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Dans les années 1960-70, le projet urbain émergeait comme outil de transformation de la ville généralement en réaction à un urbanisme de plan fondé sur des valeurs fonctionnelles. En reconnaissance du pluralisme des acteurs, de la complexité des questions urbaines et de la nécessité d’adopter une approche collaborative, plus inclusive, tout en répondant à de nouveaux enjeux de développement durable. Pourtant, depuis le tournant de 2010, émerge à son tour l’urbanisme temporaire notamment comme une réponse à des pratiques jugées encore trop rigides, et peinant souvent à passer de la vision à l’action. Dans un contexte marqué par l’incertitude économique et environnementale, ce nouvel outil est alors valorisé pour ses processus agiles, c’est-à-dire pour sa rapidité d’intervention et ses expérimentations flexibles et adaptatives. Dès lors, l’urbanisme temporaire se voit peu à peu institutionnalisé dans plusieurs grandes villes, incluant à Montréal. Mais quel est le lien entre ces deux outils de transformation de la ville? À partir d’une revue de littérature et documentaire, cette présentation interroge la relation qui existe – ou non – entre ces deux outils, en soutenant une réflexion sur l’innovation en matière de pratiques urbanistiques.

Les pratiques sociales innovatrices dans le milieu agricole et agroforestier sont très peu connues. Que ce soit les circuits courts, les coopératives de solidarité ou de nouvelles pratiques qui tentent de s'inscrire dans les visées de la multifonctionnalité, peu de recherches ont été entreprises au Québec dans le but de mieux les connaître. C'est face à ce constat que le Centre d'innovation sociale en agriculture a entrepris en 2010-2011 une recherche multi-cas traitant de ces innovations qui pourraient offrir une réponse partielle aux multiples problèmes vécus dans le monde agricole, particulièrement celui de la relève. Les résultats de cette recherche exploratoire mettent en évidence les principaux facteurs de réussite et d'échec afin de savoir si les cas étudiés offriraient un potentiel de transférabilité intéressant. Les quatre cas étudiés se trouvent dans les domaines de la production maraîchère biologique et de la cueillette de produits forestiers non ligneux. 

L’abondante littérature sur la notion de territoire sert d’horizon pour poser le problème de l’appropriation locale d’un espace par un groupe qui possède sa dynamique propre. Ce processus d’appropriation est éminemment politique puisqu’il implique des revendications et un aménagement dans le cadre d’un État nation. Les Innus de Mashteuiatsh utilisent la dénomination Nitassinan qui se traduit littéralement par « notre territoire » dans leur langue, l'innu-aimun. Or, ils utilisent également l’appellation Tshitassinu, à première vue pour désigner le même référent, le territoire ancestral. Cette communication, et le projet de thèse dont elle s’inspire, présentent une nouvelle approche pour explorer des désignations de lieux en langue autochtone jusque-là inventoriées par les géographes, arpenteurs et missionnaires et peu analysées par les sciences onomastiques, d’un point de vue anthropologique, s’intéressant aux fondements identitaires de l’appropriation de l’espace dans la vision holistique innue autour du territoire. Basés sur l’hypothèse que toute interaction linguistique est imprégnée du contexte socio-culturel interne et externe, des réflexions méthodologiques sont proposées pour investiguer comment, dans un contexte où le dialecte local est menacé et sans orthographe standardisé, le discours autour des noms de lieux laisse entrevoir, chez les membres de la Première Nation de Mashteuiatsh, différentes visions du territoire, selon les générations et le type d'interaction.

 



Le DDT est employé massivement pour la première fois en 1943 pour prévenir le typhus et la malaria par les armées alliées en Italie. Les premiers indices d'une résistance au DDT acquise par des moustiques datent de 1945, mais il faut une décennie avant que le phénomène attire l'attention. Entretemps, les entomologistes fédéraux ont collaboré à la diffusion du DDT dans les milieux agricoles et forestiers via les ministères provinciaux et la grande entreprise privée. Ils ont aussi une part de responsabilité dans l'utilisation du DDT pour la protection personnelle, usage que de nombreux fabricants poussent de l'avant dans des réclames publicitaires des années 1940 et 1950. Il faut aussi savoir que le ministère fédéral de l'agriculture homologue les pesticides depuis les années 1920. Au milieu des années 1950, il est confronté à la multiplication d'incidents d'arrosage aérien qui contaminent des pisicicultures et où de précieux saumoneaux périssent. Les doutes sur l'efficacité et l'inocuité du produit pour la faune et la flore s'accumulent donc, de sorte que, à la fin des années 1950, le consensus sur les bénéfices du DDT fléchi significativement parmi les scientifiques fédéraux. Je montrerai que c'est le cas à peu près cinq ans avant que le débat public ne démarre dans la foulée de la publication fin 1962 du Silent Spring de R. Carson. Cette communication est la cinquième d'une série sur l'émergence de la sensibilité écologique lancée au Congrès de l'Acfas de 2011.

Les résultats de recherche exposés dans cette communication abordent le rôle de l’innovation sociale dans les pratiques de sensibilisation au tri à la source des matières résiduelles. De manière plus spécifique, l’objectif de cette recherche a été d’élaborer une typologie de la vision et de la pratique de l’innovation recensée chez les agents de sensibilisation au Québec. Pour ce faire, quinze agents de sensibilisation au tri des GMR ont été interviewés dans le but de dégager la vision de l'innovation portée par ce groupe d'intervenants. La description des données aborde dix aspects de la pratique de la sensibilisation au tri à la source des matières résiduelles ainsi que la représentation sociale qu’ont les agents de leur rôle. Trois constats sur les rôles et représentations de l’agent de sensibilisation dans la dynamique de sa pratique sont discutés, et un portrait type de la pratique de sensibilisation au tri des matières résiduelles est proposée sous la forme d'une pratique de sensibilisation innovante "idéale" en six critères. 

Analyser le patrimoine par le terme « patrimonialisation » soit par ses acteurs, ses processus et ses mécanismes qui lui prêtent vie, est devenu un sujet actualité important. En effet, le patrimoine est un facteur déterminant de l’attractivité touristique des villes étant aussi au cœur de leur compétitivité internationale. Il est possible de les étudier comme des phénomènes de représentation et d’investissement de sens qui affectent plus particulièrement l’espace urbain, les milieux de vie et le cadre bâti. Ils sont à la fois dépendants et révélateurs des relations qu’une société entretient avec son environnement humain, matériel et historique. Cependant, peu d’écrits évoquent des cas tangibles pour mesurer cet impact et permettre de les démontrer.

Ce constat suppose une approche et un cadre d’analyse inspirés par les travaux de Lucie K. Morisset : la mémoire patrimoniale et les régimes d’authenticité, qui supposent le patrimoine comme le résultat d’un écosystème, descriptible sous l’angle d’une écologie et sous l’angle d’une économie. Il sera démontré qu’il est possible, en se questionnant sur l’ontogenèse de l’objet patrimonial, de découvrir, advenant un déséquilibre de cet écosystème, les motifs qui articulent sa destruction complète. À partir d’une mise en contexte tant politique, culturel, économique que social, cette communication émet une réflexion sur la destruction d’une représentation patrimoniale avec l’exemple de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Québec.

Rendre les environnements de banlieue plus favorables à la marche pour les personnes âgées implique d’intervenir dans des milieux souvent faiblement densifiés, où les fonctions sont fortement ségréguées et où les infrastructures de marche offrent une faible qualité. Alors que les études qui s’intéressent aux environnements favorables à la marche révèlent que la densité, la mixité des fonctions et les infrastructures de marche sont cruciales pour assurer des environnements favorables à la marche, comment les municipalités peuvent-elles intervenir sur les milieux de banlieue construits afin de les rendre plus favorables à la marche pour les personnes âgées ? Cette étude propose, à partir de la littérature scientifique disponible, d’identifier les principaux critères permettant de désigner un parcours de marche structurant pour un milieu de banlieue. À partir de ces critères et sur la base d’un processus de cocréation, l’étude propose, dans un deuxième temps, de réaliser des interventions d’aménagement dans un milieu de banlieue spécifique visant à en améliorer les conditions de marche pour les personnes âgées. 

La présente proposition de communication porte sur les résultats du premier objectif de l'étude, soit celui d'adapter les connaissances scientifiques récentes sur les environnements favorables à la marche pour les personnes âgées afin de dégager des critères d'intervention en milieu de banlieue. 

Dans les pays sahéliens, l’agriculture essentiellement céréalière est tributaire des aléas climatiques. Depuis les sécheresses des années 1970, de nombreux petits barrages ont été réalisés pour la production agricole de contre-saison. Au Burkina Faso, ces ouvrages ont favorisé la réalisation d’aménagements hydroagricoles qui contribuent à lutter contre la pauvreté en milieu rural et péri-urbain.

Dans la commune de Koubri, située à proximité de la capitale du Burkina Faso, les petits barrages ont permis l’essor des cultures maraîchères et des fermes agricoles. Toutefois, une forte pression humaine sur les ressources en eau s’observe depuis quelques années. L’étude s’inscrit dans la gestion par bassin versant de l’eau, elle est une contribution à la gestion territoriale de l’eau. Les données primaires ont été collectées en juillet et août 2022. Des entretiens semi-structurés auprès de la Mairie ont permis un choix raisonné des exploitants de fermes agricoles et ceux de la Coopérative maraîchère pour des enquêtes individuelles. Les résultats préliminaires indiquent que la commune compte 44 barrages dont 36 situés dans le sous bassin versant du Niarlalé, qui assurent le dynamisme des productions maraîchère et fruitière. Le tarissement précoce des plans d’eau constitue une menace pour les différentes activités. Cependant, une faible appropriation de la gouvernance de l’eau est constatée.

Mots clés : petits barrages, sous bassin versant, gestion territoriale de l’eau, Burkina Faso

La révision périodique de cartes électorales nécessite des redécoupages et des fusions de parties du territoire politique. Les circonscriptions (ou «comtés») et districts (ou «quartiers») électoraux préexistants se voient amputés, augmentés ou recomposés, ou bien disparaissent, afin que chacun compte un nombre équivalent d’électeurs (avec un écart maximum établi par la loi) en assemblant des unités de recensement. Pour leur délimitation cartographique, on prétend tenir compte de limites de séparation significatives au plan socio-économique, autant que d’entités géographiques: rivière, falaise, route, voie ferrée, aire industrielle ou inhabitée, limite cadastrale ou municipale. Le problème: cet exercice éreintant, confronté à la grogne politique et aux référents identitaires, donne des résultats consternants car l’étendue spatiale des toponymes reconnus n’y est plus essentielle. Simples étiquettes, on déplace celles-ci sur un espace différent ou créé, ou on maintient des noms connus par leur énumération (jusqu’à six termes!) dans des limites disproportionnées. Une étude d’analyse cartographique comparative et critique des aberrations posées par ces tendances à divers niveaux politiques (municipal, québécois, fédéral) mène à proposer quelques règles de délimitation et dénomination électorales visant la simplicité de représentation identitaire, afin d'éviter ces noms commémoratifs avec prénoms ou les vagues génériques remplaçant de jolis noms authentiques, uniques et typiques.

La nature des recherches en géographie urbaine et sociale démontre que la considération des diverses territorialités est essentielle à toute planification. C’est dans cet ordre d’idée que nous avons cherché à caractériser et délimiter un territoire particulier que constitue Villeray Ouest.

Le titre de village urbain (VU) résume la territorialité spécifique de Villeray Ouest. En effet, cette nature villageoise se retrouve à travers trois dimensions du secteur : sa matérialité, ses pratiques et ses représentations.

Notre analyse a été réalisée à partir d’observations directes et de sources documentaires. Les résultats démontrent que Villeray Ouest est bien un VU en tant qu’espace-support, en raison de sa taille, sa densité, sa morphologie et sa diversité fonctionnelle. Son statut est aussi confirmé par les pratiques de ses habitants : les transports actifs sont privilégiés, ainsi que les commerces et services de proximité; le nombre d’associations, de ruelles vertes ou d’aménagements temporaires dans le quartier participe aussi à construire un espace de vie à échelle restreinte; les pratiques sont polarisées autour de nœuds aux fonctions diverses, ce qui favorise les interactions sociales. Associées aux représentations du quartier, ces interactions portent une identité collective centrale à la notion de VU.

Le nouveau type de territorialité illustré par Villeray Ouest induit toutefois un questionnement sur le lent embourgeoisement à l’œuvre et un potentiel enclavement du secteur.

Les parcs et les espaces verts sont des lieux communs dont l’identité est renforcée par les activités auxquelles ses résidents prennent part. Montréal, comme de nombreuses villes nordiques, vit au rythme des saisons. S’approprier les parcs et espaces verts toute l’année est un défi auquel les habitants de la ville de Montréal doivent faire face, notamment avec les températures qui fluctuent. On observe en effet une baisse d’activité et de fréquentation de ces lieux durant la période hivernale. En réponse à cette situation, l’objectif de la recherche est de comprendre les enjeux liés à l’usage de ces lieux et, plus fondamentalement, à l’usage du mobilier urbain en vue d’envisager des solutions favorisant les activités hivernales dans les parcs et espaces verts, tout en encourageant la vie sociale dans ces lieux. Une étude contextuelle, incluant des entretiens avec des citoyens de Rosemont, un arrondissement de la ville de Montréal, a été réalisée afin d’identifier les besoins des usagers et des opportunités de design. Les résultats de cette étude ont guidé le design d’équipement qui tient compte des défis observés à travers les saisons, notamment durant l’hiver, et qui fait la promotion d’une vie active à l’image de ses usagers.Mots-clés: mobilier urbain, parcs et espaces verts, vie active, opportunités de design, design d’équipement.

En situant l'urbain comme une invention humaine qui s’adapte dans le temps, notre communication aborde la perception du désastre urbain résultant non pas de chocs, mais plutôt de stress. Notre cadre conceptuel démontre qu’au-delà de l’échelle psychosociale, il existe des stress qui naissent des interactions existantes entre les institutions sociales organisationnelles, les formes d'aménagement conçues et les différentes urbanités vécues. Nous nommerons ce type de stress « les stress liés aux systèmes urbains » ou « stress urbains ». Précisons ici que le mot « urbain » employé pour pondérer ces stress nous vient des travaux de Louis Wirth (1938) sur le phénomène urbain. Notre développement partira du bilan analytique de la cité lacustre de Ganvié, située dans le sud du Bénin, et qui était inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Sa particularité est d’être un habitat vernaculaire né d’un processus de résilience ethnoculturel. Avec une très forte croissance démographique, elle connaît des enjeux de transformation abrupte qui entraînent une baisse qualitative systématique du niveau de vie de sa population. En la prenant comme cas d’étude, l’objectif est de partager les valeurs empiriques sur une échelle de temps comprise entre 2000 et 2016. Ces expériences acquises servent à comprendre pourquoi les stress urbains peuvent être considérés comme des sources de désastres et de catastrophes au même titre que les chocs. Une proposition heuristique du stress urbain sera faite.

 

De nombreux chercheurs se sont penchés sur l’analyse des villes et la
morphologie urbaine et leurs travaux ont permis une compréhension plus
approfondie du développement des tissus urbains à travers l’étude du tracé
viaire, du découpage foncier et parcellaire et des typologies bâties. Ce type d’analyse
n’a pas pris en compte l’étude des flux de matières, un aspect que les historiens
de l’environnement ont recherché.

 

Cette communication présente une revue de littérature sur le métabolisme
urbain et le cycle de matières et développe un cadre d’étude pouvant enrichir l’analyse
urbaine à travers la prise en compte des flux de matières.  

Les routes touristiques offrent l’opportunité de mettre de l’avant l’identité locale à travers plusieurs activités touristiques réparties tout au long du parcours. Aussi, différentes études ont suggéré que ces routes génèrent des bénéfices économiques et sociaux aux communautés traversées. Or, en accaparant les déplacements touristiques, en accentuant l’isolement des régions rurales et en contribuant au déplacement des activités économiques, l’arrivée d’une nouvelle autoroute pourrait réduire ces bénéfices. À travers une étude de cas de la Route des Navigateurs dans le Bas-Saint-Laurent, route touristique marquée par l’arrivée d’une nouvelle autoroute, le présent projet vise à mettre à jour la position des acteurs du territoire sur l’importance de la Route des Navigateurs, à révéler l’impact perçu du prolongement de l’autoroute 20 et à découvrir les stratégies de mise en valeur pour cette route touristique. Les résultats préliminaires montrent que la Route des Navigateurs est perçue comme une appellation uniquement promotionnelle pour la route 132. En fait, les acteurs du territoire se l’approprient peu et certains en oublient même sa présence. Ce faible attachement n’empêche pas que l’autoroute 20 fasse craindre la disparition de certains commerces touristiques d’importance sur la 132. Pour limiter ces impacts, ils considèrent qu’il faut améliorer la concertation entre les acteurs et améliorer la signalisation.

La question du temps s’est imposée à l’urbanisme européen, au tournant du XXIe siècle, en réponse à des pressions populaires pour l’adaptation des villes à une accélération de la vie quotidienne (Lefebvre, 1961, 2004; Bonfiglioli, 1997; Rosa, 2010). Le mouvement suscite notamment l’élaboration de politiques temporelles et la création d’instruments spécifiques de gouvernance municipale, comme les bureaux des temps (Mallet, 2014). Or, cet intérêt pour le temps en urbanisme ne trouve pas les mêmes échos au Québec, le problème temporel étant souvent perçu sous un angle social qui échappe aux municipalités (Brais, 2005-A; 2005-B). Le Québec connaît néanmoins un recours de plus en plus systématique à des installations temporaires servant à tester différentes configurations possibles des espaces publics, notamment dans le cas des rues, qui peuvent être conçues comme des « espaces-temps » auxquels les individus accordent diverses significations. Dans un tel contexte, l’objectif de cette proposition est d’amorcer une réflexion sur les transformations du « sens de la rue » générées par de telles expériences éphémères. À partir d’une revue des écrits exhaustive et d’une analyse documentaire portant sur des exemples d’installations et de projets temporaires issus des villes de Québec et de Rouyn Noranda, nous questionnerons la façon dont la notion d’urbanisme temporel favorise un arrimage de différentes vocations socio-territoriales de la rue (Bédard & Breux, 2011; Breux & Bédard, 2013).

La situation du patrimoine religieux bâti de Montréal, majoritairement catholique, vit une période de crise pour sa survie. Ce patrimoine immobilier, important en nombre, devient un lourd poids à gérer en raison de cesfermetures accélérées. D’un autre côté,le manque de leadership politique de la part des élus dans ce dossier est particulier à la métropole. Nous assistons donc à un décalage entre le modèle souhaitable et la capacité institutionnelle à gouverner son territoire. 

Notre intervention consiste à démontrer comment un projet de reconversion d’un bâtiment patrimonial ou à intérêt patrimonial, dont les églises catholiques romaines monumentales de Montréal, a des difficultés à trouver un nouvel usage.žNous souhaitons comprendre et analyser les phénomènes qui entourent la reconversion du patrimoine religieux dans les quartiers péricentraux montréalais en phase de revitalisation.

 

Pour ce faire, nous i) analyserons un échantillon des projets de reconversion et les grandes tendances au Québec ; ii) étudierons le cas du projet de co-design de l’église Saint-Marc à Montréal et iii) présentons des hypothèses sur des pistes de modèles de gestion prometteurs orientés vers les besoins sociaux et culturels des résidents et vers le consensus lié à une utilisation pérenne du lieu. 

Cet exposé apportera ainsi un éclairage sur la contribution potentielle des interventions sur le cadre bâti dans les débats se rapportant au devenir de ce patrimoine religieux.

Le 89e Congrès de l’Acfas est l’opportunité de présenter nos résultats de thèse de doctorat en aménagement du territoire et géographie. Nous souhaitons soumettre à la communauté une relecture du concept de « système automobile ». Celui-ci a été forgé par l’urbaniste G. Dupuy dans son ouvrage Les territoires de l’automobile, paru en 1995. L’auteur y décrit les transformations territoriales rendues possibles par une pratique de masse de la voiture dite « thermique » pour les déplacements individuels. Ces transformations correspondent à de nouvelles « architectures-automobiles » comme le rond-point (carrefour giratoire), la station-service (poste d’essence) ou la restauration rapide avec ses « drive-in » (« service-au-volant »). Au Québec, les chercheurs utilisent le terme d’« automobilisation » pour décrire un aménagement du territoire donnant la priorité à la voiture sur tous les autres modes de déplacements. Au moyen d'une enquête de terrain combinant outils quantitatifs (cartographies) et qualitatifs (entretiens d'acteurs), je montre qu’un système automobile « électrique » est actuellement en construction et qu’il repose sur des instruments législatifs et financiers ainsi que sur l’installation de bornes de recharge. Ces instruments favorisent la pratique massive de la voiture « électrique ». Ce nouveau système soulève des enjeux territoriaux et sociétaux (maintien du système automobile dans la ville durable, légitimité démocratique des technologies) qui animerons le débat.

Comprendre le temps de la caféiculture, de sa sublimation, des multiples forces extérieures et intérieures qui ont conduit à son déclin, voilà une entrée fastidieuse et non moins obligatoire pour faire le point sur ce qui a amené dans certaines montagnes d'Afrique et principalement dans le Mont Elgon à s'engager dans de nouveaux processus agricoles. Des processus qui ont accompagné un nouveau jeu d'acteurs se déployant autrement sur l'espace. Le développement du maraîchage, s’inscrit dans ce contexte. Le Mont Elgon, à la frontière Ougando-kenyane, est le lieu de profonds bouleversements agricoles qui ne ferment pas cependant la porte à la culture du café, mais où le maraîchage gagne largement ses gallons de culture dominante. Son essor et sa diffusion sur les différents marchés et à différentes échelles mettent en relation villes et campagnes, entre la montagne agricole et les villes autour; créant ainsi de nouvelles territorialités. Pour ce travail, l'observation directe est la méthodologie utilisée avec des enquêtes de terrain. Cela nous permet une lecture des paysages du Mont Elgon, des marques imprimées sur le territoire par leurs pratiques, et qui fournissent une lecture nouvelle dans les relations ville-campagne. 5 mois de travail de terrain, dont un mois en cours actuellement aideront à apporter déjà des réponses à cette problématique sur les relations ville-campagne dans le Mont Elgon.

La mobilité et la facilité du redéploiement géographique de l’activité du tourisme de croisière induisent un rapport de force favorable aux compagnies de croisière lorsque sont négociées les conditions d’opérations des escales avec les acteurs locaux. La région Caraïbe, où le tourisme de croisière est en explosion depuis quelques décennies, s’est avérée particulièrement vulnérable dans ce contexte. Dans le cadre de cette présentation, nous nous intéresserons au déploiement territorial de l’industrie du tourisme de croisière (ITC) lors de la mise en place d’un nouveau port d’escale au Belize dont les activités ont débuté en novembre 2016. Par une démarche d’études de cas, nous contribuerons à expliquer comment s’exercent, et ce à différentes échelles, les rapports de forces entre les acteurs impliqués. L’objectif est de démontrer, en se basant sur une grille d’analyse territoriale inédite, comment et où se déploient stratégiquement ces dynamiques de pouvoir et comment elles affectent la capacité de prise en charge des acteurs locaux. À terme, ces connaissances pourront permettre de mieux comprendre la façon dont les rapports de pouvoir entre l’ITC et les ports d’escale se développent territorialement dans la Caraïbe, mais aussi plus globalement dans d’autres destinations. En conclusion, nous verrons, à travers le cas de Gaspé, comment le Québec peut s’inspirer de la Caraïbe pour poursuivre sa stratégie de développement du tourisme de croisière.

S’il fut une époque où parler d’exode des jeunes était commune, aujourd’hui les milieux régionaux s’entendent pour parler davantage de migration. Ce changement de terme a été le début d’une reconversion d’image pour attirer notamment des jeunes à venir ou à revenir s’établir en région. Les dernières statistiques à ce sujet sont d’ailleurs surprenantes : le déclin démographique prévu au Bas-Saint-Laurent n’a pas eu lieu de façon aussi dramatique, et voilà que certaines villes régionales telles que Rimouski attirent de plus en plus de jeunes familles qui viennent s’y établir. Ces dernières proviennent, de surcroit, de la grande région de Montréal et de celle de Québec. Qu’est-ce qui attire ces gens à venir vivre à Rimouski? La qualité de vie, la culture et l’éducation figurent parmi les éléments les plus importants dans le choix d’établissement des nouveaux arrivants et des migrants de retour.

À travers notre présentation, il sera question de résultats provenant de trois études sociologiques différentes (un mémoire de maîtrise, une thèse de doctorat et une étude en cours) dont les conclusions se recoupent et rappellent l’importance de la culture et de l’éducation pour l’ensemble du territoire québécois. Nous discuterons également des leçons à tirer de l'expérience de Rimouski et de suggestions pour que la croissance démographique se poursuive en région.

Cette recherche s’intéresse aux systèmes de distribution alimentaire en «circuit court» dans la CMQ. Plus spécifiquement, elle met en relation le profil et les habitudes des usagers avec l’accessibilité physique des lieux d’approvisionnement en produits locaux.Pour ce faire, une méthodologie de recherche quantitative corrélationnelle, divisée en deux volets, est employée. Elle se penche d’abord sur l’analyse de l’accessibilité urbaine de 80 points de vente de produits locaux aux trois échelles de la ville (automobile), du quartier (transport en commun et actif) et du bâtiment (accès direct). Les lieux étudiés sont sélectionnés à partir des résultats de l’enquête Demain Québec (2011) du GIRBa, dans laquelle plusieurs centaines de répondants ont affirmé acquérir des aliments via des dispositifs de proximité en circuit court. Afin de cerner l’influence de l’accessibilité sur la fréquentation de ces lieux d’achat, le second volet se penchera sur le profil et les pratiques d’utilisation (fréquence, transport, etc.) de leurs usagers. La recherche pose comme hypothèsequel’accessibilité engendrée par la forme urbaine influence les habitudes de cette consommation dite «alternative». Pour cette raison, une meilleure accessibilité et une meilleure offre de proximité encourageraient la consommation locale, une pratique associée à un mode de vie sain. La recherche permettra de définir des pistes d’aménagement de ces dispositifs afin d’en améliorer l’accès et le recours.

Les crises écologiques participent à la complexification des sociétés rurales. Ces dernières entretiennent un rapport particulier à la nature qui ne les dispense pas de l’exigence d’innover et d’explorer les potentialités que renferme leur environnement pour leur assurer des moyens d’existence. Dans la MRC de Rivière-du-Loup au Bas-Saint-Laurent, des initiatives locales s’inscrivant dans le secteur des énergies alternatives permettent de comparer le développement de parcs éoliens à partir de deux modèles économiques différents. L’expérience dépeint le processus par lequel les enjeux écologiques globaux sont médiés à une échelle locale et témoigne de la potentialité du monde rural d’adhérer à la transition écologique.

Cette communication vise à mettre en lumière la capacité d’autonomisation des sociétés rurales et les nombreux apprentissages des acteurs locaux qui ont mené à une innovation avec le déploiement d’un parc éolien au régime communal. Néanmoins, les cas étudiés nous informent de l’espace dominant occupé par l’esprit productiviste au sein de la filière industrielle du vent, que les initiatives appartiennent à l’économie libérale ou progressiste. Les stratégies d’implantation orchestrées à la pièce réduisent la nature à son utilité et conduisent les promoteurs à se conformer aux besoins de rentabiliser l’environnement afin de permettre l’obtention de revenus d’exploitation.



Dans le contexte actuel où la densification est prônée comme le moyen par excellence d’un développement urbain durable, les documents d’urbanisme au Québec, et en particulier les Plans métropolitains d’aménagement et de développement, s’attachent à établir les paramètres et projets d’intervention capables de parfaire cet objectif. Mais ce dernier restera-t-il au stade de vœu pieu ?

En effet, plusieurs auteurs (Beaudet, 2008 ; Brochu, 2011)ont noté un décalage entre les intentions édictées dans les documents de planification, et les interventions concrètes sur le territoire. Une des causes de cette situation réside dans l’élaboration même des paramètres d’intervention, et notamment dans leur manière de prendre en charge les dimensions sensibles des territoires. Leur analyse faisant pourtant objet de consensus, les dimensions morphologiques sont en fait régulièrement absentes des documents de planification. En citant comme exemple le PMAD de la ville de Québec, on remarque que ce dernier justifie le recours à la densification, mais ne dit pas où ni comment la réaliser.

La démarche, qui vise à la constitution d’une généalogie des pratiques en urbanisme au Québec, prendra la forme d’une analyse critique des grands documents de planification, notamment les grands documents gouvernementaux et les plans métropolitains d’aménagement des villes de Québec et Montréal, afin de cerner la contribution des dimensions sensibles dans la conception des paramètres d’intervention.

Quelle est la forme urbaine de Lévis? Quelle est la tendance structurelle du processus d'agglomération à la base? La localisation des établissements (ÉTS) dans ce processus suit-elle des sentiers précis ? De similaires préoccupations continuent de nourrir les débats en économie urbaine. Loin d’être exhaustives, les d’études qui en découlent ont apporté des réponses limitées à certaines régions. Dans ce contexte, nombre de ces études ont analysé de grandes métropoles par l’analyse des données agrégées. Or, Steinacker (1998) souligne le risque de précision d’une telle méthode. Avec les données désagrégées des biens immobiliers, cette étude tente de déterminer et d'analyser les fortes concentrations d’ÉTS par l’approche du modèle de Bernoulli et des outils de SIG pour atteindre les objectifs suivants : 1) déterminer les centres d’agglomération des ÉTS, 2) comparer la répartition spatio-temporelle des grappes d’ÉTS par rapport aux centres, 3) analyser les concentrations d’ÉTS par secteur économique, 4) comparer les localisations des grappes par période. Les résultats indiquent trois centres comme principaux pôles d'attraction des ÉTS. Le long de certains axes routiers proches de la rive sud du Fleuve St-Laurent, et d'autres orientés vers le sud constituent les trajectoires de localisation des ÉTS. Certes, la déconcentration des centres a suivi ces sentiers mais Levis reste une ville polycentrique dans laquelle la tendance d’agglomération s'effectue par différent ou même secteur.

La question de la disponibilité et de l’accessibilité aux soins met en cause deux acteurs principaux les soignant.e.s et les demandeuses de soins. Cette rencontre n’est pas uniquement clinique mais aussi sociale, teintée d’un rapport de dominant (soignant.e) / dominé (demandeuse de soins) et gérée par les croyances et les normes culturelles des deux parties. Il en résulte des conflits dont les causes peuvent être rapportées aux barrières linguistiques, de la perception de l’autre due à la méconnaissance, aux préjugés et autres stigmatisations, aux barrières culturelles dans le suivi, dans le traitement, dans les soins de fin de vie, situées de part et d’autre du rapport soignant.e et soigné.e et aux barrières religieuses. Ces conflits qui constituent autant d’expériences malheureuses qui peuvent générer une perception négative des soins et brider l’accès réalisé aux soins.

La perception de la santé comme résultat d’autres perceptions, notamment celles liées aux soins et aux soignant-e-s pourrait expliquer leur sous-utilisation souvent exprimée dans les statistiques (Institut de la statistique du Québec et Statistiques Canada). Afin d’explorer cette facette, notre recherche se penche sur l’évaluation des perceptions de la santé des femmes maghrébines de Montréal à travers leurs discours et leurs expériences des soins en santé dans leurs milieux de vie, à Saint-Laurent et Montréal-Nord.