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La recherche-action s’appuie sur une méthode inductive et sur une approche participative impliquant une collaboration active et un dialogue constant entre les chercheurs et les acteurs concernés, dans le but de comprendre et d’agir sur des problèmes rencontrés par ces mêmes acteurs. Si la recherche-action, dans sa définition et sa typologie, est une méthodologie bien établie dans le domaine de la sociologie, des sciences de la gestion ou de l’éducation, il appert qu’elle trouve également sa place en rédactologie.

Épistémologiquement, la rédactologie étudie les pratiques professionnelles de la rédaction, aussi bien du point de vue des rédacteurs que des lecteurs-utilisateurs. La discipline couvre autant la place des acteurs, que les pratiques professionnelles, les processus ou les outils. Sa pluridisciplinarité lui permet de se rattacher aisément à la méthodologie de la recherche-action.

En s’interrogeant sur les conditions de pratique, les chercheurs en rédactologie et en communication peuvent ainsi les décrire, les analyser, les modéliser et les enseigner. Sans nécessairement donner le nom officiel de recherche-action à leurs projets, les chercheurs mettent en pratique son cycle depuis longtemps déjà. 

En nous intéressant plus spécifiquement à certains projets du Groupe Rédiger, nous en profiterons pour ouvrir le dialogue et nous interroger sur les nouvelles réalités du chercheur en recherche-action, ses limites et ses besoins.

À l’automne 2023, le gouvernement français a organisé à Paris un évènement d’envergure dédié à la production et circulation de la création artistique africaine : Création Africa. Parmi les participants, on compte des studios d’animation et de jeux vidéo africains qui ont développé leurs activités de préproduction ou de promotion grâce à des financements internationaux. Cette dynamique interroge : en finançant ces studios, les acteurs étrangers impactent-ils les structures locales (politiques, économiques, sociales)? Ces interventions participent-elles à un syncrétisme des contenus numériques ? Afin de répondre à ces questions et enrichir la recherche sur la coopération culturelle avec de nouveaux terrains, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs avec 14 studios participant à l’évènement, et récipiendaires de ce type de financements. Grâce à une grille d’entretien (financements, esthétique/contenu, diffusion/circulation/promotion, besoins), enrichie par de l’observation non participante, nous proposons une analyse de ces interactions entre financeurs publics internationaux et biens culturels numériques. Les résultats (finaux) de cette étude et leur analyse critique ouvrent la voie à d’autres réflexions, sur les nouvelles formes de collaboration pour la gouvernance internationale de la diversité numérique (francophone, par exemple), ou les continuités/ruptures des pratiques politiques internationales, à l’heure du numérique et de l’intelligence artificielle.

Selon plusieurs chercheurs, démontrer l’efficacité des campagnes de publicité sociale est une tâche complexe pour les praticiens, donnant lieu à des techniques souvent « douteuses » et « inefficaces » (Daignault et Paquette, 2010 : 2). Pour cette raison, nombre d’entre eux prônent un recours plus important aux connaissances issues de la recherche (CIR) pour évaluer l’efficacité des campagnes de publicité sociale (French et Gordon, 2015 ; Frenette, 2009 ; Gordon et al., 2008). Mais que sait-on réellement des pratiques des publicitaires quant à l’évaluation de leurs campagnes? Quels indicateurs, variables et méthodes utilisent-ils? La littérature est muette à cet égard. Par ailleurs, on possède peu de connaissances sur les liens que les publicitaires entretiennent (ou pas) avec la recherche scientifique. Or, aucune étude ne contribuera à optimiser les pratiques des publicitaires si elle n’est pas consultée par ces derniers. Dans ce contexte, quels déterminants influencent l’utilisation des CIR par les praticiens de la publicité sociale?

Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête en ligne auprès d’une vingtaine de praticiens de la publicité sociale au Québec.

 

Les résultats préliminaires indiquent que si les praticiens ont généralement une opinion favorable des CIR, peu d’entre eux les mobilisent dans leur travail et leur recours n’est pas valorisé par leurs employeurs. De plus, leurs pratiques d’évaluation sont partiellement arrimées aux modèles théoriques. 

L’objectif de cette recherche est d’appréhender ce qui est à l’œuvre lors de l’introduction de dispositifs de médiation numérique au musée d’ethnographie. Que modifie l’introduction du numérique au sein de la médiation muséale ? Comment analyser la dimension technique et symbolique de ces dispositifs ? Si les discours sur le multimédia évoquent fréquemment ce que le numérique change, qu’en est-il des formes qui ne changent pas, qui perdurent malgré les chantiers de numérisation ? Le terrain de la recherche est le musée départemental d’ethnographie d’Arles en rénovation depuis 2009. Dans ce musée qui ne possédait que peu de dispositifs numériques, l’intégration des nouvelles technologies est un changement notable. Une enquête ethnographique actuellement en cours au musée permet de connaître le positionnement des acteurs et la façon d’introduire les outils du numérique. Elle se compose d’entretiens semi-directifs réguliers et approfondis avec les acteurs clefs du musée.

Les premiers résultats donnent à voir deux types de tensions. On constate d’abord des tensions entre des supports numériques présentés comme révolutionnaires dans le milieu publicitaire et des supports à qui on demande d’être utiles, discrets et de se faire oublier dans le contexte muséal. A cela s’ajoute les angoisses de la part du public. Des visiteurs fortement attachés au lieu craignent de découvrir un musée qui aurait perdu sa magie en montrant uniquement des écrans.





Le patrimoine des ksours est une réalité encore mal définie de nos jours. C’est un chantier ouvert il y a maintenant quelques décennies. Les frontières de la patrimonialisation des ksours et les enjeux de la recherche publique de cette réalité des ksours seront déterminants pour les sociétés qui les habitent.

 Dans l’espace social, la communication autour des ksours participe aussi d’une appropriation de la reconstruction identitaire du lien ksourien, favorisant ainsi le retour à une conception culturelle des ksours, comme somme des expériences vécues traduites dans le langage architectural et les formes d’expression urbaines.

Au sens le plus large, cette forme de médiation culturelle exige la mise au jour des catégories de l’interprétation du patrimoine urbain ksourien. Les fondements idéologiques de l’architecture des ksours et leur réalité sont une réponse nouvelle aux problèmes que pose l’architecture d’aujourd’hui dans les vallées présahariennes. Les architectures des ksours analysés seront abordées par leurs médiations en utilisant une méthodologie sémiotique issue de la théorie peircienne[2].

[2]SANSON, Pascal, La médiation sémiotique du  paysage architectural et urbain, in « Le Paysage Urbain - Représentations, Significations, Communication », L'Harmattan – Collection EIDOS, 2007.

 



L’usage des pesticides au Québec est largement répandu, sans que ce choix, qui implique des impacts environnementaux et de santé populationnelle non négligeables (Goulson, 2013; Aubertot et al., 2007), n’ait été clairement débattu dans l’espace public. Or, sous l’éclairage de cas récents, dont celui de la multinationale Mosanto condamnée à verser une somme substantielle à un plaignant pour avoir omis de mentionner que son produit phare était potentiellement dangereux pour la santé humaine, on peut penser que l’acceptabilité sociale de ces produits est graduellement remise en question. Plusieurs groupes environnementaux en font d’ailleurs leur cheval de bataille, alors que les lobbies représentant cette industrie sont sans doute actifs afin de favoriser des règlementations avantageuses pour cette dernière. À partir d’une revue de presse longitudinale et d’une analyse des données disponibles dans les registres des lobbyistes québécois et canadiens, nous souhaitons examiner les différents cadrages (Scheufele, 1999; Fairhurst et Sarr, 1996; Entman, 1993) autour des pesticides tels qu’ils ont pu évoluer au cours des dix dernières années et cartographier les acteurs à la source de ceux-ci. Le tout nous permettra de nous pencher sur la construction du jugement social (Bitektine, 2011) à l’endroit de l’industrie des pesticides, à partir des différentes sources de légitimité qu’on lui confère ou au contraire, qu’on lui dispute (Yates, 2018).

Au Bénin, l’intérêt et l’importance qu’accordent les bulletins d’information des radios généralistes aux thématiques environnementales demeurent modestes. En dehors de l’(in)salubrité comme thématique de proximité, il y a très peu de "sujets environnementaux" qui sont communément traités par les rédactions béninoises. Au-delà de la visée générique d’information, apparaît, à travers les cadres discursifs utilisés, une sorte de glissement du "faire savoir" au "faire faire" caractéristique des médias d’information au service d’une cause.

C’est du moins quelques unes des observations majeures issues de cette recherche menée dans le cadre de mon doctorat soutenu en 2010. Il s'agit d'une analyse comparée des cadres discursifs des journaux parlés de trois radios béninoises et d’une radio internationale émettant de Paris (RFI Afrique qui est très écoutée en modulation de fréquence au Bénin). Ce choix de radios à statuts différents (public versus privé ; local versus international) est volontaire et se justifie avec la démarche comparative qui est la mienne avec une approche socio-sémiotique.

L’analyse des conditions de production de l’actualité environnementale de chacune de ces radios révèle les spécificités d’un sous-champ du journalisme en constitution. Ce dernier évolue au sein d’un réseau d’acteurs sociaux à l’œuvre dans la promotion de l’environnement au Bénin. 

Chaque jour, de nouveaux dispositifs techniques apparaissent et changent les pratiques communicationnelles individuelles et collectives. Les recherches en sociologie des médias ont démontré que les usages sociaux d’une nouvelle technologie, même s’ils sont en apparence innovés, sont conditionnés par des pratiques antérieures (Caron,2007 ; Proulx,2006 ;  Rieffel,2005). Ce constat soulève son lot de questionnements. Notamment concernant les usages des technologies d’information et de communication (TIC) par les individus contemporains.

La  présente communication s’intéresse aux premiers résultats d’une étude visant la compréhension d’une TIC et son ancrage social. Dans notre recherche de maîtrise, nous nous intéressons à un forum de discussion en ligne où les usagers construisent, entre autres, les conversations autour d’une émission de télévision québécoise, soit Tout le monde en parle (Mallein et Toussaint,1994 ; Proulx,1993 ; Morley,1991). Nous supposons que les interactions présentes sur la tribune web de l'émission (lire les différents messages, les commenter, poser des questions, répondre à d’autres) font parties d’une démarche individuelle de construction du neuf teinté par l’ancien (Flichy,2004 ; Singly,2003). Cet espace illustre bien la synergie entre les médias traditionnels et les nouveaux médias que le récepteur-usager imbrique pour prolonger son social, non pas dans le sens de reproduire du même, mais plutôt pour le vivre autrement et l’interpréter différemment.

Les médias d’information québécois ont connu de nombreux bouleversements au cours des 15 dernières années, tant sur le plan économique et technologique, que social et culturel. En quoi les changements qui en ont découlé ont-ils affecté la capacité individuelle des journalistes de produire d’excellents reportages? Et sur quels critères peut-on se baser pour juger de l’excellence? Les préoccupations liées aux effets de la concentration et de la convergence sur le travail des journalistes ou sur la qualité et la diversité de l’information, ont été bien documentées (Bernier, 2008; Corriveau et SIrois, 2012; Francoeur, 2012; Payette et al., 2011; Saint-Jean et al. 2003, etc.). Il n’existe cependant pas d’études établissant le lien entre plusieurs facteurs en mouvance (tels que la propriété des médias, les innovations technologiques et les nouvelles habitudes d’information du public) et l’excellence journalistique individuelle. Notre étude vise à connaître le point de vue de journalistes et de professionnels de l’information sur cette question, à partir d’indicateurs de qualité utilisés dans les concours de journalisme (Bogart, 2004; Shapiro, Albanese et Doyle, 2006; Shepard, 2000). Nous avons choisi de questionner les jurés du Prix Judith-Jasmin de 1975 à 2012 parce qu’il s’agit de professionnels de l’information reconnus dans leur milieu: 96 d’entre eux ont complété le questionnaire (sur 185 invitations). Cette communication permettra d’en faire connaître les premiers résultats.

Cette étude vise à comprendre comment les jeunes des sociétés d’accueil se représentent les commentaires en ligne à propos de la crise des réfugiés Syriens après les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ainsi que les agressions sexuelles à Cologne. Nous avons recruté 42 jeunes âgés de 16 à 24 ans du Canada, de plusieurs pays Européens et du Moyen Orient. La méthodologie issue de la théorie des construits personnel de Kelly (1955) nous a permis de comprendre en profondeur le phénomène tel que vécu par les participants. Cette étude est innovatrice car elle contribue un cadre théorique et une méthodologie participative permettant d’entrer en dialogue avec les jeunes afin de comprendre comment ils interprètent le rôle que jouent les médias sociaux dans le processus de l’intégration et de l’inclusion des réfugiés et aussi parce qu’elle met en lumière les systèmes de construits personnels que ces jeunes utilisent dans ce processus. Cette étude constitue un premier pas vers l’élaboration de recommandations destinées à aider les représentants gouvernementaux, les travailleurs sociaux et les acteurs en milieux éducatifs à mieux intervenir afin d’inclure et d’intégrer les réfugiés syriens, dans un contexte où la présence potentielle de ces réfugiés est interprétée en fonction du contenu partagé en ligne.

Nous sommes à l’ère de l’information. L’information se trouve absolument partout, elle est accessible, disponible, souvent même gratuite. Comment penser à des manières d’archiver le produit de nos activités de recherche afin de les rendre accessibles aux méthodes du futur ? Afin de faire avancer nos connaissances en la matière, une équipe transdisciplinaire de jeunes chercheurs membres de l’Institut des Sciences Cognitives ont joint leurs expertises pour produire un pilote d’extraction de corpus et d’indexation analytique par forage textuel pour traiter la section Philosophie des Annales de l’Acfas. Des procédures de traitement du texte manuelles et automatisées ont été mises à profit dans une chaîne de traitement inspirée des connaissances en histoire, en sciences cognitives et en informatique afin de rendre les archives du passé compatibles avec les outils d’investigation assistée par l’ordinateur d'aujourd'hui. Ce projet pilote permet de comprendre et mesurer l’ampleur de cette tâche. La présentation portera sur l’échange des expertises nécessaires à effectuer un archivage durable dans des formats publics, computables et intelligibles des archives de la recherche.

Des ONG/associations participent à alimenter les discours promotionnels des techniques de l’information et de la communication (TIC) en Afrique. Ces acteurs véhiculent aussi des utopies sur la supposée société de l’information et cela contribue au développement des TIC.

L’adhésion de ces acteurs à ce type de discours leur permet de bénéficier de subventions. Ainsi ils sont parfois accusés de s’intéresser davantage aux intérêts matériels liés à cette promotion qu’à une volonté de rendre l’accès aux TIC plus équitable en Afrique. On peut à cet égard formuler les interrogations suivantes: quelle est la place de la motivation financière ou matérielle dans la promotion associative des TIC en Afrique de l’Ouest? Comment cette motivation influence-t-elle les rapports entre les différents partenaires de cette promotion?

En exploitant des entretiens semi-directifs et des observations participantes menées en 2008 au Burkina, au Mali et au Sénégal, nous montrerons que des ONG internationales et de petits promoteurs associatifs des TIC tirent des avantages financiers et matériels non négligeables dans leurs activités. Les rapports entre ces ONG internationales et leurs partenaires africains sont parfois marqués par des divergences sur le plan financier. Des responsables de projets TIC en difficultés affirment que leurs partenaires -ONG du Nord- obtiennent des fonds pour financer des projets en Afrique mais ne soutiennent pas suffisamment ces projets pour les rendre viables.

Si les troubles de santé mentale font davantage l'objet de discussions dans la sphère publique, le sujet demeure tabou, particulièrement en milieu de travail. Bien qu'il existe plus d'une cause à l'émergence d'un trouble, certains facteurs, tel un traumatisme, peuvent le favoriser. Le stress post-traumatique est de plus en plus étudié chez les professionnels travaillant en zone hostile ou sur des terrains difficiles : policiers (Violanti, 1983), militaires (Friedman et al., 1994), et ambulanciers (Beaton et al., 1996). Chez les journalistes, seuls ceux travaillant en zone de guerre sont de plus en  plus sensibilisés aux risques psychotraumatiques de leur profession (Feinstein et al., 2002). Or, le stress post-traumatique touche aussi ceux qui n’y sont pas préparés.

Notre communication portera sur les journalistes qui interviennent lors d’attentats locaux. Quel soutien leur est offert? Les médias sont-ils sensibles aux traumatismes possibles? Pour y répondre, nous avons rencontré entre juillet 2019 et mars 2020 15 journalistes québécois, français et belges travaillant pour un quotidien national et ayant couvert la fusillade au Métropolis (Montréal, 2012), les attentats de Charlie Hebdo (Paris, 2015), les attentats du 13 novembre (Paris, 2015), les attentats de Bruxelles (Bruxelles, 2016) ou les attentats à la Mosquée de Québec (Québec, 2017). Résultat : le soutien reste souvent inconnu des journalistes et n'est pas équitable d'un pays ou d'un média à l'autre.

L'arrivée massive d'Internet dans les années 1990 a modifié le processus allant de la création à la réception de l'art et de la culture (Luckerhoff et al., 2017). En 2013, Lapointe et Lemieux ont publié une étude dans laquelle ils montrent que la relation entre Internet et les sorties au spectacle et la visite de lieux culturels (p.ex. les musées) est faible, mais significative. Cette étude ne permet toutefois pas de comprendre la relation entre Internet et les pratiques culturelles ciblées et c'est à ce travail que nous nous sommes attardés, en nous penchant spécifiquement sur le cas des musées.

Notre approche est inductive. Nous avons réalisé deux entretiens de groupe et 21 entretiens individuels auprès de visiteurs de musées pour mieux comprendre la relation Internet-musée. Nous nous sommes demandé quels usages les visiteurs de musées font d'Internet, ce qu'il en est des nouveaux modes d'accès à la culture induits par Internet, si les différentes générations font un usage spécifique d'Internet et si Internet a un rôle à jouer dans la médiation de la culture.

Des différences générationnelles dans l'usage d'Internet sont évidentes et l'offre culturelle est en compétition avec les formes de culture accessibles en ligne. Internet semble avoir le rôle d'aide à la visite et la visite virtuelle ne semble pas pouvoir remplacer l'expérience et l'atmosphère d'une visite en personne.

 

 

La fraude scientifique n'est pas un phénomène nouveau. On observe toutefois depuis la fin des années 90 une explosion du nombre de cas détectés, dont certains cas extrêmes où des dizaines de publications d'un même auteur se sont avérées frauduleuses. Les conséquences subies par le chercheur fautif varient selon la gravité de la fraude, et vont de la perte de financement au congédiement, voire même aux poursuites judiciaires. Cependant, les fraudeurs ne sont pas les seuls à subir les conséquences de leurs actes, puisque la science moderne est caractérisée par une collaboration accrue entre les chercheurs, les institutions et les pays. En effet, même si la fraude est commise par un seul des collaborateurs, il est fort probable que les co-auteurs subissent également certaines conséquences. L'objectif de cette recherche est d'explorer les conséquences de la fraude scientifique à l'aide de données provenant d'une version bibliométrique du Web of Science ainsi que de la base de données Medline. Elle analyse d'abord, pour chaque chercheur ayant participé à une recherche frauduleuse, les conséquences de cette fraude sur sa productivité en recherche, son impact scientifique et son taux de collaboration. La recherche vise également à étudier les impacts de la présence d'articles frauduleux dans la littérature scientifique sur l'ensemble de la communauté. La présentation se terminera par une discussion sur la responsabilité des chercheurs et la confiance du public envers la science.

Les compétences informationnelles sont devenues un facteur déterminant dans la réussite d’études universitaires. Or, si plusieurs études ont été menées sur le sujet dans les pays du Nord, peu y ont été consacrées dans ceux du Sud, notamment en Afrique. Les quelques études réalisées dans les pays d’Afrique de l’Ouest montrent que, comparativement à ceux des pays développés, ces étudiants font face à de nombreux défis additionnels (Baro, Onyenania et Osaheni, 2010; Fasola et Olabode, 2013). Notre recherche vise à combler cette lacune en étudiant le comportement informationnel des doctorants en médecine d’un pays en développement, le Burkina Faso, ce qui nous permettra d’avoir une connaissance plus approfondie des sources et stratégies qu’ils utilisent pour obtenir l’information dont ils ont besoin pour réaliser leurs travaux de recherche. Ce faisant, nous aurons une meilleure compréhension des défis particuliers auxquels des étudiants en sciences de la santé font face dans un pays en développement.

La méthodologie suit une approche mixte séquentielle, mais cette présentation portera uniquement sur le volet quantitatif de l’étude qui consiste en un questionnaire. Les 279 réponses reçues (pour un taux de réponse de 76 %) nous permettront de dresser un portrait du comportement dans la recherche d’information de ces étudiants et de dégager les défis particuliers qu’ils ont à relever. Nous proposerons également des avenues pour mieux répondre aux besoins de cette population. 

En psychologie sociale, il est démontré que le rapport de l’être humain à des faits est très souvent déformé par l’influence de l’appartenance à un groupe. Cette découverte ne vaut toutefois que pour les personnes qui occupent un même lieu physique. Ainsi, l’objectif de cette recherche était d’aller un peu plus loin et d’examiner si la tendance au conformisme est maintenue lorsque les personnes communiquent entre elles par des réseaux socionumériques.

La collecte de données s’est appuyée sur une méthodologie mixte. Le premier volet était quantitatif et visait à mesurer les niveaux de conformité des réponses des sujets par rapport à une série d’énoncés erronés exprimés lors des discussions en ligne. Au total, une vingtaine de groupes de discussion ont été testés. Dans le deuxième volet, un entretien semi-dirigé a été mené avec tous les sujets. L’objectif était de creuser davantage et de comprendre comment ceux-ci ont vécu l’expérience de ces échanges en ligne, afin de dégager les facteurs les ayant motivés à changer ou à maintenir leur position face à l’influence du groupe.

Dans l’ensemble, l’étude démontre que la tendance au conformisme dans les groupes se maintient dans la communication en ligne, mais que le niveau de ce conformisme y est moins élevé. De plus, certaines variables de la communication persuasive conservent leur pouvoir, alors que d’autres beaucoup moins. Cette présentation montrera lesquelles et pour quelles raisons.

À l’heure actuelle, la discrimination ethnique cause une variété de malaises dans différentes sphères de la vie sociale. Parmi l’éventail de techniques de lutte contre la discrimination, la publicité sociale – l’outil communicationnel du marketing social – est celle qui a retenu notre intérêt. Par ailleurs, les recherches relatives à la lutte contre la discrimination et à l’amélioration des relations intergroupes mettent en exergue que l’empathie non seulement peut atténuer la discrimination, mais qu’elle permet d’harmoniser, de manière durable, les relations intergroupes. Par contre, à ce jour, les connaissances sur ce qui peut favoriser l’émergence de l’empathie dans ce contexte précis sont inexistantes. Dans le but de pallier cette lacune empirique, nous nous sommes penchée sur les antécédents de la réponse empathique dans le contexte de réception des publicités sociales anti-discrimination. Ici, nous présenterons les résultats du volet qualitatif de notre recherche qui nous a permis d’explorer les antécédents de la réponse empathique intrinsèques à la production publicitaire. Nous avons effectué un codage mixte des données et nous avons analysé les entretiens selon les principes de l’analyse thématique. Nos résultats mettent en relief l’importance des expressions faciales, de deux types de similarité perçue, de la vulnérabilité des personnes discriminées et de l’humanité commune entre l’endo et l’exogroupe pour favoriser l’empathie à l’égard des membres de l’exogroupe.

L’objectif principal de nos recherches est de développer les concepts et outils d’analyse pour une perspective inédite dans les game studies, la sociocritique des jeux vidéo, dans le but de décrire les modalités d’inscription, de migration et de subversion des représentations sociales circulant dans les jeux de rôle goréens organisés dans Second Life. Plus précisément, il s’agit d’expliquer comment la diégèse de ces jeux, construite comme un espace utopique inspiré par le Moyen Âge, se voit contaminée par un imaginaire technique contemporain, issu du paradigme systémique et porteur de représentations posthumaines du corps et d’une conception réticulaire de l’espace. Notre question de recherche est la suivante : dans quelle mesure les joueurs contribuent-ils à l’inscription et à la circulation de la socialité dans les jeux goréens et quel effet peut avoir en retour cette socialité sur l’expérience vidéoludique des joueurs? Nous mobiliserons les méthodes ethnographiques pour y répondre. Notre hypothèse est que les représentations sociales migrent d’une dimension à l’autre du jeu lorsque la capacité du joueur à s’immerger dans la diégèse – c’est-à-dire lorsqu’il incarne un personnage  et accepte la logique diégétique du jeu – est mise à l’épreuve par la survenue de figures disruptives, c’est-à-dire des dispositifs techniques, des accessoires et des avatars dont la présence crée des points de rencontre entre les différentes dimensions du jeu normalement cloisonnées.

L'intégration de l'intelligence artificielle (IA) a un impact significatif sur la connaissance des publics, la qualité de l'interaction avec eux et le renouvellement des pratiques professionnelles en communication. Malgré cela, nos recherches à la maîtrise ainsi que plusieurs autres indiquent que les professionnels de la communication ne sont pas investis dans le processus de transformation numérique de leur propre organisation, et encore moins sur le plan de l'IA. Ces résultats sont aussi cohérents avec les constats d'autres recherches sur la faible littératie numérique des communicateurs en matière d'IA, le déficit critique et la sous-estimation de l'impact qu'elle promet d'avoir sur leur travail. Ils sont finalement conformes avec d'autres travaux sur l'indifférence des communicateurs envers l'IA. Notre projet de recherche doctorale de nature qualitative et exploratoire se situe dans le prolongement de notre mémoire, réalisé en approche quantitative, par un sondage en ligne. Nous voulons comprendre pourquoi les communicateurs sont désengagés à l'égard de l'IA, développer un modèle d'intégration critique de l'IA dans les pratiques professionnelles en communication et renforcer l'importance de la dimension critique des communicateurs vis-à-vis du recours à l'IA. 

À l’heure de la multiplication de l’offre informationnelle sur le Web, les industries traditionnelles de publication, et particulièrement le secteur de l’édition de magazines, sont en crise. Devant cette projection annonçant une « mort du papier » imminente, certaines publications magazines résistent pourtant au passage au Web.

Cette communication présentera les conclusions de mon mémoire de maîtrise, lequel s’est penché sur certains magazines qui campent la position slow media, soit une philosophie qui questionne la temporalité dans la production et la consommation médiatiques, et à leur insertion socioculturelle dans l’écologie médiatique québécoise. Comment le slow mag incarne-t-il la résistance au renouveau médiatique et le mythe de la mort du papier? Qu’est-ce que la matérialité de cet objet me révèle sur ce média, et la société l’ayant créé? Comment les significations sociales du slow mag sont-elles construites et représentées?

Cette communication présentera une analyse des discours par et sur les producteurs des magazines montréalais Nouveau Projet, Beside et Urbania. Cette analyse articule les identités, les temporalités de production et la matérialité de ces slow mags comme étant le résultat d’une hybridation de formes médiatiques issues de la culture hégémonique dominante et de stratégies de production alternatives issues de formations culturelles et médiatiques passées.

Le marché des technologies prêtes-à-porter (« wearables ») est en constante progression depuis les dernières années. De plus en plus de ces produits technologiques sont conçus à chaque année comme les montres intelligentes, les combinaisons sportives avec capteurs intégrés, ou encore les brassières intelligentes. Bien que peu mature aujourd’hui, cette classe de technologies pourrait générer, selon Gartner (2016), un marché de plus de 61 milliards de dollars d’ici 2020. Malgré ces projections, il demeure que l’adoption de masse des technologies prêtes-à porter se veut plus lente qu’anticipée et peu d’études scientifiques se sont penchées sur les facteurs qui facilitent leur adoption. La présente recherche vise à combler ce manque dans la littérature en proposant un modèle d’adoption basé sur la théorie de diffusion des innovations de Rogers (1991). Une enquête par questionnaires en ligne conduite auprès des « milléniums » a permis de recueillir les perceptions de 231 personnes quant à leur intention d’adopter une Apple Watch. De façon surprenante, les facteurs liés aux perceptions utilitaires de la technologie n’influencent pas l’intention d’adopter de façon aussi prononcée que les perceptions hédonistes liées au port de l’Apple Watch. Enfin, les résultats démontrent également que le coût perçu vient modérer négativement l’effet de l’avantage relatif perçu sur l’intention d’adopter, atténuant ainsi la valeur des fonctions utilitaires du produit.

À l’ère de la mondialisation, l’élargissement des relations internationales ainsi que le renforcement de la présence du Vietnam dans le monde requièrent que celui-ci utilise des stratégies communicationnelles à l’étranger. Cette thèse veut contribuer à la compréhension du rôle des médias francophones vietnamiens dans la promotion de l’image de marque nationale, en permettant d’augmenter sa puissance et sa position sur la scène internationale et en facilitant son intégration mondiale. Cette recherche se base sur l’analyse des 24 entretiens semi-dirigés avec des autorités vietnamiennes, responsables et journalistes des médias francophones ainsi que de leurs lecteurs, et l’analyse du contenu de 145 articles du journal Le Courrier du Vietnam, publiés dans le cadre du Sommet entre les États-Unis et la Corée du Nord en février 2019. Pour conclure, les médias francophones sont des médias d’État et au service de l’État, ils possèdent un rôle clé dans la propagation des discours diplomatiques vietnamiens, en faisant appel à la paix, au respect et à la coopération des citoyens et dirigeants étrangers. En outre, ces médias ont pour objectif de présenter des images positives du Vietnam à l’étranger, en s’appuyant sur la technique de la communication, afin de faire comprendre au lecteur la réalité du Vietnam, puis de le convaincre et de le persuader de soutenir les lignes politiques du Vietnam.

Cette recherche analyse l'impact de la participation en ligne sur les pratiques journalistiques dans les médias au Burkina Faso. Elle vise à comprendre comment l'implication des internautes modifie les processus traditionnels de production de l'information et les interactions entre journalistes et publics. Ce travail s'appuie sur les théories de la hiérarchie des influences, de la mise à l'agenda (agenda-setting) et du contrôle d'accès (gatekeeping) pour mieux cerner les dynamiques en jeu. La contribution de cette recherche se situe dans l’exploration des transformations du journalisme burkinabè face à l’essor du numérique, un sujet encore peu étudié dans le contexte africain, et elle met en lumière les opportunités et les défis engendrés par cette participation citoyenne. La recherche repose sur des entretiens semi-structurés menés auprès de journalistes et de webmestres. L’analyse a montré que la participation en ligne contribue à diversifier les sources d'information et à renforcer l'engagement du public. Cependant, elle soulève aussi des questions importantes, notamment concernant la gestion des réactions parfois vives des lecteurs, la surcharge émotionnelle des journalistes et le maintien de la qualité de l’information dans un environnement où l'instantanéité prime souvent sur la fiabilité. Cette étude apporte ainsi une contribution à la compréhension des pratiques journalistiques à l'ère du numérique, en particulier dans un contexte ouest-africain en pleine évolution.

Cette communication propose d’analyser l’adaptation des stratégies des communications prévues au plan de précrise mis en place par les membres de la sécurité civile québécoise lors de l’explosion ferroviaire survenue au Lac-Mégantic en juillet 2013. Cette catastrophe a incité les gestionnaires de la crise et les responsables des communications de la sécurité civile à revoir les stratégies planifiées et les pratiques habituelles de gestion de crise pour s’adapter aux réalités d’un terrain et d’un contexte particuliers.

La recherche que nous avons menée propose une méthodologie mixte, reposant sur une analyse de la documentation produite par les gestionnaires des communications avant, pendant et après la crise ainsi que des entrevues réalisées avec les responsables de la sécurité civile du Québec qui ont eu à gérer la crise. Ces entretiens, de type semi-directif, ont permis d’identifier les pratiques mises en place pour s’adapter à un contexte particulier, celui d’une crise à l’ampleur sans précédent au Canada.

Il ressort de cette analyse que cette gestion de crise s’est réalisée dans un contexte d’accès difficile aux ondes numériques et d’une population rencontrant des problèmes importants de compréhension des messages de santé publique en raison d’un niveau de littératie limité. Malgré cela, l’approche terrain adoptée a permis aux intervenants de comprendre les besoins de la population et d’appliquer des stratégies de communication émergentes et contre-intuitives pour y répondre.