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La logique de repreneuriat se heurte à des difficultés renvoyant à des problématiques institutionnelles, économiques et managériales diverses et à des interrelations complexes entre les différents acteurs (Barbier, Calvez, 2006). Par ailleurs, du point de vue opérationnel, il apparait que, sur le territoire français notamment, les problématiques liées à la transmission d’entreprises donnent lieu au développement d’un marché « caché », source d’insatisfaction aussi bien du côté de l’offre que du côté de la demande.

Dans cette contribution, nous montrerons dans une première partie le potentiel économique du domaine, ce qui nous amènera à définir les contours de ce marché sous-optimal du point de vue des principaux protagonistes. Dans une seconde partie, nous présenterons les résultats d’une enquête exploratoire ayant pour objet d’une part, de comprendre les raisons de cette forme de réticence, de la part des cédants, à divulguer largement leur souhait de quitter la vie professionnelle et d’autre part, d’identifier le profil et les motivations des repreneurs. Enfin, dans une dernière partie, nous proposerons une typologie des comportements sur la base de laquelle nous travaillerons afin de proposer des réponses susceptibles de lever les freins aux processus de reprise, de sorte que la transmission de l’outil productif soit plus facilement envisagée en France.

Le problème de sélection des membres de comité d’audit est sérieux dans le contexte africain en général et camerounais en particulier où peu d’études y sont publiées. En effet, le Cameroun est marqué par une absence de marché d’administrateurs et par une absence de procédure formelle de sélection des membres de comités d’audit. L’objet de cet article est d’analyser les critères de sélection des membres des comités d’audit. Cet article se propose donc de répondre à la question de savoir ce qui détermine la confiance des actionnaires dans le choix des candidats au comité d’audit. Autrement dit, les critères selon lesquels les actionnaires des entreprises camerounaises expriment leur confiance à l’égard d’un candidat au comité d’audit seront mis en évidence. Lors du choix des membres dudit comité, le conseil d’administration devrait choisir ceux en qui les actionnaires ont a priori confiance. Une étude est menée dans un pays en développement où les entreprises ne sont pas cotées, mais fonctionnent plutôt dans un environnement où elles sont influencées par les liens sociaux (familiaux). Spécifiquement, les résultats obtenus auprès de 42 entreprises, grâce à la régression logistique montrent que pour optimiser le système de gouvernance dans les entreprises africaines en général et camerounaises en particulier, la compétence, les caractéristiques personnelles, et les facteurs de contingence déterminent la confiance des actionnaires pour sélectionner un candidat au comité d’audit.

La tertiarisation de l’économie, la recherche de flexibilité dans l’emploi, la redéfinition des rapports d’employabilité au sein des entreprises, plus globalement la modernité, auraient entraîné la montée de nouveaux travailleurs du savoir prétendant agir avec professionnalisme sans avoir un statut professionnel reconnu dans le sens classique et traditionnel du terme. Les consultants en gestion représentent à cet égard un cas de figure particulièrement intéressant. S’appuyant sur les travaux en sociologie des professions, cet article tente de répondre à la question suivante : comment des travailleurs au statut professionnel indéterminé et recourant à des méthodes individualisées d’inférence s’assurent-ils du professionnalisme de leurs prestations? Pour ce faire, une recherche qualitative auprès de consultants en gestion et de gestionnaires a été menée. Les résultats présentent les moyens paradoxaux auxquels ont recours les consultants et leurs clients pour assurer l’intégrité des pratiques de la consultation en gestion. Nous terminons en montrant en quoi les résultats de cette recherche peuvent contribuer à redéfinir la notion même de professionnalisme.

Les normes canadiennes d’audit font souvent référence au jugement professionnel. Cette place ouverte au jugement des auditeurs nécessite d’approfondir la compréhension des processus psychiques et sociaux, personnels et professionnels qui conditionnent l’exercice de ce jugement. Le savoir-juger se développe dans la pratique du professionnel par la confrontation à des situations complexes mettant en œuvre de nombreuses dimensions. Cette recherche a pour objet d’analyser les situations de jugements professionnels d’auditeurs externes dans le cadre d’audits des états financiers. En s’appuyant sur une analyse réflexive de ces temps de jugement professionnel, il est proposé de faire ressortir le processus mis en œuvre pour poser le jugement. La méthode de recherche utilisée est l’entretien d’explicitation développée par M. Pierre Vermersch. Cette méthode consiste à obtenir un récit de pratique de la part du professionnel interrogé. Cela suppose d’obtenir des descriptions de ce qui a été vécu (contexte, procédures, jugements) et de ne pas induire ou suggérer des réponses aux questions posées. Grâce à cette méthode, il sera possible d’avoir une meilleure compréhension du processus de jugement professionnel de l’auditeur. Cette compréhension devrait permettre d’améliorer la qualité du service rendu par l’auditeur des états financiers et, éventuellement, de faire évoluer les normes vers une prise en compte encore plus importante de la dimension centrale du jugement.

Nos travaux antérieurs (Bouteiller et Gilbert, 2005) sur l’implantation et l’opérationnalisation de la gestion des compétences des deux côtés de l’atlantique, nous avaient conduit à formuler l’hypothèse selon laquelle, en dépit de spécificités importantes, un effet de convergence était en œuvre. Cette présentation a  pour objectif de tracer un nouveau portrait de la situation et d’explorer dans quelle mesure notre hypothèse s’est ou non vérifiée.

Outre un appui sur la littérature spécialisée, la réflexion que nous développerons est fondée sur plus d’une centaine d’études de cas menées entre 1993 et 2013, en France et au Québec, par nous-mêmes ou dans le cadre de travaux de Master encadrés par des protocoles d’analyse standardisés (Bouteiller, Gilbert, 2016). Nous appréhenderons la gestion des compétences comme une instrumentation de gestion comportant deux grandes dimensions, soit 1) au niveau économique, en tant que méthode permettant d’optimiser le fonctionnement des organisations et de contribuer à leur performance 2) au niveau social, en tant que mécanisme de régulation (incluant les législations nationales ou sectorielles) et d’espace de négociation.  

L’analyse comparative mettra en évidence la convergence, ainsi que les singularités qui demeurent. Elle donnera aussi des indications sur les conséquences économiques et sociales de l’effet de convergence. En conclusion,  nous nous interrogerons sur les apports et les limites des comparaisons internationales en GRH

Il est démontré dans la littérature que l’état de détresse psychologique des travailleurs constitue un prédicteur de l’intention de quitter leur emploi. Or, ce désir de quitter ne se matérialise pas systématiquement en départ effectif dans tous les cas de figure. Ce constat appelle à une question : Pourquoi les travailleurs en détresse qui souhaitent quitter leur emploi restent finalement travailler pour leur organisation? Notre étude propose une piste d’explication en s’intéressant au cas des cadres de premier niveau. Nous élaborons un modèle explicatif de l’intention de quitter qui prend en considération le rôle de l’engagement de continuité et affectif envers quatre cibles (Stinglhamber et al., 2002): organisation, profession, supérieur.e immédiat.e, employé.e.s supervisé.e.s. Les données sont collectées par questionnaires électroniques en deux temps de mesure auprès d’un échantillon de 245 cadres travaillant dans différentes organisations québécoises. Les résultats montrent que, alors que les cadres ont l’intention de quitter en raison de leur état de santé mentale, l’engagement affectif à l’égard de l’organisation, de la profession et du supérieur immédiat réduit cette intention. Au contraire, les cadres ont l’intention de quitter malgré l’engagement affectif à l’égard de leurs employé.e.s et malgré qu’ils auraient beaucoup à perdre en quittant leur employeur. Les types et les cibles d’engagement jouent donc un rôle différent dans l’intention de quitter l’organisation.

Se référant à la théorie de l’autodétermination (Deci et Ryan, 1985), cette étude s’intéresse à l’apport de la motivation autodéterminée sur la santé psychologique au travail. Peu d’études empiriques se sont penchées sur ces liens et aucune, à notre connaissance, en usant de mesures de santé adaptées particulièrement au milieu du travail et en conceptualisant la santé comme bidimensionnelle, en accord avec la psychologie positive. En fonction de la documentation, nous présumons que la motivation autodéterminée sera liée positivement au bien-être psychologique et négativement à la détresse psychologique. Pour valider ces hypothèses, des données ont été récoltées par questionnaires auto-rapportés, tous validés dans le contexte du travail, au sein de la population des enseignants(es) du système scolaire québécois (N=542). La motivation autodéterminée est liée positivement et de manière significative au bien-être psychologique au travail (r = 0.56, p < .001) ainsi que liée négativement et de manière significative à la détresse psychologique au travail (r = -.40, p < .001). Les résultats indiquent la pertinence d’appréhender la santé psychologique au travail dans une perspective motivationnelle et qu’il s’agit d’une variable sur laquelle il pourrait être avantageux d’influer afin de favoriser la santé des travailleurs. Cette étude montre aussi la pertinence d’user d’une mesure plus complète de la santé psychologique afin d’en dresser un portrait plus juste.

Depuis le début des années 2000, la lutte contre le terrorisme a grandement participé à une forme de légitimation sociale de l’utilisation de la biométrie comme moyen d’authentification des individus. L’obsession vers plus de contrôle n’a pas épargné le milieu de travail, et se manifeste dans l’implantation d’une multitude de technologies (empreinte digitale, voix, iris, reconnaissance faciale, etc.). Le recours accru à ces technologies est en train de transformer considérablement les rapports au travail, soit positivement (contrôle du temps, protection des lieux du travail et des données professionnelles), soit négativement (atteinte à la vie privée, accès aux données personnelles, etc.). Toutefois, peut-on penser que l’ouverture des jeunes vers les TI les prépare davantage à accepter la biométrie comme formes de contrôle en milieu de travail ? La présente communication essaye d’explorer trois facettes de cette question auprès d’une population de jeunes travailleurs et chercheurs d’emploi au Canada : (1) l’intrusion perçue de la biométrie ; (2) la disposition à installer la biométrie au travail ; (3) les domaines d’usage acceptés de la biométrie au travail. Dans un contexte de rareté de la main-d’ouvre, de diversité générationnelle et de présence accrue des TI en milieu de travail, les résultats de cette étude permettront de soutenir les organisations à trouver des solutions intégratives au dilemme entre deux droits : sécurité et vie privée en milieu de travail.

Le domaine aérospatial qui est celui visé par notre recherche n’est pas épargné par les difficultés de production lors de la fabrication de pièces aéronautiques. Parmi ces défis, nous avons la gestion de l’ensemble des informations d'entreprise et de manière plus spécifique, le chiffrage des coûts. Pour les donneurs d’ordres, il est essentiel de minimiser le nombre de fournisseurs et donc de pouvoir s’appuyer sur ceux sélectionnés. Ainsi les PME doivent maîtriser plusieurs facteurs, dont l’habileté de donner un prix juste et repérable pour des types de pièces similaires à travers le temps. La solution idéale doit permettre la combinaison d’informations multifactorielles tenant compte du capital humain, du capital structurel et enfin du capital relationnel.

Notre recherche est la première à se pencher sur le rôle et l’importance des connaissances tacites mobilisées depuis la conception d’une pièce aéronautique jusqu’à sa fabrication. Elle nous permet de faire un mapping de l’articulation des connaissances entre différents départements et par extension celui de l’industrie. Elle permet également d’éliciter les processus de création de nouvelles connaissances chez les intervenants, leur conversion, diffusion et sauvegarde au sein de l’entreprise comme nouveau capital intangible. Enfin elle  permet également de jeter un regard sur le style de management et le sentiment d’appartenance des employés comme facteurs déterminants dans la performance des entreprises aéronautiques.

Au sein des organisations, la dernière décennie a été marquée par la montée de l’expérience client (EX) au rang des priorités stratégiques et, en corollaire, par l’émergence d’une profession spécifique à cette nouvelle réalité. Attestant d’un désir de professionnalisation, une association professionnelle des spécialistes de l’EX a été créée en 2011 au niveau international, dont une section locale au Québec. Or, en dépit de la prégnance de cette profession naissante, la littérature scientifique est restée plutôt silencieuse à son propos, négligeant ainsi  l’étude de ceux dont la présence au sein des organisations constitue un symbole de cette préoccupation pour l’EX.

L’objectif de l’étude empirique présentée consiste à explorer la nature de cette profession, contribuant ainsi à en améliorer notre compréhension et à en documenter l’émergence en contexte québécois. Une analyse de contenu assistée par ordinateur a été réalisée à partir d’un corpus colligeant les offres d’emploi reliées à l’EX et parues pendant trois mois consécutifs en 2018.

Ces offres ont surtout été publiées par de grandes entreprises de services et, à l’échelle du Québec, seulement trois régions sont représentées, laissant entrevoir une progression inégale de la profession sur le plan géographique. L’analyse met en lumière différentes perspectives de ce rôle et la présence de plusieurs postes de première ligne, ce qui nous conduira à soulever un certain nombre de questions quant à l’évolution de la profession.

Un défi important, dans la recherche organisationnelle, provient du fait que l’accès aux décideurs, un objet de recherche prisé, est souvent limité (Brannick & Coghlan 2007). L’auto-ethnographie est un exercice de réflexivité (Rondeau 2011) qui permet de résoudre une partie de cette problématique puisque le chercheur fait partie de l’organisation qu’il étudie (Anderson 2006). Les récits rétrospectifs provenant d’un seul participant peuvent manquer de fiabilité en raison du biais cognitif ou d’une mémoire sélective (Golden 1992) mais il est possible de contourner cette difficulté en utilisant de multiples répondants (Miller et al. 1997). Les entrevues en profondeur permettent de pallier aux lacunes de l’auto-ethnographie en fournissant une méthode de triangulation des données qui rehausse la fiabilité de la recherche. Cette communication orale présentera une application de la méthode mixte utilisée lors d’un projet de recherche portant sur le rôle des représentants en période de turbulence. La combinaison de l’auto-ethnographie et des entrevues en profondeur a résulté en une stratégie de collecte et d’analyse en 6 étapes. À notre connaissance, l’utilisation en alternance de l’auto-ethnographie et des entrevues en profondeur pour la co-création de narratifs est une première en recherche dans les organisations et crée ainsi de multiples opportunités pour les chercheurs dans ce domaine.

Cette étude qualitative porte sur le leadership pluriel au sein d’organisations artistiques québécoises, un phénomène encore peu étudié. À partir d’une étude de cas multiples au sein de huit compagnies théâtrales reposant sur des entretiens semi-dirigés, nous exposons le dynamisme inhérent à ces configurations où le leadership est assumé par plusieurs individus à la fois. Les équipes rencontrées nous révèlent qu’elles mettent en place des modalités et usent de pratiques qui complexifient la relation de partage, mais qui créent de la fluidité dans le partage du leadership, une fluidité essentielle pour la survie de leur organisation. Plutôt qu’être pleinement défini à l’avance, le partage du leadership devient flexible et permet de mieux appréhender l’incertitude de l’environnement. Notre étude nous a permis de découvrir deux modalités de partage : un partage du leadership au sein d’un même territoire de responsabilités (ex. codirection artistique) et la présence d’individus assumant plusieurs rôles aux logiques traditionnellement concurrentes (directeur administratif et artistique). Ces modalités complexifient la relation entre les leaders et engendrent des ambiguïtés. Toutefois, plutôt que d’alourdir la dynamique de partage, nous montrons que ces ambiguïtés, lorsqu’elles sont bien gérées, atténuent les tensions inhérentes à ces organisations en gardant certaines zones sensibles dans le flou

L’implantation de nouvelles technologies dans les organisations soulève de nombreux défis. Plusieurs projets n’arrivent pas à terme, coûtent plus cher que prévu ou encore ne semblent pas donner les résultats escomptés. Ces piètres résultats minent souvent la crédibilité des organisations. Surtout, ces difficultés retardent l’usage effectif des technologies dans les opérations de ces organisations. Cette communication s’intéresse principalement à l’atteinte des résultats attendus par l’organisation à travers l’implantation de technologies numériques. Elle présente les conclusions d’une recherche-action menée en collaboration avec le Tribunal administratif du Québec. Les constatations montrent que le développement d’une théorie de programme conçue autour de la transformation numérique des activités organisationnelles permet de définir différemment les paramètres et les objectifs d’un projet de transformation numérique. Cette approche est généralement utilisée dans un contexte d’évaluation de programmes ex post. Ici, la recherche a montré qu’utilisée comme outil alternatif de diagnostic pour la mise en œuvre, cette approche permet de faire ressortir un écart important dans les objectifs et les attentes comparativement à une approche plus traditionnelle basée sur les technologies disponibles.  L’approche basée sur une théorie de programme permet de mieux intégrer les enjeux humains, facilite l’appropriation et pourrait mieux répondre aux objectifs globaux de l’organisation.

 

L’avènement de l’intelligence artificielle (IA), la science des données (SD) et le Big Data (BD) entraîne des changements technologiques et socioéconomiques majeurs dont les impacts sur les organisations demeurent opaques. Afin de mieux comprendre l’ampleur de ces changements pour les entreprises et les gouvernements, nous adressons empiriquement ces incertitudes systémiques en présentant le premier profil de main-d’œuvre en IA, SD et BG au Québec.

La présente étude repose sur la combinaison de méthodes de recherche qualitative et quantitative comprenant une série d’entrevues semi-structurées auprès d’experts de l’industrie en IA au Québec, deux sondages auprès de professionnels en IA (n=76) et TIC (n=400) ainsi que l’analyse statistique de 13 500 offres d’emplois en ligne.

Alors en évolution constante et sujets à de multiples interprétations, nous présentons en premier lieu une définition des concepts d’IA, SD et BG tels que perçus par les professionnels de l’industrie au Québec. Les résultats de recherche font également état du processus de création et d’intégration de l’IA dans l’entreprise, présentent une estimation du nombre de professionnels travaillant dans les domaines de l’intelligence numérique et offrent une première taxonomie des métiers distinguant les professionnels techniques des professionnels d’interface. Nous proposons finalement une cartographie des profils de compétences de ces métiers émergents et présentons les besoins de formation correspondants.

La société de consommation est un arrangement collectif ayant comme objectif ultime de stimuler la demande pour le bien de l’économie, et comme objectif instrumental de satisfaire toujours plus de désirs humains par le marché. Son principe, séduisant à un niveau individuel, ne suffit à lui seul à expliquer sa résilience au désastre écologique et social qu’elle a créé. L’objectif de cette communication est donc d’esquisser les fondements d’un thème de recherche latent en marketing, la résilience de la société de consommation. Pour ce faire, nous avons effectué une revue d’une littérature très éparse sur les éléments d’explication avancés dans le domaine du marketing, puis nous les avons classés et avons évalué leur potentiel. Nous avons distingué quatre grands types d’explication : sociocognitif, psychanalytique, sociologique et politicoéconomique. En outre, notre analyse nous a conduit à proposer que les approches de type sociologique, en raison de leur niveau d’analyse méso d’une part, et par la nature profondément sociale de l’acte de consommer d’autre part, sont les plus prometteuses, dans l’état actuel des connaissances, pour une recherche en marketing réellement axée sur l’amélioration de la société. La contribution principale de cette recherche réside dans l’explicitation et dans l’ébauche de structuration d’un thème de recherche prometteur, qui s’est trouvé jusqu’ici traité seulement implicitement dans quelques recherches, et qui n’en est qu’à ses balbutiements.

Dans le contexte très compétitif de la vente interentreprises (B2B), gérer la demande constante de la  part de la clientèle est une partie inévitable de l’emploi. À cet effet, l’optimisme, la résilience et l’orientation client du vendeur sont des capacités essentielles à avoir ou à développer dans ce contexte. Ainsi, nous postulons que l’optimisme et la résilience ont une influence positive sur l’orientation client du vendeur, la satisfaction des clients et la performance.

Notre échantillon est composé de 175 vendeurs et clients professionnels en B2B venant de plusieurs secteurs d’activités. Nous avons fait le choix d’utiliser les équations structurelles pour tester notre modèle.

Chaque échelle a été épurée par le biais d’analyses factorielles exploratoires en utilisant la méthode de l’analyse en composantes principales (SPSS). Une analyse factorielle confirmatoire avec la méthode du maximum de vraisemblance a ensuite été menée afin de valider l’ensemble du modèle de mesure (AMOS).

Les résultats indiquent : χ2=226.09; df=126; CFI=.95; RMSEA=.08; SRMR=.05. L’analyse indique que chacune des variables de mesure est significativement reliée à la variable latente spécifiée dans le modèle. Les indices de modification présentent des valeurs fortes.

Pour les académicienset  les gestionnaires, l’effet positif et statistiquement significatif de l’optimisme et de la résilience sur la l’orientation client du vendeur, la satisfaction du client et la performance du vendeur est validé.

Le Laboratoire d'expertise et de recherche en plein air (LERPA) de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) a été mandaté par l'Administration régionale Kativik (ARK) d'un projet visant à élaborer les plans d’urgence des parcs de Pingualuit et de Kuururjuak. Ces deux projets furent conduits en 2011 et 2012.

Une approche constructiviste a été mise de l'avant par le LERPA en ce sens que les individus et organismes concernés par l’intervention se sont retrouvés au cœur de celle-ci (représentants de l'ARK, de Parcs Nunavik, des gardes-parcs, des intervenants d'urgence municipaux et régionaux, membres des communautés, etc.). Cette approche consultative et concertative a mené à un ensemble d'échanges qui ont permis de rédiger le plan d'urgence de ces parcs et de spécifier les éléments essentiels à une réponse adéquate lors de situations d'urgence: chaîne de communication, rôles et responsabilités, équipements, formations des intervenants, etc.

Le processus d’élaboration de ces plans d’urgence fut conclu à chaque fois par un exercice sur table impliquant l'ensemble des ressources impliquées dans le processus d'élaboration des documents.

La présentation rendra compte du processus mis de l’avant, des stratégies retenues, des principaux livrables réalisés et présentera l'analyse de certains incidents qui se sont produits sur ces territoires avant et depuis la démarche du LERPA.

L’objectif de cette recherche est d’analyser les liens entre la chaîne de blocs et le droit de la concurrence dans le cadre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L’innovation technologique ayant fait émerger de nouvelles entreprises marquées par une forte puissance économique, le droit de la concurrence, en tant que garant du bon fonctionnement de l’économie de marché, est appelé à réguler les transactions entre ces entreprises qui peuvent conclure des accords par le biais d’une chaîne de blocs ou se diviser le marché au sein de la chaîne de blocs. Dans ce contexte, il s’est posé la question de savoir comment le droit de la concurrence pourrait réguler la chaîne de blocs. Étant un moyen de faciliter les transactions entre entreprises, la chaîne de blocs introduit de nouvelles problématiques concurrentielles. Paradoxalement, cette technologie pourrait être utile au droit de la concurrence, elle semble être, en tant qu’outil probatoire, susceptible d’améliorer la collecte de données et la célérité des procédures avec l’automatisation des règlements aux fins d’exemptions, par le biais des contrats intelligents.

Il convient, par conséquent, de voir ce que peut apporter la chaîne de blocs au droit de la concurrence en l’état actuel du droit positif, pour réfléchir, ensuite, à la manière dont le droit de la concurrence pourrait encadrer la chaîne de blocs.

Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre d’un projet de mémoire qui vise à analyser les conditions de mobilisation du droit en matière de santé et de sécurité du travail à partir d’un terrain d’étude spécifique : les maisons d’hébergement pour femmes.

Tout d’abord, l’intérêt de cibler les organismes communautaires pour étudier le droit de la santé et de la sécurité au travail découle de l’observation d’une carence de connaissances sur ce plan, bien que ce secteur représente plus de 72 000 emplois au Québec. Or, les rares travaux portant sur les intervenantes travaillant en maisons d’hébergement pour femmes témoignent unanimement de la dureté de leur travail (détresse psychologique, risques importants de violences, haut taux de roulement et d’arrêts de travail…).

D'après la littérature, certains éléments semblent particulièrement structurer les conditions de santé et de sécurité au travail dans ces organisations : les normes et les caractéristiques des milieux de travail, l’encadrement de l’État via les subventions ainsi que la gouvernance du régime de prévention.

Au final, pour cette présentation, nous souhaitons brosser un portrait des conditions de santé et de travail au sein de ces ressources, puis faire l’état des défis sur le plan l'application de la Loi sur la santé et la sécurité du travail.  De plus, nous profiterons de l’occasion pour présenter certains résultats préliminaires suite à des entrevues auprès d’actrices du milieu.

Dans notre étude nous nous intéressons particulièrement aux blogs dédiés à la mode comme étant un moyen de communication pour les marques. L’impact des blogs sur le comportement du consommateur a été traité dans la littérature dans plusieurs domaines. Nous nous intéressons particulièrement à la congruence entre trois éléments : la personnalité de la bloggeuse, la marque affichée par la bloggeuse et la personnalité de l`utilisateur. Dans le but de mieux comprendre ce phénomène, notre étude a pour objectif d’étudier l’impact de la congruence entre la personnalité de la marque, la personnalité des bloggeuses mode et celle des lectrices sur l’attitude à l’égard du blog, de la marque et leur intention d’achat.

Nous allons de même tenter de mettre en avant le rôle médiateur de l’attitude à l’égard du blog et de la marque. Nous espérons à travers cette étude contribuer à la littérature relative à la congruence en examinant des nouveaux couples de personnalité (marque-bloggeurs, bloggeurs-lecteurs). Nos résultats vont appuyer les travaux de recherche qui ont déjà été effectués pour montrer la place grandissante des blogs comme moyens de communication avec les consommateurs. Afin de répondre à notre objectif de recherche, nous avons adopté une approche quantitative en se basant sur les travaux de Maille et Fleck (2011) pour l`étude de la congruence. 

Le vieillissement de la population active au Canada s'intensifiera dans la prochaine décennie avec le départ à la retraite de la génération des « Babys boomers ».  Cette situation aura un impact sur les systèmes de retraite, le marché de l’emploi et l’économie de façon générale (Carriere et Galarneau, 2012 ; Hébert et Luong, 2008). Plusieurs études recommandent la mise en place de politiques publiques et de pratiques de GRH incitatifs pour retenir les personnes âgées sur le marché du travail (Saba et Guérin, 2005). Toutefois, peu d'études au Canada s'intéressent aux facteurs qui pourraient influencer les trajectoires de vie en fin de carrière, notamment l'extension de la carrière au-delà de l'âge de la retraite. Dans cette problématique, la compréhension du comportement des femmes en fin de carrière reste incomplète (Pleau, 2010). Nous fondant sur les théories de la continuité, de la conservation des ressources et du parcours de vie, nous postulons que les facteurs liés au travail, à la retraite et au parcours de vie influencent les trajectoires de vie en fin de carrière chez les femmes âgées. Une analyse par régression logistique, sur un échantillon d'environ 3000 répondants permet d’évaluer l’effet de chaque facteur. L'étude contribue à la modélisation théorique menant à une meilleure compréhension des trajectoires de vie en fin de carrière et du comportement des femmes de l’âge de la retraite. Elle donne des pistes pour promouvoir le vieillissement actif.



Les systèmes d’innovation dans les pays en voie de développement doivent faire face à plusieurs difficultés qui empêchent la dynamique de ces systèmes. Les indicateurs typiques pour mesurer l’état de la recherche et de l’innovation montrent des limites lorsqu’on s'intéresse aux spécificités des pays d’Amérique latine. Dans ce contexte, ce travail est une contribution, en premier lieu, à l’analyse de quelques obstacles et des éléments manquants dans les systèmes d’innovation de ces pays. Deuxièmement, on discute des limites des indicateurs typiques utilisés pour mesurer la recherche et l’innovation dans les pays mentionnés. Par ailleurs, on propose un cadre de mesure complémentaire qui tient compte d’autres indicateurs pour mesurer l’innovation à l’égard de certaines particularités du contexte. Il s’agit d’une approximation à des indicateurs potentiels qui suggèrent une pertinence pour mesurer la dynamique et l’impact des systèmes d’innovation en Amérique latine. Ces indicateurs signalent une ouverture de la recherche et l’innovation auprès de divers agents sociaux. Les indicateurs proposés ne révèlent pas un état plus avancé de la recherche et l’innovation dans les pays considérés, mais ils annoncent des composantes différentes de cet état. Les sujets de ce travail constituent un domaine d’intervention qui demande des efforts dans un sens complexe et qui peut aider à comprendre le caractère d’investissement que cela signifie.

Au Québec, 3 000 jeunes en difficulté séjournent chaque année dans un centre de réadaptation (CR) (gouvernement du Québec, 2016).  Les intervenants doivent travailler avec ces jeunes pour assurer leur réadaptation et leur réinsertion sociale. Les intervenants de CR sont particulièrement exposés à la violence au travail (Littlechild et coll., 2016) et utilisent des mesures de contention et d’isolement (MCI). Dans la littérature, aucune étude n'a été trouvée sur le sujet des super utilisateurs de MCI, que ce soit en psychiatrie ou en CR. L'objectif principal de cette étude est d'explorer les différences entre les super utilisateurs de MCI et les utilisateurs normaux parmi les éducateurs en termes de caractéristiques individuelles et environnementales, sur une période de huit semaines. Deux cent soixante-dix-huit intervenants ont rempli les questionnaires et ont été retenus pour les analyses.  Les résultats suggèrent que l'exposition à la violence en milieu de travail pourrait accroître l'anticipation et la peur de la violence chez les intervenants, ce qui concorde avec les résultats indiquant que ces variables sont celles séparant les utilisateurs normaux des super utilisateurs.  L'utilisation des MCI peut causer plus d'incidents de violence.  Les super utilisateurs seraient davantage craintifs par rapport à un incident violent et cela les amènerait à utiliser davantage des MCI.

Problématique et objectifs : Les accidents du travail mortels donnent lieu à des enquêtes par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CNESST) dont les conclusions sont transmises aux entreprises concernées. Cette transmission revêt les caractéristiques d’un transfert inter-organisationnel de connaissances. Toutefois, ce dernier ne se déroule pas toujours selon les processus décrits par les modèles théoriques classiques connus jusqu’ici. D’où le besoin de cerner les principaux éléments qui caractérisent son mode opératoire. Le but est de construire un cadre conceptuel permettant de vérifier les effets de l’utilisation des connaissances transférées sur la prise en charge de la prévention par les milieux de travail

Méthode : Après une revue de littérature, il est utilisé une stratégie de recherche synthétique comparative. 257 enquêtes d’accidents du travail mortels sont recensés et analysés au cours de la période 2012 – 2016.

Résultats : Deux variables, jusqu’ici non prises en compte dans les modèles théoriques classiques sur le transfert inter-organisationnel, se révèlent importantes : l’existence de liens de collaboration et l’influence des contraintes légales.

Contribution à l’avancement des connaissances : Les résultats obtenus permettent de mettre à jour les modèles de transfert inter-organisationnel de connaissances connus jusqu’ici et d’en développer un spécifique aux connaissances en santé et sécurité au travail.

Présentant un cadre de travail s’appuyant sur les approches théoriques sociologiques micro-macro et agent-structures; ainsi que sur les postulats de la théorie du stress social, on s’intéresse ici à comprendre dans quelles mesures les traits d’identité culturelle tels que l’ethnicité et le statut d’immigrant (pays de naissance, année d’immigration, etc.) changeraient la manière dont le travail s’associerait à l’expérience des symptômes de détresse psychologique et de dépression.

L’emploi et les conditions de travail sont souvent qualifiés de  stresseurs du travail; car pouvant donner lieu à plusieurs circonstances contraignantes. Ces contraintes ont été largement documentées à la lumière de différents modèles de stress comme des facteurs pouvant s’associer au développement et à l’aggravation de problèmes de santé mentale. Toutefois, très peu d’études ont investigué le rôle de l’identité culturelle comme autre facteur explicatif des problèmes de santé mentale.

Or, les personnes dotées de traits d’identités culturelles permettant de les catégoriser comme migrantes, descendantes de migrant ou membres des minorités visibles semblent avoir en général une prévalence de symptômes de dépression et de détresse psychologique supérieure à celle des personnes natives. Elles semblent également plus à risques de se retrouver dans des conditions de travail plus contraignantes que celles auxquelles font face les personnes natives.