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La transmédialité est le concept qui caractérise le passage d’une œuvre d’un média à un autre. En revanche, l’arrivée des plates-formes de visionnement en ligne a contribué à l’émergence d’un nouveau phénomène en Occident, soit une émission de télévision qui change de mode de diffusion sans changer de médias.

Nous avons pu voir récemment une manifestation du phénomène avec franchise la Star Wars, plus principalement avec le personnage d’Ahsoka Tano, créé pour la série de dessin animé The clones War (Filoni, 2008–2020), diffusé à la télévision, qui a eu une série en prise de vue réelle retransmise sur la plate-forme Disney+.

Par contre, ce phénomène existe déjà au Japon depuis plus de 30 ans. Plusieurs séries d’animation japonaises furent diffusées sous forme d’Original Video Animation (OVA) avant de devenir des séries télévisuelles, et vice-versa. C’est le cas de la franchise Macross, donc la série Macross 7 (Kawamori, 1994-1995) diffusée à la télévision, mais deux mini séries supplémentaires furent distribuées en OVA.

Analysons les deux cas mentionnés afin d’expliquer le phénomène que nous appellerons : La « transplateformité ».

Pour Bourdieu (1970, 1982), les principales sources de socialisation sont la famille et l’école et elles sont liées à la consommation culturelle. D’autres sources de socialisation ont été suggérées par la suite, notamment les médias (Bellavance et al., 2004; Pronovost, 1996). Notre recherche vise à voir si les usages que l’on fait d’Internet exercent un effet sur les sorties au spectacle. Pour répondre à cette question, nous avons utilisé les données de la plus récente enquête du ministère de la Culture et des Communications du Québec sur les pratiques culturelles (2009). Nous avons créé un modèle linéaire généralisé pour les quatre types de région du territoire québécois (centrales, périphériques, intermédiaires et éloignées). Il s’avère que trois variables influencent la diversité et l’intensité des sorties au spectacle: le niveau de scolarité des répondants, leur âge et les usages culturels qu’ils font d’Internet. Les usages non-culturels d’Internet et le temps passé à naviguer ont aussi un effet sur la diversité et l’intensité des spectacles vus dans certains types de régions. Nos analyses démontrent également que les modèles qui incluent les variables relatives à Internet (types d’usages et temps passé à naviguer) s’avèrent plus performants que ceux qui n’incluent que des caractéristiques sociodémographiques. L’utilisation d’Internet favorise donc une ouverture culturelle et il semble incontournable d’en tenir compte dans les études sur la fréquentation culturelle.

Dans le champ émergent du documentaire interactif, une des pratiques les plus répandues est l'utilisation de médias géolocalisés comme élément central des projets artistiques (Gaudenzi, 2013; Gifreu, 2010). Ce type de documentaire utilise un mode d'interaction qui considère des paramètres de l'espace physique dans lequel se situe l'œuvre (normalement à travers l'usage du GPS), et qui agit dans la relation de l'interacteur avec l'espace (De Souza e Silva et Frith, 2010; Frith, 2012, Pan, 2004).

Dans ce travail, nous analysons l'impact de l'indétermination apportée par le rapport à l'espace au processus créatif de l'œuvre, car, comme Gaudenzi l'a constaté, les médias géolocalisés ont aussi le potentiel d'ouvrir le documentaire interactif aux rencontres imprévisibles avec l'espace. Nous allons nous interroger sur les implications de l'intégration de l'espace (et toute l'indétermination que cela comprend) dans la création de l'œuvre documentaire (Terranova, 2004 a et b; Parisi, 2013).

Notre recherche se base sur l'étude de l'application pour téléphone portable Walking the Edit, qui permet de réaliser des montages de vidéos à partir de certains paramètres de la marche de l'interacteur dans l'espace urbain (comme le rythme de la marche, l'itinéraire choisi, etc.). La différentiation entre les pratiques stratégiques et tactiques, développée par de Certeau, nous servira aussi à distinguer les différents rapports à l'espace produits par les utilisateurs de Walking the Edit.

Dans plusieurs courants musicaux, la pratique d’improvisation se construit autour d’un langage structuré autour de codes stylistiques préétablis. Des formes d’improvisation plus libres se sont développées pour se soustraire de tout idiome. C’est le cas dans l’improvisation musicale non idiomatique, où le produit et le processus semblent strictement coïncider. La possibilité d’une préservation matérielle de cette musique semble alors glisser du produit de la performance au contexte de production. Pourtant, des efforts de consignation et d’archivage d’improvisations musicales se sont déployés, entraînant la diffusion d’objets-archives. À travers l’étude de cas de Libr’aerie, album issu d’une performance live d’improvisation musicale, nous étudierons la dimension inarchivable de l’activité humaine. Nous considérerons l’archivistique à partir de ses angles morts, de ce qui est « soit exclu, soit invisible, soit interdit ou encore impensable au sein de la discipline ». Nous remettrons conséquemment en question le caractère totalisant du traitement documentaire de l’activité humaine par l’institution archivistique. Le thème central de la présentation sera donc d’interroger à partir d’un cas concret la définition de l’archive et le rôle de l’archivistique dans le contexte de productions artistiques performatives et non reproductibles.

La médiation culturelle est une nouvelle technique d’intervention utilisant la culture à des fins sociales. En fait, elle consiste à soutenir l’expression identitaire de divers groupes de citoyens minoritaires en favorisant leur intégration sociale, tout en renouvelant la culture (Lafortune, 2008). Les personnes âgées font parties des groupes sociaux qui sont souvent victimes d’exclusion et ils se trouvent parfois inutiles (Laplante et Blanchet, 2007). La médiation leur permet de demeurer actifs, en apportant leur contribution à la culture. Ils se doivent de faire partie intégrante de la culture des sociétés, afin de maintenir ou réintégrer leur place dans celles-ci.

C’est en 2010-2011, que dans la ville de Saguenay, est né le projet pilote Tv des aînés. Celui-ci a pour objectif de réaliser six émissions de télévision d’une demi-heure chacune. Ces émissions ont été pensées et créées par les aînés afin qu’ils deviennent les porteurs du projet. L’évaluation des retombées sociales du projet a été effectuée à l’aide de trois groupes pré-post intervention, auprès des vingt-deux aînés. Les principales retombées ont été observées sur leur image de soi, sur l’estime de soi et sur le sentiment d’utilité sociale. Chez les intervenants, leur participation à ce projet pilote a, entre autre, modifié leur conception de la vieillesse, ainsi que leurs appréhensions face à leur propre vieillissement. Enfin, la diffusion de ces résultats bonifiera les avancements scientifiques dans le domaine.

Le paludisme et le choléra sont des maladies liées à l’eau qui comportent un grand potentiel épidémique pour les populations subsahariennes. Le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans en Côte d’Ivoire (SNIS, 2014). L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est reconnu comme un droit par les Nations Unies. L’OMS (2018) prévoit que d’ici 2025 plus de 50% de la population globale sera soumise à un stress hydrique important. Cette prévision est basée sur les changements climatiques, l’épuisement des ressources, l’explosion démographique et l’urbanisation (OMS, 2018). Le Gouvernement de la Côte d’Ivoire déclare vouloir intervenir dans le domaine de la santé publique afin d’améliorer les conditions de vie de sa population dans le but d’atteindre ses objectifs de développement pour 2020 (Kaba, s.d.). Toutefois, les dirigeants et experts de la santé ivoiriens disent faire face à de nombreuses difficultés de collaboration avec la population pour amener les changements souhaités (GCI, 2013; MSHP, 2016a; 2016b). Ma présentation portera sur les représentations sociales des habitants d'un village de la commune de Yopougon à Abidjan (Côte d'Ivoire) concernant les maladies qui sont transmises par l'eau contaminée. Je ferais ressortir l'importance d'allier les perceptions et priorités des populations à celles des intervenants et experts dans une logique de construction d'une problématique de santé qui fera sens pour les deux catégories d'acteurs.

« Fake news » sont les mots de l’année 2017 selon les lexicographes du dictionnaire Collins qui définissent ce concept comme une « information fausse, souvent sensationnelle, disséminée sous l’apparence d’un reportage ». Alors que l’expression fait l’objet d’une intense activité scientifique dans les universités américaines et européennes (notre bibliographie retrace une cinquantaine d’articles scientifiques et monographies publiés depuis 2016 ; de plus, deux colloques majeurs se sont tenus sur ce thème en 2017), le Québec semble ignoré par les chercheurs en communications et en journalisme. Pourtant, les « fake news » n’épargnent pas les nations qui évoluent en contexte minoritaire, tant du côté des médias traditionnels que dans les réseaux sociaux. Notre étude propose de présenter les enjeux et perspectives de ce phénomène sur le territoire québécois.

Une « fake news » est-elle une « fausse nouvelle » ? Pour l’Académie française, oui. Il faut dire « prolifération des fausses nouvelles » plutôt que «… des fake news ». L’Office québécois de la langue française déconseille aussi le terme anglais. Mais tous les médias francophones n’appliquent pas ces consignes. Le Monde refuse de franciser le terme car « la fake news n’est pas seulement erronée ; elle est volontairement trompeuse ».

Sources: The Independent, 2 novembre 2017 et Le Monde, 25 janvier 2017.

Actuellement, le mieux-être des personnes ayant une déficience intellectuelle est devenu un enjeu primordial pour certains pays. Ainsi, les différentes institutions prennent des mesures encourageant l’autonomie et la participation sociale de ces personnes. Parmi les institutions qui ont un rôle primordial à cet égard, les institutions médiatiques à travers leurs différents acteurs : télévision, internet, radio, presse, etc. Nous avons donc effectué une étude afin d’explorer la situation actuelle de la télévision dans les pays du Golf (exemple Sultanet of Oman) et chercher la possibilité de performer ce moyen médiatique en faveur des personnes ayant une déficience intellectuelle. Pour ce faire, nous avons mené deux méthodes de recherche : des entrevues (semi-structurées) avec cinq des spécialistes médiatiques et cinq experts en déficience intellectuelle et un questionnaire qui a été distribué aux 100 éducatrices dans des centres spécialistes en déficience. Les rencontres et le questionnaire ont tourné autour de trois axes principaux : la situation actuelle des programmes télévisés; les attentes de ces programmes; les moyens qui peuvent aider à évoluer ces programmes. Les résultats de cette étude ont mis en évidence l’importance de la télévision comme source d’information pour les parents et les personnes ayant une déficience intellectuelle dans cette région, ils ont aussi révélé que la télévision n’effectue pas un rôle convenable, et que les points négatifs des programmes télévisés sont dus au manque de recherche scientifique dans ce domaine, de formations des employés et d’une volonté politique claire.

L’objectif de cette contribution est de présenter une thèse réalisée au Gresec (Grenoble 3) sur les activités informationnelles des malades et leurs proches dans les forums de santé. Selon les études précédentes, leur motivation est informationnelle et émotionnelle. Nous avons voulu prolonger la réflexion et étudier la part d’émotion présente dans ces dispositifs.

La problématique est liée à la structuration de l’émotion et au rôle qu’elle joue dans la validation des informations véhiculées. Une analyse de corpus (41 fils de discussions, 501783 occurrences) et une série d’entretiens/expérimentations sur l’utilisation des forums de santé et l’évaluation des informations ont été mobilisés.

Si certains résultats confirment ceux trouvés par les études précédentes (les témoignages sont majoritairement présents, l'expression du besoin d'information n'est pas la raison pour laquelle les individus participent car les questions représentent seulement 29% des interventions), d'autres sont nouveaux et parfois surprenants : par exemple, la joie est l'émotion majoritairement présente dans les forums consacrés aux maladies rares, graves ou chroniques, l'information médicale, objective est le troisième type d'information le plus véhiculé alors que les individus utilisent des forums de santé pour le côté « expérience personnelle, subjective ». Au cours de cette communication, nous voulons mettre l'accent sur les résultats obtenus et sur l'importance de l'émotion dans les forums de santé.



La distorsion entre le positionnement voulu et le positionnement perçu des produits nouveaux est une des raisons de leur échec. Par un processus de transformation sémantique, le design produit permet de communiquer le positionnement aux consommateurs. En s’appuyant sur les fondements théoriques des représentations sociales et de la cognition implicite, nous proposons que l’exposition à un design produit active des représentations  et des associations centrales et périphériques liées avec le positionnement perçu.

Ces propositions sont ensuite validées expérimentalement par une étude sur le design-produit de Smartphones. Nous avons d’abord utilisé la méthode de l’association libre. Cependant cette méthode explicite traditionnellement utilisée en psychologie pose de biais - liées aux effets de verbalisation, de désirabilité sociale, ou encore les biais liés à la présence de phénomènes inconscients- ce que permettent de réduire les nouvelles mesures implicites. Une des modalités de mesures implicites est l’utilisation du paradigme d’amorçage sémantique reposant sur la mesure des temps de réponse. Nos résultats montrent des différences significatives entre les associations centrales (explicite vs implicite) et les associations périphériques (explicites vs implicites). Cette communication présente des perspectives pour les praticiens souhaitant déterminer l'efficacité du design en tant que vecteur de communication et de positionnement.

Amateurs et professionnels de la science parcourent une longue route marquée de partenariats et de démarcations. Aujourd'hui, ces collectifs inscrivent leur démarche dans un environnement numérique, qui favorise la participation des amateurs dans les projets de science. En même temps, ce contexte suscite des changements dans le travail scientifique (notamment dans la circulation et la production de connaissances). C'est le cas de Foldit, un projet novateur de science participative qui permet aux amateurs de la science de trouver la façon dont les protéines se plient à partir d'un jeu vidéo en ligne. Souvent, les études de la participation sur Internet mettent l'accent sur les possibilités soit d'« empowerment » des internautes soit de l'exploitation dans un capitalisme informationnel. Cette recherche vise à contribuer à l’éclaircissement des espaces entre ces deux extrêmes, à travers l'exploration des rapports entre amateurs et professionnels dans Foldit. La méthodologie qualitative mise en oeuvre a cherché la voix des acteurs par l'observation de terrain, les entretiens semi-dirigés et l'analyse des échanges entre eux. Notre analyse montre comment les rapports sont contextualisés, performatifs et façonnés par les compétences mobilisées par ces acteurs. Des rapports d'asymétrie, de coopération et de négociation sont repérés dans cette expérience, dont la tension entre les aspects de jeu et de science est partie prenante.



Pour cette communication, nous partons de la thèse selon laquelle les usages sociaux d’une nouvelle technologie, même s’ils sont en apparence innovés, sont conditionnés par des pratiques antérieures. Les recherches en sociologie des médias ont clairement démontré que le développement de nouveaux usages n’émerge pas ex nihilo (Jouët, 2000 ; Cardon, 2007, Ben Affana, 2008) et selon une logique de rupture avec les médias traditionnels, mais plutôt selon une démarche de continuité et d’émancipation. Dans notre recherche, nous nous intéressons aux forums de discussion où les usagers construisent, entre autres, les conversations autour d’une émission de télévision (Morley, 1991 ; Proulx, 1993 ; Mallein et Toussaint, 1994). Nous supposons que dans ces interactions,comme par exemple, en lisant les différents messages archivés, en posant une question, en apportant une contribution, les individus chercheraient à construire du neuf teinté par l’ancien (Singly, 2003 ; Beaudoin et Velkovska, 1999 ; Flichy, 2004). L’objectif de cette communication est de présenter les premiers résultats de l’analyse des messages du forum de discussion de l’émission Tout le monde en parle, La Tribune. Cet espace illustre bien la synergie entre les médias traditionnels et les nouveaux médias que le récepteur-usager imbrique pour prolonger son social, non pas dans le sens de reproduire du même, mais plutôt pour le vivre autrement et l’interpréter différemment.

Pour vivre en paix, les sociétés post-conflit doivent-elles oublier ou se souvenir ? En Bosnie-Herzégovine (BiH), 25 ans après la fin de la guerre, deux visions s’affrontent toujours autour de la reconstruction du patrimoine culturel et historique : celle des organisations internationales (OI) qui la mobilisent comme stratégie de consolidation de la paix et celle des élites ethnonationalistes qui s’en servent pour asseoir une emprise territoriale ou raviver la flamme identitaire. Une troisième vision portée par des ONG entre en confrontation avec les récits dominants ou circule de façon plus anonyme dans l’espace public. Les débats sur la reconstruction et la préservation des « lieux de mémoire » trouvent ainsi écho dans une presse elle-même divisée. Ma recherche, ancrée dans les récentes études pluridisciplinaires sur la mémoire collective et les médias (Neiger, 2020 ; Zelizer, 2014), s'interroge sur les différences entre le traitement médiatique réservé aux projets de reconstruction du patrimoine culturel commun (musées, bibliothèques, ponts) et celui réservé aux projets liés à un patrimoine ethnoculturel exclusif (mosquées, églises). En présentant les résultats préliminaires de mon analyse de contenus et de discours, je démontre que les médias et journalistes agissent toujours comme entrepreneurs mémoriels en BiH et que l’affrontement discursif autour la reconstruction du patrimoine illustre plus largement une profonde division entre les acteurs quant à l’avenir du pays.

En Suisse romande, comment les journalistes d’investigation définissent-ils leurs méthodes d’enquête ? En quoi leur évocation et mise en oeuvre sont-elles révélatrices de la construction des identités professionnelles (Ruellan, 1993, 2011), des relations triangulaires entre la presse, les pouvoirs et le public (Balle, 1992) ?

Cette contribution aborde ces questions dans une perspective diachronique, par l’analyse des logiques d’actions (Bertaux, 2005) des praticiens sur ces cinquante dernières années. Les témoignages recueillis (entretiens semi-directifs) ont permis d’esquisser une typologie de cinq périodes (1968-1980 ; 1981-1989 ; 1990-2000 ; 2001-2005 ; 2006-2016) mises en parallèle avec une typologie consacrée aux évolutions du journalisme d’investigation aux Etats-Unis et en France (Hunter, 1997).

Les résultats de cette recherche (thèse de doctorat) montrent une nette discordance suivant les périodes entre, d’une part, les discours légitimants des journalistes revendiquant la rigueur de méthodologies importées d’autres professions (enquêtes policières, enquêtes criminelles, instructions judiciaires… voir Hunter, 1997 et 2011) ou des sciences sociales (Meyer,  2002 ; Demers & Nichols, 1987, Neveu, 2001), et d’autre part, une nécessaire « indétermination productive » (Boltanski, cité par Ruellan, 1992) justifiant le recours à des pratiques déloyales, afin de lever des blocages dans l’accès aux informations gouvernementales et résoudre des contraintes d’ordre économique.

La resocialisation d’un immigrant dans le pays d’accueil implique la transmission et l’appropriation d’un apprentissage socioculturel qui s’effectue au contact de différents agents de socialisation. Pour ma recherche doctorale, je me suis penchée sur le rôle spécifique de la télévision québécoise qui constitue un lieu d’expression de l’identité et de la culture locale, et partant un agent de resocialisation pour les nouveaux arrivants.   

Mon étude se distingue par l'intérêt porté aux immigrants d'origine tunisienne. Un groupe qui s'est considérablement élargi ces dernières années et qui offre un terrain de recherche fertile vu les divergences que présentent la société québécoise et la société tunisienne du point de vue religieux, culturel, sociopolitique, historique, climatique, etc.

En mettant en œuvre une approche méthodologique qualitative, mon étude a permis de montrer comment, à travers la construction du sens des contenus québécois, la télévision contribue à prendre conscience des écarts socioculturels entre la culture d’origine et la culture d’accueil,façonne les perceptions et constitue une ressource à l'action sociale qui s'inscrit dans une stratégie d'intégration plus large décidée par l'immigrant.  

L’objet de ma communication est de présenter les principaux résultats de cette recherche en mettant l’accent sur le rôle de la télévision québécoise dans la prise de conscience des écarts socioculturels par l’immigrant.

Les objets culturels patrimoniaux constituent un important vecteur de construction identitaire, notamment pour les pays du Sud anciennement colonisés qui se trouvent dans la nécessité de forger un nouvel imaginaire de l’avenir et de reconstruire une estime de soi affectée par des décennies d’aliénation. Comment valoriser adéquatement ces objets dans un contexte de crise patrimoniale généralisée sachant qu’en tant que construction sociale, l’existence du patrimoine nécessite une appropriation par les différents acteurs, dont les communautés locales? Face à ce défi, l’essor des moyens de communication, en facilitant la promotion et à la médiation culturelle, offre de grands atouts aux acteurs. Ce qui amène à remettre en question le rôle des pratiques communicationnelles des institutions étatiques.

Aussi, notre communication présente-t-elle un état des lieux de l’utilisation de la communication par deux institutions étatiques haïtiennes (ISPAN et BNE) dans le cadre des activités visant la valorisation du patrimoine culturel d’Haïti. Les résultats obtenus grâce à une triangulation méthodologique (entretien libre, analyse documentaire, observation en ligne) font état d’une forte volonté de faire connaître le patrimoine; laquelle volonté est toutefois en butte à des obstacles entraînant une sous-exploitation des outils disponibles. Dans une démarche de recherche-action, différentes recommandations ont été faites en vue d’une amélioration des pratiques communicationnelles observées.

Notre étude porte sur la perception des fake news ("infox" ou "infausses" en français) par les journalistes du Québec: sont-ils préoccupés par la question? S’estiment-ils à l’abri ? Ont-ils déjà été piégés ? Que conseilleraient-ils à leurs concitoyens pour les éviter ? Comment faire face, collectivement, au phénomène? Dans un premier temps, nous avons interrogé les membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, de l’Association des journalistes indépendants du Québec et de la Fédération nationale des communications par le biais d’un sondage web. Puis, dans le cadre d'une approche qualitative, nous avons rencontré six rédacteurs en chef, chefs de pupitre et directeurs de l'information de différents médias du Québec pour approfondir la question. Il s’agit de la première consultation sur les fake news dans le milieu journalistique du Québec dans le cadre d'une recherche de maîtrise.

 

Malgré les importantes sommes investies dans les arts et la mise en place d’équipements culturels, et en dépit des nombreux efforts déployés pour le développement de publics initiés par les gouvernements et par le secteur communautaire, l’accès aux arts et à la culture savante reste largement inégale. La très grande majorité des publics consommateurs des arts correspondent toujours aux mêmes catégories démographiques : forte scolarisation, revenu du ménage élevé, résidence urbaine, absence de barrières physiques ou d’handicaps, etc. Toutefois, une minorité de gens font exception à cette règle. Leurs habitudes de consommation artistique transcendent la typologie démographique établie, et font d’eux en quelque sorte des publics exceptionnels. Au moyen d’entretiens réalisés auprès de représentants de ces publics, nous explorons la question de participation culturelle au delà des critères sociodémographiques. Cette communication s’intéresse donc à la question suivante : l’exposition et la participation au marketing culturel et aux initiatives de développement de publics sont-ils des facteurs déterminants du choix de consommation de produits et d’expériences artistiques ? L’enquête est menée auprès d’une population franco-ontarienne, communauté culturelle et linguistique en situation minoritaire pour laquelle la question de la fréquentation de milieux culturels au nom de la préservation de l’identité collective est impérative. 

Cette communication vise à présenter la problématique de notre recherche doctorale, consacrée à l’étude du processus de cadrage du débat public québécois sur l’enseignement intensif de l’anglais, langue seconde. Dans l’actuel contexte mondialisant, des chercheurs de plusieurs pays s’interrogent sur les répercussions linguistiques, mais également politiques de l’expansion mondiale de l’anglais. Or au Québec, Fallon et Rublik (2011) soulèvent la nécessité d’études tenant compte de l’actuel conflit entre l’utilisation des politiques linguistiques comme instrument de construction nationale et le contexte mondialisant où la maitrise de l’anglais semble requise. Ces études devraient, selon eux, porter précisément sur le cadrage des discours susceptibles d’influencer l’adoption de politiques en matière d’enseignement de l’anglais. Dans l’objectif de mieux comprendre ce processus de cadrage, nous souhaitons donc réaliser une analyse de contenu du discours public entourant l’annonce dela mesure d’enseignement intensif de l’anglais, langue seconde, en février 2011. Dans cet exposé, nous présenterons le cadre théorique et l’approche méthodologique mixte (qualitative et quantitative) préconisée pour réaliser ce projet. Enfin, nous préciserons en quoi cette recherche contribuera à une compréhension plus fine des mécanismes discursifs à l’œuvre dans le phénomène complexe de l’expansion mondiale de l’anglais, une question encore peu étudiée en communication (Kuppens, 2013).

Le manga, bande dessinée originaire du Japon, présente des spécificités comme le style narratif, le sens de la lecture et les dessins atypiques. Il est un symbole culturel fort et fait partie intégrante du soft power japonais (Armour & Iida, 2016). Son exportation est réussie : il occupe une grande place sur le marché du livre de pays d’Asie, de la France et des États-Unis (GfK, 2021). Au Québec, sa percée a été plus tardive et de moins grande ampleur, mais sa popularité et sa part de marché croissent (Blais, 2023). Des raisons qui incitent des lecteurs à lire des mangas comme l’attrait pour la culture ou l’apprentissage du japonais (Furuhata-Turner, 2013) ont été recensées, mais peu de travaux ont été entrepris sur la population québécoise. Le manga étant une proposition culturelle typiquement japonaise, quel est son intérêt pour des lecteurs québécois  L'objectif de l'étude est de connaître les raisons pour lesquelles des lecteurs québécois lisent des mangas. Pour ce faire, des entretiens qualitatifs inductifs sont menés (Youssef, Lemqeddem & Ezzahiri, 2022), individuels et/ou de groupe, auprès de lectrices et lecteurs québécois de mangas âgés de 15 ans et plus. Des résultats préliminaires indiquent que l’esthétisme (p.ex. : les particularités des dessins) et les trajectoires individuelles (p.ex. : la continuité d’une passion d’enfance) font partie des raisons. Cette étude est pertinente pour nourrir les travaux sur l’ouverture culturelle et ceux sur les habitudes de lecture et de consommation.

Les stéréotypes sexistes représentent des croyances générales sur les traits et rôles liés au sexe, aux caractéristiques psychologiques et aux comportements décrivant les femmes et les hommes (Browne, 1998). Malgré lessimilitudes dans les représentations sexistes en publicité (Das, 2000), plusieurs différences culturelles peuvent être soulevées (Royo-Vela et al., 2007; Milner et Collins, 1998; Wiles et al., 1995).

La problématique sous-jacente à cette étude découle de l’absence, dans la littérature scientifique, d’un état de la situation sur le recours aux stéréotypes en publicité dans diverses cultures. Plus spécifiquement, «la présence de stéréotypes sexistes en publicité diffère-t-elle selon les cultures»? Pour y répondre, une revue de la littérature sur le thème des stéréotypes de genre a été réalisée en ciblant la zone géographique de chacune des études recensées.

Les résultats permettent de conclure qu’il y a prépondérance de publicités sexistes dans les pays suivants: États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Australie, Japon, Corée, Hong Kong, Portugal, Turquie, Singapour, Malaisie et Inde. Il est notamment soulevé que les publicités américaines s’éloignent du rôle « décoratif » de la femme, en plaçant plutôt celle-ci en contexte de loisirs (Zhang, Pataradec et Cartwright, 2009).

Cette étude constitue une contribution majeure à l'avancement des connaissances. Celle-ci représente un appui théorique pour la recherche future sur les stéréotypes de genre.

Prendre plaisir à lire favorise le développement de la littératie, contribue à la réussite scolaire et à l’atténuation des inégalités sociales. Or, le passage de l’enfance à l’adolescence et l’arrivée au secondaire peuvent s’accompagner d’un désengagement et d’une diminution de l’intérêt pour la lecture qui se traduit par une baisse de la fréquence de lecture. Des recherches ont montré que l’âge peut avoir un impact sur l’activité de lecture, car il influence les besoins psychologiques et les intérêts. Si ces recherches établissent des liens entre l’âge et les activités de lecture, leurs résultats ne sont pas accompagnés d’un portrait du stade de développement de leurs participants. Il est essentiel de décrire et de connaitre les caractéristiques de ces stades afin d’avoir une analyse plus fine des liens qui peuvent exister entre l’âge et les activités de lecture. L’objectif de cette présentation est de mettre en perspective les activités de lecture, numérique et papier, préadolescentes par rapport aux caractéristiques du stade de développement et celles des stades avoisinants. À partir d’études statistiques sur les activités en lecture des enfants, des préadolescents et des adolescents, nous allons décrire et comparer ces activités par rapport aux stades de développement tels que caractérisés par les théories du développement en psychologie (ex: Piaget, Vygotsky, Dehaene). Les résultats permettront une mise en rapport des activités de lecture et des stades de développement.

Les peuples autochtones du Québec font face à des problèmes socioculturels importants, dont un taux élevé de suicide chez les jeunes pouvant être associés à une perte identitaire. En réponse à cette situation, depuis 20 ans, le groupe Design et Culture Matérielle utilise la création comme vecteur de développement et d’empowerment des individus et des communautés au Québec et au Brésil. Les autochtones craignent la disparition de leur Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) (savoir-faire traditionnels, connaissances ancestrales) étant donné la perte significative de transmission intergénérationnelle. Ce projet vise l’utilisation du design collaboratif (ainés, jeunes et designers) de «jeu vidéo sérieux» (allant au-delà du simple divertissement) comme vecteur de transmission du PCI dans une vision d’empowerment. Il s’appuie sur l’aspect motivateur à l’apprentissage qu’apportent les jeux vidéo pour inciter les jeunes à reprendre contact avec leur identité culturelle. Si plusieurs recherches ont démontré l’aspect positif de ces jeux en matière de pédagogie et d’information, peu se sont penchés sur leur capacité à transmettre le PCI. Les retombées escomptées seront au niveau de la théorie et la pratique du design de jeux ainsi que son utilisation comme outil d’intervention auprès des individus et des communautés. Cette communication porte sur les constats d’analyse de la revue de la littérature et le lien entre le design de jeu, la transmission culturelle et l’empowerment.



Dans le milieu du tourisme, il est généralement admis que les personnes de 50 ans et plus (p.ex. les séniors, les baby-boomers) représentent une clientèle favorable aux yeux des acteurs de cette industrie. En effet, ce sont des personnes qui disposent, entre autres, de temps libre et de ressources financières appréciables. Lorsque le temps est venu pour ces voyageurs d’imaginer et/ou de planifier un voyage, quelles sources médiatiques participent à leur processus de choix de destination? La télévision, les journaux, les magazines, la littérature, le cinéma? C’est à cette question que cette recherche s’intéresse. L’axe « médias-tourisme » y est privilégié, car la littérature scientifique nous apprend qu’il y a peu de recherches réalisées en lien avec ce sujet. Dans le cadre de cette recherche, plusieurs entrevues individuelles ont été menées avec des gens de 50 et plus se considérant eux-mêmes comme étant voyageurs et consommateurs de médias. Leurs propos permettent de dégager l’opinion qu’elles ont des médias traditionnels qui influencent leurs idées de voyage, l’importance qu’elles accordent aux médias auxquels elles sont exposées et l’usage concret qu’elles en font. Bref, l’un des objectifs de ce travail est de relativiser ou de mettre l’accent sur l’influence des médias traditionnels pour les gens de 50 ans dans un contexte de tourisme et de recherche d’information en vue d’un voyage futur.



Dans cet article nous contribuons à la recherche entourant la créativité comme étant ancrée dans les dynamiques de groupe et les interactions (Sawyer 2007; Sawyer & DeZutter 2009, Sullivan, 2011; Glăveanu, 2011; O’Donnell, 2013). Plutôt que d’avoir recours au concept de « créativité collective » (Sawyer & DeZutter, 2009), nous puisons au sein des théories pragmatistes de l’action (Joas, 1996; Eisenberg, 1990; Weick, 1995, Cooren, 2010) afin de conceptualiser les contraintes et les tensions inhérentes au processus de création collectif comme étant productives plutôt que restrictives du point de vue créatif. Nous utilisons ce cadre théorique pour analyser des données ethnographiques tirées d’une étude de terrain auprès d’un collectif d’artistes pendant la première année de l’élaboration d’un projet artistique. Dans l’analyse nous reconstruisons les situations interactionnelles et les différents contextes de création créés par l’appropriation et la redéfinition des contraintes en termes de possibilités d’action. Notre analyse démontre : 1) comment des tensions émergent de ce processus; 2) comment ces tensions sont productives, car elles sont utilisées en tant que « figures » et font une différence dans le déroulement des événements; 3) comment l’appropriation est cruciale pour qu’une tension devienne productive; 4) comment la créativité se manifeste dans le processus artistique lui-même, notamment par la découverte de buts implicites par les artistes en interaction.