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Les relations de travail domestique sont, selon Destremau et Lautier (2009),  les relations de travail « les plus complexes de notre monde moderne». En effet, plusieurs rapports de pouvoir (de sexe, de « race » et de classe) viennent marquer les relations travailleuse – employeur(e)s, et par la même occasion complexifier les communications qui y prennent place. Pour de nombreuses travailleuses, celles-ci restent un défi qu’elles doivent surmonter dans leur quotidienneté, et ce, au sein d’une relation de pouvoir asymétrique. En effet, pour améliorer leurs conditions de travail, les travailleuses doivent miser sur la personnalisation des relations avec leurs employeur(e)s. Dans ce contexte, les travailleuses en viennent à développer des stratégies de communication. Selon Orbe (1998), ces stratégies seraient une manière de s’adapter à un système communicationnel fondé sur la culture du groupe dominant. Les stratégies et autres comportements communicationnels leur permettraient ainsi de s’adapter ou encore de résister aux  mécanismes de domination qui s’installent dans les relations de travail. Dans le cadre de cet exposé, nous proposons de réfléchir tout d’abord aux obstacles et contraintes communicationnels auxquels doivent faire face les travailleuses. Par la suite, nous mettrons en lumière certaines stratégies qui permettent aux travailleuses de se « réapproprier du moins partiellement certaines règles du jeu social » (Moujoud et Pourette (2005, p.38).



Cette communication présente les résultats d’une étude doctorale sur l’appropriation d’Internet, notamment du Web, par des acteurs sociaux de la société civile. S’appuyant sur quatre études de cas d’associations québécoises œuvrant dans le secteur de l’environnement (le Conseil régional de l’environnement de Montréal, ENvironnement JEUnesse, Équiterre et Nature Québec), la recherche interroge, décrit et analyse, dans une perspective critique au sens foucaldien et dans le cadre d’une approche multi-méthodes, le processus d’appropriation d’Internet en milieu associatif. La recherche vient confirmer l’idée selon laquelle l’appropriation des technologies numériques dépend moins des potentialités techniques « intrinsèques » de l’Internet et du Web que du sens et des « significations d’usage » qu’y construisent les usagers. En ce sens, l’appropriation de la technologie Web par les associations environnementales procède d’un processus de construction négociée des usages. En l’occurrence, les différences dans les modes d’appropriation du Web par les associations étudiées varient en fonction de la mission de l’association, des rapports sociaux de travail (liés principalement aux structures hiérarchiques, rapports de pouvoir et mode de gestion) et de leur capital social en tant qu’ensemble des relations en réseau « porteuses de ressources ». Ces dimensions sont considérées comme des indicateurs d’appropriation des technologies numériques par les groupes associatifs en environnement.



Problématique. Les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) composent avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif (Schalock, 2010). Il est reconnu que ces personnes ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population sans DI (Carter et al., 2008). Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue (Walker et al., 2011). Une image positive des personnes présentant une DI permet d’accroître les occasions pour elles de s’autodéterminer (Abery & Stancliffe, 2003). Corrigan et al. (2005) ont relevé que les médias ont une grande influence sur la façon de percevoir les populations marginalisées.

Objectif. L’objectif de cette étude est d’analyser l’image que donnent les journaux québécois des personnes ayant une DI.

Méthode. Les articles portant sur la DI publiés en 2014 dans Le Journal de Montréal, La Presse, Le Devoir, Le journal Métro de Montréal et Le Soleil ont fait l’objet d’une analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2012).

Résultats. Les résultats ont permis de dégager les sujets des articles, les termes utilisés pour désigner le handicap et les expressions employées pour désigner les personnes.

Discussion/conclusion. Les sujets abordés et les termes utilisés pour désigner les personnes présentant une DI mettent en évidence leur vulnérabilité. Ces éléments concourent à présenter les personnes présentant une DI comme ayant de faibles capacités d’autodétermination et un besoin de protection.

L’innovation technologique, l’expansion des réseaux numériques, la prolifération des services, l’exacerbation de la concurrence pour les revenus publicitaires comme pour l’attention des publics, la refonte de la réglementation et la réduction des crédits publics ont profondément transformé le paysage médiatique au cours des quatre dernières décennies. Les grandes institutions de service public ont, dans la mesure de leurs moyens, adopté différentes stratégies pour s’adapter au nouvel environnement et poursuivre l’atteinte des objectifs de leur mission en termes d’accessibilité et de promotion de la créativité. La présente communication analysera le cas de la France ou co-existent deux institutions de service public télévisuel : d’une part, France-Télévisions d’un côté qui gère six chaînes françaises « en produisant, en finançant et en diffusant le plus largement possible »; et d’autre part, Arte, une initiative franco-allemande qui opère une seule chaîne télévisuelle, en français et en allemand, mais qui a investi très tôt dans des expériences innovatrices sur le web. À partir d’une analyse documentaire et d’entretiens avec des représentants des principaux groupes d’acteurs, la communication mettra en évidence les deux cadres juridiques qui régissent France Télévisions et Arte, leurs stratégies numériques et les relations qu’elles entretiennent avec les producteurs indépendants. La conclusion soulèvera quelques éléments pertinents à une analyse comparée France-Canada.



Depuis l’arrivée de nouveaux médias, plusieurs campagnes sociales incorporent des plateformes web à leurs volets traditionnels, entraînant ainsi des modifications à leur processus de création. Conséquemment, il devient d’autant plus important de se référer à la recherche en communication et ses théories pour étudier ces « nouvelles campagnes » afin de maximiser l’apport et l’influence des campagnes sociales dans la société. À travers mon mémoire de maîtrise, je cherche à déterminer les principales forces et faiblesses de certaines des campagnes sociales présentées aux jeunes adultes québécois sur le Web. Les techniques utilisées et les plateformes créées optimisent-elles ces campagnes ? Afin de répondre à ma question de recherche, j’utilise une analyse critique du contenu des différentes plateformes web sélectionnées, puis des entrevues et des observations auprès de jeunes adultes québécois. À travers mes analyses, je tente de constater si les possibilités d’Internet sont exploitées à bon escient dans la diffusion des campagnes sociales et si les jeunes adultes apprécient les nouveaux aspects de celles-ci. Ma recherche se conclut par la formulation de diverses suggestions pour les recherches à venir et par la suggestion de pistes pour améliorer la conception et l’évaluation des campagnes sociales.

Durant la campagne fédérale canadienne de 2004, le PLC a diffusé trois publicités négatives pour dénoncer les intentions cachées de Stephen Harper et du PCC. La brutalité de ces publicités a amenée certains observateurs de la scène politique canadienne à émettre des craintes quant à l’américanisation de la publicité négative au Canada. Cependant, aucune étude empirique n’a été réalisée jusqu’à ce jour pour déterminer si les publicités négatives canadiennes s’américanisent réellement. Pour combler cette lacune, nous avons réalisé, à l’aide d’indicateurs précis, une étude systématique des publicités négatives diffusées lors des campagnes électorales entre 2004 et 2015. Notre étude repose sur une démarche méthodologique qualitative et inductive, où nous avons eu recours à l’étude de cas comme stratégie de vérification, réalisée grâce à deux méthodes de collecte de l’information, c.-à-d. l’étude documentaire et l’analyse de contenu qualitative. Cette dernière a été effectuée à l’aide d’une grille de lecture que nous avons élaborée. Notre analyse démontre que nous assistons à l’hybridation de la publicité négative au Canada plutôt qu’à son américanisation. À notre avis, ce processus s’explique par les différences entre les cultures politiques canadienne et américaine et par la proximité entre le Canada et les États-Unis. De plus, la campagne de 2015 constitue, à nos yeux, un moment charnière, car le PCC et le PLC ont transgressé les codes traditionnels de la publicité négative.

L’accès au réseau Internet est considéré par plusieurs experts comme étant un besoin essentiel. Il ne s’agit plus d’un enjeu secondaire ou ludique, mais bien d’un enjeu lié à la pérennité de nos collectivités tant au niveau social qu’économique. Dans les régions périphériques, l’accès au réseau Internet haute vitesse est généralement accessible mais considérablement plus dispendieux et limité au niveau de la vitesse de téléchargement en amont et en aval que dans les grands centres urbains. Cette situation, attribuée à la faible densité de population, limite l’attraction de compétiteurs dans le domaine de la télécommunication et se répercute sur le prix et la qualité des services offerts. Pour ce projet de recherche, un groupe d'expert a été formé afin d'arriver à un consensus sur l'état des lieux, les répercussions et les chantiers surs lesquels les régions doivent travailler si elles veulent combler un retard considérable dans le développement du numérique. La méthodologie utilisée pour ce projet de recherche est la technique de recherche d'information par l'animation d'un groupe d'experts. Les consensus auxquels sont arrivés les experts ont permis de consolider certaines observations et de relativiser des conceptions populaires. Plusieurs conclusions tels que le manque de culture et de leadership politique dans le domaine du numérique comme étant des lacunes à l'origine du retard dans le développement du numérique en région périphérique.

Nous présentons, dans cette communication, une analyse de la couverture de presse de l’annonce de l’arrêt de financement de la première université francophone en Ontario, l’Université de l’Ontario français (UOF) et du mouvement de contestation de la communauté franco-ontarienne dénonçant cette décision gouvernementale.

Nous avons réalisé une analyse à la fois quantitative et qualitative de 2 405 articles de journaux couvrant cette période importante dans l’histoire de l’UOF. La couverture de presse de cet événement est marquée par une amplification médiatique de type media-hype. Les journalistes, particulièrement ceux issus d’entreprises de presse desservant la communauté franco-ontarienne (ONfr+, L’Express, Le Droit, notamment), utilisent la personnification, la représentation antagoniste des acteurs et le ton parfois émotif et acrimonieux pour cadrer cette nouvelle.

Cette étude s’inscrit dans le champ des recherches sur le rôle des journalistes en milieu minoritaire, notamment sur la question du difficile équilibre à tenir entre leur loyauté envers leur communauté et les considérations normatives de leur pratique journalistique (Bernier, 2011; Beauchamps & Watine, 2006; Corriveau, 2006; Watine, 1993). Il apparaît, à la lumière de nos résultats, que les journalistes en situation minoritaire sont enclins, pour la plupart, à pratiquer un journalisme partisan.

Les TIC et particulièrement les réseaux sociaux ont systématiquement modifié notre quotidien et sont entrées à l’école. En Afrique, on note une croissance sans précédent dans l’utilisation de ces outils et un déphasage  des enseignants devant un nouveau genre d’apprenants dans les salles de classe.

Appelés à juste titre les « digital natives » ou « la génération numérique », les apprenants d'aujourd'hui utilisent les TIC plus de 60 heures par semaine. Entre fascination et crainte, les enseignants qui sont des « digital immigrants » oscillent. Ils s’interrogent sur le fonctionnement de cette génération et sur la manière de les aborder. Ce phénomène non seulement révolutionne mais force également au changement de paradigme. Cependant, la question qui se pose est de savoir si les enseignants doivent-ils s’accrocher et persévérer dans les schémas habituels comme c’est le cas ou muter en s’appropriant le langage des jeunes pour se faire comprendre ?

Cet article vise à explorer les enjeux  d’une appropriation des nouvelles technologies et particulièrement des réseaux sociaux comme vecteur de l’intégration des TIC dans les pratiques pédagogiques en Afrique centrale en général et particulièrement au Cameroun.

Nous visons deux objectifs : dresser un portrait des usages des médias numériques par les enseignants au sein et en dehors institutions éducatives, en déduire les enjeux d’une éducation aux médias et de proposer des solutions pour un usage à des fins pédagogiques.

 

Les utilisateurs des médias numériques sont aujourd’hui confrontés à de nombreux défis liés aux informations: inflation de leur nombre, multiplication des appareils et des applications, diversification des contextes d’utilisation, collaboration autour de collections partagées dans le Cloud, etc.

L’objectif de cette thèse de doctorat a été de définir les compétences nécessaires à l’organisation d’une collection d’informations personnelles numériques. Pour ce faire, nous avons réalisé 58 entretiens, qui prenaient la forme de « visites guidées » par le répondant de son espace personnel d’informations, avec 26 étudiants rencontrés à deux reprises.

Les principaux résultats de cette recherche ont mené (1) à un inventaire compréhensif et longitudinal des tactiques adoptées par les individus pour organiser leurs différentes collections d’informations et (2) à une définition des compétences impliquées par l’organisation des collections d’informations personnelles numériques. Cette définition des compétences prend la forme d’une matrice croisant 4 activités fondamentales (la sélection, la suppression, l’appréhension et l’implémentation), trois dimensions des informations (technique, informationnelle et sociale) et trois rapports (adéquation, optimisation, et virtualisation) qui caractérisent le rôle de médiation qu’assurent les compétences entre les intentions des individus et les caractéristiques des situations où elles sont mobilisées.

L’étude vise à  découvrir  la nature des activités diplomatiques nationales numériques  américaines sur Facebook  et la qualité de leur réception par la communauté arabe. Ainsi la vision théorique est-elle en rapport avec les dimensions culturelles de Zaharna et le modèle de cryptage et de décryptage de Stuart Hall. Quant à la vision méthodique, elle concerne l’analyse qualitative du contenu des messages communicatifs publiés sur Facebook par trois organes américains, ainsi que les commentaires d’usagers arabes sur ces messages.

 

L’étude a révélé qu’en dépit d’une sérieuse tentative entreprise par les trois organes américains de « se rapprocher » des usagers arabes en essayant de s’impliquer dans le contexte de leur environnement naturel, cependant, la majorité des usagers arabes ont fait preuve d’une prise de conscience des objectifs américains et une capacité de distinction entre les activités visant les aspects humain et social d’une part et, d’autre part, celles visant les aspects national et sécuritaire de la société arabe et sa souveraineté.

 

Par conséquent, nous pouvons conclure que les efforts de commercialisation des activités de la diplomatie nationale américaine au sein des organes américains sur l’espace du Facebook n’ont pas été couronnés de succès bien que ces organes aient œuvré à tenir en compte les dimensions culturelles de la société arabe.       

 

 



Les agents conversationnels (AC) sont devenus l'outil dominant pour interagir avec les clients lors d’une panne de service (p. ex : lorsqu’ils attendent trop longtemps une réceptionniste afin de s’inscrire à un hôtel) (Chen et al. 2023). La panne de service peut être gérée soit par une récupération économique (p. ex : rabais au client) ou par une récupération symbolique (p. ex : excuses au client). Les recherches indiquent que les AC sont perçus par les consommateurs comme moins empathiques que les êtres humains lors d'une panne de service (Zhang et al., 2023). Notre recherche vise à explorer les performances de récupération symbolique fournies par les AC au lieu des employés humains en tenant compte des variables liées aux émotions humaines telles que la colère et l’humour. De façon plus précise, l’objectif de notre recherche est de déterminer si à la lecture de scénarios humoristiques (contre non humoristique) cela peut contribuer à calmer le mécontentement des consommateurs pour éviter des conséquences pour l’entreprise, comme la circulation de messages négatifs transmis par « bouche à oreille ». Cette recherche quantitative se base sur des données qui ont été collectées en ligne avec un questionnaire sur la plateforme Amazon Mechanical Turk. Au total, 395 participants y ont répondu. Les résultats préliminaires montrent que lorsque les AC émulaient un comportement humoristique (p. ex : blagues) à l’égard des clients, cela diminuait le bouche à oreille négatif. 

Au Québec, où la Loi sur le patrimoine culturel inclut la notion avancée par l’UNESCO en 2003, dans le cadre de la Convention sur le patrimoine culturel immatériel, le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) œuvre à regrouper les organismes et personnes dédiés aux pratiques culturelles « fondées sur la tradition » (CQPV, 2014, p. 11). Les pratiques qu’il reconnaît comme « patrimoine(s) immatériel(s) » (musique, chanson et danse traditionnelles, notamment) n’ont pas été désignées, hormis la veillée de danse, mais font l’objet de différentes initiatives citoyennes. Cherchant à dépasser le binarisme officiel/officieux qui persiste dans le champ des Heritage Studies et qui « misleadingly [implies] a hierarchy of power and authenticity » (Roberts et Cohen, 2014, p. 243), je présente ces pratiques comme un objet d’attachement qui est fait par ceux qui s’y consacrent (à l’aide de dispositifs matériels, notamment) et producteur d’états individuels et collectifs (Maisonneuve et al., 2002, p. 8). Aux termes de cette communication orale, je présenterai les principales modalités d’attachement qui participent de leur production et de leur patrimonialisation, et ce, à l’échelle citoyenne et associative; modalités (re)tracées dans le cadre d’une démarche ethnographique fondée sur le principe de réflexivité, qui implique que la chercheure reconnaisse le caractère socialement et historiquement situé de toute revendication de connaissance (Jami, 2008).

La présente proposition a pour but d’offrir une analyse en deux volets sur la vie culturelle en région, à travers le prisme des artistes immigrant.e.s.  



Dans un premier temps, il s’agira de résumer les différents initiatives, lieux et médias locaux, comme des festivals, salles de spectacles, galeries d’art ou projets scolaires subventionnés, qui peuvent contribuer à favoriser le rayonnement de ces artistes.   

 

La deuxième partie de la communication est consacrée aux témoignages offerts par les artistes immigré.e.s vivant en région. Il s’agit alors de comprendre de quelle manière ces personnes tentent de créer un réseau et utilisent les médias locaux et réseaux sociaux pour favoriser le rayonnement de leurs œuvres.  

 

Le but de la communication, en combinant approche documentaire et approche ethnographique, est de mieux comprendre comment, d’une part, les liens entre des projets et entités, qu’elles soient institutionnelles, événementielles ou médiatiques, et des artistes immigrant.e.s se forment. D’autre part, il s’agit de connaître les stratégies de ces artistes afin de se démarquer des autres, tout en vivant avec l’étiquette d’«immigrant», étiquette qui pourrait avoir un impact sur le niveau de rayonnement.  

 

Les notions de territorialité, d’intégration/inclusion, de communication par les arts, de diversité culturelle, de réseautage et de médiatisation artistique seront donc mises en évidence.  

Dans notre projet doctoral, nous avons étudié la tension entre la recherche d’excellence des musées en matière de conception d’expositions pour un public averti, cultivé et exigeant, d’une part, et la nécessité de diffuser au plus grand nombre, d’élargir le public et donc de l’éduquer pour qu’il commence à goûter l’art et parvienne à s’en délecter, d’autre part. Nous considérons que les mutations de l’institution muséale sont en partie nées du désir de rendre ces institutions plus accessibles et de la dimension communicationnelle qui est dès lors apparue. Nous avons donc approché l’exposition muséale comme média en considérant la relation sociale qui existe entre des objets et des acteurs au cours d’une visite. Nous avons choisi une exposition vedette (blockbuster) présentée dans le cadre de festivités comme terrain de recherche. La première étude porte sur l’analyse de tous les rapports annuels du Musée national des beaux-arts du Québec depuis 1933. La deuxième porte sur l’analyse du corpus exhaustif des articles de journaux portant sur l’exposition Le Louvre à Québec. Les arts et la vie. La troisième porte sur l’analyse sémio-linguistique du corpus exhaustif de textes présents dans l’exposition incluant les textes des étiquettes (cartels), des panneaux, de l’audio-guide, du catalogue et du carnet de visite.

 

Notre recherche porte sur les solutions proposées à la crise d’identité des médias de service public nationaux au Canada. Des recherches récentes ayant été menées sur les stratégies proprement dites des médias de service public déployées pour affronter la crise du modèle économique (Tremblay, Bizimana et Kane, 2019), nous nous concentrons sur le chaînon, encore trop souvent manquant, de la recherche en économie politique, à savoir le ou les publics. Nous cherchons à comprendre comment celui-ci est perçu par la Société Radio-Canada au moment même où le cadre règlementaire visant la mise en œuvre de la Loi sur la diffusion continue en ligne (projet de loi C-11) fait l’objet de consultations (Patrimoine canadien, 2023). C’est donc dire au moment où la solution politique au problème est débattue publiquement. Pour le dire dans les termes de l’approche de la construction des problèmes publics (Neveu, 2022), nous souhaitons amorcer une première lecture de la contribution de la Société Radio-Canada comme entrepreneure du problème (acteur clé) de la crise des médias de service public en observant tout particulièrement si elle confère un rôle au(x) public(s) et le cas échéant, de quel(s) rôle(s) il s’agit. Nos observations seront tirées d’entretiens réalisés auprès de responsables des services de marketing et de communication, des stratégies d’engagement et de la planification organisationnelle et stratégique de la Société Radio-Canada.

Au cours des dernières décennies, plusieurs travaux de génétique ont suggéré que l’ADN influencerait une multitude de traits parfois inusités, tels que l’alcoolisme, la dépression ou l’obésité. La recherche en communication scientifique s’est récemment demandée si la population exposée à ces recherches changeait ses attitudes à l’égard des personnes affichant ces traits. Notre recherche entreprend la même démarche, en l’appliquant cette fois à des travaux publiés à l’intérieur de la science politique, ceux sur la génopolitique. Nous abordons la question à l’aide d’une expérience web. Un premier groupe est chargé de commenter une entrevue avec le génopolitologue canadien Peter Loewen, entrevue publiée en 2010 dans le UofT Magazine. Un second groupe commente une version marginalement modifiée, dans laquelle le professeur est plus curieux à l’égard des différences génétiques entre les populations. L’expérience révèle que les participants exposés à l’article original sont plus susceptibles de s’opposer à un programme d’aide au développement démocratique dans une jeune démocratie africaine que le groupe contrôle non exposé à l’entrevue. L’effet est significativement plus important dans le groupe exposé à l’article abordant la génétique des populations. Nous explorons ensuite l’influence de variables modératrices et médiatrices, notamment l’impression que le trait est plus immuable.



L’objectif premier de notre présentation est de justifier l’importance de la recherche francophone sur la représentation des genres – la construction sociale et culturelle de discours identitaires associés aux hommes et aux femmes – dans les séries télévisées: les études de genre portant sur la télévision sont, encore à ce jour, plus prolifiques dans le milieu anglo-saxon et le corpus d’œuvres fictionnelles étudiées dans ce champ de recherche, majoritairement anglophone. Nous présenterons ensuite des résultats préliminaires de notre recherche portant sur les discours identitaires masculins dans des fictions télévisuelles nord-américaines. Une analyse comparative de séries canadiennes et états-uniennes nous a permis de déceler des similitudes et différences significatives concernant la construction de personnages masculins à la télévision et de réfléchir aux dimensions transnationales du concept de masculinité (Connell 1998, 2000, 2005; Hegde 2011; Moss 2011). Nous relierons finalement certains résultats de notre analyse à la notion de masculinité hégémonique (Connell): ce concept, inspiré des travaux de Gramsci, permet de demeurer attentif à la hiérarchisation des identités de genre à la télé, au-delà de la diversité apparente et créative des représentations.

Souvent regardés de haut et peu étudiés dans le contexte académique, les vox pop tels qu’on les retrouve dans les médias ont souvent mauvaise réputation. Ils y sont pourtant omniprésents. C’est pour faire face à ce creux théorique que j’ai fait (en)quête documentaire et par l’écriture sur et à travers la pratique du vox pop (thèse déposée). Retraçant d’abord l’héritage latin de ce terme dès le 8e siècle à travers l’émergence de l’expression vox populi vox Dei (la voix du peuple est la voix de Dieu), j’ai ensuite exploré les débuts de l’entrevue journalistique et des sondages d’opinion – précurseurs du vox pop – avant de retracer l’émergence du micro-trottoir contemporain au 20e siècle. À travers cette démarche se trace le portrait d’une pratique complexe et fascinante dont le tour de force symbolique – et empreint d’enjeux de pouvoir – consiste à représenter médiatiquement un ou des publics à travers la mise en série d’un nombre limité d’interventions individuelles. Cette présentation propose un retour sur cette démarche, en plus d’une conceptualisation novatrice du vox pop en tant que « dispositif médiatique » qui permet de penser cette pratique à travers la multiplicité de genres (journalisme, humour, portrait, etc.) qui la traversent. Pas si banal après tout le vox pop!

Le niveau de culture politique des Canadiens demeure relativement bas et inégalement distribué. Ma communication cherche à faire ressortir certaines conséquences de la désinformation politique sur le comportement électoral lors de référendums provinciaux et fédéraux ainsi qu'aux élections fédérales générales. L'électorat en sait-il suffisamment pour prendre des décisions qui serviront ses intérêts? 

En général, il semble que le niveau actuel de connaissance politique a des effets marginaux sur la composition partisane de la Chambre des communes, ce qui signifie que, tout en ayant une culture politique relativement limitée, les Canadiens peuvent compter sur le travail de parlementaires qui servent leurs intérêts. Or, le niveau actuel de culture politique a des conséquences moins souhaitables sur le comportement électoral lors de référendums, spécialement lorsque la question posée traite de réformes électorale ou constitutionnelle. En effet, les résultats de tels référendums s'inscrivent généralement en inadéquation avec les intérêts des électeurs, c'est-à-dire que n'eut été de leur niveau de connaissance politique, ils auraient voté autrement. Cette conclusion nous mène à nous poser la question suivante: les intérêts de l'électorat sont-ils mieux servis par ceux qui le constituent, ou ceux qu'il élit? Cet essai avance la deuxième hypothèse et la défend à l'aide des travaux empiriques de Blais et al. (2009), de Fournier (2002), Fournier et al. (2010) et Johnston (1996).

Les programmes de communication au Québec sont apparus dans les universités à la fin des années 1960. Malgré l’hétérogénéité de la communication, provenant notamment de la sociologie, la psychologie et la littérature, relativement peu de chercheurs s’intéressent au développement et à l’évolution de ces programmes (Lacroix & Lévesque, 1985; Tate, Osler, Fouts & Siegel, 2000; de la Garde & Yelle, 2002). De surcroit, les mémoires de maîtrise et les thèses de doctorat réalisés en communication au Québec, en tant que publications caractérisant une communauté scientifique, n’ont pas été considérés depuis les trente dernières années (Taylor, 1982; Tremblay, 1988).

Notre recherche propose d’analyser ces documents depuis la création des programmes dans les années 1960. Ainsi, 2 263 mémoires et 404 thèses ont été recensés au sein des sept universités québécoises offrant des programmes de cycles supérieurs en communication, et ont été analysés en regard de leur forme et de leur contenu dans le but de distinguer les spécificités des études universitaires en communication au Québec.

Nos résultats révèlent, notamment, que la méthodologie mobilisée est majoritairement qualitative et que la multitechnique est la technique d’enquête priorisée. La communication organisationnelle est la thématique la plus étudiée, habituellement sous forme d’étude de cas. Nous remarquons aussi une augmentation du nombre de femmes complétant un mémoire ou une thèse en communication depuis 1985.

Pour les nouveaux immigrants, l’écoute de la télévision locale offre autant d’occasions de connaitre la société d’accueil et d’apprendre à y vivre. Étant un lieu d’expression de l’identité et de la culture partagée, la télévision permettrait à l’immigrant d’accéder aux codes et aux références culturelles locales, ce qui viendrait en soutien au processus de resocialisation récemment déclenché. Mais, en permettant aux immigrants de prendre conscience des différences en termes de principes et de valeurs culturelles, l’écoute de la télévision locale serait en revanche susceptible de les placer dans une posture défensive.

Partant de ce paradoxe, je tente, dans le cadre de ma recherche doctorale, de comprendre comment intervient la télévision locale dans le processus de resocialisation des nouveaux immigrants d’origines tunisiennes. Mon intérêt pour ce groupe d’immigrants tient, d’abord, au fait que je suis moi-même d’origines tunisiennes, ce qui faciliterait les interactions avec mes répondants et renforcerait ma compréhension de la situation. De plus, les différences socioculturelles significatives entre les sociétés québécoise et tunisienne sont susceptibles de rendre d’autant plus manifestes la confrontation valorielle et la négociation identitaire vécues par les immigrants.

L’objet de cette communication est de présenter les principaux résultats de cette recherche fondée sur une démarche exploratoire du genre ethnographique.  

Introduction: Le questionnement qui a motivé cette recherche provient de ce constat : en 2004, le Centre de Traitement Ambulatoire de CHNU de Fann/Dakar a mis en place une ligne téléphonique verte (CTA Info Sida) pour faire de la relation d’aide à distance dans le domaine du VIH et des hépatites. Cependant, les intervenants chargés de répondre aux questions des appelants sont des personnes vivant avec le VIH (pvVIH). Ceci nous a conduits à nous interroger sur les enjeux, les pratiques et les légitimités de l’intervention de pvVIH dans un contexte d’information de santé à grand public.

Méthodes: Dans une approche qualitative, nous avons mené 13 entretiens semi-directifs avec tous les écoutants avec un guide et une grille d’entretien au CTA.

Résultats: Les résultats montrent que les enjeux se situent autour de la professionnalisation du dispositif. Les pratiques s’éloignent du cadre dans lequel s’inscrit la ligne. Au-delà du VIH et des hépatites virales, d’autres domaines tels que la santé sexuelle et reproductive sont pris en charge par les intervenants pvVIH créant des situations d’incompétences. Leurs légitimités reposent sur : 1/ leur expertise profane ; 2/ la formation initiale et continue ; 3/ l’appartenance dans des associations de pvVIH et dans des structures de prise en charge du VIH.

Conclusion: L’enquête montre une pluralité de légitimité, une pratique en adéquation avec leur quotidien professionnel. D’autres points seront présentés lors de la communication.

 

 

 

 

 



Dans une volonté de dépassement du triptyque indice – inscription – trace, nous proposons de recourir à la notion d’empreinte afin de renouveler l’analyse des enjeux liés à la responsabilité sociétale des universités, dans l’environnement numérique contemporain. En effet, la convergence sur les mêmes écrans de formes et de modes d’expression qui existaient antérieurement selon des acceptions bien distinctes n’épargne pas la production scientifique. Les modalités institutionnelles d’expression et de communication scientifiques présentent des frontières d’autant plus floues que les universitaires recourent, en plus de ceux spécifiques à leur activité, à des services et des outils accessibles du grand public.

En position d’observateurs-participants au sein de l’Université de Lorraine, nous exposerons et analyserons les dynamiques institutionnelles révélées à l’occasion de la première année d’existence de la plateforme The Conversation France, période au cours de laquelle l’établissement s’est révélé être le partenaire le plus actif sur le média. Nous interrogerons les processus d’appropriation par les universitaires d’un nouvel outil de communication au regard de la prescription adressée par leur institution. Notre propos s’appuie sur une étude ethnométhodologique à partir d’entretiens auprès d’universitaires lorrains et de journalistes, ainsi que sur une enquête de lectorat conduite en partenariat avec le The Conversation France.

Certains blogueurs de mode sont aujourd’hui des individus influents, sinon des célébrités (Carroll, 2008). De leur côté, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à consulter ces sites (Heinonen, 2011). Ces blogues deviennent ainsi des outils intéressants pour les gestionnaires (Okonkwo, 2009). Si ces plateformes sociales présentent de réelles occasions de communication marketing, elles exigent aussi de définir de nouvelles formes de collaboration. L’objectif de cette étude qualitative est de permettre une meilleure compréhension des conditions de succès des échanges entre gestionnaires de marques et blogueurs de mode. En privilégiant une triangulation de sources d’information (observations, netnographie et entrevues), selon une approche détaillée de chaque cas, trois blogues ont été considérés, à Milan, Paris et Los Angeles. Quatre professionnels dans le domaine du luxe ont également été rencontrés, à Paris, Montréal et Manchester, ainsi que cinq « consommateurs experts ». Nos résultats signalent un effet important du développement de ces blogues sur les marques de luxe à trois niveaux : (1) la perception d’accessibilité de la marque via l’identification possible à un blogueur, (2) la grande sensibilité de tous les acteurs quant au caractère réellement opportun (positif ou négatif pour la marque) de la collaboration, (3) la place grandissante prise par la recherche d’approches alternatives afin de maintenir un intérêt pour une marque désormais objet de conversations.