une équipe multi-disciplinaire (Fing, Université Rennes2, Institut Mines Telecom) mobilisant des méthodologies d’enquête ethnographique et d’analyse documentaire sous plusieurs angles : les inégalités sociales et éducatives; les trajectoires d’appropriation et les « pouvoirs » numériques; les « environnements capacitants », sociaux, géographiques, institutionnels. Elle bénéficie d’un accès privilégié à différents terrains et fonds documentaires en Bretagne, en Ile de France et à Marseille. Cette intervention a vocation à partager les principales questions et les choix méthodologiques de l’équipe de recherche et à présenter les premières tendances de nos travaux.  

Le potentiel créatif est la mise à niveau maximum possible de la performance socio-économique d’une ville, par l'introduction des entrées créatives (de capital humain, d’investissement élevé, de classe créative). Le concept de l'utilisation et du développement de la créativité est examiné sur plusieurs décennies en termes de différentes unités territoriales telles que districts, villes, régions. En particulier, le terme ville créative apparaît pour la première fois dans la littérature dans les années 1980 (Landry, 1995; Hall, 1998; Bradford, 2004; etc.). La concentration de la créativité et de la connaissance a conduit à la perception des villes comme points focaux de développement économique des régions dans lesquelles elles sont situées. Les villes deviennent des laboratoires qui offrent des solutions technologiques, organisationnelles, juridiques et sociales authentiques pour la poursuite de leur croissance (Hall, 2010).

La présente recherche sur le potentiel créatif a été généralement faite sous la forme de descriptions de la structure économique des entreprises et des activités créatives dans les territoires. Le projet se réfère également à des idées sur l'unicité du patrimoine culturel et historique comme part importante du potentiel créatif et source non reconnue d'innovations et de croissance intelligente. Le champ des recherches est bien développé en particulier en France et peut être une source très riche d'idées, de connaissances et d'expériences pour la Slovaquie.

Les changements climatiques posent des problèmes d'adaptation dans les communautés côtières à l'échelle planétaire. Les provinces atlantiques canadiennes n'en font pas exception. La province Nouveau-Brunswick (N.-B.) a des défis particuliers; elle est avec l'Ile du Prince-Édouard la province la moins bien organisée démocratiquement à l'échelle locale et ce au niveau canadien. Environ le tiers des communautés rurales ne sont pas municipalisées et bon nombre de celles-ci sont situées sur le littoral acadien du N.-B. Nous avons comparé le processus d'adaptation dans deux catégories de territoires côtiers du sud-est du N.-B. Il s'agit de municipalités ayant des responsabilités de réglementer l'aménagement et le développement de leur territoire et de districts de services locaux (DSL) n'ayant aucun pouvoir de réglementer. Ces territoires sont encadrés à l'échelle régionale par des commission de services régionaux (CSR) responsables des services d'urbanisme. Pour mesurer le processus d'adaptation nous avons procédé par entrevues semi dirigées : 12 dans les municipalités et 19 dans les DSL. Les résultats ont été validé par 3 focus groups. Les résultats préliminaires font ressortir deux aspects. Les DSL sont enclins à se municipaliser même si ce pouvoir est parfois court-circuité par les lobbys auprès de la province du N.-B. Cependant, les associations demeurent des agents mobilisateurs pour les actions démocratiques dans ces territoires qu'ils soient municipalisés ou non.

Cette recherche porte sur la politisation (mise en sens/mise en scène) de mouvements autochtones au Mexique et en Équateur entre 1990 et 2005 dans un esprit comparatif. La problématique du « renouveau indien » posée comme une donne importante dans la littérature est interrogée, non comme un objet d’exception ou de conjonctures historiques, mais plutôt comme un ensemble de pratiques d’énonciation qui révèlent quelque chose sur la création de positions de sujet politique. Cette étude vise une compréhension plus profonde des processus par lesquels des acteurs sociaux marginalisés établissent une voix légitime dans le champ politique, concurrente au discours de l’ordre hégémonique, et, plus largement, des luttes de sens qui sous-tendent la vie politique en Amérique latine.
Pour se faire, on a analysé et mis en dialogue des discours de deux organisations autochtones, l’EZLN et la Conaie, et des discours présidentiels. Le choix de cette méthode de recherche provient de l’approche théorique élaborée avec Alain Touraine, Yvon Le Bot et Ernesto Laclau; ce cadre permet de penser la multiplicité des subjectivités en opposition à un ordre qui se donne comme objectif ainsi que la possibilité de déplacer les frontières du politique autour de points nodaux (Laclau, 2006). En fait, tout au long de la recherche, pratique et théorie ont été considérées de pair dans le but de tirer des conclusions empiriques, mais également de contribuer au développement de la théorie politique contemporaine.

Le courlis corlieu est un oiseau migrateur dont la population est en déclin. Ces oiseaux se reproduisent dans le Nord du Canada. Des recherches lient la population utilisant le secteur du détroit du MacKenzie pour sa reproduction, avec l’utilisation de la région atlantique comme halte migratoire automnale (Smith et Watts, 2015). Dans la péninsule acadienne, de la mi-juillet à la mi-août, les courlis utilisent ainsi les champs de bleuets pour s’alimenter et se reposer lors de cette halte. Cette communication porte sur un projet visant à améliorer la cohabitation entre le courlis corlieu et les producteurs de bleuets. Nous présenterons les résultats d’une première enquête faite auprès d’une quarantaine de producteurs en 2016 (rencontre en face à face). Suite à cette enquête, un travail a été amorcé avec un petit groupe de producteurs, visant à développer une approche cohérente avec leurs besoins, une autre enquête téléphonique sera faite durant l’hiver 2018. Ce travail s’inscrit dans le cadre de recherches portant sur les dimensions sociales des conflits avec la faune (Human Dimension of Conservation Management). Notre objectif dans le cadre de cette communication est de mettre l’accent sur la complémentarité entre les connaissances biologiques et sociales dans le cadre d’un projet de conservation et les défis que cette interdisciplinarité implique. 

  

De plus en plus d’administrations publiques libèrent des données gouvernementales, communément appelées données ouvertes, pour combattre la corruption, pour favoriser l’innovation et pour diversifier la prestation électronique de leurs services. Ainsi, l’État devient une plateforme d’information que peuvent consulter ou exploiter les citoyens, la société civile et les entreprises. Dans cette mouvance vers une plus grande transparence de l’État, le gouvernement du Québec a créé en 2012 un portail de données ouvertes dans lequel des ministères et organismes publics ont été conviés à déposer des données d’intérêt public. Or, peu de données ouvertes ont été rajoutées dans ce portail depusi l’année de sa création. À partir d’une vingtaine d’entrevues réalisées auprès de gestionnaires et d’experts, la présente recherche met en lumière les conditions organisationnelles et informationnelles qui freinent les organismes publics provinciaux du Québec à libérer leurs données. Parmi les raisons invoquées, soulignons l’absence d’une stratégie gouvernementale ou ministérielle claire, la faible qualité de certaines données, la protection des renseignements personnels, la perte de revenus liés à la vente de données et la difficulté de repérer des données pertinentes au regard de leur réutilisation. L’étude aborde aussi des leviers pour faciliter la libération des données publiques par  les ministères et autres organismes provinciaux.

La veille stratégique est une activité de plus en plus valorisée au sein des administrations publiques. Toutefois, les modèles conceptuels pour l’appréhender demeurent peu satisfaisants, en raison notamment de leur caractère normatif. Cette présentation s’attachera d’abord à définir cette activité d’un point de vue classique. Par la suite, nous évoquerons les arguments pour lesquels ce point de vue doit être reconsidéré. À la lumière de cet argumentaire, nous montrons que le modèle de création de sens (sense-making), comme élaboré par Weick constitue un outil conceptuel pertinent pour construire un nouveau modèle pour appréhender la veille stratégique. En premier lieu, par le caractère collectif qu’il induit et en second lieu, par la notion d’équivocité que Weick attribue à l’environnement d’une organisation, dépassant par le fait même les notions d’incertitude et d’ambiguïté généralement associées à l’environnement.

Dans cette communication, j’examine le rôle sous-développé – mais essentiel – du Parlement en matière de contrôle de la constitutionnalité des lois au Canada. Plus précisément, j’y soutiens que le cadre institutionnel du processus d’adoption des lois ne permet pas au Parlement de s’assurer que les lois qu’il débat et adopte sont conformes avec les droits garantis par la Constitution. En effet, malgré la présence d’un comité parlementaire sur les droits de la personne tant à la Chambre des Communes qu’au Sénat, la compatibilité des lois aux droits constitutionnels ne reçoit que peu d’attention durant les débats parlementaires.

Dans la première partie de cette communication, je présenterai les justifications expliquant la quasi-absence de contrôle constitutionnel au Parlement, la plupart étant de nature politique ou institutionnelle. Par la suite, je préciserai les avantages distincts du Parlement pour évaluer la constitutionnalité des lois, avantages qui découlent principalement de sa légitimité démocratique et de la transparence du processus parlementaire. Finalement, pour remédier à l’insuffisance de contrôle constitutionnel, je proposerai une réforme institutionnelle fondée sur ces avantages distincts : la création d‘un Comité parlementaire mixte mandaté d’évaluer de façon systématique la compatibilité des projets de loi aux droits constitutionnels, et dont les conclusions à cet égard informeraient les débats parlementaires tenus en chambre.

La reconnaissance et la protection des savoirs autochtones associés à l’environnement ont été consacrées par de nombreux textes au niveau international et notamment dans la Convention sur la Diversité Biologique (1992) et le protocole de Nagoya (2010). Pourtant, malgré la multiplication des traités, très peu d’états sont parvenus à mettre en œuvre les principes de droit international. C’est le cas du Canada qui, bien qu’ayant lancé plusieurs séries de consultations, n’est pas parvenu à ce jour à adopter de législation spécifique relative à la reconnaissance, l’intégration et la protection des savoirs autochtones. Il est cependant possible d’observer l’existence dans certains textes légaux une reconnaissance timide des savoirs autochtones. De la même manière, une place est parfois aménagée aux savoirs autochtones dans le cadre des traités modernes conclus avec les peuples autochtones. De plus, il est possible d’observer, à l’ombre de l'État, le développement de pratiques éthiques très élaborées et touchant aux savoirs autochtones, à l'initiative de la communauté des chercheurs mais aussi des peuples autochtones. Notre présentation visera donc à présenter et à analyser cette mosaïque de textes et de pratiques participant à la reconnaissance et la protection des savoirs autochtones au Canada. Une mosaïque éclatée, aux contours parfois indéfinis et à la portée souvent limitée, mais qui tranche par son dynamisme avec les difficultés d’action de l’État canadien.  



Il semble admis au sein de la communauté des juristes et des criminologues que 90 % des dossiers en matière criminelle au Canada se règlent par l'enregistrement d'un plaidoyer de culpabilité.

Or, l'analyse des données publiées par plusieurs études suggèrent que la proportion réelle est, en fait, moindre.

Face à ces apparentes contradiction, nous avons procédé à un échantillonnage aléatoire sur 1040 dossiers inscrits au plumitif des tribunaux du Québec entre 2014 et 2017. Les données extraites et analysées suggèrent que ce sont plutôt 61 à 71 % (0.001) des dossiers en matière criminelle qui se concluraient par un plaidoyer de culpabilité. Cependant, ces dossiers représenteraient entre 80 et 95% (0.01) des déclarations de culpabilité.

Notre affiche serait divisée en trois sections:

1. Retour sur la littérature scientifique et analyse des données publiées.

2. Présentation méthodologique, procédure de sélection de l'échantillon et risques de biais qui s'y rattachent

3. Présentation des résultats.

À la fois responsable et victime des changements environnementaux et climatiques qu’elle provoque, l’agriculture industrielle se trouve aujourd’hui dans le devoir d’imaginer son futur dans un contexte où les contraintes sont grandissantes, tant écologiques, économiques, que sociales.

Pendant que les crises se multiplient à différentes échelles, la perspective sur le futur des systèmes agro-alimentaires devient de plus en plus incontournable. La complexité de la situation ne permet pas de trouver une réponse simple mais requiert plutôt une analyse profonde sur la manière dont fonctionne le système, ses principaux enjeux et sur les rapports entre les aspects biophysiques et sociaux au sein de différentes sociétés.

Notre présentation vise à montrer comment le système agro-alimentaire international peut être mieux compris à travers l’analyse de l’extraction et de l’utilisation de l’énergie. Plus précisément, nous utiliserons un regard historique pour expliquer comment l’accès aux différentes sources d’énergie a changé la géopolitique globale de la nourriture au cours des cinq derniers siècles. Ceci nous permettra de déterminer la distribution actuelle de richesse, de pouvoir et de technologie.

Par cette approche, nous développerons une narration qui nous aidera à regarder le présent et le futur de l’agriculture sans perdre de vu ni la nature complexe des rapports socio-écologiques,ni le rôle déterminant joué par les rapports de force entre pays, groupes sociaux et modèles culturels.

Comment les femmes ingénieures professeures-chercheures et professionnelles de terrain contribuent-elles à l’avancement de la recherche technologique en génie pour le bien-être des femmes? À quels obstacles font-elles face? Ingénieurs et chercheurs s’entendent pour dire que le génie est au service de la société. Mais, il a été longtemps un domaine d’études et carrières réservé aux hommes. Par exemple, la première étudiante en génie de l’Université d’Ottawa a gradué en 1963. Avec l’accès des femmes au génie, n’est-il pas légitime de se demander comment le génie est au service des femmes? Nous avons mené une étude exploratoire auprès des hommes et femmes chercheurs-professeurs et futurs ingénieurs afin de: 1) explorer comment ces femmes et hommes conçoivent le génie; 2) appréhender l’importance qu’elles/ils accordent à la contribution des femmes au génie surtout sur le rôle des femmes ingénieures en tant qu’agentes de changement dans l’avancement de la recherche scientifique et technologique sur des questions d’intérêts féminins; 3) comprendre les obstacles qui entravent les femmes ingénieures à s’investir dans des questions typiquement féminines; 4) proposer des suggestions susceptibles d’inciter et encourager les ingénieures à investiguer et innover sur des questions  d’intérêts féminins. Les résultats permettent d’appréhender des facteurs qui influent sur le choix de projets de recherche et d’innovations technologiques des ingénieures et de proposer des pistes d’actions.

 



L’écotourisme est présenté comme étant une forme d’activité économique faisant partie des pratiques de développement dit durable, mis en place par et/ou dans le respect des communautés locales et ayant un engagement pour la conservation de l’environnement. Au Costa Rica, l’écotourisme est une pierre angulaire de l’image internationale ainsi que de l’économie nationale. Toutefois, cette pratique n’est pas aussi exemplaire qu’elle ne le laisse prétendre. Cette communication prétend à concevoir le développement de l'écotourisme comme une pratique extractiviste, paradigme au sein duquel la nature et les humains sont toujours considérés comme des ressources capitalisables. Afin de nous appuyer dans cette hypothèse, nous critiquerons le virage « vert » des institutions économiques internationales depuis les années 1990 qui ne représente en fait qu’une récupération capitaliste des enjeux environnementaux soulevés par les changements climatiques. En effet, nous postulons que la création d’instruments juridiques et économiques pour la conservation de l’environnement engendre des pratiques néocoloniales. Nous démontrerons, à travers le cas costaricain, que le développement de l’écotourisme s’intègre au sein d’une nouvelle phase de dépossession territoriale des communautés locales au profit d’acteurs gouvernementaux, non-gouvernementaux et/ou étrangers, le tout, sous le couvert de la protection environnementale et du développement économique national.

Problématique de référence :Les législations linguistiques québécoise et française visent toutes deux la consécration d’une seule langue officielle. Mais une fois devant le juge, font-elles pour autant l’objet d’interprétations similaires? Pour répondre à cette question, nous posons l’hypothèse que ces lois ont été inspirées par une intention républicaine, mais qu’elles ont fait l’objet d’interprétations libérales.

Conclusions générales : À la lumière des archives parlementaires et des textes des lois, nous concluons que les législations linguistiques québécoise et française ont été inspirées par une intention républicaine « à la française » (importance de l’État-nation, de la langue commune, de la démocratie, etc.).En France, sept des huit décisions pertinentes de la Cour de cassation ont opté pour une interprétation large du principe du français et ont donc respecté l’intention républicaine du législateur. Au Québec, six des sept décisions pertinentes de la Cour d’appel ont opté pour une interprétation stricte du principe du français et ont donc préféré une interprétation libérale (favorable aux droits individuels).



On observe le passage, à la fin du XXème siècle, d’un mode de gestion wébérien des administrations publiques à une nouvelle donne managériale conceptualisée sous l’appellation de « Nouveau Management Public » (NMP). Ce changement de paradigme a entrainé de profonds bouleversements quant aux rôles et aux responsabilités des gestionnaires de la fonction publique. Au cœur du NMP se déploie un nouvel ensemble de valeurs et s’organisent de nouveaux rapports entre ces gestionnaires et leurs subordonnés, mais aussi entre ceux-là et les décideurs politiques. Selon l’OCDE, ce type de gestion fondé sur la frugalité et l’efficience, en contribuant à l’institutionnalisation de l’éthique, doit permettre de réguler et normaliser certaines pratiques déviantes inhérentes au modèle de gestion traditionnel des administrations publiques. La mise en place du NMP, et le développement de l’éthique qui l’accompagne, apparait donc comme le remède aux dérives qui caractérisaient ce modèle. Toutefois, il semblerait que ce nouveau crédo de gestion ait permis, de par ses contradictions et ses exigences, l’émergence de nouveaux défis éthiques auxquels doivent répondre les gestionnaires des administrations publiques. En effet, pour ces cadres, le renversement des valeurs et méthodes de gestion au sein de ces organisations publiques et le nouveau modèle de responsabilité qu’il initie sont le contexte dans lequel les enjeux éthiques de loyauté, de désobéissance et de divulgation vont se déployer.