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Le milieu scientifique n'échappe pas à la culture visuelle, un pan de la société occidentale moderne caractérisé par l'omniprésence des images dans la transmission et la production du savoir. Les visualisations scientifiques (VS) se présentent alors comme un objet d'étude de choix pour explorer les rouages de la pratique scientifique. Une question se pose avant tout : comment peut-on penser les VS, ces médiatrices de connaissances ? Si l'on s'intéresse à ce qu'elles signifient, on peut se demander de quelle façon elles sont perçues par les individus ou les collectivités. On peut comprendre ces structures complexes comme celles d'un langage, et analyser leur syntaxe et sémantique (sémiotique visuelle). Il devient pertinent d'aborder les capacités cognitives mobilisées pour en interpréter le contenu (sciences cognitives). On peut aussi les penser en termes de constructions sociales du savoir, soient comme des artefacts : sont alors investigueés leurs conditions de production, participation dans les relations de pouvoir et fonctions au sein de différents groupes sociaux (STS). Si l'on s'intéresse moins à ce qu'elles produisent et davantage à leur nature, on peut prendre un angle purement organisationnel et analyser la façon dont elles structurent l'information - hiérarchiquement ou analogiquement par exemple (graphisme). Je propose dans cette communication d'étayer la pluralité des perspectives pour penser les VS afin de comprendre leur implication dans la production du savoir.

 

Initialement, les blogues sont des journaux intimes destinés à une utilisation personnelle. Puis, les blogues ont trouvé leur marque comme outil incontournable pour la communication organisationnelle sur le Web. Les blogues corporatifs offrent un espace d’échange et d’interaction avec la communauté des clients et partenaires existants ou potentiels d’une organisation. Ils permettent d’optimiser la visibilité publique des organisations et la promotion de l’expertise de leurs employés. Les blogues corporatifs sont une source d’information sur l’organisation, ses produits et services. Ils forment un genre de documents résultant d’un contexte d’usage bien particulier. Une organisation se doit alors la gestion et la conservation de cette trace documentaire découlant de ses activités dans un environnement Web.

Nous souhaitons, dans le cadre de cette communication, démontrer que le blogue est une nouvelle forme documentaire qui, lorsque produite dans un contexte organisationnel, revêt une valeur archivistique. Ensuite, il est conséquent d’étudier les propriétés de ce genre de documents. Les méthodes et techniques possibles pour la capture et la préservation des blogues corporatifs de même que les traces des interactions qui peuvent y avoir lieu seront, par la suite, exposés. Enfin, nous discuterons l'articulation des stratégies de gestion et de conservation des blogues corporatifs avec les autres outils de gestion documentaire existants dans une organisation.

L’une des originalités de l’écrivain W. G. Sebald est de reproduire des documents de toute sorte dans ses ouvrages. Aussi il est difficile pour un archiviste, tout en prenant plaisir à découvrir une œuvre aussi fascinante, de ne pas être intrigué par une telle démarche et de vouloir en apprendre davantage.  Dans cette conférence, notre but vise donc à montrer comment cette exploitation de matériel d’archives dans un contexte littéraire est particulièrement significative pour la compréhension des archives en général dans la mesure où elle permet de mieux mettre en évidence les conditions de leur utilisation. En premier lieu, notre analyse de Vertiges, Les Émigrants, Les Anneaux de Saturne et Austerlitz, les principaux ouvrages publiés par Sebald depuis le début des années 1990 jusqu’à sa mort en 2001, sera effectuée selon cinq critères : la typologie, la présentation, la reproduction, la relation entre les images et le texte et les effets sur le lecteur. Dans une deuxième partie, nous profiterons de l’exploitation exemplaire des archives par Sebald, c’est-à-dire les différentes relations qui ont été établies par l’auteur, pour réfléchir à leurs conditions d’utilisation. Nous verrons que non seulement tous les choix posés sont significatifs (dimension matérielle, présentation, contexte, rôle du public) mais que les archives ne peuvent être exploitées autrement. Ce qui permet de dégager de nouvelles perspectives sur l’archivistique, comme nous le ferons valoir en conclusion.

Ayant une tendance à identifier les femmes comme assujetties aux hommes et à leurs besoins sexuels, la communauté masculiniste des incels (involuntary celibates) est régulièrement étudiée pour ses propos misogynes et antiféministes. En parallèle, l’univers de la pornographie mainstream est fréquemment analysé afin de comprendre les imaginaires et représentations qui y sont (re)produits.

Cette communication propose d’explorer la complexité des discours haineux et misogynes des incels en se concentrant sur le forum Incels.is, connu pour la nature violente des propos présentés ainsi que sa forte activité, et a pour objectif de comprendre comment la misogynie se construit au sein de ces échanges, tout en analysant les interrelations entre cette construction misogyne et les thèmes présents dans la pornographie mainstream : comment la pornographie mainstream actuelle représente-t-elle la sexualité féminine, et est-ce que ces discours se retrouvent au sein des forums incels ?

Avec cette étude, je souhaite cerner la représentation des femmes dans ces communautés à partir de données empiriques et d’une analyse de discours critique et féministe, afin de montrer les éléments toxiques, problématiques, mais aussi les contradictions et violences impliquées. En analysant les liens entre pornographie mainstream et communautés incels, deux univers connus pour leur misogynie, je pourrai contribuer à de nouvelles perspectives quant à l’incidence de la représentation des femmes.

Depuis le début des années 1970, le traitement médiatique de l'immigration et des politiques migratoires a été le sujet de nombreuses études (Esses, V. M., L. M. Jackson et T. L. Armstrong, 1998; Tsoukala, 2002; Hailon, 2012; Benson, 2013). Elles démontrent que les médias auraient un impact sur l'opinion publique concernant les questions migratoires. Dans le contexte de la montée des mouvements anti-migration comme PEGIDA, nous étudions la mise en visibilité de l’immigration dans l’espace public en cherchant à voir comment un fait social comme l’accueil de 25000 réfugiés syriens au Canada peut devenir l’enjeu d’un débat public «et recevoir des réponses en termes d’action publique» (Neveu, 1999, p. 2). Lors de cette conférence, nous présenterons l’ensemble des divers «entrepreneurs de cause» (médias, intellectuels, lobbies, acteurs politiques, associations) qui participent, au Québec, à la construction de l’immigration syrienne comme un «problème public» en nous attachant tout particulièrement aux cadrages qu’ils contribuent à définir.

Références

Benson, Rodney. (2013), Shaping Immigration News, A French-American Comparison, New York, Cambridge University Press, Coll. Communication, Society and Politics.

Neveu, Érik. (1999). L’approche constructiviste des «problèmes publics». Un aperçu des travaux anglo-saxons. Études de communication

Neveu Érik. (2015), La sociologie politique des problèmes publics. Paris: Armand Colin

Aujourd’hui, l’industrie du jeu vidéo est en pleine mutation avec l’adoption des outils d’intelligence artificielle (IA) générative. Des studios comme Ubisoft et des jeux tels que The Ascent ont déjà intégré ces technologies, allant de la génération de dialogues à la gestion des voix. Les joueurs, eux aussi, utilisent l’IA pour créer des personnages non joueurs interactifs.

Dans cette communication, je propose d’explorer comment l’IA générative agit non seulement comme un outil, mais aussi comme un médiateur (Latour, 2007) qui transforme l’acte de création du jeu vidéo. Ces IA ne se limitent pas à l’exécution de tâches, elles influencent les intentions créatives des concepteurs, qui ajustent les résultats produits par l’IA pour répondre à leurs besoins spécifiques. Ainsi, le jeu créé devient un objet technique coconstruit reflétant une interaction continue entre le créateur et l’IA.

Cette étude, basée sur une approche ethnographique, combine observation en ligne et collecte manuelle de commentaires et de vidéos, dans le but d’analyser la réception des outils d’IA générative par les joueurs et les développeurs. Elle examine les retours d’expérience des développeurs, en identifiant les scripts définis par Akrich (1989), pour comprendre comment ces derniers s’approprient et adaptent ces technologies. L’étude porte également sur la manière dont les joueurs accueillent ces outils et les usages qu’ils en font. Une attention particulière est accordée à l’impact des biais sur l’expérience de création et de jeu.

Cette communication présente les conclusions de la recherche effectuée dans le cadre de notre mémoire de maîtrise. Celle-ci a pour pour but d’observer et d’analyser les usages professionnels des journalistes québécois sur le site de microblogues Twitter. En analysant, selon des méthodes mixtes, les traces d’activité relevées sur les comptes Twitter de X journalistes en exercice au Québec, nous avons étudié trois catégories d’usages :

- Les usages préconisés par les développeurs de l’application et les médias pour lesquels les journalistes travaillent ;

- Les usages imaginés par les journalistes eux-mêmes à travers l’analyse discursive de leurs propos collectifs et individuels ;

- Les usages réels.

L’articulation de ces trois catégories d’usages nous permettra d’élaborer un « contrat de communication » (Charaudeau, 1997) lequel s’appuie sur une revendication d’autorité informationnelle.

Notre hypothèse est que les journalistes, à travers les usages qu’ils font du microblogue, tentent de transposer l'autorité informationnelle dont ils disposent dans les médias de support traditionnel — presse écrite, radio et télévision — en ayant recours à un ensemble de postures discursives dans leurs publications sur Twitter. Nous tenterons de valider cette hypothèse en proposant une nouvelle évaluation de cette autorité informationnelle à travers le même contrat de communication.

Ce projet examine la manière avec laquelle les valeurs et les attentes en matière de vie privée des utilisateurs de Facebook (FB) influencent leurs pratiques de publication et de partage d’information. La méthodologie Q a été utilisée auprès de 48 utilisateurs. Les participants ont été amenés à classer une série d’items portant sur leurs pratiques. L’analyse révèle trois approches distinctes. Pour le 1er groupe, l’information publiée sur FB est destinée à être largement partagée et chacun est libre d’en faire ce qu’il veut, car les normes sociales empêchent le dérapage. Les profils FB se construisent par le biais d’interactions, comportent leur part de mise en scène et l’information qui s’y trouve doit être prise avec circonspection. Le 2e groupe croit également que le contenu sur FB est destiné à être partagé en étant, toutefois, méfiant envers les normes sociales. Pour ceux-ci, chacun a droit au contrôle de son image et peut imposer ses règles, mais doit, en même temps, respecter celles de l’autre. Pour le 3e groupe, l’information publiée sur FB est destinée à un cercle restreint d’intimes et l’utilisateur doit garder le contrôle de cette représentation très personnelle. Ces résultats indiquent que les attitudes par rapport à la vie privée dans les médias sociaux sont nuancées. La compréhension de ces nuances est cruciale pour l’établissement de réglementation d'espaces que les utilisateurs définissent comme étant, à divers degrés, mi-publics, mi-privés.

L’objectif de cette communication est de présenter les premiers résultats d’une étude qualitative exploratoire sur les usages de l’Internet par des futures mères. Pendant notre congé de maternité, en se connectant à différents espaces virtuels liés à la grossesse, nous avons remarqué que les usagères prennent au sérieux non seulement leur statut de mère, mais aussi celui de mère connectée. Dans une logique inductive et en observant les multiples situations d’usages en mouvement continu (Ben Affana, 2008), nous avons constaté que ces espaces permettent de partager un état d’esprit, une manière de pensée, un engagement en faveur d’une construction en réseau (Eysenbach, 2001). Effectivement, ces mères connectées accèdent à des initiatives créatrices facilitant la production collective d’une nouvelle connaissance commune (Thoër et al, 2009).

C’est en référant à ces constats, à ces cadres conceptuels et au blogue de l’auteure Josée Bournival sur le site Canal Vie que nous tentons d’étudier le processus de la construction virtuelle du savoir expérientiel sur la grossesse. Notre grille d’analyse s’inspire des travaux d’Akrich et Méadel (2002) qui ont identifié trois formes rhétoriques : le communiqué (circulation de connaissances), le récit biographique (narration d’un parcours) et le débat (confrontation de points de vue). Ces trois formes apparaissent comme des idéaux types entre lesquels nous pouvons identifier d’autres catégories d’échange et de construction de savoir.

Parmi les études qui portent sur les défaillances de service dans les marchés électroniques, relativement peu de recherches existent identifiant les stratégies qui peuvent aider à rétablir la satisfaction et la confiance chez les acheteurs. Nous avons cherché à combler cette lacune. Dans cette étude, nous investiguons l’utilité de la Théorie de la Justice et la Théorie de la Richesse des Medias comme moyens pour mieux gérer les plaintes des acheteurs sur des systèmes de "feedback" et de "review" présentement utilisé par des places de marchés électroniques comme eBay et Amazon.com. Nos résultats préliminaires (collectés à l'aide de questionnaires auprès de n=100 répondants) montrent qu’il est possible et utile pour un vendeur en ligne de classifier les commentaires négatifs qu’il (elle) reçoit selon le type d’injustice perçue par l’acheteur (injustice Distributive, Procédurale ou Interactionnelle). Cette classification permet ensuite au vendeur de mieux répondre aux plaintes des acheteurs en appliquant des stratégies de redressement afin de réduire leur impact négatif sur la satisfaction, la confiance et intention d’achat de l'acheteur à l’avenir. Finalement, notre étude révèle aussi qu’un choix de canaux de communications plus « riches » entre le vendeur et l’acheteur peut positivement affecter l’adéquation de la solution offerte afin de redresser efficacement la défaillance de service.

Cette communication a pour objectif d’explorer la construction d’un branding de la diversité et de l’inclusion au sein des firmes de relations publiques canadiennes. Plus qu’un outil de recrutement, celui-ci peut être appréhendé comme un symbole (Jonsen et al. 2021), une force centripète (Balmer, 2013) et une construction discursive influençant certaines actions organisationnelles. Peu d’études mettent en évidence les éléments qui entrent jeu dans la construction de ce type de branding.  Une méthode de recherche qualitative et inductive nous a permis d'analyser les thèmes de 23 sites web de firmes canadiennes de relations publiques qui font la promotion de la diversité et de l'inclusion. Les thèmes récurrents peuvent nous renseigner sur les hypothèses fondamentales, les idées, les valeurs et les arguments qui sous-tendent le branding de la diversité et de l’inclusion. Les résultats préliminaires de cette recherche mettent en évidence un répertoire d’actions organisationnelles en lien avec la diversité et l’inclusion mis de l’avant par les firmes. Aussi, le discours sur la diversité et l’inclusion détaille un ensemble de pratiques d’engagement communautaire, de soutien, d’écoute des communautés et de réconciliation. Le branding s’inscrit dans une perspective de justice sociale, de lutte contre le racisme et l’oppression plutôt dans une perspective de performance ou d’affaires. La notion d’inclusion semble toutefois délaissée et peu abordée dans les sites web analysés. 

 

Les élections générales fédérales canadiennes du 2 mai dernier ont obtenu un faible taux de participation de 61,4 %. Le Québec a également connu une baisse magistrale de son électorat avec un taux de participation de 57,4 % en 2008. Cet abstentionnisme se fait sentir de façon plus marquée chez les jeunes adultes de 18 à 35 ans. Lors la campagne électorale fédérale d’avril dernier, plusieurs outils Internet ont été mis à la disposition des jeunes afin de les encourager à aller voter. La Boussole électorale a su attirer l’attention des médias et les flash mobs universitaires ont fait le tour du pays à l’aide de YouTube. Des efforts ont également été faits sur les réseaux sociaux et plusieurs sites Web d’organisations citoyennes ont cherché à mobiliser les jeunes. Dans le cadre d’une étude exploratoire, nous avons examiné le potentiel de ces outils Internet qui tentent d’encourager les jeunes adultes à aller voter. Plus de 300 questionnaires ont été distribués afin d’avoir une perspective à grande échelle sur l’utilisation et l’appréciation de ces outils Internet. De plus, des groupes de discussion ont été conduits avec des adultes de 18-35 ans pour explorer dans quelle mesure ces outils les interpelaient. Cette communication présentera les faits saillants de cette démarche ainsi qu’une réflexion critique sur le potentiel des campagnes sociales en lien avec la thématique de la participation électorale.

Au Cameroun, dans la rue ou à l’école, pour des fins privés ou pédagogiques, l’utilisation des médias numériques font leur entrée dans le quotidien et forcent à revoir les approches dans les pratiques pédagogiques. Cet article vise à explorer et comprendre les enjeux des usages des réseaux sociaux dans l’éducation. Nous commencerons par relever l’intérêt marqué des gouvernements pour les dispositifs et outils numériques pour intégrer et renforcer les pratiques pédagogiques. Cependant, l’essentiel des efforts est mis dans l’achat d’équipements ai lieu que ce soit dans la formation pour l’utilisation et l’appropriation de ces outils. Par conséquent, leur utilisation n’est pas toujours optimisée et canalisée vers les pratiques pédagogiques comme souhaité. Partant de ce constat, nous visons deux objectifs : le premier est de dresser un portrait des usages des médias numériques par les enseignants et les apprenants au sein et en dehors des institutions éducatives. Le second se propose d’en déduire les enjeux d’une éducation critique aux médias et de proposer des solutions pour orienter ces usages à des fins pédagogiques

Les relations de travail domestique sont, selon Destremau et Lautier (2009),  les relations de travail « les plus complexes de notre monde moderne». En effet, plusieurs rapports de pouvoir (de sexe, de « race » et de classe) viennent marquer les relations travailleuse – employeur(e)s, et par la même occasion complexifier les communications qui y prennent place. Pour de nombreuses travailleuses, celles-ci restent un défi qu’elles doivent surmonter dans leur quotidienneté, et ce, au sein d’une relation de pouvoir asymétrique. En effet, pour améliorer leurs conditions de travail, les travailleuses doivent miser sur la personnalisation des relations avec leurs employeur(e)s. Dans ce contexte, les travailleuses en viennent à développer des stratégies de communication. Selon Orbe (1998), ces stratégies seraient une manière de s’adapter à un système communicationnel fondé sur la culture du groupe dominant. Les stratégies et autres comportements communicationnels leur permettraient ainsi de s’adapter ou encore de résister aux  mécanismes de domination qui s’installent dans les relations de travail. Dans le cadre de cet exposé, nous proposons de réfléchir tout d’abord aux obstacles et contraintes communicationnels auxquels doivent faire face les travailleuses. Par la suite, nous mettrons en lumière certaines stratégies qui permettent aux travailleuses de se « réapproprier du moins partiellement certaines règles du jeu social » (Moujoud et Pourette (2005, p.38).



Cette communication présente les résultats d’une étude doctorale sur l’appropriation d’Internet, notamment du Web, par des acteurs sociaux de la société civile. S’appuyant sur quatre études de cas d’associations québécoises œuvrant dans le secteur de l’environnement (le Conseil régional de l’environnement de Montréal, ENvironnement JEUnesse, Équiterre et Nature Québec), la recherche interroge, décrit et analyse, dans une perspective critique au sens foucaldien et dans le cadre d’une approche multi-méthodes, le processus d’appropriation d’Internet en milieu associatif. La recherche vient confirmer l’idée selon laquelle l’appropriation des technologies numériques dépend moins des potentialités techniques « intrinsèques » de l’Internet et du Web que du sens et des « significations d’usage » qu’y construisent les usagers. En ce sens, l’appropriation de la technologie Web par les associations environnementales procède d’un processus de construction négociée des usages. En l’occurrence, les différences dans les modes d’appropriation du Web par les associations étudiées varient en fonction de la mission de l’association, des rapports sociaux de travail (liés principalement aux structures hiérarchiques, rapports de pouvoir et mode de gestion) et de leur capital social en tant qu’ensemble des relations en réseau « porteuses de ressources ». Ces dimensions sont considérées comme des indicateurs d’appropriation des technologies numériques par les groupes associatifs en environnement.



Depuis l’arrivée de nouveaux médias, plusieurs campagnes sociales incorporent des plateformes web à leurs volets traditionnels, entraînant ainsi des modifications à leur processus de création. Conséquemment, il devient d’autant plus important de se référer à la recherche en communication et ses théories pour étudier ces « nouvelles campagnes » afin de maximiser l’apport et l’influence des campagnes sociales dans la société. À travers mon mémoire de maîtrise, je cherche à déterminer les principales forces et faiblesses de certaines des campagnes sociales présentées aux jeunes adultes québécois sur le Web. Les techniques utilisées et les plateformes créées optimisent-elles ces campagnes ? Afin de répondre à ma question de recherche, j’utilise une analyse critique du contenu des différentes plateformes web sélectionnées, puis des entrevues et des observations auprès de jeunes adultes québécois. À travers mes analyses, je tente de constater si les possibilités d’Internet sont exploitées à bon escient dans la diffusion des campagnes sociales et si les jeunes adultes apprécient les nouveaux aspects de celles-ci. Ma recherche se conclut par la formulation de diverses suggestions pour les recherches à venir et par la suggestion de pistes pour améliorer la conception et l’évaluation des campagnes sociales.

Durant la campagne fédérale canadienne de 2004, le PLC a diffusé trois publicités négatives pour dénoncer les intentions cachées de Stephen Harper et du PCC. La brutalité de ces publicités a amenée certains observateurs de la scène politique canadienne à émettre des craintes quant à l’américanisation de la publicité négative au Canada. Cependant, aucune étude empirique n’a été réalisée jusqu’à ce jour pour déterminer si les publicités négatives canadiennes s’américanisent réellement. Pour combler cette lacune, nous avons réalisé, à l’aide d’indicateurs précis, une étude systématique des publicités négatives diffusées lors des campagnes électorales entre 2004 et 2015. Notre étude repose sur une démarche méthodologique qualitative et inductive, où nous avons eu recours à l’étude de cas comme stratégie de vérification, réalisée grâce à deux méthodes de collecte de l’information, c.-à-d. l’étude documentaire et l’analyse de contenu qualitative. Cette dernière a été effectuée à l’aide d’une grille de lecture que nous avons élaborée. Notre analyse démontre que nous assistons à l’hybridation de la publicité négative au Canada plutôt qu’à son américanisation. À notre avis, ce processus s’explique par les différences entre les cultures politiques canadienne et américaine et par la proximité entre le Canada et les États-Unis. De plus, la campagne de 2015 constitue, à nos yeux, un moment charnière, car le PCC et le PLC ont transgressé les codes traditionnels de la publicité négative.

La présentation portera sur le mémoire de maîtrise réalisé par l'étudiante. Le mémoire porte sur le sens qu’accordent les lectrices du magazine québécois Châtelaine au discours féministe diffusé entre 2014 et 2016, et ce, dans un contexte médiatique influencé par le postféminisme. Encadrée par une approche constructiviste et féministe, la démarche qualitative déployée a permis à la chercheuse de dégager en quoi la réception de ces articles relève d’une sensibilité postféministe et de nuancer les défis que pose ce discours au projet politique féministe. Les dix entretiens menés auprès des lectrices ont révélé leurs multiples conceptions du mouvement féministe et leurs positionnements parfois paradoxaux au sein de discours post et pro-féministes. Leur appréciation du magazine Châtelaine comme agent de sensibilisation au féminisme soutient la thèse de la capacité émancipatrice des médias féminins, malgré certaines critiques adressées au magazine. Enfin, le rôle de la recherche sur l’interprétation des textes et sur l’engagement féministe témoigne de l’importance de situer la réception dans son contexte immédiat et plus large et de la pertinence des recherches féministes en communication publique. 

L’accès au réseau Internet est considéré par plusieurs experts comme étant un besoin essentiel. Il ne s’agit plus d’un enjeu secondaire ou ludique, mais bien d’un enjeu lié à la pérennité de nos collectivités tant au niveau social qu’économique. Dans les régions périphériques, l’accès au réseau Internet haute vitesse est généralement accessible mais considérablement plus dispendieux et limité au niveau de la vitesse de téléchargement en amont et en aval que dans les grands centres urbains. Cette situation, attribuée à la faible densité de population, limite l’attraction de compétiteurs dans le domaine de la télécommunication et se répercute sur le prix et la qualité des services offerts. Pour ce projet de recherche, un groupe d'expert a été formé afin d'arriver à un consensus sur l'état des lieux, les répercussions et les chantiers surs lesquels les régions doivent travailler si elles veulent combler un retard considérable dans le développement du numérique. La méthodologie utilisée pour ce projet de recherche est la technique de recherche d'information par l'animation d'un groupe d'experts. Les consensus auxquels sont arrivés les experts ont permis de consolider certaines observations et de relativiser des conceptions populaires. Plusieurs conclusions tels que le manque de culture et de leadership politique dans le domaine du numérique comme étant des lacunes à l'origine du retard dans le développement du numérique en région périphérique.

Nous présentons, dans cette communication, une analyse de la couverture de presse de l’annonce de l’arrêt de financement de la première université francophone en Ontario, l’Université de l’Ontario français (UOF) et du mouvement de contestation de la communauté franco-ontarienne dénonçant cette décision gouvernementale.

Nous avons réalisé une analyse à la fois quantitative et qualitative de 2 405 articles de journaux couvrant cette période importante dans l’histoire de l’UOF. La couverture de presse de cet événement est marquée par une amplification médiatique de type media-hype. Les journalistes, particulièrement ceux issus d’entreprises de presse desservant la communauté franco-ontarienne (ONfr+, L’Express, Le Droit, notamment), utilisent la personnification, la représentation antagoniste des acteurs et le ton parfois émotif et acrimonieux pour cadrer cette nouvelle.

Cette étude s’inscrit dans le champ des recherches sur le rôle des journalistes en milieu minoritaire, notamment sur la question du difficile équilibre à tenir entre leur loyauté envers leur communauté et les considérations normatives de leur pratique journalistique (Bernier, 2011; Beauchamps & Watine, 2006; Corriveau, 2006; Watine, 1993). Il apparaît, à la lumière de nos résultats, que les journalistes en situation minoritaire sont enclins, pour la plupart, à pratiquer un journalisme partisan.

Les TIC et particulièrement les réseaux sociaux ont systématiquement modifié notre quotidien et sont entrées à l’école. En Afrique, on note une croissance sans précédent dans l’utilisation de ces outils et un déphasage  des enseignants devant un nouveau genre d’apprenants dans les salles de classe.

Appelés à juste titre les « digital natives » ou « la génération numérique », les apprenants d'aujourd'hui utilisent les TIC plus de 60 heures par semaine. Entre fascination et crainte, les enseignants qui sont des « digital immigrants » oscillent. Ils s’interrogent sur le fonctionnement de cette génération et sur la manière de les aborder. Ce phénomène non seulement révolutionne mais force également au changement de paradigme. Cependant, la question qui se pose est de savoir si les enseignants doivent-ils s’accrocher et persévérer dans les schémas habituels comme c’est le cas ou muter en s’appropriant le langage des jeunes pour se faire comprendre ?

Cet article vise à explorer les enjeux  d’une appropriation des nouvelles technologies et particulièrement des réseaux sociaux comme vecteur de l’intégration des TIC dans les pratiques pédagogiques en Afrique centrale en général et particulièrement au Cameroun.

Nous visons deux objectifs : dresser un portrait des usages des médias numériques par les enseignants au sein et en dehors institutions éducatives, en déduire les enjeux d’une éducation aux médias et de proposer des solutions pour un usage à des fins pédagogiques.

 

Différences sociodémographiques et culturelles dans l’utilisation des réseaux sociaux en contexte de voyage 

Le tourisme est une industrie qui est touchée de façon particulière par le développement d’Internet car cela présente un immense impact sur le processus d’achat des consommateurs. Les plateformes utilisées dans cette industrie sont extrêmement importantes, voire vitales, puisqu'elle est basée sur la recherche d’information de façon intensive (Rathonyi, 2013). Ces nouvelles technologies, surtout les médias sociaux, donnent la possibilité de distribuer l’information plus rapidement et d’échanger avec d’autres internautes à travers le monde.

L’objectif de cette recherche est de comprendre l’impact de l’utilisation des réseaux sociaux, et des stimuli qui y sont présents, sur le processus d’achat et l’envie de voyager d’un touriste. La base de données de 977 répondants a permis de réaliser des tests de T et des corrélations pour évaluer les facteurs à l’étude.

Les résultats présentent notamment l’importance du partage d’informations retrouvés sur les médias sociaux dans le processus de décision d’un touriste. De plus, les répondants étant québécois et européens, cette étude pousse plus loin l’analyse en comparant les deux groupes, ce qui alimente les discussions quant aux différences culturelles dans l’utilisation des médias sociaux. Cette recherche sera utile aux entreprises touristiques pour déterminer quelles stratégies en ligne adopter dépendamment des résultats espérés.

Aux bénéfices générés par la démocratisation de l’information à l’ère du Web 2.0 s’ajoutent, entre autres, les dérapages comportementaux en ligne, dont les impacts sur les individus et les organisations peuvent être considérables. Parmi ces dérapages, on retrouve la cyberintimidation en milieu scolaire, que les professionnels de l’éducation, de la santé, ainsi que les autorités cherchent à enrayer, par des stratégies, des actions et des règlements spécifiques. La sensibilisation à cette problématique peut prendre diverses formes et les efforts des intervenants nécessitent une mise à jour informationnelle constante, afin de rester au courant des approches adoptées dans les diverses régions ou milieux faisant face à cet enjeu.

Le projet faisant l’objet de cette proposition présente la réalisation d’un prototype de service de veille informationnelle, ayant pour objectif la surveillance de l’environnement informationnel (Web visible et invisible), afin d’identifier et répertorier les mesures de prévention de la cyberintimidation, à l’échelle régionale, nationale et internationale.

Le projet de développement du prototype a été mené selon la méthodologie normalisée en veille stratégique, avec la mise sur pied d’un système d’information abordable et convivial, suivi de l’élaboration de produits documentaires spécifiques, en vue de fournir aux intervenants concernés une information pertinente, fiable et utile dans le processus de prévention de la cyberintimidation.  



Les agents conversationnels (AC) sont devenus l'outil dominant pour interagir avec les clients lors d’une panne de service (p. ex : lorsqu’ils attendent trop longtemps une réceptionniste afin de s’inscrire à un hôtel) (Chen et al. 2023). La panne de service peut être gérée soit par une récupération économique (p. ex : rabais au client) ou par une récupération symbolique (p. ex : excuses au client). Les recherches indiquent que les AC sont perçus par les consommateurs comme moins empathiques que les êtres humains lors d'une panne de service (Zhang et al., 2023). Notre recherche vise à explorer les performances de récupération symbolique fournies par les AC au lieu des employés humains en tenant compte des variables liées aux émotions humaines telles que la colère et l’humour. De façon plus précise, l’objectif de notre recherche est de déterminer si à la lecture de scénarios humoristiques (contre non humoristique) cela peut contribuer à calmer le mécontentement des consommateurs pour éviter des conséquences pour l’entreprise, comme la circulation de messages négatifs transmis par « bouche à oreille ». Cette recherche quantitative se base sur des données qui ont été collectées en ligne avec un questionnaire sur la plateforme Amazon Mechanical Turk. Au total, 395 participants y ont répondu. Les résultats préliminaires montrent que lorsque les AC émulaient un comportement humoristique (p. ex : blagues) à l’égard des clients, cela diminuait le bouche à oreille négatif. 

L’usage des réseaux sociaux à des fins de dénonciations fait polémique. Les fils de commentaires sous des articles médiatiques provenant de trois journaux (Journal de Montréal, Le Devoir et La Presse) traitant de la liste de présumés agresseurs Dis son nom ont été analysés. À partir d’une analyse critique du discours, les représentations dominantes au sein des commentaires Facebook au sujet des dénonciations de violences sexuelles sur les réseaux sociaux ont été analysées. La liste de présumés agresseurs Dis son nom a vu le jour lors de la troisième vague de dénonciations de violences sexuelles qui a secoué le Québec en juillet 2020. L’étude de la relation entre les mouvements de dénonciations et les réseaux sociaux permet de mettre en lumière un certain discours sociétal, les perceptions sur cet enjeu et les inégalités en matière de genre. Le croisement innovant de l’analyse critique de discours et de l’ethnographie en ligne a permis de mettre en lumière les discours durant la période de l’après #MeToo et pendant la 3e vague de dénonciation de l’été 2020.

Les résultats de la recherche ont relevé que les discours ont des perspectives davantage négatives au sujet des dénonciations en ligne. En outre, l’étude a illustré que certains commentaires soulignent une transformation et une déconstruction des discours sur la question des violences sexuelles et des inégalités en matière de genre. Néanmoins, la plupart des commentaires reproduisent les discours hégémoniques.