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La présente proposition a pour but d’offrir une analyse en deux volets sur la vie culturelle en région, à travers le prisme des artistes immigrant.e.s.  



Dans un premier temps, il s’agira de résumer les différents initiatives, lieux et médias locaux, comme des festivals, salles de spectacles, galeries d’art ou projets scolaires subventionnés, qui peuvent contribuer à favoriser le rayonnement de ces artistes.   

 

La deuxième partie de la communication est consacrée aux témoignages offerts par les artistes immigré.e.s vivant en région. Il s’agit alors de comprendre de quelle manière ces personnes tentent de créer un réseau et utilisent les médias locaux et réseaux sociaux pour favoriser le rayonnement de leurs œuvres.  

 

Le but de la communication, en combinant approche documentaire et approche ethnographique, est de mieux comprendre comment, d’une part, les liens entre des projets et entités, qu’elles soient institutionnelles, événementielles ou médiatiques, et des artistes immigrant.e.s se forment. D’autre part, il s’agit de connaître les stratégies de ces artistes afin de se démarquer des autres, tout en vivant avec l’étiquette d’«immigrant», étiquette qui pourrait avoir un impact sur le niveau de rayonnement.  

 

Les notions de territorialité, d’intégration/inclusion, de communication par les arts, de diversité culturelle, de réseautage et de médiatisation artistique seront donc mises en évidence.  

Au cours des dernières décennies, plusieurs travaux de génétique ont suggéré que l’ADN influencerait une multitude de traits parfois inusités, tels que l’alcoolisme, la dépression ou l’obésité. La recherche en communication scientifique s’est récemment demandée si la population exposée à ces recherches changeait ses attitudes à l’égard des personnes affichant ces traits. Notre recherche entreprend la même démarche, en l’appliquant cette fois à des travaux publiés à l’intérieur de la science politique, ceux sur la génopolitique. Nous abordons la question à l’aide d’une expérience web. Un premier groupe est chargé de commenter une entrevue avec le génopolitologue canadien Peter Loewen, entrevue publiée en 2010 dans le UofT Magazine. Un second groupe commente une version marginalement modifiée, dans laquelle le professeur est plus curieux à l’égard des différences génétiques entre les populations. L’expérience révèle que les participants exposés à l’article original sont plus susceptibles de s’opposer à un programme d’aide au développement démocratique dans une jeune démocratie africaine que le groupe contrôle non exposé à l’entrevue. L’effet est significativement plus important dans le groupe exposé à l’article abordant la génétique des populations. Nous explorons ensuite l’influence de variables modératrices et médiatrices, notamment l’impression que le trait est plus immuable.





Souvent décriée, dénoncée pour « son côté vulgaire et racoleur », présentée comme « la généralisation d’un conformisme de l’abjection », identifiée au règne des « stars jetables » mais aussi, plus rarement, vantée pour la démocratisation de l’espace télévisuel qu’elle consacre, la téléréalité est accueillie avec cynisme par une  majorité de commentateurs mais continue à ce jour d’attirer les plus gros auditoires de la télévision partout en occident. La présente recherche se penche sur ce phénomène et tente de démontrer que la téléréalité témoigne significativement des mutations que traversent la culture et l’industrie audiovisuelles dans leur ensemble, et l’institution télévisuelle en particulier. L’analyse d’un corpus d’émissions québécoises inspirées de formats internationaux (Occupation Double, Star Académie et Un Souper presque parfait) selon une approche sémio-pragmatique permettra en outre de montrer comment le genre contribue à l’apparition de ce que John Corner définit comme « une nouvelle écologie du factuel », où sont redessinées les frontières entre le documentaire, la fiction et le divertissement, entre le discours public et la parole privée. Il deviendra alors pertinent dans ce contexte de lier les propriétés formelles des émissions de téléréalité au caractère changeant de la relation télévision-spectateur telle qu’elle se présente aux yeux de l’observateur contemporain.

L’objectif premier de notre présentation est de justifier l’importance de la recherche francophone sur la représentation des genres – la construction sociale et culturelle de discours identitaires associés aux hommes et aux femmes – dans les séries télévisées: les études de genre portant sur la télévision sont, encore à ce jour, plus prolifiques dans le milieu anglo-saxon et le corpus d’œuvres fictionnelles étudiées dans ce champ de recherche, majoritairement anglophone. Nous présenterons ensuite des résultats préliminaires de notre recherche portant sur les discours identitaires masculins dans des fictions télévisuelles nord-américaines. Une analyse comparative de séries canadiennes et états-uniennes nous a permis de déceler des similitudes et différences significatives concernant la construction de personnages masculins à la télévision et de réfléchir aux dimensions transnationales du concept de masculinité (Connell 1998, 2000, 2005; Hegde 2011; Moss 2011). Nous relierons finalement certains résultats de notre analyse à la notion de masculinité hégémonique (Connell): ce concept, inspiré des travaux de Gramsci, permet de demeurer attentif à la hiérarchisation des identités de genre à la télé, au-delà de la diversité apparente et créative des représentations.

Dans une recherche exploratoire, nous avons analysé les dix-sept blogues Naître et grandir animés par des parents qui sont aussi des professionnels. Ils se présentent comme des professionnels que leurs enfants aident à «peaufiner les talents» de leur métier (Chevrier, 2012). L’observation de ces espaces de lecture et d’écriture nous a révélée que le bien-être familial n’est pas juste un acte d’épanouissement, mais aussi et surtout un processus de questionnement, de compréhension, d’apprentissage et même d’autoréflexivité (Giddens,1991 ; Cloutier, 2014).

Les blogues analysés nous rappellent non seulement l’importance des savoirs expérientiels, mais ils nous aident aussi à souligner le trait participatif, relationnel et collaboratif du web social (Le Bossé, 2003 ; Proulx et al., 2014). Ces espaces sont des lieux de partage, de convivialité, de soutien, et aussi de construction d’un savoir-faire diversifié et complexe.

En outre, l’archivage des billets rend ces blogues des objets de références vus, commentés, questionnés et approfondis. Ces pratiques communicationnelles font émerger des moments de téléréalités familiales multiples, des journaux intimes partagés et des connaissances (de grand-mères) revisitées (Akrich 2002 ; Klein, 2012). Ces productions nous ont aidée à re-questionner les frontières entre consommateur – producteur, mais aussi entre émetteur - récepteur ; technique - social ; privé – public ; savoir expert - savoir populaire (Ben Affana, 2015; Flichy, 2001).

Cette présentation témoigne de l’analyse du processus de communication des risques sociaux et environnementaux à la suite des travaux sur le fleuve São Francisco au Brésil. Notre argumentation est structurée en deux étapes. Dans un premier temps, nous aborderons la conceptualisation de la communication des risques comme «un processus interactif d'échange d'informations et d'opinions entre les individus, les groupes et les institutions » (OPAS, 2009) qui favorise la participation de la société dans processus de prise de décision et assure espaces démocratiques de droit. Dans un deuxième temps, nous présentons le projet hydraulique et ses conséquences sur les eaux du fleuve São Francisco. De cette façon, nous pouvons analyser quels sont les risques divulgués par le gestionnaire du projet et par la presse de Sergipe. L’analyse communicationnelle porte aussi sur le niveau de participation des communautés traditionnelles, qui habitent à proximité du fleuve. Cette enquête utilise la méthode de recherche participative et a été réalisée à partir de l'analyse des sources primaires (Rapport de l'impact environnemental) et secondaires (journaux Correio de Sergipe, Jornal da Cidade e Cinform), ainsi que la recherche sur le terrain avec les people de la Aldeia Indígena Xokó et la Comunidade Quilombola da Resina.



Selon le sociologue Claude Fischler, le mangeur moderne cherche des arbitrages pour le guider dans ses choix alimentaires. Ainsi, depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien publie des normes en ce sens. Et en 1942, la première édition des Règles alimentaires officielles au Canada est lancée. Son objectif est « d’orienter la sélection des aliments et de promouvoir une alimentation saine chez les Canadiennes et les Canadiens ». Dès lors, le gouvernement mise sur les médias pour assurer la diffusion des normes publiées dans ses guides alimentaires. 

Notre objectif est donc d’étudier cette couverture médiatique pour saisir comment ils influencent les discours sur l’alimentation. Selon Lise Renaud, les médias façonnent les normes de santé et leur action est grande sur les comportements, ainsi que sur les environnements.

Entre 1942 et 2007, le document a subi sept refontes. Celle de 2019 est trop récente pour être considérée. Pour cette recherche, des sondages de deux ans ont été faits dans le quotidien La Presse pour saisir à quelle fréquence on en parle, qui le fait et de quelle manière il est discuté.

Notre étude montre que les guides alimentaires ne font pas la nouvelle avant les années 1970. Auparavant, les normes officielles faisaient l’objet d’entrefilets généralement anonymes. C’est aussi à partir de cette période qu’elles deviennent un argument convaincant, pour les journalistes, pour les professionnels de la santé, mais aussi pour les textes publicitaires.

Les programmes de communication au Québec sont apparus dans les universités à la fin des années 1960. Malgré l’hétérogénéité de la communication, provenant notamment de la sociologie, la psychologie et la littérature, relativement peu de chercheurs s’intéressent au développement et à l’évolution de ces programmes (Lacroix & Lévesque, 1985; Tate, Osler, Fouts & Siegel, 2000; de la Garde & Yelle, 2002). De surcroit, les mémoires de maîtrise et les thèses de doctorat réalisés en communication au Québec, en tant que publications caractérisant une communauté scientifique, n’ont pas été considérés depuis les trente dernières années (Taylor, 1982; Tremblay, 1988).

Notre recherche propose d’analyser ces documents depuis la création des programmes dans les années 1960. Ainsi, 2 263 mémoires et 404 thèses ont été recensés au sein des sept universités québécoises offrant des programmes de cycles supérieurs en communication, et ont été analysés en regard de leur forme et de leur contenu dans le but de distinguer les spécificités des études universitaires en communication au Québec.

Nos résultats révèlent, notamment, que la méthodologie mobilisée est majoritairement qualitative et que la multitechnique est la technique d’enquête priorisée. La communication organisationnelle est la thématique la plus étudiée, habituellement sous forme d’étude de cas. Nous remarquons aussi une augmentation du nombre de femmes complétant un mémoire ou une thèse en communication depuis 1985.

Pour les nouveaux immigrants, l’écoute de la télévision locale offre autant d’occasions de connaitre la société d’accueil et d’apprendre à y vivre. Étant un lieu d’expression de l’identité et de la culture partagée, la télévision permettrait à l’immigrant d’accéder aux codes et aux références culturelles locales, ce qui viendrait en soutien au processus de resocialisation récemment déclenché. Mais, en permettant aux immigrants de prendre conscience des différences en termes de principes et de valeurs culturelles, l’écoute de la télévision locale serait en revanche susceptible de les placer dans une posture défensive.

Partant de ce paradoxe, je tente, dans le cadre de ma recherche doctorale, de comprendre comment intervient la télévision locale dans le processus de resocialisation des nouveaux immigrants d’origines tunisiennes. Mon intérêt pour ce groupe d’immigrants tient, d’abord, au fait que je suis moi-même d’origines tunisiennes, ce qui faciliterait les interactions avec mes répondants et renforcerait ma compréhension de la situation. De plus, les différences socioculturelles significatives entre les sociétés québécoise et tunisienne sont susceptibles de rendre d’autant plus manifestes la confrontation valorielle et la négociation identitaire vécues par les immigrants.

L’objet de cette communication est de présenter les principaux résultats de cette recherche fondée sur une démarche exploratoire du genre ethnographique.  

Les élections générales fédérales canadiennes du 2 mai dernier ont obtenu un faible taux de participation de 61,4 %. Le Québec a également connu une baisse magistrale de son électorat avec un taux de participation de 57,4 % en 2008. Cet abstentionnisme se fait sentir de façon plus marquée chez les jeunes adultes de 18 à 35 ans. Lors la campagne électorale fédérale d’avril dernier, plusieurs outils Internet ont été mis à la disposition des jeunes afin de les encourager à aller voter. La Boussole électorale a su attirer l’attention des médias et les flash mobs universitaires ont fait le tour du pays à l’aide de YouTube. Des efforts ont également été faits sur les réseaux sociaux et plusieurs sites Web d’organisations citoyennes ont cherché à mobiliser les jeunes. Dans le cadre d’une étude exploratoire, nous avons examiné le potentiel de ces outils Internet qui tentent d’encourager les jeunes adultes à aller voter. Plus de 300 questionnaires ont été distribués afin d’avoir une perspective à grande échelle sur l’utilisation et l’appréciation de ces outils Internet. De plus, des groupes de discussion ont été conduits avec des adultes de 18-35 ans pour explorer dans quelle mesure ces outils les interpelaient. Cette communication présentera les faits saillants de cette démarche ainsi qu’une réflexion critique sur le potentiel des campagnes sociales en lien avec la thématique de la participation électorale.

Le but de ce projet de recherche est de découvrir comment améliorer l’expérience des citoyens immigrants dans le cadre de la démarche administrative visant l’échange de leur permis de conduire d’origine pour un permis québécois, auprès de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Pour s’assurer une meilleure compréhension du message qu’il cherche à transmettre, un émetteur (ici, la SAAQ) doit tenir compte du contexte dans lequel la communication s’inscrit et de certains facteurs propres au destinataire du message (ici, les immigrants).

L’approche centrée sur l’humain nous enseigne qu’il faut développer une meilleure compréhension de la situation vécue par les immigrants qui souhaitent échanger leur permis de conduire pour être en mesure d’améliorer l’efficacité et la pertinence des moyens de communication mis à leur disposition. 

L’objectif principal des travaux de recherche est de comprendre, en menant des entrevues semi-dirigées auprès d'acteurs du milieu communautaire, les épreuves que vivent les personnes immigrantes lorsqu’elles tentent d’échanger leur permis. De ce constat, nous souhaitons élaborer des solutions pour rehausser le niveau de littératie administrative des personnes immigrantes ainsi que leur autonomie, véritable vecteur d'intégration. Nous présenterons les résultats préliminaires de ce projet de recherche.

Introduction: Le questionnement qui a motivé cette recherche provient de ce constat : en 2004, le Centre de Traitement Ambulatoire de CHNU de Fann/Dakar a mis en place une ligne téléphonique verte (CTA Info Sida) pour faire de la relation d’aide à distance dans le domaine du VIH et des hépatites. Cependant, les intervenants chargés de répondre aux questions des appelants sont des personnes vivant avec le VIH (pvVIH). Ceci nous a conduits à nous interroger sur les enjeux, les pratiques et les légitimités de l’intervention de pvVIH dans un contexte d’information de santé à grand public.

Méthodes: Dans une approche qualitative, nous avons mené 13 entretiens semi-directifs avec tous les écoutants avec un guide et une grille d’entretien au CTA.

Résultats: Les résultats montrent que les enjeux se situent autour de la professionnalisation du dispositif. Les pratiques s’éloignent du cadre dans lequel s’inscrit la ligne. Au-delà du VIH et des hépatites virales, d’autres domaines tels que la santé sexuelle et reproductive sont pris en charge par les intervenants pvVIH créant des situations d’incompétences. Leurs légitimités reposent sur : 1/ leur expertise profane ; 2/ la formation initiale et continue ; 3/ l’appartenance dans des associations de pvVIH et dans des structures de prise en charge du VIH.

Conclusion: L’enquête montre une pluralité de légitimité, une pratique en adéquation avec leur quotidien professionnel. D’autres points seront présentés lors de la communication.

 

 

 

 

 



Le projet de loi 60 a suscité d’innombrables débats qui semblent se cristalliser autour des questions d’égalité des sexes et de voile islamique sur fond de préoccupation pour les questions de sécurité nationale ainsi que pour les questions identitaires au Québec (Rousseau, Jamil, Hassan et Moreau, 2010; Bouchard et Taylor, 2008). L’objectif de la présente recherche est d’analyser les perceptions de la charte ainsi que les aspects légaux tels qu’exprimés dans l’espace public québécois à travers 193 discours médiatisés dans les mois suivant la parution du projet. Les principaux arguments en faveur furent la nécessité de réintégrer la neutralité, la laïcité de l’État et l’égalité des sexes, tandis que les principaux arguments opposés se situaient autour de l'interdiction de port de signes religieux et qualifiaient le projet de charte comme inutile, inconstitutionnel, paradoxal et islamophobe. Les analyses révèlent une confusion entre les notions de sécularisme et de laïcité. Les opinions divergent quant à la hiérarchisation des droits entre la primauté de l’égalité des sexes sur la liberté d’expression et le droit à la religion.L’analyse critique des discours partagés entre les médias permet une meilleure compréhension des problématiques en lien avec le vivre ensemble au Québec. Même si le projet n’a pas été adopté, il demeure que la question est restée d’actualité et que la controverse entourant la charte démontre que les tensions sont encore bien présentes.

En 2016, 20% des femmes magasinaient sur leur mobile. Ainsi, plusieurs entreprises offrent des applications mobiles permettant d’essayer les produits virtuellement grâce à la réalité augmentée. Cet outil permet de donner un aperçu du produit sur les consommatrices et donc, d’obtenir une excellente congruence, c’est-à-dire que l’image obtenue représente la réalité. Toutefois, certaines femmes hésitent encore à acheter par internet puisqu’elle n’aime pas le résultat qu’elle voit. Or, pour accroître l’estime corporelle, la validation sociale est un excellent moyen. L’objectif principal de cette recherche était d’étudier l’effet de la validation sociale sur l’estime corporelle de la femme lors d’une séance de magasinage sur une application mobile. Plus précisément, de découvrir si la réception d’un commentaire électronique positif provenant d’une marque versus d’une amie pouvait modifier l’estime corporelle et la confiance envers le port du produit. Un devis expérimental à trois facteurs a été réalisé entre les sujets et 146 étudiantes ont participé à celui-ci. Les résultats obtenus démontrent que l’utilisation de recommandations positives améliore l’estime des femmes et leur confiance envers le port du produit, et ce, bien que le commentaire provienne de la marque. Toutefois, celui-ci est significativement plus important lorsqu’il provient d’une amie. L’utilisation de recommandations en ligne s’avère une stratégie intéressante pour inciter les femmes à acheter sur internet.

En Suisse romande, comment les journalistes d’investigation définissent-ils leurs méthodes d’enquête ? En quoi leur évocation et mise en oeuvre sont-elles révélatrices de la construction des identités professionnelles (Ruellan, 1993, 2011), des relations triangulaires entre la presse, les pouvoirs et le public (Balle, 1992) ?

Cette contribution aborde ces questions dans une perspective diachronique, par l’analyse des logiques d’actions (Bertaux, 2005) des praticiens sur ces cinquante dernières années. Les témoignages recueillis (entretiens semi-directifs) ont permis d’esquisser une typologie de cinq périodes (1968-1980 ; 1981-1989 ; 1990-2000 ; 2001-2005 ; 2006-2016) mises en parallèle avec une typologie consacrée aux évolutions du journalisme d’investigation aux Etats-Unis et en France (Hunter, 1997).

Les résultats de cette recherche (thèse de doctorat) montrent une nette discordance suivant les périodes entre, d’une part, les discours légitimants des journalistes revendiquant la rigueur de méthodologies importées d’autres professions (enquêtes policières, enquêtes criminelles, instructions judiciaires… voir Hunter, 1997 et 2011) ou des sciences sociales (Meyer,  2002 ; Demers & Nichols, 1987, Neveu, 2001), et d’autre part, une nécessaire « indétermination productive » (Boltanski, cité par Ruellan, 1992) justifiant le recours à des pratiques déloyales, afin de lever des blocages dans l’accès aux informations gouvernementales et résoudre des contraintes d’ordre économique.

Blanchard (2011) affirme que,
dans la dernière décennie, le schéma de la communication entre l’entreprise et
le consommateur est passé d’un flux vertical unidirectionnel à un flux
horizontal multidirectionnel. Cette évolution a engendré une démocratisation du
pouvoir communicationnel (Safko, 2010) dans une 
culture où la consommation de biens et services est devenue un processus
principalement porté par l’intelligence collective (Jenkis, 2006). Siemens
(2006) soutient par ailleurs que les connaissances se développent aujourd’hui
en grande partie grâce aux conversations en ligne entre individus, sur des
sites interactifs comme les médias sociaux.

Notre recherche, par
questionnaire auprès de plus de 1000 répondants québécois, fait ressortir
l’impact des médias sociaux sur les différentes étapes du processus décisionnel
d’achat. De plus, elle permet de déterminer quels éléments des médias sociaux
jouent un rôle d’importance pour les consommateurs. En plus d’ajouter à la littérature
existante sur les médias sociaux et sur le processus décisionnel d’achat, cette
recherche permet de tirer certaines conclusions sur l’utilisation des médias
sociaux par les entreprises afin de maximiser la relation avec leurs
consommateurs.

Les médias sociaux sont devenus un outil incontournable de l'activisme tous azimuts. Malgré plusieurs succès, on craint toutefois que la polarisation des positions et la recherche d'une validation rapide sur les réseaux sociaux ne contribuent à étouffer les échanges nuancés pouvant bonifier des connaissances plus critiques. Les médias sociaux tendent à amplifier les expressions d'indignation morale, contribuant ainsi à l’alimentation de « paniques morales ». Une panique morale se produit lorsqu'il y a un mouvement de masse lié à une perception fausse ou exagérée qu'un comportement ou un groupe de personnes constitue une menace pour les valeurs et les intérêts de la société. Elle est généralement alimentée par une couverture médiatique saturée. Récemment, au Canada, nous avons assisté à un tollé autour de la légitimité de communautés qui revendiquent une identité autochtone en dehors des espaces sanctionnés par l'État. Ces préoccupations sont véhiculées au sujet de gens qui s’identifient à l’extérieur d’organisations autochtones reconnues par les gouvernements. Sans nier les défis liés à l’identification des autochtones sans statut, notre analyse ethnojuridique se penchera de façon critique et comparative sur l’émergence d’une panique morale au sujet de ces « imposteurs ». Nous problématiserons également les appels à la censure au sujet de la recherche universitaire au sujet de ces populations, menaçant ainsi la liberté académique et leur accès à une meilleure reconnaissance. 

Selon plusieurs chercheurs, démontrer l’efficacité des campagnes de publicité sociale est une tâche complexe pour les praticiens, donnant lieu à des techniques souvent « douteuses » et « inefficaces » (Daignault et Paquette, 2010 : 2). Pour cette raison, nombre d’entre eux prônent un recours plus important aux connaissances issues de la recherche (CIR) pour évaluer l’efficacité des campagnes de publicité sociale (French et Gordon, 2015 ; Frenette, 2009 ; Gordon et al., 2008). Mais que sait-on réellement des pratiques des publicitaires quant à l’évaluation de leurs campagnes? Quels indicateurs, variables et méthodes utilisent-ils? La littérature est muette à cet égard. Par ailleurs, on possède peu de connaissances sur les liens que les publicitaires entretiennent (ou pas) avec la recherche scientifique. Or, aucune étude ne contribuera à optimiser les pratiques des publicitaires si elle n’est pas consultée par ces derniers. Dans ce contexte, quels déterminants influencent l’utilisation des CIR par les praticiens de la publicité sociale?

Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête en ligne auprès d’une vingtaine de praticiens de la publicité sociale au Québec.

 

Les résultats préliminaires indiquent que si les praticiens ont généralement une opinion favorable des CIR, peu d’entre eux les mobilisent dans leur travail et leur recours n’est pas valorisé par leurs employeurs. De plus, leurs pratiques d’évaluation sont partiellement arrimées aux modèles théoriques. 

Ayant une tendance à identifier les femmes comme assujetties aux hommes et à leurs besoins sexuels, la communauté masculiniste des incels (involuntary celibates) est régulièrement étudiée pour ses propos misogynes et antiféministes. En parallèle, l’univers de la pornographie mainstream est fréquemment analysé afin de comprendre les imaginaires et représentations qui y sont (re)produits.

Cette communication propose d’explorer la complexité des discours haineux et misogynes des incels en se concentrant sur le forum Incels.is, connu pour la nature violente des propos présentés ainsi que sa forte activité, et a pour objectif de comprendre comment la misogynie se construit au sein de ces échanges, tout en analysant les interrelations entre cette construction misogyne et les thèmes présents dans la pornographie mainstream : comment la pornographie mainstream actuelle représente-t-elle la sexualité féminine, et est-ce que ces discours se retrouvent au sein des forums incels ?

Avec cette étude, je souhaite cerner la représentation des femmes dans ces communautés à partir de données empiriques et d’une analyse de discours critique et féministe, afin de montrer les éléments toxiques, problématiques, mais aussi les contradictions et violences impliquées. En analysant les liens entre pornographie mainstream et communautés incels, deux univers connus pour leur misogynie, je pourrai contribuer à de nouvelles perspectives quant à l’incidence de la représentation des femmes.

Notre étude porte sur la perception des fake news ("infox" ou "infausses" en français) par les journalistes du Québec: sont-ils préoccupés par la question? S’estiment-ils à l’abri ? Ont-ils déjà été piégés ? Que conseilleraient-ils à leurs concitoyens pour les éviter ? Comment faire face, collectivement, au phénomène? Dans un premier temps, nous avons interrogé les membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, de l’Association des journalistes indépendants du Québec et de la Fédération nationale des communications par le biais d’un sondage web. Puis, dans le cadre d'une approche qualitative, nous avons rencontré six rédacteurs en chef, chefs de pupitre et directeurs de l'information de différents médias du Québec pour approfondir la question. Il s’agit de la première consultation sur les fake news dans le milieu journalistique du Québec dans le cadre d'une recherche de maîtrise.

 

Aujourd’hui, l’industrie du jeu vidéo est en pleine mutation avec l’adoption des outils d’intelligence artificielle (IA) générative. Des studios comme Ubisoft et des jeux tels que The Ascent ont déjà intégré ces technologies, allant de la génération de dialogues à la gestion des voix. Les joueurs, eux aussi, utilisent l’IA pour créer des personnages non joueurs interactifs.

Dans cette communication, je propose d’explorer comment l’IA générative agit non seulement comme un outil, mais aussi comme un médiateur (Latour, 2007) qui transforme l’acte de création du jeu vidéo. Ces IA ne se limitent pas à l’exécution de tâches, elles influencent les intentions créatives des concepteurs, qui ajustent les résultats produits par l’IA pour répondre à leurs besoins spécifiques. Ainsi, le jeu créé devient un objet technique coconstruit reflétant une interaction continue entre le créateur et l’IA.

Cette étude, basée sur une approche ethnographique, combine observation en ligne et collecte manuelle de commentaires et de vidéos, dans le but d’analyser la réception des outils d’IA générative par les joueurs et les développeurs. Elle examine les retours d’expérience des développeurs, en identifiant les scripts définis par Akrich (1989), pour comprendre comment ces derniers s’approprient et adaptent ces technologies. L’étude porte également sur la manière dont les joueurs accueillent ces outils et les usages qu’ils en font. Une attention particulière est accordée à l’impact des biais sur l’expérience de création et de jeu.

Axée sur les médiatisations françaises du 13 novembre 2015, cette communication questionne les notions de dramatisation et de spectacularisation de la violence terroriste. Elle vise à montrer en quoi les mises en scène médiatiques de ces événements cherchent dans une large mesure à éviter aux médias et aux journalistes les procès de "publicité" faite au terrorisme (ceci en réaction à certaines études dénonçant les biais des médias). Pour cela, cette communication se focalise sur les mises en scène visuelles des attentats. Elle se fonde sur une analyse sémiologique, avec en contrepoint une analyse lexicale minimale du discours médiatique via le logiciel Iramuteq pour dégager les lexiques du terrorisme, d’un corpus d’images d’archives médiatiques et numériques (France 2, TF1, Le Monde, Le Figaro et YouTube) de l’INA et d’Europresse des premiers jours post-attentats terroristes et de leurs commémorations. Les résultats de cette enquête révèlent que, si les discours médiatiques parlent bien de violence terroriste, les mises en scènes visuelles en sont délestées par divers procédés que cette communication mettra en évidence, en particulier floutage des images, mais également évitement de la monstration de l’horreur (par l'accent mis sur un nombre limité de victimes) et de l'ampleur des dégâts des attaques. Il s'agira alors de montrer que, contrairement aux procès en apologie du terrorisme, ces médiatisations promeuvent bien une forme de déspectacularisation de ce drame collectif.

 

Cette étude vise à comprendre comment les jeunes des sociétés d’accueil se représentent les commentaires en ligne à propos de la crise des réfugiés Syriens après les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ainsi que les agressions sexuelles à Cologne. Nous avons recruté 42 jeunes âgés de 16 à 24 ans du Canada, de plusieurs pays Européens et du Moyen Orient. La méthodologie issue de la théorie des construits personnel de Kelly (1955) nous a permis de comprendre en profondeur le phénomène tel que vécu par les participants. Cette étude est innovatrice car elle contribue un cadre théorique et une méthodologie participative permettant d’entrer en dialogue avec les jeunes afin de comprendre comment ils interprètent le rôle que jouent les médias sociaux dans le processus de l’intégration et de l’inclusion des réfugiés et aussi parce qu’elle met en lumière les systèmes de construits personnels que ces jeunes utilisent dans ce processus. Cette étude constitue un premier pas vers l’élaboration de recommandations destinées à aider les représentants gouvernementaux, les travailleurs sociaux et les acteurs en milieux éducatifs à mieux intervenir afin d’inclure et d’intégrer les réfugiés syriens, dans un contexte où la présence potentielle de ces réfugiés est interprétée en fonction du contenu partagé en ligne.

La couverture des enjeux sociétaux par les médias traditionnels a un impact important sur la perception des Québécois face à leur rôle de citoyens responsables (Bérubé, 2010). Ces médias prétendent à une couverture factuelle de ces enjeux. Bien qu'en apparences, certains articles sont dénués d’opinion, les études de Caliskan et al. (2017) ont démontré qu’un large corpus de textes tiré d'Internet n’ayant pas d’orientation à priori contenait certains biais, telle qu’une plus grande facilité à associer le genre masculin au métier de médecin et le genre féminin au métier d’infirmière.

L’objet principal de cette étude est de dégager et d’analyser les associations implicites relatives aux changements climatiques contenues dans les nouvelles produites par les médias au Québec. Plus précisément, il s’agit de reprendre la démarche de Caliskan et al. (2017) pour dégager des associations implicites d’un corpus sur les changements climatiques. Pour atteindre cet objectif, le cadre de la sémantique vectorielle est utilisé.

Le corpus est bâti à partir d'articles en ligne de TVA Nouvelles, de La Presse et de Radio-Canada, de 2010 à 2018, et contient 1 million de mots. Le traitement se fait à l'aide de GloVe (Pennington et al., 2014) pour créer des « word embeddings » et ensuite tester la similarité de paires de vecteurs à l’aide de la mesure du cosinus de leur angle. Résultats préliminaires: les changements climatiques sont plus fortement associés au lexique du politique qu'à l'économie.

Pour Bourdieu (1970, 1982), les principales sources de socialisation sont la famille et l’école et elles sont liées à la consommation culturelle. D’autres sources de socialisation ont été suggérées par la suite, notamment les médias (Bellavance et al., 2004; Pronovost, 1996). Notre recherche vise à voir si les usages que l’on fait d’Internet exercent un effet sur les sorties au spectacle. Pour répondre à cette question, nous avons utilisé les données de la plus récente enquête du ministère de la Culture et des Communications du Québec sur les pratiques culturelles (2009). Nous avons créé un modèle linéaire généralisé pour les quatre types de région du territoire québécois (centrales, périphériques, intermédiaires et éloignées). Il s’avère que trois variables influencent la diversité et l’intensité des sorties au spectacle: le niveau de scolarité des répondants, leur âge et les usages culturels qu’ils font d’Internet. Les usages non-culturels d’Internet et le temps passé à naviguer ont aussi un effet sur la diversité et l’intensité des spectacles vus dans certains types de régions. Nos analyses démontrent également que les modèles qui incluent les variables relatives à Internet (types d’usages et temps passé à naviguer) s’avèrent plus performants que ceux qui n’incluent que des caractéristiques sociodémographiques. L’utilisation d’Internet favorise donc une ouverture culturelle et il semble incontournable d’en tenir compte dans les études sur la fréquentation culturelle.