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L’expertise des enseignants dans l’exercice de leur mission éducative couvre plusieurs composantes, dont les connaissances explicites et tacites. La connaissance tacite, fruit de l’expérience pratique, est difficilement transmissible mais d’une grande valeur innovatrice une fois mise en commun pour l’édification de l’intelligence collective, expression de la somme des intelligences individuelles en synergie.

La communication présente une démarche de gestion des connaissances tacites adoptée par une équipe d’enseignants se heurtant individuellement à des défis récurrents en matière de planification pédagogique et cherchant collectivement une solution à ces difficultés.

Le projet s’est construit dans le respect des concepts et des méthodes de la gestion des connaissances, dont le cycle, l’extraction et la formalisation des connaissances, ainsi que celui d’adhésion aux principes de fonctionnement des communautés de pratique.

Les deux phases du projet ont permis de formaliser les connaissances individuelles des membres de la communauté sous la forme d’une base de connaissances, ainsi que d’expérimenter l’utilisation concrète de la base et du fonctionnement courant de la communauté.

L’approche privilégiée par les chercheurs épaulant la communauté de pratique cherche à faciliter le passage de l’application parcellaire courante de la planification pédagogique à une démarche innovatrice, créée collectivement et s’orientant  vers une vision globale et systémique des connaissances.



Les études sur les pratiques du restaurant et les représentations qui l’entourent ne sont pas très développées dans le monde (Aron, 1989 ; Spang, 2000, Berriss et Sutton, 2007). Au Québec, elles sont encore moins étudiées (Huetz de Lemps et Pitte, 1990 ; Nash 2009). 

Dans un contexte mondial où le tourisme gourmand est en forte croissance (OMT, 2017), le restaurant est reconnu comme un élément de valorisation de la culture locale qui contribue à l’élaboration d’une identité culinaire régionale ou nationale (Hassoun, 2014). Montréal est reconnue pour son offre en restauration et cherche à devenir une capitale gastronomique depuis plusieurs années (Tourisme Montréal, 2003, 20011, 2018). 

Dans ce contexte, il est pertinent de s’intéresser aux restaurants dans la Métropole. Plus précisément, mes travaux portent sur les restaurants québécois et leur quasi-absence dans la ville alors que Montréal désire s’afficher comme une destination gourmande. 

Mon objectif est d’analyser les représentations du restaurant québécois entre 1960 et 2017 dans les guides touristiques. Cette période est marquée par une série d’événements marquants tant sur le plan politique, urbain, touristique et gastronomique qui permettront de retracer le restaurant québécois jusqu’à aujourd’hui. Les processus de construction identitaires liés à l’alimentation pourront ainsi être mis en avant tout comme les différents registres utilisés par les restaurants.

Le but de ce projet de recherche est de découvrir comment améliorer l’expérience des citoyens immigrants dans le cadre de la démarche administrative visant l’échange de leur permis de conduire d’origine pour un permis québécois, auprès de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Pour s’assurer une meilleure compréhension du message qu’il cherche à transmettre, un émetteur (ici, la SAAQ) doit tenir compte du contexte dans lequel la communication s’inscrit et de certains facteurs propres au destinataire du message (ici, les immigrants).

L’approche centrée sur l’humain nous enseigne qu’il faut développer une meilleure compréhension de la situation vécue par les immigrants qui souhaitent échanger leur permis de conduire pour être en mesure d’améliorer l’efficacité et la pertinence des moyens de communication mis à leur disposition. 

L’objectif principal des travaux de recherche est de comprendre, en menant des entrevues semi-dirigées auprès d'acteurs du milieu communautaire, les épreuves que vivent les personnes immigrantes lorsqu’elles tentent d’échanger leur permis. De ce constat, nous souhaitons élaborer des solutions pour rehausser le niveau de littératie administrative des personnes immigrantes ainsi que leur autonomie, véritable vecteur d'intégration. Nous présenterons les résultats préliminaires de ce projet de recherche.

Les allumettières de Hull parviennent à faire leur place dans l’histoire lorsqu’elles mènent, en décembre 1919, la première grève organisée par un syndicat féminin au Québec. Toutefois, ce conflit de quelques jours n’est que de bien modeste envergure en comparaison à celui qui attend ces femmes à l'automne 1924. Au cours de ces quatre mois turbulents, la lutte ouvrière est abordée plus de 170 fois par le biais d’éditoriaux, de rubriques, de billets syndicaux et d’annonces diverses qui paressent dans les pages du quotidien Le Droit, journal franco-ottavien. Dans ce corpus considérable, de nombreux articles d’opinion permettent d’observer l’idéologie des rédacteurs face à la grève des « demoiselles aux allumettes », sa valeur morale, le militantisme dont font preuve les ouvrières, mais aussi la ligne de conduite qu’elles doivent suivre dans l’effort syndical.

Or, bien que l’attention médiatique soit portée sur elles, les employées de la Eddy demeurent muettes dans les publications du Droit. Dans cet effort féminin, ce sont des hommes qui prennent la parole et qui décrivent les demandes et les défis des ouvrières. En cet automne mouvementé, l’organe de presse s’empare du conflit pour y faire déferler une image précise des grévistes. En cernant cette dernière, il sera possible de mieux comprendre à quel idéal les allumettières doivent se soumettre pour que leur militantisme gagne le titre de « noble lutte » et d’obtenir la reconnaissance de leurs droits en tant que travailleuses.

Le système scientifique une méritocratie fonctionnant de façon optimale lorsque l’excellence, en tant que potentiel ou en tant que performance, y est reconnue et récompensée. En théorie, les subventions de recherches sont une forme de récompense instrumentale, puisque leur objectif est avant tout de permettre à un potentiel d’excellence de se réaliser. Cependant, en réalité les subventions prennent plutôt des allures de récompense  honorifique puisque l’octroi des subventions est guidé par les réalisations antérieures des chercheurs, utilisés comme prédicteurs de leurs performances futures (c.-à-d. de leur potentiel). Ce rôle « honorifique » des subventions de recherche semble prévaloir au Québec dans un contexte où les budgets sont stagnants et où la majorité des fonds est octroyée à une minorité de chercheurs « élites ». Or, alors qu’un système idéal de financement de la recherche devrait à la fois soutenir l’excellence des chercheurs accomplis et permettre aux autres chercheurs de réaliser leur potentiel, les tendances actuelles favoriseraient le premier de ces objectifs au détriment du second. Nous appuyant sur des données sur le financement et la production scientifique au Québec, nous discutons des répercussions qu’ont les tendances actuelles en financement de la recherche sur le rendement individuel et collectif des chercheurs québécois, ainsi que de la capacité des organismes de financement à jouer un rôle instrumental dans la poursuite de l’excellence en recherche.

Les dernières années n’ont pas été tendres pour la Canadian Broadcasting Corporation (CBC)/Société Radio-Canada qui a subi de fréquentes et lourdes compressions budgétaires. En novembre 2013, une entente de douze ans, d’une valeur de 5,2 milliards de dollars, entre Rogers Communications et la Ligue nationale de hockey pour les droits de diffusion du hockey au Canada a été le coup de Jarnac pour la Société d’État. En effet, après 62 ans en ondes, la perte de l’émission à succès Hockey Night in Canada (HNIC), signifie un manque à gagner d’environ 130 millions en revenus publicitaires annuels, en plus d’un auditoire fidèle et passionné provenant de tous les coins du Canada. Cette entente est précédée par la perte de La soirée du hockey sur les ondes de Radio-Canada dix ans plus tôt. Cette recherche a pour but de répondre à la question suivante : Qu’ont en commun et comment se distinguent les réactions des médias, de la Société CBC/Radio-Canada et du Gouvernement du Canada (PCH) face à la disparition du hockey d’abord en 2004 sur les ondes de Radio-Canada, puis en 2014 à l’écran de la CBC? Deux questions secondaires seront abordées afin de mieux comprendre les réponses entourant la perte de ces émissions : la réaction a-t-elle été plus forte après la perte de la Soirée du hockey sur les ondes de Radio-Cana que lors de la perte de HNIC du côté de CBC? Si c’est le cas, pourquoi? Comment la perte du hockey professionnel chez Radio-Canada d’abord et ensuite chez CBC pourrait-elle illustrer un point tournant dans le développement du radiodiffuseur Canadien? Afin de répondre à ces questions, une analyse qualitative de contenu des discours corporatifs, politiques et médiatiques sera effectuée.

La sensation partagée et quasi constante que le temps manque, ou encore le désir d’en faire plus en le moins de temps possible, illustrent le rapport particulier qu’entretiennent les sociétés industrialisées à l’égard du temps. Des chercheurs en design s’intéressent à de nouvelles façons d’aborder le temps qui auraient des retombées positives pour la société (Kujala et coll., 2013; Pschetz et Bastian, 2018; Paquette et Kavanagh, 2022). Ils évoquent le besoin incontournable de développer une meilleure compréhension du concept en design, et ils soulignent la nécessité de remettre en question sa prise en compte dans la pratique. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats d’une analyse de contenu menée dans l’objectif de caractériser les discours sur le temps des praticiens du design de service. Cette analyse représente l’un des trois piliers fondamentaux sur lesquels repose la méthodologie de notre projet de recherche doctorale.

Lors de grands projets d’infrastructures, la lutte pour l’imposition d’un cadrage pour interpréter et définir le projet est au cœur de l’activité communicationnelle des groupes : promoteurs, groupes de citoyens, politiciens, experts etc. (Gendron et al., 2016). Chacun tente alors de faire prévaloir son discours par lequel s’incarnent ses valeurs et sa vision du projet auprès des publics et, inversement, de décrédibiliser le discours proposé par les groupes adverses (Dascal, 1995, Turbide et al. 2010). Les espaces médiatiques, traditionnels et numériques, constituent un lieu privilégié pour observer cette dynamique de circulation des discours entre groupes.

À partir d’une perspective socio-interactionniste, nous présenterons ici les résultats de notre étude des stratégies de reprise, de reformulations et de transformations des messages diffusés par les promoteurs et groupes contestataires du projet de port pétrolier à Cacouna (Québec) de l’entreprise TransCanada (2014). Sur la base de 142 textes tirés de la presse québécoise sur cette controverse, l’analyse énonciative et argumentative s’attardera, en amont, aux modalités de représentation des discours source (communiqué de presse et conférence de presse) et, en aval, des commentaires et positionnements sur ces messages diffusés sur les plateformes socionumériques. Au final, plus que les mécanismes de co-construction de la controverse, cette analyse révélera les traces des rapports de tension et d’interdépendance entre acteurs.

Cette communication vise à présenter un chapitre
d’analyse d’une thèse en cours de rédaction. La recherche consiste à conduire
une analyse herméneutique à partir de narratifs de soi recueillis dans un
contexte organisationnel. Il s’agit d’étudier la constitution narrative de
l’identité chez les membres de la division québécoise de la Gendarmerie royale
du Canada (GRC). En faisant l’analyse d’entrevues de groupe réalisées auprès
des membres de la GRC, la thèse vise à comprendre comment les identités
individuelles et collectives procèdent l’une de l’autre dans la narration. À partir
d’un cadre théorique qui puise à la conception de l’identité narrative de
Ricoeur (1990), enrichie d’une conception processuelle de l’identité et de
l’organisation (Czarniawska, 1997), nous démontrerons, dans cette présentation,
comment la narration permet de gérer les tensions entre
les dimensions fixe et changeante de l’identité dans un contexte
organisationnel. Dans cette étude les entrevues de groupe sont
considérées comme des instances particulières de réalité organisationnelle et
de verbalisation d’identités narratives (Alvesson, 2003). En ce sens, elles
constituent des « occasions herméneutiques », c’est-à-dire qu’elles
donnent lieu à des actes de configuration et de refiguration du réel, qui avec
la préfiguration permettent la constitution conjointe des identités à travers
les interactions entre participants.

Les technologies de l'information et de la communication (TIC), telles que les téléphones intelligents et les ordinateurs portables, ont donné lieu à des discussions sur l’usage de ces technologies pour travailler en dehors des heures de travail. Si la technologie offre de grands avantages et permet de travailler à tout moment sans se trouver physiquement au bureau, certains chercheurs estiment que les TIC sont comme une « laisse électronique » (Carayol et al, 2017). Cette recherche à méthodes mixtes, composée d'une enquête et d'entretiens semi-structurés, a examiné l'expérience vécue du technostress (Brod, 1984; Weil & Rosen, 1997) des professionnels en relations publiques (RP) du point de vue des professionnels eux-mêmes, qui sont souvent appelés à répondre à des crises et à d'autres urgences. Cette présentation se concentrera sur les décisions que les professionnels en RP prennent à propos de leur technologie de travail pour leur permettre de résister à l'appel constant à la connexion dans une société hypermoderne et socialement accélérée où tout semble urgent.  Elle abordera également la question de savoir si les praticiens des relations publiques pensent pouvoir se déconnecter totalement de leur technologie de travail, quelle que soit l'heure de la journée. Cette recherche avance les connaissances existantes concernant l'expérience vécue par les travailleurs dans un monde hyperconnecté.

Pour Bourdieu (1970, 1982), les principales sources de socialisation sont la famille et l’école et elles sont liées à la consommation culturelle. D’autres sources de socialisation ont été suggérées par la suite, notamment les médias (Bellavance et al., 2004; Pronovost, 1996). Notre recherche vise à voir si les usages que l’on fait d’Internet exercent un effet sur les sorties au spectacle. Pour répondre à cette question, nous avons utilisé les données de la plus récente enquête du ministère de la Culture et des Communications du Québec sur les pratiques culturelles (2009). Nous avons créé un modèle linéaire généralisé pour les quatre types de région du territoire québécois (centrales, périphériques, intermédiaires et éloignées). Il s’avère que trois variables influencent la diversité et l’intensité des sorties au spectacle: le niveau de scolarité des répondants, leur âge et les usages culturels qu’ils font d’Internet. Les usages non-culturels d’Internet et le temps passé à naviguer ont aussi un effet sur la diversité et l’intensité des spectacles vus dans certains types de régions. Nos analyses démontrent également que les modèles qui incluent les variables relatives à Internet (types d’usages et temps passé à naviguer) s’avèrent plus performants que ceux qui n’incluent que des caractéristiques sociodémographiques. L’utilisation d’Internet favorise donc une ouverture culturelle et il semble incontournable d’en tenir compte dans les études sur la fréquentation culturelle.

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales oeuvrent pour la stabilité financière des États. Le rôle de la Banque Centrale européenne (BCE) a été transformé, passant d’institution luttant contre l’inflation à débiteur de dernier recours pour les banques et les gouvernements. Cette position particulière a forcé les Présidents successifs à prendre position dans le débat public.

À travers cette recherche, nous nous intéressons à l’évolution de la doctrine de la BCE depuis sa création, et en particulier face aux évènements majeurs ayant affectés la zone euro (crise financière de 2008, Grèce, vote du Brexit...). Notre article est une étude événementielle basée sur l’analyse de l’ensemble des 203 discours et des 3501 réponses fournies aux journalistes par les Présidents de la BCE.

L’originalité de cette recherche est double. (1) Au niveau thématique, il met en évidence les différences de communication des trois Présidents successifs de la BCE (W. Duisenberg, J. C. Trichet et M. Draghi), permettant de comprendre l’histoire de la BCE depuis sa création. (2) Au niveau méthodologique, nous utilisons de puissantes techniques de la science de données pour l’analyse des discours (apprentissage automatique, analyse de polarité et analyse de sentiment), permettant de quantifier chaque réponse et chaque discours.

Les journalistes québécois qui décident de quitter leur métier pour l’arène politique sont légion depuis les dernières années. Pierre Duchesne, Gérald Deltell et Christine St-Pierre ne sont que quelques exemples. Pour quelles raisons ont-ils décidé de faire le pas ? Leur notoriété les a-t-elle aidés ? En quoi le métier de journaliste sert-il celui de parlementaire ?

Les recherches s’étant intéressées au passage professionnel des journalistes en politique étant peu nombreuses, notre projet a consisté à analyser ce qui poussent les journalistes à faire le saut dans ce milieu et en quoi les compétences développées au cours d’une carrière journalistique préparent-elles au métier de politicien.

Sept entretiens individuels semi-dirigés ont été menés, soit avec les sept anciens journalistes élus parlementaires au 41e scrutin général du Québec. Il s’agit des députés Nathalie Roy, Gérard Deltell, François Paradis, Christine St-Pierre, Dominique Vien, Bernard Drainville et Jean-François Lisée. Les premières analyses révèlent que ces départs pour l’arène politique sont principalement dus à un attrait pour le changement et les défis de même qu’au désir d’évoluer dans les coulisses du pouvoir. Les parlementaires interrogés admettent également que leur connaissance du fonctionnement des médias, leur capacité rédactionnelle ainsi que leurs aptitudes à investiguer et à contrôler le discours politique leur procurent des avantages indéniables face aux autres élus.

Dans le champ émergent du documentaire interactif, une des pratiques les plus répandues est l'utilisation de médias géolocalisés comme élément central des projets artistiques (Gaudenzi, 2013; Gifreu, 2010). Ce type de documentaire utilise un mode d'interaction qui considère des paramètres de l'espace physique dans lequel se situe l'œuvre (normalement à travers l'usage du GPS), et qui agit dans la relation de l'interacteur avec l'espace (De Souza e Silva et Frith, 2010; Frith, 2012, Pan, 2004).

Dans ce travail, nous analysons l'impact de l'indétermination apportée par le rapport à l'espace au processus créatif de l'œuvre, car, comme Gaudenzi l'a constaté, les médias géolocalisés ont aussi le potentiel d'ouvrir le documentaire interactif aux rencontres imprévisibles avec l'espace. Nous allons nous interroger sur les implications de l'intégration de l'espace (et toute l'indétermination que cela comprend) dans la création de l'œuvre documentaire (Terranova, 2004 a et b; Parisi, 2013).

Notre recherche se base sur l'étude de l'application pour téléphone portable Walking the Edit, qui permet de réaliser des montages de vidéos à partir de certains paramètres de la marche de l'interacteur dans l'espace urbain (comme le rythme de la marche, l'itinéraire choisi, etc.). La différentiation entre les pratiques stratégiques et tactiques, développée par de Certeau, nous servira aussi à distinguer les différents rapports à l'espace produits par les utilisateurs de Walking the Edit.

Le lancement de Chat-GPT a orienté le débat public sur l'intelligence artificielle (IA) vers l'idée de l'émergence future d'une « superintelligence » (souvent avec des tonalités de science-fiction, comme dans Kurzweil 2024), tout en détournant l'attention de l'étude de l'impact social des technologies algorithmiques, notamment en ce qui concerne les risques d'accroissement des inégalités (Noble 2018, D’Ignazio et Klein 2020) et de renforcement du contrôle social (Zuboff 2018, Schuilenburg et Peeters 2020). Récemment, on a également commencé à s'interroger sur l'utilité d'étudier les algorithmes comme une approximation de l'intelligence humaine (Bowman 2023, Pütz et Esposito 2024). Dans ce contexte, Esposito (2017, 2022) a proposé de passer de l'intelligence artificielle à la « communication artificielle », c'est-à-dire d'étudier les algorithmes non pas comme des agents indépendants dont nous voulons comprendre les structures cognitives, mais comme des partenaires d'interaction dont nous ne pouvons pas comprendre tous les rouages, mais dont nous voulons surtout comprendre les sorties possibles. Cela veut dire que la réflexion sur les algorithmes ne doit pas se concentrer sur leur capacité à agir, mais sur la manière dont les résultats de ces technologies peuvent influencer les actions des personnes qui interagissent avec elles. La présentation explore la théorie de la communication qui sous-tend cette nouvelle approche et détaille les composantes d'une telle étude des algorithmes.

Si certains auteurs ont établi une corrélation forte entre l’intégration de ces sites au sein d’un « répertoire de communication »  (Mattoni, dans della Porta & Mattoni, 2015 : 43)  et les récents cycles de mobilisation en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord (Lim, 2012; Tufekci & Wilson, 2012; Croeser & Highfield, 2014; della Porta & Mattoni, 2015). De l’autre, un pan critique des social media studies (Morozov, 2011 ; van Djick, 2013 ; Fuchs, 2014) tend à nuancer les travaux quelques peu utopistes des premiers temps. Malgré tout, une majorité de ces études ne font pas référence aux rapports de classe, de genre ou de race au sein de leur analyse (Fuchs, 2014). Le mouvement américain #BlackLivesMatter (ci-après, #BLM), ayant pris naissance dans la foulé de l’affaire Trayvon Martin, représente à ce titre un cas particulièrement intéressant pour évaluer la question raciale. Plus spécifiquement, nous nous intéressons à l’évolution du cadrage de #BLM entre 2014 et 2015 sur Twitter et dans la presse américaine. À partir de l’analyse de gazouillis associés au mot-clic #blacklivesmatter et d’articles publiés dans les médias de masse américains, nous considérons que Twitter a été utilisé comme un « média critique » (Fuchs, 2010) permettant aux agents de mobilisation de #BLM de contrebalancer l'influence des cadres dominants construits et diffusés par les médias traditionnels en construisant et diffusant leurs propres cadres sur Twitter.

Ce projet vise à documenter les pratiques militantes et activistes féministes sur les réseaux sociaux en temps de crise sanitaire, en cernant l’émergence des renégociations communautaires observées sur les années 2020/2021. Comment les différents mouvements féministes sur le Web envisagent le « devenir » dans un contexte de crise mondiale, quelles nouvelles solidarités et nouvelles tensions vont apparaitre dans le sillage de ces bouleversements structurels ? Je souhaite comprendre comment émergent des renégociations communautaires, les formes de renouvellement de la pensée, les formes de résilience, de bifurcations, parmi lesquelles des formes de radicalisation, de « balkanisation », de « rigidification » ou d’essentialisation dans le milieu du féminisme et des mouvements de femmes se manifestant sur les réseaux sociaux. Il serait ici pertinent de considérer la pandémie comme « fait social total » à partir duquel les activistes et militantes féministes vont devoir s’adapter, mais vont aussi potentiellement l’ériger comme justification et modalité d’action. L’étude des médias alternatifs et des réseaux sociaux est un champ d’étude inédit, qui permet de collecter une quantité considérable d’informations de « terrain ». La recherche en sciences humaines bénéficie de ces plateformes et de ses interfaces de communication : la collecte des données peut continuer à se réaliser grâce aux réseaux sociaux comme Instagram, Facebook, Twitter, ou sur WhatsApp, Zoom, Telegram, Skype, etc.

« Fake news » sont les mots de l’année 2017 selon les lexicographes du dictionnaire Collins qui définissent ce concept comme une « information fausse, souvent sensationnelle, disséminée sous l’apparence d’un reportage ». Alors que l’expression fait l’objet d’une intense activité scientifique dans les universités américaines et européennes (notre bibliographie retrace une cinquantaine d’articles scientifiques et monographies publiés depuis 2016 ; de plus, deux colloques majeurs se sont tenus sur ce thème en 2017), le Québec semble ignoré par les chercheurs en communications et en journalisme. Pourtant, les « fake news » n’épargnent pas les nations qui évoluent en contexte minoritaire, tant du côté des médias traditionnels que dans les réseaux sociaux. Notre étude propose de présenter les enjeux et perspectives de ce phénomène sur le territoire québécois.

Une « fake news » est-elle une « fausse nouvelle » ? Pour l’Académie française, oui. Il faut dire « prolifération des fausses nouvelles » plutôt que «… des fake news ». L’Office québécois de la langue française déconseille aussi le terme anglais. Mais tous les médias francophones n’appliquent pas ces consignes. Le Monde refuse de franciser le terme car « la fake news n’est pas seulement erronée ; elle est volontairement trompeuse ».

Sources: The Independent, 2 novembre 2017 et Le Monde, 25 janvier 2017.

Cette communication porte sur la dimension politique des médias alternatifs. Elle s’attarde plus particulièrement sur l’insertion de différentes radios communautaires dans les dynamiques de construction de l’hégémonie néolibérale. Les cas à aborder ont été tirés d’une ethnographie multi-site réalisée au Mexique et au Québec en 2010. Une attention particulière sera accordée aux modalités de l’action collective qui se trouve à la base de la création de ces médias et à l’évolution récente de la gouvernance néolibérale dans ces deux parties des Amériques. Des notions comme action politique, pratiques médiatiques et schémas interprétatifs seront mobilisées dans l’analyse afin de comprendre la façon dont les promoteurs de ces radios assument la mise en marche de leurs projets. L'étude de l'insertion de ces derniers dans la gouvernance néolibérale sera aussi une partie importante de la communication. La présentation sera élaborée à partir de la recherche réalisée lors d’un stage postdoctoral mené à la Chaire d’études du Mexique contemporain de l’Université de Montréal.

Actuellement, le mieux-être des personnes ayant une déficience intellectuelle est devenu un enjeu primordial pour certains pays. Ainsi, les différentes institutions prennent des mesures encourageant l’autonomie et la participation sociale de ces personnes. Parmi les institutions qui ont un rôle primordial à cet égard, les institutions médiatiques à travers leurs différents acteurs : télévision, internet, radio, presse, etc. Nous avons donc effectué une étude afin d’explorer la situation actuelle de la télévision dans les pays du Golf (exemple Sultanet of Oman) et chercher la possibilité de performer ce moyen médiatique en faveur des personnes ayant une déficience intellectuelle. Pour ce faire, nous avons mené deux méthodes de recherche : des entrevues (semi-structurées) avec cinq des spécialistes médiatiques et cinq experts en déficience intellectuelle et un questionnaire qui a été distribué aux 100 éducatrices dans des centres spécialistes en déficience. Les rencontres et le questionnaire ont tourné autour de trois axes principaux : la situation actuelle des programmes télévisés; les attentes de ces programmes; les moyens qui peuvent aider à évoluer ces programmes. Les résultats de cette étude ont mis en évidence l’importance de la télévision comme source d’information pour les parents et les personnes ayant une déficience intellectuelle dans cette région, ils ont aussi révélé que la télévision n’effectue pas un rôle convenable, et que les points négatifs des programmes télévisés sont dus au manque de recherche scientifique dans ce domaine, de formations des employés et d’une volonté politique claire.

L’objectif de cette contribution est de présenter une thèse réalisée au Gresec (Grenoble 3) sur les activités informationnelles des malades et leurs proches dans les forums de santé. Selon les études précédentes, leur motivation est informationnelle et émotionnelle. Nous avons voulu prolonger la réflexion et étudier la part d’émotion présente dans ces dispositifs.

La problématique est liée à la structuration de l’émotion et au rôle qu’elle joue dans la validation des informations véhiculées. Une analyse de corpus (41 fils de discussions, 501783 occurrences) et une série d’entretiens/expérimentations sur l’utilisation des forums de santé et l’évaluation des informations ont été mobilisés.

Si certains résultats confirment ceux trouvés par les études précédentes (les témoignages sont majoritairement présents, l'expression du besoin d'information n'est pas la raison pour laquelle les individus participent car les questions représentent seulement 29% des interventions), d'autres sont nouveaux et parfois surprenants : par exemple, la joie est l'émotion majoritairement présente dans les forums consacrés aux maladies rares, graves ou chroniques, l'information médicale, objective est le troisième type d'information le plus véhiculé alors que les individus utilisent des forums de santé pour le côté « expérience personnelle, subjective ». Au cours de cette communication, nous voulons mettre l'accent sur les résultats obtenus et sur l'importance de l'émotion dans les forums de santé.



Dans cette présentation, nous analysons l'utilisation des avancées de la psychologie positive pour
améliorer l'impact des bibliothèques dans leurs communautés comme agent catalyseur de bien-­être
et nous étudions les répercussions observées et potentielles des études liées au bonheur, à la
satisfaction à l'égard de la vie et au bien-­être dans les bibliothèques et leurs milieux. Pour se faire,
nous commençons par présenter un bilan des résultats des études récentes et clefs en psychologie
positive. Nous nous attardons principalement aux impacts du bonheur et à sa capacité de
propagation. Nous comprendrons ensuite les diverses strates où le bonheur peut avoir un impact
dans les bibliothèques: pour les employées, pour les usagers et pour l'ensemble de la communauté.
Nous analysons finalement un exemple de bibliothèque ayant adopté le bonheur comme valeur
directrice (en tant que membre du « Happiness Initiative »  organisé à Seattle, aux États-­Unis), comment
les bibliothèques peuvent s'approprier cette valeur et l'impact qu'on peut espérer de ces initiatives.
Somme toute, nous verrons que le bonheur est une valeur valide, souhaitable et atteignable en
bibliothèques; que le bonheur peut améliorer l'impact des bibliothèques dans leurs communautés
comme milieu de travail, de détente et de ressourcement et, finalement, que nous avons toutes et
tous la capacité de changer nos environnements et d'améliorer notre vivre-­ensemble.

En Suisse romande, comment les journalistes d’investigation définissent-ils leurs méthodes d’enquête ? En quoi leur évocation et mise en oeuvre sont-elles révélatrices de la construction des identités professionnelles (Ruellan, 1993, 2011), des relations triangulaires entre la presse, les pouvoirs et le public (Balle, 1992) ?

Cette contribution aborde ces questions dans une perspective diachronique, par l’analyse des logiques d’actions (Bertaux, 2005) des praticiens sur ces cinquante dernières années. Les témoignages recueillis (entretiens semi-directifs) ont permis d’esquisser une typologie de cinq périodes (1968-1980 ; 1981-1989 ; 1990-2000 ; 2001-2005 ; 2006-2016) mises en parallèle avec une typologie consacrée aux évolutions du journalisme d’investigation aux Etats-Unis et en France (Hunter, 1997).

Les résultats de cette recherche (thèse de doctorat) montrent une nette discordance suivant les périodes entre, d’une part, les discours légitimants des journalistes revendiquant la rigueur de méthodologies importées d’autres professions (enquêtes policières, enquêtes criminelles, instructions judiciaires… voir Hunter, 1997 et 2011) ou des sciences sociales (Meyer,  2002 ; Demers & Nichols, 1987, Neveu, 2001), et d’autre part, une nécessaire « indétermination productive » (Boltanski, cité par Ruellan, 1992) justifiant le recours à des pratiques déloyales, afin de lever des blocages dans l’accès aux informations gouvernementales et résoudre des contraintes d’ordre économique.

Les récents développements d'Internet, notamment ceux de la deuxième génération des technologies Web, ont favorisé l'émergence de multiples pratiques permettant la contribution des citoyens « ordinaires », en favorisant le tissage de « micro liens sociaux », à la mise en place de formes nouvelles de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liés à la protection de l'environnement. Ces pratiques peuvent s’observer dans les plates-formes de partage de photos et de vidéos (par exemple, Fotolia, Flickr, Dailymotion, Youtube), au sein de sites web interactifs d’auto-publication personnelle ou collective agrémentés de commentaires (comme les weblogs), ou encore dans des sites de réseaux sociaux (à dimension amicale et familiale comme Facebook), professionnelle comme Linkedln, culturelle comme MySpace, etc.).
À partir d'une synthèse de notre recherche doctorale portant sur l'appropriation associative d'Internet par quatre groupes environnementaux au Québec, cette communication propose une réflexion sur le sujet. Il semble que le recours à ces univers emblématiques du renouvellement de l’Internet contemporain permettraient de faciliter les échanges et le partage d'informations entre les usagers/citoyens d’une part et pourrait contribuer au renouvellement de l'engagagement et de la participation civique pour l'environnement d'autre part.

Selon le sociologue Claude Fischler, le mangeur moderne cherche des arbitrages pour le guider dans ses choix alimentaires. Ainsi, depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien publie des normes en ce sens. Et en 1942, la première édition des Règles alimentaires officielles au Canada est lancée. Son objectif est « d’orienter la sélection des aliments et de promouvoir une alimentation saine chez les Canadiennes et les Canadiens ». Dès lors, le gouvernement mise sur les médias pour assurer la diffusion des normes publiées dans ses guides alimentaires. 

Notre objectif est donc d’étudier cette couverture médiatique pour saisir comment ils influencent les discours sur l’alimentation. Selon Lise Renaud, les médias façonnent les normes de santé et leur action est grande sur les comportements, ainsi que sur les environnements.

Entre 1942 et 2007, le document a subi sept refontes. Celle de 2019 est trop récente pour être considérée. Pour cette recherche, des sondages de deux ans ont été faits dans le quotidien La Presse pour saisir à quelle fréquence on en parle, qui le fait et de quelle manière il est discuté.

Notre étude montre que les guides alimentaires ne font pas la nouvelle avant les années 1970. Auparavant, les normes officielles faisaient l’objet d’entrefilets généralement anonymes. C’est aussi à partir de cette période qu’elles deviennent un argument convaincant, pour les journalistes, pour les professionnels de la santé, mais aussi pour les textes publicitaires.