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Cette communication porte sur la médiation de la musique classique au Québec. Plusieurs auteurs (Hénnion 2007, Lafortune 2012) estiment qu’une œuvre d’art qui ne présente aucune forme de médiation est difficile à comprendre par le public. Nous répondrons aux questions suivantes : comment le dispositif du concert peut servir d’éléments de médiation, comment la médiation est-elle utilisée par les musiciens et comment la médiation implicite peut-elle englober tous les éléments reliés au concert?

Le concert est un lieu d’échange entre les musiciens et les spectateurs. Les acteurs de ce milieu doivent s’assurer que leur message est transmis adéquatement. Du point de vue social (Heinich, 1998), une analyse de la médiation de la musique classique permettra de mettre en lumière les failles et les réussites du dialogue entre la scène et la salle lors des concerts présentés à Montréal. La réflexion sur l’état de la médiation de la musique classique au Québec permettra d’enrichir nos connaissances sur les procédés de mises en scène de la musique et ainsi favoriser l’utilisation de ressources communicationnelles afin de présenter des événements plus appréciés du public. Nous proposerons un type de médiation plus englobant, soit la médiation implicite. Ce type de médiation n’explicite pas les œuvres et ne suggère pas d’interprétation. Il favorise l’expérience concert en améliorant chacun des aspects pris en compte lors d’une représentation, de l’accueil du public au concert lui-même.

Bien que le tabagisme soit en baisse, le vapotage a considérablement augmenté chez les jeunes au Québec. Cette étude explore les déterminants psychosociaux de l'intention de ne pas vapoter.   

Méthodes
L’analyse utilise des données d'un sondage en ligne administré à 2 756 adolescents québécois âgés de 14 à 18 ans. Le vapotage a été mesuré par une échelle de fréquence de consommation dans les 30 derniers jours. Les perceptions ont été mesurées à l'aide de questions basées sur la théorie du comportement planifié et l’expertise de l’organisation partenaire au projet.    

Résultats
L'analyse de régression logistique montre que la norme injonctive (RC = 1,4; IC 95 % : 1,1-1,9), descriptive distale (RC = 1,4; IC 95 % : 1,1-1,9), descriptive proximale (5 amis proches qui vapotent : RC = 0,3; 95 % IC : 0,2-0,5; 1-4 amis proches qui vapotent : OR=0,6; 95 % CI : 0,5-0,8) et la norme anti-vapotage (RC = 3,3; 95% IC : 2,6-4,4) sont associées à l'intention. Le contrôle perçu (RC = 3,2; 95%IC : 2,2-4,7), les attitudes (RC = 2,8; 95 % IC : 2,2-4,7) et le comportement antérieur (RC = 0,08; 95% IC : 0,05-0,1) sont aussi associés à l’intention.  

Conclusions
Ces résultats soulignent l'importance des normes sociales sur le vapotage chez les jeunes et la nécessité de concevoir des interventions qui en tiennent compte. L’identification de croyances clés permet le développement de messages porteurs pour corriger les idées fausses, stimuler les intentions de ne pas vapoter et réduire le vapotage chez les jeunes.

Après avoir pratiquement disparu des pratiques pendant plusieurs années, l’allaitement maternel est en plein essor depuis une trentaine d’années au Québec. Ce changement n’est pas étranger à la promotion effectuée par la santé publique, qui diffuse largement le message que l’allaitement maternel est le meilleur mode d’alimentation du nourrisson. Bien que son objectif soit louable, la promotion de l’allaitement comporte des effets pernicieux tels que l’émergence du construit social de la « bonne mère » (Héon et Martin, 2013), qui peut créer un sentiment de culpabilité chez les mères qui n’atteignent pas les idéaux proposés. Dans le cadre de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel 2012, l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a fait paraître une publicité mettant en vedette Mahée Paiement.  L’actrice allaite son enfant en tenue de soirée dans un décor luxueux; la publicité se termine avec le message « Allaiter, c’est glAMOUR ». La publicité a fait couler beaucoup d’encre; alors qu’une poignée de chroniqueurs l’ont appuyée, plusieurs s’en sont indignés – et la réaction fut similaire sur le web. Nous proposons une analyse du message diffusé ainsi que des commentaires qu’il a suscités dans les médias et sur le Web à partir de principes d’analyse de discours sociaux (Vincent, 2005). Cette recherche s’insère dans un projet plus large qui vise à définir quelles sont les caractéristiques des discours culpabilisants.

Cette étude vise à comprendre comment les jeunes des sociétés d’accueil se représentent les commentaires en ligne à propos de la crise des réfugiés Syriens après les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ainsi que les agressions sexuelles à Cologne. Nous avons recruté 42 jeunes âgés de 16 à 24 ans du Canada, de plusieurs pays Européens et du Moyen Orient. La méthodologie issue de la théorie des construits personnel de Kelly (1955) nous a permis de comprendre en profondeur le phénomène tel que vécu par les participants. Cette étude est innovatrice car elle contribue un cadre théorique et une méthodologie participative permettant d’entrer en dialogue avec les jeunes afin de comprendre comment ils interprètent le rôle que jouent les médias sociaux dans le processus de l’intégration et de l’inclusion des réfugiés et aussi parce qu’elle met en lumière les systèmes de construits personnels que ces jeunes utilisent dans ce processus. Cette étude constitue un premier pas vers l’élaboration de recommandations destinées à aider les représentants gouvernementaux, les travailleurs sociaux et les acteurs en milieux éducatifs à mieux intervenir afin d’inclure et d’intégrer les réfugiés syriens, dans un contexte où la présence potentielle de ces réfugiés est interprétée en fonction du contenu partagé en ligne.

La couverture des enjeux sociétaux par les médias traditionnels a un impact important sur la perception des Québécois face à leur rôle de citoyens responsables (Bérubé, 2010). Ces médias prétendent à une couverture factuelle de ces enjeux. Bien qu'en apparences, certains articles sont dénués d’opinion, les études de Caliskan et al. (2017) ont démontré qu’un large corpus de textes tiré d'Internet n’ayant pas d’orientation à priori contenait certains biais, telle qu’une plus grande facilité à associer le genre masculin au métier de médecin et le genre féminin au métier d’infirmière.

L’objet principal de cette étude est de dégager et d’analyser les associations implicites relatives aux changements climatiques contenues dans les nouvelles produites par les médias au Québec. Plus précisément, il s’agit de reprendre la démarche de Caliskan et al. (2017) pour dégager des associations implicites d’un corpus sur les changements climatiques. Pour atteindre cet objectif, le cadre de la sémantique vectorielle est utilisé.

Le corpus est bâti à partir d'articles en ligne de TVA Nouvelles, de La Presse et de Radio-Canada, de 2010 à 2018, et contient 1 million de mots. Le traitement se fait à l'aide de GloVe (Pennington et al., 2014) pour créer des « word embeddings » et ensuite tester la similarité de paires de vecteurs à l’aide de la mesure du cosinus de leur angle. Résultats préliminaires: les changements climatiques sont plus fortement associés au lexique du politique qu'à l'économie.

La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO a été adoptée en octobre 2005. L’UNESCO a reconnu le rôle majeur joué par la France, le Québec et le Canada dans ce dossier.  Dans le cadre de notre mémoire en communication sur la gouvernance de la culture, nous nous sommes penchée plus particulièrement sur le rôle des fonctionnaires québécois et fédéraux dans l’élaboration et l’adoption de la Convention. S’inscrivant dans le courant de l’économie politique des médias, notre étude de cas s’est appuyée sur deux techniques d’enquête : l’analyse de contenu de sources officielles (communiqués) et des entrevues semi-dirigées. La période retenue a été celle de 1998 à 2005 : 1998 étant l’année marquée par la négociation de l’Accord multilatéral sur les investissements (AMI) qui avait provoqué une intense mobilisation sur le plan de la société civile, notamment par la création dela Coalitioncanadienne pour la diversité culturelle; et l’année 2005 étant marquée par l’adoption dela Conventionde l’UNESCO. Au moment où se négocie un nouvel accord de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne, l’enjeu de la diversité culturelle demeure un sujet chaud dans l’actualité nationale et internationale et nous espérons contribuer à la discussion en présentant les résultats préliminaires de notre recherche.

La transmédialité est le concept qui caractérise le passage d’une œuvre d’un média à un autre. En revanche, l’arrivée des plates-formes de visionnement en ligne a contribué à l’émergence d’un nouveau phénomène en Occident, soit une émission de télévision qui change de mode de diffusion sans changer de médias.

Nous avons pu voir récemment une manifestation du phénomène avec franchise la Star Wars, plus principalement avec le personnage d’Ahsoka Tano, créé pour la série de dessin animé The clones War (Filoni, 2008–2020), diffusé à la télévision, qui a eu une série en prise de vue réelle retransmise sur la plate-forme Disney+.

Par contre, ce phénomène existe déjà au Japon depuis plus de 30 ans. Plusieurs séries d’animation japonaises furent diffusées sous forme d’Original Video Animation (OVA) avant de devenir des séries télévisuelles, et vice-versa. C’est le cas de la franchise Macross, donc la série Macross 7 (Kawamori, 1994-1995) diffusée à la télévision, mais deux mini séries supplémentaires furent distribuées en OVA.

Analysons les deux cas mentionnés afin d’expliquer le phénomène que nous appellerons : La « transplateformité ».

Dans de nombreux travaux, l'utilisation des technologies médiatiques du Web 2.0 (Facebook, Twitter, YouTube, etc.) dans la sphère politique encouragerait diverses formes d'interactivité, abolirait les barrières qui s'opposent à la participation et à l'engagement civique, et améliorerait la connectivité entre les citoyens et élus. Ce n'est pas étonnant que certains auteurs aillent plus loin en affirmant que l'usage de ces technologies contribuerait à asseoir une démocratie participative.

Si ces réalités sont à confirmer il paraît important et même judicieux de voir comment et dans quelles conditions, cela est possible. L'usage des médias du Web 2.0 dans la sphère politique contribue-t-il réellement à l’émergence d’un espace public ou perpétue-t-il le piège de la balkanisation de l'opinion publique comme c'était le cas dans le premier Web ? Sommes-nous devant une amélioration de la quantité et de la qualité des débats politiques ? ou assistons-nous à un « simulacre de discussion »  à l'ère du Web 2.0 ?

La présente communication se donne comme objectif non pas d’apporter des réponses claires à ces questions, mais plutôt de soulever d'autres essentielles et de proposer un cadre de réflexion structuré pour y répondre. Ce cadre, nous l'érigerons notamment autour des avis différenciés des théoriciens sur ce rapport quasi-ambigu entre la démocratie et les médias du Web 2.0. Entre des futuristes très optimistes de ce rapport et des observateurs très frileux, les avis oscillent. 

Ce projet de recherche est né d'une demande du Secrétariat à la Condition féminine ( en collaboration avec le Ministère québécois de la Culture et des Communications) adressée aux chercheurs de la Chaire de relations publique et de communication marketing de l'UQAM. La recherche visait deux objectifs: 1) établir une comparaison de différents systèmes d'autorégulation de la publicité sexiste mis en place ailleurs dans le monde afin d'identifier les bonnes pratiques applicables au système québécois; 2) procéder à une enquête portant sur la connaissance et l'appréciation du système québécois auprès des annonceurs, des agences de publicité et des associations représentant les consommateurs.

Deux approches méthodologiques ont été utilisées pour mener l'enquête: l'analyse documentaire et le sondage en ligne. L'analyse documentaire servait à faire la recension des bonnes pratiques à l'échelle internationale en matière d'autorégulation de la publicité sexiste (premier objectif). Le sondage en ligne visait à recueillir l'opinion des parties prenantes à l'aide d'un questionnaire comprenant des questions fermées, des échelles de Likert et quelques questions ouvertes (deuxième objectif).

Étant donné l'ampleur du projet et la variété des questions posées, plusieurs résultats et recommandations ont émergé du projet. Ces résultats et recommandations seront présentés dans le cadre de cette communication libre.

La concurrence au sein de l’offre touristique ne cesse de s’intensifier et plusieurs facteurs participent à changer la demande touristique tels que la multiplication des occasions de voyage et les offres promotionnelles. Une nouvelle classe de touristes ne cesse de grandir, il s’agit de ceux qui utilisent leur téléphone intelligent afin de planifier leur voyage. Les acteurs du tourisme doivent s’adapter à cette nouvelle façon de consommer des touristes.

L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre l’utilité du mobile perçue par les voyageurs, plus particulièrement de déterminer quels sont leurs freins et leurs motivations à adopter le mobile pour des produits de voyage. Pour ce faire, une analyse selon les critères sociodémographiques a été réalisée à l’aide de comparaisons de moyennes et de régressions linéaires à partir d'une base de données de 977 répondants. Les résultats de la recherche démontrent notamment que plus le public cible visé est jeune, plus les entreprises touristiques doivent favoriser le marketing au sein du mobile. De plus, si les entreprises désirent s’adresser aux femmes, ils devront miser davantage sur l’immédiateté, l’utilité, les promotions et l’économie de temps afin d’attirer cette clientèle. Cette recherche sera utile aux entreprises touristiques tout comme aux voyageurs qui bénéficieront de services plus personnalisés dans le but de mieux répondre à leurs attentes et à leurs besoins.

Cette recherche vise à comprendre les stratégies de collaboration déployées par des étudiants de premier cycle universitaire de deux disciplines, soit le design industriel et le design d’intérieur. Elle porte sur la phase initiale d’un projet où le cadrage et le recadrage du projet se manifestent avec plus d’intensité. Le cadrage est considéré comme essentiel à la construction d’une compréhension partagée d’une problématique complexe conduisant aux solutions à envisager. Pendant une session, des étudiants sont jumelés en équipes multidisciplinaires pour travailler sur un projet de design. Ces équipes sont appelées à développer une problématique et un pré-concept. À la mi-session, les équipes ont été déconstruites et les étudiants de design industriel remplacé par de nouveaux étudiants, également en design industriel. Ces derniers ont eu l’opportunité de continuer le projet tel quel ou de le remettre en question, en totalité ou en partie. Trois des neuf équipes ont jugé nécessaire de revisiter la problématique et de revoir les critères de design. Les moyens utilisés pour comprendre ce qui a provoqué le recadrage du projet auprès de ces équipes sont : observations lors des présentations des concepts préliminaires, des entrevues ainsi qu’un questionnaire hebdomadaire portant sur les changements au cours de la semaine. Nous prévoyons que l’analyse des données de ces observations pourra nous éclairer davantage sur les différentes stratégies favorisant la compréhension partagée.

Dans plusieurs courants musicaux, la pratique d’improvisation se construit autour d’un langage structuré autour de codes stylistiques préétablis. Des formes d’improvisation plus libres se sont développées pour se soustraire de tout idiome. C’est le cas dans l’improvisation musicale non idiomatique, où le produit et le processus semblent strictement coïncider. La possibilité d’une préservation matérielle de cette musique semble alors glisser du produit de la performance au contexte de production. Pourtant, des efforts de consignation et d’archivage d’improvisations musicales se sont déployés, entraînant la diffusion d’objets-archives. À travers l’étude de cas de Libr’aerie, album issu d’une performance live d’improvisation musicale, nous étudierons la dimension inarchivable de l’activité humaine. Nous considérerons l’archivistique à partir de ses angles morts, de ce qui est « soit exclu, soit invisible, soit interdit ou encore impensable au sein de la discipline ». Nous remettrons conséquemment en question le caractère totalisant du traitement documentaire de l’activité humaine par l’institution archivistique. Le thème central de la présentation sera donc d’interroger à partir d’un cas concret la définition de l’archive et le rôle de l’archivistique dans le contexte de productions artistiques performatives et non reproductibles.

La médiation culturelle est une nouvelle technique d’intervention utilisant la culture à des fins sociales. En fait, elle consiste à soutenir l’expression identitaire de divers groupes de citoyens minoritaires en favorisant leur intégration sociale, tout en renouvelant la culture (Lafortune, 2008). Les personnes âgées font parties des groupes sociaux qui sont souvent victimes d’exclusion et ils se trouvent parfois inutiles (Laplante et Blanchet, 2007). La médiation leur permet de demeurer actifs, en apportant leur contribution à la culture. Ils se doivent de faire partie intégrante de la culture des sociétés, afin de maintenir ou réintégrer leur place dans celles-ci.

C’est en 2010-2011, que dans la ville de Saguenay, est né le projet pilote Tv des aînés. Celui-ci a pour objectif de réaliser six émissions de télévision d’une demi-heure chacune. Ces émissions ont été pensées et créées par les aînés afin qu’ils deviennent les porteurs du projet. L’évaluation des retombées sociales du projet a été effectuée à l’aide de trois groupes pré-post intervention, auprès des vingt-deux aînés. Les principales retombées ont été observées sur leur image de soi, sur l’estime de soi et sur le sentiment d’utilité sociale. Chez les intervenants, leur participation à ce projet pilote a, entre autre, modifié leur conception de la vieillesse, ainsi que leurs appréhensions face à leur propre vieillissement. Enfin, la diffusion de ces résultats bonifiera les avancements scientifiques dans le domaine.

En 2017, le drame de la pyrrhotite est considéré comme le plus grand scandale de la construction au Québec. Des milliers de familles ont été touchées par ce vice en Mauricie. Le nombre de personnes affectées et l’organisation d’une coalition de victimes en ont fait un cas intéressant à étudier depuis un point de vue interdisciplinaire. Le phénomène a provoqué, d’abord, d’importantes répercussions médiatiques régionales, il a entraîné une implication politique à plusieurs niveaux et la réalisation d’un procès judiciaire. L’objectif de notre recherche est de mieux comprendre le phénomène de la pyrrhotite à travers sa dimension sociale. En suivant les étapes de la méthodologie de la théorisation enracinée, nous avons collecté des données quantitatives et qualitatives à partir de trois sources : une revue de presse, un sondage et des entretiens. D’un point de vue méthodologique, notre recherche a mis en évidence une nouvelle manière d’aborder les mobilisations sociales. En traçant un portrait approfondi de la situation, notre recherche sert à rendre compte des étapes et des acteurs du phénomène, à démontrer l’écart entre le discours des médias et celui des victimes, à établir une relation directe entre le phénomène de la pyrrhotite et une catastrophe, et entre le développement d’une mobilisation sociale et la sphère politique, parmi d’autres résultats qui servent à enrichir les études sur les manières d’analyser les mobilisations sociales depuis le champ de la communication.

Le paludisme et le choléra sont des maladies liées à l’eau qui comportent un grand potentiel épidémique pour les populations subsahariennes. Le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans en Côte d’Ivoire (SNIS, 2014). L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est reconnu comme un droit par les Nations Unies. L’OMS (2018) prévoit que d’ici 2025 plus de 50% de la population globale sera soumise à un stress hydrique important. Cette prévision est basée sur les changements climatiques, l’épuisement des ressources, l’explosion démographique et l’urbanisation (OMS, 2018). Le Gouvernement de la Côte d’Ivoire déclare vouloir intervenir dans le domaine de la santé publique afin d’améliorer les conditions de vie de sa population dans le but d’atteindre ses objectifs de développement pour 2020 (Kaba, s.d.). Toutefois, les dirigeants et experts de la santé ivoiriens disent faire face à de nombreuses difficultés de collaboration avec la population pour amener les changements souhaités (GCI, 2013; MSHP, 2016a; 2016b). Ma présentation portera sur les représentations sociales des habitants d'un village de la commune de Yopougon à Abidjan (Côte d'Ivoire) concernant les maladies qui sont transmises par l'eau contaminée. Je ferais ressortir l'importance d'allier les perceptions et priorités des populations à celles des intervenants et experts dans une logique de construction d'une problématique de santé qui fera sens pour les deux catégories d'acteurs.

Chaque jour, les juges des émissions juridiques invoquent le pragmatisme du bon sens pour réduire les litiges complexes et chargés d’émotions dans des contes moraux simples afin de rendre des jugements cohérents et rigoureux. Pour beaucoup, ces émissions constituent le seul moyen par lequel ils puissent approfondir leurs connaissances du système judiciaire. La télévision peut, après tout, avoir un impact sur la formation et l’acquisition de concepts des téléspectateurs. Ainsi, l’implication active dans le renforcement des composantes visuelles et sonores d’une émission de télévision peut entrainer des changements importants de connaissances, d’attitudes et de comportements. À cette fin, la présente recherche examine les façons dont les stratégies de conception des messages et les techniques de production employées dans L’Arbitre proposent un modèle de comportement judiciaire aux téléspectateurs qui symbolisent la résolution des différends. Précisément, elle décrit comment les éléments auditifs et visuels utilisés dans ladite émission ont façonné les perceptions de la juge, de l’audience et des justiciables, et donc influencé les téléspectateurs à soumettre leurs différends à la cour de la Me Anne-France Goldwater.

Au cours de cette communication nous présentons les résultats d'une étude longitudinale concernant la proportion d'espace consacrée d'une part aux ouvrages de pseudosciences (paranormal, ésotérisme, etc.) et de sciences pour adultes, et d'autre part, aux ouvrages de spiritualité et de sciences pour enfants dans les librairies du Qubec. Deux mesures ont été prises, l'une en 2001 dans 55 librairies et l'autre, en 2011 dans 72 librairies. Des analyses statistiques ont été réalisées à partir des mesures prises uniquement dans les librairies visitées aux deux temps de mesure. Les résultats des analyses corrélationnelles montrent que les librairies qui consacrent davantage d'espaces aux ouvrages de pseudosciences destinés aux adultes (n = 40) et aux ouvrages de spiritualité destinés aux enfants (n = 38) sont les mêmes en 2001 et en 2011. Par ailleurs, une ANOVA à mesures répétées montre que la proportion d'espace dévolue aux ouvrages de pseudosciences destinés aux adultes a diminué au deuxième temps de mesure, ce qui n'est pas le cas des livres de spiritualité offerts aux enfants. Après un bref retour sur la méthode utilisée et les résultats, nous invoquons quatre raisons susceptibles d'expliquer la popularité des pseudosciences ainsi que quelques conséquences éthiques et sociales de leur vogue. Enfin, nous proposons trois solutions pour valoriser la démarche scientifique aux yeux des adolescents et des enfants: éducation aux médias, Citizen science et lecture de romans  policiers.

La fraude scientifique n'est pas un phénomène nouveau. On observe toutefois depuis la fin des années 90 une explosion du nombre de cas détectés, dont certains cas extrêmes où des dizaines de publications d'un même auteur se sont avérées frauduleuses. Les conséquences subies par le chercheur fautif varient selon la gravité de la fraude, et vont de la perte de financement au congédiement, voire même aux poursuites judiciaires. Cependant, les fraudeurs ne sont pas les seuls à subir les conséquences de leurs actes, puisque la science moderne est caractérisée par une collaboration accrue entre les chercheurs, les institutions et les pays. En effet, même si la fraude est commise par un seul des collaborateurs, il est fort probable que les co-auteurs subissent également certaines conséquences. L'objectif de cette recherche est d'explorer les conséquences de la fraude scientifique à l'aide de données provenant d'une version bibliométrique du Web of Science ainsi que de la base de données Medline. Elle analyse d'abord, pour chaque chercheur ayant participé à une recherche frauduleuse, les conséquences de cette fraude sur sa productivité en recherche, son impact scientifique et son taux de collaboration. La recherche vise également à étudier les impacts de la présence d'articles frauduleux dans la littérature scientifique sur l'ensemble de la communauté. La présentation se terminera par une discussion sur la responsabilité des chercheurs et la confiance du public envers la science.

Cette communication explore la relation complexe entre le développement des outils du Web 2.0 et comment les membres d’une "génération de l’information" s’y appuient dans le cadre de pratiques engagées. Remettant en question les approches du «tout technologique», je propose de repenser la façon dont on conçoit la participation sociale et politique des jeunes dans le contexte médiatique actuel. En m’appuyant sur deux séries d’entretiens qualitatifs menées auprès de 137 jeunes adultes (20-35 ans) entre 2009 et 2012, je dégage de l’observation de leurs modes d’engagement variés (très technophiles, peu technophiles, modes de participation formels, cybermilitants, ou pas engagés du tout) certaines tendances dans leurs représentations et attitudes politiques, qui évoquent une perception des limites qu’ils perçoivent à leur participation et qui les pousse à recourir à des pratiques d’affichage, d’échange et de relais, sur des "réseaux d’interprétation" multiples, pour produire au quotidien des changements dans les modes d’agir, de percevoir et de penser. Au delà des préjugés optimistes ou pessimistes émis au sujet de leur participation à une "révolution 2.0" ou au contraire, au paradoxe de la "révolution assise" (slactivisme), j’estime que le sens que ces jeunes donnent à l’engagement appelle une transformation des cadres et des modèles théoriques par lesquels analyser les codes symboliques propres à une nouvelle culture de l’engagement et de l’ "agir" en société.

Le marché des technologies prêtes-à-porter (« wearables ») est en constante progression depuis les dernières années. De plus en plus de ces produits technologiques sont conçus à chaque année comme les montres intelligentes, les combinaisons sportives avec capteurs intégrés, ou encore les brassières intelligentes. Bien que peu mature aujourd’hui, cette classe de technologies pourrait générer, selon Gartner (2016), un marché de plus de 61 milliards de dollars d’ici 2020. Malgré ces projections, il demeure que l’adoption de masse des technologies prêtes-à porter se veut plus lente qu’anticipée et peu d’études scientifiques se sont penchées sur les facteurs qui facilitent leur adoption. La présente recherche vise à combler ce manque dans la littérature en proposant un modèle d’adoption basé sur la théorie de diffusion des innovations de Rogers (1991). Une enquête par questionnaires en ligne conduite auprès des « milléniums » a permis de recueillir les perceptions de 231 personnes quant à leur intention d’adopter une Apple Watch. De façon surprenante, les facteurs liés aux perceptions utilitaires de la technologie n’influencent pas l’intention d’adopter de façon aussi prononcée que les perceptions hédonistes liées au port de l’Apple Watch. Enfin, les résultats démontrent également que le coût perçu vient modérer négativement l’effet de l’avantage relatif perçu sur l’intention d’adopter, atténuant ainsi la valeur des fonctions utilitaires du produit.

La métaphore domestique, visant à illustrer des phénomènes en sciences sociales et humaines (notamment Hochschild 2003 [1983]), demeure inusitée lorsque appliquée à internet. En dépit de l’utilisation croissante d’internet dans la sphère privée, il est perçu comme l’outil par excellence de la sphère publique dans la modernité avancée. Quoiqu’il en soit, les 23 blogueuses rencontrées dans le cadre de cette recherche n’hésitent pas à parler de leur chez-soi virtuel. À l’aide de données tirées d’entrevues, de visites à domicile et d’une exploration de leurs blogues, cette communication explore l’usage d’une telle métaphore et la confronte aux réalités vécues. L’idéal d’une chambre à soi (Woolf 1929) virtuelle est d’abord présenté, où les participantes parlent d’un chez-soi confortable, sécuritaire et où elles auraient un contrôle quant à la décoration et la teneur des propos. Toutefois, la réalité comporte des difficultés, ayant pour effet d’exposer une contradiction majeure : alors que les blogueuses cherchent un lieu où réaliser l’idéal domestique, elles sont notamment confrontées à une réalité où elles ne sont pas protégées d’abus provenant de visiteurs hostiles à leurs écrits.

Cette communication vise à expliquer comment les réseaux sociaux régulent les propos et les comportements des utilisateurs. Nous entendons dans un premier temps présenter l’évolution de la notion d’« espace public » associée à l’émergence des réseaux sociaux. Nous montrerons ensuite comment cette évolution nécessite que soit repensée l’incarnation légitime de l’autorité morale dans l’espace public numérique. Il sera démontré que les réseaux sociaux créent une normalisation des propos par le biais de deux mécanismes complémentaires, à savoir les algorithmes informatiques et le travail des employés modérateurs. Finalement, nous verrons que ce processus de régulation nécessite la participation massive et souvent involontaire des utilisateurs des réseaux sociaux pour pallier les limites techniques des algorithmes quant à l’interprétation sémantique des contenus et la rigidité des critères moraux définis en interne. Nous conclurons ainsi que les mécanismes parfois dénoncés comme restreignant la liberté d’expression sur les réseaux sociaux résultent en fait d’une injonction à l’expression du plus grand nombre, symptomatique de la nécessité économique d’une collecte massive de données.

L’Intelligence artificielle change les pratiques journalistiques en amenant les reporters à produire davantage dans un contexte de multitâches.  Il est devenu commun de se demander si les journalistes seront remplacés par des robots (Marconi, 2020).

On estime que 12% du travail des journalistes pourrait être effectué par des logiciels de rédaction automatique d’ici 2025 (Marconi, 2020). Ils sont utilisés dans des domaines pointus comme les résultats sportifs, la météo en direct, les résultats trimestriels d’entreprises, etc

Je vais donc analyser les pratiques actuelles des médias d’information au Canada dans l’utilisation de l’IA.

Voici un aperçu des questions de recherche, des questions qui animent ma démarche : Quelles sont les initiatives prises par les médias canadiens dans les secteurs de l’IA? Quels sont les impacts potentiels sur la production journalistique faite par des humains?  

Je vais envoyer cet automne un questionnaire aux dirigeants de 10 grands médias au Canada afin de bien comprendre leurs pratiques dans le domaine de l'IA.

J’envisage une recherche qualitative de terrain. Paillé (2016) la décrit comme une «recherche qui implique un contact personnel avec les sujets de la recherche, principalement par le biais d’entrevues (...) d’un questionnaire et par l’observation des pratiques dans les milieux mêmes».  

L'étude devrait donner le premier portrait connu de l'usage de l'IA dans les principales salles de rédaction au Canada.

 

Cette communication propose d’analyser l’adaptation des stratégies des communications prévues au plan de précrise mis en place par les membres de la sécurité civile québécoise lors de l’explosion ferroviaire survenue au Lac-Mégantic en juillet 2013. Cette catastrophe a incité les gestionnaires de la crise et les responsables des communications de la sécurité civile à revoir les stratégies planifiées et les pratiques habituelles de gestion de crise pour s’adapter aux réalités d’un terrain et d’un contexte particuliers.

La recherche que nous avons menée propose une méthodologie mixte, reposant sur une analyse de la documentation produite par les gestionnaires des communications avant, pendant et après la crise ainsi que des entrevues réalisées avec les responsables de la sécurité civile du Québec qui ont eu à gérer la crise. Ces entretiens, de type semi-directif, ont permis d’identifier les pratiques mises en place pour s’adapter à un contexte particulier, celui d’une crise à l’ampleur sans précédent au Canada.

Il ressort de cette analyse que cette gestion de crise s’est réalisée dans un contexte d’accès difficile aux ondes numériques et d’une population rencontrant des problèmes importants de compréhension des messages de santé publique en raison d’un niveau de littératie limité. Malgré cela, l’approche terrain adoptée a permis aux intervenants de comprendre les besoins de la population et d’appliquer des stratégies de communication émergentes et contre-intuitives pour y répondre.

Dans toute interaction, on essaie de montrer une image positive de soi-même et d’agir conformément à cette image. Certaines personnes sont aussi préoccupées par l’image des autres, et essaient de ne pas les offenser afin de préserver la relation. Cette image sociale correspond au concept de face, et les actions prises en accord avec celle-ci sont appelées facework ou figuration. Pour cette communication, je présente une revue de littérature qui discute des diverses théories de la face et de la figuration. Cette revue va au-delà d’une traditionnelle conception individuelle de ces deux concepts afin de les penser comme des réalisations relationnelles. En effet, la face ne réfère pas seulement à soi-même, mais concerne aussi la face de l’autre et la face mutuelle. Étendre les frontières conceptuelles de la face et la figuration élargit ainsi les possibilités pour décrire les schémas interactionnels dans des structures organisationnelles. Lors de mes études de terrain, j’ai réalisé qu’il y avait un manque de connaissance de ces concepts en dehors du milieu académique, et de leur influence sur les interactions, malgré l’utilité potentielle de ces notions afin de comprendre les tensions organisationnelles et les processus de collaboration. La revue de littérature que je propose conclut ainsi avec une réflexion sur la manière dont les chercheurs en communication organisationnelle pourraient appliquer les différentes conceptions de la face et de la figuration dans des cas pratiques.