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L’industrie du tourisme s’est effondrée dans tous les pays du monde au printemps 2020 avec l’arrivée de la pandémie de la COVID-19 (OCDE, 2020). Dans un tel contexte, plusieurs secteurs ont déployé des trésors d’imagination pour survivre, dont les restaurateurs. Une des solutions réside dans l’utilisation de réseaux sociaux comme Facebook, mais plusieurs restaurants ignoraient comment. Ce sujet étant très peu exploré, il est important de découvrir les meilleures stratégies numériques (Gursoy & Chi, 2020; Fox et Longart, 2016) afin de susciter l’engagement et la fidélité de la clientèle.

Pour découvrir ces stratégies, une cueillette longitudinale de 255 messages publiés sur Facebook par huit restaurants québécois fut réalisée. Un codage théorique dans Nvivo a identifié six types d’actes de parole basés sur la taxonomie de Searle (1969) (Ge & Gretzel, 2018).

L’analyse démontre que les publications qui emploient un acte de parole expressif et donc qui font éloge d’un produit/service ou expriment l’émotion ou l’attitude du restaurant reçoivent 25% plus de réactions positives que celles qui demandent aussi à la clientèle de faire une action comme de commander, un acte de parole directif. Les restaurateurs devraient donc limiter leur appel à l’action s’ils veulent plus de réactions positives et ainsi augmenter les probabilités que les clients soient fidèles au restaurant et multiplient leurs comportements d’achats (Kim, Song et Youn, 2020).

Notre démarche d’ethnométhodologie nous a permis de comprendre la réalité communicationnelle in situ, telle que vécue et interprétée par les acteurs locaux du développement, d’appréhender les expériences en communication participative pour le développement par les acteurs sur le terrain. Une étude de cas sur le Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke et son partenaire au Mali, l’Association Kilabo, servira à présenter le point de vue des acteurs locaux du développement. Ainsi, grâce à l’observation des interactions et interrelations des différentes parties prenantes, nous pouvons comprendre comment celles-ci arrivent à construire un sens commun à travers les actions de communication participative.

Plutôt que de «parachuter» des programmes de développement et d’imposer des campagnes de communication conçus à l’étranger, un organisme qui utilise la communication participative suscite la participation de la population locale à toutes les étapes du projet. Cette approche semble plus appropriée pour des initiatives de développement qui introduisent des changements durables, en concordance avec les besoins et les préoccupations des populations ainsi qu’avec la culture locale. En favorisant la discussion et la prise en compte de tous les acteurs, ces initiatives accordent un réel pouvoir aux populations locales et font prendre conscience de ce pouvoir à celles-ci.

Pour plusieurs observateurs des médias, sans la télévision, il n’y aurait pas de Donald Trump (Poniewozik, 2019). Depuis son avènement à la Maison Blanche, non seulement on remarque bon nombre de séries télévisées américaines ayant pour filon narratif sa présidence, mais aussi des séries qui prennent la télévision elle-même pour sujet. Que signifie cette prolifération d’œuvres qui se regardent dans le miroir et comment se manifestent-elles de manière discursive? À l’aide d’un corpus composé de séries américaines réflexives produites depuis 2016 (The Goodfight (2017- ), The Loudest Voice (2019), Years and Years (2019) et Succession (2018- )), nous démontrerons que les séries au caractère métafictionnel suggèrent une critique du média télévision (Currie, 1995) et agissent en tant que filtre (Nussbaum, 2019) entre la fiction et la réalité pour aborder le politique (Esquenazi, 2017) et ainsi proposer des pistes de compréhension à l’ère Trump. Notre analyse s’inscrit dans une perspective sociosémiotique et empruntera le modèle de «l’œuvre en contexte» de Pierre Barrette. Nous interrogerons à la fois l’espace de production, de réception et de médiation de chacune des œuvres étudiées pour révéler un axe de pertinence commun. Nous chercherons à prouver que ces objets métafictionnelles, en diégétisant les dispositifs de production et de diffusion, participent à une réflexion critique sur l'industrie télévisuelle en signe de résistance au climat politique actuel.

Les documentaires immersifs sont de plus en plus distribués sur le Web. Visionnés à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, ces nouveaux dispositifs médiatiques modifient la spectature audiovisuelle habituelle en positionnant le spectateur au centre de l’espace médiatisé. En tant que chercheur et documentariste, je propose une démarche de recherche-création afin de créer un documentaire adapté à ce mode particulier de communication audiovisuelle et évaluer la réception de cette nouvelle forme de médiatisation du réel. J’examine d’abord le contexte médiatique qui soutient la production et l’expérimentation de ces nouveaux objets documentaires. Puis, je présente 4 dispositifs documentaires immersifs qui m’ont particulièrement interpellé afin de relever leurs principales caractéristiques médiatiques et communicationnelles. Par la suite, je présente les spécificités d’une démarche de création documentaire immersive qui exclut l’utilisation des outils habituels de communication audiovisuelle de cadrage et de montage. Enfin, j’introduis une méthode d’analyse afin d’évaluer les capacités communicationnelles de l’œuvre immersive qui prendra de multiples formes selon les choix d’observation de son spectateur.

Diverses conceptions théoriques de la démocratie scientifique ont été proposées et de nombreuses pratiques de démocratisation ont été initiées, notamment par les États européens. Cependant, les liens entre les conceptions théoriques et les pratiques ont rarement été explicités et les tentatives de vue d’ensemble de tous les types de pratiques sont à peu près inexistantes. Afin de favoriser une analyse approfondie et rigoureuse des pratiques de démocratisation des sciences dans leur ensemble, j’en propose un cadre conceptuel d’analyse mettant en lumière six dimensions, soit : 1) les droits et pouvoirs de la société civile, 2) les étapes du processus scientifique visées, 3) les catégories d’acteurs et leurs relations, 4) les objectifs des initiateurs de la pratique, 5) les objectifs des participants, 6) les effets de la pratique. Ce cadre est ensuite mis à l’épreuve par l’étude comparative de 50 dispositifs étatiques français et anglais de démocratisation des sciences. Cette analyse a permis l’émergence d’un portrait général des pratiques étatiques qui met en lumière la domination du modèle du déficit ou, du moins, d’une vision de la démocratie scientifique où le public ne fait que profiter des apports de la science et de la technique. De plus, il a fait apparaître la présence de catégories négligées, notamment les dispositifs concernant la production des savoirs.

Inspirée par le courant de l’entrevue postmoderne (Gubrium et Holstein, 2003) plus spécifiquement réflexive (Denzin, 2001,2003), cette pratique vise à faire émerger des savoirs expérientiels situés par la rencontre de subjectivités. L’entrevue est alors considérée comme un événement performatif qui transforme l’information échangée en expérience partagée (Denzin, 2003, p. 24). Elle participe du « tournant performatif » s’étant opéré dans les sciences sociales où les recherches visent à produire la réalité plutôt qu’à la décrire et à l’analyser (Seitz, 2012, p.2). Les chercheurs exercent ainsi une influence sur leur objet d’étude, non seulement par les questions qu’ils posent, mais en contribuant à l’émergence de formes, de structures, de règles qui le modifient. Finalement, la recherche performative vise la production et la diffusion de la connaissance dans l’action à travers de multiples formes (images, sons, mouvements, etc.) (p.6). Cette communication vise à disséminer cette conception de l’entrevue qui, autant en sciences sociales et humaines que dans le domaine des médias, est marginale. Il s’agit de présenter une réflexion dans l’action (Schön, 1982/1994) suite à une expérience de co-rédaction performative d’un texte à trois voix sur la recherche-création : celles de chercheurs-créateurs qui ont discuté de leur pratique lors d’une entrevue, celle du compte-rendu subjectif de ces entrevues par l’intervieweuse et celle qui ajoute des ancrages conceptuels en contexte.

Cette communication s’intéresse au concept d’empathie dans la perspective relationnelle entre un récepteur et des contenus médiatisés. À notre connaissance, peu de travaux ont porté sur le rôle de l’empathie dans un contexte de réception médiatique et publicitaire. Pourtant, la capacité d’un individu à se projeter dans la situation d’autrui et à ressentir ses émotions est susceptible d’influencer sa réception. En prenant appui sur les énoncés théoriques relatifs au concept psychologique d’empathie, nous proposons une définition conceptuelle et opérationnelle propre à l’empathie virtuelle (EV), que nous distinguons de l’empathie issue d’une interaction face à face. Au plan méthodologique, les outils de mesure de l’empathie existants ont servi d’appui pour développer une échelle qui rend compte de sa dimension virtuelle et qui tient compte d'un continuum de fiction/réalité des contenus et de trois types de médias. Il s’agira de discuter des conditions d’optimisation de cette variable en évaluant si le réalisme et la mise en forme des contenus engendrent des niveaux d'EV différents. Par la proposition d’une échelle de mesure spécifique à l’EV et au terrain de son étude, cette communication constitue un apport méthodologique intéressant et original pour le champ de la communication, en plus de contribuer à affiner la réflexion autour des conditions d’optimisation de cette variable susceptible d’influencer le processus de réception médiatique et publicitaire. 

L’accès à l’information est un des facteurs clés de l’intégration et de l’inclusion sociale des nouveaux arrivants dans leur pays d’accueil. Il est aussi une question de survie lorsqu’il s’agit d’information reliée à la santé. Internet, notamment les réseaux socionumériques, représente une source facile d’accès pour répondre aux besoins d’information. Notre projet doctoral porte sur le comportement informationnel en matière de santé de nouveaux arrivants au Québec sur les réseaux socionumériques.

Cette communication présente les résultats de la  revue de littérature  de notre thèse. Les écrits montrent que le comportement de recherche d’information de santé en ligne des nouveaux arrivants a ses propres enjeux (littératie en santé, numérique et informationnelle) et caractéristiques (langue, culture, acculturation, accès aux soins de santé, etc.) qui les distinguent du comportement du reste de la population.

Sur le plan théorique, ces résultats permettent d’établir un cadre conceptuel dont les indicateurs pourront être transposés dans le contexte des réseaux socionumériques pour étudier le comportement informationnel en santé des individus issus de l’immigration. Sur le plan pratique, ils fournissent un cadre opérationnel qui guidera la collecte empirique de données. L’une des retombées de notre étude vise à soutenir les acteurs du système de santé à ajuster leurs stratégies de communication pour mieux promouvoir la santé publique en général et auprès des nouveaux arrivants.

Cette proposition de communication entend interroger les liens qu’entretiennent les lecteurs adolescents avec les « nouveaux » supports de lecture qui leur sont proposés par une industrie éditoriale à la recherche de produits culturels et commerciaux innovants.

Cette analyse se propose d’apporter les résultats d’une recherche financée menée dans la région Nord Pas de Calais (France) à partir de 2014 sur un prototype de livre augmenté (livre papier+ extension numérique applicative) produit par les éditions invenit et adressé à un public adolescent.

Il s’agira, à partir des observations de terrain sur les usages de ces jeunes adolescents face à cet objet innovant et à partir des entretiens menés dans le cadre de cette étude, de réfléchir dans un premier temps à l’usage que ces jeunes, souvent considérés (à tort ?) comme les digitals natives, font de cet objet hybride et qui les confronte à une pratique inédite. Nous tenterons de comprendre quelle perméabilité des usages peut être mise à jour dans ce cas particulier. Il s’agira également dans un second temps de considérer la représentation que ces jeunes se font de cet objet livre augmenté et de questionner la façon dont ils perçoivent l’alternance entre papier et écran et comment se construit de fait un nouveau modèle de lecture fragmentée. Enfin, il sera possible de cerner les différents profils de lecteurs adolescents pris entre une culture de l’écran prégnante, une stigmatisation de la lecture et un attrait pour le vidéoludique.

En mars 2020, le Québec aux prises avec la pandémie de COVID-19, impose des directives de maintien à domicile contraignant l’ensemble de la population à rester chez soi. Ce grand confinement a bouleversé nos rapports sociaux. Chez les ados, le temps passé devant les écrans a bondi de 10 à 30 h par semaine. Si cette augmentation du temps passé devant les écrans contribue à amplifier les inquiétudes parentales, nous en savons encore peu sur les pratiques numériques adolescentes dans ce contexte. Qu’ont fait les adolescent.e.s, comment et pourquoi ? Quelles significations ont eu ces pratiques ? Qu’est-ce qu’elles ont changé ? Au croisement de la sociologie des usages et de la sociabilité adolescente, notre recherche nous permet d’observer le rôle du numérique dans un contexte où les interactions sociales en présence sont limitées. Nos résultats sont issus d’une enquête qualitative effectuée auprès de 25 jeunes âgés de 12 à 15 ans. Nous observons que les pratiques numériques sont à la fois organisées et bricolées, qu’elles s’intègrent dans une dynamique de renforcement relationnel, qu’elles reposent sur une proposition d’identification à un vécu partagé, qu’elles se déclinent dans des espaces numériques aux frontières fluides qui s’enchevêtrent et, finalement, qu’elles agissent comme un système qui structure le quotidien. Notre projet vise à contribuer à l’étude d’une population adolescente dont les pratiques numériques actuelles font l’objet de discours normatifs et alarmistes.

Les relations entre les réseaux sociaux et les personnages fictionnels ont jusqu’à maintenant été presque exclusivement analysées à travers le prisme du « fandom » (McClellan 2013, Bore et Hickman 2013, et Lookadoo et Dickinson 2015). On souligne notamment dans ses recherches l’importance du rôle joué par les fans dans la création de comptes dédiés à leurs personnages préférés sur les médias sociaux. Rares sont toutefois les chercheurs qui sont se penchés sur l’intégration des médias sociaux dans les récits transmédiatiques via la création de comptes « officiels » pour des personnages fictionnels. Dans la présente communication, je me propose d’amorcer une réflexion sur ce phénomène relativement récent à travers l’analyse d’un cas particulier, celui du récit transmédiatique Marble Hornets développé de juin 2009 à juin 2014. Plus précisément, à partir des travaux de Brooker, Gray, Hills et Jenkins, dans lesquels ils ont exploré de nouveaux modes de réception à l’aide de concepts tels que la « convergence », le « débordement » et la « paratextualité » (Brooker 2001; Gray 2003 et 2010; Hills 2008; Jenkins 2006), mon objectif sera de démontrer la manière selon laquelle la présence de personnages fictionnels sur les médias sociaux fonctionne comme un paratexte transmédiatique qui poursuit explicitement le récit d’un monde fictionnel particulier, créant ainsi de nouvelles relations entre l’univers fictionnel et la réalité de l’interacteur (Guéneau 2006).

Depuis le début des années 1970, le traitement médiatique de l'immigration et des politiques migratoires a été le sujet de nombreuses études (Esses, V. M., L. M. Jackson et T. L. Armstrong, 1998; Tsoukala, 2002; Hailon, 2012; Benson, 2013). Elles démontrent que les médias auraient un impact sur l'opinion publique concernant les questions migratoires. Dans le contexte de la montée des mouvements anti-migration comme PEGIDA, nous étudions la mise en visibilité de l’immigration dans l’espace public en cherchant à voir comment un fait social comme l’accueil de 25000 réfugiés syriens au Canada peut devenir l’enjeu d’un débat public «et recevoir des réponses en termes d’action publique» (Neveu, 1999, p. 2). Lors de cette conférence, nous présenterons l’ensemble des divers «entrepreneurs de cause» (médias, intellectuels, lobbies, acteurs politiques, associations) qui participent, au Québec, à la construction de l’immigration syrienne comme un «problème public» en nous attachant tout particulièrement aux cadrages qu’ils contribuent à définir.

Références

Benson, Rodney. (2013), Shaping Immigration News, A French-American Comparison, New York, Cambridge University Press, Coll. Communication, Society and Politics.

Neveu, Érik. (1999). L’approche constructiviste des «problèmes publics». Un aperçu des travaux anglo-saxons. Études de communication

Neveu Érik. (2015), La sociologie politique des problèmes publics. Paris: Armand Colin

Y a-t-il de l’intelligence collective dans une salle de nouvelles ?

La communication abordera la contribution du leadership à l’intelligence collective dans une équipe qui produit un bulletin de nouvelles télévisé. En favorisant la capacité de s’adapter à un environnement en constante évolution, le développement de l’intelligence collective permet aux organisations d’être plus compétitives dans un univers imprévisible.

Nous avons tenté de voir si les mécanismes de construction de l’intelligence collective étaient présents dans une salle des nouvelles et comment le leadership émergent contribuait à la construction de ces mécanismes. Les théories du sensemaking et de l’organizing de Karl Weick ont été mobilisées pour étudier comment l’action collective s’organise au quotidien.

Inspirés par l’ethnométhodologie, nous avons étudié les interactions entre les acteurs de l’organisation que nous avons observés en contexte.

L’analyse des données recueillies a montré comment, à travers un jeu d’influence, un leadership distribué parmi les membres a contribué à l’émergence des mécanismes de l’intelligence collective.

L’originalité de cette présentation repose sur la mise en relation de l’observation du leadership en émergence et de la construction de l’intelligence collective. En ce sens, nous croyons que ce travail peut contribuer aux recherches sur l’intelligence collective en présentant concrètement comment elle se construit dans une équipe de travail.



« Vous et moi, nous n'entrerons pas en guerre pour les questions d'inégalités économiques et sociales. Cependant, pour des facteurs culturels tels que Dieu, la liberté, la mémoire, la langue, les présentations, les symboles, les histoires, nous sommes prêts à mourir. » Ces phrases de Wolton (2019) accusent le retour en force des revendications identitaires au 21e siècle tout en résumant les enjeux de la cohabitation des identités culturelles, tant au niveau national qu'au niveau des relations internationales. Aussi, notre projet, qui s'intéresse à la réalité des pays du Sud anciennement colonisés, vise à analyser le rôle de la communication patrimoniale dans la construction identitaire en nous focalisant sur trois aspects clés tributaires du couple patrimoine/identité, à savoir : la cohésion sociale, le besoin d'ancrage identitaire dans le contexte de la mondialisation et le rapport de ces pays avec le monde international dans un contexte de colonialité. Dans une démarche d'étude de cas basée sur une série d'entretiens libres, l'analyse documentaire et l'observation en ligne, nous avons entrepris d'analyser les pratiques communicationnelles de plusieurs institutions publiques d'Haïti directement concernées par le sujet. Les analyses présentées font état d'un besoin de politique de communication publique capable d'atténuer les risques de conflits liés à l'usage de la fonction identitaire du patrimoine, tout en favorisant de nouveaux rapports au monde.

Cette communication présente les résultats d’une étude visant à identifier les acteurs et récits liés à la désinformation relative au climat sur les réseaux socionumériques au Québec et au Canada. Elle examine la production et la diffusion des discours climatosceptiques au sein de l’écosystème de droite radicale québécoise et canadienne. Le corpus de 25 000 publications provenant d’une centaine de comptes influents permet une quantification des niveaux de résistance aux mesures climatiques (nier le réchauffement, nier sa source humaine, nier l’impact d’une réduction des gaz à effet de serrer (GES), etc.) ainsi que de l’adversaire politique désigné par ces publications (gouvernement, écologistes, scientifiques, etc.). Nous pourrons également relater la logique de certains microrécits récurrents autour de ces discours climatosceptiques ou hostiles aux mesures climatiques.

Cette analyse générale sera complétée par deux études de cas plus spécifiques. Il s’agit d’abord de groupes Facebook de loisirs motorisés où nous avons recueilli les publications concernant le pétrole et le climat afin d’y déceler des logiques pétromasculinistes, c’est-à-dire associant identité masculine et consommation d’hydrocarbures. La seconde concerne la page Facebook Québec fier. Déjà décrite par les médias comme étant proche des lobbys pétroliers albertains et du Parti conservateur du Québec, cette page combine les discours propétrole avec l’identité québécoise, jetant les bases d’un discours pétronationaliste.

Au Québec, la conduite avec facultés affaiblies est un des principaux problèmes en sécurité routière, et ce, particulièrement auprès des jeunes conducteurs qui sont systématiquement surreprésentés dans le bilan routier des accidents et infractions liés à l’alcool au volant. Pourtant, malgré de nombreuses interventions mises en place, la situation demeure stable, ne montrant pas de signes clairs d’amélioration. Comment, dans ce contexte, devrions-nous sensibiliser et éduquer les jeunes conducteurs aux dangers de l’alcool au volant? Pour répondre à cette question, nous avons réalisé des entretiens de groupe et individuels auprès de 50 participants de 18 à 24 ans. Les données recueillies nous ont permis de développer les bases d’une segmentation détaillée portant sur les comportements et attitudes des jeunes conducteurs, leurs opinions et préférences en matière de prévention sur le sujet ainsi que les variables de la Théorie du Comportement planifié, largement utilisée dans ce domaine. Afin de compléter notre étude, un questionnaire sera déployé dans l’objectif de compléter les efforts entamés menant à présenter un portrait exhaustif des jeunes conducteurs au Québec eu égard à l’alcool au volant. Cette segmentation sera un outil précieux pour les concepteurs d’interventions en sécurité routière, leur permettant de développer des campagnes mieux adaptées et ciblées.

Cette recherche porte sur l’écriture de récits sur les cartes collaboratives (très présentes sur le Web et les applications mobiles) ayant pour objectif la médiation culturelle des espaces urbains. Ces cartes sont le fruit d’expériences de visites partagées en ligne : ajouts de contenus spatialisés (photographies, vidéos, texte).

Grace à une méthodologie originale et innovante d’analyse des cartes collaboratives, nous souhaiterions étudier le rapport qu’elles entretiennent avec le territoire. Quelles images et expériences de la ville sont relatées ?

La méthodologie mise en place repose sur : la création, avec des informaticiens, d’un protocole de récolte de données en constante évolution et disposées sous forme planaire ; l’analyse des processus communicationnels mis en place sur ces cartes collaboratives et des usages anticipés et réels de ces plateformes.

Les analyses ainsi menées sur la plateforme SmartMap (terrain principal de la recherche) nous ont montré que ces cartes collaboratives produisent une photographie instantanée du territoire et sont une co-construction subjective de l’image du lieu. De plus, et ceci venant corroborer nos hypothèses de recherche, nous avons remarqué que : les contenus spatialisés produisent des récits intermédiatiques sur la ville ; les cartes collaboratives sont des formes et des outils d’appropriation de la ville ; ces cartes participent de la mise en mémoire de ces lieux, voire même de la patrimonialisation de certains espaces.

Un projet financé par le programme FQRSC – Actions concertées avec la SAAQ (Société d’assurance automobile du Québec) consiste à faire le bilan critique et à jour de la recherche et des pratiques quant aux stratégies de communication et d’évaluation des campagnes médiatiques sur la sécurité routière. À cet égard, une démarche rigoureuse qui tire profit des connaissances scientifiques accumulées et de l’expérience des campagnes antérieures augmente les probabilités de réussite. Cette présentation explique les démarches de transfert des connaissances aux partenaires de l’Action concertée et aux praticiens impliqués dans l’élaboration de campagnes de sécurité routière. Ces derniers furent rencontrés en début de processus et sondés sur leurs besoins professionnels. La stratégie de partage repose sur deux des modalités de communication décrites par Lomas (1993) : 1) la dissémination (approche ciblée de différents publics) et 2) la diffusion (accès en ligne, ouvert à différents publics). Ainsi, le rapport final a été conçu de manière à faciliter la recherche d’informations relatives aux campagnes, selon la thématique et la population ciblée, et en faisant des liens avec des exemples de campagnes. De plus, la fiabilité des études est identifiée en fonction de certains critères méthodologiques. Cette synthèse offre aussi l’occasion de discuter des enjeux du transfert de connaissances entre le milieu académique et le milieu professionnel.

Cette présentation vise à répondre à une question qui hante l’analyse du travail journalistique: qu’est-ce que ça veut dire être un « journaliste professionnel » ? Selon la sociologie des professions, la figure du professionnel et les phénomènes qui l’accompagnent (carte de presse, programme de formation) ont été universellement désirés par les journalistes au 20e siècle parce que ces derniers leur permettaient d’acquérir du capital symbolique et une meilleure crédibilité. Or, les perspectives critiques s’inspirant de la théorie du procès de travail post-Braverman ont plutôt tendance à affirmer que la figure du professionnel a été imposée par les patrons de presse dans le but de discipliner les travailleurs et les travailleuses de l’information.

Mon objectif est alors de découvrir un nouveau moyen de penser la figure du professionnel : pour moi, la professionnalisation est essentiellement une tentative idéologique d’aligner les journalistes sur les moyens de production. Conséquemment, le devenir-professionnel, poussé à l’extrême, est un devenir-machinique. Cela explique pourquoi la plupart des gestionnaires qui au 20e siècle en appelaient à une professionnalisation du journalisme, en appelle plutôt aujourd’hui à une automatisation de la production journalistique. Cela est cohérent dans la mesure où la professionnalisation et l’automatisation ont essentiellement la même fonction politique : dépolitiser les journalistes et fissurer la composition de classe.

 

L'accélération des catastrophes naturelles et sociales ainsi que des crises économiques à répétition produisent une quantité considérable de détresse au niveau local et mondial. Cette détresse et les solutions envisagées face à elle font très souvent l'objet des communications de divers destinateurs qui cherchent ainsi à informer, mobiliser, ou induire des comportements par rapport à la solidarité. Notre présentation fait état d'une approche déductive qui jette les bases d'un concept et d'un modèle original de la communication de la solidarité. La communication des associations, des organismes d'entraide et de secours ainsi que des entreprises de l'économie sociale ont rarement fait l'objet d'investigations. Les quelques recherches qui s'y sont attardées ne l'ont point définie ni encore moins modélisée comme un concept global. Presque toutes l'abordent à la pièce sur le plan du marketing des causes sociales. Les plus lucides s'attèlent au contraire à critiquer l'application du marketing à la solidarité sous le prétexte de la marchandisation du social. Toutefois, ni l'approche mercatique non plus que l'approche critique ne semblent justifier conceptuellement pour l'un la pratique mercatique et pour l'autre la "sacralisation" du social. Notre modèle de la communication de la solidarité lui restitue sa compléxité et montre qu'elle s'articule éfficacement sur trois dimensions essentielles  qui contribuent à l'étaler sur un continuum communicationnel de la solidarité.

Dans cette présentation, nous mobilisons les travaux sur la représentation sociale de Moscovici (MOSCOVICI, 2013) et de l’analyse critique du discours de Fairclough (FAIRCLOUGH, 1995, 2001) pour analyser des articles de journaux en ligne au sujet de la commission Bouchard-Taylor (Bouchard et Taylor, 2008). Dix ans après l’adoption du rapport et de la mise en place des « accommodements raisonnables », les diversités religieuses dans l’espace public et la visibilité de l’Islam particulièrement semblent catalyser des problématiques d’ordres culturels, identitaires et sociaux. À travers une analyse logico-sémantique, nous mettons en exergue l’implication des médias dans la fabrication de représentations sociales et le lien intime entre pouvoir et langage dans les nouveaux espaces numériques, à l’instar d’internet. Ainsi, cet présentation démontre qu’une dialectique de contestation ou d’approbation peut se mettre en place entre les internautes pour venir structurer une identité et ses normes basées sur l’analyse goffmanienne de l'action individuelle et de la présentation de soi (GOFFMAN, 1973).

L’engouement récent pour les réseaux socionumériques (RSN) n’est plus à démontrer. Avec ses 966 millions de membres (Socialbakers, 2012), Facebook constitue aujourd’hui le RSN le plus populaire. Avec un tel taux de pénétration au niveau international, la présence de la mort et de l’expression du deuil sur Facebook, quoiqu’intrigante, est inévitable. La nouvelle structure des profils Facebook sous forme biographique, nommée « ligne du temps » (Timeline), confirme l’inévitabilité de cette présence. En mobilisant la sociologie des usages (Jouët, 2000) et l’ordre de l’interaction (Goffman, 1967), cette présentation traite des différents usages de l’application de groupe Facebook en situation de deuil. Issue d’une étude de cas, elle repose sur l’analyse de contenu d’un groupe créé suite au décès accidentel d’une jeune femme québécoise en 2008. L’analyse de contenu menée a permis l’élaboration d’une typologie d’usages spécifiques de l’application de groupe Facebook. Ainsi, quatre formes d’usage ont été dégagées : le journal intime, le lieu de prière, la carte de souhaits et la mnémothèque. Nous conclurons d’abord cette présentation en revenant sur la désignation limitative de « groupe commémoratif ». Finalement, nous offrirons une réflexion portant sur l’élaboration d’un modèle d’application de groupe Facebook spécifiquement dédié à la commémoration des défunts, tel que proposé par Getty et al. (2011), et sur la répercussion d’un tel modèle sur le cloisonnement éventuel du RSN.



Au cours du XXe siècle, les outils théoriques et méthodologiques pour étudier la lecture en tant que pratique culturelle ont été fournis notamment par les recherches en sociologie de la lecture. Or, le traitement du sujet dans le domaine de la Bibliothéconomie et sciences de l’information (BSI) du point de vue méthodologique et conceptuel n´a pas été abordé. Ce travail a pour but d´explorer comment les pratiques de lecture ont été étudiées en BSI de 2000 à 2012. Nous avons choisi la base de données LISA pour le repérage d’articles de journaux scientifiques, limitant notre analyse à 12 travaux caractérisés par leur exhaustivité méthodologique. Après une description des études du point de vue méthodologique et conceptuel, nous constatons : a) que la plupart des articles analysés n’ont pas pour cible un type de lecture spécifique; b) que les méthodes qualitatives ont une présence importante dans les recherches analysées; c) que les auteurs ne tiennent pas compte des apports théoriques de la sociologie de la lecture; et d) que l´utilité fondamentale de ces études est leur applicabilité dans la conception des services documentaires et dans la gestion des collections. Ce travail nous a aidée à encadrer notre recherche doctorale en nous permettant d’avoir une vision plus ample sur la diversité des choix méthodologiques, théoriques et conceptuels qui s’offrent dans le domaine de la lecture. 

Cette communication a pour objectif d'analyser les publicités électorales négatives télévisées diffusées dans le cadre de la campagne présidentielle américaine de 2016. Nous débuterons par la présentation des tenants et aboutissants de la publicité négative et du portrait de son évolution aux États-Unis depuis son apparition lors de la campagne présidentielle de 1952. Nous aborderons ensuite les publicités négatives diffusées par le candidat républicain Donald Trump et la candidate démocrate Hillary Clinton. Il sera donc question des thèmes qui se retrouvent dans les publicités de ces candidats, de même que des stratégies qui sont employées afin de discréditer l'adversaire. Nous verrons également comment ces publicités négatives s'insèrent dans la stratégie de campagne déployée par chacun des candidats. Cette communication sera également l'occasion d'analyser les thèmes et les stratégies qui sont employées dans les publicités diffusées par les candidats des tiers partis et les PAC et les Super PAC. En conclusion, nous réfléchirons sur l'efficacité de la publicité négative (Krupnikov, 2011), les dangers qui guettent les candidats qui l'emploient (Nadeau et Bastien, 2003), les impacts de son utilisation sur la participation électorale (Ansolabehere et Iyengar, 1995; Khan et Kenney, 2012) et sa légitimité en démocratie (Dolan, 2006; Geer, 2006; Hall Jamieson, Waldman et Sherry, 2000; Lau, Sigelman et Rovner, 2000; West, 2010).

Dans les pays occidentaux, la santé mentale revêt une valeur centrale depuis quelques décennies. L’Organisation mondiale de la santé aura contribué à en élargir la définition en suggérant qu’elle correspond à « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté » (OMS, 2013, p. 42), et non à l’absence de maladie. Préoccupation des cliniciens, particulièrement des psychiatres et des psychologues, la santé mentale est devenue, dans le cadre de la première vague de coronavirus, un enjeu social particulièrement saillant. Entre le 13 mars et la fin août 2020, quelque 350 publications ont été diffusées dans les quotidiens La Presse, Le Devoir et Le Journal de Montréal. Comment ces médias francophones ont-ils contribué à la publicisation des enjeux de santé mentale ? Quels discours ont été émis durant cette première vague de coronavirus et quels cadres interprétatifs ont-ils fait entrer dans l’espace public médiatique ? Partant d’une analyse de discours réalisée à l’été 2020 dans le cadre d’un stage Mitacs, et prenant appui sur une définition phénoménologique de l’espace public (Breton et Proulx, 2006 ; Quéré, 1992), la communication proposée mettra en relief les résultats d’une analyse thématique et diachronique ayant permis de documenter les articulations discursives du coronavirus et de la santé mentale.