Notre monde du travail est en souffrance. Dans beaucoup d'organisations, le système économique, lié à la pensée unique, fait en sorte que les objectifs de performance, de rendement, d'efficience et de maximisation du profit ont conduit à instrumentaliser le travail.
Dans le même temps, la personne dans son désir, naturel, de la vie bonne et de la recherche du bien, a beau être à bout de souffle, elle n'en demeure pas moins en recherche de sens. Elle se retrouve devant, une tension de base : être reconnu comme personne, comme sujet et non comme objet.
Les organisations de la santé n'y échappent pas et, à la pression instrumentale, s'ajoutent les conflits de valeurs. À la question simple : qui est donc le client de l'infirmière? Le patient ou l'administration? Nous voyons, ici, émerger des conflits de valeurs, chez la même personne, pouvant toucher les éthiques personnelle, professionnelle et organisationnelle.
Cependant, tout n'est pas sombre. Nous nous servirons d'une organisation de notre système de santé, le Centre de Réhabilitation de l'Estrie qui, à l'aide du modèle Planetree, semble être en mesure de répondre aux besoins de sens des personnes en réussissant à les rassembler autour de leur valeur centrale : «soigner avec humanité». Nous validerons nos résultats en nous servant d'une recherche récente (2009): «Contraintes à l'œuvre et sujets à l'épreuve. La détresse psychologique au travail montre des sujets en quête de rapports sociaux renouvelés par le dialogue»