L’atteinte des objectifs de rendement est de plus en plus ardue (Sarkar, 2014) et les organisations qui veulent assurer leur pérennité doivent miser, entre autres, sur la performance de tâche (PT) de leurs travailleurs, soit leur rendement dans les tâches liées à leur emploi (Williams & Anderson, 1991). Les études sur la PT sont nombreuses, mais peu la lient au bien-être psychologique au travail (BEPT), qui renvoie aux affects et aux cognitions liés à trois dimensions d’un rapport positif : à soi, à autrui et au travail (Gilbert et al., 2011). Inspirée de la théorie broaden-and-build (Fredrickson, 1998), cette étude vise à tester l'effet médiateur des dimensions du BEPT sur la relation entre la résilience, soit la capacité à se remettre rapidement d’un événement malheureux ou stressant (Smith et al., 2008), et la PT.
Pour tester ce modèle, 286 travailleurs québécois, provenant d’organisations variées, ont participé à une étude transversale en remplissant trois questionnaires validés. Les résultats d’analyses par équations structurelles, utilisant la méthode du maximum de vraisemblance, ont montré que seul le rapport à soi agit comme médiateur entre la résilience et la PT (.21, 95% IC = .12, .38). Le modèle proposé s’ajuste mieux aux données (χ2(202) = 400.10, p < .001, χ2/dl = 1.98, CFI = .92, TLI = .90, RMSEA = .06) que d’autres modèles testés et explique 17,3 % de la variance de la PT. Ces résultats suggèrent des pistes d’interventions intéressantes pour les praticiens.