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Devant le vieillissement de la main d’œuvre canadienne et la présence d’âgisme au travail, il est essentiel de circonscrire la nature des discours publics sur le vieillir au travail, dans la mesure où ceux-ci orientent les perceptions et pratiques individuelles en matière de vieillissement. L’objectif de cette étude est de saisir comment le discours de l’appareil gouvernemental fédéral ainsi que celui de la presse écrite à grand tirage parlent du vieillir au travail
tout autant que des travailleurs âgés et si ces discours sont porteurs d'âgisme.  Pour ce faire, nous avons procédé à l’analyse de contenu (qualitative et quantitative) de 155 documents officiels du gouvernement fédéral ainsi que de 252 articles publiés dans La Presse et The Globe and Mail. Les résultats suggèrent que bien que les thèmes de l’économie, de la démographie et de la retraite soient omniprésents dans les deux discours, ceux-ci se distinguent dans la façon dont ils sont traités :
le discours institutionnel privilégie un traitement neutre, où le « travailleur âgé » apparaît comme une entité abstraite et indéfinie; en revanche, les médias optent pour un discours plus polarisé du vieillir au travail, dans lequel le
travailleur âgé est dépeint, soit comme une valeur ajoutée soit comme un effectif  lourd à gérer pour l’organisation. Les
implications pratiques et théoriques sont discutées, en lien avec le discours social en matière de vieillissement et d’âgisme au travail.

Problématique : En réponse aux enjeux liés aux changements climatiques, nos pratiques alimentaires auraient avantage à changer. Toutefois, modifier une habitude de vie est un processus ardu qui nécessite une compréhension approfondie des facteurs d’influence. Le but de l’étude était d’identifier des pratiques alimentaires reliées à l’alimentation durable et pertinentes pour la conception d’interventions porteuses de changement.

Méthode : L’identification de pratiques alimentaires clefs en matière de changement fut basée sur la Behavior Change Wheel, cadre de conception d’interventions issu de la psychologie de la santé. Une recherche dans les écrits scientifiques a permis de catégoriser différentes pratiques selon une échelle allant « d’inacceptable » (0) à « très favorable » (4) sur quatre critères : les impacts environnementaux, la probabilité de changement individuel, les retombées sur d’autres pratiques et la mesurabilité. Un score de 12/16 était jugé minimal pour qu’un comportement soit porteur de changement.

Contributions : Trois pratiques alimentaires porteuses de changement ont été identifiées, soit la réduction de la consommation de viande rouge (13/16), la réduction du gaspillage alimentaire (13/16), et l’augmentation de la consommation d’insectes (16/16). Cette analyse comportementale rigoureuse a permis de prioriser des pratiques alimentaires pour lesquelles le potentiel d’efficacité des interventions en lien avec l’alimentation durable est le plus prometteur.

L’économie néoclassique est devenue aujourd’hui la forme dominante de croyance collective au sein des sociétés modernes (Steiner, 2011; Orléan, 2011). Quatre facteurs ont été cruciaux dans la diffusion, la légitimation et l’institutionnalisation de cette théorie: son épistémologie instrumentaliste, son établissement dans les universités, la transformation des connaissances économiques en un pouvoir politique et l’existence de liens transnationaux dominés par les États-Unis (Fourcade, 2006; Lebaron, 2013). Notre mémoire de maîtrise ajoute un autre facteur: les communications des banques centrales et leur traitement médiatique par les journalistes économiques. L’objectif de cette recherche étant d’analyser les modes de production, de reproduction et de diffusion des croyances économiques afin de comprendre comment celles-ci deviennent des forces collectives dominantes.

Cette communication présente les résultats préliminaires d’une analyse de contenu s’attardant à tous les articles portant sur la Banque du Canada publié en 2018 par trois médias québécois : La Presse, Radio-Canada et le magazine Les Affaires. Il en ressort que les journalistes économiques québécois ont diffusé et légitimé l’économie néoclassique parce qu’ils relaient le fait que l’inflation est un phénomène monétaire, que les individus sont hyper-rationnels, qu’une crise économique vient de choc externe, que le libre-échange est nécessaire et que l’endettement est un outil pour mieux répartir ses dépenses. 

La télévision a connu une évolution rapide depuis son avènement jusqu’à ce que nous parlions aujourd’hui, de la « télévision connectée » (web TV, social TV, etc.). Cette évolution technologique a été accompagnée de l’émergence de nouveaux supports numériques à savoir l’ordinateur portable, le smartphone et la tablette et, la propagation de nouvelles plateformes tels que Facebook et YouTube.

A à travers cette recherche, nous avons mis l’accent sur l’évolution de la télévision comme objet de recherche, en se posant la question suivante : Quelles sont les formes d’exposition des Tunisiens à la télévision sur les médias sociaux ?

Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons choisi des participants des différents gouvernorats en Tunisie, qui ont des pratiques médiatiques diversifiées et qui ont suivi les feuilletons télévisés pendant le mois de Ramadan 2014. Il s’agit d’une consultation sous forme d’enquête par questionnaire dont l’objectif est de comprendre l’usage individuel et collectif de la télévision présente sur les médias sociaux. De nouvelles pratiques ont été ainsi enregistrées auprès de notre échantillon.

Notons que cette recherche est une suite à une communication suivie par une publication, faite auparavant lors du colloque « Médias numériques et communication électronique», organisé en mois de juin 2016, par l’Université Le Havre (France). Elle a porté sur la diffusion du contenu télévisuel via les médias sociaux à l’ère de la convergence médiatique.

L’univers des jeux vidéo, selon plusieurs auteurs, constituerait un espace particulièrement « masculin » (Williams, Consalvo, Caplan, et Yee, 2009) où les femmes seraient invisibles (Bryce et Rutter, 2002; Taylor, 2009). Les événements récents du « Gamer Gate » et le cas d’Anita Sarkeesian ont d’autant plus mis en lumière le harcèlement dont sont victimes non seulement les joueuses, mais également les chercheurs et chercheuses s’intéressant à la question du genre dans la culture vidéoludique. Dans un tel contexte, comment expliquer l’intérêt des femmes pour les jeux vidéo, décrits comme une « culture patriarcale cherchant à (ré)affirmer sa position dominante » (Consalvo, 2012)? La présente recherche s’attache à saisir les plaisirs du jeu et la perception des femmes passionnées de jeux vidéo multijoueurs. Les propos de neuf joueuses, âgées entre 18 et 34 ans, ont été recueillis au moyen d’entrevues individuelles puis analysés à partir de la théorisation ancrée. Constituant une communauté interprétative, les femmes rencontrées révèlent des postures paradoxales par rapport à différents aspects de la culture vidéoludique. Les résultats de cette recherche suggèrent entre autres qu'elles tendraient à reproduire les stéréotypes ambiants. L’approche théorique et méthodologique adoptée amène un éclairage sur une dimension du jeu peu explorée au Québec.

Les jeux vidéo indépendants existent-ils? Si oui, quelle en est la signification? La pertinence de ces interrogations se justifie du fait que l’industrie du jeu vidéo semble actuellement divisée entre le secteur indépendant et celui commercial. Notre communication s’intéresse donc aux définitions qu’on associe communément à la sphère indépendante. Dans cet esprit, nous posons la question suivante: quels sont les discours à travers lesquels il y a dichotomisation de l’industrie vidéoludique? Pour y répondre, nous étudions le cas du jeu vidéo indépendant Minecraft. Plus précisément, nous analysons les discours produits et véhiculés par les joueurs sur cette question d’indépendance dans le cadre de trois événements notoires de l’historique de développement du jeu. En tenant compte de certains concepts foucaldiens (discours, vérité), nous remarquons que la polarisation de l’industrie est le fruit d’une construction discursive. Ainsi, l’indépendance serait un carrefour pour la résistance, la créativité et la collaboration où le joueur adopte le rôle d’un créateur de contenu qui agit librement. En ce qui a trait au pôle commercial, il est issu de discours axés sur le contrôle, le pouvoir et la logique marchande. En somme, malgré cette « vérité » où les deux sphères (indépendante et commerciale) seraient mutuellement exclusives, nous verrons que l’industrie n’est pas aussi dichotomique que la construction discursive dont elle fait l’objet le laisse entendre.

Alors que des efforts pour développer des interventions pharmaceutiques plus efficaces pour la prévention et le traitement de la Covid-19 sont en cours, les sciences sociales et comportementales peuvent fournir des informations précieuses pour soutenir la gestion de la pandémie et ses impacts. La situation sanitaire requiert un changement de comportement et ces disciplines peuvent être employées pour favoriser l'alignement entre le comportement des individus et les recommandations de santé publique. En revanche, l'adhésion à la plupart des mesures préventives nécessite des changements de comportement qui peuvent s'accompagner de coûts personnels, sociaux et économiques importants, ce qui nuit à la motivation d'adopter les comportements préventifs. L'objectif de cette étude sera de définir et d'analyser les facteurs qui freinent ou qui motivent l'adhésion aux comportements désirés pour prévenir la Covid-19 auprès des jeunes adultes québécois âgés de 18 à 29 ans. Puisque de précédentes enquêtes ont rapporté une adhésion plus faible chez les jeunes que chez les adultes, la population à l'étude représente un public cible prioritaire à documenter. À terme, cette étude permettra de bonifier le contenu des messages visant à promouvoir ces comportements et ultimement, augmenter l'efficacité des communications dans ce contexte. Pour répondre à cet objectif, une analyse de données secondaires sera effectuée à partir de données récoltées dans le cadre de l'étude iCARE.

Depuis des décennies, le design d'information est pensé comme une expertise centrée presque exclusivement sur l'artéfact, en l'occurrence le document papier ou numérique (FELKER et coll. 1981; SCHRIVER 1996; ZWAGA et coll. 1999; FRASCARA 2015). Or, avec l'avènement du design de services, les designers sont davantage appelés à considérer les choses dans une perspective dite d'écosystème. Emprunté aux sciences naturelles, le concept d'écosystème permet d'enrichir le contexte d'un design donné, voire d'opérationnaliser sa prise en charge dans le processus de design. Considérant la portée et la puissance de ce concept, notre équipe a voulu l'intégrer dans son cadre d'intervention en design d'information. Après plusieurs années de recherche-action et de recherche-intervention, notamment dans le milieu de la santé et dans le monde juridique, l'équipe a mis sur pied un modèle d'écosystème informationnel qui permet à une équipe de design une meilleure prise en charge des parcours informationnels et une meilleure compréhension des schémas cognitifs et des représentations mentales des usagers d'un écosystème donné. Dans cette communication, nous présenterons ce modèle d'écosystème ainsi que des données d'utilisation provenant d'un groupe d'une trentaine de designers en cours de formation (3e année de baccalauréat). Les données, principalement qualitatives, ont été colligées lors d'un cours universitaire (sur 14 semaines) en mode prétest/post-test.

Si l'impact des technologies numériques d'information et de communication sur les activités de travail et les dynamiques de recomposition organisationnelle ont fait l'objet de nombreuses études, peu de travaux ont jusqu'ici cherché à analyser la place qu'occupaient ces dispositifs de communication dans la reconfiguration des formes de médiation sociale qu'engagent les transformations socio-économiques de l'appareil productif contemporain. Il convient pourtant de prendre acte de ce que le déplacement des logiques de valorisation qu’enregistre le capitalisme - aujourd’hui qualifié de « cognitif » par certains auteurs - passe par une intégration progressive des savoirs et des interactions sociales extérieurs à la pratique économique au sein de la chaîne de production de valeur - captation des externalités. Nous souhaiterions donc, dans cette communication, examiner certains des dispositifs par l’intermédiaire desquels s’opère cette reconfiguration des dynamiques de socialisation de la production en tant que formes de médiation sociale engageant des logiques d’expression et d’interaction spécifiques. Dans cette perspective, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur l’étude des plateformes de crowdsourcing en nous attachant à identifier les dynamiques d’hybridation  interactionnelle qui s’y déploient entre les organisations marchandes et les internautes. 

L'activisme de marque, soit la prise de position par les marques d'enjeux sociopolitiques controversés, est une stratégie de plus en plus pratiquée par les marques qui tentent de hausser leur pertinence et se différencier par leurs valeurs. Alors que l'activisme est de plus en plus étudié dans la littérature, certaines perspectives demeurent sous-étudiées, notamment la réaction des jeunes générations à ces stratégies. S'ancrant dans l'actualité, cette recherche étudie les réactions des milléniaux (de 24 à 32 ans) aux stratégies d'activisme rattachées à deux enjeux actuels : les marques se prononçant à la suite du mouvement Black Lives Matter et celles prenant position en réponse à la guerre Russie/Ukraine. Une méthodologie qualitative a été adoptée, combinant 16 entrevues individuelles en profondeur et une analyse de contenu en ligne, le tout ancré dans une approche interprétative. Les résultats montrent que les milléniaux exigent une implication active des marques dans la société au-delà de leur fonction première et ont des attentes élevées à cet égard. Toutefois, leur niveau de scepticisme est élevé et leurs jugements sont teintés de critiques et nuances. L'analyse souligne des différences entre les interprétations relatives à l'activisme dans le contexte du racisme et les conflits de guerre, et fournit des explications relatives à ces écarts. Cette étude contribue à la littérature en offrant une compréhension profonde de la relation des milléniaux avec les marques activistes.

Le lancement de Chat-GPT a orienté le débat public sur l'intelligence artificielle (IA) vers l'idée de l'émergence future d'une « superintelligence » (souvent avec des tonalités de science-fiction, comme dans Kurzweil 2024), tout en détournant l'attention de l'étude de l'impact social des technologies algorithmiques, notamment en ce qui concerne les risques d'accroissement des inégalités (Noble 2018, D’Ignazio et Klein 2020) et de renforcement du contrôle social (Zuboff 2018, Schuilenburg et Peeters 2020). Récemment, on a également commencé à s'interroger sur l'utilité d'étudier les algorithmes comme une approximation de l'intelligence humaine (Bowman 2023, Pütz et Esposito 2024). Dans ce contexte, Esposito (2017, 2022) a proposé de passer de l'intelligence artificielle à la « communication artificielle », c'est-à-dire d'étudier les algorithmes non pas comme des agents indépendants dont nous voulons comprendre les structures cognitives, mais comme des partenaires d'interaction dont nous ne pouvons pas comprendre tous les rouages, mais dont nous voulons surtout comprendre les sorties possibles. Cela veut dire que la réflexion sur les algorithmes ne doit pas se concentrer sur leur capacité à agir, mais sur la manière dont les résultats de ces technologies peuvent influencer les actions des personnes qui interagissent avec elles. La présentation explore la théorie de la communication qui sous-tend cette nouvelle approche et détaille les composantes d'une telle étude des algorithmes.

Dans cette présentation, nous analysons l'utilisation des avancées de la psychologie positive pour
améliorer l'impact des bibliothèques dans leurs communautés comme agent catalyseur de bien-­être
et nous étudions les répercussions observées et potentielles des études liées au bonheur, à la
satisfaction à l'égard de la vie et au bien-­être dans les bibliothèques et leurs milieux. Pour se faire,
nous commençons par présenter un bilan des résultats des études récentes et clefs en psychologie
positive. Nous nous attardons principalement aux impacts du bonheur et à sa capacité de
propagation. Nous comprendrons ensuite les diverses strates où le bonheur peut avoir un impact
dans les bibliothèques: pour les employées, pour les usagers et pour l'ensemble de la communauté.
Nous analysons finalement un exemple de bibliothèque ayant adopté le bonheur comme valeur
directrice (en tant que membre du « Happiness Initiative »  organisé à Seattle, aux États-­Unis), comment
les bibliothèques peuvent s'approprier cette valeur et l'impact qu'on peut espérer de ces initiatives.
Somme toute, nous verrons que le bonheur est une valeur valide, souhaitable et atteignable en
bibliothèques; que le bonheur peut améliorer l'impact des bibliothèques dans leurs communautés
comme milieu de travail, de détente et de ressourcement et, finalement, que nous avons toutes et
tous la capacité de changer nos environnements et d'améliorer notre vivre-­ensemble.

Notre communication fera état des premiers résultats d’une recherche portant sur les liens entre les relations publiques et le journalisme. Le contexte de la recherche est le suivant : des journalistes préoccupés par l’importance de l’industrie des relations publiques constatent qu’ils sont en « infériorité numérique » face aux relationnistes. De plus, suite à la convergence généralisée des entreprises de presse, les tâches des journalistes se sont accrues, les plateformes à alimenter se sont additionnées, les heures de tombée se sont multipliées. Moins de journalistes exécutent plus de tâches dans des entreprises de presse cherchant à augmenter leur productivité et leur rentabilité. Cela a pour conséquence d’accentuer le « renforcement des relations publiques généralisées » (Miège, 2007, p. 155). Cela instaure aussi ce que nous qualifions de « convergence relations publiques-journalisme », où les journalistes utilisent le matériel fourni par les relationnistes de façon systématique. Nous voulons vérifions cette hypothèse. Au moment du congrès de l’ACFAS, nous pourrons divulguer les résultats préliminaires de cette recherche.

Miège, Bernard. (2007). La société conquise par la communication : les Tic entre innovation technique et ancrage social. Grenoble, France : Presses universitaires de Grenoble.

Ce projet décrit les pratiques de pistage comportemental (PC) sur les sites web francophones offrant de l’information sur la santé et leur divulgation dans les politiques de confidentialité. Le PC utilise l’agrégation de données non personnelles (adresse IP, pages visitées, etc.) obtenues par des mécanismes (témoins et pixels-espions) et colligées d’un site web à l’autre par des tierces parties (annonceurs, par exemple). Les profils obtenus permettent, entre autres, le ciblage publicitaire et la discrimination entre utilisateurs. La nature privée de l’information en matière de santé amène un risque particulièrement élevé à cet égard pour la vie privée des internautes. 212 sites web sur la santé ont été sélectionnés. Suivant un protocole, chaque site a visité et la présence des mécanismes de PC a été enregistrée. La divulgation du PC dans la politique de confidentialité, lorsque disponible, a été analysée. Parmi les sites web visités, 94 % (N=199) font l’objet de PC par des tierces parties. L’analyse des politiques indique que plusieurs sites mentionnent, en tout ou en partie, leurs pratiques en matière de PC. Ces mentions sont, par contre, souvent difficiles à comprendre et tendent à diminuer l’impact du PC. Ces résultats documentent un risque pour la vie privée des internautes dont les professionnels de l’information — et le public en général — devraient tenir compte lorsqu’ils choisissent des ressources web.

Ce projet vise à documenter les pratiques militantes et activistes féministes sur les réseaux sociaux en temps de crise sanitaire, en cernant l’émergence des renégociations communautaires observées sur les années 2020/2021. Comment les différents mouvements féministes sur le Web envisagent le « devenir » dans un contexte de crise mondiale, quelles nouvelles solidarités et nouvelles tensions vont apparaitre dans le sillage de ces bouleversements structurels ? Je souhaite comprendre comment émergent des renégociations communautaires, les formes de renouvellement de la pensée, les formes de résilience, de bifurcations, parmi lesquelles des formes de radicalisation, de « balkanisation », de « rigidification » ou d’essentialisation dans le milieu du féminisme et des mouvements de femmes se manifestant sur les réseaux sociaux. Il serait ici pertinent de considérer la pandémie comme « fait social total » à partir duquel les activistes et militantes féministes vont devoir s’adapter, mais vont aussi potentiellement l’ériger comme justification et modalité d’action. L’étude des médias alternatifs et des réseaux sociaux est un champ d’étude inédit, qui permet de collecter une quantité considérable d’informations de « terrain ». La recherche en sciences humaines bénéficie de ces plateformes et de ses interfaces de communication : la collecte des données peut continuer à se réaliser grâce aux réseaux sociaux comme Instagram, Facebook, Twitter, ou sur WhatsApp, Zoom, Telegram, Skype, etc.

Cette communication porte sur la dimension politique des médias alternatifs. Elle s’attarde plus particulièrement sur l’insertion de différentes radios communautaires dans les dynamiques de construction de l’hégémonie néolibérale. Les cas à aborder ont été tirés d’une ethnographie multi-site réalisée au Mexique et au Québec en 2010. Une attention particulière sera accordée aux modalités de l’action collective qui se trouve à la base de la création de ces médias et à l’évolution récente de la gouvernance néolibérale dans ces deux parties des Amériques. Des notions comme action politique, pratiques médiatiques et schémas interprétatifs seront mobilisées dans l’analyse afin de comprendre la façon dont les promoteurs de ces radios assument la mise en marche de leurs projets. L'étude de l'insertion de ces derniers dans la gouvernance néolibérale sera aussi une partie importante de la communication. La présentation sera élaborée à partir de la recherche réalisée lors d’un stage postdoctoral mené à la Chaire d’études du Mexique contemporain de l’Université de Montréal.

Malgré une diversification et une complexification continue de ses objets d’études, le champ de la communication politique reste encore peu concerné par la perspective historique. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on resserre la focale sur la recherche en persuasion électorale, champ fondateur des études en communication politique. Fortement influencée par l’épistémologie positiviste des chercheurs de Columbia et  deMichigan entre les années 1940 et 1960, la recherche en communication électorale se perpétue, dans son immense majorité, comme l’étude du contemporain et la recherche de relations causales.

SI quelques périodisations ont tenté de donner un relief historique à la recherche, celles-ci ne sont pas pleinement satisfaisantes car elles reposent sur des corpus de prénotions peu solides. La problématique qui se pose à nous est alors la suivante : comment dépasser les périodisations existantes pour construire un corpus de connaissances véritablement historiques sur la persuasion électorale ?

Nous pensons que ce travail doit passer par l’adoption des méthodes de réflexion et de recherche de la nouvelle histoire culturelle. Nos premiers travaux sur la naissance d’une culture électorale démocratique chez les élites politiques de l’Amérique jacksonienne montrent l’intérêt d’une telle approche, dépassant les périodisations descriptives pour comprendre les pratiques et les représentations qui sous-tendent l’évolution historique de la persuasion électorale.

Cette recherche explore les liens entre représentations sociales et identité. En effet, ce travail s'inscrit dans la lignée des recherches qui ont fait des représentations sociales un concept incontournable dans les études contemporaires en communication, entre autres. Plus précisément, nous tentons de comprendre comment l'identité se déploie dans le discours, pour utlimement en apprendre davantages sur les représentations sociales de l'identité mobilisées dans ces mêmes discours. Ainsi, nous accordons une grande importance à la recension d'écrits scientifiques pour en éclaircir les nombreuses variantes et prérogatives. Par ailleurs, ce cheminement théorique nous amène à appliquer ces concepts pour étudier distinctement le cas d'une émission de télévision en particulier : Nos familles, diffusée sur Historia, dans laquelle sont présentées des personnes qui témoignent de leur propre expérience. Enfin, en s'inspirant de Turbide, Vincent et Laforest (2008), et de leurs travaux sur l'identité discursive, nous tentons, à travers une analyse exploratoire, de voir quels sont les mécanismes discursifs mis de l'avant dans cette série documentaire, pour parler et ainsi construire les représentations sociales de la diversité culturelles au Québec.

Récemment, sans doute sous l'effet des transformations que vit aujourd'hui la recherche scientifique concernant sa finalité et les attentes formulées à son endroit, la littérature sur la recherche collaborative a connu un renouveau.

Dans cette littérature, l'engagement délibéré autant de non-chercheurs que de chercheurs dans la conduite de l'investigation scientifique est présenté non seulement comme une voie alternative aux modèles classiques de recherche en sciences sociales, mais comme une nécessité politique et éthique, une condition de pertinence et une garantie de la validité scientifique. De plus, la collaboration y est envisagée avant tout en tant que problématique relationnelle et communicationnelle.

Malgré son caractère idéologique, cette littérature, en problématisant la collaboration, permet aussi d'en explorer la complexité: elle fait apparaître que les processus collaboratifs de recherche sont empreints de profonds enjeux à la fois scientifiques, politiques et éthiques.

C'est donc à une "lecture alternative" de cette littérature que sera consacrée la communication proposée. À partir de l'examen de trois sources documentaires, il s'agira moins de rendre compte des arguments en faveur de la collaboration que d'extraire les questions à poser pour l'étude des processus réels de collaboration. Les éléments saillants d'une analyse effectuée dans le cadre d'une recherche doctorale portant sur les pratiques de coopération scientifique seront ainsi exposés.

Le système scientifique une méritocratie fonctionnant de façon optimale lorsque l’excellence, en tant que potentiel ou en tant que performance, y est reconnue et récompensée. En théorie, les subventions de recherches sont une forme de récompense instrumentale, puisque leur objectif est avant tout de permettre à un potentiel d’excellence de se réaliser. Cependant, en réalité les subventions prennent plutôt des allures de récompense  honorifique puisque l’octroi des subventions est guidé par les réalisations antérieures des chercheurs, utilisés comme prédicteurs de leurs performances futures (c.-à-d. de leur potentiel). Ce rôle « honorifique » des subventions de recherche semble prévaloir au Québec dans un contexte où les budgets sont stagnants et où la majorité des fonds est octroyée à une minorité de chercheurs « élites ». Or, alors qu’un système idéal de financement de la recherche devrait à la fois soutenir l’excellence des chercheurs accomplis et permettre aux autres chercheurs de réaliser leur potentiel, les tendances actuelles favoriseraient le premier de ces objectifs au détriment du second. Nous appuyant sur des données sur le financement et la production scientifique au Québec, nous discutons des répercussions qu’ont les tendances actuelles en financement de la recherche sur le rendement individuel et collectif des chercheurs québécois, ainsi que de la capacité des organismes de financement à jouer un rôle instrumental dans la poursuite de l’excellence en recherche.

Les dernières années n’ont pas été tendres pour la Canadian Broadcasting Corporation (CBC)/Société Radio-Canada qui a subi de fréquentes et lourdes compressions budgétaires. En novembre 2013, une entente de douze ans, d’une valeur de 5,2 milliards de dollars, entre Rogers Communications et la Ligue nationale de hockey pour les droits de diffusion du hockey au Canada a été le coup de Jarnac pour la Société d’État. En effet, après 62 ans en ondes, la perte de l’émission à succès Hockey Night in Canada (HNIC), signifie un manque à gagner d’environ 130 millions en revenus publicitaires annuels, en plus d’un auditoire fidèle et passionné provenant de tous les coins du Canada. Cette entente est précédée par la perte de La soirée du hockey sur les ondes de Radio-Canada dix ans plus tôt. Cette recherche a pour but de répondre à la question suivante : Qu’ont en commun et comment se distinguent les réactions des médias, de la Société CBC/Radio-Canada et du Gouvernement du Canada (PCH) face à la disparition du hockey d’abord en 2004 sur les ondes de Radio-Canada, puis en 2014 à l’écran de la CBC? Deux questions secondaires seront abordées afin de mieux comprendre les réponses entourant la perte de ces émissions : la réaction a-t-elle été plus forte après la perte de la Soirée du hockey sur les ondes de Radio-Cana que lors de la perte de HNIC du côté de CBC? Si c’est le cas, pourquoi? Comment la perte du hockey professionnel chez Radio-Canada d’abord et ensuite chez CBC pourrait-elle illustrer un point tournant dans le développement du radiodiffuseur Canadien? Afin de répondre à ces questions, une analyse qualitative de contenu des discours corporatifs, politiques et médiatiques sera effectuée.

Les récents développements d'Internet, notamment ceux de la deuxième génération des technologies Web, ont favorisé l'émergence de multiples pratiques permettant la contribution des citoyens « ordinaires », en favorisant le tissage de « micro liens sociaux », à la mise en place de formes nouvelles de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liés à la protection de l'environnement. Ces pratiques peuvent s’observer dans les plates-formes de partage de photos et de vidéos (par exemple, Fotolia, Flickr, Dailymotion, Youtube), au sein de sites web interactifs d’auto-publication personnelle ou collective agrémentés de commentaires (comme les weblogs), ou encore dans des sites de réseaux sociaux (à dimension amicale et familiale comme Facebook), professionnelle comme Linkedln, culturelle comme MySpace, etc.).
À partir d'une synthèse de notre recherche doctorale portant sur l'appropriation associative d'Internet par quatre groupes environnementaux au Québec, cette communication propose une réflexion sur le sujet. Il semble que le recours à ces univers emblématiques du renouvellement de l’Internet contemporain permettraient de faciliter les échanges et le partage d'informations entre les usagers/citoyens d’une part et pourrait contribuer au renouvellement de l'engagagement et de la participation civique pour l'environnement d'autre part.

Selon le sociologue Claude Fischler, le mangeur moderne cherche des arbitrages pour le guider dans ses choix alimentaires. Ainsi, depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien publie des normes en ce sens. Et en 1942, la première édition des Règles alimentaires officielles au Canada est lancée. Son objectif est « d’orienter la sélection des aliments et de promouvoir une alimentation saine chez les Canadiennes et les Canadiens ». Dès lors, le gouvernement mise sur les médias pour assurer la diffusion des normes publiées dans ses guides alimentaires. 

Notre objectif est donc d’étudier cette couverture médiatique pour saisir comment ils influencent les discours sur l’alimentation. Selon Lise Renaud, les médias façonnent les normes de santé et leur action est grande sur les comportements, ainsi que sur les environnements.

Entre 1942 et 2007, le document a subi sept refontes. Celle de 2019 est trop récente pour être considérée. Pour cette recherche, des sondages de deux ans ont été faits dans le quotidien La Presse pour saisir à quelle fréquence on en parle, qui le fait et de quelle manière il est discuté.

Notre étude montre que les guides alimentaires ne font pas la nouvelle avant les années 1970. Auparavant, les normes officielles faisaient l’objet d’entrefilets généralement anonymes. C’est aussi à partir de cette période qu’elles deviennent un argument convaincant, pour les journalistes, pour les professionnels de la santé, mais aussi pour les textes publicitaires.

Les difficultés des médias d’information sont souvent résumées comme une « crise du modèle d’affaires » qui serait essentiellement économique. Nous proposerons d’envisager que cette crise n’est ni ponctuelle ni même seulement économique. Et si le modèle n’était pas en crise, mais plutôt arrivé au terme de sa logique ? Ni bien privé ni bien public, nous proposerons d’envisager l’information comme un commun. Pour Bollier (2014), le commun se résume en une formule : « un commun, c’est : une ressource + une communauté + un ensemble de règles sociales. Ces trois éléments doivent être conçus comme formant un ensemble intégré et cohérent ». Ainsi, s’il n’existe rien qui soit en soi un bien commun, il n’existe pas davantage une ressource, un objet ou une idée qui soit en elle-même une marchandise. Leur production, leur circulation ou leur consommation sont régies par le résultat d’un ensemble de règles, de normes et de valeurs. En transposant la question sur l’information diffusée par les médias locaux et régionaux, on peut se demander si ce n’est pas justement cet espace de délibération qui manque et fait en sorte qu’il n’existe ni débat public ni mobilisation populaire sur sa situation. Les citoyens et les communautés ne sont pas mobilisés, peut-être faute d’espace réel pour le faire, sur les enjeux de l’information régionale. Ils sont en quelque sorte exclus de la discussion politique nécessaire à une réflexion de l’information comme un commun.

 

La théorie de l’équivalence en communication organisationnelle explique que la dynamique organisationnelle est régie, du point de vue discursif,  par le croisement entre les deux dimensions fondamentales que sont le texte/structure et la conversation/action (Fairhust et Putnam, 1999; Taylor, 1999). Mais au lieu de travailler à identifier, décrire, démontrer et analyser cette intersection la recherche est retombée dans une approche dichotomique en travaillant soit sur le texte organisationnel ou soit sur la conversation organisationnelle séparément. Le but de notre présentation est de montrer la manière dont est résolue la tension permanente entre texte et conversation en introduisant l’hypothèse  de la pratique de communication dialogique comme lieu de cette résolution. Pour ce faire nous nous proposons de 1) présenter d’abord une synthèse de la théorie de l’équivalence pour ensuite 2) étayer un certain nombre de critiques autour des notions d’intermédiaire, de pouvoir, de locus et de directionalité de la communication dans ce modèle de l’organisation. . Après avoir 3) décrit les structures dialogiques (la paire adjacente, la pertinence conditionnelle, l’organisation préférentielle, le projet de communication), et 4) leurs qualités organisantes (division, hiérarchie, coordination, pouvoir) nous nous attèlerons à 5) montrer, du point de la vue de la littérature métathéorique, la présence ou l’équivalent de ces structures dans l’entrevue d’embauche comme activité organisée.