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Dans la tourmente médiatique autour du cas Turcotte, un questionnement a émergé quant aux effets potentiels sur la population de la couverture médiatique des homicides familiaux. Au Québec, peu d'études ont examiné la question et celles existantes l'abordent principalement sous l’angle des homicides conjugaux. À partir d’une analyse de la couverture médiatique des homicides d'enfants par leurs parents (filicide et familicide) commis au Québec entre 2007 et 2012,  la présente étude tente de jeter un éclairage en examinant dans quelle mesure la couverture de ces événements comporte des éléments susceptibles d’avoir une influence positive ou négative sur le dossier. MÉTHO À partir d’une liste des cas commis entre 2007 et 2012,  tous les cas pour lesquels un article a été trouvé dans les journaux francophones ou dans la Gazette ont fait l'objet d'une analyse qualitative (logiciel QSR NVivo). L’analyse portait sur les caractéristiques de l’article (titre, langage utilisé, photo) et son contenu concernant l'homicide (circonstances, motifs explicatifs, etc.).  RÉSULTATS Pendant la période, 18 des 26 cas ont fait l’objet d’au moins un article, totalisant 233 articles. La couverture médiatique est assez constante et uniforme dans la façon d'aborder ces homicides. Elle s’appuie sur des faits observés, mais révèlent beaucoup de détails sur les familles touchées. DISCUSSION Une réflexion entre divers acteurs s'impose quant au traitement médiatique que devraient recevoir ces homicides.

Malgré sa grande utilité potentielle, le téléphone mobile reste pour plusieurs usagers un objet peu viable pour interagir avec des prestataires de services bancaires. L'une des problématiques du « m-banking » se trouve au niveau de la sécurité. Le but de notre étude est d’identifier et sélectionner selon la littérature les facteurs qui influencent positivement l'adoption de la banque mobile et la satisfaction des usagers. La méthode adoptée pour ce travail est basée sur une démarche de recherche de type quantitative. À l'aide de questionnaires distribués à n=66 répondants, nous avons réalisé une étude empirique afin d'établir l'importance relative de chacun de ces facteurs sur la satisfaction des utilisateurs. Nous avons choisi le modèle de régression linéaire simple et multiple. Les résultats de nos analyses de régressions démontrent qu'à part de la sécurité, d'autres facteurs de succès tels que la « compréhensibilité du langage » et la « facilité d'utilisation » ont le plus d'impact sur la satisfaction des usagers de la banque mobile. Les résultats de ce travail pourraient servir de boussole aux institutions financières afin de comprendre et bien cibler les facteurs qui encouragent et découragent les usagers à adopter les services bancaires mobiles. De plus, nos résultats pourraient aussi servir aux concepteurs d’interfaces mobiles et à sensibiliser et motiver les chercheurs à développer des échelles de mesures de qualité perçue des usagers utilisant le m-banking.

L’usage des réseaux sociaux à des fins de dénonciations fait polémique. Les fils de commentaires sous des articles médiatiques provenant de trois journaux (Journal de Montréal, Le Devoir et La Presse) traitant de la liste de présumés agresseurs Dis son nom ont été analysés. À partir d’une analyse critique du discours, les représentations dominantes au sein des commentaires Facebook au sujet des dénonciations de violences sexuelles sur les réseaux sociaux ont été analysées. La liste de présumés agresseurs Dis son nom a vu le jour lors de la troisième vague de dénonciations de violences sexuelles qui a secoué le Québec en juillet 2020. L’étude de la relation entre les mouvements de dénonciations et les réseaux sociaux permet de mettre en lumière un certain discours sociétal, les perceptions sur cet enjeu et les inégalités en matière de genre. Le croisement innovant de l’analyse critique de discours et de l’ethnographie en ligne a permis de mettre en lumière les discours durant la période de l’après #MeToo et pendant la 3e vague de dénonciation de l’été 2020.

Les résultats de la recherche ont relevé que les discours ont des perspectives davantage négatives au sujet des dénonciations en ligne. En outre, l’étude a illustré que certains commentaires soulignent une transformation et une déconstruction des discours sur la question des violences sexuelles et des inégalités en matière de genre. Néanmoins, la plupart des commentaires reproduisent les discours hégémoniques.

Nos travaux s’inscrivent dans une perspective de réflexion sur les humanités numériques qui interrogent toutes les fonctions de la communication, des pratiques de production de l’information, de sa matérialité sémio-discursive ou des modalités de sa réception.

En s’appuyant sur les travaux de nos collègues (Couston, Araszkiewiez) qui confrontent l’architecture de la pensée sociale et l’épistémologie, nous proposons de repenser les relations entre discours scientifiques et représentations sociales. En effet, les modifications sémantiques induites par les relations de plus en plus grandes entre les sciences, les techniques et les citoyens nécessitent de reconstruire des savoirs sur des bases plurielles.

Notre proposition s’attachera à montrer ces reconstructions, au travers d’une analyse sémantique de corpus d’une part, d’une analyse ethnographique issue de projets collaboratifs multi-acteurs d’autre part.

En effet, la diffusion des termes et la construction des connaissances nous semblent le point de départ nécessaire à l’appropriation des notions. Or, le manque de compréhension entre « acteurs » du domaine, en fonction de leurs niveaux de spécialisation, nuit aux échanges et complexifie la transmission de l’information du scientifique vers la société. 

Par ailleurs, l’analyse ethnographique révèle à la fois une modification des référents épistémiques des acteurs impliqués et une prise en compte à double sens des éléments constitutifs des représentations sociales liées au projet.



Souvent décriée, dénoncée pour « son côté vulgaire et racoleur », présentée comme « la généralisation d’un conformisme de l’abjection », identifiée au règne des « stars jetables » mais aussi, plus rarement, vantée pour la démocratisation de l’espace télévisuel qu’elle consacre, la téléréalité est accueillie avec cynisme par une  majorité de commentateurs mais continue à ce jour d’attirer les plus gros auditoires de la télévision partout en occident. La présente recherche se penche sur ce phénomène et tente de démontrer que la téléréalité témoigne significativement des mutations que traversent la culture et l’industrie audiovisuelles dans leur ensemble, et l’institution télévisuelle en particulier. L’analyse d’un corpus d’émissions québécoises inspirées de formats internationaux (Occupation Double, Star Académie et Un Souper presque parfait) selon une approche sémio-pragmatique permettra en outre de montrer comment le genre contribue à l’apparition de ce que John Corner définit comme « une nouvelle écologie du factuel », où sont redessinées les frontières entre le documentaire, la fiction et le divertissement, entre le discours public et la parole privée. Il deviendra alors pertinent dans ce contexte de lier les propriétés formelles des émissions de téléréalité au caractère changeant de la relation télévision-spectateur telle qu’elle se présente aux yeux de l’observateur contemporain.

La recherche d’information de santé en ligne peut aider les patients à mieux interpréter leurs symptômes. Cependant, des informations incomplètes, mal expliquées, ou pires, fausses, peuvent engendrer plusieurs problèmes et causer, ultimement, de l’anxiété voire de la détresse. Et ainsi incité à vouloir consulter son médecin pour être rassuré. Une réassurance qui parfois, chez certains patients, n’est jamais satisfaite. On parle alors de « cybercondrie », un phénomène social en émergence, qui se définit comme étant la recherche obsessionnelle et compulsive d’’information en matière de santé en ligne qui produit de la détresse et une augmentation de l’utilisation des services de santé. Lors de notre thèse de maîtrise, nous avons mené une enquête auprès de patients s’étant rendus à l’urgence d’un hôpital de la ville d’Ottawa (Ontario). Au moyen d’un questionnaire et d’une série d’entrevues semi-dirigés, nous avons constaté que 63,3 % des patients étudiés avaient consulté leurs symptômes en ligne avant leur visite à l’urgence et manifestaient un degré de cybercondrie plus élevé que ceux qui n'avaient pas fait de recherche en ligne (p 0,001, p 0,004). Nous avons aussi pu constater que les informations consultées en ligne peuvent avoir un impact sur la décision de se rendre ou pas à l’urgence. Nous présenterons ces résultats en expliquant la nécessité de mettre en place des stratégies pour mieux informer et sensibiliser les patients face au risque que représente la cybercondrie.

Peu de recherches ont posé la question du rôle de l’empathie dans la réception de publicités sociales, un type de publicité visant à modifier des attitudes et comportements préjudiciables. Pourtant, la capacité d’un individu à s’identifier aux émotions et aux attitudes d’autrui et à se projeter dans une situation donnée – le cas échéant, dans un scénario publicitaire – est susceptible d’influencer les conséquences suivant son exposition. Dans cette perspective, nous avons élaboré une échelle de mesure de l’empathie – que nous qualifions de virtuelle – en prenant appui sur l’Interpersonal Reactivity Index (Davis,1980), un outil de mesure de l’empathie auquel nous avons ajouté un continuum de fiction/réalité. Le questionnaire a été testé auprès d’un large échantillon. Notre objectif est de présenter la définition conceptuelle et opérationnelle de l’empathie virtuelle ainsi que les premiers résultats relatifs aux différences interindividuelles en fonction des caractéristiques sociodémographiques de l’échantillon sondé et à l’influence du niveau de réalisme des contenus et du type de média sur le degré d’empathie virtuelle généré. En mettant de l’avant les conditions d’optimisation de cette variable, nos résultats pourraient s’avérer pertinents pour la conception de campagnes. En outre, la pertinence de notre proposition tient à la définition d’un concept dont la portée pourrait s’étendre au domaine du marketing social et à celui de la communication persuasive.

L’objectif de cette communication est de présenter les premiers résultats d’une étude qualitative exploratoire sur les usages de l’Internet par des futures mères. Pendant notre congé de maternité, en se connectant à différents espaces virtuels liés à la grossesse, nous avons remarqué que les usagères prennent au sérieux non seulement leur statut de mère, mais aussi celui de mère connectée. Dans une logique inductive et en observant les multiples situations d’usages en mouvement continu (Ben Affana, 2008), nous avons constaté que ces espaces permettent de partager un état d’esprit, une manière de pensée, un engagement en faveur d’une construction en réseau (Eysenbach, 2001). Effectivement, ces mères connectées accèdent à des initiatives créatrices facilitant la production collective d’une nouvelle connaissance commune (Thoër et al, 2009).

C’est en référant à ces constats, à ces cadres conceptuels et au blogue de l’auteure Josée Bournival sur le site Canal Vie que nous tentons d’étudier le processus de la construction virtuelle du savoir expérientiel sur la grossesse. Notre grille d’analyse s’inspire des travaux d’Akrich et Méadel (2002) qui ont identifié trois formes rhétoriques : le communiqué (circulation de connaissances), le récit biographique (narration d’un parcours) et le débat (confrontation de points de vue). Ces trois formes apparaissent comme des idéaux types entre lesquels nous pouvons identifier d’autres catégories d’échange et de construction de savoir.

Cette communication a pour objectif d’explorer la construction d’un branding de la diversité et de l’inclusion au sein des firmes de relations publiques canadiennes. Plus qu’un outil de recrutement, celui-ci peut être appréhendé comme un symbole (Jonsen et al. 2021), une force centripète (Balmer, 2013) et une construction discursive influençant certaines actions organisationnelles. Peu d’études mettent en évidence les éléments qui entrent jeu dans la construction de ce type de branding.  Une méthode de recherche qualitative et inductive nous a permis d'analyser les thèmes de 23 sites web de firmes canadiennes de relations publiques qui font la promotion de la diversité et de l'inclusion. Les thèmes récurrents peuvent nous renseigner sur les hypothèses fondamentales, les idées, les valeurs et les arguments qui sous-tendent le branding de la diversité et de l’inclusion. Les résultats préliminaires de cette recherche mettent en évidence un répertoire d’actions organisationnelles en lien avec la diversité et l’inclusion mis de l’avant par les firmes. Aussi, le discours sur la diversité et l’inclusion détaille un ensemble de pratiques d’engagement communautaire, de soutien, d’écoute des communautés et de réconciliation. Le branding s’inscrit dans une perspective de justice sociale, de lutte contre le racisme et l’oppression plutôt dans une perspective de performance ou d’affaires. La notion d’inclusion semble toutefois délaissée et peu abordée dans les sites web analysés. 

 

Les élections générales fédérales canadiennes du 2 mai dernier ont obtenu un faible taux de participation de 61,4 %. Le Québec a également connu une baisse magistrale de son électorat avec un taux de participation de 57,4 % en 2008. Cet abstentionnisme se fait sentir de façon plus marquée chez les jeunes adultes de 18 à 35 ans. Lors la campagne électorale fédérale d’avril dernier, plusieurs outils Internet ont été mis à la disposition des jeunes afin de les encourager à aller voter. La Boussole électorale a su attirer l’attention des médias et les flash mobs universitaires ont fait le tour du pays à l’aide de YouTube. Des efforts ont également été faits sur les réseaux sociaux et plusieurs sites Web d’organisations citoyennes ont cherché à mobiliser les jeunes. Dans le cadre d’une étude exploratoire, nous avons examiné le potentiel de ces outils Internet qui tentent d’encourager les jeunes adultes à aller voter. Plus de 300 questionnaires ont été distribués afin d’avoir une perspective à grande échelle sur l’utilisation et l’appréciation de ces outils Internet. De plus, des groupes de discussion ont été conduits avec des adultes de 18-35 ans pour explorer dans quelle mesure ces outils les interpelaient. Cette communication présentera les faits saillants de cette démarche ainsi qu’une réflexion critique sur le potentiel des campagnes sociales en lien avec la thématique de la participation électorale.

Au Cameroun, dans la rue ou à l’école, pour des fins privés ou pédagogiques, l’utilisation des médias numériques font leur entrée dans le quotidien et forcent à revoir les approches dans les pratiques pédagogiques. Cet article vise à explorer et comprendre les enjeux des usages des réseaux sociaux dans l’éducation. Nous commencerons par relever l’intérêt marqué des gouvernements pour les dispositifs et outils numériques pour intégrer et renforcer les pratiques pédagogiques. Cependant, l’essentiel des efforts est mis dans l’achat d’équipements ai lieu que ce soit dans la formation pour l’utilisation et l’appropriation de ces outils. Par conséquent, leur utilisation n’est pas toujours optimisée et canalisée vers les pratiques pédagogiques comme souhaité. Partant de ce constat, nous visons deux objectifs : le premier est de dresser un portrait des usages des médias numériques par les enseignants et les apprenants au sein et en dehors des institutions éducatives. Le second se propose d’en déduire les enjeux d’une éducation critique aux médias et de proposer des solutions pour orienter ces usages à des fins pédagogiques

Les relations de travail domestique sont, selon Destremau et Lautier (2009),  les relations de travail « les plus complexes de notre monde moderne». En effet, plusieurs rapports de pouvoir (de sexe, de « race » et de classe) viennent marquer les relations travailleuse – employeur(e)s, et par la même occasion complexifier les communications qui y prennent place. Pour de nombreuses travailleuses, celles-ci restent un défi qu’elles doivent surmonter dans leur quotidienneté, et ce, au sein d’une relation de pouvoir asymétrique. En effet, pour améliorer leurs conditions de travail, les travailleuses doivent miser sur la personnalisation des relations avec leurs employeur(e)s. Dans ce contexte, les travailleuses en viennent à développer des stratégies de communication. Selon Orbe (1998), ces stratégies seraient une manière de s’adapter à un système communicationnel fondé sur la culture du groupe dominant. Les stratégies et autres comportements communicationnels leur permettraient ainsi de s’adapter ou encore de résister aux  mécanismes de domination qui s’installent dans les relations de travail. Dans le cadre de cet exposé, nous proposons de réfléchir tout d’abord aux obstacles et contraintes communicationnels auxquels doivent faire face les travailleuses. Par la suite, nous mettrons en lumière certaines stratégies qui permettent aux travailleuses de se « réapproprier du moins partiellement certaines règles du jeu social » (Moujoud et Pourette (2005, p.38).



Cette communication présente les résultats d’une étude doctorale sur l’appropriation d’Internet, notamment du Web, par des acteurs sociaux de la société civile. S’appuyant sur quatre études de cas d’associations québécoises œuvrant dans le secteur de l’environnement (le Conseil régional de l’environnement de Montréal, ENvironnement JEUnesse, Équiterre et Nature Québec), la recherche interroge, décrit et analyse, dans une perspective critique au sens foucaldien et dans le cadre d’une approche multi-méthodes, le processus d’appropriation d’Internet en milieu associatif. La recherche vient confirmer l’idée selon laquelle l’appropriation des technologies numériques dépend moins des potentialités techniques « intrinsèques » de l’Internet et du Web que du sens et des « significations d’usage » qu’y construisent les usagers. En ce sens, l’appropriation de la technologie Web par les associations environnementales procède d’un processus de construction négociée des usages. En l’occurrence, les différences dans les modes d’appropriation du Web par les associations étudiées varient en fonction de la mission de l’association, des rapports sociaux de travail (liés principalement aux structures hiérarchiques, rapports de pouvoir et mode de gestion) et de leur capital social en tant qu’ensemble des relations en réseau « porteuses de ressources ». Ces dimensions sont considérées comme des indicateurs d’appropriation des technologies numériques par les groupes associatifs en environnement.



Problématique. Les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) composent avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif (Schalock, 2010). Il est reconnu que ces personnes ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population sans DI (Carter et al., 2008). Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue (Walker et al., 2011). Une image positive des personnes présentant une DI permet d’accroître les occasions pour elles de s’autodéterminer (Abery & Stancliffe, 2003). Corrigan et al. (2005) ont relevé que les médias ont une grande influence sur la façon de percevoir les populations marginalisées.

Objectif. L’objectif de cette étude est d’analyser l’image que donnent les journaux québécois des personnes ayant une DI.

Méthode. Les articles portant sur la DI publiés en 2014 dans Le Journal de Montréal, La Presse, Le Devoir, Le journal Métro de Montréal et Le Soleil ont fait l’objet d’une analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2012).

Résultats. Les résultats ont permis de dégager les sujets des articles, les termes utilisés pour désigner le handicap et les expressions employées pour désigner les personnes.

Discussion/conclusion. Les sujets abordés et les termes utilisés pour désigner les personnes présentant une DI mettent en évidence leur vulnérabilité. Ces éléments concourent à présenter les personnes présentant une DI comme ayant de faibles capacités d’autodétermination et un besoin de protection.

L’innovation technologique, l’expansion des réseaux numériques, la prolifération des services, l’exacerbation de la concurrence pour les revenus publicitaires comme pour l’attention des publics, la refonte de la réglementation et la réduction des crédits publics ont profondément transformé le paysage médiatique au cours des quatre dernières décennies. Les grandes institutions de service public ont, dans la mesure de leurs moyens, adopté différentes stratégies pour s’adapter au nouvel environnement et poursuivre l’atteinte des objectifs de leur mission en termes d’accessibilité et de promotion de la créativité. La présente communication analysera le cas de la France ou co-existent deux institutions de service public télévisuel : d’une part, France-Télévisions d’un côté qui gère six chaînes françaises « en produisant, en finançant et en diffusant le plus largement possible »; et d’autre part, Arte, une initiative franco-allemande qui opère une seule chaîne télévisuelle, en français et en allemand, mais qui a investi très tôt dans des expériences innovatrices sur le web. À partir d’une analyse documentaire et d’entretiens avec des représentants des principaux groupes d’acteurs, la communication mettra en évidence les deux cadres juridiques qui régissent France Télévisions et Arte, leurs stratégies numériques et les relations qu’elles entretiennent avec les producteurs indépendants. La conclusion soulèvera quelques éléments pertinents à une analyse comparée France-Canada.



Depuis l’arrivée de nouveaux médias, plusieurs campagnes sociales incorporent des plateformes web à leurs volets traditionnels, entraînant ainsi des modifications à leur processus de création. Conséquemment, il devient d’autant plus important de se référer à la recherche en communication et ses théories pour étudier ces « nouvelles campagnes » afin de maximiser l’apport et l’influence des campagnes sociales dans la société. À travers mon mémoire de maîtrise, je cherche à déterminer les principales forces et faiblesses de certaines des campagnes sociales présentées aux jeunes adultes québécois sur le Web. Les techniques utilisées et les plateformes créées optimisent-elles ces campagnes ? Afin de répondre à ma question de recherche, j’utilise une analyse critique du contenu des différentes plateformes web sélectionnées, puis des entrevues et des observations auprès de jeunes adultes québécois. À travers mes analyses, je tente de constater si les possibilités d’Internet sont exploitées à bon escient dans la diffusion des campagnes sociales et si les jeunes adultes apprécient les nouveaux aspects de celles-ci. Ma recherche se conclut par la formulation de diverses suggestions pour les recherches à venir et par la suggestion de pistes pour améliorer la conception et l’évaluation des campagnes sociales.

Durant la campagne fédérale canadienne de 2004, le PLC a diffusé trois publicités négatives pour dénoncer les intentions cachées de Stephen Harper et du PCC. La brutalité de ces publicités a amenée certains observateurs de la scène politique canadienne à émettre des craintes quant à l’américanisation de la publicité négative au Canada. Cependant, aucune étude empirique n’a été réalisée jusqu’à ce jour pour déterminer si les publicités négatives canadiennes s’américanisent réellement. Pour combler cette lacune, nous avons réalisé, à l’aide d’indicateurs précis, une étude systématique des publicités négatives diffusées lors des campagnes électorales entre 2004 et 2015. Notre étude repose sur une démarche méthodologique qualitative et inductive, où nous avons eu recours à l’étude de cas comme stratégie de vérification, réalisée grâce à deux méthodes de collecte de l’information, c.-à-d. l’étude documentaire et l’analyse de contenu qualitative. Cette dernière a été effectuée à l’aide d’une grille de lecture que nous avons élaborée. Notre analyse démontre que nous assistons à l’hybridation de la publicité négative au Canada plutôt qu’à son américanisation. À notre avis, ce processus s’explique par les différences entre les cultures politiques canadienne et américaine et par la proximité entre le Canada et les États-Unis. De plus, la campagne de 2015 constitue, à nos yeux, un moment charnière, car le PCC et le PLC ont transgressé les codes traditionnels de la publicité négative.

L’accès au réseau Internet est considéré par plusieurs experts comme étant un besoin essentiel. Il ne s’agit plus d’un enjeu secondaire ou ludique, mais bien d’un enjeu lié à la pérennité de nos collectivités tant au niveau social qu’économique. Dans les régions périphériques, l’accès au réseau Internet haute vitesse est généralement accessible mais considérablement plus dispendieux et limité au niveau de la vitesse de téléchargement en amont et en aval que dans les grands centres urbains. Cette situation, attribuée à la faible densité de population, limite l’attraction de compétiteurs dans le domaine de la télécommunication et se répercute sur le prix et la qualité des services offerts. Pour ce projet de recherche, un groupe d'expert a été formé afin d'arriver à un consensus sur l'état des lieux, les répercussions et les chantiers surs lesquels les régions doivent travailler si elles veulent combler un retard considérable dans le développement du numérique. La méthodologie utilisée pour ce projet de recherche est la technique de recherche d'information par l'animation d'un groupe d'experts. Les consensus auxquels sont arrivés les experts ont permis de consolider certaines observations et de relativiser des conceptions populaires. Plusieurs conclusions tels que le manque de culture et de leadership politique dans le domaine du numérique comme étant des lacunes à l'origine du retard dans le développement du numérique en région périphérique.

Nous présentons, dans cette communication, une analyse de la couverture de presse de l’annonce de l’arrêt de financement de la première université francophone en Ontario, l’Université de l’Ontario français (UOF) et du mouvement de contestation de la communauté franco-ontarienne dénonçant cette décision gouvernementale.

Nous avons réalisé une analyse à la fois quantitative et qualitative de 2 405 articles de journaux couvrant cette période importante dans l’histoire de l’UOF. La couverture de presse de cet événement est marquée par une amplification médiatique de type media-hype. Les journalistes, particulièrement ceux issus d’entreprises de presse desservant la communauté franco-ontarienne (ONfr+, L’Express, Le Droit, notamment), utilisent la personnification, la représentation antagoniste des acteurs et le ton parfois émotif et acrimonieux pour cadrer cette nouvelle.

Cette étude s’inscrit dans le champ des recherches sur le rôle des journalistes en milieu minoritaire, notamment sur la question du difficile équilibre à tenir entre leur loyauté envers leur communauté et les considérations normatives de leur pratique journalistique (Bernier, 2011; Beauchamps & Watine, 2006; Corriveau, 2006; Watine, 1993). Il apparaît, à la lumière de nos résultats, que les journalistes en situation minoritaire sont enclins, pour la plupart, à pratiquer un journalisme partisan.

Les TIC et particulièrement les réseaux sociaux ont systématiquement modifié notre quotidien et sont entrées à l’école. En Afrique, on note une croissance sans précédent dans l’utilisation de ces outils et un déphasage  des enseignants devant un nouveau genre d’apprenants dans les salles de classe.

Appelés à juste titre les « digital natives » ou « la génération numérique », les apprenants d'aujourd'hui utilisent les TIC plus de 60 heures par semaine. Entre fascination et crainte, les enseignants qui sont des « digital immigrants » oscillent. Ils s’interrogent sur le fonctionnement de cette génération et sur la manière de les aborder. Ce phénomène non seulement révolutionne mais force également au changement de paradigme. Cependant, la question qui se pose est de savoir si les enseignants doivent-ils s’accrocher et persévérer dans les schémas habituels comme c’est le cas ou muter en s’appropriant le langage des jeunes pour se faire comprendre ?

Cet article vise à explorer les enjeux  d’une appropriation des nouvelles technologies et particulièrement des réseaux sociaux comme vecteur de l’intégration des TIC dans les pratiques pédagogiques en Afrique centrale en général et particulièrement au Cameroun.

Nous visons deux objectifs : dresser un portrait des usages des médias numériques par les enseignants au sein et en dehors institutions éducatives, en déduire les enjeux d’une éducation aux médias et de proposer des solutions pour un usage à des fins pédagogiques.

 

Les utilisateurs des médias numériques sont aujourd’hui confrontés à de nombreux défis liés aux informations: inflation de leur nombre, multiplication des appareils et des applications, diversification des contextes d’utilisation, collaboration autour de collections partagées dans le Cloud, etc.

L’objectif de cette thèse de doctorat a été de définir les compétences nécessaires à l’organisation d’une collection d’informations personnelles numériques. Pour ce faire, nous avons réalisé 58 entretiens, qui prenaient la forme de « visites guidées » par le répondant de son espace personnel d’informations, avec 26 étudiants rencontrés à deux reprises.

Les principaux résultats de cette recherche ont mené (1) à un inventaire compréhensif et longitudinal des tactiques adoptées par les individus pour organiser leurs différentes collections d’informations et (2) à une définition des compétences impliquées par l’organisation des collections d’informations personnelles numériques. Cette définition des compétences prend la forme d’une matrice croisant 4 activités fondamentales (la sélection, la suppression, l’appréhension et l’implémentation), trois dimensions des informations (technique, informationnelle et sociale) et trois rapports (adéquation, optimisation, et virtualisation) qui caractérisent le rôle de médiation qu’assurent les compétences entre les intentions des individus et les caractéristiques des situations où elles sont mobilisées.

L’étude vise à  découvrir  la nature des activités diplomatiques nationales numériques  américaines sur Facebook  et la qualité de leur réception par la communauté arabe. Ainsi la vision théorique est-elle en rapport avec les dimensions culturelles de Zaharna et le modèle de cryptage et de décryptage de Stuart Hall. Quant à la vision méthodique, elle concerne l’analyse qualitative du contenu des messages communicatifs publiés sur Facebook par trois organes américains, ainsi que les commentaires d’usagers arabes sur ces messages.

 

L’étude a révélé qu’en dépit d’une sérieuse tentative entreprise par les trois organes américains de « se rapprocher » des usagers arabes en essayant de s’impliquer dans le contexte de leur environnement naturel, cependant, la majorité des usagers arabes ont fait preuve d’une prise de conscience des objectifs américains et une capacité de distinction entre les activités visant les aspects humain et social d’une part et, d’autre part, celles visant les aspects national et sécuritaire de la société arabe et sa souveraineté.

 

Par conséquent, nous pouvons conclure que les efforts de commercialisation des activités de la diplomatie nationale américaine au sein des organes américains sur l’espace du Facebook n’ont pas été couronnés de succès bien que ces organes aient œuvré à tenir en compte les dimensions culturelles de la société arabe.       

 

 



Les agents conversationnels (AC) sont devenus l'outil dominant pour interagir avec les clients lors d’une panne de service (p. ex : lorsqu’ils attendent trop longtemps une réceptionniste afin de s’inscrire à un hôtel) (Chen et al. 2023). La panne de service peut être gérée soit par une récupération économique (p. ex : rabais au client) ou par une récupération symbolique (p. ex : excuses au client). Les recherches indiquent que les AC sont perçus par les consommateurs comme moins empathiques que les êtres humains lors d'une panne de service (Zhang et al., 2023). Notre recherche vise à explorer les performances de récupération symbolique fournies par les AC au lieu des employés humains en tenant compte des variables liées aux émotions humaines telles que la colère et l’humour. De façon plus précise, l’objectif de notre recherche est de déterminer si à la lecture de scénarios humoristiques (contre non humoristique) cela peut contribuer à calmer le mécontentement des consommateurs pour éviter des conséquences pour l’entreprise, comme la circulation de messages négatifs transmis par « bouche à oreille ». Cette recherche quantitative se base sur des données qui ont été collectées en ligne avec un questionnaire sur la plateforme Amazon Mechanical Turk. Au total, 395 participants y ont répondu. Les résultats préliminaires montrent que lorsque les AC émulaient un comportement humoristique (p. ex : blagues) à l’égard des clients, cela diminuait le bouche à oreille négatif. 

Au Québec, où la Loi sur le patrimoine culturel inclut la notion avancée par l’UNESCO en 2003, dans le cadre de la Convention sur le patrimoine culturel immatériel, le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) œuvre à regrouper les organismes et personnes dédiés aux pratiques culturelles « fondées sur la tradition » (CQPV, 2014, p. 11). Les pratiques qu’il reconnaît comme « patrimoine(s) immatériel(s) » (musique, chanson et danse traditionnelles, notamment) n’ont pas été désignées, hormis la veillée de danse, mais font l’objet de différentes initiatives citoyennes. Cherchant à dépasser le binarisme officiel/officieux qui persiste dans le champ des Heritage Studies et qui « misleadingly [implies] a hierarchy of power and authenticity » (Roberts et Cohen, 2014, p. 243), je présente ces pratiques comme un objet d’attachement qui est fait par ceux qui s’y consacrent (à l’aide de dispositifs matériels, notamment) et producteur d’états individuels et collectifs (Maisonneuve et al., 2002, p. 8). Aux termes de cette communication orale, je présenterai les principales modalités d’attachement qui participent de leur production et de leur patrimonialisation, et ce, à l’échelle citoyenne et associative; modalités (re)tracées dans le cadre d’une démarche ethnographique fondée sur le principe de réflexivité, qui implique que la chercheure reconnaisse le caractère socialement et historiquement situé de toute revendication de connaissance (Jami, 2008).

Cette communication porte sur les dynamiques de genre dans la pratique professionnelle des journalistes québécoises correspondantes à l’étranger. Dans une démarche qualitative et constructiviste, on examine l’influence du genre sur l’expérience des journalistes correspondantes. La théorie du point de vue et l’analyse critique de discours servent à décrire leur situation particulière et à mettre en lumière la manière dont les dynamiques de genre teintent celle-ci. Assignations genrées et perception d’une écriture « féminine » sont particulièrement marquantes, déclenchant un malaise certain. Dans la salle de rédaction, harcèlement sexuel, « double standard » et culture masculine désavantagent les femmes : elles doivent travailler plus fort que leurs collègues, faire face à des blagues sexistes et s’adapter à une structure organisationnelle faite pour les hommes. À l’étranger, elles semblent moins menaçantes et ont accès à plus de sources mais rencontrent des désagréments, dont le harcèlement sexuel. Globalement, les femmes semblent porteuses, de par leur expérience située, d’un journalisme riche en humanité, en complexité et en équité, qui pourrait rejoindre les attentes d’un public à l’attention volatile. Ce projet actualise les connaissances sur les femmes journalistes et souligne les différences individuelles dans la perception du genre. Il démontre aussi un machisme reconfiguré, plus subtil mais tout aussi important, dans les pratiques professionnelles.