Enracinée dans la psychologie sociale (Piaget, Moscovici, Herzlich), la représentation sociale s’articule autour du cognitif, du raisonnement, de l’affectif et du symbolique. Envisagée davantage comme une famille de représentation sociale qui agit pour « rendre l’étranger familier » (Abric, 2001), elle permet également d’étudier les niveaux d’analyses et leurs interactions entre un objet social et un individu (Doise, 2005).
Les études sur le rôle des médias dans la société révèlent un renforcement de la dichotomisation Nous/Eux dans les sondages (Noreau et al., 2015), dans les lois récemment votées (Projet de loi 62 et 21) et les interpellations policières des personnes racisé.e.s du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) (Armony, Hassaoui & Mulone, 2019). En analysant l’attaque de la mosquée de Québec en 2017 dans le Journal de Montréal, on relève un processus représentationnel à l’œuvre opérée par des stratégies (qualifications, oppositions, associations) qui consolident les perceptions des musulman.e.s et des Québécois.e.s.
Cette présentation viendra démontrer les relations d’interdépendances et de contingences entre les représentations sociales de l’islam et les médias. Basée sur des résultats menés lors de l’attentat de la mosquée en 2017, nous allons mettre en exergue les portées heuristiques des représentations sociales sur les perceptions des musulman.e.s. dans un journal québécois, ainsi que leur rôle dans la dichotomisation avec les Québécois.e.s.