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Le lieu définit l’espace qui nous entoure. Il abrite, protège, permet et encourage nos activités tout en influençant notre apparence et notre comportement. Complexe et multidimensionnelle, la définition du lieu va au-delà de la position physique et du caractère matériel d’un endroit. Elle est sociale, culturelle, communicationnelle et interactionnelle. Le lieu est un phénomène psychologique nourri par différentes représentations sociales et culturelles. En design d’interaction, ce phénomène est déterminant de la qualité de l’expérience humain-interface.

Les avancées technologiques des dernières décennies ont permis une démocratisation fulgurante du numérique et de ses interfaces. La mobilité et la portabilité des appareils informatiques favorisent l’émergence de nouveaux lieux, nouveaux usages et nouvelles conventions qui sont influencés, entre autres, par les lieux de l’interaction. Bien que l’importance de la relation entre lieu et design d’interaction soit de plus en plus évidente, le lieu demeure, pour plusieurs raisons, une notion difficile à appréhender par le designer d'interaction.

Dans cette communication, nous posons une réflexion sur l'apport, la nature et les difficultés de prise en compte du lieu en design d’interaction. Nous proposons aussi un modèle théorique des principaux lieux de l’interaction humain-interface en mettant l’emphase sur un lieu particulièrement riche et complexe : le lieu psychologique.

A l’heure où l’on s’interroge sur la plus-value cognitive des dispositifs de médiation numérique, comment savoir de quelle façon ces supports modifient l’expérience de visite muséale ? Nous cherchons à comprendre comment les visiteurs, notamment le jeune public, peuvent accéder, grâce aux nouvelles technologies, à une conscience de la façon dont se constitue une collection muséale. Nous proposons d’analyser l’activité : « iMontréal - Le collectionneur » du musée Mc Cord via l’observation de l’activité puis des entretiens avec les concepteurs du dispositif. L’activité propose aux élèves de choisir des objets du musée afin de réaliser une collection. Ils ont accès à la collection en ligne du musée via un dispositif numérique mobile et peuvent s’envoyer par mail les informations principales sur l’objet (notice et photographie). Les élèves créent ensuite une maquette d’exposition où ils mettront dans l’espace les photographies des objets choisis qu’ils auront au préalable imprimé, réalisant ainsi un véritable parcours d’exposition. Si la réception de l’activité donne à voir des élèves surpris par la forme atypique de la visite, lors de la réalisation de la maquette on observe qu’ils se posent des questions pertinentes quant aux défis de la réalisation d’un parcours d’exposition. Ces questionnements révèlent une prise de conscience des enjeux du travail de muséographe dans une activité qui se veut une passerelle entre le musée et la classe, prolongeant les apports de la visite.

Au Cameroun, les principales métropoles sont le théâtre d’une médiatisation à outrance des phénomènes religieux. Les posters et panneaux géants des entrepreneurs religieux jonchent les rues. Les affiches des programmes sont visibles sur des poteaux, des murs et autres espaces réservés ou non à l’affichage. Les recoins des rues sont auréolés de plaques publicitaires annonçant les églises et leurs programmes. Les événements pentecôtistes en open air agrémentent ces notes communicationnelles : campagnes d’évangélisation, prières, séances d’exorcisme, cultes, messes, cérémonies d’ordination. En sus, un phénomène apparemment récent, des prédicateurs itinérants avec mégaphones, dans les rues, carrefours, espaces publics et marchés, illustre cette véritable occupation spatiale par l’évangile pentecôtisant. Le couple nouvelles églises et nouvelles technologies montre que tous les supports médiatiques sont bons, pourvu qu’ils soient efficaces.

Ce déplacement du religieux de la sphère privée vers la sphère publique agrémente cet entrepreneuriat. Comment expliquer que ces entrepreneurs médiatiques continuent d’impulser le « media turn » (Engelke, 2010), malgré la répression gouvernementale ? Notre réflexion se base sur l’appropriation pentecôtiste de  l’« efficacité médiatique » - principal ancrage théorique de cette étude. De même, nous nous appuierons sur le postulat selon lequel, ces croyants disposent d’une longue expérience (dès 1912) de la médiatisation du religieux. 

Notre recherche s’intéresse au risque perçu par le consommateur à travers ses achats de service sur Internet. L’objectif principal de cette étude est d’analyser dans quelles mesures le consommateur perçoit un risque dans son processus d’achat de services en ligne, plus spécifiquement, ici lorsqu’il achète des voyages (forfaits vacances sur des sites web d’agences de voyages. Ainsi, cette étude nous a permis de déceler les facteurs qui peuvent influencer leurs décisions d’achat de service ou non sur Internet. De même, nous essayons de savoir dans quelles mesures l’expérience d’achat et peut avoir un effet modérateur sur la relation entre la confiance et l’attitude envers le site web. L’étude a été effectuée à l'automne 2010 auprès d’un échantillon de 120 étudiants canadiens. Les résultats de cette recherche montrent que le risque financier, le risque psychologique et le risque de performance ont un impact négatif sur la confiance dans le site web de l’agence de voyages. Plus particulièrement, le risque psychologique et le risque de performance ont un impact négatif sur la confiance dans le site web de l’agence de voyages. Par contre, le capital marque agit positivement sur l’échantillon. De même, les résultats de notre étude montrent une relation positive entre la confiance, l’attitude envers le site web et l’intention d’achat via le site web. Cette relation a été renforcée par l’effet de la variable modératrice, l'expérience d’achat.

Internet est une source d’information quotidienne, notamment dans le domaine de la santé. Avec la multiplication des sites Web de santé, les individus sont confrontés à une multitude d’information accessible à tout moment, mais dont la fiabilité n’est pas toujours garantie. Ce phénomène prend plus d’ampleur avec le Web social qui offre un nouvel espace pour la diffusion et le partage d’informations. Ces préoccupations de fiabilité et d’accessibilité soulèvent des questions sur le comportement de recherche d’information de santé en ligne, de même que sur la confiance accordée à cette l’information.

Cette communication aborde ces préoccupations en identifiant les facteurs d’influence sur la recherche d’information de santé en ligne. Pour ce faire, nous menons une revue de littérature sur des références issues de différentes disciplines (science de l’information, communication et santé) pour saisir l’état de la connaissance selon plusieurs perspectives.

Les résultats indiquent que la recherche d’information de santé en ligne dépend d’un ensemble complexe et varié de 84 facteurs que nous regroupons en 4 catégories : le profil de l’individu, sa santé, son rapport avec Internet et les caractéristiques des sites Web. L’apport théorique de ces résultats permet de mieux comprendre la recherche d’information de santé sur Internet. L’apport pratique consiste à aider les professionnels de l’information à mieux répondre aux besoins d’information des usagers en matière de santé.

Depuis les manifestations massives qui ont eu lieu en 2012 suite à la réélection de Vladimir Poutine à la tête du pays et qui se sont organisées principalement à travers les réseaux sociaux numériques (Sherstobitov, 2014), la Fédération de Russie s’est peu à peu dotée d’un cadre légal de plus en plus restrictif de son cyberespace (Eichensehr, 2014). Considérant la position de beaucoup de chercheuses et chercheurs sur les technologies de l’information et des communications (TICs) en tant que ressource essentielle pour l’engagement et la participation citoyenne (Dahlgren, 2018; Gerbaudo, 2012; Granjon, 2018), la présence communication propose de discuter de l’impact que peut avoir cette nouvelle montée de la cybersurveillance sur les capacités de mobilisation des organisations de la société civile ainsi que sur leur vocation d’éducation du public dans le contexte d'un régime autoritaire comme c'est le cas en Russie. Pour ce faire, une revue de la littérature et de l’actualité sera dressée et analysée sous l'angle de la théorie mouvements sociaux. Les résultats présentés dans le cadre de cette présentation sont préliminaires.

Devant le vieillissement de la main d’œuvre canadienne et la présence d’âgisme au travail, il est essentiel de circonscrire la nature des discours publics sur le vieillir au travail, dans la mesure où ceux-ci orientent les perceptions et pratiques individuelles en matière de vieillissement. L’objectif de cette étude est de saisir comment le discours de l’appareil gouvernemental fédéral ainsi que celui de la presse écrite à grand tirage parlent du vieillir au travail
tout autant que des travailleurs âgés et si ces discours sont porteurs d'âgisme.  Pour ce faire, nous avons procédé à l’analyse de contenu (qualitative et quantitative) de 155 documents officiels du gouvernement fédéral ainsi que de 252 articles publiés dans La Presse et The Globe and Mail. Les résultats suggèrent que bien que les thèmes de l’économie, de la démographie et de la retraite soient omniprésents dans les deux discours, ceux-ci se distinguent dans la façon dont ils sont traités :
le discours institutionnel privilégie un traitement neutre, où le « travailleur âgé » apparaît comme une entité abstraite et indéfinie; en revanche, les médias optent pour un discours plus polarisé du vieillir au travail, dans lequel le
travailleur âgé est dépeint, soit comme une valeur ajoutée soit comme un effectif  lourd à gérer pour l’organisation. Les
implications pratiques et théoriques sont discutées, en lien avec le discours social en matière de vieillissement et d’âgisme au travail.

Depuis son introduction en 1999, la maîtrise en design d'interaction (MDI) de l'Université Laval (anciennement connue sous les titres maîtrise en design graphique et multimédia et maîtrise en design multimédia) a permis la diplomation de près de 400 designers (M. A.) venus contribuer de façon significative au fil des ans à la profession de designer (notamment *UX-UI) dans la région de Québec, au Québec et au-delà de nos frontières. À l'automne 2021, nous avons analysé le profil LinkedIn de 306 d'entre eux de manière à comprendre leur évolution professionnelle, à savoir plus particulièrement s'ils exerçaient dans le domaine, depuis combien de temps, à quel titre, dans quel genre d'organisation, dans quelle région, selon quel type de pratique, etc. En plus de constituer un premier jalon en vue d'une étude comparative appelée à se poursuivre (nous projetons de refaire la même enquête dans 3 ans), cette analyse a permis d'examiner plus en profondeur l'usage des termes designer et design dans les titres de fonction affichés par les diplômés désormais praticiens. L'intérêt de cette enquête est triple: 1) établir la base d'un portrait professionnel des designers d'interaction à Québec et au Québec; 2) déterminer les modalités d'usage du titre designer ou du spécifique design (par ex. : conseiller en design); et 3) décrire les autres titres d'emploi liés au design, mais qui n'en portent pas la mention directe.



*UX-UI: design d'expérience utilisateur et design d'interface graphique.

Après les révélations d’Edward Snowden en juin 2013 sur la surveillance de masse, les médias ont souvent présenté et opposé deux cadrages des lanceurs d’alerte : celui du traitre et du héros, jouant de la polarisation prégnante dans le contexte actuel de l’hyperconcurrence entre les médias d’information (Brin, Charron et de Bonville, 2004). Sur le plan théorique, on trouve aussi deux grandes conceptions du lanceur d’alerte : celle du « dénonciateur légal », agissant dans un cadre défini par les autorités; et celle du lanceur d’alerte « de conscience », plus radical dans sa relation à l’État, tourné vers le public et l’espace public médiatique (Foegle, 2014). Plutôt que d’aborder ces conceptions dans une logique binaire, nous avons élaboré une typologie à plusieurs entrées continues – identité, motivation, nature des révélations, mode d’expression –, permettant d’observer plus finement la conception du lanceur d’alerte. Dans le cadre de notre présentation, nous appliquerons la grille d’analyse tirée de notre typologie aux lois québécoise et canadienne relatives à la divulgation d’actes répréhensibles adoptées respectivement en 2005 et en 2016. L’exercice nous permettra de comparer les lois entre elles, de les situer sur nos continuums, mais également de les contraster avec le cas très médiatisé d’Edward Snowden. In fine, notre analyse contribuera à documenter les potentialités de réalisation du droit du public à l’information dans le contexte canadien.

Au Québec, dans les années 1980, 10% du temps de loisir était accordé à la culture. Trente ans plus tard, cette proportion est passée à 5% (Pronovost, 2015). Les pratiques culturelles dites classiques, comme la visite des musées d’art, sont celles qui en souffrent le plus. En outre, des segments de la population sont plus touchés par ces variations : les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont ceux qui accordent le moins de temps à la culture (Pronovost, 2015). De plus, 60 % d’entre eux disent ne pas être allés dans un musée d’art au cours de la dernière année (MCCCF, 2011). L’objectif de cette recherche est de connaître les raisons pour lesquelles les Québécois âgés de 15 à 24 ans ne visitent pas les musées d’art. Nous avons mené des entretiens individuels et de groupe auprès de 17 participants. L’analyse thématique a permis d’identifier des raisons que nous retrouvons déjà dans les écrits scientifiques et qui concernent tous les non-publics, comme la perception que les musées s’adressent à une élite, le climat froid incompatible avec le plaisir recherché, ainsi que l’impression de ne pas avoir les compétences et les connaissances requises pour apprécier une œuvre. Nous présentons aussi des raisons spécifiques à ce groupe d’âge, comme la recherche d’un sentiment de bien-être et de détente, la pratique d’activités dynamiques et actives (physiquement) qui favorisent les interactions, les discussions et le divertissement – ce que les musées d’art ne permettent pas selon eux. 

L’écosystème médiatique canadien connait une nouvelle mutation accélérée. La fragmentation des marchés et l’éclatement de l’offre rendent obsolète le concept de télévision généraliste. Le numérique provoque une netamorphose de la consommation de ce qui était jadis uniquement sur les plateformes traditionnelles. S’ajoute un effritement des revenus publicitaires et des parts de marchés. À l’instar de ses compétiteurs, la Société Radio-Canada (SRC) doit se réformer. Un défi de taille s’ajoute à son fardeau : son budget se voit considérablement diminué depuis les cinq dernières années. Alors que les attentes envers la SRC sont hautes en vertu de son mandat défini par la Loi sur la radiodiffusion, mais aussi par les conditions de license imposés par le CRTC, certains commencent à craindre que la Société ne soit plus en mesure de réaliser son mandat. Dès lors, une bataille de l’opinion publique s’est mise en branle. Nous avons identifié quatre différents acteurs dans cette situation qui ont, à leur manière,  transmis leur message. À l’aide de l’analyse de discours, nous nous sommes intéressés à la composition des différents messages, des trames narratives de chacun et de leur place dans la sphère publique. Nous cherchons à déterminer les liens et les dichotomies entre les ceux-ci afin de mieux comprendre si le public a su et a pu en retirer les informations pour comprendre l’enjeu. De cette recherche ressort des recommandations pour l’avenir de la société d’État. 

Les technologies de l'information et de la communication (TIC), telles que les téléphones intelligents et les ordinateurs portables, ont donné lieu à des discussions sur l’usage de ces technologies pour travailler en dehors des heures de travail. Si la technologie offre de grands avantages et permet de travailler à tout moment sans se trouver physiquement au bureau, certains chercheurs estiment que les TIC sont comme une « laisse électronique » (Carayol et al, 2017). Cette recherche à méthodes mixtes, composée d'une enquête et d'entretiens semi-structurés, a examiné l'expérience vécue du technostress (Brod, 1984; Weil & Rosen, 1997) des professionnels en relations publiques (RP) du point de vue des professionnels eux-mêmes, qui sont souvent appelés à répondre à des crises et à d'autres urgences. Cette présentation se concentrera sur les décisions que les professionnels en RP prennent à propos de leur technologie de travail pour leur permettre de résister à l'appel constant à la connexion dans une société hypermoderne et socialement accélérée où tout semble urgent.  Elle abordera également la question de savoir si les praticiens des relations publiques pensent pouvoir se déconnecter totalement de leur technologie de travail, quelle que soit l'heure de la journée. Cette recherche avance les connaissances existantes concernant l'expérience vécue par les travailleurs dans un monde hyperconnecté.

Le design d’information est une spécialisation du design encore jeune qui a longtemps été considérée comme une variante du design graphique ou de la rédaction technique. Plusieurs définitions et types de documents lui ont été associés au fil du temps: formulaires, panneaux de signalisation, instructions techniques, etc. (PASSINI 1999). Ce foisonnement d'artéfacts a conduit à l'émancipation de l'expertise, dont les principaux repères ont été la création du Document Design Project (1978), de l'Information Design Journal (1979), de l'International Institute for Information Design (1986) ainsi que la publication de trois ouvrages-clés: Schriver (1997), Jacobson (1999) et Black et coll. (2017).

L'examen de ces 6 sources d'information nous a permis de recueillir diverses définitions du design d'information. Dans cette présentation, nous exposerons les définitions retrouvées et en ferons l'examen topiques. Nous serons à même de montrer diverses tendances évolutives en matière technologique, psychosociale, économique, etc.

Afin de permettre la communication entre le spécialiste et le public,  le médiateur reformule les savoirs scientifiques (en histoire de l’art, par exemple) « avec l’intention (constitutive) de rendre celles-ci accessibles à des sujets sociaux » (Davallon, 1999, p. 11).  Dans le but d’appréhender ce passage d’un texte source à un texte de  vulgarisation en milieu muséal, nous avons analysé les médiations écrites de l’exposition Les Arts et la Vie : le Louvre à Québec  (Musée national des beaux-arts du Québec, 2008). Nous avons trouvé chez Berman (1999) treize tendances déformantes dans la traduction qui nous paraissaient intéressantes pour analyser la transition du catalogue de l’exposition au carnet de visite, à l’audioguide et, finalement, à la  transcription de la visite guidée. Même si le propos de Berman concerne au premier chef la traduction, il est aisément transférable à tout passage d’un registre à un autre. Nous avons repéré, dans notre corpus, onze des treize tendances définies par Berman : 1- la rationalisation, 2- la clarification, 3- l’allongement, 4- l’ennoblissement et la vulgarisation, 5- l’appauvrissement qualitatif, 6- l’appauvrissement quantitatif, 7- l’homogénéisation, 8- la destruction des rythmes, 9- la destruction des réseaux signifiants sous-jacents, 10- la destruction des systématismes textuels et 11- l’effacement des superpositions des langues.

Le lancement de Chat-GPT a orienté le débat public sur l'intelligence artificielle (IA) vers l'idée de l'émergence future d'une « superintelligence » (souvent avec des tonalités de science-fiction, comme dans Kurzweil 2024), tout en détournant l'attention de l'étude de l'impact social des technologies algorithmiques, notamment en ce qui concerne les risques d'accroissement des inégalités (Noble 2018, D’Ignazio et Klein 2020) et de renforcement du contrôle social (Zuboff 2018, Schuilenburg et Peeters 2020). Récemment, on a également commencé à s'interroger sur l'utilité d'étudier les algorithmes comme une approximation de l'intelligence humaine (Bowman 2023, Pütz et Esposito 2024). Dans ce contexte, Esposito (2017, 2022) a proposé de passer de l'intelligence artificielle à la « communication artificielle », c'est-à-dire d'étudier les algorithmes non pas comme des agents indépendants dont nous voulons comprendre les structures cognitives, mais comme des partenaires d'interaction dont nous ne pouvons pas comprendre tous les rouages, mais dont nous voulons surtout comprendre les sorties possibles. Cela veut dire que la réflexion sur les algorithmes ne doit pas se concentrer sur leur capacité à agir, mais sur la manière dont les résultats de ces technologies peuvent influencer les actions des personnes qui interagissent avec elles. La présentation explore la théorie de la communication qui sous-tend cette nouvelle approche et détaille les composantes d'une telle étude des algorithmes.

La télévision a connu une évolution rapide depuis son avènement jusqu’à ce que nous parlions aujourd’hui, de la « télévision connectée » (web TV, social TV, etc.). Cette évolution technologique a été accompagnée de l’émergence de nouveaux supports numériques à savoir l’ordinateur portable, le smartphone et la tablette et, la propagation de nouvelles plateformes tels que Facebook et YouTube.

A à travers cette recherche, nous avons mis l’accent sur l’évolution de la télévision comme objet de recherche, en se posant la question suivante : Quelles sont les formes d’exposition des Tunisiens à la télévision sur les médias sociaux ?

Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons choisi des participants des différents gouvernorats en Tunisie, qui ont des pratiques médiatiques diversifiées et qui ont suivi les feuilletons télévisés pendant le mois de Ramadan 2014. Il s’agit d’une consultation sous forme d’enquête par questionnaire dont l’objectif est de comprendre l’usage individuel et collectif de la télévision présente sur les médias sociaux. De nouvelles pratiques ont été ainsi enregistrées auprès de notre échantillon.

Notons que cette recherche est une suite à une communication suivie par une publication, faite auparavant lors du colloque « Médias numériques et communication électronique», organisé en mois de juin 2016, par l’Université Le Havre (France). Elle a porté sur la diffusion du contenu télévisuel via les médias sociaux à l’ère de la convergence médiatique.

Comment pérenniser les outils d’analyse du journalisme alors que sa production passe du papier au numérique?

Pour l’étude des transformations du journalisme, Emmanuel Souchier et Yves Jeanneret préconisent d’utiliser un concept d’énonciation éditoriale (Jeanneret et Souchier, 2005). Nous proposons ici le « chemin de fer » de la presse comme concept d’énonciation éditoriale. Cette expression est employée dans le jargon journalistique pour parler du travail d’anticipation du cheminement de lecture dans la confection d’un titre de presse écrite.

Afin analyser l’évolution de la presse au-delà de ses outils et de sa production, ce travail portera sur la construction de son échafaudage logique entre apport de l’innovation technique et adaptation par l’éthique journalistique. Nous tenterons de démontrer que l’équilibre entre automatisation et création de repères éthiques par les journalistes n’est pas maintenu dans les conditions actuelles au Québec comme cela a déjà été le cas au début du 20e siècle. Cette hypothèse sera illustrée par une étude de la couverture par La Presse des fumigènes dans le métro de Montréal en mai 2012. Nous ferons le lien entre cette couverture et les méthodes du yellow journalism pratiquées au quotidien La Presse un siècle plus tôt (De Bonville 1999).





L’univers des jeux vidéo, selon plusieurs auteurs, constituerait un espace particulièrement « masculin » (Williams, Consalvo, Caplan, et Yee, 2009) où les femmes seraient invisibles (Bryce et Rutter, 2002; Taylor, 2009). Les événements récents du « Gamer Gate » et le cas d’Anita Sarkeesian ont d’autant plus mis en lumière le harcèlement dont sont victimes non seulement les joueuses, mais également les chercheurs et chercheuses s’intéressant à la question du genre dans la culture vidéoludique. Dans un tel contexte, comment expliquer l’intérêt des femmes pour les jeux vidéo, décrits comme une « culture patriarcale cherchant à (ré)affirmer sa position dominante » (Consalvo, 2012)? La présente recherche s’attache à saisir les plaisirs du jeu et la perception des femmes passionnées de jeux vidéo multijoueurs. Les propos de neuf joueuses, âgées entre 18 et 34 ans, ont été recueillis au moyen d’entrevues individuelles puis analysés à partir de la théorisation ancrée. Constituant une communauté interprétative, les femmes rencontrées révèlent des postures paradoxales par rapport à différents aspects de la culture vidéoludique. Les résultats de cette recherche suggèrent entre autres qu'elles tendraient à reproduire les stéréotypes ambiants. L’approche théorique et méthodologique adoptée amène un éclairage sur une dimension du jeu peu explorée au Québec.

Cette présentation portera sur l’utilisation des blogues par des femmes musulmanes en Amérique du Nord pour réfléchir et débattre sur les questions de la religion et du genre.  

Les blogues sont considérés ici à la fois comme ayant des éléments d’un journal intime, où les blogueuses racontent leurs pensées personnelles et leurs expériences de vie quotidienne, et comme des interventions médiatiques dans un contexte où les femmes musulmanes sont souvent représentées de manière stéréotypée et unidimensionnelle. En se basant sur une analyse textuelle de quatre blogues, la présentation aborde trois thèmes principaux : l’engagement des blogueuses avec les textes et les opinions religieux considérés comme « traditionnels », la réinterprétation de principes religieux qui se fait à travers les expériences vécues par les blogueuses, et l’utilisation des blogues pour imaginer ce qui serait un islam idéal et égalitaire.

La présentation vise à démontrer la façon par laquelle, pour ces femmes qui se disent musulmanes et féministes, leurs écrits sur leurs expériences deviennent un moyen de contrer simultanément les interprétations sexistes de la religion et les images dominantes des femmes musulmanes comme étant passives et silencieuses. 

Les jeux vidéo indépendants existent-ils? Si oui, quelle en est la signification? La pertinence de ces interrogations se justifie du fait que l’industrie du jeu vidéo semble actuellement divisée entre le secteur indépendant et celui commercial. Notre communication s’intéresse donc aux définitions qu’on associe communément à la sphère indépendante. Dans cet esprit, nous posons la question suivante: quels sont les discours à travers lesquels il y a dichotomisation de l’industrie vidéoludique? Pour y répondre, nous étudions le cas du jeu vidéo indépendant Minecraft. Plus précisément, nous analysons les discours produits et véhiculés par les joueurs sur cette question d’indépendance dans le cadre de trois événements notoires de l’historique de développement du jeu. En tenant compte de certains concepts foucaldiens (discours, vérité), nous remarquons que la polarisation de l’industrie est le fruit d’une construction discursive. Ainsi, l’indépendance serait un carrefour pour la résistance, la créativité et la collaboration où le joueur adopte le rôle d’un créateur de contenu qui agit librement. En ce qui a trait au pôle commercial, il est issu de discours axés sur le contrôle, le pouvoir et la logique marchande. En somme, malgré cette « vérité » où les deux sphères (indépendante et commerciale) seraient mutuellement exclusives, nous verrons que l’industrie n’est pas aussi dichotomique que la construction discursive dont elle fait l’objet le laisse entendre.

Les entreprises qui commercialisent des préparations pour nourrisson (PN) multiplient les stratégies de marketing en ligne pour rejoindre les femmes enceintes et les nouvelles mères. Une de ces stratégies consiste à créer des contenus de marque avec des célébrités. Cette pratique, bien que légale, est critiquée par les promoteurs de l’allaitement qui y voient une entrave au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (OMS, 1981; IBFAN, 2020) et aux efforts déployés pour faire de l’allaitement la norme. Dans cette communication, nous présenterons 1) les contenus produits, 2) les messages véhiculés et 3) les enjeux autour d’un partenariat rémunéré entre une entreprise et une célébrité québécoise (Marilou Bourdon, Trois fois par jour). Notre recherche s’appuie sur une analyse de discours réalisée à partir de quatre sources : un billet de blogue, 2 fiches-recettes, 6 publications et 1 611 commentaires collectés sur FB. Nous concluons que le témoignage de la célébrité participe à la construction du narratif autour de l’alimentation du nourrisson dans l’espace public. Il permet de véhiculer un contre-discours qui prend sa source dans les critiques du discours de promotion de l’allaitement. Le recours à une célébrité contribue à la visibilité et à la crédibilité de la marque auprès d'un public cible. Il offre aussi un modèle et un narratif réconfortant à des femmes qui vivent des difficultés d’allaitement et envisagent l’utilisation des PN. 

Cette communication porte sur le marketing en tant qu'outil de démocratisation culturelle en milieu minoritaire en Ontario français. Elle s’intéresse aux stratégies de développement de public qui cherchent à agrandir et à fidéliser le public des institutions artistiques et culturelles du milieu franco-ontarien.

Les initiatives de développement de public se classent en fonction de trois logiques selon les besoins immédiats de l’organisme qui les met en œuvre, soit économique, démocratique ou externe. L’objectif de cette communication est, d’une part, de faire la démonstration que les logiques de développement de public conventionnelles ne correspondent pas adéquatement aux réalités des institutions du milieu minoritaire, et d’autre part, d’identifier l’approche qui coïncide le mieux, l’hypothèse étant qu’une logique identitaire est à l’œuvre. En la distinguant des trois autres, il devient possible de répondre à la question : Une logique identitaire est-elle avantageuse dans la réalisation d’initiatives de développement de public en Ontario français, ou bien limite-t-elle la capacité des organismes d’attirer et de retenir leurs publics?

La question du financement public accordé à des institutions qui desservent seulement une petite élite intellectuelle est une préoccupation valable et une épreuve d’actualité importante. Cette étude veut proposer des pistes de solutions qui favoriseront la pleine participation d’un public varié à la vie culturelle de la francophonie ontarienne. 

Cette communication s’intéresse à la transformation du rapport aux publics par l’hybridation des pratiques professionnelles dans les entreprises de presse québécoises francophones à travers la gestion des médias sociaux, examinée à l’aide du concept de genre, soit le processus social de construction de la différenciation sexuée.

Le rapport aux publics des entreprises de presse québécoises a connu de nombreuses transformations depuis le début du XXème siècle. À l’époque public de masse, il est aujourd’hui interactif et ciblé très précisément. Le contact entre publics et producteurs devient permanent et instantané grâce aux plateformes comme Facebook.

Ainsi, les médias sociaux semblent un terrain fertile pour la transformation des pratiques journalistiques tendant à l’hybridation entre journalisme, relations publiques et marketing. C’est un terrain intéressant pour la reconfiguration du genre, lequel a joué un rôle historique important dans le développement du journalisme : comment les publics sont-ils ciblés? Utilise-t-on la différenciation sexuée? Dans quel(s) contexte(s)? Les contenus traditionnellement considérés masculins sont-ils « meilleurs vendeurs » ou perçus « plus importants » que les contenus « féminins » ? La diversification des publics et le caractère interactif des médias sociaux causent-ils une revalorisation du féminin? Il est ainsi possible que le genre soit reconfiguré : comprendre de quelles manières constitue l’intérêt principal de notre projet.

Dans une recherche conduite en Italie pendant trois ans (2015-2017) on a suivi les nouvelles de la presse concernant les homicides ayant pour victime une femme. Sur 409 victimes, 394 ont été tuées par des hommes, dont les deux tiers en famille; 54% par le (ex)partenaire. Pour les hommes, le pourcentage d'assassinat en famille n'arrive pas au 16% en 2017. On considère donc fondée l'hypothèse de la spécificité «féminicide». Parmi nos données, le propos veut présenter les résultats concernant les récits des féminicides par le partenaire, identifiant deux cadres principaux de la représentation (amour romantique et perte de contrôle) et trois types de faits divers: féminicides «haut-profile» (très médiatisés), féminicides-type (commentaires brèves), «tragédies de la solitude», impliquant des femmes âgées (phénomène nouveau). Bien que routinisés par la presse parfois même sous le terme féminicide, les récits tendent à normaliser la quête des «causes» comme de pertinence individuelle; on n’évoque pas une asymétrie sociale d’où remettre en question le contrôle masculin, alors qu’il est souvent montré comme stratégie allant de soi. On relève donc une nouvelle visibilité d’un événement avant censé être une affaire privée, mais le discours tends à lui donner l’apparence d’un crime contingent qu’on ne peut pas prévenir, sauf stigmatiser les victimes qui ne dénoncent pas, ou les institutions qui n'auraient pas été capables de l'empêcher à la suite d’une dénonciation de violence.

Malgré le nombre important d'études sur la CMO (Communication Médiée par Ordinateur) en général et sur le Tchat plus particulièrement dans le monde entier depuis le début de telles recherches au cours des années quatre-vingt-dix et surtout pendant la dernière décennie, ce nombre reste très limité lorsqu'on parle du monde arabe particulièrement notre terrain visé : l'Arabie Saoudite. Notre article cherche les causes de cette rareté de recherches et essaye de visualiser des solutions de ce problème scientifique. En s'appuyant sur nos points de réflexion personnelle, des observations participantes et un certain nombre d'entretiens avec des spécialistes saoudiens (sociologues, psychologues, informaticiens, communicationnels et linguistes) ainsi qu'internautes saoudiens (tchatteurs et non-tchatteurs), l'article conclut que la responsabilité de ce mouvement "paralysé" s'agit d'une relation tripolaire : chercheurs, population et officiers. L'article propose certaines solutions qui mèneraient à mieux les recherches scientifiques sur le Tchat en Arabie Saoudite.