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La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est un concept très présent dans la gestion des entreprises aujourd’hui. Il s’exprime généralement sous plusieurs aspects comme la protection de l’environnement, l’équité salariale, l’éthique, etc. Certains théoriciens y voient un discours de pure forme destiné à convaincre des clients. D’autres courants de recherche analysent le discours des RSE comme engageant l’entreprise et comme ayant des répercussions sur les attentes des parties prenantes, mais aussi sur l’identité même de l’entreprise. Cette réflexion s’inscrit dans l’approche dite de la communication constitutive des organisations (CCO).

C’est dans cette optique que nous nous sommes intéressés à la RSE d’une entreprise d’armement, Nexter. Il nous a paru intéressant d’étudier le paradoxe d’une responsabilité sociale dans un secteur qui semble éloigner de ce genre de considération : vendre des armes et se préoccuper d’environnement ou du bien-être des populations. Nous avons plus particulièrement étudié la RSE telle que présentée site internet de l’entreprise. Une grande place est accordée à la notion d’éthique, mais de façon plus étonnante la question environnementale n’est pas abordée. Nexter appartenant à l’état français, un tel silence pourrait relever d’une stratégie particulière de non-engagement vis-à-vis de l’état et donc de la population. Cela alimente les réflexions des CCO autour des limites réelles d’une organisation et la définition même de parties prenantes.

L’objectif de cette recherche est d’appréhender ce qui est à l’œuvre lors de l’introduction de dispositifs de médiation numérique au musée d’ethnographie. Que modifie l’introduction du numérique au sein de la médiation muséale ? Comment analyser la dimension technique et symbolique de ces dispositifs ? Si les discours sur le multimédia évoquent fréquemment ce que le numérique change, qu’en est-il des formes qui ne changent pas, qui perdurent malgré les chantiers de numérisation ? Le terrain de la recherche est le musée départemental d’ethnographie d’Arles en rénovation depuis 2009. Dans ce musée qui ne possédait que peu de dispositifs numériques, l’intégration des nouvelles technologies est un changement notable. Une enquête ethnographique actuellement en cours au musée permet de connaître le positionnement des acteurs et la façon d’introduire les outils du numérique. Elle se compose d’entretiens semi-directifs réguliers et approfondis avec les acteurs clefs du musée.

Les premiers résultats donnent à voir deux types de tensions. On constate d’abord des tensions entre des supports numériques présentés comme révolutionnaires dans le milieu publicitaire et des supports à qui on demande d’être utiles, discrets et de se faire oublier dans le contexte muséal. A cela s’ajoute les angoisses de la part du public. Des visiteurs fortement attachés au lieu craignent de découvrir un musée qui aurait perdu sa magie en montrant uniquement des écrans.





Le manga, bande dessinée originaire du Japon, présente des spécificités comme le style narratif, le sens de la lecture et les dessins atypiques. Il est un symbole culturel fort et fait partie intégrante du soft power japonais (Armour & Iida, 2016). Son exportation est réussie : il occupe une grande place sur le marché du livre de pays d’Asie, de la France et des États-Unis (GfK, 2021). Au Québec, sa percée a été plus tardive et de moins grande ampleur, mais sa popularité et sa part de marché croissent (Blais, 2023). Des raisons qui incitent des lecteurs à lire des mangas comme l’attrait pour la culture ou l’apprentissage du japonais (Furuhata-Turner, 2013) ont été recensées, mais peu de travaux ont été entrepris sur la population québécoise. Le manga étant une proposition culturelle typiquement japonaise, quel est son intérêt pour des lecteurs québécois  L'objectif de l'étude est de connaître les raisons pour lesquelles des lecteurs québécois lisent des mangas. Pour ce faire, des entretiens qualitatifs inductifs sont menés (Youssef, Lemqeddem & Ezzahiri, 2022), individuels et/ou de groupe, auprès de lectrices et lecteurs québécois de mangas âgés de 15 ans et plus. Des résultats préliminaires indiquent que l’esthétisme (p.ex. : les particularités des dessins) et les trajectoires individuelles (p.ex. : la continuité d’une passion d’enfance) font partie des raisons. Cette étude est pertinente pour nourrir les travaux sur l’ouverture culturelle et ceux sur les habitudes de lecture et de consommation.

Le patrimoine des ksours est une réalité encore mal définie de nos jours. C’est un chantier ouvert il y a maintenant quelques décennies. Les frontières de la patrimonialisation des ksours et les enjeux de la recherche publique de cette réalité des ksours seront déterminants pour les sociétés qui les habitent.

 Dans l’espace social, la communication autour des ksours participe aussi d’une appropriation de la reconstruction identitaire du lien ksourien, favorisant ainsi le retour à une conception culturelle des ksours, comme somme des expériences vécues traduites dans le langage architectural et les formes d’expression urbaines.

Au sens le plus large, cette forme de médiation culturelle exige la mise au jour des catégories de l’interprétation du patrimoine urbain ksourien. Les fondements idéologiques de l’architecture des ksours et leur réalité sont une réponse nouvelle aux problèmes que pose l’architecture d’aujourd’hui dans les vallées présahariennes. Les architectures des ksours analysés seront abordées par leurs médiations en utilisant une méthodologie sémiotique issue de la théorie peircienne[2].

[2]SANSON, Pascal, La médiation sémiotique du  paysage architectural et urbain, in « Le Paysage Urbain - Représentations, Significations, Communication », L'Harmattan – Collection EIDOS, 2007.

 



De nos jours, les Algériens vivent une sexualité virtuelle, vu l’engouement que suscite Internet auprès d’un public d’internautes avide de départ et d’aventure. De nombreux Algériens et Algériennes communiquent, en tentant d’élargir l’horizon de leurs choix futurs d’un partenaire virtuel et les chances de trouver l’âme sœur.

Cela dit, les frustrations sexuelles ne sont pas prises au sérieux et les espaces traditionnels de rencontre appelé « Les canaux classique » ceux des pages de rencontres sur les quotidiens hebdomadaires et les dragues dans les rues sont aujourd’hui dépassés par l’évolution de la technologie puisque les mœurs ont changé et sans oublier que l’effet internet contient une dimension de rêve qui s’évapore inévitablement au contact de la réalité.

Effectivement, ce mode de communication qui connaît un essor remarquable grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, offre à toute cette jeunesse une vision plurielle de la culture qui favorise et privilégie la Modernité au détriment de la Tradition.

Notre étude tente d’apporter des réponses, en analysant les procédés persuasifs ou dissuasifs utilisés dans le domaine de la Communication et des Médias, à l’heure de la technologie, et de l’éveil d’une jeunesse menacée par la crise mondiale.

 

Mots clés :

Communication - Internet – Mariage -  Médias - Modernité - Rencontre – Sites - Tradition  - Virtuel. 

Prendre plaisir à lire favorise le développement de la littératie, contribue à la réussite scolaire et à l’atténuation des inégalités sociales. Or, le passage de l’enfance à l’adolescence et l’arrivée au secondaire peuvent s’accompagner d’un désengagement et d’une diminution de l’intérêt pour la lecture qui se traduit par une baisse de la fréquence de lecture. Des recherches ont montré que l’âge peut avoir un impact sur l’activité de lecture, car il influence les besoins psychologiques et les intérêts. Si ces recherches établissent des liens entre l’âge et les activités de lecture, leurs résultats ne sont pas accompagnés d’un portrait du stade de développement de leurs participants. Il est essentiel de décrire et de connaitre les caractéristiques de ces stades afin d’avoir une analyse plus fine des liens qui peuvent exister entre l’âge et les activités de lecture. L’objectif de cette présentation est de mettre en perspective les activités de lecture, numérique et papier, préadolescentes par rapport aux caractéristiques du stade de développement et celles des stades avoisinants. À partir d’études statistiques sur les activités en lecture des enfants, des préadolescents et des adolescents, nous allons décrire et comparer ces activités par rapport aux stades de développement tels que caractérisés par les théories du développement en psychologie (ex: Piaget, Vygotsky, Dehaene). Les résultats permettront une mise en rapport des activités de lecture et des stades de développement.

Les peuples autochtones du Québec font face à des problèmes socioculturels importants, dont un taux élevé de suicide chez les jeunes pouvant être associés à une perte identitaire. En réponse à cette situation, depuis 20 ans, le groupe Design et Culture Matérielle utilise la création comme vecteur de développement et d’empowerment des individus et des communautés au Québec et au Brésil. Les autochtones craignent la disparition de leur Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) (savoir-faire traditionnels, connaissances ancestrales) étant donné la perte significative de transmission intergénérationnelle. Ce projet vise l’utilisation du design collaboratif (ainés, jeunes et designers) de «jeu vidéo sérieux» (allant au-delà du simple divertissement) comme vecteur de transmission du PCI dans une vision d’empowerment. Il s’appuie sur l’aspect motivateur à l’apprentissage qu’apportent les jeux vidéo pour inciter les jeunes à reprendre contact avec leur identité culturelle. Si plusieurs recherches ont démontré l’aspect positif de ces jeux en matière de pédagogie et d’information, peu se sont penchés sur leur capacité à transmettre le PCI. Les retombées escomptées seront au niveau de la théorie et la pratique du design de jeux ainsi que son utilisation comme outil d’intervention auprès des individus et des communautés. Cette communication porte sur les constats d’analyse de la revue de la littérature et le lien entre le design de jeu, la transmission culturelle et l’empowerment.



Chaque jour, de nouveaux dispositifs techniques apparaissent et changent les pratiques communicationnelles individuelles et collectives. Les recherches en sociologie des médias ont démontré que les usages sociaux d’une nouvelle technologie, même s’ils sont en apparence innovés, sont conditionnés par des pratiques antérieures (Caron,2007 ; Proulx,2006 ;  Rieffel,2005). Ce constat soulève son lot de questionnements. Notamment concernant les usages des technologies d’information et de communication (TIC) par les individus contemporains.

La  présente communication s’intéresse aux premiers résultats d’une étude visant la compréhension d’une TIC et son ancrage social. Dans notre recherche de maîtrise, nous nous intéressons à un forum de discussion en ligne où les usagers construisent, entre autres, les conversations autour d’une émission de télévision québécoise, soit Tout le monde en parle (Mallein et Toussaint,1994 ; Proulx,1993 ; Morley,1991). Nous supposons que les interactions présentes sur la tribune web de l'émission (lire les différents messages, les commenter, poser des questions, répondre à d’autres) font parties d’une démarche individuelle de construction du neuf teinté par l’ancien (Flichy,2004 ; Singly,2003). Cet espace illustre bien la synergie entre les médias traditionnels et les nouveaux médias que le récepteur-usager imbrique pour prolonger son social, non pas dans le sens de reproduire du même, mais plutôt pour le vivre autrement et l’interpréter différemment.

Les médias d’information québécois ont connu de nombreux bouleversements au cours des 15 dernières années, tant sur le plan économique et technologique, que social et culturel. En quoi les changements qui en ont découlé ont-ils affecté la capacité individuelle des journalistes de produire d’excellents reportages? Et sur quels critères peut-on se baser pour juger de l’excellence? Les préoccupations liées aux effets de la concentration et de la convergence sur le travail des journalistes ou sur la qualité et la diversité de l’information, ont été bien documentées (Bernier, 2008; Corriveau et SIrois, 2012; Francoeur, 2012; Payette et al., 2011; Saint-Jean et al. 2003, etc.). Il n’existe cependant pas d’études établissant le lien entre plusieurs facteurs en mouvance (tels que la propriété des médias, les innovations technologiques et les nouvelles habitudes d’information du public) et l’excellence journalistique individuelle. Notre étude vise à connaître le point de vue de journalistes et de professionnels de l’information sur cette question, à partir d’indicateurs de qualité utilisés dans les concours de journalisme (Bogart, 2004; Shapiro, Albanese et Doyle, 2006; Shepard, 2000). Nous avons choisi de questionner les jurés du Prix Judith-Jasmin de 1975 à 2012 parce qu’il s’agit de professionnels de l’information reconnus dans leur milieu: 96 d’entre eux ont complété le questionnaire (sur 185 invitations). Cette communication permettra d’en faire connaître les premiers résultats.

Les compétences informationnelles sont devenues un facteur déterminant dans la réussite d’études universitaires. Or, si plusieurs études ont été menées sur le sujet dans les pays du Nord, peu y ont été consacrées dans ceux du Sud, notamment en Afrique. Les quelques études réalisées dans les pays d’Afrique de l’Ouest montrent que, comparativement à ceux des pays développés, ces étudiants font face à de nombreux défis additionnels (Baro, Onyenania et Osaheni, 2010; Fasola et Olabode, 2013). Notre recherche vise à combler cette lacune en étudiant le comportement informationnel des doctorants en médecine d’un pays en développement, le Burkina Faso, ce qui nous permettra d’avoir une connaissance plus approfondie des sources et stratégies qu’ils utilisent pour obtenir l’information dont ils ont besoin pour réaliser leurs travaux de recherche. Ce faisant, nous aurons une meilleure compréhension des défis particuliers auxquels des étudiants en sciences de la santé font face dans un pays en développement.

La méthodologie suit une approche mixte séquentielle, mais cette présentation portera uniquement sur le volet quantitatif de l’étude qui consiste en un questionnaire. Les 279 réponses reçues (pour un taux de réponse de 76 %) nous permettront de dresser un portrait du comportement dans la recherche d’information de ces étudiants et de dégager les défis particuliers qu’ils ont à relever. Nous proposerons également des avenues pour mieux répondre aux besoins de cette population. 

En psychologie sociale, il est démontré que le rapport de l’être humain à des faits est très souvent déformé par l’influence de l’appartenance à un groupe. Cette découverte ne vaut toutefois que pour les personnes qui occupent un même lieu physique. Ainsi, l’objectif de cette recherche était d’aller un peu plus loin et d’examiner si la tendance au conformisme est maintenue lorsque les personnes communiquent entre elles par des réseaux socionumériques.

La collecte de données s’est appuyée sur une méthodologie mixte. Le premier volet était quantitatif et visait à mesurer les niveaux de conformité des réponses des sujets par rapport à une série d’énoncés erronés exprimés lors des discussions en ligne. Au total, une vingtaine de groupes de discussion ont été testés. Dans le deuxième volet, un entretien semi-dirigé a été mené avec tous les sujets. L’objectif était de creuser davantage et de comprendre comment ceux-ci ont vécu l’expérience de ces échanges en ligne, afin de dégager les facteurs les ayant motivés à changer ou à maintenir leur position face à l’influence du groupe.

Dans l’ensemble, l’étude démontre que la tendance au conformisme dans les groupes se maintient dans la communication en ligne, mais que le niveau de ce conformisme y est moins élevé. De plus, certaines variables de la communication persuasive conservent leur pouvoir, alors que d’autres beaucoup moins. Cette présentation montrera lesquelles et pour quelles raisons.

Enracinée dans la psychologie sociale (Piaget, Moscovici, Herzlich), la représentation sociale s’articule autour du cognitif, du raisonnement, de l’affectif et du symbolique. Envisagée davantage comme une famille de représentation sociale qui agit pour « rendre l’étranger familier » (Abric, 2001), elle permet également d’étudier les niveaux d’analyses et leurs interactions entre un objet social et un individu (Doise, 2005).

Les études sur le rôle des médias dans la société révèlent un renforcement de la dichotomisation Nous/Eux dans les sondages (Noreau et al., 2015), dans les lois récemment votées (Projet de loi 62 et 21) et les interpellations policières des personnes racisé.e.s du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) (Armony, Hassaoui & Mulone, 2019). En analysant l’attaque de la mosquée de Québec en 2017 dans le Journal de Montréal, on relève un processus représentationnel à l’œuvre opérée par des stratégies (qualifications, oppositions, associations) qui consolident les perceptions des musulman.e.s et des Québécois.e.s.

Cette présentation viendra démontrer les relations d’interdépendances et de contingences entre les représentations sociales de l’islam et les médias. Basée sur des résultats menés lors de l’attentat de la mosquée en 2017, nous allons mettre en exergue les portées heuristiques des représentations sociales sur les perceptions des musulman.e.s. dans un journal québécois, ainsi que leur rôle dans la dichotomisation avec les Québécois.e.s.

En moins d’une décennie, l’avènement d’Internet aura permis une globalisation sans précédent des « imaginaires extrémistes » qu’il s’agisse des discours portés par une mouvance jihadiste (islamisme radical) incarnée à l’échelle transnationale par les sympathisants à la cause d’al-Qa’ida ou des imageries mobilisées par les partisans d’une vision suprémaciste (néo-nationalisme, racialisme, xénophobisme) du monde social. Force est de constater que le cyberespace est aujourd’hui devenu un véritable espace de déploiement pour nombre de « contre-cultures radicales ». Avec le renouvellement d’une sociologie des émotions, l’étude des dispositifs de sensibilisation soit des supports matériels, des agencements d’objets, des mises en scène que les militants déploient afin de susciter des réactions affectives qui prédisposent ceux qui les éprouvent à s’engager ou à soutenir une cause défendue nous semble plus que jamais pertinente pour comprendre l’articulation de ces « imaginaires extrémistes » et de ces « contre-cultures radicales » dans le cyberespace. Offrant une perspective en terme de socialisation cognitive, les dispositifs de sensibilisation forment, structurent ou prolongent les sensibilités des individus à une cause. Partant de l’hypothèse que ces dispositifs de sensibilisation évoluent historiquement tant dans la forme que dans leur grammaire, notre communication entend éclairer les enjeux d’une approche ethno-historique des dispositifs de sensibilisation à l'heure d'internet.

L'arrivée massive d'Internet dans les années 1990 a modifié le processus allant de la création à la réception de l'art et de la culture (Luckerhoff et al., 2017). En 2013, Lapointe et Lemieux ont publié une étude dans laquelle ils montrent que la relation entre Internet et les sorties au spectacle et la visite de lieux culturels (p.ex. les musées) est faible, mais significative. Cette étude ne permet toutefois pas de comprendre la relation entre Internet et les pratiques culturelles ciblées et c'est à ce travail que nous nous sommes attardés, en nous penchant spécifiquement sur le cas des musées.

Notre approche est inductive. Nous avons réalisé deux entretiens de groupe et 21 entretiens individuels auprès de visiteurs de musées pour mieux comprendre la relation Internet-musée. Nous nous sommes demandé quels usages les visiteurs de musées font d'Internet, ce qu'il en est des nouveaux modes d'accès à la culture induits par Internet, si les différentes générations font un usage spécifique d'Internet et si Internet a un rôle à jouer dans la médiation de la culture.

Des différences générationnelles dans l'usage d'Internet sont évidentes et l'offre culturelle est en compétition avec les formes de culture accessibles en ligne. Internet semble avoir le rôle d'aide à la visite et la visite virtuelle ne semble pas pouvoir remplacer l'expérience et l'atmosphère d'une visite en personne.

 

 

Cette communication a pour objectifs d’exposer les cadres théorique et analytique d’un projet de recherche en cours portant sur le cadrage (framing) des enjeux environnementaux durant la campagne électorale fédérale canadienne de 2019, et de présenter une analyse préliminaire des résultats. À l’aune de la littérature récente en communication environnementale et communication politique, force est de constater qu’aucune étude ne se penche sur le cadrage de ces enjeux sur les médias sociaux par les partis politiques fédéraux et leurs chefs au Canada. Dans le but de combler cette lacune, nous avons entrepris une analyse de contenu qualitative des publicités politiques, des gazouillis (tweets) et des images et des textes (captions) mis en ligne sur trois plateformes socionumériques (Facebook, Twitter et Instagram) par les partis fédéraux et leurs chefs au cours de la campagne électorale de 2019. Dans le cadre de cette étude, nous évaluons le ton de ces contenus, de même que l’influence du choix de la plateforme sur le cadrage des enjeux environnementaux. Les résultats préliminaires issus de l’analyse des contenus publiés sur Instagram montrent qu’à l’exception du Parti vert, les partis et les chefs ont très peu parlé d’environnement sur cette plateforme durant la campagne. De plus, les partis et les chefs ont utilisé Instagram pour critiquer et attaquer le bilan environnemental du gouvernement libéral de Justin Trudeau.

L’objectif principal de nos recherches est de développer les concepts et outils d’analyse pour une perspective inédite dans les game studies, la sociocritique des jeux vidéo, dans le but de décrire les modalités d’inscription, de migration et de subversion des représentations sociales circulant dans les jeux de rôle goréens organisés dans Second Life. Plus précisément, il s’agit d’expliquer comment la diégèse de ces jeux, construite comme un espace utopique inspiré par le Moyen Âge, se voit contaminée par un imaginaire technique contemporain, issu du paradigme systémique et porteur de représentations posthumaines du corps et d’une conception réticulaire de l’espace. Notre question de recherche est la suivante : dans quelle mesure les joueurs contribuent-ils à l’inscription et à la circulation de la socialité dans les jeux goréens et quel effet peut avoir en retour cette socialité sur l’expérience vidéoludique des joueurs? Nous mobiliserons les méthodes ethnographiques pour y répondre. Notre hypothèse est que les représentations sociales migrent d’une dimension à l’autre du jeu lorsque la capacité du joueur à s’immerger dans la diégèse – c’est-à-dire lorsqu’il incarne un personnage  et accepte la logique diégétique du jeu – est mise à l’épreuve par la survenue de figures disruptives, c’est-à-dire des dispositifs techniques, des accessoires et des avatars dont la présence crée des points de rencontre entre les différentes dimensions du jeu normalement cloisonnées.

Qu’il s’agisse d’un outil méthodologique ou d’un terrain de recherche, l’environnement numérique transforme notre rapport à la recherche et défie les balises éthiques de la recherche impliquant des êtres humains. Les chercheurs et les membres des comités d’éthique de la recherche sont dès lors confrontés à évaluer des enjeux inédits pour lesquels les critères du cadre éthique canadien définis par l’Énoncé de politique des trois conseils (ÉPTC 2) gagnent à être approfondis. À la lumière de la littérature portant sur l’utilisation d’Internet en recherche, ma communication vise à présenter une analyse des critères de l’ÉPTC 2, à proposer des éléments de réflexion, des pistes de solutions et un processus d’évaluation des protocoles de recherche utilisant l’Internet (fichier joint). Ce processus met l’emphase sur la perception des participants à l’égard de leurs attentes en matière de vie privée et présente les critères de l’ÉPTC 2 selon un continuum. Les aspects suivants seront discutés : l’évaluation des attentes en matière de vie privée, la question du consentement en contexte numérique, les risques d’atteinte à la vie privée et à la confidentialité, l’incertitude quant à l’âge des internautes, les différences culturelles, la vulnérabilité informatique et les défis liés à la sécurité des données. Le contenu de ma communication est actuellement sous presse et paraîtra dans la revue Éthique publique, Vol. 14, no 2, (automne 2012).

L’utilisation grandissante des microtechnologies prêtes-à-porter offre la possibilité aux scientifiques du sport et aux entraineurs de mieux quantifier les charges d’entrainement internes et externes propres à divers sports. Parmi ces technologies, les unités GPS (« Global Positioning System »), intégrant un accéléromètre et un gyroscope, sont en croissante utilisation dans les sports d’élite. Suivant cette tendance technologiques, ce projet a pour objectifs (1) de quantifier les exigences du football universitaire canadien, principalement chez les athlètes qui subissent des charges internes et externes élevées, et (2) d’utiliser cette quantification pour dégager des seuils critiques de performance individuels pouvant appuyer la prise de décision du personnel entraîneur lors des matchs. Dix étudiants-athlètes en football universitaire canadien participent actuellement à ce projet. La charge de travail externe des athlètes est quantifiée par des unités GPS pendant les séances d’entrainement et lors des matchs. En combinant les mesures de charge de travail externe inférées par ces données à des situations de jeu spécifiques, il est possible de dériver des seuils critiques de charges externes au-delà desquelles la performance des athlètes tend à décroître. Ces mesures du seuil critique pourront mieux orienter les décisions de préparation physique avant les matchs et servir de paramètre décisionnel pour l’affectation des athlètes à des situations de jeu critiques lors des matchs.

La communication a pour but de présenter les résultats d'un mémoire de fin de baccalauréat portant sur la problématique des interactions en contexte virtuel.  L’objectif de ce projet vise à analyser les interactions dans une communauté en ligne où les échanges portent sur un contenu marginal et/ou marginalisé.  Il s’agit entre autre de comprendre le rôle de l’anonymat des usagers sur leurs interactions dans une communauté virtuelle. Selon Bereni et coll. (2011), l’emploi d’un pseudonyme et d’une signature, donc la possibilité d’être identifié par les autres usagers, a un effet sur le contenu des messages affichés. Pour ces auteurs, la probabilité d’être identifié a pour effet de favoriser le respect des normes sociales de la société extérieure dans les échanges à l'intérieur des communautés en ligne. Cette communication analyse l’effet inverse. Que se produit-il lorsque les usagers d’une communauté en ligne sont anonymes ? Lorsque les utilisateurs ne peuvent se reconnaître d’une discussion à une autre puisque l’ensemble des utilisateurs emploient un identifiant commun «anonyme», par exemple.

Pour explorer cette question, les interactions dans plusieurs « boards » de la communauté en ligne « 4chan » seront analysés. L’analyse de contenu des plusieurs «boards» ainsi des entretiens semi-directifs seront colligés et analysés afin de répondre aux buts de l’étude.

Un an après le dépôt du rapport de la Commission Viens, Joyce Echaquan meurt sous les soins de professionnels de la santé présentant des attitudes racistes. Le racisme systémique est plus que jamais d’actualité et l'État démontre une incapacité à agir sur les fondements discriminatoires de notre société. Cette problématique porte à une réflexion collective sur les espaces, les processus et les méthodes à développer afin d’assurer le droit à la dignité des Premières Nations et Inuits. Par quels moyens novateurs pouvons-nous stimuler la transformation sociale à l’échelle locale pour garantir le respect des droits fondamentaux? La recherche intervention est fondamentalement participative, respecte les protocoles de recherche autochtones et laisse le choix de la communauté à l'Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador. Le cadre conceptuel se base sur deux modèles: l’éthique de la citoyenneté pour l’émancipation (Tremblay., 2020) et la praxis interculturelle (Sorrells., 2010). Les activités suivantes seront réalisées : 1) analyse de la Commission Viens; 2) cercles de dialogue visant la reconnaissance; et 3) processus créatif, un récit oral, pour le développement d'un narratif de la dignité. Notre projet est novateur puisqu’il cède aux Premiers Peuples un rôle central et qu’il s’intéresse à la qualité de la communication interculturelle et son impact sur les processus de changement. La communication libre vise à présenter notre approche et stimuler la réflexion sociale.

Comment les idées se partagent et se cristallisent-elles en concept, en mode collaboratif? Cette étude vise à explorer les stratégies de cadrage d’un groupe de 4 étudiants en 2e année de design industriel réunis dans le but de créer un kiosque pour une marque d’eau embouteillée. Le cadrage est un processus communicationnel et réflexif qui consiste à établir les assises d’un projet. Pour mener cette recherche, 5 chercheurs en communication et en design ont observé le processus de collaboration des étudiants lors de 3 séances d’idéation. Les observations de chaque séance ont ensuite été rassemblées, segmentées en moments clés puis codées en fonction d’une série de 14 actions de design préalablement établies. Nous avons constaté, dès la 1re séance, l’émergence de 5 thèmes associés au critères de design posés au départ. Ces thèmes ont été véhiculés sous forme symbolique et métaphorique. Ces derniers ont soutenu le processus communicationnel qui a permis de construire une compréhension partagée de la problématique de design et ont nourri le processus de conception. Ainsi, les 5 thèmes inspirés du branding de la marque et de l’expérience usager ont été discutés, négociés et transformés à l’aide des actions de design, utilisées seules ou de façon combinées. Cette étude nous permet de mieux comprendre la démarche de design collaborative des étudiants. L'usage de la métaphore comme véhicule de sens nous encourage à explorer davantage son rôle dans le processus d’idéation.

Le journalisme de solutions, qui consiste à aborder l’actualité sous l’angle de la réponse aux enjeux sociaux, figure parmi les pratiques récentes ayant percé au Québec en réaction à un écosystème médiatique mouvant. Un projet de recherche en partenariat a permis la publication par le magazine Nouveau Projet d'une série de quatre articles de solutions sur le thème de la transition écologique, en 2020 et en 2021. La réception de ces contenus par le public a été évaluée à l’aide d’entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 20 sujets récemment exposés à ces reportages. L’approche qualitative avait pour objectif de rendre compte de l’expérience vécue en relation à ces reportages, un besoin identifié dans la littérature sur le journalisme constructif et de solutions. Une analyse thématique a permis de constater que les sujets discernaient le journalisme de solutions des contenus journalistiques familiers. Des éléments distinctifs du journalisme de solutions étaient aussi mobilisés par les sujets en tant qu’indices pour jauger la qualité du contenu et ré-évaluer la confiance accordée aux médias et aux journalistes en général, et à la publication Nouveau Projet et ses journalistes en particulier. Finalement, le journalisme de solutions a éveillé des émotions positives, stimulé une réflexion portée vers l’avenir et déclenché un désir de s’engager ou de passer à l’action. Ces effets étaient toutefois limités et variables selon les sujets. 

Les algorithmes sont des assemblages socio-techniques qui permettent la prise de décision automatique (Gillespie, 2016). Ceux des grandes entreprises de médias sociaux, comme Facebook, restent obscurs, en tout ou en partie, aux yeux des utilisateurs de ces plateformes (McKelvey, 2014). Bien que Facebook ait révélé que son fil de nouvelles sélectionnait les publications selon le nombre d’interactions et leur caractère récent, sa formule algorithmique reste confidentielle (Bucher, 2016). Depuis plusieurs mois, je fais partie du groupe Professionnels des médias sociaux et du Web au Québec (sur Facebook), qui permet à ses membres de s’entraider. Le groupe est très actif. On y discute par exemple des bogues, des changements et des anomalies dans le processus de publication de contenu (organique et payant) sur Facebook. Leur objectif étant de rejoindre les utilisateurs, les professionnel.les doivent s’adapter rapidement aux transformations des plateformes. Par exemple, on tente de produire un contenu qui déjouera la valeur relative des images et des vidéos. Je présenterai une analyse des publications à propos des problèmes et changements des algorithmes de Facebook qui affectent leur travail. Le résultat recherché sera de présenter les types de problèmes qui émergent en 2019 et les techniques suggérées pour les résoudre. Mon analyse inclura également une réflexion sur le rôle d’un tel groupe pour faire contrepoids aux grandes entreprises médiatiques.

Nombre de qualificatifs euphémisés sont utilisés par les professionnels de la culture pour désigner les non-publics : empêchés, écartés, exclus, etc. Malgré l’importance de mieux comprendre ce désintérêt, peu de chercheurs se sont intéressés spécifiquement aux non-publics (Ancel et Pessin, 2004; Jacobi et Luckerhoff, 2010, 2011).

Nous avons mené onze entretiens de groupe et deux entretiens individuels selon les principes de la théorisation enracinée (Guillemette et Luckerhoff, 2009; Luckerhoff et Guillemette, 2011, 2012). Nous désirions comprendre les raisons pour lesquelles des non-publics ne visitent pas l’église Notre-Dame-de-la-Présentation, décorée par le peintre Ozias-Leduc.

Nos analyses qualitatives permettent d’affirmer que les non-publics décèlent une ambiguïté identitaire du lieu, du fait que les œuvres font partie intégrante d’une église : s’agit-il d’un lieu culturel laïque ou d’un lieu de culte décoré? Cette ambiguïté fait en sorte que les non-publics se sentent plus ou moins interpelés par la visite du lieu : ils ne savent pas si on y accueille surtout des visiteurs experts ou des touristes. Ces deux types de publics ont des attentes très différentes et aucun ne se sent actuellement ciblé. En outre, le Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc, responsable de la mise en valeur et de la protection du lieu, ne réfère à rien de « visitable », ajoutant davantage à la confusion des non-publics.

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Probablement ancrée dans l’évolution humaine, la peur des araignées pourrait également avoir une composante culturelle. Des études récentes ont montré que les araignées sont souvent dépeintes de manière trompeuse et sensationnaliste dans les médias. Cette représentation pourrait contribuer à susciter la peur, mais le lien entre les actualités liées aux araignées et l'attitude des humains à leur égard reste inexploré.

Nous avons d’abord examiné si le volume de requêtes liées aux araignées dans Google Trends, Wikipédia et iNaturalist avait augmenté dans la semaine suivant la publication des articles d’actualité. Ensuite, nous avons utilisé l’analyse des sentiments pour évaluer le ton utilisé dans les reportages. Pour chaque histoire, nous avons extrait un score représentant le pourcentage de phrases négatives, neutres et positives. Nous avons ensuite utilisé ces scores comme variables de réponse et exploré leurs associations avec des variables au niveau de l'actualité.

Nos résultats suggèrent que les médias traditionnels ont un impact détectable sur le comportement du public envers les araignées, confortant ainsi l’hypothèse selon laquelle la peur des araignées est entretenue par la culture. En reconnaissant le rôle des médias dans l’évolution des attitudes à l’égard des araignées et en reconnaissant les avantages d’une représentation précise, nous pouvons jeter les bases d’une relation plus harmonieuse entre les humains et les araignées.