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L’objectif de ce travail est d’analyser les recherches en communication pour le développement local, à partir des expériences séminales du Programme de Pos-Graduation en Extension Rurale et Développement Local (Posmex) et du Groupe de Recherche Communication et Développement Régional et Local dans la Société Brésilienne d’Etudes Interdisciplinaires de la Communication (Intercom). L’analyse couvre de la création du champ aux transformations ayant eu lieu lors des premières décennies du XXIe siècle. Au Brésil, la communication pour le développement local est apparue dans les années 1990, à partir d’interactions académiques entre chercheurs de l’Université Fédérale Rurale du Pernambouc (URFPE) et de l’Université de Sherbrooke, au Canada. Le résultat de ces interactions a été la création d’un partenariat établi entre l’université canadienne et l’UFRPE. L’expérience de l’Université de Sherbrooke dans le domaine du développement local a influencé la création du Posmex et du GP dans l’Intercom. Le corpus de l’analyse a été constitué par les dissertations produites durant les 10 ans du Posmex (2005-2014) et les travaux présentés pendant les cinq années de fonctionnement du GP (2009-2013). Les résultats indiquent la prédominance dans les recherches des thèmes suivants : Médias dans le développement local et régional ; Cultures populaires; Politiques publiques et communication pour le développement ; Technologies de l’information et communication (TICs) et cyberculture. 

Dans les pays occidentaux, la santé mentale revêt une valeur centrale depuis quelques décennies. L’Organisation mondiale de la santé aura contribué à en élargir la définition en suggérant qu’elle correspond à « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté » (OMS, 2013, p. 42), et non à l’absence de maladie. Préoccupation des cliniciens, particulièrement des psychiatres et des psychologues, la santé mentale est devenue, dans le cadre de la première vague de coronavirus, un enjeu social particulièrement saillant. Entre le 13 mars et la fin août 2020, quelque 350 publications ont été diffusées dans les quotidiens La Presse, Le Devoir et Le Journal de Montréal. Comment ces médias francophones ont-ils contribué à la publicisation des enjeux de santé mentale ? Quels discours ont été émis durant cette première vague de coronavirus et quels cadres interprétatifs ont-ils fait entrer dans l’espace public médiatique ? Partant d’une analyse de discours réalisée à l’été 2020 dans le cadre d’un stage Mitacs, et prenant appui sur une définition phénoménologique de l’espace public (Breton et Proulx, 2006 ; Quéré, 1992), la communication proposée mettra en relief les résultats d’une analyse thématique et diachronique ayant permis de documenter les articulations discursives du coronavirus et de la santé mentale.

 

Facebook est le réseau social le plus utilisé dans le monde, cependant, on note un décalage entre les utilisations prescrites par la plateforme et les utilisations effectives des utilisateurs. Alors quelles pratiques les individus ont-ils de ce cyberespace et quels détournements mettent-ils en place pour adapter la plateforme à leurs besoins ? Cette communication s’intéresse aux usages ordinaires des utilisateurs de cette plateforme, et « aux manières de faire » (De Certeau, 1980) que certains mettent en œuvre pour se l’approprier.

À partir d’une approche qualitative et de la démarche de la recherche biographique (Delory-Momberger, 2014), cette recherche étudie des profils et des publications publiées par des basketteurs français. Nous menons également des entretiens semi-directifs avec les joueurs, ce qui nous permet de relever et d’analyser les usages mais aussi les singularités dans les modes de faire et les contournements mis en place par certains sportifs pour résister à l’imposition des normes de la plateforme.

Les résultats montrent que les utilisateurs en tant que pratiquants actifs génèrent des formes d’inventivité au sein même de ses pratiques quotidiennes. Ces « arts de faire » (De Certeau, 1980) nous amènent à porter un regard précis sur ces usages et ces « ruses » afin de pouvoir se saisir des constructions de sens, des processus de subjectivation émergeant des pratiques, pour les mettre en lien avec les constructions expérientielles individuelles hors ligne.

Les recherches en science politique ont fait ressortir l’importance du contexte sociopolitique dans l’adoption de changements visant à assurer une meilleure représentation politique des femmes (Krook, Lovenduski et Squires, 2009) en plus de faire ressortir l’importance des médias dans l’adoption de la loi paritaire en France (Murray, 2012). Alors que plusieurs pays ont choisi de se doter de mécanismes visant à contrer la sous-représentation politique des femmes (Krook, 2009), au Canada, les mesures dépendent plutôt de la bonne volonté des partis politiques (Tremblay, 2015).

Bien que l’enjeu de la représentation politique des femmes occupe une place grandissante dans l’espace médiatique canadien, le contexte dans lequel il s’inscrit se distingue: modèle de citoyenneté basé sur le multiculturalisme et mouvement féministe divisé en raison de la barrière linguistique (Maillé, 2007). Comment le débat canadien sur la parité s’articule-t-il au regard de ces spécificités? 

L’étude repose sur l’étude du cadrage médiatique suivant l’annonce de dix conseils des ministres au Canada et dans ses provinces (dont sept sont paritaires). Une attention spécifique est accordée aux différences de couverture médiatique des médias francophones et anglophones (1), aux stratégies utilisées pour justifier une plus grande présence des femmes au sein des parlements (2) et à la place occupée par l’enjeu de la représentativité femmes-hommes parmi d’autres critères identitaires (3). 

En juillet 2012, apparaît sur les espaces publics de You Tube une bande-annonce de 14 minutes d’un film de seconde zone, Innocence of Muslims. Lorsque, au début de septembre, la même vidéo est doublée et diffusée en arabe, une forte marée de controverses monte à travers le monde. De leur côté, les spécialistes des droits de la personne, les observateurs des médias, les journalistes relancent le débat sur les conséquences générées par l’usage des médias alternatifs pour diffuser des messages blasphématoires. Bien que ce sujet ouvre plusieurs pistes de recherche intéressantes, nous proposons de l’examiner sous l’angle de diverses positions d’ordre éthique prises et affichées dans ce débat par certains journaux canadiens. D'une part, on évoquait le principe de la liberté d'expression et le droit fondamental à communiquer afin d’apaiser les controverses entourant la diffusion des images offensantes du Prophète sur le Web. Dans notre communication, nous essayerons de démontrer que le droit de diffuser cette vidéo ne tombe ni sous la liberté d'expression, ni sous le droit à communiquer. Nous proposerons plutôt de parler d’un «droit d'offenser». La recherche qualitative que nous proposons et pour respecter la diversité et en même temps assurer la représentation équitable entre les médias anglophones et francophones, nous avons choisi quatre journaux : The Globe and Mail, The National Post, Le Devoir et La Presse. 









Sheryl Sandberg encourage les femmes à foncer tandis que Monique Jérôme-Forget discute du rôle clé des femmes dans l’économie, la question du leadership féminin est au cœur de l’actualité. Cette communication s’inscrit dans ce contexte et vise à mettre de l’avant la construction discursive des femmes leaders par le biais de l’analyse des dossiers de candidature (N=47) du concours Mauriciennes d’influence, un concours biennal qui récompense une femme faisant une différence dans la région (par exemple, en occupant un poste dans une instance décisionnelle). Par le biais d’une analyse qualitative et quantitative de ces dossiers, nous identifions les composantes de l’éthos discursif (Amossy 2010) et faisons des liens avec les éléments du leadership de Northouse (2009). Nous verrons qu’afin de faire la promotion de leur candidature, les femmes mettent l’accent
sur leurs réalisations professionnelles et leurs implications sociales. Plusieurs discutent du difficile équilibre et des défis de la conciliation travail-famille. Les analyses montrent qu’elles sont actrices du changement et pratiquent un leadership axé sur la tâche. Ainsi, contrairement à nos attentes, elles mettent peu l’accent sur le leadership participatif lequel est souvent associé aux femmes. Ces résultats seront discutés en fonction des écrits sur le leadership et le genre (Dolan 2005; Devitt 2002; Eagly 2007) et mis en perspective avec les travaux portant sur les représentations des femmes leaders dans les médias.

Alors que le contexte médiatique est majoritairement caractérisé par un cadrage négatif, voire apocalyptique des informations sur les changements climatiques, certains auteurs (Spence et Pidgeon, 2010; Moser, 2016) ont montré qu’il était plus profitable, pour l’adoption d’attitudes favorables à l’atténuation des changements climatiques, de miser sur des émotions positives telles l’espoir et la fierté. À cet égard, le journalisme de solutions s’avère une voie prometteuse, car en orientant le contenu positivement, celui-ci permettrait de susciter l’engagement du public. Cependant, nous décelons plusieurs limites dans les études consultées sur le sujet (Curry et Hammonds, 2014; McIntyre, 2019; Amiel, 2020; Kozminski, 2018; Zhang et Matingwina, 2016). Notre projet se propose d’étudier le journalisme de solutions dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, en s’intéressant aux motivations qui sous-tendent sa pratique, ses usages et ses effets sur l’engagement de l’auditoire. Nous prenons comme cas d’étude le média web Unpoincinq, qui se spécialise dans le journalisme de solutions axé sur l’action climatique au Québec. Notre méthodologie s’appuie sur un devis mixte à dominance qualitative en trois étapes : entretiens individuels, groupes de discussion et sondage en ligne. Il s’agit d’une contribution originale à la littérature scientifique se situant à la jonction du journalisme de solutions, de la communication climatique et de la psychologie environnementale.

La métaphore domestique, visant à illustrer des phénomènes en sciences sociales et humaines (notamment Hochschild 2003 [1983]), demeure inusitée lorsque appliquée à internet. En dépit de l’utilisation croissante d’internet dans la sphère privée, il est perçu comme l’outil par excellence de la sphère publique dans la modernité avancée. Quoiqu’il en soit, les 23 blogueuses rencontrées dans le cadre de cette recherche n’hésitent pas à parler de leur chez-soi virtuel. À l’aide de données tirées d’entrevues, de visites à domicile et d’une exploration de leurs blogues, cette communication explore l’usage d’une telle métaphore et la confronte aux réalités vécues. L’idéal d’une chambre à soi (Woolf 1929) virtuelle est d’abord présenté, où les participantes parlent d’un chez-soi confortable, sécuritaire et où elles auraient un contrôle quant à la décoration et la teneur des propos. Toutefois, la réalité comporte des difficultés, ayant pour effet d’exposer une contradiction majeure : alors que les blogueuses cherchent un lieu où réaliser l’idéal domestique, elles sont notamment confrontées à une réalité où elles ne sont pas protégées d’abus provenant de visiteurs hostiles à leurs écrits.

Une large part des écrits québécois et canadiens entourant la représentation médiatique des politiciennes date de plus d’une quinzaine d’années, ce qui met en lumière la nécessité de documenter à nouveau la question en regard du monde politique d’aujourd’hui. De plus, les quelques études plus récentes font état de la persistance de distinctions associées au genre dans le traitement médiatique des hommes et femmes politiques, et des obstacles que ce traitement différencié représente pour les femmes (Goodyear-Grant, 2013; Gingras, 2014). Soulevant la présence actuelle de biais de genre plus insidieux, intrinsèques aux discours médiatiques, ces études des dernières années nous ont incitées à considérer l’emploi d’une démarche de recherche mixte afin de décrire et comprendre la manière dont les candidates à la mairie et aux postes de conseillères municipales du Québec ont été dépeintes dans les médias durant la campagne électorale de l’automne dernier.

La communication que nous proposons portera sur notre démarche de recherche partenariale (collaboration entre l’UQAM et la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie) ainsi que sur les résultats et recommandations qui émergeront de l’analyse de contenu présentement en cours, reposant sur les concepts de « représentations médiatiques » (Peraya, 1999; 2010), de « genre » (Fridkin-Kahn, 1996), de « division sexuée du travail » (Bereni et al., 2008) et de « leadership » (Lemarier-Saulnier et Lalancette, 2012).

Dans cette présentation, nous allons exposer les résultats partiels d’une recherche-création collaborative entre des chercheurs et des groupes du Québec et du Brésil dans les domaines de l’éducation et des médias immersifs. Dans cette collaboration, nous avons l’intention d’établir des dialogues entre des jeunes québécois et brésiliens autour de leur perception des territoires qu’ils et elles parcourent. Différents groupes de jeunes participent du projet : des élèves d'écoles publiques secondaires de Montréal (Québec), Laval (Québec), ainsi que de Petropolis (région de Rio de Janeiro, Brésil); participent également un collectif de création médiatique de la ville de Rio de Janeiro (Mate com Angu), ainsi qu’une communauté autochtone Guarani de l’état de Rio de Janeiro. Les jeunes seront accompagné.e.s dans la création de récits audiovisuels immersifs (vidéos 360), à partir des pratiques du Photovoice et du récit de soi.  Les récits seront ensuite visionnés dans une plateforme virtuel immersive qui permettra que les jeunes brésiliens et québécois se retrouvent et interagissent avec l’utilisation d’avatars. En participant au projet, les jeunes auront ainsi la possibilité de développer des habiletés numériques et de participer à des dialogues interculturels autour de la notion du territoire.

Si plusieurs universitaires et organismes concluent que le groupe des hommes peut former un bassin d’alliés potentiels pour prévenir les agressions sexuelles (Berkowitz, 2002; Flood, 2003, 2011; Unifem et MenEngage, 2012), aucune étude n’a analysé l’influence, auprès de leur public, de campagnes de marketing social développées dans ce but (Murphy 2009). Notre étude de réception visait à comprendre le sens que donnent des hommes à des messages publicitaires de la campagne My Strength is Not for Hurting conçus pour les interpeller par une caractéristique associée au masculin, la force, afin qu’ils se mobilisent pour prévenir ces crimes. Le concept de genre, élaboré en référence au système normatif qui crée les sexes et les hiérarchise, les notions de masculinités plurielles, et la réception médiatique ont servi de cadre théorique à cette étude féministe. Les propos de sept hommes engagés politiquement tenus lors d’un focus group ont fait l’objet d’une analyse de discours. Notre analyse qualitative montre que les participants articulent une réception négociée du message publicitaire : ils en captent le sens sans s’y identifier. Elle met en lumière le caractère pluriel et hiérarchique de la masculinité (Connell et Messerschmidt 2005) et souligne le besoin de considérer que l’interprétation des messages varie selon les différentes appartenances sociales (Ang et Hermes, 1991; Fejes, 1992).

Les algorithmes sont des assemblages socio-techniques qui permettent la prise de décision automatique (Gillespie, 2016). Ceux des grandes entreprises de médias sociaux, comme Facebook, restent obscurs, en tout ou en partie, aux yeux des utilisateurs de ces plateformes (McKelvey, 2014). Bien que Facebook ait révélé que son fil de nouvelles sélectionnait les publications selon le nombre d’interactions et leur caractère récent, sa formule algorithmique reste confidentielle (Bucher, 2016). Depuis plusieurs mois, je fais partie du groupe Professionnels des médias sociaux et du Web au Québec (sur Facebook), qui permet à ses membres de s’entraider. Le groupe est très actif. On y discute par exemple des bogues, des changements et des anomalies dans le processus de publication de contenu (organique et payant) sur Facebook. Leur objectif étant de rejoindre les utilisateurs, les professionnel.les doivent s’adapter rapidement aux transformations des plateformes. Par exemple, on tente de produire un contenu qui déjouera la valeur relative des images et des vidéos. Je présenterai une analyse des publications à propos des problèmes et changements des algorithmes de Facebook qui affectent leur travail. Le résultat recherché sera de présenter les types de problèmes qui émergent en 2019 et les techniques suggérées pour les résoudre. Mon analyse inclura également une réflexion sur le rôle d’un tel groupe pour faire contrepoids aux grandes entreprises médiatiques.

En mars 2020, le Québec aux prises avec la pandémie de COVID-19, impose des directives de maintien à domicile contraignant l’ensemble de la population à rester chez soi. Ce grand confinement a bouleversé nos rapports sociaux. Chez les ados, le temps passé devant les écrans a bondi de 10 à 30 h par semaine. Si cette augmentation du temps passé devant les écrans contribue à amplifier les inquiétudes parentales, nous en savons encore peu sur les pratiques numériques adolescentes dans ce contexte. Qu’ont fait les adolescent.e.s, comment et pourquoi ? Quelles significations ont eu ces pratiques ? Qu’est-ce qu’elles ont changé ? Au croisement de la sociologie des usages et de la sociabilité adolescente, notre recherche nous permet d’observer le rôle du numérique dans un contexte où les interactions sociales en présence sont limitées. Nos résultats sont issus d’une enquête qualitative effectuée auprès de 25 jeunes âgés de 12 à 15 ans. Nous observons que les pratiques numériques sont à la fois organisées et bricolées, qu’elles s’intègrent dans une dynamique de renforcement relationnel, qu’elles reposent sur une proposition d’identification à un vécu partagé, qu’elles se déclinent dans des espaces numériques aux frontières fluides qui s’enchevêtrent et, finalement, qu’elles agissent comme un système qui structure le quotidien. Notre projet vise à contribuer à l’étude d’une population adolescente dont les pratiques numériques actuelles font l’objet de discours normatifs et alarmistes.

« Vous et moi, nous n'entrerons pas en guerre pour les questions d'inégalités économiques et sociales. Cependant, pour des facteurs culturels tels que Dieu, la liberté, la mémoire, la langue, les présentations, les symboles, les histoires, nous sommes prêts à mourir. » Ces phrases de Wolton (2019) accusent le retour en force des revendications identitaires au 21e siècle tout en résumant les enjeux de la cohabitation des identités culturelles, tant au niveau national qu'au niveau des relations internationales. Aussi, notre projet, qui s'intéresse à la réalité des pays du Sud anciennement colonisés, vise à analyser le rôle de la communication patrimoniale dans la construction identitaire en nous focalisant sur trois aspects clés tributaires du couple patrimoine/identité, à savoir : la cohésion sociale, le besoin d'ancrage identitaire dans le contexte de la mondialisation et le rapport de ces pays avec le monde international dans un contexte de colonialité. Dans une démarche d'étude de cas basée sur une série d'entretiens libres, l'analyse documentaire et l'observation en ligne, nous avons entrepris d'analyser les pratiques communicationnelles de plusieurs institutions publiques d'Haïti directement concernées par le sujet. Les analyses présentées font état d'un besoin de politique de communication publique capable d'atténuer les risques de conflits liés à l'usage de la fonction identitaire du patrimoine, tout en favorisant de nouveaux rapports au monde.

Malgré l’importance de l’architecture de l’information (AI), nous remarquons qu’il n’y a pas de consensus quant à la définition de l’AI, ni de cadre définitif et très peu de perspectives théoriques en ce qui a trait à l’AI. Nous nous sommes donc penchés sur la question à savoir comment l’AI peut être représentée d’une façon qui répond aux besoins des différents domaines, dont la gestion de l’information et l’expérience utilisateur. Les recherches de Ronald Stamper à propos de l’information dans les organisations et son échelle sémiotique nous permettent de proposer une analyse de l’AI selon les interactions entre les fonctions humaines et les systèmes technologiques. Notre recherche a comme objectif de présenter un modèle de l’AI selon une perspective de sémiotique organisationnelle. Notre approche se divise selon les niveaux sémantique, pragmatique et social des relations qu’entretiennent les individus en contexte organisationnel. Pour l’AI, le niveau sémantique nous permet de comprendre les relations qui existent entre les ressources informationnelles et leur contexte; le niveau pragmatique se concentre sur le processus qui produit une ressource informationnelle; et le niveau social représente la gouvernance de l’information et de culture organisationnelle. Notre perspective permet à l’AI de répondre aux besoins d’individus en matière d’expérience utilisateur et à ceux de gestion de l’information dans les organisations.

Le principe des émissions de télé-réalité de type modes de vie est de faire appel à des experts pour conseiller et améliorer la vie de gens ordinaires. Une analyse critique de ce genre télévisuel a été effectuée à partir de l'émission Les persévérants, diffusée sur ICI RDI à l'hiver 2014. Cette série québécoise présente le condensé d'un plan d'intervention de 13 semaines mené auprès de 9 jeunes à risque de décrochage scolaire.

Le principal constat de cette étude est que le contexte de la télé-réalité fait émerger une relation de pouvoir entre les intervenants et les participants. La notion de pouvoir est comprise comme le fait de vouloir, consciemment ou non, faire faire, dire, penser ou ressentir par l'autre contre sa volonté ou à son insu.

Méthodologie: Les séquences présentant une relation entre intervenant et participant ont d'abord été découpées des six épisodes de la série, puis analysées à partir des idéaux-types de l’expérience de la domination (l’inculcation, l’implosion, l’injonction et la dévolution) élaborés par Danilo Martuccelli.

Il en résulte que la télé-réalité favorise l'injonction comme mécanisme de domination. Les gestes des intervenants visent surtout à amener les candidats à participer au programme.

Ce résultat questionne l'éthique de ce type d'émission qui mêle l'intervention et le divertissement et alimente la discussion sur la place des intervenants dans l'espace médiatique ainsi que de leurs responsabilités par rapport à la démonstration de leur savoir. 

Cette communication présente les résultats d’une étude visant à identifier les acteurs et récits liés à la désinformation relative au climat sur les réseaux socionumériques au Québec et au Canada. Elle examine la production et la diffusion des discours climatosceptiques au sein de l’écosystème de droite radicale québécoise et canadienne. Le corpus de 25 000 publications provenant d’une centaine de comptes influents permet une quantification des niveaux de résistance aux mesures climatiques (nier le réchauffement, nier sa source humaine, nier l’impact d’une réduction des gaz à effet de serrer (GES), etc.) ainsi que de l’adversaire politique désigné par ces publications (gouvernement, écologistes, scientifiques, etc.). Nous pourrons également relater la logique de certains microrécits récurrents autour de ces discours climatosceptiques ou hostiles aux mesures climatiques.

Cette analyse générale sera complétée par deux études de cas plus spécifiques. Il s’agit d’abord de groupes Facebook de loisirs motorisés où nous avons recueilli les publications concernant le pétrole et le climat afin d’y déceler des logiques pétromasculinistes, c’est-à-dire associant identité masculine et consommation d’hydrocarbures. La seconde concerne la page Facebook Québec fier. Déjà décrite par les médias comme étant proche des lobbys pétroliers albertains et du Parti conservateur du Québec, cette page combine les discours propétrole avec l’identité québécoise, jetant les bases d’un discours pétronationaliste.

La recherche-création réclame souvent de dialoguer et d’interagir avec divers supports médiatiques. Patricia Leavy (2017) suggère que les passages d’un médium vers un autre, dans la recherche basée sur les arts, peuvent être conceptualisés comme des adaptations. Mon propre projet de mémoire en recherche-création comprend et prévoit plusieurs de ces passages (données d’entrevues transformées en œuvres d’art et présentation du processus de recherche sous la forme d’une exposition virtuelle). Cette communication vise à discuter de la notion d’adaptation en tant qu’acte créatif et interprétatif (Hutcheon et O’Flyyn, 2013) et à la comparer à des concepts connexes qui ont été envisagés dans le cadre de ce projet. Quel intérêt le concept d’adaptation présente-t-il dans un contexte de recherche-création impliquant des transferts de contenu entre plusieurs médiums, par comparaison avec d’autres notions, telles que, par exemple, la remédiation (Bolter et Grusin, 1999) ou la traduction? J’examinerai, dans un premier temps, comment l’adaptation peut être envisagée de façon large, dans un contexte transmédial, puis, dans un second temps, ce qui la distingue de notions voisines (p. ex. son traitement du contenu, sa flexibilité interprétative), tout en expliquant comment elle s’articule de façon particulière dans le cadre de mon projet de mémoire.

Les peuples autochtones du Québec font face à des problèmes socioculturels importants, dont un taux élevé de suicide chez les jeunes pouvant être associés à une perte identitaire. En réponse à cette situation, depuis 20 ans, le groupe Design et Culture Matérielle utilise la création comme vecteur de développement et d’empowerment des individus et des communautés au Québec et au Brésil. Les autochtones craignent la disparition de leur Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) (savoir-faire traditionnels, connaissances ancestrales) étant donné la perte significative de transmission intergénérationnelle. Ce projet vise l’utilisation du design collaboratif (ainés, jeunes et designers) de «jeu vidéo sérieux» (allant au-delà du simple divertissement) comme vecteur de transmission du PCI dans une vision d’empowerment. Il s’appuie sur l’aspect motivateur à l’apprentissage qu’apportent les jeux vidéo pour inciter les jeunes à reprendre contact avec leur identité culturelle. Si plusieurs recherches ont démontré l’aspect positif de ces jeux en matière de pédagogie et d’information, peu se sont penchés sur leur capacité à transmettre le PCI. Les retombées escomptées seront au niveau de la théorie et la pratique du design de jeux ainsi que son utilisation comme outil d’intervention auprès des individus et des communautés. Cette communication porte sur les constats d’analyse de la revue de la littérature et le lien entre le design de jeu, la transmission culturelle et l’empowerment.



Les effets de la mondialisation ont redéfini la pratique des relations internationales notamment au sein des organisations internationales. L’accessibilité des médias de masse en tout temps et en tout lieu sur le Web, et l’utilisation accrue des médias sociaux sont deux de ces effets. Ceux-ci ont entraîné une mutation substantielle des aspects communicationnels des interactions entre les acteurs œuvrant au sein des organisations internationales. Cette communication soutient que les recherches en relations internationales ont négligé l’étude de ces aspects. Elle propose donc un cadre conceptuel ancré dans le champ d’études de la communication internationale pour explorer les effets des transformations des médias (médias de masse et médias sociaux) sur les interactions entre acteurs de la scène internationale. En combinant des modèles provenant de la communication et des relations internationales, ce cadre permet d’étudier ces effets lors des diverses phases du processus de prise de décision au sein des organisations internationales (mise à l’agenda, délibérations, négociations, adoption d’une décision). Il intègre également des facteurs liés aux enjeux communicationnels internes (normes et styles de communication) et externes (échanges entre États et canaux de communication) des organisations internationales. Cette communication vise à illustrer l’apport spécifique de la communication internationale dans l’étude du fonctionnement des organisations internationales.

Cette présentation vise à répondre à une question qui hante l’analyse du travail journalistique: qu’est-ce que ça veut dire être un « journaliste professionnel » ? Selon la sociologie des professions, la figure du professionnel et les phénomènes qui l’accompagnent (carte de presse, programme de formation) ont été universellement désirés par les journalistes au 20e siècle parce que ces derniers leur permettaient d’acquérir du capital symbolique et une meilleure crédibilité. Or, les perspectives critiques s’inspirant de la théorie du procès de travail post-Braverman ont plutôt tendance à affirmer que la figure du professionnel a été imposée par les patrons de presse dans le but de discipliner les travailleurs et les travailleuses de l’information.

Mon objectif est alors de découvrir un nouveau moyen de penser la figure du professionnel : pour moi, la professionnalisation est essentiellement une tentative idéologique d’aligner les journalistes sur les moyens de production. Conséquemment, le devenir-professionnel, poussé à l’extrême, est un devenir-machinique. Cela explique pourquoi la plupart des gestionnaires qui au 20e siècle en appelaient à une professionnalisation du journalisme, en appelle plutôt aujourd’hui à une automatisation de la production journalistique. Cela est cohérent dans la mesure où la professionnalisation et l’automatisation ont essentiellement la même fonction politique : dépolitiser les journalistes et fissurer la composition de classe.

 

Dans le milieu du tourisme, il est généralement admis que les personnes de 50 ans et plus (p.ex. les séniors, les baby-boomers) représentent une clientèle favorable aux yeux des acteurs de cette industrie. En effet, ce sont des personnes qui disposent, entre autres, de temps libre et de ressources financières appréciables. Lorsque le temps est venu pour ces voyageurs d’imaginer et/ou de planifier un voyage, quelles sources médiatiques participent à leur processus de choix de destination? La télévision, les journaux, les magazines, la littérature, le cinéma? C’est à cette question que cette recherche s’intéresse. L’axe « médias-tourisme » y est privilégié, car la littérature scientifique nous apprend qu’il y a peu de recherches réalisées en lien avec ce sujet. Dans le cadre de cette recherche, plusieurs entrevues individuelles ont été menées avec des gens de 50 et plus se considérant eux-mêmes comme étant voyageurs et consommateurs de médias. Leurs propos permettent de dégager l’opinion qu’elles ont des médias traditionnels qui influencent leurs idées de voyage, l’importance qu’elles accordent aux médias auxquels elles sont exposées et l’usage concret qu’elles en font. Bref, l’un des objectifs de ce travail est de relativiser ou de mettre l’accent sur l’influence des médias traditionnels pour les gens de 50 ans dans un contexte de tourisme et de recherche d’information en vue d’un voyage futur.



Les pratiques de consommation musicale ont grandement évolué depuis l’apparition du phonographe au XIXe siècle. C’est notamment le cas des manières d’écouter et d’échanger de la musique qui continuent de se transformer grâce aux différents dispositifs offerts par le web. Peer to peer, écoute en streaming ou via des réseaux socionumériques (RSN) comme Facebook : les usagers innovent tous les jours dans leurs façons de partager et s’approprier la musique, contribuant ainsi au développement de nouvelles pratiques de consommation musicale. Si la circulation d’informations sur ces RSN s’apparente au bouche à oreille, elle le dépasse largement. La littérature scientifique concernant ces espaces documente peu ce phénomène dans le contexte spécifique de la consommation de musique. Cette présentation se propose de mettre en lumière une recherche portant sur les usages d'un groupe d'échanges musicaux sur Facebook, de même que sur la manière dont ses membres perçoivent leurs pratiques. Les résultats proposés ont été obtenus grâce à l’analyse de contenu d’un corpus d’échanges en ligne prélevés sur une durée d’une semaine ainsi que d’une dizaine d’entretiens semi-dirigés avec des membres de ce groupe. Ils seront centrés sur ce qui a trait au partage de musique et aux motivations derrière, répondant ainsi aux attentes de notre cadre théorique fondé sur la sociologie des usages, la sociologie du don et la théorie de la reconnaissance (Jouët, 2000; Granjon, 2012; Casilli, 2010).  

La communication proposée abordera la question de la présence des femmes dans l’espace médiatique sous une perspective diachronique par le recours à  trois dimensions interreliées : celle de la féminisation de la profession journalistique, celle de la mise en scène des femmes comme sources et actrices des nouvelles télévisées et celle de la division genrée du travail en vertu de laquelle certains enjeux ou thèmes sont traditionnellement associés au féminin. Par cette analyse, nous mettrons  en  lumière la manière dont ces trois dimensions ont interagi dans l’évolution de la place des femmes dans l’espace public.  À partir d’un corpus de plus de 200 journaux télévisés diffusés entre 1961 et 2010 par les deux plus importants réseaux de télévision de langue française au Québec  (Radio-Canada et TVA), nous étudierons également la façon dont les journaux télévisés ont mis en représentation le cheminement par lequel les femmes ont investi l’espace public au Québec.

Les femmes, qui, mises à part quelques pionnières, étaient peu présentes dans les journaux télévisés, à la fois en tant que journalistes et actrices des événements, vont y faire une entrée progressive. Nous tenterons d’observer si cette insertion s’est faite à travers des thématiques traditionnellement associées à la féminité (éducation, culture, etc.) et si cette possible division genrée, sans disparaître, va s’atténuer ou, au contraire, se cristalliser avec le temps.  

Au Cameroun, les principales métropoles sont le théâtre d’une médiatisation à outrance des phénomènes religieux. Les posters et panneaux géants des entrepreneurs religieux jonchent les rues. Les affiches des programmes sont visibles sur des poteaux, des murs et autres espaces réservés ou non à l’affichage. Les recoins des rues sont auréolés de plaques publicitaires annonçant les églises et leurs programmes. Les événements pentecôtistes en open air agrémentent ces notes communicationnelles : campagnes d’évangélisation, prières, séances d’exorcisme, cultes, messes, cérémonies d’ordination. En sus, un phénomène apparemment récent, des prédicateurs itinérants avec mégaphones, dans les rues, carrefours, espaces publics et marchés, illustre cette véritable occupation spatiale par l’évangile pentecôtisant. Le couple nouvelles églises et nouvelles technologies montre que tous les supports médiatiques sont bons, pourvu qu’ils soient efficaces.

Ce déplacement du religieux de la sphère privée vers la sphère publique agrémente cet entrepreneuriat. Comment expliquer que ces entrepreneurs médiatiques continuent d’impulser le « media turn » (Engelke, 2010), malgré la répression gouvernementale ? Notre réflexion se base sur l’appropriation pentecôtiste de  l’« efficacité médiatique » - principal ancrage théorique de cette étude. De même, nous nous appuierons sur le postulat selon lequel, ces croyants disposent d’une longue expérience (dès 1912) de la médiatisation du religieux.