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Afin d'analyser la représentation médiatique de l’islam et des musulmans dans les mois qui ont suivi l'attentat à la Grande mosquée de Québec, nous avons étudié la couverture médiatique du projet du cimetière musulman de Saint-Apollinaire en 2017.

En effet, nous voulions établir s’il existait un lien entre les représentations médiatiques des musulmans tels que véhiculées dans les médias du Québec présents sur Internet, et les discours hostiles envers ces groupes religieux dans l’espace public québécois.

Nous avons eu recours à une méthode quantitative proposée par Renaud Bourret pour étudier la corrélation entre des variables qualitatives par le recours à la recherche quantitative (Bourret, 2012). 

Nos résultats nous ont notamment permis de mettre en évidence une standardisation, voire une redondance du contenu web, qui fait écho au phénomène de concentration médiatique des médias locaux du Québec.

Ces résultats démontrent que les représentations des québécois musulmans sont unidimentionnelles et essentialistes: elles ne sont  pas représentatives de la diversité de ces communautés religieuse du Québec, ce qui contribue à la stigmatisation de ces groupes ethniques par l'amalagame fait avec les groupes radicaux islamistes, qui sont très médiatisés. 

Notre recherche s'inspire des travaux de Rachad Antonius, qui a analysé les représentations médiatiques des arabes et des musulmans dans les médias imprimés du Québec (avant l'attentat à la Grande mosquée de Québec le 29 janvier 2017).

La fraude scientifique n'est pas un phénomène nouveau. On observe toutefois depuis la fin des années 90 une explosion du nombre de cas détectés, dont certains cas extrêmes où des dizaines de publications d'un même auteur se sont avérées frauduleuses. Les conséquences subies par le chercheur fautif varient selon la gravité de la fraude, et vont de la perte de financement au congédiement, voire même aux poursuites judiciaires. Cependant, les fraudeurs ne sont pas les seuls à subir les conséquences de leurs actes, puisque la science moderne est caractérisée par une collaboration accrue entre les chercheurs, les institutions et les pays. En effet, même si la fraude est commise par un seul des collaborateurs, il est fort probable que les co-auteurs subissent également certaines conséquences. L'objectif de cette recherche est d'explorer les conséquences de la fraude scientifique à l'aide de données provenant d'une version bibliométrique du Web of Science ainsi que de la base de données Medline. Elle analyse d'abord, pour chaque chercheur ayant participé à une recherche frauduleuse, les conséquences de cette fraude sur sa productivité en recherche, son impact scientifique et son taux de collaboration. La recherche vise également à étudier les impacts de la présence d'articles frauduleux dans la littérature scientifique sur l'ensemble de la communauté. La présentation se terminera par une discussion sur la responsabilité des chercheurs et la confiance du public envers la science.

Cette communication explore la relation complexe entre le développement des outils du Web 2.0 et comment les membres d’une "génération de l’information" s’y appuient dans le cadre de pratiques engagées. Remettant en question les approches du «tout technologique», je propose de repenser la façon dont on conçoit la participation sociale et politique des jeunes dans le contexte médiatique actuel. En m’appuyant sur deux séries d’entretiens qualitatifs menées auprès de 137 jeunes adultes (20-35 ans) entre 2009 et 2012, je dégage de l’observation de leurs modes d’engagement variés (très technophiles, peu technophiles, modes de participation formels, cybermilitants, ou pas engagés du tout) certaines tendances dans leurs représentations et attitudes politiques, qui évoquent une perception des limites qu’ils perçoivent à leur participation et qui les pousse à recourir à des pratiques d’affichage, d’échange et de relais, sur des "réseaux d’interprétation" multiples, pour produire au quotidien des changements dans les modes d’agir, de percevoir et de penser. Au delà des préjugés optimistes ou pessimistes émis au sujet de leur participation à une "révolution 2.0" ou au contraire, au paradoxe de la "révolution assise" (slactivisme), j’estime que le sens que ces jeunes donnent à l’engagement appelle une transformation des cadres et des modèles théoriques par lesquels analyser les codes symboliques propres à une nouvelle culture de l’engagement et de l’ "agir" en société.

La plateformisation des industries culturelles et la téléréalité RuPaul’s Drag Race ont transformé les cultures de drag contemporaines (Crookston, 2022). La nouvelle visibilité des artistes drag résulte non seulement d’une libéralisation des mœurs, mais aussi d’une réorientation vers des économies de marché reposant sur l’entrepreneuriat du soi (Filipović, 2021). Dans cette industrie naissante, les artistes drag utilisent les plateformes numériques pour définir leur image de marque, bâtir des réseaux professionnels et gagner en popularité (Alexander, 2020). En ce sens, l’art de la drag renvoie désormais à des pratiques répondant à des impératifs culturels et politiques, mais aussi commerciaux (e.g., performances de la scène, vente de maquillage, promotion d’albums) (Baxter et al., 2022). À l’instar des influenceurs du Web (Abidin, 2018), les cultures drag se seraient « célébrifiées » et mettraient en scène des entrepreneurs culturels devant se distinguer dans un marché férocement compétitif (Feldman & Hakim, 2020). Si ces transformations ont permis à des artistes LGBTQ+ autrefois précaires de gagner leur vie grâce à leur art, elles ont aussi été critiquées en raison de leur caractère consumériste qui déradicaliserait un art traditionnellement politique et subversif (McCormack & Wignall, 2022). Basée sur une recension critique de la littérature, cette présentation cartographie les implications socioéconomiques que ces mutations soulèvent pour la scène de drag montréalaise.

Cette communication vise à expliquer comment les réseaux sociaux régulent les propos et les comportements des utilisateurs. Nous entendons dans un premier temps présenter l’évolution de la notion d’« espace public » associée à l’émergence des réseaux sociaux. Nous montrerons ensuite comment cette évolution nécessite que soit repensée l’incarnation légitime de l’autorité morale dans l’espace public numérique. Il sera démontré que les réseaux sociaux créent une normalisation des propos par le biais de deux mécanismes complémentaires, à savoir les algorithmes informatiques et le travail des employés modérateurs. Finalement, nous verrons que ce processus de régulation nécessite la participation massive et souvent involontaire des utilisateurs des réseaux sociaux pour pallier les limites techniques des algorithmes quant à l’interprétation sémantique des contenus et la rigidité des critères moraux définis en interne. Nous conclurons ainsi que les mécanismes parfois dénoncés comme restreignant la liberté d’expression sur les réseaux sociaux résultent en fait d’une injonction à l’expression du plus grand nombre, symptomatique de la nécessité économique d’une collecte massive de données.

Problématique. Les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) composent avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif (Schalock, 2010). Il est reconnu que ces personnes ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population sans DI (Carter et al., 2008). Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue (Walker et al., 2011). Une image positive des personnes présentant une DI permet d’accroître les occasions pour elles de s’autodéterminer (Abery & Stancliffe, 2003). Corrigan et al. (2005) ont relevé que les médias ont une grande influence sur la façon de percevoir les populations marginalisées.

Objectif. L’objectif de cette étude est d’analyser l’image que donnent les journaux québécois des personnes ayant une DI.

Méthode. Les articles portant sur la DI publiés en 2014 dans Le Journal de Montréal, La Presse, Le Devoir, Le journal Métro de Montréal et Le Soleil ont fait l’objet d’une analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2012).

Résultats. Les résultats ont permis de dégager les sujets des articles, les termes utilisés pour désigner le handicap et les expressions employées pour désigner les personnes.

Discussion/conclusion. Les sujets abordés et les termes utilisés pour désigner les personnes présentant une DI mettent en évidence leur vulnérabilité. Ces éléments concourent à présenter les personnes présentant une DI comme ayant de faibles capacités d’autodétermination et un besoin de protection.

L’innovation technologique, l’expansion des réseaux numériques, la prolifération des services, l’exacerbation de la concurrence pour les revenus publicitaires comme pour l’attention des publics, la refonte de la réglementation et la réduction des crédits publics ont profondément transformé le paysage médiatique au cours des quatre dernières décennies. Les grandes institutions de service public ont, dans la mesure de leurs moyens, adopté différentes stratégies pour s’adapter au nouvel environnement et poursuivre l’atteinte des objectifs de leur mission en termes d’accessibilité et de promotion de la créativité. La présente communication analysera le cas de la France ou co-existent deux institutions de service public télévisuel : d’une part, France-Télévisions d’un côté qui gère six chaînes françaises « en produisant, en finançant et en diffusant le plus largement possible »; et d’autre part, Arte, une initiative franco-allemande qui opère une seule chaîne télévisuelle, en français et en allemand, mais qui a investi très tôt dans des expériences innovatrices sur le web. À partir d’une analyse documentaire et d’entretiens avec des représentants des principaux groupes d’acteurs, la communication mettra en évidence les deux cadres juridiques qui régissent France Télévisions et Arte, leurs stratégies numériques et les relations qu’elles entretiennent avec les producteurs indépendants. La conclusion soulèvera quelques éléments pertinents à une analyse comparée France-Canada.



À l’heure de la multiplication de l’offre informationnelle sur le Web, les industries traditionnelles de publication, et particulièrement le secteur de l’édition de magazines, sont en crise. Devant cette projection annonçant une « mort du papier » imminente, certaines publications magazines résistent pourtant au passage au Web.

Cette communication présentera les conclusions de mon mémoire de maîtrise, lequel s’est penché sur certains magazines qui campent la position slow media, soit une philosophie qui questionne la temporalité dans la production et la consommation médiatiques, et à leur insertion socioculturelle dans l’écologie médiatique québécoise. Comment le slow mag incarne-t-il la résistance au renouveau médiatique et le mythe de la mort du papier? Qu’est-ce que la matérialité de cet objet me révèle sur ce média, et la société l’ayant créé? Comment les significations sociales du slow mag sont-elles construites et représentées?

Cette communication présentera une analyse des discours par et sur les producteurs des magazines montréalais Nouveau Projet, Beside et Urbania. Cette analyse articule les identités, les temporalités de production et la matérialité de ces slow mags comme étant le résultat d’une hybridation de formes médiatiques issues de la culture hégémonique dominante et de stratégies de production alternatives issues de formations culturelles et médiatiques passées.

Les médias sociaux sont devenus un outil incontournable de l'activisme tous azimuts. Malgré plusieurs succès, on craint toutefois que la polarisation des positions et la recherche d'une validation rapide sur les réseaux sociaux ne contribuent à étouffer les échanges nuancés pouvant bonifier des connaissances plus critiques. Les médias sociaux tendent à amplifier les expressions d'indignation morale, contribuant ainsi à l’alimentation de « paniques morales ». Une panique morale se produit lorsqu'il y a un mouvement de masse lié à une perception fausse ou exagérée qu'un comportement ou un groupe de personnes constitue une menace pour les valeurs et les intérêts de la société. Elle est généralement alimentée par une couverture médiatique saturée. Récemment, au Canada, nous avons assisté à un tollé autour de la légitimité de communautés qui revendiquent une identité autochtone en dehors des espaces sanctionnés par l'État. Ces préoccupations sont véhiculées au sujet de gens qui s’identifient à l’extérieur d’organisations autochtones reconnues par les gouvernements. Sans nier les défis liés à l’identification des autochtones sans statut, notre analyse ethnojuridique se penchera de façon critique et comparative sur l’émergence d’une panique morale au sujet de ces « imposteurs ». Nous problématiserons également les appels à la censure au sujet de la recherche universitaire au sujet de ces populations, menaçant ainsi la liberté académique et leur accès à une meilleure reconnaissance. 

Ayant une tendance à identifier les femmes comme assujetties aux hommes et à leurs besoins sexuels, la communauté masculiniste des incels (involuntary celibates) est régulièrement étudiée pour ses propos misogynes et antiféministes. En parallèle, l’univers de la pornographie mainstream est fréquemment analysé afin de comprendre les imaginaires et représentations qui y sont (re)produits.

Cette communication propose d’explorer la complexité des discours haineux et misogynes des incels en se concentrant sur le forum Incels.is, connu pour la nature violente des propos présentés ainsi que sa forte activité, et a pour objectif de comprendre comment la misogynie se construit au sein de ces échanges, tout en analysant les interrelations entre cette construction misogyne et les thèmes présents dans la pornographie mainstream : comment la pornographie mainstream actuelle représente-t-elle la sexualité féminine, et est-ce que ces discours se retrouvent au sein des forums incels ?

Avec cette étude, je souhaite cerner la représentation des femmes dans ces communautés à partir de données empiriques et d’une analyse de discours critique et féministe, afin de montrer les éléments toxiques, problématiques, mais aussi les contradictions et violences impliquées. En analysant les liens entre pornographie mainstream et communautés incels, deux univers connus pour leur misogynie, je pourrai contribuer à de nouvelles perspectives quant à l’incidence de la représentation des femmes.

Les utilisateurs des médias numériques sont aujourd’hui confrontés à de nombreux défis liés aux informations: inflation de leur nombre, multiplication des appareils et des applications, diversification des contextes d’utilisation, collaboration autour de collections partagées dans le Cloud, etc.

L’objectif de cette thèse de doctorat a été de définir les compétences nécessaires à l’organisation d’une collection d’informations personnelles numériques. Pour ce faire, nous avons réalisé 58 entretiens, qui prenaient la forme de « visites guidées » par le répondant de son espace personnel d’informations, avec 26 étudiants rencontrés à deux reprises.

Les principaux résultats de cette recherche ont mené (1) à un inventaire compréhensif et longitudinal des tactiques adoptées par les individus pour organiser leurs différentes collections d’informations et (2) à une définition des compétences impliquées par l’organisation des collections d’informations personnelles numériques. Cette définition des compétences prend la forme d’une matrice croisant 4 activités fondamentales (la sélection, la suppression, l’appréhension et l’implémentation), trois dimensions des informations (technique, informationnelle et sociale) et trois rapports (adéquation, optimisation, et virtualisation) qui caractérisent le rôle de médiation qu’assurent les compétences entre les intentions des individus et les caractéristiques des situations où elles sont mobilisées.

L’objectif de cette recherche est d’appréhender ce qui est à l’œuvre lors de l’introduction de dispositifs de médiation numérique au musée d’ethnographie. Que modifie l’introduction du numérique au sein de la médiation muséale ? Comment analyser la dimension technique et symbolique de ces dispositifs ? Si les discours sur le multimédia évoquent fréquemment ce que le numérique change, qu’en est-il des formes qui ne changent pas, qui perdurent malgré les chantiers de numérisation ? Le terrain de la recherche est le musée départemental d’ethnographie d’Arles en rénovation depuis 2009. Dans ce musée qui ne possédait que peu de dispositifs numériques, l’intégration des nouvelles technologies est un changement notable. Une enquête ethnographique actuellement en cours au musée permet de connaître le positionnement des acteurs et la façon d’introduire les outils du numérique. Elle se compose d’entretiens semi-directifs réguliers et approfondis avec les acteurs clefs du musée.

Les premiers résultats donnent à voir deux types de tensions. On constate d’abord des tensions entre des supports numériques présentés comme révolutionnaires dans le milieu publicitaire et des supports à qui on demande d’être utiles, discrets et de se faire oublier dans le contexte muséal. A cela s’ajoute les angoisses de la part du public. Des visiteurs fortement attachés au lieu craignent de découvrir un musée qui aurait perdu sa magie en montrant uniquement des écrans.





L’étude vise à  découvrir  la nature des activités diplomatiques nationales numériques  américaines sur Facebook  et la qualité de leur réception par la communauté arabe. Ainsi la vision théorique est-elle en rapport avec les dimensions culturelles de Zaharna et le modèle de cryptage et de décryptage de Stuart Hall. Quant à la vision méthodique, elle concerne l’analyse qualitative du contenu des messages communicatifs publiés sur Facebook par trois organes américains, ainsi que les commentaires d’usagers arabes sur ces messages.

 

L’étude a révélé qu’en dépit d’une sérieuse tentative entreprise par les trois organes américains de « se rapprocher » des usagers arabes en essayant de s’impliquer dans le contexte de leur environnement naturel, cependant, la majorité des usagers arabes ont fait preuve d’une prise de conscience des objectifs américains et une capacité de distinction entre les activités visant les aspects humain et social d’une part et, d’autre part, celles visant les aspects national et sécuritaire de la société arabe et sa souveraineté.

 

Par conséquent, nous pouvons conclure que les efforts de commercialisation des activités de la diplomatie nationale américaine au sein des organes américains sur l’espace du Facebook n’ont pas été couronnés de succès bien que ces organes aient œuvré à tenir en compte les dimensions culturelles de la société arabe.       

 

 



Aujourd’hui, l’industrie du jeu vidéo est en pleine mutation avec l’adoption des outils d’intelligence artificielle (IA) générative. Des studios comme Ubisoft et des jeux tels que The Ascent ont déjà intégré ces technologies, allant de la génération de dialogues à la gestion des voix. Les joueurs, eux aussi, utilisent l’IA pour créer des personnages non joueurs interactifs.

Dans cette communication, je propose d’explorer comment l’IA générative agit non seulement comme un outil, mais aussi comme un médiateur (Latour, 2007) qui transforme l’acte de création du jeu vidéo. Ces IA ne se limitent pas à l’exécution de tâches, elles influencent les intentions créatives des concepteurs, qui ajustent les résultats produits par l’IA pour répondre à leurs besoins spécifiques. Ainsi, le jeu créé devient un objet technique coconstruit reflétant une interaction continue entre le créateur et l’IA.

Cette étude, basée sur une approche ethnographique, combine observation en ligne et collecte manuelle de commentaires et de vidéos, dans le but d’analyser la réception des outils d’IA générative par les joueurs et les développeurs. Elle examine les retours d’expérience des développeurs, en identifiant les scripts définis par Akrich (1989), pour comprendre comment ces derniers s’approprient et adaptent ces technologies. L’étude porte également sur la manière dont les joueurs accueillent ces outils et les usages qu’ils en font. Une attention particulière est accordée à l’impact des biais sur l’expérience de création et de jeu.

Le patrimoine des ksours est une réalité encore mal définie de nos jours. C’est un chantier ouvert il y a maintenant quelques décennies. Les frontières de la patrimonialisation des ksours et les enjeux de la recherche publique de cette réalité des ksours seront déterminants pour les sociétés qui les habitent.

 Dans l’espace social, la communication autour des ksours participe aussi d’une appropriation de la reconstruction identitaire du lien ksourien, favorisant ainsi le retour à une conception culturelle des ksours, comme somme des expériences vécues traduites dans le langage architectural et les formes d’expression urbaines.

Au sens le plus large, cette forme de médiation culturelle exige la mise au jour des catégories de l’interprétation du patrimoine urbain ksourien. Les fondements idéologiques de l’architecture des ksours et leur réalité sont une réponse nouvelle aux problèmes que pose l’architecture d’aujourd’hui dans les vallées présahariennes. Les architectures des ksours analysés seront abordées par leurs médiations en utilisant une méthodologie sémiotique issue de la théorie peircienne[2].

[2]SANSON, Pascal, La médiation sémiotique du  paysage architectural et urbain, in « Le Paysage Urbain - Représentations, Significations, Communication », L'Harmattan – Collection EIDOS, 2007.

 



Dans la présente proposition les contributrices se proposent d’illustrer la manière dont elles ont utilisé l’autoethnographie comme une source de données relativement à la question de l’immigration, de l’intégration, et l’expérience de l’exil, et aussi comme un outil méthodologique pour définir leur positionnement de recherche. Ce dernier aspect permet de définir la positionnalité du chercheur et clarifier son interaction avec son sujet de recherche.

 

À travers des données empiriques tirées de leurs travaux respectifs, les deux présentatrices vont montrer comment l’autoethnographie leur a permis de questionner l’expérience de l’immigration « de l’intérieur » et de ce fait, comment elle leur a permis de situer des réalités peu explorées dans la recherche sur l’immigration. La démarche autoethnographique leur a aussi permis de se situer aussi comme des chercheures « de l’intérieur » de leurs communautés, des réalités étudiées, et de leurs terrains de recherche. Cette proximité avec le sujet étudié à de grandes répercussions sur la nature des données, la démarche d’analyse et les thèmes évoqués.  

Au Bénin, l’intérêt et l’importance qu’accordent les bulletins d’information des radios généralistes aux thématiques environnementales demeurent modestes. En dehors de l’(in)salubrité comme thématique de proximité, il y a très peu de "sujets environnementaux" qui sont communément traités par les rédactions béninoises. Au-delà de la visée générique d’information, apparaît, à travers les cadres discursifs utilisés, une sorte de glissement du "faire savoir" au "faire faire" caractéristique des médias d’information au service d’une cause.

C’est du moins quelques unes des observations majeures issues de cette recherche menée dans le cadre de mon doctorat soutenu en 2010. Il s'agit d'une analyse comparée des cadres discursifs des journaux parlés de trois radios béninoises et d’une radio internationale émettant de Paris (RFI Afrique qui est très écoutée en modulation de fréquence au Bénin). Ce choix de radios à statuts différents (public versus privé ; local versus international) est volontaire et se justifie avec la démarche comparative qui est la mienne avec une approche socio-sémiotique.

L’analyse des conditions de production de l’actualité environnementale de chacune de ces radios révèle les spécificités d’un sous-champ du journalisme en constitution. Ce dernier évolue au sein d’un réseau d’acteurs sociaux à l’œuvre dans la promotion de l’environnement au Bénin. 

Au Québec, où la Loi sur le patrimoine culturel inclut la notion avancée par l’UNESCO en 2003, dans le cadre de la Convention sur le patrimoine culturel immatériel, le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) œuvre à regrouper les organismes et personnes dédiés aux pratiques culturelles « fondées sur la tradition » (CQPV, 2014, p. 11). Les pratiques qu’il reconnaît comme « patrimoine(s) immatériel(s) » (musique, chanson et danse traditionnelles, notamment) n’ont pas été désignées, hormis la veillée de danse, mais font l’objet de différentes initiatives citoyennes. Cherchant à dépasser le binarisme officiel/officieux qui persiste dans le champ des Heritage Studies et qui « misleadingly [implies] a hierarchy of power and authenticity » (Roberts et Cohen, 2014, p. 243), je présente ces pratiques comme un objet d’attachement qui est fait par ceux qui s’y consacrent (à l’aide de dispositifs matériels, notamment) et producteur d’états individuels et collectifs (Maisonneuve et al., 2002, p. 8). Aux termes de cette communication orale, je présenterai les principales modalités d’attachement qui participent de leur production et de leur patrimonialisation, et ce, à l’échelle citoyenne et associative; modalités (re)tracées dans le cadre d’une démarche ethnographique fondée sur le principe de réflexivité, qui implique que la chercheure reconnaisse le caractère socialement et historiquement situé de toute revendication de connaissance (Jami, 2008).

Axée sur les médiatisations françaises du 13 novembre 2015, cette communication questionne les notions de dramatisation et de spectacularisation de la violence terroriste. Elle vise à montrer en quoi les mises en scène médiatiques de ces événements cherchent dans une large mesure à éviter aux médias et aux journalistes les procès de "publicité" faite au terrorisme (ceci en réaction à certaines études dénonçant les biais des médias). Pour cela, cette communication se focalise sur les mises en scène visuelles des attentats. Elle se fonde sur une analyse sémiologique, avec en contrepoint une analyse lexicale minimale du discours médiatique via le logiciel Iramuteq pour dégager les lexiques du terrorisme, d’un corpus d’images d’archives médiatiques et numériques (France 2, TF1, Le Monde, Le Figaro et YouTube) de l’INA et d’Europresse des premiers jours post-attentats terroristes et de leurs commémorations. Les résultats de cette enquête révèlent que, si les discours médiatiques parlent bien de violence terroriste, les mises en scènes visuelles en sont délestées par divers procédés que cette communication mettra en évidence, en particulier floutage des images, mais également évitement de la monstration de l’horreur (par l'accent mis sur un nombre limité de victimes) et de l'ampleur des dégâts des attaques. Il s'agira alors de montrer que, contrairement aux procès en apologie du terrorisme, ces médiatisations promeuvent bien une forme de déspectacularisation de ce drame collectif.

 

Les développements récents d'Internet et du Web, notamment la popularité grandissante et assez frénétique des médias sociaux (citons les Weblogs, les sites de réseaux socionumériques tels que Facebook, Twitter, LinkedIn, etc.) ouvrent de nouvelles voies aux pratiques citoyennes de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liées à la protection de l'environnement. La grande diversité des usages offerts par le Web actuel, incite à questionner les transformations de l’engagement social et politique des citoyennes et des citoyens, en matière d’environnement. Dans quelle mesure peut-on parler de l’émergence d’un nouvel engagement citoyen sur Internet ?   
En prolongement de notre expérience de recherche doctorale antérieure sur l’action civique de participation à la société civile canadienne et/ou québécoise par quatre acteurs sociaux (associations) à l’égard de certains problèmes sociaux, notamment ceux liés à l’environnement, cette communication se veut une réflexion sur le sujet. Elle vise ainsi à prendre part aux débats actuels sur les usages sociaux des technologies dites «2.0» (en l'occurrence les médias sociaux) et l’engagement social et politique des citoyens, en intégrant une dimension jusque-là peu abordée par les recherches, celle du genre. Dans quelle mesure peut-on parler de l’émergence d’un nouveau genre (féminin versus masculin) d’engagement citoyen sur Internet, en particulier en matière d’environnement ?


Cette communication présente une étude des représentations médiatiques (Broustau, 2007) du repentir dans une perspective de relations publiques. Nous y envisageons le recours médiatique au repentir - l’excuse, le regret, la contrition - comme une stratégie argumentative de défense et de valorisation de l’image publique (Turbide, Laforest, Vincent, 2013).

Partant de l'hypothèse que le repentir constitue un outil efficace pour la gestion des relations publiques, notre objectif est d'étudier la place qu'occupe cette pratique dans l'espace public et son contexte d'utilisation: qui s'excuse, pour quelle offense, à qui et dans quelles circonstances? Réalisée à partir d'une analyse diachronique d'un corpus de presse, cette étude s'attache à décrire l’évolution du repentir public et questionne son usage stratégique: quels facteurs médiatiques et sociopolitiques expliquent la multiplication de ces épisodes de repentir? Quels bénéfices les personnalités publiques retirent-elles du repentir par rapport à d'autres stratégies de réparation de l'image publique (Benoit, 1995)?

Plus largement, nous évaluons comment cette stratégie de repentir participe aux exigences de transparence prônées par les discours de la société civile (Gagné 2011), au travail de refondation de la confiance entre organisations et publics (Billiet, 2009), et aux injonctions déontologiques des relations publiques (Andronic, 2009 ; Charest, 2012 ; Catellani, 2013 ; Cossette, 2013).

La difficulté majeure pour accéder au virtuel est due au caractère transitoire qui est intrinsèque à son mouvement d'actualisation. En tant que champ de potentiel à partir duquel émerge tout ce qui existe, cette conception du virtuel nous permet d'étudier l'émergence même d'une unité affective qui s'actualise dans l'expérience. Rendre compte de cette entité concrète comme force agissante est l'objectif de la présente recherche. Il s'agit d'une tonalité affective, accessible à travers la compréhension vécue immédiate d'un champ relationnel qui produit un agencement affectif. Cette tonalité affective est une valeur intrinsèque aux choses, dotée d'une fin en soi et impliquée dans la réalisation de l'événement en tant qu'individualité (Whitehead, 1925). Dans ce contexte, elle est la forme dynamique responsable du déroulement de l'événement car, dans son expérience, il me dépasse et je deviens ce fil de continuité appelé devenir : j'entre en relation. Ainsi, méthodologiquement parlant, comment concevoir l'observateur et l'observé comme deux faces d'une même entité (l'événement/l'expérience)? Aussi, comment comprendre la dimension virtuelle de la communication à un niveau concret, c'est-à-dire, saisir cette entité indépendante qui teinte l'expérience et y laisse son empreinte selon son propre rythme et sa propre durée? C'est à ces questions que répond « l'analyse descriptive » de la thèse jusqu'à présent intitulée Sur les traces du virtuel.



La recherche ici présentée a consisté d’une expérience dans le terrain et d’une réflexion théorique encadrée surtout à partir du champ de la communication et la santé (Araújo et Cardoso, 2007), de la réforme psychiatrique au Brésil (Amarante, 1998) et des études de Michel Foucault (2010). L’objectif de l’étude était l’écoute de la voix desdits « fous », puisque ces sujets sont historiquement marginalisés dans la société. Le but était de les rendre sujets du discours de folie, appropriée par le savoir médical. Ainsi, la chercheuse a proposé un projet de construction d’une radio dans un centre de convivialité qui fait partie du réseau public de santé mentale de la ville de Juiz de Fora, au Brésil. L’officine de radio avait lieu deux fois par semaine, entre juillet et décembre 2013. Dans chaque programme de Radio, les participants débattaient entre eux plusieurs sujets : ville, santé, politique etc. La conclusion de l’étude montre que ses discours sont beaucoup traversés par le discours dominant et sont encadrés dans une mémoire discursive des « savoirs psy » et des politiques de santé menées dans la ville. L’analyse a montré aussi l’existence d’un discours de la transformation (la vie dans l’hôpital et la vie aujourd’hui avec le centre de convivialité), d’un discours religieux et de l’association entre la folie, l’alcoolisme et les drogues. Après la finalisation de la recherche, les participants ont continué à produire la radio dans le centre

Durant la campagne fédérale canadienne de 2004, le PLC a diffusé trois publicités négatives pour dénoncer les intentions cachées de Stephen Harper et du PCC. La brutalité de ces publicités a amenée certains observateurs de la scène politique canadienne à émettre des craintes quant à l’américanisation de la publicité négative au Canada. Cependant, aucune étude empirique n’a été réalisée jusqu’à ce jour pour déterminer si les publicités négatives canadiennes s’américanisent réellement. Pour combler cette lacune, nous avons réalisé, à l’aide d’indicateurs précis, une étude systématique des publicités négatives diffusées lors des campagnes électorales entre 2004 et 2015. Notre étude repose sur une démarche méthodologique qualitative et inductive, où nous avons eu recours à l’étude de cas comme stratégie de vérification, réalisée grâce à deux méthodes de collecte de l’information, c.-à-d. l’étude documentaire et l’analyse de contenu qualitative. Cette dernière a été effectuée à l’aide d’une grille de lecture que nous avons élaborée. Notre analyse démontre que nous assistons à l’hybridation de la publicité négative au Canada plutôt qu’à son américanisation. À notre avis, ce processus s’explique par les différences entre les cultures politiques canadienne et américaine et par la proximité entre le Canada et les États-Unis. De plus, la campagne de 2015 constitue, à nos yeux, un moment charnière, car le PCC et le PLC ont transgressé les codes traditionnels de la publicité négative.

Qu’il s’agisse d’un outil méthodologique ou d’un terrain de recherche, l’environnement numérique transforme notre rapport à la recherche et défie les balises éthiques de la recherche impliquant des êtres humains. Les chercheurs et les membres des comités d’éthique de la recherche sont dès lors confrontés à évaluer des enjeux inédits pour lesquels les critères du cadre éthique canadien définis par l’Énoncé de politique des trois conseils (ÉPTC 2) gagnent à être approfondis. À la lumière de la littérature portant sur l’utilisation d’Internet en recherche, ma communication vise à présenter une analyse des critères de l’ÉPTC 2, à proposer des éléments de réflexion, des pistes de solutions et un processus d’évaluation des protocoles de recherche utilisant l’Internet (fichier joint). Ce processus met l’emphase sur la perception des participants à l’égard de leurs attentes en matière de vie privée et présente les critères de l’ÉPTC 2 selon un continuum. Les aspects suivants seront discutés : l’évaluation des attentes en matière de vie privée, la question du consentement en contexte numérique, les risques d’atteinte à la vie privée et à la confidentialité, l’incertitude quant à l’âge des internautes, les différences culturelles, la vulnérabilité informatique et les défis liés à la sécurité des données. Le contenu de ma communication est actuellement sous presse et paraîtra dans la revue Éthique publique, Vol. 14, no 2, (automne 2012).