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Un projet financé par le programme FQRSC – Actions concertées avec la SAAQ (Société d’assurance automobile du Québec) consiste à faire le bilan critique et à jour de la recherche et des pratiques quant aux stratégies de communication et d’évaluation des campagnes médiatiques sur la sécurité routière. À cet égard, une démarche rigoureuse qui tire profit des connaissances scientifiques accumulées et de l’expérience des campagnes antérieures augmente les probabilités de réussite. Cette présentation explique les démarches de transfert des connaissances aux partenaires de l’Action concertée et aux praticiens impliqués dans l’élaboration de campagnes de sécurité routière. Ces derniers furent rencontrés en début de processus et sondés sur leurs besoins professionnels. La stratégie de partage repose sur deux des modalités de communication décrites par Lomas (1993) : 1) la dissémination (approche ciblée de différents publics) et 2) la diffusion (accès en ligne, ouvert à différents publics). Ainsi, le rapport final a été conçu de manière à faciliter la recherche d’informations relatives aux campagnes, selon la thématique et la population ciblée, et en faisant des liens avec des exemples de campagnes. De plus, la fiabilité des études est identifiée en fonction de certains critères méthodologiques. Cette synthèse offre aussi l’occasion de discuter des enjeux du transfert de connaissances entre le milieu académique et le milieu professionnel.

Cette présentation vise à répondre à une question qui hante l’analyse du travail journalistique: qu’est-ce que ça veut dire être un « journaliste professionnel » ? Selon la sociologie des professions, la figure du professionnel et les phénomènes qui l’accompagnent (carte de presse, programme de formation) ont été universellement désirés par les journalistes au 20e siècle parce que ces derniers leur permettaient d’acquérir du capital symbolique et une meilleure crédibilité. Or, les perspectives critiques s’inspirant de la théorie du procès de travail post-Braverman ont plutôt tendance à affirmer que la figure du professionnel a été imposée par les patrons de presse dans le but de discipliner les travailleurs et les travailleuses de l’information.

Mon objectif est alors de découvrir un nouveau moyen de penser la figure du professionnel : pour moi, la professionnalisation est essentiellement une tentative idéologique d’aligner les journalistes sur les moyens de production. Conséquemment, le devenir-professionnel, poussé à l’extrême, est un devenir-machinique. Cela explique pourquoi la plupart des gestionnaires qui au 20e siècle en appelaient à une professionnalisation du journalisme, en appelle plutôt aujourd’hui à une automatisation de la production journalistique. Cela est cohérent dans la mesure où la professionnalisation et l’automatisation ont essentiellement la même fonction politique : dépolitiser les journalistes et fissurer la composition de classe.

 

L'accélération des catastrophes naturelles et sociales ainsi que des crises économiques à répétition produisent une quantité considérable de détresse au niveau local et mondial. Cette détresse et les solutions envisagées face à elle font très souvent l'objet des communications de divers destinateurs qui cherchent ainsi à informer, mobiliser, ou induire des comportements par rapport à la solidarité. Notre présentation fait état d'une approche déductive qui jette les bases d'un concept et d'un modèle original de la communication de la solidarité. La communication des associations, des organismes d'entraide et de secours ainsi que des entreprises de l'économie sociale ont rarement fait l'objet d'investigations. Les quelques recherches qui s'y sont attardées ne l'ont point définie ni encore moins modélisée comme un concept global. Presque toutes l'abordent à la pièce sur le plan du marketing des causes sociales. Les plus lucides s'attèlent au contraire à critiquer l'application du marketing à la solidarité sous le prétexte de la marchandisation du social. Toutefois, ni l'approche mercatique non plus que l'approche critique ne semblent justifier conceptuellement pour l'un la pratique mercatique et pour l'autre la "sacralisation" du social. Notre modèle de la communication de la solidarité lui restitue sa compléxité et montre qu'elle s'articule éfficacement sur trois dimensions essentielles  qui contribuent à l'étaler sur un continuum communicationnel de la solidarité.

Dans cette présentation, nous mobilisons les travaux sur la représentation sociale de Moscovici (MOSCOVICI, 2013) et de l’analyse critique du discours de Fairclough (FAIRCLOUGH, 1995, 2001) pour analyser des articles de journaux en ligne au sujet de la commission Bouchard-Taylor (Bouchard et Taylor, 2008). Dix ans après l’adoption du rapport et de la mise en place des « accommodements raisonnables », les diversités religieuses dans l’espace public et la visibilité de l’Islam particulièrement semblent catalyser des problématiques d’ordres culturels, identitaires et sociaux. À travers une analyse logico-sémantique, nous mettons en exergue l’implication des médias dans la fabrication de représentations sociales et le lien intime entre pouvoir et langage dans les nouveaux espaces numériques, à l’instar d’internet. Ainsi, cet présentation démontre qu’une dialectique de contestation ou d’approbation peut se mettre en place entre les internautes pour venir structurer une identité et ses normes basées sur l’analyse goffmanienne de l'action individuelle et de la présentation de soi (GOFFMAN, 1973).

L’engouement récent pour les réseaux socionumériques (RSN) n’est plus à démontrer. Avec ses 966 millions de membres (Socialbakers, 2012), Facebook constitue aujourd’hui le RSN le plus populaire. Avec un tel taux de pénétration au niveau international, la présence de la mort et de l’expression du deuil sur Facebook, quoiqu’intrigante, est inévitable. La nouvelle structure des profils Facebook sous forme biographique, nommée « ligne du temps » (Timeline), confirme l’inévitabilité de cette présence. En mobilisant la sociologie des usages (Jouët, 2000) et l’ordre de l’interaction (Goffman, 1967), cette présentation traite des différents usages de l’application de groupe Facebook en situation de deuil. Issue d’une étude de cas, elle repose sur l’analyse de contenu d’un groupe créé suite au décès accidentel d’une jeune femme québécoise en 2008. L’analyse de contenu menée a permis l’élaboration d’une typologie d’usages spécifiques de l’application de groupe Facebook. Ainsi, quatre formes d’usage ont été dégagées : le journal intime, le lieu de prière, la carte de souhaits et la mnémothèque. Nous conclurons d’abord cette présentation en revenant sur la désignation limitative de « groupe commémoratif ». Finalement, nous offrirons une réflexion portant sur l’élaboration d’un modèle d’application de groupe Facebook spécifiquement dédié à la commémoration des défunts, tel que proposé par Getty et al. (2011), et sur la répercussion d’un tel modèle sur le cloisonnement éventuel du RSN.



Au cours du XXe siècle, les outils théoriques et méthodologiques pour étudier la lecture en tant que pratique culturelle ont été fournis notamment par les recherches en sociologie de la lecture. Or, le traitement du sujet dans le domaine de la Bibliothéconomie et sciences de l’information (BSI) du point de vue méthodologique et conceptuel n´a pas été abordé. Ce travail a pour but d´explorer comment les pratiques de lecture ont été étudiées en BSI de 2000 à 2012. Nous avons choisi la base de données LISA pour le repérage d’articles de journaux scientifiques, limitant notre analyse à 12 travaux caractérisés par leur exhaustivité méthodologique. Après une description des études du point de vue méthodologique et conceptuel, nous constatons : a) que la plupart des articles analysés n’ont pas pour cible un type de lecture spécifique; b) que les méthodes qualitatives ont une présence importante dans les recherches analysées; c) que les auteurs ne tiennent pas compte des apports théoriques de la sociologie de la lecture; et d) que l´utilité fondamentale de ces études est leur applicabilité dans la conception des services documentaires et dans la gestion des collections. Ce travail nous a aidée à encadrer notre recherche doctorale en nous permettant d’avoir une vision plus ample sur la diversité des choix méthodologiques, théoriques et conceptuels qui s’offrent dans le domaine de la lecture. 

Cette communication a pour objectif d'analyser les publicités électorales négatives télévisées diffusées dans le cadre de la campagne présidentielle américaine de 2016. Nous débuterons par la présentation des tenants et aboutissants de la publicité négative et du portrait de son évolution aux États-Unis depuis son apparition lors de la campagne présidentielle de 1952. Nous aborderons ensuite les publicités négatives diffusées par le candidat républicain Donald Trump et la candidate démocrate Hillary Clinton. Il sera donc question des thèmes qui se retrouvent dans les publicités de ces candidats, de même que des stratégies qui sont employées afin de discréditer l'adversaire. Nous verrons également comment ces publicités négatives s'insèrent dans la stratégie de campagne déployée par chacun des candidats. Cette communication sera également l'occasion d'analyser les thèmes et les stratégies qui sont employées dans les publicités diffusées par les candidats des tiers partis et les PAC et les Super PAC. En conclusion, nous réfléchirons sur l'efficacité de la publicité négative (Krupnikov, 2011), les dangers qui guettent les candidats qui l'emploient (Nadeau et Bastien, 2003), les impacts de son utilisation sur la participation électorale (Ansolabehere et Iyengar, 1995; Khan et Kenney, 2012) et sa légitimité en démocratie (Dolan, 2006; Geer, 2006; Hall Jamieson, Waldman et Sherry, 2000; Lau, Sigelman et Rovner, 2000; West, 2010).

Dans les pays occidentaux, la santé mentale revêt une valeur centrale depuis quelques décennies. L’Organisation mondiale de la santé aura contribué à en élargir la définition en suggérant qu’elle correspond à « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté » (OMS, 2013, p. 42), et non à l’absence de maladie. Préoccupation des cliniciens, particulièrement des psychiatres et des psychologues, la santé mentale est devenue, dans le cadre de la première vague de coronavirus, un enjeu social particulièrement saillant. Entre le 13 mars et la fin août 2020, quelque 350 publications ont été diffusées dans les quotidiens La Presse, Le Devoir et Le Journal de Montréal. Comment ces médias francophones ont-ils contribué à la publicisation des enjeux de santé mentale ? Quels discours ont été émis durant cette première vague de coronavirus et quels cadres interprétatifs ont-ils fait entrer dans l’espace public médiatique ? Partant d’une analyse de discours réalisée à l’été 2020 dans le cadre d’un stage Mitacs, et prenant appui sur une définition phénoménologique de l’espace public (Breton et Proulx, 2006 ; Quéré, 1992), la communication proposée mettra en relief les résultats d’une analyse thématique et diachronique ayant permis de documenter les articulations discursives du coronavirus et de la santé mentale.

 

De par son positionnement théorique dans le champ des sciences de l’information et de la communication et dans le contexte de la problématique de l’information et du débat de la société de la connaissance, cette étude a notamment pour objet de croiser les travaux relatifs aux mutations de la communication publique dont l’enjeu est d’instaurer de nouvelles logiques communicationnelles et de favoriser l’émergence d’acteurs permettant une meilleure intermédiation sociale.

Ainsi, la mise en œuvre de la procédure du débat public par la Commission nationale du débat public, autorité administrative indépendante, offre l’opportunité d’analyser ces nouvelles interactions entre les citoyens et le pouvoir, notamment au travers de l’étude de cas du débat public ITER en Provence.

Une approche interdisciplinaire se justifie donc pleinement : d’une part en raison de la spécificité de l’objet au regard des enjeux scientifiques qu’il contient pour l’analyse des objectifs économique et de pouvoir, liés à la place centrale que représentent l’information, la connaissance et la communication, dans le débat ; d’autre part, en raison de l’enjeu communicationnel du débat public ITER en Provence dont la « portée » et les « effets » sur l’espace public bouleverse apparemment les relations entre savoir et pouvoir. 

Les recherches en science politique ont fait ressortir l’importance du contexte sociopolitique dans l’adoption de changements visant à assurer une meilleure représentation politique des femmes (Krook, Lovenduski et Squires, 2009) en plus de faire ressortir l’importance des médias dans l’adoption de la loi paritaire en France (Murray, 2012). Alors que plusieurs pays ont choisi de se doter de mécanismes visant à contrer la sous-représentation politique des femmes (Krook, 2009), au Canada, les mesures dépendent plutôt de la bonne volonté des partis politiques (Tremblay, 2015).

Bien que l’enjeu de la représentation politique des femmes occupe une place grandissante dans l’espace médiatique canadien, le contexte dans lequel il s’inscrit se distingue: modèle de citoyenneté basé sur le multiculturalisme et mouvement féministe divisé en raison de la barrière linguistique (Maillé, 2007). Comment le débat canadien sur la parité s’articule-t-il au regard de ces spécificités? 

L’étude repose sur l’étude du cadrage médiatique suivant l’annonce de dix conseils des ministres au Canada et dans ses provinces (dont sept sont paritaires). Une attention spécifique est accordée aux différences de couverture médiatique des médias francophones et anglophones (1), aux stratégies utilisées pour justifier une plus grande présence des femmes au sein des parlements (2) et à la place occupée par l’enjeu de la représentativité femmes-hommes parmi d’autres critères identitaires (3). 

Les littératies sont un enjeu social déterminant et un objet de recherche multidisciplinaire de premier plan. À l’interface entre l’organisation diffusant des contenus utilitaires et les publics auxquels ils sont destinés se situe le spécialiste de la communication écrite, qui joue un rôle central pour aplanir les difficultés que pourrait présenter l’information écrite. Est-ce que, dans leur démarche d’embauche, les organisations se préoccupent des enjeux relatifs à l’adaptation des contenus qu’elles diffusent à ses publics ? Pour répondre à cette question, nous avons réalisé l’analyse de contenu des tâches d’un corpus d’offres d’emploi en communication écrite, publiées en 2016, à la lumière de la définition matricielle de la littératie médiatique de Pierre Fastrez (2010). Notre analyse a jeté un éclairage inédit sur les tâches confiées à ces professionnels : les compétences Écrire et Comprendre sont particulièrement recherchées chez ces spécialistes, de même que la dimension Sociale. Par ailleurs, c’est la dimension Informationnelle qui sert de pivot aux activités décrites dans les offres d’emploi. Nous avons aussi observé l’émergence d’une organisation autour des activités Naviguer et Organiser, plus souvent associées aux documents numériques. Alors que le caractère multimodal des communications contemporaines s’affirme, ces résultats suggèrent que le profil du professionnel recherché évolue. Il faudra surveiller comment se fera l’intégration de ces compétences.

Les rapports sciences et sociétés font l’objet de nombreuses études et réflexions se penchant, notamment, sur la légitimité de l’autorité scientifique, le rôle des profanes en sciences, la gestion des controverses scientifiques, la responsabilité sociale des scientifiques. Aujourd’hui, inquiète particulièrement le virage vers l’économie du savoir qui met le monde scientifique au service du développement économique. Cette révision du rôle de la science, qui n’est plus mise à l’abri du monde politique au nom de la nécessité de son autonomie, mais de plus en plus appelée à justifier le financement qui lui est accordé, suscite beaucoup de mécontentement et donne lieu à diverses propositions. Transparaissent de ces propositions des visions divergentes quant au problème à régler, qui s’appuient sur différentes représentations des sciences. Je propose d'explorer trois visions du problème communément rencontrées : soit la science pervertie (à protéger de l'ingérence), la science néfaste (à maîtriser) et la science injuste (à transformer). Ces différentes postures ont des répercussions notamment sur la place que peut occuper le « profane » en science, et s’appuient sur différents principes directeurs. J’explorai également les relations entre ces propositions et la démocratie dans ses différentes mises en œuvre et compréhensions (démocratie représentative, délibérative, participative, (semi-)directe, contre-démocratie; démocratie libérale, socialiste et comme lutte sociale).

Alors que le contexte médiatique est majoritairement caractérisé par un cadrage négatif, voire apocalyptique des informations sur les changements climatiques, certains auteurs (Spence et Pidgeon, 2010; Moser, 2016) ont montré qu’il était plus profitable, pour l’adoption d’attitudes favorables à l’atténuation des changements climatiques, de miser sur des émotions positives telles l’espoir et la fierté. À cet égard, le journalisme de solutions s’avère une voie prometteuse, car en orientant le contenu positivement, celui-ci permettrait de susciter l’engagement du public. Cependant, nous décelons plusieurs limites dans les études consultées sur le sujet (Curry et Hammonds, 2014; McIntyre, 2019; Amiel, 2020; Kozminski, 2018; Zhang et Matingwina, 2016). Notre projet se propose d’étudier le journalisme de solutions dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, en s’intéressant aux motivations qui sous-tendent sa pratique, ses usages et ses effets sur l’engagement de l’auditoire. Nous prenons comme cas d’étude le média web Unpoincinq, qui se spécialise dans le journalisme de solutions axé sur l’action climatique au Québec. Notre méthodologie s’appuie sur un devis mixte à dominance qualitative en trois étapes : entretiens individuels, groupes de discussion et sondage en ligne. Il s’agit d’une contribution originale à la littérature scientifique se situant à la jonction du journalisme de solutions, de la communication climatique et de la psychologie environnementale.

La marque, habituellement associée à un produit, peut également être humaine (p. ex. célébrité). Tributaire des fans, ces derniers expriment, consciemment ou non, une image de soi en s’identifient à la personnalité d’une marque humaine. Dans le contexte où les médias socio numériques favorisent l’exposition à ces marques, certains fans développent de forts attachements menant parfois à des comportements fanatiques (p. ex. achat impulsif). Malgré l’engouement scientifique pour ce sujet, les études sur le fanatisme sont majoritairement conceptuelles, axées sur les marques humaines sportives et les fans adolescents. Les chercheurs abordent peu les effets positifs du fanatisme sur la marque humaine (p. ex.leadership d'opinion). Notre objectif est de mobiliser la théorie de l’attachement chez l’adulte afin de mesurer l’influence de ce lien sur la marque humaine. À l’aide d’un le sondage en ligne auprès du fan-club de la chanteuse Adèle, nous démontrerons la relation positive de la congruence de l’image de soi du fan avec la personnalité de la marque humaine sur le degré de fanatisme et la fidélité attitudinale et comportementale (Figure 1). Cette recherche comblera un manque dans ce courant littéraire et permettra d’outiller les praticienspour une gestion plus stratégique de ce type de marque. Nous postulons que la théorie mobilisée et le design de recherche proposé sont alignés afin d’affirmer que fanatisme et marque humaine forment un couple heureux.

Les contrats, comme les documents juridiques en général, sont écrits par des juristes pour des juristes. Par le fait même, qui n'est pas juriste n'a aucune envie de lire un contrat. Et ceux qui s'y aventurent peinent souvent à en comprendre le contenu. Et si les contrats étaient conçus comme de réels outils de communication, plutôt que comme de simples instruments normatifs hermétiques ? Cela impliquerait qu'ils soient conçus selon une approche multidisciplinaire qui marierait le droit, la communication et le design d'information. C'est le défi que se sont lancés EN CLAIR, entreprise spécialisée dans la simplification des documents juridiques et autres documents complexes, et MICROFICHES, organisme qui met en œuvre un projet encyclopédique par le biais de divers partenariats et pour qui la clarté du contrat de partenariat est au coeur de ses relations d'affaires. Stéphanie Roy (co-fondatrice d'EN CLAIR, avocate et spécialiste en design d'information) et Audrey Wells (co-fondatrice de MICROFICHES et designer-graphiste de profession) souhaitent présenter l'avant et l'après du contrat-type de partenariat de MICROFICHES. Elles souhaitent également partager le fruit de leurs réflexions sur les défis de cette approche multidisciplinaire et sur l'importance de faire en sorte que les contrats deviennent des outils clairs, utiles pour leurs utilisateurs et pourquoi pas, agréables à lire!

Dans le cadre de mon projet de thèse de maîtrise, j'ai décidé d'étudier l'utilisation des textos entre partenaires amoureux.  Mon travail de recherche met une emphase particulière sur le fait que les textos constituent un moyen de communication optionnel.  En effet, les individus prennent la décision de les utiliser car ils doivent disposer de certaines ressources financières pour y avoir accès.

Dans ce contexte, j'ai décidé de me pencher sur une des informations que les partenaires amoureux peuvent considérer dans le choix auquel il font face (comment utiliser, ou non, les textos), en posant la question de recherche suivante: Quelles sont les attitudes des partenaires amoureux à l'égard des influences que peuvent avoir leurs interactions par textos entre eux sur leurs interactions en face-à-face entre eux.

Pour répondre à ma question de recherche, j'ai décidé de mener des entrevues auprès de partenaires amoureux.  Les entrevues ont débuté au mois d'octobre et sont prévues se terminer à la fin du mois de novembre.

Les entretiens qui ont déjà eu lieu confirment plusieurs choses que nous savions déjà par rapport à l'utilisation des textos entre partenaires amoureux.  Les réponses des participants suggèrent aussi que certains des individus adaptent leur utilisation des textos entre eux en fonction de leurs attitudes à l'égard des influences des interactions par textos sur leurs interactions en face-à-face.  Une analyse plus détaillée des résultats sera présentée lors du congrès.

Dans cette présentation, nous allons exposer les résultats partiels d’une recherche-création collaborative entre des chercheurs et des groupes du Québec et du Brésil dans les domaines de l’éducation et des médias immersifs. Dans cette collaboration, nous avons l’intention d’établir des dialogues entre des jeunes québécois et brésiliens autour de leur perception des territoires qu’ils et elles parcourent. Différents groupes de jeunes participent du projet : des élèves d'écoles publiques secondaires de Montréal (Québec), Laval (Québec), ainsi que de Petropolis (région de Rio de Janeiro, Brésil); participent également un collectif de création médiatique de la ville de Rio de Janeiro (Mate com Angu), ainsi qu’une communauté autochtone Guarani de l’état de Rio de Janeiro. Les jeunes seront accompagné.e.s dans la création de récits audiovisuels immersifs (vidéos 360), à partir des pratiques du Photovoice et du récit de soi.  Les récits seront ensuite visionnés dans une plateforme virtuel immersive qui permettra que les jeunes brésiliens et québécois se retrouvent et interagissent avec l’utilisation d’avatars. En participant au projet, les jeunes auront ainsi la possibilité de développer des habiletés numériques et de participer à des dialogues interculturels autour de la notion du territoire.

Depuis les élections américaines de 2008, le discours électoral ne transige plus seulement par la télévision ou la radio, mais a investi les plateformes sociales. Lors des élections canadiennes de 2015, ce sont plus de 50 000 messages qui furent publiés quotidiennement sur Twitter par les citoyens canadiens. À partir de ces messages, est-il possible d’expliquer certaines dynamiques électorales ? En effet, cette longue campagne électorale (78 jours) fut marquée par de nombreux évènements : cinq débats télévisés, la chute dans les sondages du NPD, une victoire univoque du Parti Libéral, l’émergence de la question du niqab dans les discussions politiques…

Nous répondrons à deux questions de recherche. (1) Comment ont été perçus les partis politiques et leur chef de parti durant la campagne sur Twitter ? (2) Comment mesurer en direct la résonnance des propositions politiques lors de débats télévisés ?

Nous avons collecté 7,8 millions de messages publiés sur Twitter. À partir d’un modèle économétrique logit, nous caractérisons les thématiques associées préférentiellement aux partis politiques et aux chefs de parti. De plus, nous mesurons en temps réel les thématiques provoquant le plus de réactions lors des débats télévisés. Ces résultats permettent de caractériser les dynamiques électorales à partir des médias sociaux. De plus, nous présentons une méthodologie robuste pour structurer les données massives en contexte électoral.

Dans le champ éducatif, les « questions de genre » renvoient aux objets d’apprentissage permettant d’aborder la manière dont le genre contribue à la production d’inégalités entre filles et garçons et de discriminations sexuées et genrées. Ces questions génèrent nombre de débats dans le monde scientifique, dans la société civile, mais aussi à l’école. De ce questionnement est né le projet PRODOQ subventionné par la Maison des Sciences de l’Homme de Lorraine. Ce projet vise à étudier la manière dont les professeur.e.s documentalistes s’emparent de ces questions et construisent des savoirs liés au genre. Des analyses des entretiens biographiques et d’autoconfrontation effectuées, on constate un rôle du manga pour parler des « questions de genre ».

À partir d’une approche méthodologique alliant l’analyse des entretiens et une analyse de contenu du discours visuel et narratif de mangas utilisés, nous nous interrogerons sur la manière dont le manga devient un objet de médiation pédagogique à ces questions liées au genre, à l’identité et aux discriminations sexuées. Comment interroge-t-il les relations hommes/femmes? Comment les personnages dans leur construction graphique et narrative traitent du corps et de l’identité?

Ainsi, dans un premier temps nous évoquerons la méthodologie des professeurs documentalistes, puis dans un second temps nous aborderons le manga comme support de médiation pédagogique pour terminer sur la manière dont le manga est propice au questionnement de genre.

Cette recherche exploratoire avait pour but d’établir un portrait des jeunes hommes ayant un enfant avec une mère de moins de 20 ans et de documenter leur expérience, depuis l’annonce de la grossesse jusqu’à ce que leur enfant soit âgé de 15 ans. Une première phase de la recherche indiquait que, malgré des réactions mitigées à l’annonce de la grossesse, une fois sa poursuite confirmée, ils sont généralement déterminés à assumer les responsabilités liées au rôle de père : leur revenu augmente considérablement et ils souhaitent emménager avec leur compagne. Ils s’acquittent de leur rôle malgré des conditions défavorables telles que leur jeune âge, leur faible scolarité et le peu de temps dont ils ont bénéficié pour établir une relation avec la mère de leur enfant. Malgré leur jeunesse, la diminution de leur liberté et le niveau de responsabilités liées à leur nouveau rôle, ils se préoccupent du bien-être de l’enfant à venir dès la grossesse, puis durant sa première année de vie. Une partie de ces pères furent rencontrés à nouveau 15 ans plus tard pour documenter leur trajectoire, notamment ce qui les a aidé à jouer leur rôle auprès de leur enfant ainsi que les obstacles rencontrés. Les facteurs qui influencent cet engagement sont présentés selon une perspective écosystémique, de même que des pistes d’intervention prometteuses. 

La diffusion de l’information sur internet est assurée par une multiplicité d’acteurs avec, en pointe des audiences, les portails généralistes. Leur émergence se distingue par une réorientation des questionnements liés aux reconfigurations des espaces médiatique et  publics. De là, les concepts de nouveaux médias et de nouveaux espaces publics se sont imposés pour désigner cette pseudo-rupture dans les pratiques informationnelles et  communicationnelles. Dans la continuité des travaux menés sur les enjeux des ICIC,  un effort de déconstruction de la notion de nouveauté s’est avéré être nécessaire. Pour ce faire, nous avons dissocié les anciens schèmes et les nouveaux. L’analyse d’un corpus de trois portails, seneweb.com, lefasonet.net et abidjan.net, a permis de repérer des mutations, parmi les plus notables : l’exhaustivité des contenus et les interactions entre utilisateurs.

Concrètement, les portails utilisent un système d’agrégation dont le résultat visible sur les pages d’accueil ressemble à une revue de presse complétée simplement par des illustrations. Cette stratégie d’exhaustivité ne participe pas réellement au pluralisme. Tout de même, les espaces d’expressions plurielles offerts par les portails, suscitent des débats instantanés entre internautes. Ces discussions ont toujours existées, elles sont juste amplifiées par la technologie. En définitive,il y a coexistence entre les schèmes, mais aussi mixage entre plusieurs médias, prédisant la naissance d’un pluri-média



À partir d’un décryptage sémiologique (Frau-Meigs, 2014) de la série The Handmaid’s Tale (Bruce Miller, 2017), illustrant une dystopie où les femmes sont renvoyées à leur rôle reproducteur, ma présentation analysera le sentiment de honte comme outil de contrôle patriarcal du corps féminin. Véritable instrument de contrôle social (Drouin et Desjardins, 2022), cette émotion hiérarchisante et socialement construite (Turner et Stets, 2005) est critiquée par la 4e vague féministe (Cochrane, 2013), car elle participe à renforcer les mythes de la sexualité qui entachent le vécu sexuel féminin (Renard, 2018), en s’imposant insidieusement sur le corps féminin (telle une maîtrise de soi (Wouters, 2004) qui arbore les traits de la pudeur féminine, la crainte des qu’en-dira-t-on (Renard, 2018), le slutshaming (Porcel, 2019)). Dans le contexte contemporain de la culture du viol, rassemblant les mythes et pratiques qui banalisent ou favorisent les violences sexuelles (Zaccour, 2019), cette injonction moralisatrice (Piazzesi et al., 2020) consolide le statut d’objet de contrôle social (Legouge, 2016) de la sexualité féminine, en l’ancrant dans une symbolique de pouvoir, qui lui admet une expression unique, passive et masochiste face à un désir masculin dominant et irrépressible (Zaccour, 2019) : en marginalisant, alors, toute forme de sexualité féminine assertive. L'examen des manifestations de la honte permettra de relever le caractère insidieux et l'envergure de cet instrument de contrôle patriarcal.

Cette étude examine l’utilisation de Telegram dans les cyberviolences genrées en Haïti, en se concentrant sur la pornodivulgation (revenge porn). Prenant appui sur les théories du cyberespace comme espace public performatif (Hare et Olivesi, 2021) et sur les spécificités techniques des réseaux sociaux (Granjon et Denouël, 2010), nous analysons en profondeur un canal Telegram haïtien dédié au partage non consensuel de contenus intimes. Notre méthodologie combine l’analyse de contenu des règles et publications du canal, des entretiens semi-directifs avec des victimes et des experts, ainsi qu’une analyse quantitative de l’engagement du canal. Nous explorons comment les normes de genre influencent la structure du canal, les impacts psychologiques, sociaux et économiques sur les victimes, et le rôle spécifique de Telegram dans ces pratiques. Telegram, en raison de ses caractéristiques uniques, notamment l’anonymat et les groupes privés, facilite la dissémination de contenus intimes non consensuels, exacerbant les vulnérabilités de genre préexistantes. Cette recherche, menée dans le respect strict de l’éthique, vise à comprendre les mécanismes des cyberviolences genrées en Haïti. Elle a également pour objectif d’informer les politiques publiques et de guider la conception de mesures de protection adaptées. Nous reconnaissons toutefois les limites de généralisation de cette étude, liées à la spécificité du contexte haïtien et à la nature qualitative de l’échantillon étudié.

Parmi les études qui portent sur les défaillances de service dans les marchés électroniques, relativement peu de recherches existent identifiant les stratégies qui peuvent aider à rétablir la satisfaction et la confiance chez les acheteurs. Nous avons cherché à combler cette lacune. Dans cette étude, nous investiguons l’utilité de la Théorie de la Justice et la Théorie de la Richesse des Medias comme moyens pour mieux gérer les plaintes des acheteurs sur des systèmes de "feedback" et de "review" présentement utilisé par des places de marchés électroniques comme eBay et Amazon.com. Nos résultats préliminaires (collectés à l'aide de questionnaires auprès de n=100 répondants) montrent qu’il est possible et utile pour un vendeur en ligne de classifier les commentaires négatifs qu’il (elle) reçoit selon le type d’injustice perçue par l’acheteur (injustice Distributive, Procédurale ou Interactionnelle). Cette classification permet ensuite au vendeur de mieux répondre aux plaintes des acheteurs en appliquant des stratégies de redressement afin de réduire leur impact négatif sur la satisfaction, la confiance et intention d’achat de l'acheteur à l’avenir. Finalement, notre étude révèle aussi qu’un choix de canaux de communications plus « riches » entre le vendeur et l’acheteur peut positivement affecter l’adéquation de la solution offerte afin de redresser efficacement la défaillance de service.

Depuis une dizaine d’années environ, une «révolution» sévit dans le monde de la production télévisuelle québécoise, une révolution qui touche à la fois aux dimensions formelles et sémantiques des séries de fiction mais plus fondamentalement aux liens que celles-ci tendent à tisser, pragmatiquement, avec leur public. Ce phénomène, qu’on situera dans le contexte plus large de ce que d’aucuns ont désigné comme la « troisième vague de télévision de qualité » (Fueur, 2007), est visible dans l’émergence de réalisations dans lesquelles sont redéfinis les normes et les standards du téléroman classique. Selon notre hypothèse heuristique, d’une part la télésérie contemporaine se «cinématographise», alors même qu’elle tend parallèlement à radicaliser son degré de «télévisualité» en adoptant des stratégies d’énonciation souvent  proches de celles des émissions de téléréalité. Il en résulte, si l’on se réfère au cadre d’analyse sémio-pragmatique proposé par  Roger Odin (2011), un nouveau positionnement du téléspectateur qui trouverait sa source dans un ensemble de « contraintes » (au sens que lui donne cet auteur) apparues dans l’institution télévisuelle ces dernières années. Nous aborderons cette problématique à partir de l’exemple fourni par l’émission Tout sur moi, et plus particulièrement en répondant à la question suivante : en quoi cette dernière est-elle symptomatique des mutations qui affectent l’institution télévisuelle contemporaine ?