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Les dernières années n’ont pas été tendres pour la Canadian Broadcasting Corporation (CBC)/Société Radio-Canada qui a subi de fréquentes et lourdes compressions budgétaires. En novembre 2013, une entente de douze ans, d’une valeur de 5,2 milliards de dollars, entre Rogers Communications et la Ligue nationale de hockey pour les droits de diffusion du hockey au Canada a été le coup de Jarnac pour la Société d’État. En effet, après 62 ans en ondes, la perte de l’émission à succès Hockey Night in Canada (HNIC), signifie un manque à gagner d’environ 130 millions en revenus publicitaires annuels, en plus d’un auditoire fidèle et passionné provenant de tous les coins du Canada. Cette entente est précédée par la perte de La soirée du hockey sur les ondes de Radio-Canada dix ans plus tôt. Cette recherche a pour but de répondre à la question suivante : Qu’ont en commun et comment se distinguent les réactions des médias, de la Société CBC/Radio-Canada et du Gouvernement du Canada (PCH) face à la disparition du hockey d’abord en 2004 sur les ondes de Radio-Canada, puis en 2014 à l’écran de la CBC? Deux questions secondaires seront abordées afin de mieux comprendre les réponses entourant la perte de ces émissions : la réaction a-t-elle été plus forte après la perte de la Soirée du hockey sur les ondes de Radio-Cana que lors de la perte de HNIC du côté de CBC? Si c’est le cas, pourquoi? Comment la perte du hockey professionnel chez Radio-Canada d’abord et ensuite chez CBC pourrait-elle illustrer un point tournant dans le développement du radiodiffuseur Canadien? Afin de répondre à ces questions, une analyse qualitative de contenu des discours corporatifs, politiques et médiatiques sera effectuée.

Les récents développements d'Internet, notamment ceux de la deuxième génération des technologies Web, ont favorisé l'émergence de multiples pratiques permettant la contribution des citoyens « ordinaires », en favorisant le tissage de « micro liens sociaux », à la mise en place de formes nouvelles de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liés à la protection de l'environnement. Ces pratiques peuvent s’observer dans les plates-formes de partage de photos et de vidéos (par exemple, Fotolia, Flickr, Dailymotion, Youtube), au sein de sites web interactifs d’auto-publication personnelle ou collective agrémentés de commentaires (comme les weblogs), ou encore dans des sites de réseaux sociaux (à dimension amicale et familiale comme Facebook), professionnelle comme Linkedln, culturelle comme MySpace, etc.).
À partir d'une synthèse de notre recherche doctorale portant sur l'appropriation associative d'Internet par quatre groupes environnementaux au Québec, cette communication propose une réflexion sur le sujet. Il semble que le recours à ces univers emblématiques du renouvellement de l’Internet contemporain permettraient de faciliter les échanges et le partage d'informations entre les usagers/citoyens d’une part et pourrait contribuer au renouvellement de l'engagagement et de la participation civique pour l'environnement d'autre part.

Selon le sociologue Claude Fischler, le mangeur moderne cherche des arbitrages pour le guider dans ses choix alimentaires. Ainsi, depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien publie des normes en ce sens. Et en 1942, la première édition des Règles alimentaires officielles au Canada est lancée. Son objectif est « d’orienter la sélection des aliments et de promouvoir une alimentation saine chez les Canadiennes et les Canadiens ». Dès lors, le gouvernement mise sur les médias pour assurer la diffusion des normes publiées dans ses guides alimentaires. 

Notre objectif est donc d’étudier cette couverture médiatique pour saisir comment ils influencent les discours sur l’alimentation. Selon Lise Renaud, les médias façonnent les normes de santé et leur action est grande sur les comportements, ainsi que sur les environnements.

Entre 1942 et 2007, le document a subi sept refontes. Celle de 2019 est trop récente pour être considérée. Pour cette recherche, des sondages de deux ans ont été faits dans le quotidien La Presse pour saisir à quelle fréquence on en parle, qui le fait et de quelle manière il est discuté.

Notre étude montre que les guides alimentaires ne font pas la nouvelle avant les années 1970. Auparavant, les normes officielles faisaient l’objet d’entrefilets généralement anonymes. C’est aussi à partir de cette période qu’elles deviennent un argument convaincant, pour les journalistes, pour les professionnels de la santé, mais aussi pour les textes publicitaires.

Les difficultés des médias d’information sont souvent résumées comme une « crise du modèle d’affaires » qui serait essentiellement économique. Nous proposerons d’envisager que cette crise n’est ni ponctuelle ni même seulement économique. Et si le modèle n’était pas en crise, mais plutôt arrivé au terme de sa logique ? Ni bien privé ni bien public, nous proposerons d’envisager l’information comme un commun. Pour Bollier (2014), le commun se résume en une formule : « un commun, c’est : une ressource + une communauté + un ensemble de règles sociales. Ces trois éléments doivent être conçus comme formant un ensemble intégré et cohérent ». Ainsi, s’il n’existe rien qui soit en soi un bien commun, il n’existe pas davantage une ressource, un objet ou une idée qui soit en elle-même une marchandise. Leur production, leur circulation ou leur consommation sont régies par le résultat d’un ensemble de règles, de normes et de valeurs. En transposant la question sur l’information diffusée par les médias locaux et régionaux, on peut se demander si ce n’est pas justement cet espace de délibération qui manque et fait en sorte qu’il n’existe ni débat public ni mobilisation populaire sur sa situation. Les citoyens et les communautés ne sont pas mobilisés, peut-être faute d’espace réel pour le faire, sur les enjeux de l’information régionale. Ils sont en quelque sorte exclus de la discussion politique nécessaire à une réflexion de l’information comme un commun.

 

La théorie de l’équivalence en communication organisationnelle explique que la dynamique organisationnelle est régie, du point de vue discursif,  par le croisement entre les deux dimensions fondamentales que sont le texte/structure et la conversation/action (Fairhust et Putnam, 1999; Taylor, 1999). Mais au lieu de travailler à identifier, décrire, démontrer et analyser cette intersection la recherche est retombée dans une approche dichotomique en travaillant soit sur le texte organisationnel ou soit sur la conversation organisationnelle séparément. Le but de notre présentation est de montrer la manière dont est résolue la tension permanente entre texte et conversation en introduisant l’hypothèse  de la pratique de communication dialogique comme lieu de cette résolution. Pour ce faire nous nous proposons de 1) présenter d’abord une synthèse de la théorie de l’équivalence pour ensuite 2) étayer un certain nombre de critiques autour des notions d’intermédiaire, de pouvoir, de locus et de directionalité de la communication dans ce modèle de l’organisation. . Après avoir 3) décrit les structures dialogiques (la paire adjacente, la pertinence conditionnelle, l’organisation préférentielle, le projet de communication), et 4) leurs qualités organisantes (division, hiérarchie, coordination, pouvoir) nous nous attèlerons à 5) montrer, du point de la vue de la littérature métathéorique, la présence ou l’équivalent de ces structures dans l’entrevue d’embauche comme activité organisée.

Le but de ce projet de recherche est de découvrir comment améliorer l’expérience des citoyens immigrants dans le cadre de la démarche administrative visant l’échange de leur permis de conduire d’origine pour un permis québécois, auprès de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Pour s’assurer une meilleure compréhension du message qu’il cherche à transmettre, un émetteur (ici, la SAAQ) doit tenir compte du contexte dans lequel la communication s’inscrit et de certains facteurs propres au destinataire du message (ici, les immigrants).

L’approche centrée sur l’humain nous enseigne qu’il faut développer une meilleure compréhension de la situation vécue par les immigrants qui souhaitent échanger leur permis de conduire pour être en mesure d’améliorer l’efficacité et la pertinence des moyens de communication mis à leur disposition. 

L’objectif principal des travaux de recherche est de comprendre, en menant des entrevues semi-dirigées auprès d'acteurs du milieu communautaire, les épreuves que vivent les personnes immigrantes lorsqu’elles tentent d’échanger leur permis. De ce constat, nous souhaitons élaborer des solutions pour rehausser le niveau de littératie administrative des personnes immigrantes ainsi que leur autonomie, véritable vecteur d'intégration. Nous présenterons les résultats préliminaires de ce projet de recherche.

Les allumettières de Hull parviennent à faire leur place dans l’histoire lorsqu’elles mènent, en décembre 1919, la première grève organisée par un syndicat féminin au Québec. Toutefois, ce conflit de quelques jours n’est que de bien modeste envergure en comparaison à celui qui attend ces femmes à l'automne 1924. Au cours de ces quatre mois turbulents, la lutte ouvrière est abordée plus de 170 fois par le biais d’éditoriaux, de rubriques, de billets syndicaux et d’annonces diverses qui paressent dans les pages du quotidien Le Droit, journal franco-ottavien. Dans ce corpus considérable, de nombreux articles d’opinion permettent d’observer l’idéologie des rédacteurs face à la grève des « demoiselles aux allumettes », sa valeur morale, le militantisme dont font preuve les ouvrières, mais aussi la ligne de conduite qu’elles doivent suivre dans l’effort syndical.

Or, bien que l’attention médiatique soit portée sur elles, les employées de la Eddy demeurent muettes dans les publications du Droit. Dans cet effort féminin, ce sont des hommes qui prennent la parole et qui décrivent les demandes et les défis des ouvrières. En cet automne mouvementé, l’organe de presse s’empare du conflit pour y faire déferler une image précise des grévistes. En cernant cette dernière, il sera possible de mieux comprendre à quel idéal les allumettières doivent se soumettre pour que leur militantisme gagne le titre de « noble lutte » et d’obtenir la reconnaissance de leurs droits en tant que travailleuses.

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales oeuvrent pour la stabilité financière des États. Le rôle de la Banque Centrale européenne (BCE) a été transformé, passant d’institution luttant contre l’inflation à débiteur de dernier recours pour les banques et les gouvernements. Cette position particulière a forcé les Présidents successifs à prendre position dans le débat public.

À travers cette recherche, nous nous intéressons à l’évolution de la doctrine de la BCE depuis sa création, et en particulier face aux évènements majeurs ayant affectés la zone euro (crise financière de 2008, Grèce, vote du Brexit...). Notre article est une étude événementielle basée sur l’analyse de l’ensemble des 203 discours et des 3501 réponses fournies aux journalistes par les Présidents de la BCE.

L’originalité de cette recherche est double. (1) Au niveau thématique, il met en évidence les différences de communication des trois Présidents successifs de la BCE (W. Duisenberg, J. C. Trichet et M. Draghi), permettant de comprendre l’histoire de la BCE depuis sa création. (2) Au niveau méthodologique, nous utilisons de puissantes techniques de la science de données pour l’analyse des discours (apprentissage automatique, analyse de polarité et analyse de sentiment), permettant de quantifier chaque réponse et chaque discours.

Les journalistes québécois qui décident de quitter leur métier pour l’arène politique sont légion depuis les dernières années. Pierre Duchesne, Gérald Deltell et Christine St-Pierre ne sont que quelques exemples. Pour quelles raisons ont-ils décidé de faire le pas ? Leur notoriété les a-t-elle aidés ? En quoi le métier de journaliste sert-il celui de parlementaire ?

Les recherches s’étant intéressées au passage professionnel des journalistes en politique étant peu nombreuses, notre projet a consisté à analyser ce qui poussent les journalistes à faire le saut dans ce milieu et en quoi les compétences développées au cours d’une carrière journalistique préparent-elles au métier de politicien.

Sept entretiens individuels semi-dirigés ont été menés, soit avec les sept anciens journalistes élus parlementaires au 41e scrutin général du Québec. Il s’agit des députés Nathalie Roy, Gérard Deltell, François Paradis, Christine St-Pierre, Dominique Vien, Bernard Drainville et Jean-François Lisée. Les premières analyses révèlent que ces départs pour l’arène politique sont principalement dus à un attrait pour le changement et les défis de même qu’au désir d’évoluer dans les coulisses du pouvoir. Les parlementaires interrogés admettent également que leur connaissance du fonctionnement des médias, leur capacité rédactionnelle ainsi que leurs aptitudes à investiguer et à contrôler le discours politique leur procurent des avantages indéniables face aux autres élus.

Si certains auteurs ont établi une corrélation forte entre l’intégration de ces sites au sein d’un « répertoire de communication »  (Mattoni, dans della Porta & Mattoni, 2015 : 43)  et les récents cycles de mobilisation en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord (Lim, 2012; Tufekci & Wilson, 2012; Croeser & Highfield, 2014; della Porta & Mattoni, 2015). De l’autre, un pan critique des social media studies (Morozov, 2011 ; van Djick, 2013 ; Fuchs, 2014) tend à nuancer les travaux quelques peu utopistes des premiers temps. Malgré tout, une majorité de ces études ne font pas référence aux rapports de classe, de genre ou de race au sein de leur analyse (Fuchs, 2014). Le mouvement américain #BlackLivesMatter (ci-après, #BLM), ayant pris naissance dans la foulé de l’affaire Trayvon Martin, représente à ce titre un cas particulièrement intéressant pour évaluer la question raciale. Plus spécifiquement, nous nous intéressons à l’évolution du cadrage de #BLM entre 2014 et 2015 sur Twitter et dans la presse américaine. À partir de l’analyse de gazouillis associés au mot-clic #blacklivesmatter et d’articles publiés dans les médias de masse américains, nous considérons que Twitter a été utilisé comme un « média critique » (Fuchs, 2010) permettant aux agents de mobilisation de #BLM de contrebalancer l'influence des cadres dominants construits et diffusés par les médias traditionnels en construisant et diffusant leurs propres cadres sur Twitter.

Les médias sociaux sont devenus un outil incontournable de l'activisme tous azimuts. Malgré plusieurs succès, on craint toutefois que la polarisation des positions et la recherche d'une validation rapide sur les réseaux sociaux ne contribuent à étouffer les échanges nuancés pouvant bonifier des connaissances plus critiques. Les médias sociaux tendent à amplifier les expressions d'indignation morale, contribuant ainsi à l’alimentation de « paniques morales ». Une panique morale se produit lorsqu'il y a un mouvement de masse lié à une perception fausse ou exagérée qu'un comportement ou un groupe de personnes constitue une menace pour les valeurs et les intérêts de la société. Elle est généralement alimentée par une couverture médiatique saturée. Récemment, au Canada, nous avons assisté à un tollé autour de la légitimité de communautés qui revendiquent une identité autochtone en dehors des espaces sanctionnés par l'État. Ces préoccupations sont véhiculées au sujet de gens qui s’identifient à l’extérieur d’organisations autochtones reconnues par les gouvernements. Sans nier les défis liés à l’identification des autochtones sans statut, notre analyse ethnojuridique se penchera de façon critique et comparative sur l’émergence d’une panique morale au sujet de ces « imposteurs ». Nous problématiserons également les appels à la censure au sujet de la recherche universitaire au sujet de ces populations, menaçant ainsi la liberté académique et leur accès à une meilleure reconnaissance. 

Le milieu scientifique n'échappe pas à la culture visuelle, un pan de la société occidentale moderne caractérisé par l'omniprésence des images dans la transmission et la production du savoir. Les visualisations scientifiques (VS) se présentent alors comme un objet d'étude de choix pour explorer les rouages de la pratique scientifique. Une question se pose avant tout : comment peut-on penser les VS, ces médiatrices de connaissances ? Si l'on s'intéresse à ce qu'elles signifient, on peut se demander de quelle façon elles sont perçues par les individus ou les collectivités. On peut comprendre ces structures complexes comme celles d'un langage, et analyser leur syntaxe et sémantique (sémiotique visuelle). Il devient pertinent d'aborder les capacités cognitives mobilisées pour en interpréter le contenu (sciences cognitives). On peut aussi les penser en termes de constructions sociales du savoir, soient comme des artefacts : sont alors investigueés leurs conditions de production, participation dans les relations de pouvoir et fonctions au sein de différents groupes sociaux (STS). Si l'on s'intéresse moins à ce qu'elles produisent et davantage à leur nature, on peut prendre un angle purement organisationnel et analyser la façon dont elles structurent l'information - hiérarchiquement ou analogiquement par exemple (graphisme). Je propose dans cette communication d'étayer la pluralité des perspectives pour penser les VS afin de comprendre leur implication dans la production du savoir.

L’une des originalités de l’écrivain W. G. Sebald est de reproduire des documents de toute sorte dans ses ouvrages. Aussi il est difficile pour un archiviste, tout en prenant plaisir à découvrir une œuvre aussi fascinante, de ne pas être intrigué par une telle démarche et de vouloir en apprendre davantage.  Dans cette conférence, notre but vise donc à montrer comment cette exploitation de matériel d’archives dans un contexte littéraire est particulièrement significative pour la compréhension des archives en général dans la mesure où elle permet de mieux mettre en évidence les conditions de leur utilisation. En premier lieu, notre analyse de Vertiges, Les Émigrants, Les Anneaux de Saturne et Austerlitz, les principaux ouvrages publiés par Sebald depuis le début des années 1990 jusqu’à sa mort en 2001, sera effectuée selon cinq critères : la typologie, la présentation, la reproduction, la relation entre les images et le texte et les effets sur le lecteur. Dans une deuxième partie, nous profiterons de l’exploitation exemplaire des archives par Sebald, c’est-à-dire les différentes relations qui ont été établies par l’auteur, pour réfléchir à leurs conditions d’utilisation. Nous verrons que non seulement tous les choix posés sont significatifs (dimension matérielle, présentation, contexte, rôle du public) mais que les archives ne peuvent être exploitées autrement. Ce qui permet de dégager de nouvelles perspectives sur l’archivistique, comme nous le ferons valoir en conclusion.

Ayant une tendance à identifier les femmes comme assujetties aux hommes et à leurs besoins sexuels, la communauté masculiniste des incels (involuntary celibates) est régulièrement étudiée pour ses propos misogynes et antiféministes. En parallèle, l’univers de la pornographie mainstream est fréquemment analysé afin de comprendre les imaginaires et représentations qui y sont (re)produits.

Cette communication propose d’explorer la complexité des discours haineux et misogynes des incels en se concentrant sur le forum Incels.is, connu pour la nature violente des propos présentés ainsi que sa forte activité, et a pour objectif de comprendre comment la misogynie se construit au sein de ces échanges, tout en analysant les interrelations entre cette construction misogyne et les thèmes présents dans la pornographie mainstream : comment la pornographie mainstream actuelle représente-t-elle la sexualité féminine, et est-ce que ces discours se retrouvent au sein des forums incels ?

Avec cette étude, je souhaite cerner la représentation des femmes dans ces communautés à partir de données empiriques et d’une analyse de discours critique et féministe, afin de montrer les éléments toxiques, problématiques, mais aussi les contradictions et violences impliquées. En analysant les liens entre pornographie mainstream et communautés incels, deux univers connus pour leur misogynie, je pourrai contribuer à de nouvelles perspectives quant à l’incidence de la représentation des femmes.

Aujourd’hui, l’industrie du jeu vidéo est en pleine mutation avec l’adoption des outils d’intelligence artificielle (IA) générative. Des studios comme Ubisoft et des jeux tels que The Ascent ont déjà intégré ces technologies, allant de la génération de dialogues à la gestion des voix. Les joueurs, eux aussi, utilisent l’IA pour créer des personnages non joueurs interactifs.

Dans cette communication, je propose d’explorer comment l’IA générative agit non seulement comme un outil, mais aussi comme un médiateur (Latour, 2007) qui transforme l’acte de création du jeu vidéo. Ces IA ne se limitent pas à l’exécution de tâches, elles influencent les intentions créatives des concepteurs, qui ajustent les résultats produits par l’IA pour répondre à leurs besoins spécifiques. Ainsi, le jeu créé devient un objet technique coconstruit reflétant une interaction continue entre le créateur et l’IA.

Cette étude, basée sur une approche ethnographique, combine observation en ligne et collecte manuelle de commentaires et de vidéos, dans le but d’analyser la réception des outils d’IA générative par les joueurs et les développeurs. Elle examine les retours d’expérience des développeurs, en identifiant les scripts définis par Akrich (1989), pour comprendre comment ces derniers s’approprient et adaptent ces technologies. L’étude porte également sur la manière dont les joueurs accueillent ces outils et les usages qu’ils en font. Une attention particulière est accordée à l’impact des biais sur l’expérience de création et de jeu.

Les organisations sont confrontées à des enjeux d'une complexité grandissante. Avec Edgar Morin (2012), nous considérons que la situation appelle à transformer les pratiques, mais surtout nos façons de penser. De nombreux courants pratiques ont proposé des avenues, comme les banques de temps et la permaculture. Ces initiatives appellent de nouveaux modes d’organisation qui font partie du patrimoine des Communs (Bollier, 2014; Dardot et Laval, 2014). Moins usitée, la piste de l’intériorité, comme vecteur de transformation de la pensée, commence à émerger. Selon Mahy et Carle (2012), la présence attentive (Mindfulness) est au cœur des processus de changement non-linéaires qui convoquent des pratiques permettant d’apprendre à penser de manière novatrice. Étudier le mode d’organisation basé sur la présence attentive permettrait de mieux comprendre comment générer des savoirs utiles au développement de nos sociétés. Si cela s’avère, nous aurions alors identifié une connaissance digne de faire partie des Communs de la connaissance (Oström, 2007). Nous aborderons les assises théoriques d’un projet doctoral et nous présentons la perspective des Communs comme courant pour aborder des questions organisationnelles fondamentales. Les questions de recherche sont les suivantes: comment les communautés qui pratiquent la présence attentive s’organisent-elles pour produire et préserver leurs savoirs communs? En quoi ce mode d’organisation favorise-t-il un développement social durable?

Cette communication présente les conclusions de la recherche effectuée dans le cadre de notre mémoire de maîtrise. Celle-ci a pour pour but d’observer et d’analyser les usages professionnels des journalistes québécois sur le site de microblogues Twitter. En analysant, selon des méthodes mixtes, les traces d’activité relevées sur les comptes Twitter de X journalistes en exercice au Québec, nous avons étudié trois catégories d’usages :

- Les usages préconisés par les développeurs de l’application et les médias pour lesquels les journalistes travaillent ;

- Les usages imaginés par les journalistes eux-mêmes à travers l’analyse discursive de leurs propos collectifs et individuels ;

- Les usages réels.

L’articulation de ces trois catégories d’usages nous permettra d’élaborer un « contrat de communication » (Charaudeau, 1997) lequel s’appuie sur une revendication d’autorité informationnelle.

Notre hypothèse est que les journalistes, à travers les usages qu’ils font du microblogue, tentent de transposer l'autorité informationnelle dont ils disposent dans les médias de support traditionnel — presse écrite, radio et télévision — en ayant recours à un ensemble de postures discursives dans leurs publications sur Twitter. Nous tenterons de valider cette hypothèse en proposant une nouvelle évaluation de cette autorité informationnelle à travers le même contrat de communication.

Ce projet examine la manière avec laquelle les valeurs et les attentes en matière de vie privée des utilisateurs de Facebook (FB) influencent leurs pratiques de publication et de partage d’information. La méthodologie Q a été utilisée auprès de 48 utilisateurs. Les participants ont été amenés à classer une série d’items portant sur leurs pratiques. L’analyse révèle trois approches distinctes. Pour le 1er groupe, l’information publiée sur FB est destinée à être largement partagée et chacun est libre d’en faire ce qu’il veut, car les normes sociales empêchent le dérapage. Les profils FB se construisent par le biais d’interactions, comportent leur part de mise en scène et l’information qui s’y trouve doit être prise avec circonspection. Le 2e groupe croit également que le contenu sur FB est destiné à être partagé en étant, toutefois, méfiant envers les normes sociales. Pour ceux-ci, chacun a droit au contrôle de son image et peut imposer ses règles, mais doit, en même temps, respecter celles de l’autre. Pour le 3e groupe, l’information publiée sur FB est destinée à un cercle restreint d’intimes et l’utilisateur doit garder le contrôle de cette représentation très personnelle. Ces résultats indiquent que les attitudes par rapport à la vie privée dans les médias sociaux sont nuancées. La compréhension de ces nuances est cruciale pour l’établissement de réglementation d'espaces que les utilisateurs définissent comme étant, à divers degrés, mi-publics, mi-privés.

Axée sur les médiatisations françaises du 13 novembre 2015, cette communication questionne les notions de dramatisation et de spectacularisation de la violence terroriste. Elle vise à montrer en quoi les mises en scène médiatiques de ces événements cherchent dans une large mesure à éviter aux médias et aux journalistes les procès de "publicité" faite au terrorisme (ceci en réaction à certaines études dénonçant les biais des médias). Pour cela, cette communication se focalise sur les mises en scène visuelles des attentats. Elle se fonde sur une analyse sémiologique, avec en contrepoint une analyse lexicale minimale du discours médiatique via le logiciel Iramuteq pour dégager les lexiques du terrorisme, d’un corpus d’images d’archives médiatiques et numériques (France 2, TF1, Le Monde, Le Figaro et YouTube) de l’INA et d’Europresse des premiers jours post-attentats terroristes et de leurs commémorations. Les résultats de cette enquête révèlent que, si les discours médiatiques parlent bien de violence terroriste, les mises en scènes visuelles en sont délestées par divers procédés que cette communication mettra en évidence, en particulier floutage des images, mais également évitement de la monstration de l’horreur (par l'accent mis sur un nombre limité de victimes) et de l'ampleur des dégâts des attaques. Il s'agira alors de montrer que, contrairement aux procès en apologie du terrorisme, ces médiatisations promeuvent bien une forme de déspectacularisation de ce drame collectif.

 

Que fait le journaliste lorsqu’il intègre des détails relevants de l’apparence ou de la vie privée des politiciens dans ses textes? L’évocation d’autres catégories de détails au sujet des politiciens peut-elle s’apparenter à ces signalements? Les journalistes font-ils un usage différencié des signalements selon le sexe de l’acteur politique?

Par les nombreux procédés discursifs dont ils font usage, les journalistes marquent leurs textes d’une teneur plus ou moins analytique. Si certains des procédés discursifs sont couramment reconnus pour leur caractère analytique, notamment les évaluations et les attributions, les signalements leur sont plus difficilement assimilables par leur nature factuelle. On conviendra pourtant que de tels détails n’ont pas une importance particulière pour l’exercice de la fonction politique et que leur mobilisation plus fréquente envers certains acteurs politiques peut marquer une différenciation du traitement médiatique.

Cette communication sera l'occasion de présenter le concept de signalement élaboré dans le cadre d'une analyse du traitement médiatique différencié selon le sexe des candidats en période électorale. À partir de l’examen analytique textuel de la couverture du Devoir et de La Presse pour la campagne provinciale 2008 au Québec ainsi que Le Monde et Le Figaro pour la présidentielle de 2007 en France, nous proposons une typologie des signalements et nous rendons compte de leur utilisation différenciée selon les acteurs politiques ciblés.



Si la majorité des Québécois reconnait l’activité humaine comme principale cause des changements climatiques (CC), ils sont moins nombreux à poser des gestes concrets pour prévenir ou s’adapter à ce phénomène. Il est donc nécessaire d’optimiser les stratégies visant à influencer leurs attitudes et comportements à l’égard des CC. Dans cette perspective, le projet Unpointcinq vise à évaluer la mise en œuvre et les retombées d’une première plateforme web francophone vouée à promouvoir l’action en CC. S’appuyant sur les plus récents constats de la recherche scientifique en matière de marketing social, de communication pro-environnementale et de psychologie sociale, le projet comporte trois phases : 1) l’étude de segmentation du public cible, 2) la création de la plateforme et du contenu journalistique et 3) l’évaluation sommative de la plateforme. La méthodologie mixte de recherche combine un vaste sondage auprès de 1300 Québécois pour mieux comprendre leur freins et motivations à agir contre les CC et leurs angles d’intérêts pour du contenu journalistique lié à cette thématique. Les entretiens de groupe subséquents ont permis d’approfondir notre compréhension des stratégies de cadrage les plus efficaces, en plus d’évaluer les effets de la plateforme sur les attitudes et les comportements du public cible. Les résultats préliminaires indiquent que les récepteurs préfèrent un ton positif et un angle personnel pour mieux appréhender l’impact des CC dans leur quotidien.

La problématique de cette étude émane d'une idée concernant la capacité du traducteur qui vit dans un contexte différent de traduire et refléter la culture de l'Autre, et les conséquences de cette traduction sur le processus de communication entre nous et les autres.  Pour ce qui est des rapports a l'étranger, plusieurs communicologues perçoivent le processus de traduction en tant qu'un texte sans "signification".  Pour eux, le lecteur est facto créateur de tout sens.Dans ce contexte,  nous menons une étude qualificative avec des communicologues arabophones et praticiens africains francophones dans le domaine des medias télévisuels et écris, afin de connaitre la perception de ceux-ci envers le processus de la traduction, le rôle du sujet et les implications de ce phénomène sur la communication par rapport à l'étranger dans le contexte de la globalisation. L'originalité de cette étude réside dans sa sphère interdisciplinaire qui combine communication et traduction dans un cadre socio-culturel. .  En conclusion, nous pouvons constater que les réflexions des théoriciens aboutissent toutes au même constat, à savoir que certaines traductions, conçues comme des faits communicationnels et culturels, peu importe la logique dans laquelle elles s’inscrivent, visent à manipuler l’Autre, l’Étranger pour mieux le dominer et qu’une « troisième voie » ni « sourcière », ni « cibliste », constitue, selon Bandia et Ravault, la pratique idéale dans tout acte de traduction et de communication.?

 

Internet, médias sociaux, téléphones intelligents et autres TIC prennent de plus en plus d’importance en Afrique. Dans cette mouvance, il apparaît pertinent de se questionner sur la participation des femmes au Web social. Les progrès réalisés dans les domaines des TIC pavent en effet la voie à une plus grande contribution des Africaines, particulièrement pour celles âgées de 18 à 35 ans, aux sphères politiques, économiques et sociales. Toutefois, les femmes ont-elles réellement accès aux TIC ? Comment les utilisent-elles ? Ces technologies favorisent-elles la participation citoyenne et la construction du leadership des Africaines ?

Les recherches s’étant intéressées aux modalités d’appropriation des TIC par les femmes et à la façon dont cela contribue à leur autonomisation étant peu nombreuses en Afrique de l’Ouest, notre projet a consisté à étudier les modalités d’appropriation des TIC de femmes entrepreneures issues de cette région du monde et regroupées au sein de coopératives.

Vingt entretiens semi-dirigés ont été menés à Cotonou au Bénin de juin à août 2013 avec des entrepreneures âgées de 18 à 35 ans œuvrant au sein de coopératives. Les premières analyses révèlent que les Africaines se servent des TIC de multiples façons dans leur processus d’autonomisation, en utilisant par exemple les médias sociaux pour contacter de potentiels clients. L’appropriation de ces outils leur donne des moyens efficaces de transformer une structure sociale traditionnelle qui les désavantage.

Les recherches antérieurs suggèrent que le soutien social peut réduire les conséquences psychologiques négatives associées avec l'infertilité. Les forums de discussion en ligne (FDL) semblent être un canal moderne indispensable pour obtenir du soutien social et établir de bon rapports avec d’autre personnes similaires. Aucune recherche n’a utilisé un cadre de soutien social pour classifier les types de soutien offert et reçu par les hommes infertiles grâce à ces méthodes de communication. En utilisant une méthode d’analyse de contenu thématique, cette recherche vise à explorer les moyens que les hommes avec des troubles de fertilité se soutient vis-à-vis les FDL. Cent quatre-vingt-dix-neuf utilisateurs unique ont été identifiés sur deux forums de discussion en ligne pour l'infertilité. Quatre types de soutien social (appréciatif, émotif, informatif, instrumental) sont évident sur les FDL avec le soutien appréciatif (36%) étant le plus souvent exprimé pour appuyer les autres hommes, suivi par le support émotif (33%), informatif (27%), et instrumental (4%). Dans le cadre de soutien appréciatif, cinq thèmes ont été identifiés qui démontre comment les hommes communiquent se type de support pour s'entraider. Cette recherche démontre que les FDL pour l'infertilité peuvent être un intermédiaire important où les hommes infertiles peuvent agrandir leurs réseaux sociaux et peuvent obtenir du soutien par d’autres hommes avec une expérience similaire à la leur. 

L’émergence du numérique a engendré de nombreux bouleversements au sein des industries culturelles et des communications, notamment pour les acteurs de la chaîne québécoise du livre. En effet, la pratique de la lecture augmente, mais celle de la lecture de livres est en baisse. Qui plus est, les pratiques de lecture de la population évoluent : elles se diversifient de concert à la multiplication des formats de lecture.

L’essor de l’offre et de la demande de livres numériques a précipité le développement du prêt numérique en bibliothèque. Au Québec, de concert avec les principaux acteurs du milieu du livre, les bibliothèques publiques ont convenu d’un protocole d’entente permettant d’offrir à leurs usagers, via la plateforme collective dédiée PRETNUMERIQUE.CA, le prêt de livres numériques. Depuis novembre 2011, plus de 1,1 million de prêts de livres numériques ont été réalisés via cette plateforme.

Or, les comportements d’emprunt de livres numériques des usagers des bibliothèques publiques sont méconnus, et cette relative méconnaissance origine de la nature nouvelle du phénomène et de l’absence d’études en la matière. Nous dressons ici un premier portrait des prêts de livres numériques au Québec à l’aide des données de la plateforme PRETNUMERIQUE.CA. Par sa nature inédite, notre recherche demeure exploratoire. Les résultats font état de l’offre de livres numériques développée ainsi que des prêts réalisés au cours de l’année 2013.