Cette communication s’intéressera aux lieux urbains de Rome représentés dans certains films italiens modernes et contemporains et à leur apport à la compréhension et à la valorisation du paysage qu’ils composent. Nous avons choisi Rome, une ville exceptionnelle en quantité et qualité de lieux emblématiques, et le cinéma de l’Italie, berceau du néoréalisme et du cinéma moderne international, pour son regard intime sur cette ville.
Selon la réflexion actuelle dans le milieu de la conservation du patrimoine, la valorisation des lieux, qui conduit ultimement à leur « patrimonialisation », prend sa source dans l’esprit du lieu et croît au fil des couches de sens qui s’ajoutent aux lieux, composantes de base des paysages urbains. Le cinéma est un puissant transmetteur de l’esprit du lieu qui peut soit attirer l’attention sur des lieux encore inconnus, soit ajouter des niveaux de sens supplémentaires à des lieux connus.
Notre approche méthodologique est transdisciplinaire par son usage de l’épistémologie des études cinématographiques et du patrimoine, croisant notamment les théories de Gilles Deleuze et d’André Bazin pour les études cinématographiques et les théories sur les valeurs des lieux, pour lesquelles l’historien de l’art autrichien Alois Reigl a eu un rôle fondateur au début du XXe siècle, et que plusieurs organismes, incluant la Ville de Montréal, utilisent encore aujourd’hui pour saisir l’esprit du lieu et capter le potentiel de patrimonialisation d’un lieu, d’un paysage.