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Je propose d’explorer les points de tensions qui traversent l’arabité queer en contexte migratoire. Étrangers doublement, puisque altérisés par l’islamophobie dans le discours public occidental et l’hétérosexisme dans l’orthodoxie arabo-musulmane, les queers arabes dans un contexte migratoire se situent dans une matrice intersectionnelle d’oppression « n’appartenant ni ici ni là-bas ». Ils seraient surtout invisibilisés de par une culture queer hostile aux religions et particulièrement à l’Islam et d’une autre part une religion dominée par une interprétation patriarcale et hétéronormative. Dans un cadre théorique anti-essentialiste articulant des perspectives féministes intersectionnelles, queer (Crenshaw, 1991; Duggan, 2012; Puar, 2013, Probyn, 1994) et la théorie du discours (Mouffe, 2016; Hall, 1996), je propose d’opérer une mise en relation de ces éléments en explorant l’intersection entre une identification arabe et une identificationqueerdans un contexte migratoire, traversé par le discours de « guerre contre le terrorisme islamique » (Heisbourg, 2016) ; articulé à une injonction à la sortie du placard où l’arabo-musulman.e est produit.e comme Autre(Abraham, 2009). 1) Comment concilient-ils deux identifications qui sont produites dans le discours public comme antagonistes? 2)Quelles seraient les stratégies d’hybridité identitaire(Dallaire et Roma, 2003) qu’ils adoptent pour vivre leur sexualité tout en essayant de s’affranchir de cette double injonction ?

Cette étude vise à comprendre comment les jeunes des sociétés d’accueil se représentent les commentaires en ligne à propos de la crise des réfugiés Syriens après les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ainsi que les agressions sexuelles à Cologne. Nous avons recruté 42 jeunes âgés de 16 à 24 ans du Canada, de plusieurs pays Européens et du Moyen Orient. La méthodologie issue de la théorie des construits personnel de Kelly (1955) nous a permis de comprendre en profondeur le phénomène tel que vécu par les participants. Cette étude est innovatrice car elle contribue un cadre théorique et une méthodologie participative permettant d’entrer en dialogue avec les jeunes afin de comprendre comment ils interprètent le rôle que jouent les médias sociaux dans le processus de l’intégration et de l’inclusion des réfugiés et aussi parce qu’elle met en lumière les systèmes de construits personnels que ces jeunes utilisent dans ce processus. Cette étude constitue un premier pas vers l’élaboration de recommandations destinées à aider les représentants gouvernementaux, les travailleurs sociaux et les acteurs en milieux éducatifs à mieux intervenir afin d’inclure et d’intégrer les réfugiés syriens, dans un contexte où la présence potentielle de ces réfugiés est interprétée en fonction du contenu partagé en ligne.

Y a-t-il de l’intelligence collective dans une salle de nouvelles ?

La communication abordera la contribution du leadership à l’intelligence collective dans une équipe qui produit un bulletin de nouvelles télévisé. En favorisant la capacité de s’adapter à un environnement en constante évolution, le développement de l’intelligence collective permet aux organisations d’être plus compétitives dans un univers imprévisible.

Nous avons tenté de voir si les mécanismes de construction de l’intelligence collective étaient présents dans une salle des nouvelles et comment le leadership émergent contribuait à la construction de ces mécanismes. Les théories du sensemaking et de l’organizing de Karl Weick ont été mobilisées pour étudier comment l’action collective s’organise au quotidien.

Inspirés par l’ethnométhodologie, nous avons étudié les interactions entre les acteurs de l’organisation que nous avons observés en contexte.

L’analyse des données recueillies a montré comment, à travers un jeu d’influence, un leadership distribué parmi les membres a contribué à l’émergence des mécanismes de l’intelligence collective.

L’originalité de cette présentation repose sur la mise en relation de l’observation du leadership en émergence et de la construction de l’intelligence collective. En ce sens, nous croyons que ce travail peut contribuer aux recherches sur l’intelligence collective en présentant concrètement comment elle se construit dans une équipe de travail.



L'essor du militantisme en ligne et des mouvements sociaux propulsés par des mots-clics tels que le #MoiAussi modifie nos rapports aux autres et à nous-mêmes. Six ans après l'explosion du #MoiAussi, je pose un regard critique sur la manière dont le phénomène m'a introduit au féminisme et a influencé ma propre perception de moi-même, ma manière de me présenter et d'agir, et éventuellement, ma façon d'exister. 

C'est par une démarche autoethnographique au cours de laquelle je reviens sur différents épisodes de ma vie, sur des archives de conversation retrouvées ainsi que sur des extraits de journaux personnels, que je retrace de quelle(s) manière(s) le #MoiAussi a modifié ma trajectoire de vie. 

Méthodologie encore peu mobilisée dans les études francophones, l'autoethnographie, dans ce contexte, permet  de mettre en lumière les effets du #MoiAussi sur les individus, et ce, à travers différents modes de communication, notamment les espaces de communication en ligne et les communications interpersonnelles dans un contexte informel. 

En somme, le présent projet vise à apporter des informations sur les parcours de féminisme(s) et sur la socialisation aux mouvements féministes à l'ère du #MoiAussi, alors que ces derniers connaissent une explosion dans les milieux universitaires.

Les médias d’information participent à la formation des perceptions, à la compréhension et à la volonté d’agir du public vis-à-vis des changements climatiques, de la perte de biodiversité et de la pollution. Depuis 2021, plusieurs ont manifesté publiquement leur ambition d’assumer davantage ce rôle. On ignore toutefois la teneur discursive et métadiscursive de leurs propositions, qui ont le potentiel de bousculer les valeurs, attitudes et croyances des journalistes.

Lors de la première phase (terminée) de cette étude exploratoire, nous avons précisé comment des médias de la francophonie du Nord global représentent l’importance de l’écologie. Pour ce faire, nous avons réalisé une analyse thématique en continu d’un corpus composé de 12 documents écrits produits par des organisations médiatiques de référence du Canada (Québec), de la France et de la Belgique. Ces extrants portent la marque des acteurs impliqués dans leur fabrication, au premier chef des directions.

Dans la seconde phase de notre projet (en cours), nous cherchons à mieux comprendre comment le groupe professionnel des journalistes s’approprie ces représentations émergentes. Nous nous intéressons au cas des journalistes spécialisés en environnement (JSE), qui disposent de leurs propres manières d’être et d’agir par rapport aux autres segments de la profession. La réalisation d’entretiens auprès de JSE du Québec nous permettra d’assister, croit-on, à la production d’un discours de défense du champ journalistique. 

Cette recherche porte sur l’écriture de récits sur les cartes collaboratives (très présentes sur le Web et les applications mobiles) ayant pour objectif la médiation culturelle des espaces urbains. Ces cartes sont le fruit d’expériences de visites partagées en ligne : ajouts de contenus spatialisés (photographies, vidéos, texte).

Grace à une méthodologie originale et innovante d’analyse des cartes collaboratives, nous souhaiterions étudier le rapport qu’elles entretiennent avec le territoire. Quelles images et expériences de la ville sont relatées ?

La méthodologie mise en place repose sur : la création, avec des informaticiens, d’un protocole de récolte de données en constante évolution et disposées sous forme planaire ; l’analyse des processus communicationnels mis en place sur ces cartes collaboratives et des usages anticipés et réels de ces plateformes.

Les analyses ainsi menées sur la plateforme SmartMap (terrain principal de la recherche) nous ont montré que ces cartes collaboratives produisent une photographie instantanée du territoire et sont une co-construction subjective de l’image du lieu. De plus, et ceci venant corroborer nos hypothèses de recherche, nous avons remarqué que : les contenus spatialisés produisent des récits intermédiatiques sur la ville ; les cartes collaboratives sont des formes et des outils d’appropriation de la ville ; ces cartes participent de la mise en mémoire de ces lieux, voire même de la patrimonialisation de certains espaces.

Un projet financé par le programme FQRSC – Actions concertées avec la SAAQ (Société d’assurance automobile du Québec) consiste à faire le bilan critique et à jour de la recherche et des pratiques quant aux stratégies de communication et d’évaluation des campagnes médiatiques sur la sécurité routière. À cet égard, une démarche rigoureuse qui tire profit des connaissances scientifiques accumulées et de l’expérience des campagnes antérieures augmente les probabilités de réussite. Cette présentation explique les démarches de transfert des connaissances aux partenaires de l’Action concertée et aux praticiens impliqués dans l’élaboration de campagnes de sécurité routière. Ces derniers furent rencontrés en début de processus et sondés sur leurs besoins professionnels. La stratégie de partage repose sur deux des modalités de communication décrites par Lomas (1993) : 1) la dissémination (approche ciblée de différents publics) et 2) la diffusion (accès en ligne, ouvert à différents publics). Ainsi, le rapport final a été conçu de manière à faciliter la recherche d’informations relatives aux campagnes, selon la thématique et la population ciblée, et en faisant des liens avec des exemples de campagnes. De plus, la fiabilité des études est identifiée en fonction de certains critères méthodologiques. Cette synthèse offre aussi l’occasion de discuter des enjeux du transfert de connaissances entre le milieu académique et le milieu professionnel.

Ce projet s'attarde au rapport à la technique des amateurs de radios anciennes recrutés au sein de la Société québécoise des collectionneurs de radios anciens. Nous souhaitons analyser les particularités de ce rapport et les motivations de cet engagement bénévole pour mieux comprendre la singularité de leur rôle social. La recherche se situe à la fois dans la tradition des études sociologiques sur les amateurs et celles sur le travail de réparation.

Pour y parvenir, nous avons conduit des entretiens semi-dirigés avec une dizaine de participants afin de connaître leur pratique, leur attachement pour les radios et le rôle de l'association dans les connaissances patrimoniales.

Nous constatons que les dimensions affectives sont fondamentales à la prise en charge de la restauration des radios anciennes par des amateurs. Ce rapport particulier au patrimoine technologique s’exprime à travers les objectifs et les méthodes de restauration. Nous constatons que l’authenticité et la remise en marche des radios témoignent d’une conception particulière des artéfacts qu’il nous semble essentiel de prendre en compte dans la réflexion sur la gestion patrimoniale.

En abordant le passage de l’obsolescence technologique à la revalorisation patrimoniale, cette étude expose la nature de cette pratique amateur et approfondit notre compréhension du rôle social de telles associations dans la gestion du patrimoine historique et technologique, ce qui constitue un domaine de recherche encore peu exploré.

La concurrence au sein de l’offre touristique ne cesse de s’intensifier et plusieurs facteurs participent à changer la demande touristique tels que la multiplication des occasions de voyage et les offres promotionnelles. Une nouvelle classe de touristes ne cesse de grandir, il s’agit de ceux qui utilisent leur téléphone intelligent afin de planifier leur voyage. Les acteurs du tourisme doivent s’adapter à cette nouvelle façon de consommer des touristes.

L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre l’utilité du mobile perçue par les voyageurs, plus particulièrement de déterminer quels sont leurs freins et leurs motivations à adopter le mobile pour des produits de voyage. Pour ce faire, une analyse selon les critères sociodémographiques a été réalisée à l’aide de comparaisons de moyennes et de régressions linéaires à partir d'une base de données de 977 répondants. Les résultats de la recherche démontrent notamment que plus le public cible visé est jeune, plus les entreprises touristiques doivent favoriser le marketing au sein du mobile. De plus, si les entreprises désirent s’adresser aux femmes, ils devront miser davantage sur l’immédiateté, l’utilité, les promotions et l’économie de temps afin d’attirer cette clientèle. Cette recherche sera utile aux entreprises touristiques tout comme aux voyageurs qui bénéficieront de services plus personnalisés dans le but de mieux répondre à leurs attentes et à leurs besoins.

L'accélération des catastrophes naturelles et sociales ainsi que des crises économiques à répétition produisent une quantité considérable de détresse au niveau local et mondial. Cette détresse et les solutions envisagées face à elle font très souvent l'objet des communications de divers destinateurs qui cherchent ainsi à informer, mobiliser, ou induire des comportements par rapport à la solidarité. Notre présentation fait état d'une approche déductive qui jette les bases d'un concept et d'un modèle original de la communication de la solidarité. La communication des associations, des organismes d'entraide et de secours ainsi que des entreprises de l'économie sociale ont rarement fait l'objet d'investigations. Les quelques recherches qui s'y sont attardées ne l'ont point définie ni encore moins modélisée comme un concept global. Presque toutes l'abordent à la pièce sur le plan du marketing des causes sociales. Les plus lucides s'attèlent au contraire à critiquer l'application du marketing à la solidarité sous le prétexte de la marchandisation du social. Toutefois, ni l'approche mercatique non plus que l'approche critique ne semblent justifier conceptuellement pour l'un la pratique mercatique et pour l'autre la "sacralisation" du social. Notre modèle de la communication de la solidarité lui restitue sa compléxité et montre qu'elle s'articule éfficacement sur trois dimensions essentielles  qui contribuent à l'étaler sur un continuum communicationnel de la solidarité.

Cette recherche vise à comprendre les stratégies de collaboration déployées par des étudiants de premier cycle universitaire de deux disciplines, soit le design industriel et le design d’intérieur. Elle porte sur la phase initiale d’un projet où le cadrage et le recadrage du projet se manifestent avec plus d’intensité. Le cadrage est considéré comme essentiel à la construction d’une compréhension partagée d’une problématique complexe conduisant aux solutions à envisager. Pendant une session, des étudiants sont jumelés en équipes multidisciplinaires pour travailler sur un projet de design. Ces équipes sont appelées à développer une problématique et un pré-concept. À la mi-session, les équipes ont été déconstruites et les étudiants de design industriel remplacé par de nouveaux étudiants, également en design industriel. Ces derniers ont eu l’opportunité de continuer le projet tel quel ou de le remettre en question, en totalité ou en partie. Trois des neuf équipes ont jugé nécessaire de revisiter la problématique et de revoir les critères de design. Les moyens utilisés pour comprendre ce qui a provoqué le recadrage du projet auprès de ces équipes sont : observations lors des présentations des concepts préliminaires, des entrevues ainsi qu’un questionnaire hebdomadaire portant sur les changements au cours de la semaine. Nous prévoyons que l’analyse des données de ces observations pourra nous éclairer davantage sur les différentes stratégies favorisant la compréhension partagée.

Dans cette présentation, nous mobilisons les travaux sur la représentation sociale de Moscovici (MOSCOVICI, 2013) et de l’analyse critique du discours de Fairclough (FAIRCLOUGH, 1995, 2001) pour analyser des articles de journaux en ligne au sujet de la commission Bouchard-Taylor (Bouchard et Taylor, 2008). Dix ans après l’adoption du rapport et de la mise en place des « accommodements raisonnables », les diversités religieuses dans l’espace public et la visibilité de l’Islam particulièrement semblent catalyser des problématiques d’ordres culturels, identitaires et sociaux. À travers une analyse logico-sémantique, nous mettons en exergue l’implication des médias dans la fabrication de représentations sociales et le lien intime entre pouvoir et langage dans les nouveaux espaces numériques, à l’instar d’internet. Ainsi, cet présentation démontre qu’une dialectique de contestation ou d’approbation peut se mettre en place entre les internautes pour venir structurer une identité et ses normes basées sur l’analyse goffmanienne de l'action individuelle et de la présentation de soi (GOFFMAN, 1973).

L’engouement récent pour les réseaux socionumériques (RSN) n’est plus à démontrer. Avec ses 966 millions de membres (Socialbakers, 2012), Facebook constitue aujourd’hui le RSN le plus populaire. Avec un tel taux de pénétration au niveau international, la présence de la mort et de l’expression du deuil sur Facebook, quoiqu’intrigante, est inévitable. La nouvelle structure des profils Facebook sous forme biographique, nommée « ligne du temps » (Timeline), confirme l’inévitabilité de cette présence. En mobilisant la sociologie des usages (Jouët, 2000) et l’ordre de l’interaction (Goffman, 1967), cette présentation traite des différents usages de l’application de groupe Facebook en situation de deuil. Issue d’une étude de cas, elle repose sur l’analyse de contenu d’un groupe créé suite au décès accidentel d’une jeune femme québécoise en 2008. L’analyse de contenu menée a permis l’élaboration d’une typologie d’usages spécifiques de l’application de groupe Facebook. Ainsi, quatre formes d’usage ont été dégagées : le journal intime, le lieu de prière, la carte de souhaits et la mnémothèque. Nous conclurons d’abord cette présentation en revenant sur la désignation limitative de « groupe commémoratif ». Finalement, nous offrirons une réflexion portant sur l’élaboration d’un modèle d’application de groupe Facebook spécifiquement dédié à la commémoration des défunts, tel que proposé par Getty et al. (2011), et sur la répercussion d’un tel modèle sur le cloisonnement éventuel du RSN.



Au cours du XXe siècle, les outils théoriques et méthodologiques pour étudier la lecture en tant que pratique culturelle ont été fournis notamment par les recherches en sociologie de la lecture. Or, le traitement du sujet dans le domaine de la Bibliothéconomie et sciences de l’information (BSI) du point de vue méthodologique et conceptuel n´a pas été abordé. Ce travail a pour but d´explorer comment les pratiques de lecture ont été étudiées en BSI de 2000 à 2012. Nous avons choisi la base de données LISA pour le repérage d’articles de journaux scientifiques, limitant notre analyse à 12 travaux caractérisés par leur exhaustivité méthodologique. Après une description des études du point de vue méthodologique et conceptuel, nous constatons : a) que la plupart des articles analysés n’ont pas pour cible un type de lecture spécifique; b) que les méthodes qualitatives ont une présence importante dans les recherches analysées; c) que les auteurs ne tiennent pas compte des apports théoriques de la sociologie de la lecture; et d) que l´utilité fondamentale de ces études est leur applicabilité dans la conception des services documentaires et dans la gestion des collections. Ce travail nous a aidée à encadrer notre recherche doctorale en nous permettant d’avoir une vision plus ample sur la diversité des choix méthodologiques, théoriques et conceptuels qui s’offrent dans le domaine de la lecture. 

Chaque jour, les juges des émissions juridiques invoquent le pragmatisme du bon sens pour réduire les litiges complexes et chargés d’émotions dans des contes moraux simples afin de rendre des jugements cohérents et rigoureux. Pour beaucoup, ces émissions constituent le seul moyen par lequel ils puissent approfondir leurs connaissances du système judiciaire. La télévision peut, après tout, avoir un impact sur la formation et l’acquisition de concepts des téléspectateurs. Ainsi, l’implication active dans le renforcement des composantes visuelles et sonores d’une émission de télévision peut entrainer des changements importants de connaissances, d’attitudes et de comportements. À cette fin, la présente recherche examine les façons dont les stratégies de conception des messages et les techniques de production employées dans L’Arbitre proposent un modèle de comportement judiciaire aux téléspectateurs qui symbolisent la résolution des différends. Précisément, elle décrit comment les éléments auditifs et visuels utilisés dans ladite émission ont façonné les perceptions de la juge, de l’audience et des justiciables, et donc influencé les téléspectateurs à soumettre leurs différends à la cour de la Me Anne-France Goldwater.

L’industrie du tourisme s’est effondrée dans tous les pays du monde au printemps 2020 avec l’arrivée de la pandémie de la COVID-19 (OCDE, 2020). Dans un tel contexte, plusieurs secteurs ont déployé des trésors d’imagination pour survivre, dont les restaurateurs. Une des solutions réside dans l’utilisation de réseaux sociaux comme Facebook, mais plusieurs restaurants ignoraient comment. Ce sujet étant très peu exploré, il est important de découvrir les meilleures stratégies numériques (Gursoy & Chi, 2020; Fox et Longart, 2016) afin de susciter l’engagement et la fidélité de la clientèle.

Pour découvrir ces stratégies, une cueillette longitudinale de 255 messages publiés sur Facebook par huit restaurants québécois fut réalisée. Un codage théorique dans Nvivo a identifié six types d’actes de parole basés sur la taxonomie de Searle (1969) (Ge & Gretzel, 2018).

L’analyse démontre que les publications qui emploient un acte de parole expressif et donc qui font éloge d’un produit/service ou expriment l’émotion ou l’attitude du restaurant reçoivent 25% plus de réactions positives que celles qui demandent aussi à la clientèle de faire une action comme de commander, un acte de parole directif. Les restaurateurs devraient donc limiter leur appel à l’action s’ils veulent plus de réactions positives et ainsi augmenter les probabilités que les clients soient fidèles au restaurant et multiplient leurs comportements d’achats (Kim, Song et Youn, 2020).

Ce projet examine le tatouage en tant que document. Pour définir le « document », comme le souligne Buckland (1997), le questionnement se porte sur la construction sociale de son sens, la perception de celui qui l’examine et sur sa transmission d’information. Le tatouage, dont l’acceptabilité sociale a grandement évolué tout en gardant une part de stigmate, est considéré comme un moyen de communication non verbale (Kosut 2008) dont le sens varie d’une personne à l’autre. Les messages qu’il transmet à un auditoire plus ou moins public selon les endroits où ils se trouvent marquent en permanence — tout en étant modifiables et effaçables — la peau de celui qui le porte. Les données ont été collectées par le biais de 20 entrevues en profondeur où des personnes tatouées ont été invitées à parler de l’histoire de chacun de leurs tatouages, des éléments qui les composent et du choix de leur localisation. Une attention particulière a été apportée au sens transmis par le tatouage au moment de sa création par rapport à celui donné aujourd’hui. L’analyse préliminaire des résultats indique l’importance de distinguer le tatouage porteur de sens de celui réalisé à des fins purement esthétiques, et que les deux types peuvent cohabiter. Ils soulignent également, pour ceux porteurs de sens, l’importance de la conservation de l’aspect original du tatouage, même lorsque visuellement mal-aimé ou associé à de mauvais souvenirs, témoignant ainsi de la fonction documentaire de certains tatouages.

De par son positionnement théorique dans le champ des sciences de l’information et de la communication et dans le contexte de la problématique de l’information et du débat de la société de la connaissance, cette étude a notamment pour objet de croiser les travaux relatifs aux mutations de la communication publique dont l’enjeu est d’instaurer de nouvelles logiques communicationnelles et de favoriser l’émergence d’acteurs permettant une meilleure intermédiation sociale.

Ainsi, la mise en œuvre de la procédure du débat public par la Commission nationale du débat public, autorité administrative indépendante, offre l’opportunité d’analyser ces nouvelles interactions entre les citoyens et le pouvoir, notamment au travers de l’étude de cas du débat public ITER en Provence.

Une approche interdisciplinaire se justifie donc pleinement : d’une part en raison de la spécificité de l’objet au regard des enjeux scientifiques qu’il contient pour l’analyse des objectifs économique et de pouvoir, liés à la place centrale que représentent l’information, la connaissance et la communication, dans le débat ; d’autre part, en raison de l’enjeu communicationnel du débat public ITER en Provence dont la « portée » et les « effets » sur l’espace public bouleverse apparemment les relations entre savoir et pouvoir. 

Pour plusieurs observateurs des médias, sans la télévision, il n’y aurait pas de Donald Trump (Poniewozik, 2019). Depuis son avènement à la Maison Blanche, non seulement on remarque bon nombre de séries télévisées américaines ayant pour filon narratif sa présidence, mais aussi des séries qui prennent la télévision elle-même pour sujet. Que signifie cette prolifération d’œuvres qui se regardent dans le miroir et comment se manifestent-elles de manière discursive? À l’aide d’un corpus composé de séries américaines réflexives produites depuis 2016 (The Goodfight (2017- ), The Loudest Voice (2019), Years and Years (2019) et Succession (2018- )), nous démontrerons que les séries au caractère métafictionnel suggèrent une critique du média télévision (Currie, 1995) et agissent en tant que filtre (Nussbaum, 2019) entre la fiction et la réalité pour aborder le politique (Esquenazi, 2017) et ainsi proposer des pistes de compréhension à l’ère Trump. Notre analyse s’inscrit dans une perspective sociosémiotique et empruntera le modèle de «l’œuvre en contexte» de Pierre Barrette. Nous interrogerons à la fois l’espace de production, de réception et de médiation de chacune des œuvres étudiées pour révéler un axe de pertinence commun. Nous chercherons à prouver que ces objets métafictionnelles, en diégétisant les dispositifs de production et de diffusion, participent à une réflexion critique sur l'industrie télévisuelle en signe de résistance au climat politique actuel.

Les littératies sont un enjeu social déterminant et un objet de recherche multidisciplinaire de premier plan. À l’interface entre l’organisation diffusant des contenus utilitaires et les publics auxquels ils sont destinés se situe le spécialiste de la communication écrite, qui joue un rôle central pour aplanir les difficultés que pourrait présenter l’information écrite. Est-ce que, dans leur démarche d’embauche, les organisations se préoccupent des enjeux relatifs à l’adaptation des contenus qu’elles diffusent à ses publics ? Pour répondre à cette question, nous avons réalisé l’analyse de contenu des tâches d’un corpus d’offres d’emploi en communication écrite, publiées en 2016, à la lumière de la définition matricielle de la littératie médiatique de Pierre Fastrez (2010). Notre analyse a jeté un éclairage inédit sur les tâches confiées à ces professionnels : les compétences Écrire et Comprendre sont particulièrement recherchées chez ces spécialistes, de même que la dimension Sociale. Par ailleurs, c’est la dimension Informationnelle qui sert de pivot aux activités décrites dans les offres d’emploi. Nous avons aussi observé l’émergence d’une organisation autour des activités Naviguer et Organiser, plus souvent associées aux documents numériques. Alors que le caractère multimodal des communications contemporaines s’affirme, ces résultats suggèrent que le profil du professionnel recherché évolue. Il faudra surveiller comment se fera l’intégration de ces compétences.

Les rapports sciences et sociétés font l’objet de nombreuses études et réflexions se penchant, notamment, sur la légitimité de l’autorité scientifique, le rôle des profanes en sciences, la gestion des controverses scientifiques, la responsabilité sociale des scientifiques. Aujourd’hui, inquiète particulièrement le virage vers l’économie du savoir qui met le monde scientifique au service du développement économique. Cette révision du rôle de la science, qui n’est plus mise à l’abri du monde politique au nom de la nécessité de son autonomie, mais de plus en plus appelée à justifier le financement qui lui est accordé, suscite beaucoup de mécontentement et donne lieu à diverses propositions. Transparaissent de ces propositions des visions divergentes quant au problème à régler, qui s’appuient sur différentes représentations des sciences. Je propose d'explorer trois visions du problème communément rencontrées : soit la science pervertie (à protéger de l'ingérence), la science néfaste (à maîtriser) et la science injuste (à transformer). Ces différentes postures ont des répercussions notamment sur la place que peut occuper le « profane » en science, et s’appuient sur différents principes directeurs. J’explorai également les relations entre ces propositions et la démocratie dans ses différentes mises en œuvre et compréhensions (démocratie représentative, délibérative, participative, (semi-)directe, contre-démocratie; démocratie libérale, socialiste et comme lutte sociale).

Selon plusieurs chercheurs, démontrer l’efficacité des campagnes de publicité sociale est une tâche complexe pour les praticiens, donnant lieu à des techniques souvent « douteuses » et « inefficaces » (Daignault et Paquette, 2010 : 2). Pour cette raison, nombre d’entre eux prônent un recours plus important aux connaissances issues de la recherche (CIR) pour évaluer l’efficacité des campagnes de publicité sociale (French et Gordon, 2015 ; Frenette, 2009 ; Gordon et al., 2008). Mais que sait-on réellement des pratiques des publicitaires quant à l’évaluation de leurs campagnes? Quels indicateurs, variables et méthodes utilisent-ils? La littérature est muette à cet égard. Par ailleurs, on possède peu de connaissances sur les liens que les publicitaires entretiennent (ou pas) avec la recherche scientifique. Or, aucune étude ne contribuera à optimiser les pratiques des publicitaires si elle n’est pas consultée par ces derniers. Dans ce contexte, quels déterminants influencent l’utilisation des CIR par les praticiens de la publicité sociale?

Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête en ligne auprès d’une vingtaine de praticiens de la publicité sociale au Québec.

 

Les résultats préliminaires indiquent que si les praticiens ont généralement une opinion favorable des CIR, peu d’entre eux les mobilisent dans leur travail et leur recours n’est pas valorisé par leurs employeurs. De plus, leurs pratiques d’évaluation sont partiellement arrimées aux modèles théoriques. 

Dans cette présentation, nous allons exposer les résultats partiels d’une recherche-création collaborative entre des chercheurs et des groupes du Québec et du Brésil dans les domaines de l’éducation et des médias immersifs. Dans cette collaboration, nous avons l’intention d’établir des dialogues entre des jeunes québécois et brésiliens autour de leur perception des territoires qu’ils et elles parcourent. Différents groupes de jeunes participent du projet : des élèves d'écoles publiques secondaires de Montréal (Québec), Laval (Québec), ainsi que de Petropolis (région de Rio de Janeiro, Brésil); participent également un collectif de création médiatique de la ville de Rio de Janeiro (Mate com Angu), ainsi qu’une communauté autochtone Guarani de l’état de Rio de Janeiro. Les jeunes seront accompagné.e.s dans la création de récits audiovisuels immersifs (vidéos 360), à partir des pratiques du Photovoice et du récit de soi.  Les récits seront ensuite visionnés dans une plateforme virtuel immersive qui permettra que les jeunes brésiliens et québécois se retrouvent et interagissent avec l’utilisation d’avatars. En participant au projet, les jeunes auront ainsi la possibilité de développer des habiletés numériques et de participer à des dialogues interculturels autour de la notion du territoire.

En mars 2020, le Québec aux prises avec la pandémie de COVID-19, impose des directives de maintien à domicile contraignant l’ensemble de la population à rester chez soi. Ce grand confinement a bouleversé nos rapports sociaux. Chez les ados, le temps passé devant les écrans a bondi de 10 à 30 h par semaine. Si cette augmentation du temps passé devant les écrans contribue à amplifier les inquiétudes parentales, nous en savons encore peu sur les pratiques numériques adolescentes dans ce contexte. Qu’ont fait les adolescent.e.s, comment et pourquoi ? Quelles significations ont eu ces pratiques ? Qu’est-ce qu’elles ont changé ? Au croisement de la sociologie des usages et de la sociabilité adolescente, notre recherche nous permet d’observer le rôle du numérique dans un contexte où les interactions sociales en présence sont limitées. Nos résultats sont issus d’une enquête qualitative effectuée auprès de 25 jeunes âgés de 12 à 15 ans. Nous observons que les pratiques numériques sont à la fois organisées et bricolées, qu’elles s’intègrent dans une dynamique de renforcement relationnel, qu’elles reposent sur une proposition d’identification à un vécu partagé, qu’elles se déclinent dans des espaces numériques aux frontières fluides qui s’enchevêtrent et, finalement, qu’elles agissent comme un système qui structure le quotidien. Notre projet vise à contribuer à l’étude d’une population adolescente dont les pratiques numériques actuelles font l’objet de discours normatifs et alarmistes.

Les relations entre les réseaux sociaux et les personnages fictionnels ont jusqu’à maintenant été presque exclusivement analysées à travers le prisme du « fandom » (McClellan 2013, Bore et Hickman 2013, et Lookadoo et Dickinson 2015). On souligne notamment dans ses recherches l’importance du rôle joué par les fans dans la création de comptes dédiés à leurs personnages préférés sur les médias sociaux. Rares sont toutefois les chercheurs qui sont se penchés sur l’intégration des médias sociaux dans les récits transmédiatiques via la création de comptes « officiels » pour des personnages fictionnels. Dans la présente communication, je me propose d’amorcer une réflexion sur ce phénomène relativement récent à travers l’analyse d’un cas particulier, celui du récit transmédiatique Marble Hornets développé de juin 2009 à juin 2014. Plus précisément, à partir des travaux de Brooker, Gray, Hills et Jenkins, dans lesquels ils ont exploré de nouveaux modes de réception à l’aide de concepts tels que la « convergence », le « débordement » et la « paratextualité » (Brooker 2001; Gray 2003 et 2010; Hills 2008; Jenkins 2006), mon objectif sera de démontrer la manière selon laquelle la présence de personnages fictionnels sur les médias sociaux fonctionne comme un paratexte transmédiatique qui poursuit explicitement le récit d’un monde fictionnel particulier, créant ainsi de nouvelles relations entre l’univers fictionnel et la réalité de l’interacteur (Guéneau 2006).