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Dans cet article nous contribuons à la recherche entourant la créativité comme étant ancrée dans les dynamiques de groupe et les interactions (Sawyer 2007; Sawyer & DeZutter 2009, Sullivan, 2011; Glăveanu, 2011; O’Donnell, 2013). Plutôt que d’avoir recours au concept de « créativité collective » (Sawyer & DeZutter, 2009), nous puisons au sein des théories pragmatistes de l’action (Joas, 1996; Eisenberg, 1990; Weick, 1995, Cooren, 2010) afin de conceptualiser les contraintes et les tensions inhérentes au processus de création collectif comme étant productives plutôt que restrictives du point de vue créatif. Nous utilisons ce cadre théorique pour analyser des données ethnographiques tirées d’une étude de terrain auprès d’un collectif d’artistes pendant la première année de l’élaboration d’un projet artistique. Dans l’analyse nous reconstruisons les situations interactionnelles et les différents contextes de création créés par l’appropriation et la redéfinition des contraintes en termes de possibilités d’action. Notre analyse démontre : 1) comment des tensions émergent de ce processus; 2) comment ces tensions sont productives, car elles sont utilisées en tant que « figures » et font une différence dans le déroulement des événements; 3) comment l’appropriation est cruciale pour qu’une tension devienne productive; 4) comment la créativité se manifeste dans le processus artistique lui-même, notamment par la découverte de buts implicites par les artistes en interaction.

Enracinée dans la psychologie sociale (Piaget, Moscovici, Herzlich), la représentation sociale s’articule autour du cognitif, du raisonnement, de l’affectif et du symbolique. Envisagée davantage comme une famille de représentation sociale qui agit pour « rendre l’étranger familier » (Abric, 2001), elle permet également d’étudier les niveaux d’analyses et leurs interactions entre un objet social et un individu (Doise, 2005).

Les études sur le rôle des médias dans la société révèlent un renforcement de la dichotomisation Nous/Eux dans les sondages (Noreau et al., 2015), dans les lois récemment votées (Projet de loi 62 et 21) et les interpellations policières des personnes racisé.e.s du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) (Armony, Hassaoui & Mulone, 2019). En analysant l’attaque de la mosquée de Québec en 2017 dans le Journal de Montréal, on relève un processus représentationnel à l’œuvre opérée par des stratégies (qualifications, oppositions, associations) qui consolident les perceptions des musulman.e.s et des Québécois.e.s.

Cette présentation viendra démontrer les relations d’interdépendances et de contingences entre les représentations sociales de l’islam et les médias. Basée sur des résultats menés lors de l’attentat de la mosquée en 2017, nous allons mettre en exergue les portées heuristiques des représentations sociales sur les perceptions des musulman.e.s. dans un journal québécois, ainsi que leur rôle dans la dichotomisation avec les Québécois.e.s.

En moins d’une décennie, l’avènement d’Internet aura permis une globalisation sans précédent des « imaginaires extrémistes » qu’il s’agisse des discours portés par une mouvance jihadiste (islamisme radical) incarnée à l’échelle transnationale par les sympathisants à la cause d’al-Qa’ida ou des imageries mobilisées par les partisans d’une vision suprémaciste (néo-nationalisme, racialisme, xénophobisme) du monde social. Force est de constater que le cyberespace est aujourd’hui devenu un véritable espace de déploiement pour nombre de « contre-cultures radicales ». Avec le renouvellement d’une sociologie des émotions, l’étude des dispositifs de sensibilisation soit des supports matériels, des agencements d’objets, des mises en scène que les militants déploient afin de susciter des réactions affectives qui prédisposent ceux qui les éprouvent à s’engager ou à soutenir une cause défendue nous semble plus que jamais pertinente pour comprendre l’articulation de ces « imaginaires extrémistes » et de ces « contre-cultures radicales » dans le cyberespace. Offrant une perspective en terme de socialisation cognitive, les dispositifs de sensibilisation forment, structurent ou prolongent les sensibilités des individus à une cause. Partant de l’hypothèse que ces dispositifs de sensibilisation évoluent historiquement tant dans la forme que dans leur grammaire, notre communication entend éclairer les enjeux d’une approche ethno-historique des dispositifs de sensibilisation à l'heure d'internet.

Cette communication a pour objectifs d’exposer les cadres théorique et analytique d’un projet de recherche en cours portant sur le cadrage (framing) des enjeux environnementaux durant la campagne électorale fédérale canadienne de 2019, et de présenter une analyse préliminaire des résultats. À l’aune de la littérature récente en communication environnementale et communication politique, force est de constater qu’aucune étude ne se penche sur le cadrage de ces enjeux sur les médias sociaux par les partis politiques fédéraux et leurs chefs au Canada. Dans le but de combler cette lacune, nous avons entrepris une analyse de contenu qualitative des publicités politiques, des gazouillis (tweets) et des images et des textes (captions) mis en ligne sur trois plateformes socionumériques (Facebook, Twitter et Instagram) par les partis fédéraux et leurs chefs au cours de la campagne électorale de 2019. Dans le cadre de cette étude, nous évaluons le ton de ces contenus, de même que l’influence du choix de la plateforme sur le cadrage des enjeux environnementaux. Les résultats préliminaires issus de l’analyse des contenus publiés sur Instagram montrent qu’à l’exception du Parti vert, les partis et les chefs ont très peu parlé d’environnement sur cette plateforme durant la campagne. De plus, les partis et les chefs ont utilisé Instagram pour critiquer et attaquer le bilan environnemental du gouvernement libéral de Justin Trudeau.

Facebook est le réseau social le plus utilisé dans le monde, cependant, on note un décalage entre les utilisations prescrites par la plateforme et les utilisations effectives des utilisateurs. Alors quelles pratiques les individus ont-ils de ce cyberespace et quels détournements mettent-ils en place pour adapter la plateforme à leurs besoins ? Cette communication s’intéresse aux usages ordinaires des utilisateurs de cette plateforme, et « aux manières de faire » (De Certeau, 1980) que certains mettent en œuvre pour se l’approprier.

À partir d’une approche qualitative et de la démarche de la recherche biographique (Delory-Momberger, 2014), cette recherche étudie des profils et des publications publiées par des basketteurs français. Nous menons également des entretiens semi-directifs avec les joueurs, ce qui nous permet de relever et d’analyser les usages mais aussi les singularités dans les modes de faire et les contournements mis en place par certains sportifs pour résister à l’imposition des normes de la plateforme.

Les résultats montrent que les utilisateurs en tant que pratiquants actifs génèrent des formes d’inventivité au sein même de ses pratiques quotidiennes. Ces « arts de faire » (De Certeau, 1980) nous amènent à porter un regard précis sur ces usages et ces « ruses » afin de pouvoir se saisir des constructions de sens, des processus de subjectivation émergeant des pratiques, pour les mettre en lien avec les constructions expérientielles individuelles hors ligne.

En juillet 2012, apparaît sur les espaces publics de You Tube une bande-annonce de 14 minutes d’un film de seconde zone, Innocence of Muslims. Lorsque, au début de septembre, la même vidéo est doublée et diffusée en arabe, une forte marée de controverses monte à travers le monde. De leur côté, les spécialistes des droits de la personne, les observateurs des médias, les journalistes relancent le débat sur les conséquences générées par l’usage des médias alternatifs pour diffuser des messages blasphématoires. Bien que ce sujet ouvre plusieurs pistes de recherche intéressantes, nous proposons de l’examiner sous l’angle de diverses positions d’ordre éthique prises et affichées dans ce débat par certains journaux canadiens. D'une part, on évoquait le principe de la liberté d'expression et le droit fondamental à communiquer afin d’apaiser les controverses entourant la diffusion des images offensantes du Prophète sur le Web. Dans notre communication, nous essayerons de démontrer que le droit de diffuser cette vidéo ne tombe ni sous la liberté d'expression, ni sous le droit à communiquer. Nous proposerons plutôt de parler d’un «droit d'offenser». La recherche qualitative que nous proposons et pour respecter la diversité et en même temps assurer la représentation équitable entre les médias anglophones et francophones, nous avons choisi quatre journaux : The Globe and Mail, The National Post, Le Devoir et La Presse. 









Sheryl Sandberg encourage les femmes à foncer tandis que Monique Jérôme-Forget discute du rôle clé des femmes dans l’économie, la question du leadership féminin est au cœur de l’actualité. Cette communication s’inscrit dans ce contexte et vise à mettre de l’avant la construction discursive des femmes leaders par le biais de l’analyse des dossiers de candidature (N=47) du concours Mauriciennes d’influence, un concours biennal qui récompense une femme faisant une différence dans la région (par exemple, en occupant un poste dans une instance décisionnelle). Par le biais d’une analyse qualitative et quantitative de ces dossiers, nous identifions les composantes de l’éthos discursif (Amossy 2010) et faisons des liens avec les éléments du leadership de Northouse (2009). Nous verrons qu’afin de faire la promotion de leur candidature, les femmes mettent l’accent
sur leurs réalisations professionnelles et leurs implications sociales. Plusieurs discutent du difficile équilibre et des défis de la conciliation travail-famille. Les analyses montrent qu’elles sont actrices du changement et pratiquent un leadership axé sur la tâche. Ainsi, contrairement à nos attentes, elles mettent peu l’accent sur le leadership participatif lequel est souvent associé aux femmes. Ces résultats seront discutés en fonction des écrits sur le leadership et le genre (Dolan 2005; Devitt 2002; Eagly 2007) et mis en perspective avec les travaux portant sur les représentations des femmes leaders dans les médias.

En politique, les femmes occupent toujours une place minoritaire : le nombre d’élues dépasse à peine les 28 % au Québec et au Canada (Conseil du statut de la femme, 2016). Dans ce contexte, on voit émerger un discours portant sur la pertinence ou non d’imposer des mesures permettant d’atteindre la parité femmes-hommes en politique (Julliard, 2014; Marques-Pereira, 2003; Tremblay, 2015). Ces arguments sont souvent repris par les médias qui jouent un rôle crucial dans la formulation et la circulation des représentations de la parité.

Cette présentation visera à offrir une série de réponses à la question suivante : comment la parité est-elle présentée dans les médias? En analysant les discours en fonction de leur cadrage (Entman, 1993), nous serons en mesure d’identifier quels éléments sont mis de l’avant lorsque cet enjeu est abordé. Nous souhaitons ainsi comprendre plus précisément les modalités et les effets du cadrage médiatique dans la construction des représentations d’objets complexes comme la parité.

Plus spécifiquement, nos analyses portent sur les discours entourant l’annonce de la formation du premier cabinet ministériel paritaire au Canada. La question de la parité avait alors défrayé les manchettes alors que le premier ministre Trudeau a justifié son choix par une phrase désormais célèbre : « Parce qu’on est en 2015 ». Les écrits parus dans les journaux Globe & Mail, La Presse, Le Devoir et Le Droit seront analysés.

Les organisations qui s’engagent dans une démarche de responsabilité sociale (RS) sont invitées à mieux prendre en compte les impacts sociétaux de leurs activités et à transmettre ces engagements publiquement. Ces derniers sont véhiculés par différents médias réalisés par un designer graphique. Son défi consiste à concevoir une communication graphique cohérente avec les engagements de l’organisation, autant dans sa forme que dans son message. Pour ce faire, une démarche participative, qui favorise la collaboration entre les parties prenantes en amont du processus de conception, a été testée dans le cadre de la recherche par le biais d’une étude de cas. Elle visait à observer, en contexte réel de pratique, comment cette approche pouvait faciliter la communication graphique de la RS d’une organisation. Les résultats obtenus soulignent l’apport positif de la démarche participative dans le processus. Elle a permis aux participants de visualiser collectivement les valeurs de RS à transmettre. De plus, le processus itératif et participatif de conception de l’identité visuelle a facilité son appropriation par l’organisation. Le manque de temps ainsi que de ressources humaines et économiques ont été les principaux freins à la démarche. L’analyse des données recueillies permet de formuler des recommandations en vue d’améliorer la démarche pour en favoriser l’usage auprès de la communauté du design graphique et des organisations qui recourent à ses services pour communiquer leur RS. 

La métaphore domestique, visant à illustrer des phénomènes en sciences sociales et humaines (notamment Hochschild 2003 [1983]), demeure inusitée lorsque appliquée à internet. En dépit de l’utilisation croissante d’internet dans la sphère privée, il est perçu comme l’outil par excellence de la sphère publique dans la modernité avancée. Quoiqu’il en soit, les 23 blogueuses rencontrées dans le cadre de cette recherche n’hésitent pas à parler de leur chez-soi virtuel. À l’aide de données tirées d’entrevues, de visites à domicile et d’une exploration de leurs blogues, cette communication explore l’usage d’une telle métaphore et la confronte aux réalités vécues. L’idéal d’une chambre à soi (Woolf 1929) virtuelle est d’abord présenté, où les participantes parlent d’un chez-soi confortable, sécuritaire et où elles auraient un contrôle quant à la décoration et la teneur des propos. Toutefois, la réalité comporte des difficultés, ayant pour effet d’exposer une contradiction majeure : alors que les blogueuses cherchent un lieu où réaliser l’idéal domestique, elles sont notamment confrontées à une réalité où elles ne sont pas protégées d’abus provenant de visiteurs hostiles à leurs écrits.

L’Intelligence artificielle change les pratiques journalistiques en amenant les reporters à produire davantage dans un contexte de multitâches.  Il est devenu commun de se demander si les journalistes seront remplacés par des robots (Marconi, 2020).

On estime que 12% du travail des journalistes pourrait être effectué par des logiciels de rédaction automatique d’ici 2025 (Marconi, 2020). Ils sont utilisés dans des domaines pointus comme les résultats sportifs, la météo en direct, les résultats trimestriels d’entreprises, etc

Je vais donc analyser les pratiques actuelles des médias d’information au Canada dans l’utilisation de l’IA.

Voici un aperçu des questions de recherche, des questions qui animent ma démarche : Quelles sont les initiatives prises par les médias canadiens dans les secteurs de l’IA? Quels sont les impacts potentiels sur la production journalistique faite par des humains?  

Je vais envoyer cet automne un questionnaire aux dirigeants de 10 grands médias au Canada afin de bien comprendre leurs pratiques dans le domaine de l'IA.

J’envisage une recherche qualitative de terrain. Paillé (2016) la décrit comme une «recherche qui implique un contact personnel avec les sujets de la recherche, principalement par le biais d’entrevues (...) d’un questionnaire et par l’observation des pratiques dans les milieux mêmes».  

L'étude devrait donner le premier portrait connu de l'usage de l'IA dans les principales salles de rédaction au Canada.

 

Une large part des écrits québécois et canadiens entourant la représentation médiatique des politiciennes date de plus d’une quinzaine d’années, ce qui met en lumière la nécessité de documenter à nouveau la question en regard du monde politique d’aujourd’hui. De plus, les quelques études plus récentes font état de la persistance de distinctions associées au genre dans le traitement médiatique des hommes et femmes politiques, et des obstacles que ce traitement différencié représente pour les femmes (Goodyear-Grant, 2013; Gingras, 2014). Soulevant la présence actuelle de biais de genre plus insidieux, intrinsèques aux discours médiatiques, ces études des dernières années nous ont incitées à considérer l’emploi d’une démarche de recherche mixte afin de décrire et comprendre la manière dont les candidates à la mairie et aux postes de conseillères municipales du Québec ont été dépeintes dans les médias durant la campagne électorale de l’automne dernier.

La communication que nous proposons portera sur notre démarche de recherche partenariale (collaboration entre l’UQAM et la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie) ainsi que sur les résultats et recommandations qui émergeront de l’analyse de contenu présentement en cours, reposant sur les concepts de « représentations médiatiques » (Peraya, 1999; 2010), de « genre » (Fridkin-Kahn, 1996), de « division sexuée du travail » (Bereni et al., 2008) et de « leadership » (Lemarier-Saulnier et Lalancette, 2012).

Le développement professionnel des enseignants est lié à la construction des savoirs professionnels. Ils possèdent  à la fois une composante individuelle et une composante collective (Fauré, 2015). Pourtant si l’enseignant est acteur de son développement et qu’il apprend dans et par ses pratiques, le travail avec les pairs reste modeste. En effet, la modification de la formation des enseignants implique les différents acteurs dans un modèle de partage et de circulation des connaissances qui se caractérise par une mise en situation rapide. Or, en modifiant la dynamique organisationnelle, la conversion de la connaissance est perturbée notamment à cause de nouvelles pratiques sociales qui provoquent des ruptures socio-épistémiques. Ces ruptures peuvent cependant être accompagnées en réintroduisant une part de dynamiques interactionnelles. En quoi le co-enseignement peut-il participer à la construction et à la transformation des savoirs au travers d’un processus de conversion (Gardiès, Marcel, 2014) ? Nous appuierons cette étude sur un éclairage théorique liant les pratiques d’enseignement (Marcel, 2004) et le développement professionnel. Du point de vue méthodologique, nous développerons une approche qualitative basée sur l’observation de séances de co-enseignement. Les données recueillies et analysées nous permettront d’amorcer un modèle théorique d’analyse de la transformation des savoirs (Nonaka, 2004) dans les pratiques d’enseignement.



Dans toute interaction, on essaie de montrer une image positive de soi-même et d’agir conformément à cette image. Certaines personnes sont aussi préoccupées par l’image des autres, et essaient de ne pas les offenser afin de préserver la relation. Cette image sociale correspond au concept de face, et les actions prises en accord avec celle-ci sont appelées facework ou figuration. Pour cette communication, je présente une revue de littérature qui discute des diverses théories de la face et de la figuration. Cette revue va au-delà d’une traditionnelle conception individuelle de ces deux concepts afin de les penser comme des réalisations relationnelles. En effet, la face ne réfère pas seulement à soi-même, mais concerne aussi la face de l’autre et la face mutuelle. Étendre les frontières conceptuelles de la face et la figuration élargit ainsi les possibilités pour décrire les schémas interactionnels dans des structures organisationnelles. Lors de mes études de terrain, j’ai réalisé qu’il y avait un manque de connaissance de ces concepts en dehors du milieu académique, et de leur influence sur les interactions, malgré l’utilité potentielle de ces notions afin de comprendre les tensions organisationnelles et les processus de collaboration. La revue de littérature que je propose conclut ainsi avec une réflexion sur la manière dont les chercheurs en communication organisationnelle pourraient appliquer les différentes conceptions de la face et de la figuration dans des cas pratiques.

La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est un concept très présent dans la gestion des entreprises aujourd’hui. Il s’exprime généralement sous plusieurs aspects comme la protection de l’environnement, l’équité salariale, l’éthique, etc. Certains théoriciens y voient un discours de pure forme destiné à convaincre des clients. D’autres courants de recherche analysent le discours des RSE comme engageant l’entreprise et comme ayant des répercussions sur les attentes des parties prenantes, mais aussi sur l’identité même de l’entreprise. Cette réflexion s’inscrit dans l’approche dite de la communication constitutive des organisations (CCO).

C’est dans cette optique que nous nous sommes intéressés à la RSE d’une entreprise d’armement, Nexter. Il nous a paru intéressant d’étudier le paradoxe d’une responsabilité sociale dans un secteur qui semble éloigner de ce genre de considération : vendre des armes et se préoccuper d’environnement ou du bien-être des populations. Nous avons plus particulièrement étudié la RSE telle que présentée site internet de l’entreprise. Une grande place est accordée à la notion d’éthique, mais de façon plus étonnante la question environnementale n’est pas abordée. Nexter appartenant à l’état français, un tel silence pourrait relever d’une stratégie particulière de non-engagement vis-à-vis de l’état et donc de la population. Cela alimente les réflexions des CCO autour des limites réelles d’une organisation et la définition même de parties prenantes.

L’arrivée du livre numérique a bouleversé le monde de l’édition. Bien qu’il n’occupe pas une grande part du marché, les maisons d’édition souhaitent s’adapter et offrent maintenant, en plus de l’édition papier, des éditions électroniques qui se déclinent de trois manières : la numérisation de livres, la publication de livres numériques et l’édition en réseau (Mounier et Dacos, 2011). Il existe plusieurs travaux sur la petitesse de ce marché en Occident et au Québec ainsi que sur le changement du rapport à l’écrit, mais peu d’études portent sur la perception du livre numérique et les raisons pour lesquelles les lecteurs de livres papier ne se tournent pas vers le livre numérique. Notre recherche porte spécifiquement sur ce sujet. Nous menons des entretiens qualitatifs pour comprendre les perceptions des lecteurs québécois des livres papier vis-à-vis des livres numériques. Nos analyses préliminaires révèlent une certaine méconnaissance du livre numérique, pour des raisons diverses comme l’ancrage des habitudes et le manque d’accessibilité des informations. Nous notons également une réticence à essayer de faire la lecture d’un livre numérique parce que le média est perçu comme étant froid et ne procurant pas autant de détente qu’un livre en format papier. Certains prêteraient au livre papier un vécu qui ne serait pas reproductible sur un livre numérique (p.ex. prendre des notes, surligner, coins écornés, etc.).

Les stéréotypes sexistes représentent des croyances générales sur les traits et rôles liés au sexe, aux caractéristiques psychologiques et aux comportements décrivant les femmes et les hommes (Browne, 1998). Depuis plus de 40 ans, les chercheurs s’intéressent particulièrement à la question des stéréotypes féminins en publicité (Courtney et Lockeretz, 1971).

La problématique mise de l’avant dans cette étude est liée à l’absence d’une typologie de ces stéréotypes, et ce malgré l’intérêt des chercheurs pour le sujet. Plus spécifiquement, «Quelle pourrait être la catégorisation des stéréotypes féminins présents dans la publicité?» Pour y répondre, une recension des écrits sur les thèmes de stéréotypes, stéréotypes sexistes et stéréotypes sexuels a été réalisée.

Les résultats nous permettent de proposer une typologie s’inspirant des études sur le sujet (Belkaoui et Belkaoui, 1976; Lysonski, 1985; Zotos et Lysonski, 1994; Mitchell et Taylor, 1990; Plakoyiannaka et al., 2008). Huit catégories sont suggérées, soient la femme 1) dépendante, 2) au foyer, 3) comme attrait physique, 4) comme objet sexuel, 5) dans des activités non traditionnelles, 6) de carrière, 7) comme voix d’autorité, et 8) neutre et égale à l’homme.

La proposition d'une première typologie de stéréotypes sexistes féminins en publicité constitue une contribution majeure à l'avancement des connaissances. Celle-ci représente un appui théorique pour la recherche future sur les stéréotypes de genre féminin.

Le manga, bande dessinée originaire du Japon, présente des spécificités comme le style narratif, le sens de la lecture et les dessins atypiques. Il est un symbole culturel fort et fait partie intégrante du soft power japonais (Armour & Iida, 2016). Son exportation est réussie : il occupe une grande place sur le marché du livre de pays d’Asie, de la France et des États-Unis (GfK, 2021). Au Québec, sa percée a été plus tardive et de moins grande ampleur, mais sa popularité et sa part de marché croissent (Blais, 2023). Des raisons qui incitent des lecteurs à lire des mangas comme l’attrait pour la culture ou l’apprentissage du japonais (Furuhata-Turner, 2013) ont été recensées, mais peu de travaux ont été entrepris sur la population québécoise. Le manga étant une proposition culturelle typiquement japonaise, quel est son intérêt pour des lecteurs québécois  L'objectif de l'étude est de connaître les raisons pour lesquelles des lecteurs québécois lisent des mangas. Pour ce faire, des entretiens qualitatifs inductifs sont menés (Youssef, Lemqeddem & Ezzahiri, 2022), individuels et/ou de groupe, auprès de lectrices et lecteurs québécois de mangas âgés de 15 ans et plus. Des résultats préliminaires indiquent que l’esthétisme (p.ex. : les particularités des dessins) et les trajectoires individuelles (p.ex. : la continuité d’une passion d’enfance) font partie des raisons. Cette étude est pertinente pour nourrir les travaux sur l’ouverture culturelle et ceux sur les habitudes de lecture et de consommation.

Probablement ancrée dans l’évolution humaine, la peur des araignées pourrait également avoir une composante culturelle. Des études récentes ont montré que les araignées sont souvent dépeintes de manière trompeuse et sensationnaliste dans les médias. Cette représentation pourrait contribuer à susciter la peur, mais le lien entre les actualités liées aux araignées et l'attitude des humains à leur égard reste inexploré.

Nous avons d’abord examiné si le volume de requêtes liées aux araignées dans Google Trends, Wikipédia et iNaturalist avait augmenté dans la semaine suivant la publication des articles d’actualité. Ensuite, nous avons utilisé l’analyse des sentiments pour évaluer le ton utilisé dans les reportages. Pour chaque histoire, nous avons extrait un score représentant le pourcentage de phrases négatives, neutres et positives. Nous avons ensuite utilisé ces scores comme variables de réponse et exploré leurs associations avec des variables au niveau de l'actualité.

Nos résultats suggèrent que les médias traditionnels ont un impact détectable sur le comportement du public envers les araignées, confortant ainsi l’hypothèse selon laquelle la peur des araignées est entretenue par la culture. En reconnaissant le rôle des médias dans l’évolution des attitudes à l’égard des araignées et en reconnaissant les avantages d’une représentation précise, nous pouvons jeter les bases d’une relation plus harmonieuse entre les humains et les araignées.

Cette communication offre un éclairage sur les représentations que propose la culture populaire du post-féminisme. Avec la prise de parole féministe de Beyoncé en 2013, le féminisme, ou à tout le moins le mot, suscite un engouement dans la culture populaire occidentale et effectue un retour marqué dans les médias. Il a été réutilisé à de nombreuses reprises, des défilés de mode de Karl Lagerfeld, aux déclarations de célébrités telles Taylor Swift ou Emma Watson. Qu’en est-il toutefois de ce féminisme? Quelles représentations sont véhiculées dans ces discours? En nous inscrivant dans la lignée des travaux sur la construction du discours post-féministe (McRobbie, 2009; Mendes, 2011), nous cherchons à dégager les représentations du féminisme véhiculées à travers le discours des célébrités et à mettre en évidence comment ses discours se déploient, sont repris ou critiqués dans les médias et dans les médias sociaux. Dans cette optique, la recension des écrits dans une perspective historique nous permet de saisir les variantes et les prérogatives de ces représentations. En nous appuyant sur cet encrage théorique et par le biais de l’analyse de contenu, nous étudierons ce discours produit et proposé par des magazines féminins (Châtelain, Elle Québec) et des blogues féministes (Je suis féministe, La Gazette des femmes) à propos du féminisme et des féministes. Nos résultats illustrent certains bienfaits, telle la démocratisation, mais aussi l’homogénéisation du féminisme.

La recherche-création réclame souvent de dialoguer et d’interagir avec divers supports médiatiques. Patricia Leavy (2017) suggère que les passages d’un médium vers un autre, dans la recherche basée sur les arts, peuvent être conceptualisés comme des adaptations. Mon propre projet de mémoire en recherche-création comprend et prévoit plusieurs de ces passages (données d’entrevues transformées en œuvres d’art et présentation du processus de recherche sous la forme d’une exposition virtuelle). Cette communication vise à discuter de la notion d’adaptation en tant qu’acte créatif et interprétatif (Hutcheon et O’Flyyn, 2013) et à la comparer à des concepts connexes qui ont été envisagés dans le cadre de ce projet. Quel intérêt le concept d’adaptation présente-t-il dans un contexte de recherche-création impliquant des transferts de contenu entre plusieurs médiums, par comparaison avec d’autres notions, telles que, par exemple, la remédiation (Bolter et Grusin, 1999) ou la traduction? J’examinerai, dans un premier temps, comment l’adaptation peut être envisagée de façon large, dans un contexte transmédial, puis, dans un second temps, ce qui la distingue de notions voisines (p. ex. son traitement du contenu, sa flexibilité interprétative), tout en expliquant comment elle s’articule de façon particulière dans le cadre de mon projet de mémoire.

La publicité constitue l’un des nerfs de la guerre de nos sociétés de consommation. Or, l’impact d’une publicité est souvent tributaire de son degré de créativité, qualité qui contribue notamment à retenir l’attention, à convaincre ou à agir (Belch et al. 2008).

 À ce jour, les études qui ont examiné le processus créatif en contexte publicitaire se sont essentiellement concentrées sur l’analyse des productions issues de ce processus, en questionnant peu la « mécanique » cognitive à leur origine ou en essayant de l’inférer (Giffin 2008). Or, selon Mumford et al. (2006), pour réellement comprendre la pensée créative, il est nécessaire d’identifier et de caractériser les connaissances qui interviennent lors de la génération d’idées et de la formulation de solutions, ainsi que les processus mentaux appliqués à ces mêmes connaissances. Dès lors, il devient possible de mettre au jour les stratégies cognitives employées à chacune des étapes de l’effort créatif.

 C’est dans cette optique qu’a été menée une collecte de données qualitatives en agence, à l’occasion d’observations (directes, non participantes) des séances de conception d’une équipe créative. L’analyse des données recueillies a permis d’identifier et de documenter diverses stratégies cognitives, parfois différentes chez les novices et les experts. Ces stratégies ont ensuite été intégrées dans un modèle, lequel est présenté aujourd’hui afin de contribuer à une meilleure compréhension de la pensée créative.



Les académiciens s’intéressent aux relations entre les consommateurs et les marques. Un pan de la littérature en marketing est consacré à mieux comprendre de telles relations. Cette littérature est surtout ancrée dans les études des relations positives via des concepts tels que l’attachement à la marque, l’engagement, la fidélité, le « brand love », etc. Les émotions négatives qu’entretiennent les consommateurs à l’égard de certaines marques sont, à l’opposé, beaucoup moins étudiées. Cette présentation tente d’enrichir nos connaissances sur les sentiments négatifs qu’incitent les marques auprès des consommateurs.

Cette recherche est constituée de sept objectifs dont celui de connaître les motifs suscitant une émotion négative. Ils ont été répondus en utilisant une approche qualitative effectuée auprès de 21 jeunes adultes d’origines ethniques diverses.

Parmi les principaux résultats émanant de cette recherche, une vingtaine de motifs ont été invoqués par les participants. Ces facteurs peuvent être regroupés à l’intérieur de trois catégories : la mauvaise qualité du produit-service, la non convergence de l’image de soi avec l’image transmise de la marque et les politiques corporatives répréhensibles de l’entreprise. Ces raisons s’expliquent, du moins partiellement, par le fait que le consommateur ait ou non déjà consommé cette marque. Contrairement à ce qui aurait pu être attendu, les médias sociaux sont rarement utilisés comme un exutoire auprès de cette jeune clientèle.



Les pratiques de consommation musicale ont grandement évolué depuis l’apparition du phonographe au XIXe siècle. C’est notamment le cas des manières d’écouter et d’échanger de la musique qui continuent de se transformer grâce aux différents dispositifs offerts par le web. Peer to peer, écoute en streaming ou via des réseaux socionumériques (RSN) comme Facebook : les usagers innovent tous les jours dans leurs façons de partager et s’approprier la musique, contribuant ainsi au développement de nouvelles pratiques de consommation musicale. Si la circulation d’informations sur ces RSN s’apparente au bouche à oreille, elle le dépasse largement. La littérature scientifique concernant ces espaces documente peu ce phénomène dans le contexte spécifique de la consommation de musique. Cette présentation se propose de mettre en lumière une recherche portant sur les usages d'un groupe d'échanges musicaux sur Facebook, de même que sur la manière dont ses membres perçoivent leurs pratiques. Les résultats proposés ont été obtenus grâce à l’analyse de contenu d’un corpus d’échanges en ligne prélevés sur une durée d’une semaine ainsi que d’une dizaine d’entretiens semi-dirigés avec des membres de ce groupe. Ils seront centrés sur ce qui a trait au partage de musique et aux motivations derrière, répondant ainsi aux attentes de notre cadre théorique fondé sur la sociologie des usages, la sociologie du don et la théorie de la reconnaissance (Jouët, 2000; Granjon, 2012; Casilli, 2010).  

Cette communication porte sur la pratique de visionnement des vlogues axés sur le quotidien (de type « A day in my life ») effectuée par les jeunes adultes québécois·e·s sur YouTube. Le phénomène s’inscrit, entre autres, dans un contexte caractérisé par l’augmentation des possibilités de mises en visibilité de soi et d’observation des autres découlant de l’usage des médias socionumériques.

La question principale de cette recherche est la suivante : Comment la pratique de visionnement des vlogues « A day in my life » sur YouTube ouvre-t-elle vers un espace identitaire de construction de soi ? Trois axes ont été étudiés : le rapport à l’authenticité, le rapport à l’autre et le rapport au temps. L’objectif principal de la recherche est de comprendre les significations que les membres de l’audience des vlogues donnent à leur pratique de visionnement. L’originalité de cette recherche repose notamment sur la conception de la réception des vlogues comme un espace de construction de soi et de ressourcement.

Une méthodologie qualitative exploratoire a été réalisée, impliquant la tenue de trois entretiens de type compréhensif pour chacune des quatre participantes. Les résultats démontrent que la relation entre vlogueur·euse·s et membres de l’audience est à la fois profonde et flexible. La pratique de visionnement des vlogues « A day in my life » organise le quotidien des membres de l’audience, en plus d’intensifier leur rapport au présent.