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L’utilisation grandissante des microtechnologies prêtes-à-porter offre la possibilité aux scientifiques du sport et aux entraineurs de mieux quantifier les charges d’entrainement internes et externes propres à divers sports. Parmi ces technologies, les unités GPS (« Global Positioning System »), intégrant un accéléromètre et un gyroscope, sont en croissante utilisation dans les sports d’élite. Suivant cette tendance technologiques, ce projet a pour objectifs (1) de quantifier les exigences du football universitaire canadien, principalement chez les athlètes qui subissent des charges internes et externes élevées, et (2) d’utiliser cette quantification pour dégager des seuils critiques de performance individuels pouvant appuyer la prise de décision du personnel entraîneur lors des matchs. Dix étudiants-athlètes en football universitaire canadien participent actuellement à ce projet. La charge de travail externe des athlètes est quantifiée par des unités GPS pendant les séances d’entrainement et lors des matchs. En combinant les mesures de charge de travail externe inférées par ces données à des situations de jeu spécifiques, il est possible de dériver des seuils critiques de charges externes au-delà desquelles la performance des athlètes tend à décroître. Ces mesures du seuil critique pourront mieux orienter les décisions de préparation physique avant les matchs et servir de paramètre décisionnel pour l’affectation des athlètes à des situations de jeu critiques lors des matchs.

Cette étude examine l’utilisation de Telegram dans les cyberviolences genrées en Haïti, en se concentrant sur la pornodivulgation (revenge porn). Prenant appui sur les théories du cyberespace comme espace public performatif (Hare et Olivesi, 2021) et sur les spécificités techniques des réseaux sociaux (Granjon et Denouël, 2010), nous analysons en profondeur un canal Telegram haïtien dédié au partage non consensuel de contenus intimes. Notre méthodologie combine l’analyse de contenu des règles et publications du canal, des entretiens semi-directifs avec des victimes et des experts, ainsi qu’une analyse quantitative de l’engagement du canal. Nous explorons comment les normes de genre influencent la structure du canal, les impacts psychologiques, sociaux et économiques sur les victimes, et le rôle spécifique de Telegram dans ces pratiques. Telegram, en raison de ses caractéristiques uniques, notamment l’anonymat et les groupes privés, facilite la dissémination de contenus intimes non consensuels, exacerbant les vulnérabilités de genre préexistantes. Cette recherche, menée dans le respect strict de l’éthique, vise à comprendre les mécanismes des cyberviolences genrées en Haïti. Elle a également pour objectif d’informer les politiques publiques et de guider la conception de mesures de protection adaptées. Nous reconnaissons toutefois les limites de généralisation de cette étude, liées à la spécificité du contexte haïtien et à la nature qualitative de l’échantillon étudié.

Cette communication présente les cadres et les avancées de deux recherches menées simultanément sur la médiation de l’information dans le milieu culturel québécois : l’une s’attache au traitement médiatique du financement des arts et de la culture (Côté), l’autre, aux transformations des rapports professionnels entre journalistes et relationnistes du milieu culturel (Broustau). Au-delà de leurs spécificités, ces recherches s’intéressent au déplacement potentiel du rôle traditionnel de source d’information (Schlesinger, 1992), en particulier à la faveur de changements tels que des contraintes socio-économiques affectant ressources humaines et matérielles et influant sur les processus de traitement de l’information, ou que de l’utilisation concurrentielle des réseaux socionumériques pour occuper l’espace public (Sauvé, 2010) en extension (Smyrnaios, 2005). Entre interdépendances professionnelles (Charron, 1991) exacerbées par le milieu culturel (Nguyen et Cotte, 2002) et socialisation (Dubar, 2010, Demazière, 2012) professionnelle dans la communication publique, ces projets en cours tentent de contribuer à la compréhension des enjeux stratégiques et relationnels qui ponctuent l’évolution de la médiation de l’information.

Le Web 2.0 et les réseaux peer-to-peer transforment la configuration de l’Internet. Ce phénomène autorise l’essor de la participation des internautes dans la consommation, la production et la circulation des contenus (Bruns, 2008). Ainsi, le traditionnel partenariat entre amateurs et professionnels est réanimé sur la Toile dans les projets de « science participative » (Lievrow, 2010). Là, les gens aident les scientifiques en réalisant des tâches où les humains sont plus efficaces que les ordinateurs. C’est le cas de Foldit, un puzzle 3D qui permet aux joueurs de collaborer en ligne dans la recherche sur les protéines.

Pour certains, la participation collaborative des internautes permettrait l’émergence d’une société plus démocratique (Bauwens, 2012). Cependant, ces pratiques sont considérées par le capitalisme cognitif comme des formes d’exploitation (Moulier Boutang, 2007). Cette présentation confronte cette perspective critique avec l’interprétation que font les acteurs de leurs pratiques dans Foldit, tout en explorant les rapportsentre scientifiques et amateurs dans les sciences participatives sur Internet.

La méthodologie qualitative employée comprend une observation participante et des entrevues semi-structurées avec un groupe de quinze amateurs et deux scientifiques professionnels. Ce projet veut contribuer ainsi à une meilleure compréhension des rapports qui se déroulent sur Internet et apporter aux discussions sur la gouvernance de la Toile.

Comment les idées se partagent et se cristallisent-elles en concept, en mode collaboratif? Cette étude vise à explorer les stratégies de cadrage d’un groupe de 4 étudiants en 2e année de design industriel réunis dans le but de créer un kiosque pour une marque d’eau embouteillée. Le cadrage est un processus communicationnel et réflexif qui consiste à établir les assises d’un projet. Pour mener cette recherche, 5 chercheurs en communication et en design ont observé le processus de collaboration des étudiants lors de 3 séances d’idéation. Les observations de chaque séance ont ensuite été rassemblées, segmentées en moments clés puis codées en fonction d’une série de 14 actions de design préalablement établies. Nous avons constaté, dès la 1re séance, l’émergence de 5 thèmes associés au critères de design posés au départ. Ces thèmes ont été véhiculés sous forme symbolique et métaphorique. Ces derniers ont soutenu le processus communicationnel qui a permis de construire une compréhension partagée de la problématique de design et ont nourri le processus de conception. Ainsi, les 5 thèmes inspirés du branding de la marque et de l’expérience usager ont été discutés, négociés et transformés à l’aide des actions de design, utilisées seules ou de façon combinées. Cette étude nous permet de mieux comprendre la démarche de design collaborative des étudiants. L'usage de la métaphore comme véhicule de sens nous encourage à explorer davantage son rôle dans le processus d’idéation.

Tenter d’anticiper les réactions sociétales à une technologie émergente demeure un défi. Parmi toutes les technologies émergentes existantes, les technologies quantiques génèrent un grand intérêt pour les bénéfices économiques et environnementaux qu’elles pourraient générer, mais également quelques appréhensions. Comme les technologies quantiques peuvent contribuer au développement de la société, il est souhaitable de mieux comprendre leurs perceptions publiques et d’amorcer un dialogue hâtif à propos de leurs conséquences sociales perçues.

Puisque les médias de masse exercent une forte influence sur les opinions publiques entourant les technologies émergentes (Donk et al. 2012), nous avons premièrement réalisé une analyse de la presse écrite québécoise sur une période de deux ans. Notre analyse révèle trois principaux cadres médiatiques employés pour traiter des technologies quantiques, le plus utilisé étant celui de la course mondiale. Par la suite, nous avons mené trois groupes de discussion (Montréal, Québec, Sherbrooke) en nous inspirant de la méthodologie d’engagement du public de Macnaghten (2021). Comme résultat préliminaire, les valeurs exercent un grand rôle dans la construction des perceptions publiques. 

Cette étude contribue à la recherche sur la communication scientifique publique du complexe et de l’abstrait. Elle permet aussi d’esquisser quelques apprentissages méthodologiques sur l’anticipation de réactions sociétales à de nouvelles technologies. 

Les discours médiatiques à propos des acteurs politiques sont souvent cadrés en fonction des genres (Bystrom et al., 2004 ; Dewitt, 2002 ; Dolan, 2005). Ainsi, les femmes politiques font l’objet d’un cadrage souvent négatif lié au caractère non-traditionnel de leur carrière (Van Zoonen, 2005). Leur corps, leurs vêtements, leur famille sont souvent au sein des descriptions d’événements politiques alors qu’il en est peu question pour leurs acolytes masculins. Qu’en est-il lorsqu’elles font l’objet de caricatures politiques ? Alors que l’art de la caricature est de simplifier, de déprécier et d’exacerber les traits, elle semble l’endroit tout indiqué pour étudier les stéréotypes liés aux acteurs politiques et les représentations du genre dans les médias. Nous nous basons sur l’analyse de contenu de trois campagnes électorales où se trouvent des chefs de partis des deux genres. Avec cette analyse de plus de 300 dessins, nous verrons que la femme politique est systématiquement en arrière-plan, ainsi que le recours aux métaphores du jeu et de la guerre, faisant écho aux travaux d’Edwards (2007, 2009) et de Templin (1999). Ces stéréotypes façonnent alors leur personnage public. Enfin, cette communication offrira un regard au sujet des représentations médiatiques des politiciennes au Québec et au Canada à travers la caricature.

J'explore les relations aux technologies des tisserandes du Cercle de fermières. Plus précisément, à travers le travail d'artisanat des Fermières en lien direct avec une certaine conception de la tradition, j'étudie leurs « faire-mémoire » (Valois-Nadeau 2014) et je réévalue le concept de « travail-de-mémoire» (memory-work) (Haug 1992) en m'éloignant des attributs thérapeutiques et délibérés qui le définissent. Comment les faire-mémoire articulent-t-ils les pratiques artisanales et technologiques des Fermières? Comment vieillissent-elles avec les technologies? Une étude sur le terrain composée d'observation participante et d'entrevues avec des membres âgées de deux Cercles de fermières (l'un à Montréal et l'autre à Baie Saint-Paul) permet de bousculer l'association symbolique entre masculinité et technologies et d'illustrer la fluidité des associations entre technologies, genre (Wajcman 2007) et âge. De nombreuses technologies (mécaniques, analogues ou numériques) sont utilisées par les Fermières de manière agentique dans le cadre de leurs activités (métier à tisser, machine à coudre, téléphone, ordinateur…). Sont donc considérés les Fermières tisserandes et leurs relations aux technologies à travers le temps, afin de dégager les sens construits et les attachements intimes qu'elles entretiennent avec elles. Dans une démarche issue de la gérontologie culturelle et des études de la mémoire, je commente les résultats de ces recherches menées dans le cadre de ma maîtrise. 

Le lieu définit l’espace qui nous entoure. Il abrite, protège, permet et encourage nos activités tout en influençant notre apparence et notre comportement. Complexe et multidimensionnelle, la définition du lieu va au-delà de la position physique et du caractère matériel d’un endroit. Elle est sociale, culturelle, communicationnelle et interactionnelle. Le lieu est un phénomène psychologique nourri par différentes représentations sociales et culturelles. En design d’interaction, ce phénomène est déterminant de la qualité de l’expérience humain-interface.

Les avancées technologiques des dernières décennies ont permis une démocratisation fulgurante du numérique et de ses interfaces. La mobilité et la portabilité des appareils informatiques favorisent l’émergence de nouveaux lieux, nouveaux usages et nouvelles conventions qui sont influencés, entre autres, par les lieux de l’interaction. Bien que l’importance de la relation entre lieu et design d’interaction soit de plus en plus évidente, le lieu demeure, pour plusieurs raisons, une notion difficile à appréhender par le designer d'interaction.

Dans cette communication, nous posons une réflexion sur l'apport, la nature et les difficultés de prise en compte du lieu en design d’interaction. Nous proposons aussi un modèle théorique des principaux lieux de l’interaction humain-interface en mettant l’emphase sur un lieu particulièrement riche et complexe : le lieu psychologique.

A l’heure où l’on s’interroge sur la plus-value cognitive des dispositifs de médiation numérique, comment savoir de quelle façon ces supports modifient l’expérience de visite muséale ? Nous cherchons à comprendre comment les visiteurs, notamment le jeune public, peuvent accéder, grâce aux nouvelles technologies, à une conscience de la façon dont se constitue une collection muséale. Nous proposons d’analyser l’activité : « iMontréal - Le collectionneur » du musée Mc Cord via l’observation de l’activité puis des entretiens avec les concepteurs du dispositif. L’activité propose aux élèves de choisir des objets du musée afin de réaliser une collection. Ils ont accès à la collection en ligne du musée via un dispositif numérique mobile et peuvent s’envoyer par mail les informations principales sur l’objet (notice et photographie). Les élèves créent ensuite une maquette d’exposition où ils mettront dans l’espace les photographies des objets choisis qu’ils auront au préalable imprimé, réalisant ainsi un véritable parcours d’exposition. Si la réception de l’activité donne à voir des élèves surpris par la forme atypique de la visite, lors de la réalisation de la maquette on observe qu’ils se posent des questions pertinentes quant aux défis de la réalisation d’un parcours d’exposition. Ces questionnements révèlent une prise de conscience des enjeux du travail de muséographe dans une activité qui se veut une passerelle entre le musée et la classe, prolongeant les apports de la visite.

Lorsqu'ils font des achats en ligne, les consommateurs sont souvent seuls, sans personne pour leur donner un avis. L'absence de retour d'information peut exacerber le doute lors d’un achat,  plus spécifiquement lorsque ces décisions sont relatives à l’achat de produits lié à l'apparence. Ainsi, un avis extérieur en ligne pourrait très utile pour les consommateurs. La littérature suggère que l'honnêteté est la meilleure politique lorsqu'il s'agit de fournir des informations aux consommateurs, ainsi les commentaires négatifs pourraient être bénéfiques pour renforcer leur confiance. De plus, plusieurs études ont été réalisées au sujet de la diffusion de commentaires positifs lors de la vente d’un produit, mais très peu sur la diffusion de  commentaires négatifs, et encore moins lors d’un achat en ligne. L'objectif de cette recherche était donc d'étudier l'effet potentiel de commentaires négatifs énoncés en ligne par les détaillants sur la prise de décision des consommateurs. Deux expériences en laboratoire ont été menées auprès de 323 participantes. Les résultats suggèrent un effet à double tranchant de la diffusion de commentaires négatifs. Bien que les participantes étaient certaines du produit choisi, lors de la réception d’un commentaire négatif, celles-ci ont changé significativement leur choix initial, et ce, quelle que soit la source du commentaire (conseiller humain ou conseiller algorithmique).  De plus, l'effort cognitif était plus important. 

Les difficultés éprouvées par les utilisateurs dans l’usage des interfaces interactives découlent d’un problème de design. La problématique étudiée nous a conduit à nous pencher sur la dynamique de collaboration. Notre démarche a été guidée par l’hypothèse voulant que l’activité de design puisse être le moyen de faciliter la création d’un langage commun, des échanges constructifs entre les disciplines, et une réflexion commune centrée sur l’utilisateur. Nous avons adopté une méthodologie mixte (Creswell, 2009). Dans un premier temps nous avons étudié trois études de cas utilisant une approche qualitative et interprétative de recherche-projet. Ces études nous ont conduit à créer un modèle théorique de conception d’interface humain-ordinateur qui informe et structure le processus de design impliquant une équipe multidisciplinaire. Il est fondé sur une attitude interdisciplinaire (Boyarski, 1998) et la copratique réflexive (basée sur la pratique réflexive de Schön, 1983).

Dans un deuxième temps, nous avons utilisé une approche « Peer debriefing » (Lincoln et Guba, 1985) comportant des entrevues avec trois experts dans le domaine. Nos questions ont été groupées par catégories pour mieux structurer la conversation :

Les données des entrevues confirment la validité du modèle et son potentiel de transférabilité à d’autres contextes. L’application de ce modèle de conception permet d’obtenir des résultats plus performants, plus durables, et dans un délai plus court. 

Les études de fans ont pris de plus en plus d’importance grâce aux théories de Fiske (1987) et de Jenkins (1992), montrant que les fans ne sont pas des consommateurs passifs et ont une voix. Il existe diverses formes d'engagements des fans, de leurs pratiques, mais aussi des tensions dans une communauté (Johnson, 2007). Ces tensions peuvent résulter en schismes, voire valoriser des pratiques de certains fans au détriment d’autres. Il y a plusieurs formes d’engagement des fans, comme les fanfictions ou les fanarts. Bien que l’on ait examiné l’aspect des tensions entre fans, peu de recherches exposent les possibles conséquences de ces tensions. Les fanfictions sont certes plus visibles dans le domaine académique et dans la culture populaire, mais les discours et les représentations des communautés de fans rend plus difficile leur reconnaissance par rapport aux fanarts. Sur la base de cette problématisation, nous viserons donc à documenter cette hiérarchisation au sein de la communauté Aventures, afin de comprendre le sens des diverses interactions de la communauté et saisir leur portée et leurs conséquences.

Fiske, J. (1987). Television Culture. London: Routledge.

Jenkins, H. (1992). Textual Poachers: Television Fans and Participatory Culture. Londres: Routledge.

Johnson, D. (2007) Fan-tagonism: Factions, Institutions, and Constitutive Hegemonies of Fandom.

Cette communication s’inscrit dans le cadre de la seconde phase d’un projet de recherche financé par Condition féminine Canada (CFC) et mené conjointement par une équipe de recherche multidisciplinaire de l’UQAM, la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) et le Service aux collectivités (SAC-UQAM). La recherche porte sur la représentation médiatique des femmes politiques oeuvrant à l’échelle municipale. La première phase du projet visait à analyser un corpus de plus de 1000 articles issus des médias écrits. Le projet a donné lieu à une seconde phase visant à interroger les femmes politiques vis-à-vis de leur représentation médiatique.

Au cours de l’été et de l’automne 2019, les autrices ont rencontré une vingtaine de femmes s’étant présentées aux élections municipales de 2017. Cette communication vise à présenter les résultats de recherche partiels d’un rapport qui sera lancé à l’été 2020. Les autrices aborderont notamment la relation entre les femmes politiques et les médias, les stratégies mises de l’avant par les femmes politiques afin de « gérer » leur représentation médiatique, les impacts de ces représentations sur la poursuite de leur vie professionnelle et familiale, etc.

L’ethnographie organisationnelle incite à respecter des lignes de démarcation (membre/observateur, interne/externe, dedans/dehors, etc). L’immersion y est comprise comme un moment et un lieu dédiés à l’observation et la collecte de données. Pourtant, quand un lieu de travail est converti en terrain de recherche, le respect de ces lignes est délicat. Cette présentation interroge la façon dont se manifeste la tension entre immersion et distanciation dans ce contexte de conversion d’un lieu de travail en terrain de recherche, en particulier dans une organisation dédiée aux arts numériques. L’objectif principal est d’étudier comment la métaphore de l’immersion propre à la pratique ethnographique et au savoir-faire technologique de l’organisation étudiée influence l’évolution de la posture de recherche. Je proposerai également une façon de désamorcer une tension entre académique et professionnel par la pratique d’une écriture travaillant le dépassement de dualismes à partir d’une ontologie relationnelle. Les distinctions membre/observateur, interne/externe, etc. seront alors à comprendre comme des continuités : la distanciation au cœur du travail ethnographique se comprendra comme un processus de distance qui travaille le chercheur plutôt que comme limite à ne pas franchir. Cette présentation contribuera aux discussions en communication organisationnelle examinant les postures épistémologiques et les outils méthodologiques empruntés à l’ethnographie et la recherche collaborative.

La médiation de la participation : contribution à la construction d’une approche communicationnelle des organisations solidaires.

Une organisation solidaire (au sens de Mintzberg, une organisation missionnaire) fait la promotion de ses valeurs et idéologie en proposant des produits et des services qui créent du lien social ou de la solidarité. Nous montrons que pour assurer sa mission ce type  d'organisation doit s’appuyer sur les trois dimensions particulières suivantes à savoir 1) une identité  émergeant 2) d’un discours cohérent qui lui permet d’être reconnaissables et qui 3) articule les attentes des divers publics (sociétaires actuels ou potentiels, employés, gestionnaires et administrateurs) dont il recherche l’adhérence et l’engagement. Nous montrons ensuite les différents points de vue qui ont été utilisés dans la recherche pour expliquer les intrications de ces trois dimensions dans la dynamique des organisations solidaires. En l’occurrence, les paradigmes de l’engagement, de l’auto-organisation et le paradigme fonctionnaliste plus conventionnel. Bien que pertinentes, ces points de vue sont incapables d’intégrer simultanément les trois facteurs critiques. Nous offrons alors une alternative qui montre comment à partir du paradigme de la reconnaissance, la médiation de la pratique de la communication participative génère ces trois facteurs que sont l’identité, la cohérence et l’engagement critiques à la survie des organisations solidaires.

Depuis les dix dernières années, l’intelligence artificielle (IA) captive à nouveau l’imaginaire collectif. Cette plus récente vague d’enthousiasme repose sur trois principaux facteurs : l’accès à de grandes quantités de données, l’augmentation de la puissance des ordinateurs et la performance des algorithmes d'apprentissage. Pour ce dernier, le Québec a joué un rôle important, notamment grâce à la contribution de chercheurs et chercheuses issues d’universités de la province. Outre les avancées concrètes de l’IA, plusieurs discours entourant l’IA soutiennent que cette technologie a le potentiel de révolutionner tous les secteurs d’activités des sociétés contemporaines. Ces discours positifs, promettant des retombées économiques astronomiques et relayés par les médias, réussissent à accaparer des fonds substantiels (Colleret et Gingras, 2020). Ce phénomène, en science, technologie et société, se nomme l’économie de la promesse (Joly, 2010, 2015). Les résultats préliminaires exposés dans cette communication identifient les grandes thématiques des promesses de l’IA en circulation au Québec depuis les années 1960 et tentent de révéler comment ces dernières ont orienté la recherche dans ce domaine. Ces résultats s’appuient sur l’analyse d’entrevues individuelles, d’articles de presse, de rapports de grandes firmes consultants et de politiques publiques canadiennes et québécoises.

Les études de narratifs en ligne de Georgakopoulou et Page observent le micro-récit sur les profils personnels d’un réseau social ou dans de petites communautés en ligne. On y comprend que lorsque l’auditoire est relativement petit, l’usage de ce type de narratif semble un acte dédié au support social et à l’expression personnelle. Qu’arrive-t-il à ces concepts d’affectivité quand on partage le micro-récit à un public de plusieurs millions de personnes? Cette recherche est une étude de cas de la page Facebook de Humans of New York (HoNY), un blogue de photos accompagnées de courts témoignages, qui regroupe plus de 18 millions de mentions J’aime. Une analyse systémique détaille la relation entre les affordances de Facebook, la nature des récits et le sens de connexion personnelle qui se dégage des commentaires. Cette recherche propose que le micro-récit de la page Facebook de Humans of New York entraîne la formation de publics intimes, où les utilisateurs font preuve d’intimité les uns envers les autres, dans un environnement très contrôlé par la plateforme Facebook et l’organisation HoNY. L’identification personnelle et les échanges entre les usagers entraînent un phénomène de normalisation sociale et transforment le micro-récit en outil promotionnel de causes sociales ou de marketing. Malgré l’essence pseudo-ordinaire et affective de ces récits, ils ne représentent pas l’ensemble des New Yorkais et ils nécessitent des mises en garde. (Mémoire déposé à UConcordia en mai 2018)

Inspirée par le courant de l’entrevue postmoderne (Gubrium et Holstein, 2003) plus spécifiquement réflexive (Denzin, 2001,2003), cette pratique vise à faire émerger des savoirs expérientiels situés par la rencontre de subjectivités. L’entrevue est alors considérée comme un événement performatif qui transforme l’information échangée en expérience partagée (Denzin, 2003, p. 24). Elle participe du « tournant performatif » s’étant opéré dans les sciences sociales où les recherches visent à produire la réalité plutôt qu’à la décrire et à l’analyser (Seitz, 2012, p.2). Les chercheurs exercent ainsi une influence sur leur objet d’étude, non seulement par les questions qu’ils posent, mais en contribuant à l’émergence de formes, de structures, de règles qui le modifient. Finalement, la recherche performative vise la production et la diffusion de la connaissance dans l’action à travers de multiples formes (images, sons, mouvements, etc.) (p.6). Cette communication vise à disséminer cette conception de l’entrevue qui, autant en sciences sociales et humaines que dans le domaine des médias, est marginale. Il s’agit de présenter une réflexion dans l’action (Schön, 1982/1994) suite à une expérience de co-rédaction performative d’un texte à trois voix sur la recherche-création : celles de chercheurs-créateurs qui ont discuté de leur pratique lors d’une entrevue, celle du compte-rendu subjectif de ces entrevues par l’intervieweuse et celle qui ajoute des ancrages conceptuels en contexte.

Cette communication s’intéresse au concept d’empathie dans la perspective relationnelle entre un récepteur et des contenus médiatisés. À notre connaissance, peu de travaux ont porté sur le rôle de l’empathie dans un contexte de réception médiatique et publicitaire. Pourtant, la capacité d’un individu à se projeter dans la situation d’autrui et à ressentir ses émotions est susceptible d’influencer sa réception. En prenant appui sur les énoncés théoriques relatifs au concept psychologique d’empathie, nous proposons une définition conceptuelle et opérationnelle propre à l’empathie virtuelle (EV), que nous distinguons de l’empathie issue d’une interaction face à face. Au plan méthodologique, les outils de mesure de l’empathie existants ont servi d’appui pour développer une échelle qui rend compte de sa dimension virtuelle et qui tient compte d'un continuum de fiction/réalité des contenus et de trois types de médias. Il s’agira de discuter des conditions d’optimisation de cette variable en évaluant si le réalisme et la mise en forme des contenus engendrent des niveaux d'EV différents. Par la proposition d’une échelle de mesure spécifique à l’EV et au terrain de son étude, cette communication constitue un apport méthodologique intéressant et original pour le champ de la communication, en plus de contribuer à affiner la réflexion autour des conditions d’optimisation de cette variable susceptible d’influencer le processus de réception médiatique et publicitaire. 

Dans le champ éducatif, les « questions de genre » renvoient aux objets d’apprentissage permettant d’aborder la manière dont le genre contribue à la production d’inégalités entre filles et garçons et de discriminations sexuées et genrées. Ces questions génèrent nombre de débats dans le monde scientifique, dans la société civile, mais aussi à l’école. De ce questionnement est né le projet PRODOQ subventionné par la Maison des Sciences de l’Homme de Lorraine. Ce projet vise à étudier la manière dont les professeur.e.s documentalistes s’emparent de ces questions et construisent des savoirs liés au genre. Des analyses des entretiens biographiques et d’autoconfrontation effectuées, on constate un rôle du manga pour parler des « questions de genre ».

À partir d’une approche méthodologique alliant l’analyse des entretiens et une analyse de contenu du discours visuel et narratif de mangas utilisés, nous nous interrogerons sur la manière dont le manga devient un objet de médiation pédagogique à ces questions liées au genre, à l’identité et aux discriminations sexuées. Comment interroge-t-il les relations hommes/femmes? Comment les personnages dans leur construction graphique et narrative traitent du corps et de l’identité?

Ainsi, dans un premier temps nous évoquerons la méthodologie des professeurs documentalistes, puis dans un second temps nous aborderons le manga comme support de médiation pédagogique pour terminer sur la manière dont le manga est propice au questionnement de genre.

Cette recherche exploratoire avait pour but d’établir un portrait des jeunes hommes ayant un enfant avec une mère de moins de 20 ans et de documenter leur expérience, depuis l’annonce de la grossesse jusqu’à ce que leur enfant soit âgé de 15 ans. Une première phase de la recherche indiquait que, malgré des réactions mitigées à l’annonce de la grossesse, une fois sa poursuite confirmée, ils sont généralement déterminés à assumer les responsabilités liées au rôle de père : leur revenu augmente considérablement et ils souhaitent emménager avec leur compagne. Ils s’acquittent de leur rôle malgré des conditions défavorables telles que leur jeune âge, leur faible scolarité et le peu de temps dont ils ont bénéficié pour établir une relation avec la mère de leur enfant. Malgré leur jeunesse, la diminution de leur liberté et le niveau de responsabilités liées à leur nouveau rôle, ils se préoccupent du bien-être de l’enfant à venir dès la grossesse, puis durant sa première année de vie. Une partie de ces pères furent rencontrés à nouveau 15 ans plus tard pour documenter leur trajectoire, notamment ce qui les a aidé à jouer leur rôle auprès de leur enfant ainsi que les obstacles rencontrés. Les facteurs qui influencent cet engagement sont présentés selon une perspective écosystémique, de même que des pistes d’intervention prometteuses. 

Cette proposition de communication entend interroger les liens qu’entretiennent les lecteurs adolescents avec les « nouveaux » supports de lecture qui leur sont proposés par une industrie éditoriale à la recherche de produits culturels et commerciaux innovants.

Cette analyse se propose d’apporter les résultats d’une recherche financée menée dans la région Nord Pas de Calais (France) à partir de 2014 sur un prototype de livre augmenté (livre papier+ extension numérique applicative) produit par les éditions invenit et adressé à un public adolescent.

Il s’agira, à partir des observations de terrain sur les usages de ces jeunes adolescents face à cet objet innovant et à partir des entretiens menés dans le cadre de cette étude, de réfléchir dans un premier temps à l’usage que ces jeunes, souvent considérés (à tort ?) comme les digitals natives, font de cet objet hybride et qui les confronte à une pratique inédite. Nous tenterons de comprendre quelle perméabilité des usages peut être mise à jour dans ce cas particulier. Il s’agira également dans un second temps de considérer la représentation que ces jeunes se font de cet objet livre augmenté et de questionner la façon dont ils perçoivent l’alternance entre papier et écran et comment se construit de fait un nouveau modèle de lecture fragmentée. Enfin, il sera possible de cerner les différents profils de lecteurs adolescents pris entre une culture de l’écran prégnante, une stigmatisation de la lecture et un attrait pour le vidéoludique.

Si l'impact des technologies numériques d'information et de communication sur les activités de travail et les dynamiques de recomposition organisationnelle ont fait l'objet de nombreuses études, peu de travaux ont jusqu'ici cherché à analyser la place qu'occupaient ces dispositifs de communication dans la reconfiguration des formes de médiation sociale qu'engagent les transformations socio-économiques de l'appareil productif contemporain. Il convient pourtant de prendre acte de ce que le déplacement des logiques de valorisation qu’enregistre le capitalisme - aujourd’hui qualifié de « cognitif » par certains auteurs - passe par une intégration progressive des savoirs et des interactions sociales extérieurs à la pratique économique au sein de la chaîne de production de valeur - captation des externalités. Nous souhaiterions donc, dans cette communication, examiner certains des dispositifs par l’intermédiaire desquels s’opère cette reconfiguration des dynamiques de socialisation de la production en tant que formes de médiation sociale engageant des logiques d’expression et d’interaction spécifiques. Dans cette perspective, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur l’étude des plateformes de crowdsourcing en nous attachant à identifier les dynamiques d’hybridation  interactionnelle qui s’y déploient entre les organisations marchandes et les internautes. 

L'activisme de marque, soit la prise de position par les marques d'enjeux sociopolitiques controversés, est une stratégie de plus en plus pratiquée par les marques qui tentent de hausser leur pertinence et se différencier par leurs valeurs. Alors que l'activisme est de plus en plus étudié dans la littérature, certaines perspectives demeurent sous-étudiées, notamment la réaction des jeunes générations à ces stratégies. S'ancrant dans l'actualité, cette recherche étudie les réactions des milléniaux (de 24 à 32 ans) aux stratégies d'activisme rattachées à deux enjeux actuels : les marques se prononçant à la suite du mouvement Black Lives Matter et celles prenant position en réponse à la guerre Russie/Ukraine. Une méthodologie qualitative a été adoptée, combinant 16 entrevues individuelles en profondeur et une analyse de contenu en ligne, le tout ancré dans une approche interprétative. Les résultats montrent que les milléniaux exigent une implication active des marques dans la société au-delà de leur fonction première et ont des attentes élevées à cet égard. Toutefois, leur niveau de scepticisme est élevé et leurs jugements sont teintés de critiques et nuances. L'analyse souligne des différences entre les interprétations relatives à l'activisme dans le contexte du racisme et les conflits de guerre, et fournit des explications relatives à ces écarts. Cette étude contribue à la littérature en offrant une compréhension profonde de la relation des milléniaux avec les marques activistes.