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Si l'impact des technologies numériques d'information et de communication sur les activités de travail et les dynamiques de recomposition organisationnelle ont fait l'objet de nombreuses études, peu de travaux ont jusqu'ici cherché à analyser la place qu'occupaient ces dispositifs de communication dans la reconfiguration des formes de médiation sociale qu'engagent les transformations socio-économiques de l'appareil productif contemporain. Il convient pourtant de prendre acte de ce que le déplacement des logiques de valorisation qu’enregistre le capitalisme - aujourd’hui qualifié de « cognitif » par certains auteurs - passe par une intégration progressive des savoirs et des interactions sociales extérieurs à la pratique économique au sein de la chaîne de production de valeur - captation des externalités. Nous souhaiterions donc, dans cette communication, examiner certains des dispositifs par l’intermédiaire desquels s’opère cette reconfiguration des dynamiques de socialisation de la production en tant que formes de médiation sociale engageant des logiques d’expression et d’interaction spécifiques. Dans cette perspective, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur l’étude des plateformes de crowdsourcing en nous attachant à identifier les dynamiques d’hybridation  interactionnelle qui s’y déploient entre les organisations marchandes et les internautes. 

Les technologies de l'information et de la communication (TIC), telles que les téléphones intelligents et les ordinateurs portables, ont donné lieu à des discussions sur l’usage de ces technologies pour travailler en dehors des heures de travail. Si la technologie offre de grands avantages et permet de travailler à tout moment sans se trouver physiquement au bureau, certains chercheurs estiment que les TIC sont comme une « laisse électronique » (Carayol et al, 2017). Cette recherche à méthodes mixtes, composée d'une enquête et d'entretiens semi-structurés, a examiné l'expérience vécue du technostress (Brod, 1984; Weil & Rosen, 1997) des professionnels en relations publiques (RP) du point de vue des professionnels eux-mêmes, qui sont souvent appelés à répondre à des crises et à d'autres urgences. Cette présentation se concentrera sur les décisions que les professionnels en RP prennent à propos de leur technologie de travail pour leur permettre de résister à l'appel constant à la connexion dans une société hypermoderne et socialement accélérée où tout semble urgent.  Elle abordera également la question de savoir si les praticiens des relations publiques pensent pouvoir se déconnecter totalement de leur technologie de travail, quelle que soit l'heure de la journée. Cette recherche avance les connaissances existantes concernant l'expérience vécue par les travailleurs dans un monde hyperconnecté.

En 2016, 20% des femmes magasinaient sur leur mobile. Ainsi, plusieurs entreprises offrent des applications mobiles permettant d’essayer les produits virtuellement grâce à la réalité augmentée. Cet outil permet de donner un aperçu du produit sur les consommatrices et donc, d’obtenir une excellente congruence, c’est-à-dire que l’image obtenue représente la réalité. Toutefois, certaines femmes hésitent encore à acheter par internet puisqu’elle n’aime pas le résultat qu’elle voit. Or, pour accroître l’estime corporelle, la validation sociale est un excellent moyen. L’objectif principal de cette recherche était d’étudier l’effet de la validation sociale sur l’estime corporelle de la femme lors d’une séance de magasinage sur une application mobile. Plus précisément, de découvrir si la réception d’un commentaire électronique positif provenant d’une marque versus d’une amie pouvait modifier l’estime corporelle et la confiance envers le port du produit. Un devis expérimental à trois facteurs a été réalisé entre les sujets et 146 étudiantes ont participé à celui-ci. Les résultats obtenus démontrent que l’utilisation de recommandations positives améliore l’estime des femmes et leur confiance envers le port du produit, et ce, bien que le commentaire provienne de la marque. Toutefois, celui-ci est significativement plus important lorsqu’il provient d’une amie. L’utilisation de recommandations en ligne s’avère une stratégie intéressante pour inciter les femmes à acheter sur internet.

L'arrivée massive d'Internet dans les années 1990 a modifié le processus allant de la création à la réception de l'art et de la culture (Luckerhoff et al., 2017). En 2013, Lapointe et Lemieux ont publié une étude dans laquelle ils montrent que la relation entre Internet et les sorties au spectacle et la visite de lieux culturels (p.ex. les musées) est faible, mais significative. Cette étude ne permet toutefois pas de comprendre la relation entre Internet et les pratiques culturelles ciblées et c'est à ce travail que nous nous sommes attardés, en nous penchant spécifiquement sur le cas des musées.

Notre approche est inductive. Nous avons réalisé deux entretiens de groupe et 21 entretiens individuels auprès de visiteurs de musées pour mieux comprendre la relation Internet-musée. Nous nous sommes demandé quels usages les visiteurs de musées font d'Internet, ce qu'il en est des nouveaux modes d'accès à la culture induits par Internet, si les différentes générations font un usage spécifique d'Internet et si Internet a un rôle à jouer dans la médiation de la culture.

Des différences générationnelles dans l'usage d'Internet sont évidentes et l'offre culturelle est en compétition avec les formes de culture accessibles en ligne. Internet semble avoir le rôle d'aide à la visite et la visite virtuelle ne semble pas pouvoir remplacer l'expérience et l'atmosphère d'une visite en personne.

 

 

Le lancement de Chat-GPT a orienté le débat public sur l'intelligence artificielle (IA) vers l'idée de l'émergence future d'une « superintelligence » (souvent avec des tonalités de science-fiction, comme dans Kurzweil 2024), tout en détournant l'attention de l'étude de l'impact social des technologies algorithmiques, notamment en ce qui concerne les risques d'accroissement des inégalités (Noble 2018, D’Ignazio et Klein 2020) et de renforcement du contrôle social (Zuboff 2018, Schuilenburg et Peeters 2020). Récemment, on a également commencé à s'interroger sur l'utilité d'étudier les algorithmes comme une approximation de l'intelligence humaine (Bowman 2023, Pütz et Esposito 2024). Dans ce contexte, Esposito (2017, 2022) a proposé de passer de l'intelligence artificielle à la « communication artificielle », c'est-à-dire d'étudier les algorithmes non pas comme des agents indépendants dont nous voulons comprendre les structures cognitives, mais comme des partenaires d'interaction dont nous ne pouvons pas comprendre tous les rouages, mais dont nous voulons surtout comprendre les sorties possibles. Cela veut dire que la réflexion sur les algorithmes ne doit pas se concentrer sur leur capacité à agir, mais sur la manière dont les résultats de ces technologies peuvent influencer les actions des personnes qui interagissent avec elles. La présentation explore la théorie de la communication qui sous-tend cette nouvelle approche et détaille les composantes d'une telle étude des algorithmes.

La fraude scientifique n'est pas un phénomène nouveau. On observe toutefois depuis la fin des années 90 une explosion du nombre de cas détectés, dont certains cas extrêmes où des dizaines de publications d'un même auteur se sont avérées frauduleuses. Les conséquences subies par le chercheur fautif varient selon la gravité de la fraude, et vont de la perte de financement au congédiement, voire même aux poursuites judiciaires. Cependant, les fraudeurs ne sont pas les seuls à subir les conséquences de leurs actes, puisque la science moderne est caractérisée par une collaboration accrue entre les chercheurs, les institutions et les pays. En effet, même si la fraude est commise par un seul des collaborateurs, il est fort probable que les co-auteurs subissent également certaines conséquences. L'objectif de cette recherche est d'explorer les conséquences de la fraude scientifique à l'aide de données provenant d'une version bibliométrique du Web of Science ainsi que de la base de données Medline. Elle analyse d'abord, pour chaque chercheur ayant participé à une recherche frauduleuse, les conséquences de cette fraude sur sa productivité en recherche, son impact scientifique et son taux de collaboration. La recherche vise également à étudier les impacts de la présence d'articles frauduleux dans la littérature scientifique sur l'ensemble de la communauté. La présentation se terminera par une discussion sur la responsabilité des chercheurs et la confiance du public envers la science.

Cette communication explore la relation complexe entre le développement des outils du Web 2.0 et comment les membres d’une "génération de l’information" s’y appuient dans le cadre de pratiques engagées. Remettant en question les approches du «tout technologique», je propose de repenser la façon dont on conçoit la participation sociale et politique des jeunes dans le contexte médiatique actuel. En m’appuyant sur deux séries d’entretiens qualitatifs menées auprès de 137 jeunes adultes (20-35 ans) entre 2009 et 2012, je dégage de l’observation de leurs modes d’engagement variés (très technophiles, peu technophiles, modes de participation formels, cybermilitants, ou pas engagés du tout) certaines tendances dans leurs représentations et attitudes politiques, qui évoquent une perception des limites qu’ils perçoivent à leur participation et qui les pousse à recourir à des pratiques d’affichage, d’échange et de relais, sur des "réseaux d’interprétation" multiples, pour produire au quotidien des changements dans les modes d’agir, de percevoir et de penser. Au delà des préjugés optimistes ou pessimistes émis au sujet de leur participation à une "révolution 2.0" ou au contraire, au paradoxe de la "révolution assise" (slactivisme), j’estime que le sens que ces jeunes donnent à l’engagement appelle une transformation des cadres et des modèles théoriques par lesquels analyser les codes symboliques propres à une nouvelle culture de l’engagement et de l’ "agir" en société.

L'objectif de cette communication est de présenter les cadres théorique et analytique d'une recerche doctorale portant sur l'américanisation de la publicité électorale négative télévisée au Canada entre 2004 et 2015. Ce type de publicité existe aux États-Unis depuis le début des années 1950, alors qu’au Canada, les partis politiques fédéraux l'utilisent depuis la fin des années 1970. Dans la littérature spécialisée, certains auteurs affirment qu’il existe une crainte quant à l’américanisation des campagnes électorales canadiennes et que le recours de plus en plus fréquent à la publicité négative serait l’un des symptômes de cette américanisation (Rose, 2006). Plus précisément, certains craignent l’importation des publicités négatives américaines au Canada (Gosselin, 1997; Rose, 2008). Cela semble s’être concrétisé durant la campagne fédérale de 2004, lors de laquelle les publicités négatives étaient largement inspirées des attaques que l'on retrouve dans les publicités négatives américaines (Brooks, 2007; Rose, 2004). En dépit de ces observations, il n’existe pas d’étude portant sur l’américanisation (Plasser et Plasser, 2002) des publicités négatives au Canada. Afin de combler cette lacune, nous proposons d’effectuer une analyse de contenu des publicités négatives télévisées diffusées à l’échelle nationale par les libéraux, les conservateurs et les néo-démocrates lors des élections fédérales entre 2004 et 2015.

Ce projet vise à documenter les pratiques militantes et activistes féministes sur les réseaux sociaux en temps de crise sanitaire, en cernant l’émergence des renégociations communautaires observées sur les années 2020/2021. Comment les différents mouvements féministes sur le Web envisagent le « devenir » dans un contexte de crise mondiale, quelles nouvelles solidarités et nouvelles tensions vont apparaitre dans le sillage de ces bouleversements structurels ? Je souhaite comprendre comment émergent des renégociations communautaires, les formes de renouvellement de la pensée, les formes de résilience, de bifurcations, parmi lesquelles des formes de radicalisation, de « balkanisation », de « rigidification » ou d’essentialisation dans le milieu du féminisme et des mouvements de femmes se manifestant sur les réseaux sociaux. Il serait ici pertinent de considérer la pandémie comme « fait social total » à partir duquel les activistes et militantes féministes vont devoir s’adapter, mais vont aussi potentiellement l’ériger comme justification et modalité d’action. L’étude des médias alternatifs et des réseaux sociaux est un champ d’étude inédit, qui permet de collecter une quantité considérable d’informations de « terrain ». La recherche en sciences humaines bénéficie de ces plateformes et de ses interfaces de communication : la collecte des données peut continuer à se réaliser grâce aux réseaux sociaux comme Instagram, Facebook, Twitter, ou sur WhatsApp, Zoom, Telegram, Skype, etc.

On a beaucoup vu le printemps arabe, les catastrophes  naturelles ou humaines et plus récemment la mort de Kadhafi à travers des vidéos filmées par des portables. Comme spectateurs, nous regardons ces extraits vidéos comme des témoignages de première ligne, sans le moindre filtre, qui nous sont donnés par ceux-là qui vivent les événements. Je nous propose dans cette conférence une réflexion sur les caractéristiques esthétiques et langagières de ces vidéos et sur les critères sur lesquels on se fonde pour juger de leur authenticité. Quelques pistes de réflexion au départ.  Ces vidéos mettent en scène moins un regard qu’un corps pris dans l’événement, tel un first person shooter. Ce corps cadre un fragment et donne une vision partielle et impliquée dans l’événement. Nous regardons une image somatique de l’événement, sans commentaire du ‘témoin’, sinon inaudibles, qui conserve la trace d’une subjectivité qui se réduit à 'avoir été là', présent à l'événement filmé. L’image malmenée, de moins bonne qualité, est garante de son authenticité et participe à la véracité du journal télévisé.



Les récents développements d'Internet, notamment ceux de la deuxième génération des technologies Web, ont favorisé l'émergence de multiples pratiques permettant la contribution des citoyens « ordinaires », en favorisant le tissage de « micro liens sociaux », à la mise en place de formes nouvelles de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liés à la protection de l'environnement. Ces pratiques peuvent s’observer dans les plates-formes de partage de photos et de vidéos (par exemple, Fotolia, Flickr, Dailymotion, Youtube), au sein de sites web interactifs d’auto-publication personnelle ou collective agrémentés de commentaires (comme les weblogs), ou encore dans des sites de réseaux sociaux (à dimension amicale et familiale comme Facebook), professionnelle comme Linkedln, culturelle comme MySpace, etc.).
À partir d'une synthèse de notre recherche doctorale portant sur l'appropriation associative d'Internet par quatre groupes environnementaux au Québec, cette communication propose une réflexion sur le sujet. Il semble que le recours à ces univers emblématiques du renouvellement de l’Internet contemporain permettraient de faciliter les échanges et le partage d'informations entre les usagers/citoyens d’une part et pourrait contribuer au renouvellement de l'engagagement et de la participation civique pour l'environnement d'autre part.

Cette étude vise à comprendre comment les jeunes des sociétés d’accueil se représentent les commentaires en ligne à propos de la crise des réfugiés Syriens après les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ainsi que les agressions sexuelles à Cologne. Nous avons recruté 42 jeunes âgés de 16 à 24 ans du Canada, de plusieurs pays Européens et du Moyen Orient. La méthodologie issue de la théorie des construits personnel de Kelly (1955) nous a permis de comprendre en profondeur le phénomène tel que vécu par les participants. Cette étude est innovatrice car elle contribue un cadre théorique et une méthodologie participative permettant d’entrer en dialogue avec les jeunes afin de comprendre comment ils interprètent le rôle que jouent les médias sociaux dans le processus de l’intégration et de l’inclusion des réfugiés et aussi parce qu’elle met en lumière les systèmes de construits personnels que ces jeunes utilisent dans ce processus. Cette étude constitue un premier pas vers l’élaboration de recommandations destinées à aider les représentants gouvernementaux, les travailleurs sociaux et les acteurs en milieux éducatifs à mieux intervenir afin d’inclure et d’intégrer les réfugiés syriens, dans un contexte où la présence potentielle de ces réfugiés est interprétée en fonction du contenu partagé en ligne.

Afin d'analyser la représentation médiatique de l’islam et des musulmans dans les mois qui ont suivi l'attentat à la Grande mosquée de Québec, nous avons étudié la couverture médiatique du projet du cimetière musulman de Saint-Apollinaire en 2017.

En effet, nous voulions établir s’il existait un lien entre les représentations médiatiques des musulmans tels que véhiculées dans les médias du Québec présents sur Internet, et les discours hostiles envers ces groupes religieux dans l’espace public québécois.

Nous avons eu recours à une méthode quantitative proposée par Renaud Bourret pour étudier la corrélation entre des variables qualitatives par le recours à la recherche quantitative (Bourret, 2012). 

Nos résultats nous ont notamment permis de mettre en évidence une standardisation, voire une redondance du contenu web, qui fait écho au phénomène de concentration médiatique des médias locaux du Québec.

Ces résultats démontrent que les représentations des québécois musulmans sont unidimentionnelles et essentialistes: elles ne sont  pas représentatives de la diversité de ces communautés religieuse du Québec, ce qui contribue à la stigmatisation de ces groupes ethniques par l'amalagame fait avec les groupes radicaux islamistes, qui sont très médiatisés. 

Notre recherche s'inspire des travaux de Rachad Antonius, qui a analysé les représentations médiatiques des arabes et des musulmans dans les médias imprimés du Québec (avant l'attentat à la Grande mosquée de Québec le 29 janvier 2017).

Nombre de qualificatifs euphémisés sont utilisés par les professionnels de la culture pour désigner les non-publics : empêchés, écartés, exclus, etc. Malgré l’importance de mieux comprendre ce désintérêt, peu de chercheurs se sont intéressés spécifiquement aux non-publics (Ancel et Pessin, 2004; Jacobi et Luckerhoff, 2010, 2011).

Nous avons mené onze entretiens de groupe et deux entretiens individuels selon les principes de la théorisation enracinée (Guillemette et Luckerhoff, 2009; Luckerhoff et Guillemette, 2011, 2012). Nous désirions comprendre les raisons pour lesquelles des non-publics ne visitent pas l’église Notre-Dame-de-la-Présentation, décorée par le peintre Ozias-Leduc.

Nos analyses qualitatives permettent d’affirmer que les non-publics décèlent une ambiguïté identitaire du lieu, du fait que les œuvres font partie intégrante d’une église : s’agit-il d’un lieu culturel laïque ou d’un lieu de culte décoré? Cette ambiguïté fait en sorte que les non-publics se sentent plus ou moins interpelés par la visite du lieu : ils ne savent pas si on y accueille surtout des visiteurs experts ou des touristes. Ces deux types de publics ont des attentes très différentes et aucun ne se sent actuellement ciblé. En outre, le Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc, responsable de la mise en valeur et de la protection du lieu, ne réfère à rien de « visitable », ajoutant davantage à la confusion des non-publics.

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Un projet financé par le programme FQRSC – Actions concertées avec la SAAQ (Société d’assurance automobile du Québec) consiste à faire le bilan critique de la recherche et des pratiques quant aux stratégies de communication et d’évaluation des campagnes médiatiques sur la sécurité routière. Cette présentation expose les bases conceptuelles qui ont guidé l’analyse de contenu des études; outre les évaluations de campagnes de sécurité routière, la synthèse inclue les études sur le comportement des usagers de la route en considérant leur pertinence pour d’éventuelles campagnes. Le cadre théorique de l’analyse des stratégies étudiées s’inspire d’une démarche en tandem qui consiste à combiner les modèles qui nous viennent de la recherche en persuasion (pour comprendre comment et pourquoi les gens modifient leurs habitudes de vie) avec ceux issus de la recherche sur l’influence des médias (pour comprendre comment l’influence de la campagne sera amplifiée, diminuée ou annulée par la dynamique des médias dans lesquels elle s’insère, que ceux-ci soient traditionnels ou interactifs). De plus, on évalue le poids relatif qui devrait être accordé aux résultats des études recensées en fonction de certains critères méthodologiques. Enfin, cette synthèse a permis de repérer les « zones grises » de la recherche sur les campagnes de sécurité routière de manière à former la base d’un agenda de recherche.



La plateformisation des industries culturelles et la téléréalité RuPaul’s Drag Race ont transformé les cultures de drag contemporaines (Crookston, 2022). La nouvelle visibilité des artistes drag résulte non seulement d’une libéralisation des mœurs, mais aussi d’une réorientation vers des économies de marché reposant sur l’entrepreneuriat du soi (Filipović, 2021). Dans cette industrie naissante, les artistes drag utilisent les plateformes numériques pour définir leur image de marque, bâtir des réseaux professionnels et gagner en popularité (Alexander, 2020). En ce sens, l’art de la drag renvoie désormais à des pratiques répondant à des impératifs culturels et politiques, mais aussi commerciaux (e.g., performances de la scène, vente de maquillage, promotion d’albums) (Baxter et al., 2022). À l’instar des influenceurs du Web (Abidin, 2018), les cultures drag se seraient « célébrifiées » et mettraient en scène des entrepreneurs culturels devant se distinguer dans un marché férocement compétitif (Feldman & Hakim, 2020). Si ces transformations ont permis à des artistes LGBTQ+ autrefois précaires de gagner leur vie grâce à leur art, elles ont aussi été critiquées en raison de leur caractère consumériste qui déradicaliserait un art traditionnellement politique et subversif (McCormack & Wignall, 2022). Basée sur une recension critique de la littérature, cette présentation cartographie les implications socioéconomiques que ces mutations soulèvent pour la scène de drag montréalaise.

Au Québec, malgré les efforts de prévention, d’éducation et de sensibilisation déployés depuis près de quarante ans, l’alcool au volant se place toujours en tête des principales problématiques de sécurité routière. Ce problème est d’autant plus marqué chez les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans, qui sont systématiquement surreprésentés dans le bilan routier des accidents et infractions. Pour mieux comprendre la persistance de la conduite sous influence d’alcool chez les jeunes conducteurs, nous nous sommes intéressée à la perspective de ces jeunes au regard de ce comportement. En tout, 57 jeunes conducteurs de 18 à 24 ans ont été interrogés. Leurs propos ont fait l’objet d’une analyse inductive et donné lieu à une théorisation basée sur quatre principaux freins à l’adoption d’une conduite responsable. Ces derniers ont permis de mettre en lumière un comportement à risque largement méconnue, soit la conduite enivrée. Il s'agit d'une forme de conduite illégale qui contribue au maintien de l’alcool au volant chez les jeunes conducteurs. S’apparentant à la conduite en état d’ébriété ou avec facultés affaiblies, le conducteur enivré ne montre toutefois que très peu de signes d’intoxication et, par conséquent, ne reconnaît pas son incapacité à conduire. Nous présenterons nos principales analyses et suggèrerons des pistes de solution pour contrer les barrières à l’adoption de comportements de conduite sécuritaires qui maintiennent la conduite enivrée dans les mœurs des jeunes.

La concurrence au sein de l’offre touristique ne cesse de s’intensifier et plusieurs facteurs participent à changer la demande touristique tels que la multiplication des occasions de voyage et les offres promotionnelles. Une nouvelle classe de touristes ne cesse de grandir, il s’agit de ceux qui utilisent leur téléphone intelligent afin de planifier leur voyage. Les acteurs du tourisme doivent s’adapter à cette nouvelle façon de consommer des touristes.

L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre l’utilité du mobile perçue par les voyageurs, plus particulièrement de déterminer quels sont leurs freins et leurs motivations à adopter le mobile pour des produits de voyage. Pour ce faire, une analyse selon les critères sociodémographiques a été réalisée à l’aide de comparaisons de moyennes et de régressions linéaires à partir d'une base de données de 977 répondants. Les résultats de la recherche démontrent notamment que plus le public cible visé est jeune, plus les entreprises touristiques doivent favoriser le marketing au sein du mobile. De plus, si les entreprises désirent s’adresser aux femmes, ils devront miser davantage sur l’immédiateté, l’utilité, les promotions et l’économie de temps afin d’attirer cette clientèle. Cette recherche sera utile aux entreprises touristiques tout comme aux voyageurs qui bénéficieront de services plus personnalisés dans le but de mieux répondre à leurs attentes et à leurs besoins.

Cette recherche vise à comprendre les stratégies de collaboration déployées par des étudiants de premier cycle universitaire de deux disciplines, soit le design industriel et le design d’intérieur. Elle porte sur la phase initiale d’un projet où le cadrage et le recadrage du projet se manifestent avec plus d’intensité. Le cadrage est considéré comme essentiel à la construction d’une compréhension partagée d’une problématique complexe conduisant aux solutions à envisager. Pendant une session, des étudiants sont jumelés en équipes multidisciplinaires pour travailler sur un projet de design. Ces équipes sont appelées à développer une problématique et un pré-concept. À la mi-session, les équipes ont été déconstruites et les étudiants de design industriel remplacé par de nouveaux étudiants, également en design industriel. Ces derniers ont eu l’opportunité de continuer le projet tel quel ou de le remettre en question, en totalité ou en partie. Trois des neuf équipes ont jugé nécessaire de revisiter la problématique et de revoir les critères de design. Les moyens utilisés pour comprendre ce qui a provoqué le recadrage du projet auprès de ces équipes sont : observations lors des présentations des concepts préliminaires, des entrevues ainsi qu’un questionnaire hebdomadaire portant sur les changements au cours de la semaine. Nous prévoyons que l’analyse des données de ces observations pourra nous éclairer davantage sur les différentes stratégies favorisant la compréhension partagée.

Les développements récents d'Internet et du Web, notamment la popularité grandissante et assez frénétique des médias sociaux (citons les Weblogs, les sites de réseaux socionumériques tels que Facebook, Twitter, LinkedIn, etc.) ouvrent de nouvelles voies aux pratiques citoyennes de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liées à la protection de l'environnement. La grande diversité des usages offerts par le Web actuel, incite à questionner les transformations de l’engagement social et politique des citoyennes et des citoyens, en matière d’environnement. Dans quelle mesure peut-on parler de l’émergence d’un nouvel engagement citoyen sur Internet ?   
En prolongement de notre expérience de recherche doctorale antérieure sur l’action civique de participation à la société civile canadienne et/ou québécoise par quatre acteurs sociaux (associations) à l’égard de certains problèmes sociaux, notamment ceux liés à l’environnement, cette communication se veut une réflexion sur le sujet. Elle vise ainsi à prendre part aux débats actuels sur les usages sociaux des technologies dites «2.0» (en l'occurrence les médias sociaux) et l’engagement social et politique des citoyens, en intégrant une dimension jusque-là peu abordée par les recherches, celle du genre. Dans quelle mesure peut-on parler de l’émergence d’un nouveau genre (féminin versus masculin) d’engagement citoyen sur Internet, en particulier en matière d’environnement ?


Cette communication présente une étude des représentations médiatiques (Broustau, 2007) du repentir dans une perspective de relations publiques. Nous y envisageons le recours médiatique au repentir - l’excuse, le regret, la contrition - comme une stratégie argumentative de défense et de valorisation de l’image publique (Turbide, Laforest, Vincent, 2013).

Partant de l'hypothèse que le repentir constitue un outil efficace pour la gestion des relations publiques, notre objectif est d'étudier la place qu'occupe cette pratique dans l'espace public et son contexte d'utilisation: qui s'excuse, pour quelle offense, à qui et dans quelles circonstances? Réalisée à partir d'une analyse diachronique d'un corpus de presse, cette étude s'attache à décrire l’évolution du repentir public et questionne son usage stratégique: quels facteurs médiatiques et sociopolitiques expliquent la multiplication de ces épisodes de repentir? Quels bénéfices les personnalités publiques retirent-elles du repentir par rapport à d'autres stratégies de réparation de l'image publique (Benoit, 1995)?

Plus largement, nous évaluons comment cette stratégie de repentir participe aux exigences de transparence prônées par les discours de la société civile (Gagné 2011), au travail de refondation de la confiance entre organisations et publics (Billiet, 2009), et aux injonctions déontologiques des relations publiques (Andronic, 2009 ; Charest, 2012 ; Catellani, 2013 ; Cossette, 2013).

Les médias sociaux sont devenus un outil incontournable de l'activisme tous azimuts. Malgré plusieurs succès, on craint toutefois que la polarisation des positions et la recherche d'une validation rapide sur les réseaux sociaux ne contribuent à étouffer les échanges nuancés pouvant bonifier des connaissances plus critiques. Les médias sociaux tendent à amplifier les expressions d'indignation morale, contribuant ainsi à l’alimentation de « paniques morales ». Une panique morale se produit lorsqu'il y a un mouvement de masse lié à une perception fausse ou exagérée qu'un comportement ou un groupe de personnes constitue une menace pour les valeurs et les intérêts de la société. Elle est généralement alimentée par une couverture médiatique saturée. Récemment, au Canada, nous avons assisté à un tollé autour de la légitimité de communautés qui revendiquent une identité autochtone en dehors des espaces sanctionnés par l'État. Ces préoccupations sont véhiculées au sujet de gens qui s’identifient à l’extérieur d’organisations autochtones reconnues par les gouvernements. Sans nier les défis liés à l’identification des autochtones sans statut, notre analyse ethnojuridique se penchera de façon critique et comparative sur l’émergence d’une panique morale au sujet de ces « imposteurs ». Nous problématiserons également les appels à la censure au sujet de la recherche universitaire au sujet de ces populations, menaçant ainsi la liberté académique et leur accès à une meilleure reconnaissance. 

Le milieu scientifique n'échappe pas à la culture visuelle, un pan de la société occidentale moderne caractérisé par l'omniprésence des images dans la transmission et la production du savoir. Les visualisations scientifiques (VS) se présentent alors comme un objet d'étude de choix pour explorer les rouages de la pratique scientifique. Une question se pose avant tout : comment peut-on penser les VS, ces médiatrices de connaissances ? Si l'on s'intéresse à ce qu'elles signifient, on peut se demander de quelle façon elles sont perçues par les individus ou les collectivités. On peut comprendre ces structures complexes comme celles d'un langage, et analyser leur syntaxe et sémantique (sémiotique visuelle). Il devient pertinent d'aborder les capacités cognitives mobilisées pour en interpréter le contenu (sciences cognitives). On peut aussi les penser en termes de constructions sociales du savoir, soient comme des artefacts : sont alors investigueés leurs conditions de production, participation dans les relations de pouvoir et fonctions au sein de différents groupes sociaux (STS). Si l'on s'intéresse moins à ce qu'elles produisent et davantage à leur nature, on peut prendre un angle purement organisationnel et analyser la façon dont elles structurent l'information - hiérarchiquement ou analogiquement par exemple (graphisme). Je propose dans cette communication d'étayer la pluralité des perspectives pour penser les VS afin de comprendre leur implication dans la production du savoir.

Chaque jour, les juges des émissions juridiques invoquent le pragmatisme du bon sens pour réduire les litiges complexes et chargés d’émotions dans des contes moraux simples afin de rendre des jugements cohérents et rigoureux. Pour beaucoup, ces émissions constituent le seul moyen par lequel ils puissent approfondir leurs connaissances du système judiciaire. La télévision peut, après tout, avoir un impact sur la formation et l’acquisition de concepts des téléspectateurs. Ainsi, l’implication active dans le renforcement des composantes visuelles et sonores d’une émission de télévision peut entrainer des changements importants de connaissances, d’attitudes et de comportements. À cette fin, la présente recherche examine les façons dont les stratégies de conception des messages et les techniques de production employées dans L’Arbitre proposent un modèle de comportement judiciaire aux téléspectateurs qui symbolisent la résolution des différends. Précisément, elle décrit comment les éléments auditifs et visuels utilisés dans ladite émission ont façonné les perceptions de la juge, de l’audience et des justiciables, et donc influencé les téléspectateurs à soumettre leurs différends à la cour de la Me Anne-France Goldwater.

Cette communication vise à présenter un chapitre
d’analyse d’une thèse en cours de rédaction. La recherche consiste à conduire
une analyse herméneutique à partir de narratifs de soi recueillis dans un
contexte organisationnel. Il s’agit d’étudier la constitution narrative de
l’identité chez les membres de la division québécoise de la Gendarmerie royale
du Canada (GRC). En faisant l’analyse d’entrevues de groupe réalisées auprès
des membres de la GRC, la thèse vise à comprendre comment les identités
individuelles et collectives procèdent l’une de l’autre dans la narration. À partir
d’un cadre théorique qui puise à la conception de l’identité narrative de
Ricoeur (1990), enrichie d’une conception processuelle de l’identité et de
l’organisation (Czarniawska, 1997), nous démontrerons, dans cette présentation,
comment la narration permet de gérer les tensions entre
les dimensions fixe et changeante de l’identité dans un contexte
organisationnel. Dans cette étude les entrevues de groupe sont
considérées comme des instances particulières de réalité organisationnelle et
de verbalisation d’identités narratives (Alvesson, 2003). En ce sens, elles
constituent des « occasions herméneutiques », c’est-à-dire qu’elles
donnent lieu à des actes de configuration et de refiguration du réel, qui avec
la préfiguration permettent la constitution conjointe des identités à travers
les interactions entre participants.