Les politiques de modernisation des universités en Afrique subsaharienne ont porté un intérêt particulier pour les technologies de l'information et de la communication (TIC) et ont permis de faire émerger des campus numériques, en poursuivant la réduction de la fracture numérique universitaire entre les pays développés et ceux du Sud.
Nous avons observé qu'il existe des schémas de communications pluriels au sein des universités, d'une part ceux dictés par l'établissement et d'autre part ceux élaborés spontanéments par les pairs.
Nous analyserons ici les pratiques communicationnelles des étudiants et des enseignants de l'Université Omar Bongo au Gabon, en étudiant les usages et/ou détournements d'usages qu'ils opèrent grâce l'application de messagerie WhatsApp, afin de récréer un espace de communication partagé en ligne de type "environnement numérique de travail". Notre analyse se fonde sur une enquête de terrain de douze mois (non consécutifs) comprenant des observations non participantes, un questionnaire administré à 250 étudiants et des entretiens semi-dirigés auprès de 30 enseignants-chercheurs, élaborés entre février 2015 et juin 2017.
Ces données nous permettent de faire transparaître les logiques des acteurs qui sont axées sur quatre points: la circulation de l'information, la construction des savoirs, le maintien du lien social et la dimension symbolique valorisée et renforcée ici par le médium utilisé, du numérique en toute simplicité. Existe-t-il un ENT africain?