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Au cours du XXe siècle, les outils théoriques et méthodologiques pour étudier la lecture en tant que pratique culturelle ont été fournis notamment par les recherches en sociologie de la lecture. Or, le traitement du sujet dans le domaine de la Bibliothéconomie et sciences de l’information (BSI) du point de vue méthodologique et conceptuel n´a pas été abordé. Ce travail a pour but d´explorer comment les pratiques de lecture ont été étudiées en BSI de 2000 à 2012. Nous avons choisi la base de données LISA pour le repérage d’articles de journaux scientifiques, limitant notre analyse à 12 travaux caractérisés par leur exhaustivité méthodologique. Après une description des études du point de vue méthodologique et conceptuel, nous constatons : a) que la plupart des articles analysés n’ont pas pour cible un type de lecture spécifique; b) que les méthodes qualitatives ont une présence importante dans les recherches analysées; c) que les auteurs ne tiennent pas compte des apports théoriques de la sociologie de la lecture; et d) que l´utilité fondamentale de ces études est leur applicabilité dans la conception des services documentaires et dans la gestion des collections. Ce travail nous a aidée à encadrer notre recherche doctorale en nous permettant d’avoir une vision plus ample sur la diversité des choix méthodologiques, théoriques et conceptuels qui s’offrent dans le domaine de la lecture. 

Cette communication a pour objectif d'analyser les publicités électorales négatives télévisées diffusées dans le cadre de la campagne présidentielle américaine de 2016. Nous débuterons par la présentation des tenants et aboutissants de la publicité négative et du portrait de son évolution aux États-Unis depuis son apparition lors de la campagne présidentielle de 1952. Nous aborderons ensuite les publicités négatives diffusées par le candidat républicain Donald Trump et la candidate démocrate Hillary Clinton. Il sera donc question des thèmes qui se retrouvent dans les publicités de ces candidats, de même que des stratégies qui sont employées afin de discréditer l'adversaire. Nous verrons également comment ces publicités négatives s'insèrent dans la stratégie de campagne déployée par chacun des candidats. Cette communication sera également l'occasion d'analyser les thèmes et les stratégies qui sont employées dans les publicités diffusées par les candidats des tiers partis et les PAC et les Super PAC. En conclusion, nous réfléchirons sur l'efficacité de la publicité négative (Krupnikov, 2011), les dangers qui guettent les candidats qui l'emploient (Nadeau et Bastien, 2003), les impacts de son utilisation sur la participation électorale (Ansolabehere et Iyengar, 1995; Khan et Kenney, 2012) et sa légitimité en démocratie (Dolan, 2006; Geer, 2006; Hall Jamieson, Waldman et Sherry, 2000; Lau, Sigelman et Rovner, 2000; West, 2010).

L’industrie du tourisme s’est effondrée dans tous les pays du monde au printemps 2020 avec l’arrivée de la pandémie de la COVID-19 (OCDE, 2020). Dans un tel contexte, plusieurs secteurs ont déployé des trésors d’imagination pour survivre, dont les restaurateurs. Une des solutions réside dans l’utilisation de réseaux sociaux comme Facebook, mais plusieurs restaurants ignoraient comment. Ce sujet étant très peu exploré, il est important de découvrir les meilleures stratégies numériques (Gursoy & Chi, 2020; Fox et Longart, 2016) afin de susciter l’engagement et la fidélité de la clientèle.

Pour découvrir ces stratégies, une cueillette longitudinale de 255 messages publiés sur Facebook par huit restaurants québécois fut réalisée. Un codage théorique dans Nvivo a identifié six types d’actes de parole basés sur la taxonomie de Searle (1969) (Ge & Gretzel, 2018).

L’analyse démontre que les publications qui emploient un acte de parole expressif et donc qui font éloge d’un produit/service ou expriment l’émotion ou l’attitude du restaurant reçoivent 25% plus de réactions positives que celles qui demandent aussi à la clientèle de faire une action comme de commander, un acte de parole directif. Les restaurateurs devraient donc limiter leur appel à l’action s’ils veulent plus de réactions positives et ainsi augmenter les probabilités que les clients soient fidèles au restaurant et multiplient leurs comportements d’achats (Kim, Song et Youn, 2020).

De par son positionnement théorique dans le champ des sciences de l’information et de la communication et dans le contexte de la problématique de l’information et du débat de la société de la connaissance, cette étude a notamment pour objet de croiser les travaux relatifs aux mutations de la communication publique dont l’enjeu est d’instaurer de nouvelles logiques communicationnelles et de favoriser l’émergence d’acteurs permettant une meilleure intermédiation sociale.

Ainsi, la mise en œuvre de la procédure du débat public par la Commission nationale du débat public, autorité administrative indépendante, offre l’opportunité d’analyser ces nouvelles interactions entre les citoyens et le pouvoir, notamment au travers de l’étude de cas du débat public ITER en Provence.

Une approche interdisciplinaire se justifie donc pleinement : d’une part en raison de la spécificité de l’objet au regard des enjeux scientifiques qu’il contient pour l’analyse des objectifs économique et de pouvoir, liés à la place centrale que représentent l’information, la connaissance et la communication, dans le débat ; d’autre part, en raison de l’enjeu communicationnel du débat public ITER en Provence dont la « portée » et les « effets » sur l’espace public bouleverse apparemment les relations entre savoir et pouvoir. 

Pour plusieurs observateurs des médias, sans la télévision, il n’y aurait pas de Donald Trump (Poniewozik, 2019). Depuis son avènement à la Maison Blanche, non seulement on remarque bon nombre de séries télévisées américaines ayant pour filon narratif sa présidence, mais aussi des séries qui prennent la télévision elle-même pour sujet. Que signifie cette prolifération d’œuvres qui se regardent dans le miroir et comment se manifestent-elles de manière discursive? À l’aide d’un corpus composé de séries américaines réflexives produites depuis 2016 (The Goodfight (2017- ), The Loudest Voice (2019), Years and Years (2019) et Succession (2018- )), nous démontrerons que les séries au caractère métafictionnel suggèrent une critique du média télévision (Currie, 1995) et agissent en tant que filtre (Nussbaum, 2019) entre la fiction et la réalité pour aborder le politique (Esquenazi, 2017) et ainsi proposer des pistes de compréhension à l’ère Trump. Notre analyse s’inscrit dans une perspective sociosémiotique et empruntera le modèle de «l’œuvre en contexte» de Pierre Barrette. Nous interrogerons à la fois l’espace de production, de réception et de médiation de chacune des œuvres étudiées pour révéler un axe de pertinence commun. Nous chercherons à prouver que ces objets métafictionnelles, en diégétisant les dispositifs de production et de diffusion, participent à une réflexion critique sur l'industrie télévisuelle en signe de résistance au climat politique actuel.

Les littératies sont un enjeu social déterminant et un objet de recherche multidisciplinaire de premier plan. À l’interface entre l’organisation diffusant des contenus utilitaires et les publics auxquels ils sont destinés se situe le spécialiste de la communication écrite, qui joue un rôle central pour aplanir les difficultés que pourrait présenter l’information écrite. Est-ce que, dans leur démarche d’embauche, les organisations se préoccupent des enjeux relatifs à l’adaptation des contenus qu’elles diffusent à ses publics ? Pour répondre à cette question, nous avons réalisé l’analyse de contenu des tâches d’un corpus d’offres d’emploi en communication écrite, publiées en 2016, à la lumière de la définition matricielle de la littératie médiatique de Pierre Fastrez (2010). Notre analyse a jeté un éclairage inédit sur les tâches confiées à ces professionnels : les compétences Écrire et Comprendre sont particulièrement recherchées chez ces spécialistes, de même que la dimension Sociale. Par ailleurs, c’est la dimension Informationnelle qui sert de pivot aux activités décrites dans les offres d’emploi. Nous avons aussi observé l’émergence d’une organisation autour des activités Naviguer et Organiser, plus souvent associées aux documents numériques. Alors que le caractère multimodal des communications contemporaines s’affirme, ces résultats suggèrent que le profil du professionnel recherché évolue. Il faudra surveiller comment se fera l’intégration de ces compétences.

En tant que spécialistes du design de communication (design de documents, graphique, d’interface, d’information, d’interaction, architecture d’information), nous sommes depuis longtemps confrontés aux questions d’innovation et de prospection dans nos activités de correction et de conception. Le fruit de nos réflexions, de notre pratique professionnelle et de notre expérience de l’enseignement du design nous a menés, au fil des ans, à développer une démarche de conception qui vise à aider les futurs designers (1er et 2e cycles universitaires) et autres intervenants du domaine à développer leurs compétences en conception ainsi que leur capacité d’innovation.

C’est dans ce contexte que nous présentons les grands temps théoriques de la conception en design à travers une démarche composée de trois phases (préparation, idéation, conceptualisation), et ce, dans une perspective d’innovation. Quelques méthodes et principes utilisés pour stimuler la créativité et encourager l’innovation viendront compléter la présentation et l’explication de la démarche.

Alors que le contexte médiatique est majoritairement caractérisé par un cadrage négatif, voire apocalyptique des informations sur les changements climatiques, certains auteurs (Spence et Pidgeon, 2010; Moser, 2016) ont montré qu’il était plus profitable, pour l’adoption d’attitudes favorables à l’atténuation des changements climatiques, de miser sur des émotions positives telles l’espoir et la fierté. À cet égard, le journalisme de solutions s’avère une voie prometteuse, car en orientant le contenu positivement, celui-ci permettrait de susciter l’engagement du public. Cependant, nous décelons plusieurs limites dans les études consultées sur le sujet (Curry et Hammonds, 2014; McIntyre, 2019; Amiel, 2020; Kozminski, 2018; Zhang et Matingwina, 2016). Notre projet se propose d’étudier le journalisme de solutions dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, en s’intéressant aux motivations qui sous-tendent sa pratique, ses usages et ses effets sur l’engagement de l’auditoire. Nous prenons comme cas d’étude le média web Unpoincinq, qui se spécialise dans le journalisme de solutions axé sur l’action climatique au Québec. Notre méthodologie s’appuie sur un devis mixte à dominance qualitative en trois étapes : entretiens individuels, groupes de discussion et sondage en ligne. Il s’agit d’une contribution originale à la littérature scientifique se situant à la jonction du journalisme de solutions, de la communication climatique et de la psychologie environnementale.

La marque, habituellement associée à un produit, peut également être humaine (p. ex. célébrité). Tributaire des fans, ces derniers expriment, consciemment ou non, une image de soi en s’identifient à la personnalité d’une marque humaine. Dans le contexte où les médias socio numériques favorisent l’exposition à ces marques, certains fans développent de forts attachements menant parfois à des comportements fanatiques (p. ex. achat impulsif). Malgré l’engouement scientifique pour ce sujet, les études sur le fanatisme sont majoritairement conceptuelles, axées sur les marques humaines sportives et les fans adolescents. Les chercheurs abordent peu les effets positifs du fanatisme sur la marque humaine (p. ex.leadership d'opinion). Notre objectif est de mobiliser la théorie de l’attachement chez l’adulte afin de mesurer l’influence de ce lien sur la marque humaine. À l’aide d’un le sondage en ligne auprès du fan-club de la chanteuse Adèle, nous démontrerons la relation positive de la congruence de l’image de soi du fan avec la personnalité de la marque humaine sur le degré de fanatisme et la fidélité attitudinale et comportementale (Figure 1). Cette recherche comblera un manque dans ce courant littéraire et permettra d’outiller les praticienspour une gestion plus stratégique de ce type de marque. Nous postulons que la théorie mobilisée et le design de recherche proposé sont alignés afin d’affirmer que fanatisme et marque humaine forment un couple heureux.

Différences sociodémographiques et culturelles dans l’utilisation des réseaux sociaux en contexte de voyage 

Le tourisme est une industrie qui est touchée de façon particulière par le développement d’Internet car cela présente un immense impact sur le processus d’achat des consommateurs. Les plateformes utilisées dans cette industrie sont extrêmement importantes, voire vitales, puisqu'elle est basée sur la recherche d’information de façon intensive (Rathonyi, 2013). Ces nouvelles technologies, surtout les médias sociaux, donnent la possibilité de distribuer l’information plus rapidement et d’échanger avec d’autres internautes à travers le monde.

L’objectif de cette recherche est de comprendre l’impact de l’utilisation des réseaux sociaux, et des stimuli qui y sont présents, sur le processus d’achat et l’envie de voyager d’un touriste. La base de données de 977 répondants a permis de réaliser des tests de T et des corrélations pour évaluer les facteurs à l’étude.

Les résultats présentent notamment l’importance du partage d’informations retrouvés sur les médias sociaux dans le processus de décision d’un touriste. De plus, les répondants étant québécois et européens, cette étude pousse plus loin l’analyse en comparant les deux groupes, ce qui alimente les discussions quant aux différences culturelles dans l’utilisation des médias sociaux. Cette recherche sera utile aux entreprises touristiques pour déterminer quelles stratégies en ligne adopter dépendamment des résultats espérés.

Aux bénéfices générés par la démocratisation de l’information à l’ère du Web 2.0 s’ajoutent, entre autres, les dérapages comportementaux en ligne, dont les impacts sur les individus et les organisations peuvent être considérables. Parmi ces dérapages, on retrouve la cyberintimidation en milieu scolaire, que les professionnels de l’éducation, de la santé, ainsi que les autorités cherchent à enrayer, par des stratégies, des actions et des règlements spécifiques. La sensibilisation à cette problématique peut prendre diverses formes et les efforts des intervenants nécessitent une mise à jour informationnelle constante, afin de rester au courant des approches adoptées dans les diverses régions ou milieux faisant face à cet enjeu.

Le projet faisant l’objet de cette proposition présente la réalisation d’un prototype de service de veille informationnelle, ayant pour objectif la surveillance de l’environnement informationnel (Web visible et invisible), afin d’identifier et répertorier les mesures de prévention de la cyberintimidation, à l’échelle régionale, nationale et internationale.

Le projet de développement du prototype a été mené selon la méthodologie normalisée en veille stratégique, avec la mise sur pied d’un système d’information abordable et convivial, suivi de l’élaboration de produits documentaires spécifiques, en vue de fournir aux intervenants concernés une information pertinente, fiable et utile dans le processus de prévention de la cyberintimidation.  



Dans cette présentation, nous allons exposer les résultats partiels d’une recherche-création collaborative entre des chercheurs et des groupes du Québec et du Brésil dans les domaines de l’éducation et des médias immersifs. Dans cette collaboration, nous avons l’intention d’établir des dialogues entre des jeunes québécois et brésiliens autour de leur perception des territoires qu’ils et elles parcourent. Différents groupes de jeunes participent du projet : des élèves d'écoles publiques secondaires de Montréal (Québec), Laval (Québec), ainsi que de Petropolis (région de Rio de Janeiro, Brésil); participent également un collectif de création médiatique de la ville de Rio de Janeiro (Mate com Angu), ainsi qu’une communauté autochtone Guarani de l’état de Rio de Janeiro. Les jeunes seront accompagné.e.s dans la création de récits audiovisuels immersifs (vidéos 360), à partir des pratiques du Photovoice et du récit de soi.  Les récits seront ensuite visionnés dans une plateforme virtuel immersive qui permettra que les jeunes brésiliens et québécois se retrouvent et interagissent avec l’utilisation d’avatars. En participant au projet, les jeunes auront ainsi la possibilité de développer des habiletés numériques et de participer à des dialogues interculturels autour de la notion du territoire.

Depuis les élections américaines de 2008, le discours électoral ne transige plus seulement par la télévision ou la radio, mais a investi les plateformes sociales. Lors des élections canadiennes de 2015, ce sont plus de 50 000 messages qui furent publiés quotidiennement sur Twitter par les citoyens canadiens. À partir de ces messages, est-il possible d’expliquer certaines dynamiques électorales ? En effet, cette longue campagne électorale (78 jours) fut marquée par de nombreux évènements : cinq débats télévisés, la chute dans les sondages du NPD, une victoire univoque du Parti Libéral, l’émergence de la question du niqab dans les discussions politiques…

Nous répondrons à deux questions de recherche. (1) Comment ont été perçus les partis politiques et leur chef de parti durant la campagne sur Twitter ? (2) Comment mesurer en direct la résonnance des propositions politiques lors de débats télévisés ?

Nous avons collecté 7,8 millions de messages publiés sur Twitter. À partir d’un modèle économétrique logit, nous caractérisons les thématiques associées préférentiellement aux partis politiques et aux chefs de parti. De plus, nous mesurons en temps réel les thématiques provoquant le plus de réactions lors des débats télévisés. Ces résultats permettent de caractériser les dynamiques électorales à partir des médias sociaux. De plus, nous présentons une méthodologie robuste pour structurer les données massives en contexte électoral.

En mars 2020, le Québec aux prises avec la pandémie de COVID-19, impose des directives de maintien à domicile contraignant l’ensemble de la population à rester chez soi. Ce grand confinement a bouleversé nos rapports sociaux. Chez les ados, le temps passé devant les écrans a bondi de 10 à 30 h par semaine. Si cette augmentation du temps passé devant les écrans contribue à amplifier les inquiétudes parentales, nous en savons encore peu sur les pratiques numériques adolescentes dans ce contexte. Qu’ont fait les adolescent.e.s, comment et pourquoi ? Quelles significations ont eu ces pratiques ? Qu’est-ce qu’elles ont changé ? Au croisement de la sociologie des usages et de la sociabilité adolescente, notre recherche nous permet d’observer le rôle du numérique dans un contexte où les interactions sociales en présence sont limitées. Nos résultats sont issus d’une enquête qualitative effectuée auprès de 25 jeunes âgés de 12 à 15 ans. Nous observons que les pratiques numériques sont à la fois organisées et bricolées, qu’elles s’intègrent dans une dynamique de renforcement relationnel, qu’elles reposent sur une proposition d’identification à un vécu partagé, qu’elles se déclinent dans des espaces numériques aux frontières fluides qui s’enchevêtrent et, finalement, qu’elles agissent comme un système qui structure le quotidien. Notre projet vise à contribuer à l’étude d’une population adolescente dont les pratiques numériques actuelles font l’objet de discours normatifs et alarmistes.

Les relations entre les réseaux sociaux et les personnages fictionnels ont jusqu’à maintenant été presque exclusivement analysées à travers le prisme du « fandom » (McClellan 2013, Bore et Hickman 2013, et Lookadoo et Dickinson 2015). On souligne notamment dans ses recherches l’importance du rôle joué par les fans dans la création de comptes dédiés à leurs personnages préférés sur les médias sociaux. Rares sont toutefois les chercheurs qui sont se penchés sur l’intégration des médias sociaux dans les récits transmédiatiques via la création de comptes « officiels » pour des personnages fictionnels. Dans la présente communication, je me propose d’amorcer une réflexion sur ce phénomène relativement récent à travers l’analyse d’un cas particulier, celui du récit transmédiatique Marble Hornets développé de juin 2009 à juin 2014. Plus précisément, à partir des travaux de Brooker, Gray, Hills et Jenkins, dans lesquels ils ont exploré de nouveaux modes de réception à l’aide de concepts tels que la « convergence », le « débordement » et la « paratextualité » (Brooker 2001; Gray 2003 et 2010; Hills 2008; Jenkins 2006), mon objectif sera de démontrer la manière selon laquelle la présence de personnages fictionnels sur les médias sociaux fonctionne comme un paratexte transmédiatique qui poursuit explicitement le récit d’un monde fictionnel particulier, créant ainsi de nouvelles relations entre l’univers fictionnel et la réalité de l’interacteur (Guéneau 2006).

La diffusion de l’information sur internet est assurée par une multiplicité d’acteurs avec, en pointe des audiences, les portails généralistes. Leur émergence se distingue par une réorientation des questionnements liés aux reconfigurations des espaces médiatique et  publics. De là, les concepts de nouveaux médias et de nouveaux espaces publics se sont imposés pour désigner cette pseudo-rupture dans les pratiques informationnelles et  communicationnelles. Dans la continuité des travaux menés sur les enjeux des ICIC,  un effort de déconstruction de la notion de nouveauté s’est avéré être nécessaire. Pour ce faire, nous avons dissocié les anciens schèmes et les nouveaux. L’analyse d’un corpus de trois portails, seneweb.com, lefasonet.net et abidjan.net, a permis de repérer des mutations, parmi les plus notables : l’exhaustivité des contenus et les interactions entre utilisateurs.

Concrètement, les portails utilisent un système d’agrégation dont le résultat visible sur les pages d’accueil ressemble à une revue de presse complétée simplement par des illustrations. Cette stratégie d’exhaustivité ne participe pas réellement au pluralisme. Tout de même, les espaces d’expressions plurielles offerts par les portails, suscitent des débats instantanés entre internautes. Ces discussions ont toujours existées, elles sont juste amplifiées par la technologie. En définitive,il y a coexistence entre les schèmes, mais aussi mixage entre plusieurs médias, prédisant la naissance d’un pluri-média



« Vous et moi, nous n'entrerons pas en guerre pour les questions d'inégalités économiques et sociales. Cependant, pour des facteurs culturels tels que Dieu, la liberté, la mémoire, la langue, les présentations, les symboles, les histoires, nous sommes prêts à mourir. » Ces phrases de Wolton (2019) accusent le retour en force des revendications identitaires au 21e siècle tout en résumant les enjeux de la cohabitation des identités culturelles, tant au niveau national qu'au niveau des relations internationales. Aussi, notre projet, qui s'intéresse à la réalité des pays du Sud anciennement colonisés, vise à analyser le rôle de la communication patrimoniale dans la construction identitaire en nous focalisant sur trois aspects clés tributaires du couple patrimoine/identité, à savoir : la cohésion sociale, le besoin d'ancrage identitaire dans le contexte de la mondialisation et le rapport de ces pays avec le monde international dans un contexte de colonialité. Dans une démarche d'étude de cas basée sur une série d'entretiens libres, l'analyse documentaire et l'observation en ligne, nous avons entrepris d'analyser les pratiques communicationnelles de plusieurs institutions publiques d'Haïti directement concernées par le sujet. Les analyses présentées font état d'un besoin de politique de communication publique capable d'atténuer les risques de conflits liés à l'usage de la fonction identitaire du patrimoine, tout en favorisant de nouveaux rapports au monde.

Cette communication présente les résultats d’une étude visant à identifier les acteurs et récits liés à la désinformation relative au climat sur les réseaux socionumériques au Québec et au Canada. Elle examine la production et la diffusion des discours climatosceptiques au sein de l’écosystème de droite radicale québécoise et canadienne. Le corpus de 25 000 publications provenant d’une centaine de comptes influents permet une quantification des niveaux de résistance aux mesures climatiques (nier le réchauffement, nier sa source humaine, nier l’impact d’une réduction des gaz à effet de serrer (GES), etc.) ainsi que de l’adversaire politique désigné par ces publications (gouvernement, écologistes, scientifiques, etc.). Nous pourrons également relater la logique de certains microrécits récurrents autour de ces discours climatosceptiques ou hostiles aux mesures climatiques.

Cette analyse générale sera complétée par deux études de cas plus spécifiques. Il s’agit d’abord de groupes Facebook de loisirs motorisés où nous avons recueilli les publications concernant le pétrole et le climat afin d’y déceler des logiques pétromasculinistes, c’est-à-dire associant identité masculine et consommation d’hydrocarbures. La seconde concerne la page Facebook Québec fier. Déjà décrite par les médias comme étant proche des lobbys pétroliers albertains et du Parti conservateur du Québec, cette page combine les discours propétrole avec l’identité québécoise, jetant les bases d’un discours pétronationaliste.

Parmi les études qui portent sur les défaillances de service dans les marchés électroniques, relativement peu de recherches existent identifiant les stratégies qui peuvent aider à rétablir la satisfaction et la confiance chez les acheteurs. Nous avons cherché à combler cette lacune. Dans cette étude, nous investiguons l’utilité de la Théorie de la Justice et la Théorie de la Richesse des Medias comme moyens pour mieux gérer les plaintes des acheteurs sur des systèmes de "feedback" et de "review" présentement utilisé par des places de marchés électroniques comme eBay et Amazon.com. Nos résultats préliminaires (collectés à l'aide de questionnaires auprès de n=100 répondants) montrent qu’il est possible et utile pour un vendeur en ligne de classifier les commentaires négatifs qu’il (elle) reçoit selon le type d’injustice perçue par l’acheteur (injustice Distributive, Procédurale ou Interactionnelle). Cette classification permet ensuite au vendeur de mieux répondre aux plaintes des acheteurs en appliquant des stratégies de redressement afin de réduire leur impact négatif sur la satisfaction, la confiance et intention d’achat de l'acheteur à l’avenir. Finalement, notre étude révèle aussi qu’un choix de canaux de communications plus « riches » entre le vendeur et l’acheteur peut positivement affecter l’adéquation de la solution offerte afin de redresser efficacement la défaillance de service.

Depuis une dizaine d’années environ, une «révolution» sévit dans le monde de la production télévisuelle québécoise, une révolution qui touche à la fois aux dimensions formelles et sémantiques des séries de fiction mais plus fondamentalement aux liens que celles-ci tendent à tisser, pragmatiquement, avec leur public. Ce phénomène, qu’on situera dans le contexte plus large de ce que d’aucuns ont désigné comme la « troisième vague de télévision de qualité » (Fueur, 2007), est visible dans l’émergence de réalisations dans lesquelles sont redéfinis les normes et les standards du téléroman classique. Selon notre hypothèse heuristique, d’une part la télésérie contemporaine se «cinématographise», alors même qu’elle tend parallèlement à radicaliser son degré de «télévisualité» en adoptant des stratégies d’énonciation souvent  proches de celles des émissions de téléréalité. Il en résulte, si l’on se réfère au cadre d’analyse sémio-pragmatique proposé par  Roger Odin (2011), un nouveau positionnement du téléspectateur qui trouverait sa source dans un ensemble de « contraintes » (au sens que lui donne cet auteur) apparues dans l’institution télévisuelle ces dernières années. Nous aborderons cette problématique à partir de l’exemple fourni par l’émission Tout sur moi, et plus particulièrement en répondant à la question suivante : en quoi cette dernière est-elle symptomatique des mutations qui affectent l’institution télévisuelle contemporaine ?

Un projet financé par le programme FQRSC – Actions concertées avec la SAAQ (Société d’assurance automobile du Québec) consiste à faire le bilan critique de la recherche et des pratiques quant aux stratégies de communication et d’évaluation des campagnes médiatiques sur la sécurité routière. Cette présentation expose une partie des résultats en s’attardant à la thématique des campagnes contre la distraction au volant. Dans un premier temps, les études sur le comportement des usagers de la route nous aident à comprendre les facteurs de risque relatifs à la distraction. Suivant cette analyse de la problématique, la démarche se penche sur les stratégies de persuasion qui se sont montrées fructueuses dans les campagnes visant ce comportement. Des exemples tirés des centaines de campagnes repérées dans le cadre de l’étude sont utilisés à titre d’illustrations de stratégies porteuses ou infructueuses. Pour mieux comprendre comment l’influence d’une campagne peut être amplifiée, diminuée ou annulée par la dynamique des médias dans lesquels elle s’insère, différentes plateformes de campagnes contre la vitesse sont présentées et évaluées à la lumière des théories médiatiques. Enfin, nous identifions les faits saillants des études sur les campagnes de sécurité routière portant sur la distraction ainsi que les questions de recherche qui restent à explorer.



Cette présentation vise à répondre à une question qui hante l’analyse du travail journalistique: qu’est-ce que ça veut dire être un « journaliste professionnel » ? Selon la sociologie des professions, la figure du professionnel et les phénomènes qui l’accompagnent (carte de presse, programme de formation) ont été universellement désirés par les journalistes au 20e siècle parce que ces derniers leur permettaient d’acquérir du capital symbolique et une meilleure crédibilité. Or, les perspectives critiques s’inspirant de la théorie du procès de travail post-Braverman ont plutôt tendance à affirmer que la figure du professionnel a été imposée par les patrons de presse dans le but de discipliner les travailleurs et les travailleuses de l’information.

Mon objectif est alors de découvrir un nouveau moyen de penser la figure du professionnel : pour moi, la professionnalisation est essentiellement une tentative idéologique d’aligner les journalistes sur les moyens de production. Conséquemment, le devenir-professionnel, poussé à l’extrême, est un devenir-machinique. Cela explique pourquoi la plupart des gestionnaires qui au 20e siècle en appelaient à une professionnalisation du journalisme, en appelle plutôt aujourd’hui à une automatisation de la production journalistique. Cela est cohérent dans la mesure où la professionnalisation et l’automatisation ont essentiellement la même fonction politique : dépolitiser les journalistes et fissurer la composition de classe.

 

Cette communication a pour objectif de présenter les représentations parentales sur l’apprentissage de la lecture avant l’école primaire. Pour cela, les conversations menées sur vingt forums francophones, nouveaux lieux d’expression anonyme et spontanée, ont été recueillies.

Le premier constat de cette étude est le suivant : les Français sont surreprésentés, l’apprentissage de la lecture avant l’école primaire ne semblant pas être une préoccupation des parents québécois.

Deux méthodes d’analyse ont été combinées. L’analyse thématique divulgue les théories personnelles, les théories scientifiques invoquées, les situations racontées par les internautes ainsi que leurs motivations à le faire (demande de conseils, partage d’expériences…). L’analyse conversationnelle se centre sur l’évolution de la discussion et les mécanismes d’auto-modération qui en assurent la continuité.

La communication insistera sur la méthodologie d’analyse des forums et sur les deux résultats suivants :

A) L’intérêt pour la lecture est souvent construit en opposition aux méthodes d’enseignement à l’école primaire ou par appropriation d’un marqueur d’intelligence et de précocité de ses enfants.

B) Les discussions sont souvent non-conflictuelles, bien que porteuses de théories contradictoires. Ce n’est pas, pour autant, toujours le cas. La sociologie des sites, divulguée par les profils et références des internautes, est ici essentielle, tant pour les thèmes évoqués que pour la progression des conversations.

Après le multipartisme, les pays africains ont connu une autre révolution dans le partage de l’information grâce aux médias sociaux, comme Facebook et Whatsapp, qui ont démocratisé la parole et les images. Les réseaux sociaux ont montré leur efficacité dans les soulèvements contre les autocraties sur le continent africain. Cependant, l’utilisation des médias sociaux échappent à toute déontologie journalistique. Le résultat est dangereux pour la jeune démocratie africaine : les fausses nouvelles ont tendances à prendre le pas sur les informations véhiculées par les médias traditionnels, la parole publique est mise en doute et l’incivisme prend le dessus dans les grandes villes africaines. Ces comportements mettent à mal deux principes : l’inculture et le droit à l’image. L'objectif principal de cette proposition est de montrer comment la culture des fausses nouvelles relayées par les réseaux sociaux fortifie l'ignorance et le manque de culture dans les sociétés africaines, et comment la diffusion des images nuit à la vie privée et aux droits de l'homme. Mais ce sont des problèmes qui peuvent être résolus par l'éducation et des politiques ciblées.

L'utilisation de l'informatique mobile par les jeunes adultes est aujourd'hui devenue une pratique quasi omniprésente en communication (Watkins, 2009). Ce phénomène remodèle considérablement les mécanismes d'apprentissages, les dynamiques d'engagement et les pratiques sociales. Le fait d'être habileté à générer et partager des contenus de toute nature de n'importe quel endroit et à n'importe quel moment fait surgir d'importants défis pour le domaine des sciences éducatives. En mai 2012, des chercheurs de l'Université Concordia entame MonCoin, un projet de recherche qui se propose d'implanter un programme d'éducation artistique s'appuyant sur une application informatique mobile et s'adressant en parascolaire à de jeunes décrocheurs fréquentant un établissement scolaire du secteur adulte. Combinant des attributs des réseaux sociaux, de la pratique photographique et de la géolocalisation, cette application est utilisée dans le but d'identifier les principes théoriques et pratiques clés qui régissent les enseignements, les apprentissages, la motivation scolaire et l'engagement social des jeunes à risques. Le curriculum qu'il propose est structuré autour de la question: comment puis-je améliorer mon quartier, mon milieu, mon environnement? Cette communication propose un retour sur les données issues de cette recherche et une réflexion sur les nouvelles perspectives éducatives suscitées par celle-ci.

Watkins, S. (2009). The Young and the Digital. Boston, Beacon Press.