Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

A l’heure où l’on s’interroge sur la plus-value cognitive des dispositifs de médiation numérique, comment savoir de quelle façon ces supports modifient l’expérience de visite muséale ? Nous cherchons à comprendre comment les visiteurs, notamment le jeune public, peuvent accéder, grâce aux nouvelles technologies, à une conscience de la façon dont se constitue une collection muséale. Nous proposons d’analyser l’activité : « iMontréal - Le collectionneur » du musée Mc Cord via l’observation de l’activité puis des entretiens avec les concepteurs du dispositif. L’activité propose aux élèves de choisir des objets du musée afin de réaliser une collection. Ils ont accès à la collection en ligne du musée via un dispositif numérique mobile et peuvent s’envoyer par mail les informations principales sur l’objet (notice et photographie). Les élèves créent ensuite une maquette d’exposition où ils mettront dans l’espace les photographies des objets choisis qu’ils auront au préalable imprimé, réalisant ainsi un véritable parcours d’exposition. Si la réception de l’activité donne à voir des élèves surpris par la forme atypique de la visite, lors de la réalisation de la maquette on observe qu’ils se posent des questions pertinentes quant aux défis de la réalisation d’un parcours d’exposition. Ces questionnements révèlent une prise de conscience des enjeux du travail de muséographe dans une activité qui se veut une passerelle entre le musée et la classe, prolongeant les apports de la visite.

Si plusieurs universitaires et organismes concluent que le groupe des hommes peut former un bassin d’alliés potentiels pour prévenir les agressions sexuelles (Berkowitz, 2002; Flood, 2003, 2011; Unifem et MenEngage, 2012), aucune étude n’a analysé l’influence, auprès de leur public, de campagnes de marketing social développées dans ce but (Murphy 2009). Notre étude de réception visait à comprendre le sens que donnent des hommes à des messages publicitaires de la campagne My Strength is Not for Hurting conçus pour les interpeller par une caractéristique associée au masculin, la force, afin qu’ils se mobilisent pour prévenir ces crimes. Le concept de genre, élaboré en référence au système normatif qui crée les sexes et les hiérarchise, les notions de masculinités plurielles, et la réception médiatique ont servi de cadre théorique à cette étude féministe. Les propos de sept hommes engagés politiquement tenus lors d’un focus group ont fait l’objet d’une analyse de discours. Notre analyse qualitative montre que les participants articulent une réception négociée du message publicitaire : ils en captent le sens sans s’y identifier. Elle met en lumière le caractère pluriel et hiérarchique de la masculinité (Connell et Messerschmidt 2005) et souligne le besoin de considérer que l’interprétation des messages varie selon les différentes appartenances sociales (Ang et Hermes, 1991; Fejes, 1992).

Lorsqu'ils font des achats en ligne, les consommateurs sont souvent seuls, sans personne pour leur donner un avis. L'absence de retour d'information peut exacerber le doute lors d’un achat,  plus spécifiquement lorsque ces décisions sont relatives à l’achat de produits lié à l'apparence. Ainsi, un avis extérieur en ligne pourrait très utile pour les consommateurs. La littérature suggère que l'honnêteté est la meilleure politique lorsqu'il s'agit de fournir des informations aux consommateurs, ainsi les commentaires négatifs pourraient être bénéfiques pour renforcer leur confiance. De plus, plusieurs études ont été réalisées au sujet de la diffusion de commentaires positifs lors de la vente d’un produit, mais très peu sur la diffusion de  commentaires négatifs, et encore moins lors d’un achat en ligne. L'objectif de cette recherche était donc d'étudier l'effet potentiel de commentaires négatifs énoncés en ligne par les détaillants sur la prise de décision des consommateurs. Deux expériences en laboratoire ont été menées auprès de 323 participantes. Les résultats suggèrent un effet à double tranchant de la diffusion de commentaires négatifs. Bien que les participantes étaient certaines du produit choisi, lors de la réception d’un commentaire négatif, celles-ci ont changé significativement leur choix initial, et ce, quelle que soit la source du commentaire (conseiller humain ou conseiller algorithmique).  De plus, l'effort cognitif était plus important. 

Les difficultés éprouvées par les utilisateurs dans l’usage des interfaces interactives découlent d’un problème de design. La problématique étudiée nous a conduit à nous pencher sur la dynamique de collaboration. Notre démarche a été guidée par l’hypothèse voulant que l’activité de design puisse être le moyen de faciliter la création d’un langage commun, des échanges constructifs entre les disciplines, et une réflexion commune centrée sur l’utilisateur. Nous avons adopté une méthodologie mixte (Creswell, 2009). Dans un premier temps nous avons étudié trois études de cas utilisant une approche qualitative et interprétative de recherche-projet. Ces études nous ont conduit à créer un modèle théorique de conception d’interface humain-ordinateur qui informe et structure le processus de design impliquant une équipe multidisciplinaire. Il est fondé sur une attitude interdisciplinaire (Boyarski, 1998) et la copratique réflexive (basée sur la pratique réflexive de Schön, 1983).

Dans un deuxième temps, nous avons utilisé une approche « Peer debriefing » (Lincoln et Guba, 1985) comportant des entrevues avec trois experts dans le domaine. Nos questions ont été groupées par catégories pour mieux structurer la conversation :

Les données des entrevues confirment la validité du modèle et son potentiel de transférabilité à d’autres contextes. L’application de ce modèle de conception permet d’obtenir des résultats plus performants, plus durables, et dans un délai plus court. 

Cette communication s’inscrit dans le cadre de la seconde phase d’un projet de recherche financé par Condition féminine Canada (CFC) et mené conjointement par une équipe de recherche multidisciplinaire de l’UQAM, la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) et le Service aux collectivités (SAC-UQAM). La recherche porte sur la représentation médiatique des femmes politiques oeuvrant à l’échelle municipale. La première phase du projet visait à analyser un corpus de plus de 1000 articles issus des médias écrits. Le projet a donné lieu à une seconde phase visant à interroger les femmes politiques vis-à-vis de leur représentation médiatique.

Au cours de l’été et de l’automne 2019, les autrices ont rencontré une vingtaine de femmes s’étant présentées aux élections municipales de 2017. Cette communication vise à présenter les résultats de recherche partiels d’un rapport qui sera lancé à l’été 2020. Les autrices aborderont notamment la relation entre les femmes politiques et les médias, les stratégies mises de l’avant par les femmes politiques afin de « gérer » leur représentation médiatique, les impacts de ces représentations sur la poursuite de leur vie professionnelle et familiale, etc.

L’ethnographie organisationnelle incite à respecter des lignes de démarcation (membre/observateur, interne/externe, dedans/dehors, etc). L’immersion y est comprise comme un moment et un lieu dédiés à l’observation et la collecte de données. Pourtant, quand un lieu de travail est converti en terrain de recherche, le respect de ces lignes est délicat. Cette présentation interroge la façon dont se manifeste la tension entre immersion et distanciation dans ce contexte de conversion d’un lieu de travail en terrain de recherche, en particulier dans une organisation dédiée aux arts numériques. L’objectif principal est d’étudier comment la métaphore de l’immersion propre à la pratique ethnographique et au savoir-faire technologique de l’organisation étudiée influence l’évolution de la posture de recherche. Je proposerai également une façon de désamorcer une tension entre académique et professionnel par la pratique d’une écriture travaillant le dépassement de dualismes à partir d’une ontologie relationnelle. Les distinctions membre/observateur, interne/externe, etc. seront alors à comprendre comme des continuités : la distanciation au cœur du travail ethnographique se comprendra comme un processus de distance qui travaille le chercheur plutôt que comme limite à ne pas franchir. Cette présentation contribuera aux discussions en communication organisationnelle examinant les postures épistémologiques et les outils méthodologiques empruntés à l’ethnographie et la recherche collaborative.

Devant le vieillissement de la main d’œuvre canadienne et la présence d’âgisme au travail, il est essentiel de circonscrire la nature des discours publics sur le vieillir au travail, dans la mesure où ceux-ci orientent les perceptions et pratiques individuelles en matière de vieillissement. L’objectif de cette étude est de saisir comment le discours de l’appareil gouvernemental fédéral ainsi que celui de la presse écrite à grand tirage parlent du vieillir au travail
tout autant que des travailleurs âgés et si ces discours sont porteurs d'âgisme.  Pour ce faire, nous avons procédé à l’analyse de contenu (qualitative et quantitative) de 155 documents officiels du gouvernement fédéral ainsi que de 252 articles publiés dans La Presse et The Globe and Mail. Les résultats suggèrent que bien que les thèmes de l’économie, de la démographie et de la retraite soient omniprésents dans les deux discours, ceux-ci se distinguent dans la façon dont ils sont traités :
le discours institutionnel privilégie un traitement neutre, où le « travailleur âgé » apparaît comme une entité abstraite et indéfinie; en revanche, les médias optent pour un discours plus polarisé du vieillir au travail, dans lequel le
travailleur âgé est dépeint, soit comme une valeur ajoutée soit comme un effectif  lourd à gérer pour l’organisation. Les
implications pratiques et théoriques sont discutées, en lien avec le discours social en matière de vieillissement et d’âgisme au travail.

Problématique : En réponse aux enjeux liés aux changements climatiques, nos pratiques alimentaires auraient avantage à changer. Toutefois, modifier une habitude de vie est un processus ardu qui nécessite une compréhension approfondie des facteurs d’influence. Le but de l’étude était d’identifier des pratiques alimentaires reliées à l’alimentation durable et pertinentes pour la conception d’interventions porteuses de changement.

Méthode : L’identification de pratiques alimentaires clefs en matière de changement fut basée sur la Behavior Change Wheel, cadre de conception d’interventions issu de la psychologie de la santé. Une recherche dans les écrits scientifiques a permis de catégoriser différentes pratiques selon une échelle allant « d’inacceptable » (0) à « très favorable » (4) sur quatre critères : les impacts environnementaux, la probabilité de changement individuel, les retombées sur d’autres pratiques et la mesurabilité. Un score de 12/16 était jugé minimal pour qu’un comportement soit porteur de changement.

Contributions : Trois pratiques alimentaires porteuses de changement ont été identifiées, soit la réduction de la consommation de viande rouge (13/16), la réduction du gaspillage alimentaire (13/16), et l’augmentation de la consommation d’insectes (16/16). Cette analyse comportementale rigoureuse a permis de prioriser des pratiques alimentaires pour lesquelles le potentiel d’efficacité des interventions en lien avec l’alimentation durable est le plus prometteur.

L’économie néoclassique est devenue aujourd’hui la forme dominante de croyance collective au sein des sociétés modernes (Steiner, 2011; Orléan, 2011). Quatre facteurs ont été cruciaux dans la diffusion, la légitimation et l’institutionnalisation de cette théorie: son épistémologie instrumentaliste, son établissement dans les universités, la transformation des connaissances économiques en un pouvoir politique et l’existence de liens transnationaux dominés par les États-Unis (Fourcade, 2006; Lebaron, 2013). Notre mémoire de maîtrise ajoute un autre facteur: les communications des banques centrales et leur traitement médiatique par les journalistes économiques. L’objectif de cette recherche étant d’analyser les modes de production, de reproduction et de diffusion des croyances économiques afin de comprendre comment celles-ci deviennent des forces collectives dominantes.

Cette communication présente les résultats préliminaires d’une analyse de contenu s’attardant à tous les articles portant sur la Banque du Canada publié en 2018 par trois médias québécois : La Presse, Radio-Canada et le magazine Les Affaires. Il en ressort que les journalistes économiques québécois ont diffusé et légitimé l’économie néoclassique parce qu’ils relaient le fait que l’inflation est un phénomène monétaire, que les individus sont hyper-rationnels, qu’une crise économique vient de choc externe, que le libre-échange est nécessaire et que l’endettement est un outil pour mieux répartir ses dépenses. 

La télévision a connu une évolution rapide depuis son avènement jusqu’à ce que nous parlions aujourd’hui, de la « télévision connectée » (web TV, social TV, etc.). Cette évolution technologique a été accompagnée de l’émergence de nouveaux supports numériques à savoir l’ordinateur portable, le smartphone et la tablette et, la propagation de nouvelles plateformes tels que Facebook et YouTube.

A à travers cette recherche, nous avons mis l’accent sur l’évolution de la télévision comme objet de recherche, en se posant la question suivante : Quelles sont les formes d’exposition des Tunisiens à la télévision sur les médias sociaux ?

Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons choisi des participants des différents gouvernorats en Tunisie, qui ont des pratiques médiatiques diversifiées et qui ont suivi les feuilletons télévisés pendant le mois de Ramadan 2014. Il s’agit d’une consultation sous forme d’enquête par questionnaire dont l’objectif est de comprendre l’usage individuel et collectif de la télévision présente sur les médias sociaux. De nouvelles pratiques ont été ainsi enregistrées auprès de notre échantillon.

Notons que cette recherche est une suite à une communication suivie par une publication, faite auparavant lors du colloque « Médias numériques et communication électronique», organisé en mois de juin 2016, par l’Université Le Havre (France). Elle a porté sur la diffusion du contenu télévisuel via les médias sociaux à l’ère de la convergence médiatique.

L’univers des jeux vidéo, selon plusieurs auteurs, constituerait un espace particulièrement « masculin » (Williams, Consalvo, Caplan, et Yee, 2009) où les femmes seraient invisibles (Bryce et Rutter, 2002; Taylor, 2009). Les événements récents du « Gamer Gate » et le cas d’Anita Sarkeesian ont d’autant plus mis en lumière le harcèlement dont sont victimes non seulement les joueuses, mais également les chercheurs et chercheuses s’intéressant à la question du genre dans la culture vidéoludique. Dans un tel contexte, comment expliquer l’intérêt des femmes pour les jeux vidéo, décrits comme une « culture patriarcale cherchant à (ré)affirmer sa position dominante » (Consalvo, 2012)? La présente recherche s’attache à saisir les plaisirs du jeu et la perception des femmes passionnées de jeux vidéo multijoueurs. Les propos de neuf joueuses, âgées entre 18 et 34 ans, ont été recueillis au moyen d’entrevues individuelles puis analysés à partir de la théorisation ancrée. Constituant une communauté interprétative, les femmes rencontrées révèlent des postures paradoxales par rapport à différents aspects de la culture vidéoludique. Les résultats de cette recherche suggèrent entre autres qu'elles tendraient à reproduire les stéréotypes ambiants. L’approche théorique et méthodologique adoptée amène un éclairage sur une dimension du jeu peu explorée au Québec.

Les jeux vidéo indépendants existent-ils? Si oui, quelle en est la signification? La pertinence de ces interrogations se justifie du fait que l’industrie du jeu vidéo semble actuellement divisée entre le secteur indépendant et celui commercial. Notre communication s’intéresse donc aux définitions qu’on associe communément à la sphère indépendante. Dans cet esprit, nous posons la question suivante: quels sont les discours à travers lesquels il y a dichotomisation de l’industrie vidéoludique? Pour y répondre, nous étudions le cas du jeu vidéo indépendant Minecraft. Plus précisément, nous analysons les discours produits et véhiculés par les joueurs sur cette question d’indépendance dans le cadre de trois événements notoires de l’historique de développement du jeu. En tenant compte de certains concepts foucaldiens (discours, vérité), nous remarquons que la polarisation de l’industrie est le fruit d’une construction discursive. Ainsi, l’indépendance serait un carrefour pour la résistance, la créativité et la collaboration où le joueur adopte le rôle d’un créateur de contenu qui agit librement. En ce qui a trait au pôle commercial, il est issu de discours axés sur le contrôle, le pouvoir et la logique marchande. En somme, malgré cette « vérité » où les deux sphères (indépendante et commerciale) seraient mutuellement exclusives, nous verrons que l’industrie n’est pas aussi dichotomique que la construction discursive dont elle fait l’objet le laisse entendre.

Alors que des efforts pour développer des interventions pharmaceutiques plus efficaces pour la prévention et le traitement de la Covid-19 sont en cours, les sciences sociales et comportementales peuvent fournir des informations précieuses pour soutenir la gestion de la pandémie et ses impacts. La situation sanitaire requiert un changement de comportement et ces disciplines peuvent être employées pour favoriser l'alignement entre le comportement des individus et les recommandations de santé publique. En revanche, l'adhésion à la plupart des mesures préventives nécessite des changements de comportement qui peuvent s'accompagner de coûts personnels, sociaux et économiques importants, ce qui nuit à la motivation d'adopter les comportements préventifs. L'objectif de cette étude sera de définir et d'analyser les facteurs qui freinent ou qui motivent l'adhésion aux comportements désirés pour prévenir la Covid-19 auprès des jeunes adultes québécois âgés de 18 à 29 ans. Puisque de précédentes enquêtes ont rapporté une adhésion plus faible chez les jeunes que chez les adultes, la population à l'étude représente un public cible prioritaire à documenter. À terme, cette étude permettra de bonifier le contenu des messages visant à promouvoir ces comportements et ultimement, augmenter l'efficacité des communications dans ce contexte. Pour répondre à cet objectif, une analyse de données secondaires sera effectuée à partir de données récoltées dans le cadre de l'étude iCARE.

Depuis des décennies, le design d'information est pensé comme une expertise centrée presque exclusivement sur l'artéfact, en l'occurrence le document papier ou numérique (FELKER et coll. 1981; SCHRIVER 1996; ZWAGA et coll. 1999; FRASCARA 2015). Or, avec l'avènement du design de services, les designers sont davantage appelés à considérer les choses dans une perspective dite d'écosystème. Emprunté aux sciences naturelles, le concept d'écosystème permet d'enrichir le contexte d'un design donné, voire d'opérationnaliser sa prise en charge dans le processus de design. Considérant la portée et la puissance de ce concept, notre équipe a voulu l'intégrer dans son cadre d'intervention en design d'information. Après plusieurs années de recherche-action et de recherche-intervention, notamment dans le milieu de la santé et dans le monde juridique, l'équipe a mis sur pied un modèle d'écosystème informationnel qui permet à une équipe de design une meilleure prise en charge des parcours informationnels et une meilleure compréhension des schémas cognitifs et des représentations mentales des usagers d'un écosystème donné. Dans cette communication, nous présenterons ce modèle d'écosystème ainsi que des données d'utilisation provenant d'un groupe d'une trentaine de designers en cours de formation (3e année de baccalauréat). Les données, principalement qualitatives, ont été colligées lors d'un cours universitaire (sur 14 semaines) en mode prétest/post-test.

Si l'impact des technologies numériques d'information et de communication sur les activités de travail et les dynamiques de recomposition organisationnelle ont fait l'objet de nombreuses études, peu de travaux ont jusqu'ici cherché à analyser la place qu'occupaient ces dispositifs de communication dans la reconfiguration des formes de médiation sociale qu'engagent les transformations socio-économiques de l'appareil productif contemporain. Il convient pourtant de prendre acte de ce que le déplacement des logiques de valorisation qu’enregistre le capitalisme - aujourd’hui qualifié de « cognitif » par certains auteurs - passe par une intégration progressive des savoirs et des interactions sociales extérieurs à la pratique économique au sein de la chaîne de production de valeur - captation des externalités. Nous souhaiterions donc, dans cette communication, examiner certains des dispositifs par l’intermédiaire desquels s’opère cette reconfiguration des dynamiques de socialisation de la production en tant que formes de médiation sociale engageant des logiques d’expression et d’interaction spécifiques. Dans cette perspective, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur l’étude des plateformes de crowdsourcing en nous attachant à identifier les dynamiques d’hybridation  interactionnelle qui s’y déploient entre les organisations marchandes et les internautes. 

L'activisme de marque, soit la prise de position par les marques d'enjeux sociopolitiques controversés, est une stratégie de plus en plus pratiquée par les marques qui tentent de hausser leur pertinence et se différencier par leurs valeurs. Alors que l'activisme est de plus en plus étudié dans la littérature, certaines perspectives demeurent sous-étudiées, notamment la réaction des jeunes générations à ces stratégies. S'ancrant dans l'actualité, cette recherche étudie les réactions des milléniaux (de 24 à 32 ans) aux stratégies d'activisme rattachées à deux enjeux actuels : les marques se prononçant à la suite du mouvement Black Lives Matter et celles prenant position en réponse à la guerre Russie/Ukraine. Une méthodologie qualitative a été adoptée, combinant 16 entrevues individuelles en profondeur et une analyse de contenu en ligne, le tout ancré dans une approche interprétative. Les résultats montrent que les milléniaux exigent une implication active des marques dans la société au-delà de leur fonction première et ont des attentes élevées à cet égard. Toutefois, leur niveau de scepticisme est élevé et leurs jugements sont teintés de critiques et nuances. L'analyse souligne des différences entre les interprétations relatives à l'activisme dans le contexte du racisme et les conflits de guerre, et fournit des explications relatives à ces écarts. Cette étude contribue à la littérature en offrant une compréhension profonde de la relation des milléniaux avec les marques activistes.

Entre les années 1980 et 1999, la télévision canadienne de langue française a mis en ondes des séries d’animation pour enfants. Nous expliquerons pourquoi il y a eu prédominance de l’animation japonaise particulièrement entre 1984 et 1993 suivies d’une quasi-disparition.

Cette présentation vise à démontrer la présence marquée de l’animation japonaise à l’aide des résultats obtenus à la suite d’un recensement exhaustif des séries diffusées au cours de cette même période. Ce recensement a nécessité l’élaboration d’une catégorisation par types de dessins aimés puisqu’aucune définition n’existait au Canada à ce sujet.

Nous expliquerons pourquoi l’animation japonaise est une industrie culturelle à part entière comportant ses propres caractéristiques qui la distingue des industries de l’animation occidentale, principalement en matière de standards, d’esthétisme et de modèle de gestion. Nous aborderons les raisons probables de cette prédominance, soit le néolibéralisme occidental et le modèle de gestion nippon, et émettrons certaines observations quant à sa chute qui aurait été causée par la sous-traitance liée au néolibéralisme, à la réception des animations en France ayant eu des répercussions au Québec, à la capacité limitée du doublage québécois, ainsi qu’à l’arrivée progressive d’animations canadiennes.

Cette présentation est un résumé de mon mémoire de maitrise qui se veut une pierre d’assise de la recherche sur l’animation japonaise au Québec.

Au Cameroun, les principales métropoles sont le théâtre d’une médiatisation à outrance des phénomènes religieux. Les posters et panneaux géants des entrepreneurs religieux jonchent les rues. Les affiches des programmes sont visibles sur des poteaux, des murs et autres espaces réservés ou non à l’affichage. Les recoins des rues sont auréolés de plaques publicitaires annonçant les églises et leurs programmes. Les événements pentecôtistes en open air agrémentent ces notes communicationnelles : campagnes d’évangélisation, prières, séances d’exorcisme, cultes, messes, cérémonies d’ordination. En sus, un phénomène apparemment récent, des prédicateurs itinérants avec mégaphones, dans les rues, carrefours, espaces publics et marchés, illustre cette véritable occupation spatiale par l’évangile pentecôtisant. Le couple nouvelles églises et nouvelles technologies montre que tous les supports médiatiques sont bons, pourvu qu’ils soient efficaces.

Ce déplacement du religieux de la sphère privée vers la sphère publique agrémente cet entrepreneuriat. Comment expliquer que ces entrepreneurs médiatiques continuent d’impulser le « media turn » (Engelke, 2010), malgré la répression gouvernementale ? Notre réflexion se base sur l’appropriation pentecôtiste de  l’« efficacité médiatique » - principal ancrage théorique de cette étude. De même, nous nous appuierons sur le postulat selon lequel, ces croyants disposent d’une longue expérience (dès 1912) de la médiatisation du religieux. 

Comment pérenniser les outils d’analyse du journalisme alors que sa production passe du papier au numérique?

Pour l’étude des transformations du journalisme, Emmanuel Souchier et Yves Jeanneret préconisent d’utiliser un concept d’énonciation éditoriale (Jeanneret et Souchier, 2005). Nous proposons ici le « chemin de fer » de la presse comme concept d’énonciation éditoriale. Cette expression est employée dans le jargon journalistique pour parler du travail d’anticipation du cheminement de lecture dans la confection d’un titre de presse écrite.

Afin analyser l’évolution de la presse au-delà de ses outils et de sa production, ce travail portera sur la construction de son échafaudage logique entre apport de l’innovation technique et adaptation par l’éthique journalistique. Nous tenterons de démontrer que l’équilibre entre automatisation et création de repères éthiques par les journalistes n’est pas maintenu dans les conditions actuelles au Québec comme cela a déjà été le cas au début du 20e siècle. Cette hypothèse sera illustrée par une étude de la couverture par La Presse des fumigènes dans le métro de Montréal en mai 2012. Nous ferons le lien entre cette couverture et les méthodes du yellow journalism pratiquées au quotidien La Presse un siècle plus tôt (De Bonville 1999).





Cette présentation portera sur l’utilisation des blogues par des femmes musulmanes en Amérique du Nord pour réfléchir et débattre sur les questions de la religion et du genre.  

Les blogues sont considérés ici à la fois comme ayant des éléments d’un journal intime, où les blogueuses racontent leurs pensées personnelles et leurs expériences de vie quotidienne, et comme des interventions médiatiques dans un contexte où les femmes musulmanes sont souvent représentées de manière stéréotypée et unidimensionnelle. En se basant sur une analyse textuelle de quatre blogues, la présentation aborde trois thèmes principaux : l’engagement des blogueuses avec les textes et les opinions religieux considérés comme « traditionnels », la réinterprétation de principes religieux qui se fait à travers les expériences vécues par les blogueuses, et l’utilisation des blogues pour imaginer ce qui serait un islam idéal et égalitaire.

La présentation vise à démontrer la façon par laquelle, pour ces femmes qui se disent musulmanes et féministes, leurs écrits sur leurs expériences deviennent un moyen de contrer simultanément les interprétations sexistes de la religion et les images dominantes des femmes musulmanes comme étant passives et silencieuses. 

L’usage des TIC et particulièrement des réseaux socionumériques expose les usagers (accidentellement ou volontairement) à une densité d’information qui pourrait avoir une influence significative sur leur comportement politique pendant les périodes des campagnes électorales (Rampon, 2016). Toutefois, peu de travaux dans la littérature se sont consacrés aux mécanismes d’influence par l’usage des médias numériques sur les jeunes dans le contexte marocain (Amsidder, Daghmi, & Toumi, 2012). Ce projet s’intéresse aux effets de la production et à la circulation de l’information à l’ère de la seconde génération du Web sur l’engagement et la participation politiques des jeunes. Nous interrogeons, plus particulièrement, sur l’effet que pourrait avoir la dynamique communicationnelle (en ligne) des leaders d’opinion sur la participation politique des jeunes pendant la compagne pour les élections législatives du 7 octobre 2016 au Maroc. Notre approche méthodologique s’appuie sur une enquête qualitative combinant trois étapes: l’observation participante, l’analyse d’un corpus de traces textuelles sur Facebook et l’entrevue semi-directive. Les résultats préliminaires de notre enquête nous amènent à conclure que les interactions interpersonnelles avec le cercle amical et familial et le comportement relationnel des leadeurs d’opinion politique sur Facebook ont eu une influence significative sur la participation politique des jeunes lors du scrutin du 7 octobre 2016 au Maroc.

On a beaucoup vu le printemps arabe, les catastrophes  naturelles ou humaines et plus récemment la mort de Kadhafi à travers des vidéos filmées par des portables. Comme spectateurs, nous regardons ces extraits vidéos comme des témoignages de première ligne, sans le moindre filtre, qui nous sont donnés par ceux-là qui vivent les événements. Je nous propose dans cette conférence une réflexion sur les caractéristiques esthétiques et langagières de ces vidéos et sur les critères sur lesquels on se fonde pour juger de leur authenticité. Quelques pistes de réflexion au départ.  Ces vidéos mettent en scène moins un regard qu’un corps pris dans l’événement, tel un first person shooter. Ce corps cadre un fragment et donne une vision partielle et impliquée dans l’événement. Nous regardons une image somatique de l’événement, sans commentaire du ‘témoin’, sinon inaudibles, qui conserve la trace d’une subjectivité qui se réduit à 'avoir été là', présent à l'événement filmé. L’image malmenée, de moins bonne qualité, est garante de son authenticité et participe à la véracité du journal télévisé.



Cette communication s’intéresse à la transformation du rapport aux publics par l’hybridation des pratiques professionnelles dans les entreprises de presse québécoises francophones à travers la gestion des médias sociaux, examinée à l’aide du concept de genre, soit le processus social de construction de la différenciation sexuée.

Le rapport aux publics des entreprises de presse québécoises a connu de nombreuses transformations depuis le début du XXème siècle. À l’époque public de masse, il est aujourd’hui interactif et ciblé très précisément. Le contact entre publics et producteurs devient permanent et instantané grâce aux plateformes comme Facebook.

Ainsi, les médias sociaux semblent un terrain fertile pour la transformation des pratiques journalistiques tendant à l’hybridation entre journalisme, relations publiques et marketing. C’est un terrain intéressant pour la reconfiguration du genre, lequel a joué un rôle historique important dans le développement du journalisme : comment les publics sont-ils ciblés? Utilise-t-on la différenciation sexuée? Dans quel(s) contexte(s)? Les contenus traditionnellement considérés masculins sont-ils « meilleurs vendeurs » ou perçus « plus importants » que les contenus « féminins » ? La diversification des publics et le caractère interactif des médias sociaux causent-ils une revalorisation du féminin? Il est ainsi possible que le genre soit reconfiguré : comprendre de quelles manières constitue l’intérêt principal de notre projet.

Malgré le nombre important d'études sur la CMO (Communication Médiée par Ordinateur) en général et sur le Tchat plus particulièrement dans le monde entier depuis le début de telles recherches au cours des années quatre-vingt-dix et surtout pendant la dernière décennie, ce nombre reste très limité lorsqu'on parle du monde arabe particulièrement notre terrain visé : l'Arabie Saoudite. Notre article cherche les causes de cette rareté de recherches et essaye de visualiser des solutions de ce problème scientifique. En s'appuyant sur nos points de réflexion personnelle, des observations participantes et un certain nombre d'entretiens avec des spécialistes saoudiens (sociologues, psychologues, informaticiens, communicationnels et linguistes) ainsi qu'internautes saoudiens (tchatteurs et non-tchatteurs), l'article conclut que la responsabilité de ce mouvement "paralysé" s'agit d'une relation tripolaire : chercheurs, population et officiers. L'article propose certaines solutions qui mèneraient à mieux les recherches scientifiques sur le Tchat en Arabie Saoudite.

La valeur archivistique du Web ne semble pas être reconnue malgré un effort soutenu de certaines archives nationales à diffuser des politiques d’archivage du Web organisationnel ou gouvernemental. Notre recherche a pour but de développer une meilleure compréhension de la nature des archives Web et de documenter les pratiques actuelles d’archivage du Web organisationnel.

De nature exploratoire et descriptive, notre étude est basée sur trois modes de collecte des données, à savoir : l’analyse d’un corpus de 55 politiques d’archivage du Web organisationnel; l’observation de 11 sites Web publics d’organismes au Québec et, enfin, des entrevues avec 21 participants impliqués dans l’archivage de ces sites Web.

Les résultats de notre recherche démontrent que les sites Web étudiés sont le produit de la conduite des activités en ligne d’une organisation. Ils confirment aussi que l’usage des technologies Web dans les organisations provoque la genèse de nouveaux types de documents propres au Web. Les pratiques d’archivage des sites Web observées ne respectent pas toujours les recommandations formulées dans les cadres de référence analysés ni la nature propre des documents Web. Ces constats nous ont amenée à proposer une politique type pour la gestion des archives Web. Ce modèle de politique décrit un éventail de mesures à mettre en œuvre dans une organisation en fonction des résultats de l’analyse des risques associés à l’usage de son site Web public.