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Il semblerait qu’internet engendre des pathologies propres à son utilisation au même titre que le jeu, le sexe ou la nourriture. Les débats autour de l’inclusion de l’addiction à internet dans le DSM-V sont la rencontre de deux tendances majeures de la modernité: l’informatisation et la médicalisation. 

Alors qu’internet est considéré comme un moyen de libérer la communication au niveau mondial, reconfigurant toutes les sphères des sociétés tant aux niveaux micro que macro sociaux, nous plongeant ainsi dans une société informatisée; les comportements individuels qui lui sont liés sont fréquemment comparés à une compulsion. La compréhension des transformations engendrées par internet tend à trouver une réponse médicale à ce problème avant tout social.

Le champ psychiatrique élargit son prisme à travers la médicalisation des comportements liés à internet en proposant d’inclure dans la prochaine version du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux l’Addiction à Internet comme Trouble Obsessionnel du Comportement. 

La question se pose, dans des sociétés toujours plus connectées, de savoir quels contours peut prendre une telle entité, selon quel diagnostique, quelle est la population à risque. La présente communication propose à la lumière du concept de biomédicalisation d’éclairer les discours autour de cette pathologie. 

L’objectif de cette contribution est de présenter une thèse réalisée au Gresec (Grenoble 3) sur les activités informationnelles des malades et leurs proches dans les forums de santé. Selon les études précédentes, leur motivation est informationnelle et émotionnelle. Nous avons voulu prolonger la réflexion et étudier la part d’émotion présente dans ces dispositifs.

La problématique est liée à la structuration de l’émotion et au rôle qu’elle joue dans la validation des informations véhiculées. Une analyse de corpus (41 fils de discussions, 501783 occurrences) et une série d’entretiens/expérimentations sur l’utilisation des forums de santé et l’évaluation des informations ont été mobilisés.

Si certains résultats confirment ceux trouvés par les études précédentes (les témoignages sont majoritairement présents, l'expression du besoin d'information n'est pas la raison pour laquelle les individus participent car les questions représentent seulement 29% des interventions), d'autres sont nouveaux et parfois surprenants : par exemple, la joie est l'émotion majoritairement présente dans les forums consacrés aux maladies rares, graves ou chroniques, l'information médicale, objective est le troisième type d'information le plus véhiculé alors que les individus utilisent des forums de santé pour le côté « expérience personnelle, subjective ». Au cours de cette communication, nous voulons mettre l'accent sur les résultats obtenus et sur l'importance de l'émotion dans les forums de santé.



L’affichage numérique est tout autour de nous (téléphone, tablette, écran). Pourtant, pourrait-on imaginer une organisation culturelle renoncer au papier pour annoncer un spectacle?

Nous avons étudié les usages de l’imprimé de six compagnies des arts de la scène à Sherbrooke, quand elles s’adressent au public. Nous nous sommes demandé comment ces organisations décident d’avoir recours ou non à l’imprimé; si l’on peut déterminer l’efficacité du papier; ce qui caractériserait une culture du papier.

Nous avons réalisé une enquête qualitative auprès de différents acteurs de ce milieu (directrices artistiques, chargées de communication, graphistes…) en menant des entretiens de type compréhensif, retranscrits et assemblés en un corpus. L’étude par questionnement analytique a mis à jour trois éléments de réponses qui justifient l’utilisation de l’imprimé.

En amont de la diffusion d’un imprimé, un réseau d’acteurs œuvre à la production d’affiches, de tracts. L’affiche revêt alors une fonction « organisante » dans le processus de création d’un spectacle.

L’imprimé est performatif (Cooren, 2013). Il fait partie de « l’expérience » d’un spectacle et reste un moyen de communication de choix pour créer du lien avec le public.

Enfin, nous avons découvert qu’au-delà d’un souci d’efficacité de l’imprimé se joue un attachement fort au papier. En définissant la notion de culture du papier, au regard des comportements observés, nous décrirons les usages bien vivants de l’imprimé dans ce milieu.

La distorsion entre le positionnement voulu et le positionnement perçu des produits nouveaux est une des raisons de leur échec. Par un processus de transformation sémantique, le design produit permet de communiquer le positionnement aux consommateurs. En s’appuyant sur les fondements théoriques des représentations sociales et de la cognition implicite, nous proposons que l’exposition à un design produit active des représentations  et des associations centrales et périphériques liées avec le positionnement perçu.

Ces propositions sont ensuite validées expérimentalement par une étude sur le design-produit de Smartphones. Nous avons d’abord utilisé la méthode de l’association libre. Cependant cette méthode explicite traditionnellement utilisée en psychologie pose de biais - liées aux effets de verbalisation, de désirabilité sociale, ou encore les biais liés à la présence de phénomènes inconscients- ce que permettent de réduire les nouvelles mesures implicites. Une des modalités de mesures implicites est l’utilisation du paradigme d’amorçage sémantique reposant sur la mesure des temps de réponse. Nos résultats montrent des différences significatives entre les associations centrales (explicite vs implicite) et les associations périphériques (explicites vs implicites). Cette communication présente des perspectives pour les praticiens souhaitant déterminer l'efficacité du design en tant que vecteur de communication et de positionnement.

Amateurs et professionnels de la science parcourent une longue route marquée de partenariats et de démarcations. Aujourd'hui, ces collectifs inscrivent leur démarche dans un environnement numérique, qui favorise la participation des amateurs dans les projets de science. En même temps, ce contexte suscite des changements dans le travail scientifique (notamment dans la circulation et la production de connaissances). C'est le cas de Foldit, un projet novateur de science participative qui permet aux amateurs de la science de trouver la façon dont les protéines se plient à partir d'un jeu vidéo en ligne. Souvent, les études de la participation sur Internet mettent l'accent sur les possibilités soit d'« empowerment » des internautes soit de l'exploitation dans un capitalisme informationnel. Cette recherche vise à contribuer à l’éclaircissement des espaces entre ces deux extrêmes, à travers l'exploration des rapports entre amateurs et professionnels dans Foldit. La méthodologie qualitative mise en oeuvre a cherché la voix des acteurs par l'observation de terrain, les entretiens semi-dirigés et l'analyse des échanges entre eux. Notre analyse montre comment les rapports sont contextualisés, performatifs et façonnés par les compétences mobilisées par ces acteurs. Des rapports d'asymétrie, de coopération et de négociation sont repérés dans cette expérience, dont la tension entre les aspects de jeu et de science est partie prenante.



La photographie devient une pratique courante. L’image est un langage relationnel sur les réseaux socionumériques. Rappelons qu’Instagram, réseau social centré initialement sur la photographie, publie en moyenne 100 millions de photos par jour! Il est donc très difficile d’extraire des corpus photographiques significatifs pour des chercheurs en sciences humaines et sociales (SHS), car la volumétrie dans l’univers digital relève d’une échelle très vite inaccessible. À partir de ces constats, nous souhaitons présenter les procédures de recherche empirique qui permettent d’identifier et d’analyser de larges corpus photographiques. Notre travail s’inscrit dans le champ des humanités numériques. Nous présenterons donc un cadre théorique qui associe médiologie de l’image (Merzeau 2013) et coopération textuelle (Eco, 1985), qui génère un modèle où le lecteur s’engage dans un processus de signification. Notre cadre d’analyse souhaite rompre avec le fait que « les sciences sociales n’ont jamais ignoré l’image, mais ont toujours eu quelques difficultés à en faire des sources d’investigation et des dispositifs d’argumentation » (Boullier, 2016 :292). Nous avons mis en pratique notre appareillage avec des outils de captation et de classement photographiques ayant produit une analyse sur un corpus de près de 4000 photos. Au-delà de la présentation de notre étude, la focale se fait sur la duplication de la méthodologie présentée à d’autres études empiriques. C’est en ce sens que notre communication se veut heuristique.

Le droit du public à l’information est une condition initiale et essentielle à la participation du public dans la vie démocratique (Landry 2013). Or, si le droit à l’information tend de plus en plus à être reconnu par différentes législations, l’actualité démontre une tendance à limiter ce droit sur la base de considérations relatives à la sécurité nationale (Kelmor, 2016). À cet égard, le lancement d’alertes est un dossier particulièrement sensible, même si La Convention européenne des droits de l’homme affirme que « chacun a le droit de dire et d’écrire ce qu’il pense, et de recevoir ou de communiquer des informations ».

Dans le cadre d’une recherche menée avec Amnistie internationale (section canadienne-francophone), nous cherchons à caractériser le corpus juridique relatif au lancement d’alerte pour mieux en évaluer la possibilité d’en faire un problème public, c’est-à-dire de transformer un fait social en objet de débat social et, ultimement, de politiques publiques (Neveu, 2015, p. 41). Nous proposons une grille qui, au moyen de différents indicateurs – identité, motivation, nature des révélations, mode d’expression –, nous permettra d’analyser les lois visant à offrir une protection aux lanceurs d’alerte. Se soucient-elles, de manière plus restreinte, du « dénonciateur légal » ou, de façon plus ouverte, du lanceur d’alerte « de conscience », qui, en plus de vouloir remédier à une situation problématique, vise à susciter un débat public?

En Suisse romande, comment les journalistes d’investigation définissent-ils leurs méthodes d’enquête ? En quoi leur évocation et mise en oeuvre sont-elles révélatrices de la construction des identités professionnelles (Ruellan, 1993, 2011), des relations triangulaires entre la presse, les pouvoirs et le public (Balle, 1992) ?

Cette contribution aborde ces questions dans une perspective diachronique, par l’analyse des logiques d’actions (Bertaux, 2005) des praticiens sur ces cinquante dernières années. Les témoignages recueillis (entretiens semi-directifs) ont permis d’esquisser une typologie de cinq périodes (1968-1980 ; 1981-1989 ; 1990-2000 ; 2001-2005 ; 2006-2016) mises en parallèle avec une typologie consacrée aux évolutions du journalisme d’investigation aux Etats-Unis et en France (Hunter, 1997).

Les résultats de cette recherche (thèse de doctorat) montrent une nette discordance suivant les périodes entre, d’une part, les discours légitimants des journalistes revendiquant la rigueur de méthodologies importées d’autres professions (enquêtes policières, enquêtes criminelles, instructions judiciaires… voir Hunter, 1997 et 2011) ou des sciences sociales (Meyer,  2002 ; Demers & Nichols, 1987, Neveu, 2001), et d’autre part, une nécessaire « indétermination productive » (Boltanski, cité par Ruellan, 1992) justifiant le recours à des pratiques déloyales, afin de lever des blocages dans l’accès aux informations gouvernementales et résoudre des contraintes d’ordre économique.

La resocialisation d’un immigrant dans le pays d’accueil implique la transmission et l’appropriation d’un apprentissage socioculturel qui s’effectue au contact de différents agents de socialisation. Pour ma recherche doctorale, je me suis penchée sur le rôle spécifique de la télévision québécoise qui constitue un lieu d’expression de l’identité et de la culture locale, et partant un agent de resocialisation pour les nouveaux arrivants.   

Mon étude se distingue par l'intérêt porté aux immigrants d'origine tunisienne. Un groupe qui s'est considérablement élargi ces dernières années et qui offre un terrain de recherche fertile vu les divergences que présentent la société québécoise et la société tunisienne du point de vue religieux, culturel, sociopolitique, historique, climatique, etc.

En mettant en œuvre une approche méthodologique qualitative, mon étude a permis de montrer comment, à travers la construction du sens des contenus québécois, la télévision contribue à prendre conscience des écarts socioculturels entre la culture d’origine et la culture d’accueil,façonne les perceptions et constitue une ressource à l'action sociale qui s'inscrit dans une stratégie d'intégration plus large décidée par l'immigrant.  

L’objet de ma communication est de présenter les principaux résultats de cette recherche en mettant l’accent sur le rôle de la télévision québécoise dans la prise de conscience des écarts socioculturels par l’immigrant.

La recherche-action s’appuie sur une méthode inductive et sur une approche participative impliquant une collaboration active et un dialogue constant entre les chercheurs et les acteurs concernés, dans le but de comprendre et d’agir sur des problèmes rencontrés par ces mêmes acteurs. Si la recherche-action, dans sa définition et sa typologie, est une méthodologie bien établie dans le domaine de la sociologie, des sciences de la gestion ou de l’éducation, il appert qu’elle trouve également sa place en rédactologie.

Épistémologiquement, la rédactologie étudie les pratiques professionnelles de la rédaction, aussi bien du point de vue des rédacteurs que des lecteurs-utilisateurs. La discipline couvre autant la place des acteurs, que les pratiques professionnelles, les processus ou les outils. Sa pluridisciplinarité lui permet de se rattacher aisément à la méthodologie de la recherche-action.

En s’interrogeant sur les conditions de pratique, les chercheurs en rédactologie et en communication peuvent ainsi les décrire, les analyser, les modéliser et les enseigner. Sans nécessairement donner le nom officiel de recherche-action à leurs projets, les chercheurs mettent en pratique son cycle depuis longtemps déjà. 

En nous intéressant plus spécifiquement à certains projets du Groupe Rédiger, nous en profiterons pour ouvrir le dialogue et nous interroger sur les nouvelles réalités du chercheur en recherche-action, ses limites et ses besoins.

Malgré les importantes sommes investies dans les arts et la mise en place d’équipements culturels, et en dépit des nombreux efforts déployés pour le développement de publics initiés par les gouvernements et par le secteur communautaire, l’accès aux arts et à la culture savante reste largement inégale. La très grande majorité des publics consommateurs des arts correspondent toujours aux mêmes catégories démographiques : forte scolarisation, revenu du ménage élevé, résidence urbaine, absence de barrières physiques ou d’handicaps, etc. Toutefois, une minorité de gens font exception à cette règle. Leurs habitudes de consommation artistique transcendent la typologie démographique établie, et font d’eux en quelque sorte des publics exceptionnels. Au moyen d’entretiens réalisés auprès de représentants de ces publics, nous explorons la question de participation culturelle au delà des critères sociodémographiques. Cette communication s’intéresse donc à la question suivante : l’exposition et la participation au marketing culturel et aux initiatives de développement de publics sont-ils des facteurs déterminants du choix de consommation de produits et d’expériences artistiques ? L’enquête est menée auprès d’une population franco-ontarienne, communauté culturelle et linguistique en situation minoritaire pour laquelle la question de la fréquentation de milieux culturels au nom de la préservation de l’identité collective est impérative. 

À l’automne 2023, le gouvernement français a organisé à Paris un évènement d’envergure dédié à la production et circulation de la création artistique africaine : Création Africa. Parmi les participants, on compte des studios d’animation et de jeux vidéo africains qui ont développé leurs activités de préproduction ou de promotion grâce à des financements internationaux. Cette dynamique interroge : en finançant ces studios, les acteurs étrangers impactent-ils les structures locales (politiques, économiques, sociales)? Ces interventions participent-elles à un syncrétisme des contenus numériques ? Afin de répondre à ces questions et enrichir la recherche sur la coopération culturelle avec de nouveaux terrains, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs avec 14 studios participant à l’évènement, et récipiendaires de ce type de financements. Grâce à une grille d’entretien (financements, esthétique/contenu, diffusion/circulation/promotion, besoins), enrichie par de l’observation non participante, nous proposons une analyse de ces interactions entre financeurs publics internationaux et biens culturels numériques. Les résultats (finaux) de cette étude et leur analyse critique ouvrent la voie à d’autres réflexions, sur les nouvelles formes de collaboration pour la gouvernance internationale de la diversité numérique (francophone, par exemple), ou les continuités/ruptures des pratiques politiques internationales, à l’heure du numérique et de l’intelligence artificielle.

Cette communication vise à présenter la problématique de notre recherche doctorale, consacrée à l’étude du processus de cadrage du débat public québécois sur l’enseignement intensif de l’anglais, langue seconde. Dans l’actuel contexte mondialisant, des chercheurs de plusieurs pays s’interrogent sur les répercussions linguistiques, mais également politiques de l’expansion mondiale de l’anglais. Or au Québec, Fallon et Rublik (2011) soulèvent la nécessité d’études tenant compte de l’actuel conflit entre l’utilisation des politiques linguistiques comme instrument de construction nationale et le contexte mondialisant où la maitrise de l’anglais semble requise. Ces études devraient, selon eux, porter précisément sur le cadrage des discours susceptibles d’influencer l’adoption de politiques en matière d’enseignement de l’anglais. Dans l’objectif de mieux comprendre ce processus de cadrage, nous souhaitons donc réaliser une analyse de contenu du discours public entourant l’annonce dela mesure d’enseignement intensif de l’anglais, langue seconde, en février 2011. Dans cet exposé, nous présenterons le cadre théorique et l’approche méthodologique mixte (qualitative et quantitative) préconisée pour réaliser ce projet. Enfin, nous préciserons en quoi cette recherche contribuera à une compréhension plus fine des mécanismes discursifs à l’œuvre dans le phénomène complexe de l’expansion mondiale de l’anglais, une question encore peu étudiée en communication (Kuppens, 2013).

L’usage des pesticides au Québec est largement répandu, sans que ce choix, qui implique des impacts environnementaux et de santé populationnelle non négligeables (Goulson, 2013; Aubertot et al., 2007), n’ait été clairement débattu dans l’espace public. Or, sous l’éclairage de cas récents, dont celui de la multinationale Mosanto condamnée à verser une somme substantielle à un plaignant pour avoir omis de mentionner que son produit phare était potentiellement dangereux pour la santé humaine, on peut penser que l’acceptabilité sociale de ces produits est graduellement remise en question. Plusieurs groupes environnementaux en font d’ailleurs leur cheval de bataille, alors que les lobbies représentant cette industrie sont sans doute actifs afin de favoriser des règlementations avantageuses pour cette dernière. À partir d’une revue de presse longitudinale et d’une analyse des données disponibles dans les registres des lobbyistes québécois et canadiens, nous souhaitons examiner les différents cadrages (Scheufele, 1999; Fairhurst et Sarr, 1996; Entman, 1993) autour des pesticides tels qu’ils ont pu évoluer au cours des dix dernières années et cartographier les acteurs à la source de ceux-ci. Le tout nous permettra de nous pencher sur la construction du jugement social (Bitektine, 2011) à l’endroit de l’industrie des pesticides, à partir des différentes sources de légitimité qu’on lui confère ou au contraire, qu’on lui dispute (Yates, 2018).

La communication proposée s'inspire de notre thèse de maitrise publiée en 2021. Elle aborde la conception des rôles journalistiques en milieu francophone minoritaire. Ce thème est exploré par l’entremise d’une étude de cas portant sur les Jeux de la Francophonie Moncton-Dieppe 2021, événement qui devait avoir lieu, mais qui a été annulé par le gouvernement provincial en 2019.

Ce dossier a suscité un grand intérêt chez les médias depuis 2016. Après l’annonce traitant d'une hausse des coûts de l'événement, le travail effectué par certains journalistes a été critiqué par les organisateurs, qui ont jugé que les journalistes n’ont pas été des alliés dans ce dossier.  Auraient-ils dû l’être ? 

Il y a dans la littérature un consensus qui se dessine : les relations qui se déploient entre les journalistes en milieu minoritaire et les communautés qu’ils desservent sont souvent de nature complaisante. Pourtant, dans le cas des Jeux, cette tendance n'est pas observée. Pourquoi ?

Pour répondre à cette question, nous avons mené des entrevues avec six journalistes de médias basés à Moncton ainsi que six organisateurs des Jeux.

Nos résultats montrent que les journalistes de Moncton et les organisateurs valorisent plus que jamais le contenu informatif. Or, des facteurs sociopolitiques, technologiques et économiques rendent difficile l’atteinte de cet idéal.

Très peu de recherches ont été effectuées dans ce champ d’études au cours de la dernière décennie et nous souhaitons combler ce vide.

Les stéréotypes sexistes représentent des croyances générales sur les traits et rôles liés au sexe, aux caractéristiques psychologiques et aux comportements décrivant les femmes et les hommes (Browne, 1998). Malgré lessimilitudes dans les représentations sexistes en publicité (Das, 2000), plusieurs différences culturelles peuvent être soulevées (Royo-Vela et al., 2007; Milner et Collins, 1998; Wiles et al., 1995).

La problématique sous-jacente à cette étude découle de l’absence, dans la littérature scientifique, d’un état de la situation sur le recours aux stéréotypes en publicité dans diverses cultures. Plus spécifiquement, «la présence de stéréotypes sexistes en publicité diffère-t-elle selon les cultures»? Pour y répondre, une revue de la littérature sur le thème des stéréotypes de genre a été réalisée en ciblant la zone géographique de chacune des études recensées.

Les résultats permettent de conclure qu’il y a prépondérance de publicités sexistes dans les pays suivants: États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Australie, Japon, Corée, Hong Kong, Portugal, Turquie, Singapour, Malaisie et Inde. Il est notamment soulevé que les publicités américaines s’éloignent du rôle « décoratif » de la femme, en plaçant plutôt celle-ci en contexte de loisirs (Zhang, Pataradec et Cartwright, 2009).

Cette étude constitue une contribution majeure à l'avancement des connaissances. Celle-ci représente un appui théorique pour la recherche future sur les stéréotypes de genre.

Au Bénin, l’intérêt et l’importance qu’accordent les bulletins d’information des radios généralistes aux thématiques environnementales demeurent modestes. En dehors de l’(in)salubrité comme thématique de proximité, il y a très peu de "sujets environnementaux" qui sont communément traités par les rédactions béninoises. Au-delà de la visée générique d’information, apparaît, à travers les cadres discursifs utilisés, une sorte de glissement du "faire savoir" au "faire faire" caractéristique des médias d’information au service d’une cause.

C’est du moins quelques unes des observations majeures issues de cette recherche menée dans le cadre de mon doctorat soutenu en 2010. Il s'agit d'une analyse comparée des cadres discursifs des journaux parlés de trois radios béninoises et d’une radio internationale émettant de Paris (RFI Afrique qui est très écoutée en modulation de fréquence au Bénin). Ce choix de radios à statuts différents (public versus privé ; local versus international) est volontaire et se justifie avec la démarche comparative qui est la mienne avec une approche socio-sémiotique.

L’analyse des conditions de production de l’actualité environnementale de chacune de ces radios révèle les spécificités d’un sous-champ du journalisme en constitution. Ce dernier évolue au sein d’un réseau d’acteurs sociaux à l’œuvre dans la promotion de l’environnement au Bénin. 

La création de produits numériques dans des contextes variés nécessite une compréhension approfondie des caractéristiques de leurs utilisateurs potentiels. Pour ce faire, les designers utilisent une multitude de méthodes (Kumar 2013, Curedale. 2013, Martin & Hanington 2012), la plupart issues des sciences sociales. La majorité d’entre elles conduit les designers à baser leur compréhension de l'utilisateur sur un construit intellectuel. Cette approche ne permet qu'un accès limité aux informations relatives à la corporalité ce qui mène à créer une représentation incomplète des utilisateurs. 

Dans la formation des acteurs, des techniques sont utilisées précisément pour renforcer la relation entre l'esprit et le corps, favorisant ainsi une compréhension plus approfondie  de leur personnage (Chekhov 2014). Dans le cadre de ce projet, nous avons exploré l’application de ces techniques pour des designers d'interaction. Pour ce faire, nous avons créé un atelier d’initiation aux techniques de mouvement utilisées chez les acteurs. Un des objectifs consistait à aider les designers à développer de l’empathie envers leurs utilisateurs puis de les guider dans la découverte de solutions numériques adaptées. Cette étude de cas est basée sur des ateliers menés dans un cadre universitaire. 

Nous décrirons dans un premier temps les ateliers conçus, partagerons nos conclusions et les idées qui ont émergées lors de cette démarche, puis proposerons des avenues potentielles pour la suite.

Dans le milieu du tourisme, il est généralement admis que les personnes de 50 ans et plus (p.ex. les séniors, les baby-boomers) représentent une clientèle favorable aux yeux des acteurs de cette industrie. En effet, ce sont des personnes qui disposent, entre autres, de temps libre et de ressources financières appréciables. Lorsque le temps est venu pour ces voyageurs d’imaginer et/ou de planifier un voyage, quelles sources médiatiques participent à leur processus de choix de destination? La télévision, les journaux, les magazines, la littérature, le cinéma? C’est à cette question que cette recherche s’intéresse. L’axe « médias-tourisme » y est privilégié, car la littérature scientifique nous apprend qu’il y a peu de recherches réalisées en lien avec ce sujet. Dans le cadre de cette recherche, plusieurs entrevues individuelles ont été menées avec des gens de 50 et plus se considérant eux-mêmes comme étant voyageurs et consommateurs de médias. Leurs propos permettent de dégager l’opinion qu’elles ont des médias traditionnels qui influencent leurs idées de voyage, l’importance qu’elles accordent aux médias auxquels elles sont exposées et l’usage concret qu’elles en font. Bref, l’un des objectifs de ce travail est de relativiser ou de mettre l’accent sur l’influence des médias traditionnels pour les gens de 50 ans dans un contexte de tourisme et de recherche d’information en vue d’un voyage futur.



Des ONG/associations participent à alimenter les discours promotionnels des techniques de l’information et de la communication (TIC) en Afrique. Ces acteurs véhiculent aussi des utopies sur la supposée société de l’information et cela contribue au développement des TIC.

L’adhésion de ces acteurs à ce type de discours leur permet de bénéficier de subventions. Ainsi ils sont parfois accusés de s’intéresser davantage aux intérêts matériels liés à cette promotion qu’à une volonté de rendre l’accès aux TIC plus équitable en Afrique. On peut à cet égard formuler les interrogations suivantes: quelle est la place de la motivation financière ou matérielle dans la promotion associative des TIC en Afrique de l’Ouest? Comment cette motivation influence-t-elle les rapports entre les différents partenaires de cette promotion?

En exploitant des entretiens semi-directifs et des observations participantes menées en 2008 au Burkina, au Mali et au Sénégal, nous montrerons que des ONG internationales et de petits promoteurs associatifs des TIC tirent des avantages financiers et matériels non négligeables dans leurs activités. Les rapports entre ces ONG internationales et leurs partenaires africains sont parfois marqués par des divergences sur le plan financier. Des responsables de projets TIC en difficultés affirment que leurs partenaires -ONG du Nord- obtiennent des fonds pour financer des projets en Afrique mais ne soutiennent pas suffisamment ces projets pour les rendre viables.

Dans cet article nous contribuons à la recherche entourant la créativité comme étant ancrée dans les dynamiques de groupe et les interactions (Sawyer 2007; Sawyer & DeZutter 2009, Sullivan, 2011; Glăveanu, 2011; O’Donnell, 2013). Plutôt que d’avoir recours au concept de « créativité collective » (Sawyer & DeZutter, 2009), nous puisons au sein des théories pragmatistes de l’action (Joas, 1996; Eisenberg, 1990; Weick, 1995, Cooren, 2010) afin de conceptualiser les contraintes et les tensions inhérentes au processus de création collectif comme étant productives plutôt que restrictives du point de vue créatif. Nous utilisons ce cadre théorique pour analyser des données ethnographiques tirées d’une étude de terrain auprès d’un collectif d’artistes pendant la première année de l’élaboration d’un projet artistique. Dans l’analyse nous reconstruisons les situations interactionnelles et les différents contextes de création créés par l’appropriation et la redéfinition des contraintes en termes de possibilités d’action. Notre analyse démontre : 1) comment des tensions émergent de ce processus; 2) comment ces tensions sont productives, car elles sont utilisées en tant que « figures » et font une différence dans le déroulement des événements; 3) comment l’appropriation est cruciale pour qu’une tension devienne productive; 4) comment la créativité se manifeste dans le processus artistique lui-même, notamment par la découverte de buts implicites par les artistes en interaction.

Cette proposition de communication constitue un chapitre de notre thèse de doctorat qui porte sur la transformation du système radiophonique haïtien. Nous y analysons les changements dans les relations entre les principaux acteurs du système radiophonique haïtien à savoir : les radios ou les journalistes, le public, les sources d’information et les annonceurs qui forment un système complexe de relation. Un système de relation se définit comme étant « un ensemble d’acteurs liés par des rapports d’interdépendance et dont les actions sont coordonnées par des mécanismes de régulation qui permettent à l’ensemble de se maintenir » (Charron, 1990, p. 1). Dans cette communication, nous intervenons spécifiquement sur les nouvelles formes de participation du public notamment la diaspora dans le débat radiophonique haïtien à l’ère du numérique. Il s’agit d’une analyse stratégique du changement dans les relations entre les radios, les journalistes et le public. Cette étude s’inscrit dans une double approche théorique : la systémique (Bertalanffy et Chabrol 1980 ; Charron et de Bonville 2002), le transnationalisme (Abi 2015 ; Bruneau c2004 ; Schiller et Fouron 1999 ; Anker 2010) et l’espace public (Dahlgren et coll. 1994 ; Miège 1995 ). Nous avons opté pour une analyse qualitative des données d’observation et d’entretien. Les résultats de cette étude relèvent de nouvelles formes de participation au débat radiophonique haïtien qui amène une reconfiguration de l’espace public haïtien.  

 

Facebook est le réseau social le plus utilisé dans le monde, cependant, on note un décalage entre les utilisations prescrites par la plateforme et les utilisations effectives des utilisateurs. Alors quelles pratiques les individus ont-ils de ce cyberespace et quels détournements mettent-ils en place pour adapter la plateforme à leurs besoins ? Cette communication s’intéresse aux usages ordinaires des utilisateurs de cette plateforme, et « aux manières de faire » (De Certeau, 1980) que certains mettent en œuvre pour se l’approprier.

À partir d’une approche qualitative et de la démarche de la recherche biographique (Delory-Momberger, 2014), cette recherche étudie des profils et des publications publiées par des basketteurs français. Nous menons également des entretiens semi-directifs avec les joueurs, ce qui nous permet de relever et d’analyser les usages mais aussi les singularités dans les modes de faire et les contournements mis en place par certains sportifs pour résister à l’imposition des normes de la plateforme.

Les résultats montrent que les utilisateurs en tant que pratiquants actifs génèrent des formes d’inventivité au sein même de ses pratiques quotidiennes. Ces « arts de faire » (De Certeau, 1980) nous amènent à porter un regard précis sur ces usages et ces « ruses » afin de pouvoir se saisir des constructions de sens, des processus de subjectivation émergeant des pratiques, pour les mettre en lien avec les constructions expérientielles individuelles hors ligne.

En juillet 2012, apparaît sur les espaces publics de You Tube une bande-annonce de 14 minutes d’un film de seconde zone, Innocence of Muslims. Lorsque, au début de septembre, la même vidéo est doublée et diffusée en arabe, une forte marée de controverses monte à travers le monde. De leur côté, les spécialistes des droits de la personne, les observateurs des médias, les journalistes relancent le débat sur les conséquences générées par l’usage des médias alternatifs pour diffuser des messages blasphématoires. Bien que ce sujet ouvre plusieurs pistes de recherche intéressantes, nous proposons de l’examiner sous l’angle de diverses positions d’ordre éthique prises et affichées dans ce débat par certains journaux canadiens. D'une part, on évoquait le principe de la liberté d'expression et le droit fondamental à communiquer afin d’apaiser les controverses entourant la diffusion des images offensantes du Prophète sur le Web. Dans notre communication, nous essayerons de démontrer que le droit de diffuser cette vidéo ne tombe ni sous la liberté d'expression, ni sous le droit à communiquer. Nous proposerons plutôt de parler d’un «droit d'offenser». La recherche qualitative que nous proposons et pour respecter la diversité et en même temps assurer la représentation équitable entre les médias anglophones et francophones, nous avons choisi quatre journaux : The Globe and Mail, The National Post, Le Devoir et La Presse. 









Sheryl Sandberg encourage les femmes à foncer tandis que Monique Jérôme-Forget discute du rôle clé des femmes dans l’économie, la question du leadership féminin est au cœur de l’actualité. Cette communication s’inscrit dans ce contexte et vise à mettre de l’avant la construction discursive des femmes leaders par le biais de l’analyse des dossiers de candidature (N=47) du concours Mauriciennes d’influence, un concours biennal qui récompense une femme faisant une différence dans la région (par exemple, en occupant un poste dans une instance décisionnelle). Par le biais d’une analyse qualitative et quantitative de ces dossiers, nous identifions les composantes de l’éthos discursif (Amossy 2010) et faisons des liens avec les éléments du leadership de Northouse (2009). Nous verrons qu’afin de faire la promotion de leur candidature, les femmes mettent l’accent
sur leurs réalisations professionnelles et leurs implications sociales. Plusieurs discutent du difficile équilibre et des défis de la conciliation travail-famille. Les analyses montrent qu’elles sont actrices du changement et pratiquent un leadership axé sur la tâche. Ainsi, contrairement à nos attentes, elles mettent peu l’accent sur le leadership participatif lequel est souvent associé aux femmes. Ces résultats seront discutés en fonction des écrits sur le leadership et le genre (Dolan 2005; Devitt 2002; Eagly 2007) et mis en perspective avec les travaux portant sur les représentations des femmes leaders dans les médias.