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Les recherches antérieurs suggèrent que le soutien social peut réduire les conséquences psychologiques négatives associées avec l'infertilité. Les forums de discussion en ligne (FDL) semblent être un canal moderne indispensable pour obtenir du soutien social et établir de bon rapports avec d’autre personnes similaires. Aucune recherche n’a utilisé un cadre de soutien social pour classifier les types de soutien offert et reçu par les hommes infertiles grâce à ces méthodes de communication. En utilisant une méthode d’analyse de contenu thématique, cette recherche vise à explorer les moyens que les hommes avec des troubles de fertilité se soutient vis-à-vis les FDL. Cent quatre-vingt-dix-neuf utilisateurs unique ont été identifiés sur deux forums de discussion en ligne pour l'infertilité. Quatre types de soutien social (appréciatif, émotif, informatif, instrumental) sont évident sur les FDL avec le soutien appréciatif (36%) étant le plus souvent exprimé pour appuyer les autres hommes, suivi par le support émotif (33%), informatif (27%), et instrumental (4%). Dans le cadre de soutien appréciatif, cinq thèmes ont été identifiés qui démontre comment les hommes communiquent se type de support pour s'entraider. Cette recherche démontre que les FDL pour l'infertilité peuvent être un intermédiaire important où les hommes infertiles peuvent agrandir leurs réseaux sociaux et peuvent obtenir du soutien par d’autres hommes avec une expérience similaire à la leur. 

L’émergence du numérique a engendré de nombreux bouleversements au sein des industries culturelles et des communications, notamment pour les acteurs de la chaîne québécoise du livre. En effet, la pratique de la lecture augmente, mais celle de la lecture de livres est en baisse. Qui plus est, les pratiques de lecture de la population évoluent : elles se diversifient de concert à la multiplication des formats de lecture.

L’essor de l’offre et de la demande de livres numériques a précipité le développement du prêt numérique en bibliothèque. Au Québec, de concert avec les principaux acteurs du milieu du livre, les bibliothèques publiques ont convenu d’un protocole d’entente permettant d’offrir à leurs usagers, via la plateforme collective dédiée PRETNUMERIQUE.CA, le prêt de livres numériques. Depuis novembre 2011, plus de 1,1 million de prêts de livres numériques ont été réalisés via cette plateforme.

Or, les comportements d’emprunt de livres numériques des usagers des bibliothèques publiques sont méconnus, et cette relative méconnaissance origine de la nature nouvelle du phénomène et de l’absence d’études en la matière. Nous dressons ici un premier portrait des prêts de livres numériques au Québec à l’aide des données de la plateforme PRETNUMERIQUE.CA. Par sa nature inédite, notre recherche demeure exploratoire. Les résultats font état de l’offre de livres numériques développée ainsi que des prêts réalisés au cours de l’année 2013. 

Les données ouvertes liées (DOL) sont librement partagées et reliées les unes aux autres grâce à des liens sémantiques compris par la machine. Pour les musées, elles présentent des avantages certains pour la description des collections, notamment une plus grande découvrabilité. Elles s’appuient toutefois sur un décloisonnement des institutions culturelles qui demande un changement de paradigme tant pour les institutions qui publient ces données sur leurs sites web que pour les visiteurs qui les consultent. Cette communication se penche sur les besoins et attentes des utilisateurs de sites web de musées ainsi que sur la manière avec laquelle les DOL pourraient y répondre. Elle s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche examinant les éléments essentiels à la description des objets muséaux de toutes natures dans le but de les modéliser à l’aide de DOL. Les résultats s’appuient sur une collecte auprès d’un échantillon de 80 utilisateurs de sites web de musées qui ont rempli un questionnaire comportant des questions fermées et ouvertes. Les résultats indiquent que les utilisateurs ne sont pas pleinement satisfaits des informations habituellement offertes par les musées à propos des objets dans leurs collections, comme les dimensions ou les matériaux, et préféreraient une mise en contexte culturelle ou géographique. Les possibilités offertes par les DOL, comme l’orientation vers d’autres ressources à l’aide d’une caractéristique d’un objet, intéressent les participants.

Notre société évolue et se transforme. La croissance du secteur tertiaire l’a amenée à se métamorphoser en une société de service. Ce nouveau paradigme amène inévitablement le besoin de nouvelles expertises pour la conception de services. Dans ce sens, le design s’est adapté, ses approches et ses méthodes se sont transformées. C’est dans cet élan que le concept de design de service est apparu peu avant le début des années 1990 (SHOSTACK 1982, 1984). Ce n’est que depuis 2004 que l’on reconnaît le design de service comme une spécialisation du design (MORITZ et MAGER 2005). De ce fait, le design de service a besoin de nouveaux modèles pour mieux répondre aux besoins des consommateurs dans ce nouveau paradigme. Notre équipe propose de répondre à cette urgente nécessité. Certes, le concept de design de service reste relativement jeune et doit être défini.

Dans cette communication, nous  présenterons l’évolution du concept de design de service en faisant l’exposé de la transformation de sa définition au cours des dernières décennies. Nous mettrons en lumière la récurrence et la rareté de certains éléments descriptifs afin d’en dresser un portrait révélateur. De là, nous serons en mesure de saisir avec plus de précision la nature, les motivations et les aspirations profondes de ce concept nouveau. Il s’agira du point de départ essentiel aux réflexions sur le rôle du designer dans la conception des services de demain.

Afin de permettre la communication entre le spécialiste et le public,  le médiateur reformule les savoirs scientifiques (en histoire de l’art, par exemple) « avec l’intention (constitutive) de rendre celles-ci accessibles à des sujets sociaux » (Davallon, 1999, p. 11).  Dans le but d’appréhender ce passage d’un texte source à un texte de  vulgarisation en milieu muséal, nous avons analysé les médiations écrites de l’exposition Les Arts et la Vie : le Louvre à Québec  (Musée national des beaux-arts du Québec, 2008). Nous avons trouvé chez Berman (1999) treize tendances déformantes dans la traduction qui nous paraissaient intéressantes pour analyser la transition du catalogue de l’exposition au carnet de visite, à l’audioguide et, finalement, à la  transcription de la visite guidée. Même si le propos de Berman concerne au premier chef la traduction, il est aisément transférable à tout passage d’un registre à un autre. Nous avons repéré, dans notre corpus, onze des treize tendances définies par Berman : 1- la rationalisation, 2- la clarification, 3- l’allongement, 4- l’ennoblissement et la vulgarisation, 5- l’appauvrissement qualitatif, 6- l’appauvrissement quantitatif, 7- l’homogénéisation, 8- la destruction des rythmes, 9- la destruction des réseaux signifiants sous-jacents, 10- la destruction des systématismes textuels et 11- l’effacement des superpositions des langues.

Ayant une tendance à identifier les femmes comme assujetties aux hommes et à leurs besoins sexuels, la communauté masculiniste des incels (involuntary celibates) est régulièrement étudiée pour ses propos misogynes et antiféministes. En parallèle, l’univers de la pornographie mainstream est fréquemment analysé afin de comprendre les imaginaires et représentations qui y sont (re)produits.

Cette communication propose d’explorer la complexité des discours haineux et misogynes des incels en se concentrant sur le forum Incels.is, connu pour la nature violente des propos présentés ainsi que sa forte activité, et a pour objectif de comprendre comment la misogynie se construit au sein de ces échanges, tout en analysant les interrelations entre cette construction misogyne et les thèmes présents dans la pornographie mainstream : comment la pornographie mainstream actuelle représente-t-elle la sexualité féminine, et est-ce que ces discours se retrouvent au sein des forums incels ?

Avec cette étude, je souhaite cerner la représentation des femmes dans ces communautés à partir de données empiriques et d’une analyse de discours critique et féministe, afin de montrer les éléments toxiques, problématiques, mais aussi les contradictions et violences impliquées. En analysant les liens entre pornographie mainstream et communautés incels, deux univers connus pour leur misogynie, je pourrai contribuer à de nouvelles perspectives quant à l’incidence de la représentation des femmes.

L’un des principaux problèmes rencontrés par la littérature sur la couverture médiatique internationale est la difficulté de mesurer l’importance relative d’évènements internationaux pour déduire les biais de couverture dont ils font l’objet. Pour corriger ce défaut, différentes études proposent de recourir à des données extra-médiatiques comme base à partir de laquelle mesurer ces biais. Notre étude utilise cette approche pour la couverture des décès par violence collective au sein des journaux Le Monde (France) et Le Devoir (Canada) en 2012 à partir de données de l’Organisation Mondiale de la Santé. Sur la base d’une analyse de contenu de 1300 articles, nous montrons que ces deux journaux dits « de référence » sont effectivement marqués par une couverture internationale faiblement biaisée : au-delà de la réalité des décès par violences collectives, les facteurs de couverture médiatique sont davantage liés à l’accès à l’information (présence d’agences de presse dans le pays, langue nationale) qu'à la sélection de l’information (distance géographique, richesse nationale, liens commerciaux, liens culturels). Ces résultats invitent à intégrer les différences entre organisations médiatiques au sein des théories générales des biais de couverture internationale. 

Dans la tourmente médiatique autour du cas Turcotte, un questionnement a émergé quant aux effets potentiels sur la population de la couverture médiatique des homicides familiaux. Au Québec, peu d'études ont examiné la question et celles existantes l'abordent principalement sous l’angle des homicides conjugaux. À partir d’une analyse de la couverture médiatique des homicides d'enfants par leurs parents (filicide et familicide) commis au Québec entre 2007 et 2012,  la présente étude tente de jeter un éclairage en examinant dans quelle mesure la couverture de ces événements comporte des éléments susceptibles d’avoir une influence positive ou négative sur le dossier. MÉTHO À partir d’une liste des cas commis entre 2007 et 2012,  tous les cas pour lesquels un article a été trouvé dans les journaux francophones ou dans la Gazette ont fait l'objet d'une analyse qualitative (logiciel QSR NVivo). L’analyse portait sur les caractéristiques de l’article (titre, langage utilisé, photo) et son contenu concernant l'homicide (circonstances, motifs explicatifs, etc.).  RÉSULTATS Pendant la période, 18 des 26 cas ont fait l’objet d’au moins un article, totalisant 233 articles. La couverture médiatique est assez constante et uniforme dans la façon d'aborder ces homicides. Elle s’appuie sur des faits observés, mais révèlent beaucoup de détails sur les familles touchées. DISCUSSION Une réflexion entre divers acteurs s'impose quant au traitement médiatique que devraient recevoir ces homicides.

Aujourd’hui, l’industrie du jeu vidéo est en pleine mutation avec l’adoption des outils d’intelligence artificielle (IA) générative. Des studios comme Ubisoft et des jeux tels que The Ascent ont déjà intégré ces technologies, allant de la génération de dialogues à la gestion des voix. Les joueurs, eux aussi, utilisent l’IA pour créer des personnages non joueurs interactifs.

Dans cette communication, je propose d’explorer comment l’IA générative agit non seulement comme un outil, mais aussi comme un médiateur (Latour, 2007) qui transforme l’acte de création du jeu vidéo. Ces IA ne se limitent pas à l’exécution de tâches, elles influencent les intentions créatives des concepteurs, qui ajustent les résultats produits par l’IA pour répondre à leurs besoins spécifiques. Ainsi, le jeu créé devient un objet technique coconstruit reflétant une interaction continue entre le créateur et l’IA.

Cette étude, basée sur une approche ethnographique, combine observation en ligne et collecte manuelle de commentaires et de vidéos, dans le but d’analyser la réception des outils d’IA générative par les joueurs et les développeurs. Elle examine les retours d’expérience des développeurs, en identifiant les scripts définis par Akrich (1989), pour comprendre comment ces derniers s’approprient et adaptent ces technologies. L’étude porte également sur la manière dont les joueurs accueillent ces outils et les usages qu’ils en font. Une attention particulière est accordée à l’impact des biais sur l’expérience de création et de jeu.

Malgré sa grande utilité potentielle, le téléphone mobile reste pour plusieurs usagers un objet peu viable pour interagir avec des prestataires de services bancaires. L'une des problématiques du « m-banking » se trouve au niveau de la sécurité. Le but de notre étude est d’identifier et sélectionner selon la littérature les facteurs qui influencent positivement l'adoption de la banque mobile et la satisfaction des usagers. La méthode adoptée pour ce travail est basée sur une démarche de recherche de type quantitative. À l'aide de questionnaires distribués à n=66 répondants, nous avons réalisé une étude empirique afin d'établir l'importance relative de chacun de ces facteurs sur la satisfaction des utilisateurs. Nous avons choisi le modèle de régression linéaire simple et multiple. Les résultats de nos analyses de régressions démontrent qu'à part de la sécurité, d'autres facteurs de succès tels que la « compréhensibilité du langage » et la « facilité d'utilisation » ont le plus d'impact sur la satisfaction des usagers de la banque mobile. Les résultats de ce travail pourraient servir de boussole aux institutions financières afin de comprendre et bien cibler les facteurs qui encouragent et découragent les usagers à adopter les services bancaires mobiles. De plus, nos résultats pourraient aussi servir aux concepteurs d’interfaces mobiles et à sensibiliser et motiver les chercheurs à développer des échelles de mesures de qualité perçue des usagers utilisant le m-banking.

Au Québec, où la Loi sur le patrimoine culturel inclut la notion avancée par l’UNESCO en 2003, dans le cadre de la Convention sur le patrimoine culturel immatériel, le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) œuvre à regrouper les organismes et personnes dédiés aux pratiques culturelles « fondées sur la tradition » (CQPV, 2014, p. 11). Les pratiques qu’il reconnaît comme « patrimoine(s) immatériel(s) » (musique, chanson et danse traditionnelles, notamment) n’ont pas été désignées, hormis la veillée de danse, mais font l’objet de différentes initiatives citoyennes. Cherchant à dépasser le binarisme officiel/officieux qui persiste dans le champ des Heritage Studies et qui « misleadingly [implies] a hierarchy of power and authenticity » (Roberts et Cohen, 2014, p. 243), je présente ces pratiques comme un objet d’attachement qui est fait par ceux qui s’y consacrent (à l’aide de dispositifs matériels, notamment) et producteur d’états individuels et collectifs (Maisonneuve et al., 2002, p. 8). Aux termes de cette communication orale, je présenterai les principales modalités d’attachement qui participent de leur production et de leur patrimonialisation, et ce, à l’échelle citoyenne et associative; modalités (re)tracées dans le cadre d’une démarche ethnographique fondée sur le principe de réflexivité, qui implique que la chercheure reconnaisse le caractère socialement et historiquement situé de toute revendication de connaissance (Jami, 2008).

Les entreprises qui commercialisent des préparations pour nourrisson (PN) multiplient les stratégies de marketing en ligne pour rejoindre les femmes enceintes et les nouvelles mères. Une de ces stratégies consiste à créer des contenus de marque avec des célébrités. Cette pratique, bien que légale, est critiquée par les promoteurs de l’allaitement qui y voient une entrave au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (OMS, 1981; IBFAN, 2020) et aux efforts déployés pour faire de l’allaitement la norme. Dans cette communication, nous présenterons 1) les contenus produits, 2) les messages véhiculés et 3) les enjeux autour d’un partenariat rémunéré entre une entreprise et une célébrité québécoise (Marilou Bourdon, Trois fois par jour). Notre recherche s’appuie sur une analyse de discours réalisée à partir de quatre sources : un billet de blogue, 2 fiches-recettes, 6 publications et 1 611 commentaires collectés sur FB. Nous concluons que le témoignage de la célébrité participe à la construction du narratif autour de l’alimentation du nourrisson dans l’espace public. Il permet de véhiculer un contre-discours qui prend sa source dans les critiques du discours de promotion de l’allaitement. Le recours à une célébrité contribue à la visibilité et à la crédibilité de la marque auprès d'un public cible. Il offre aussi un modèle et un narratif réconfortant à des femmes qui vivent des difficultés d’allaitement et envisagent l’utilisation des PN. 

Cette étude vise à découvrir le rôle du milieu digital à travers les forums de discussions pour favoriser le modèle de l’interaction des minorités nubiennes en Égypte et pour confirmer leur identité, citoyenneté et ainsi leur participation dans la société égyptienne. Au niveau théorique,  l’étude se base sur le modele du consommateur-producteur du cyberespace,  Sur le plan méthodologique, l étude se base  sur  l'ethnographie virtuelle, dans le but d’analyser et d’interpréter la participation des utilisateurs du forum  concerné par l’étude, et expliquer la relation entre leur  participation et  identité, citoyenneté et reception active. Le résultat de cette étude a montré le pouvoir de l’internet à travers ses réseaux sociaux, à favoriser les droits de la communication chez les minorités nubiens. Ainsi les forums de discussion ont  représenté une patrie virtuelle pour les nubiens qui a remplacé la patrie réelle inexistante pour eux.  Ensuite, ces forums ont aussi représenté une voie pour défier le silence. Par conséquent, ils ont pu confirmer leur droit d’être présent aux moyens de communication et pratiquer la liberté individuelle sans discrimination. De plus,  ils leur permettent de renforcer leur identité de favoriser la citoyenneté virtuelle et le sentiment d’appartenance. Enfin ce pratique virtuel a permis aux nubiens de se déplacer vers l’action dans la société réelle, en prenant des initiatives et des actions qui servent au procès nubien.



Dans une recherche conduite en Italie pendant trois ans (2015-2017) on a suivi les nouvelles de la presse concernant les homicides ayant pour victime une femme. Sur 409 victimes, 394 ont été tuées par des hommes, dont les deux tiers en famille; 54% par le (ex)partenaire. Pour les hommes, le pourcentage d'assassinat en famille n'arrive pas au 16% en 2017. On considère donc fondée l'hypothèse de la spécificité «féminicide». Parmi nos données, le propos veut présenter les résultats concernant les récits des féminicides par le partenaire, identifiant deux cadres principaux de la représentation (amour romantique et perte de contrôle) et trois types de faits divers: féminicides «haut-profile» (très médiatisés), féminicides-type (commentaires brèves), «tragédies de la solitude», impliquant des femmes âgées (phénomène nouveau). Bien que routinisés par la presse parfois même sous le terme féminicide, les récits tendent à normaliser la quête des «causes» comme de pertinence individuelle; on n’évoque pas une asymétrie sociale d’où remettre en question le contrôle masculin, alors qu’il est souvent montré comme stratégie allant de soi. On relève donc une nouvelle visibilité d’un événement avant censé être une affaire privée, mais le discours tends à lui donner l’apparence d’un crime contingent qu’on ne peut pas prévenir, sauf stigmatiser les victimes qui ne dénoncent pas, ou les institutions qui n'auraient pas été capables de l'empêcher à la suite d’une dénonciation de violence.

Peu de recherches ont posé la question du rôle de l’empathie dans la réception de publicités sociales, un type de publicité visant à modifier des attitudes et comportements préjudiciables. Pourtant, la capacité d’un individu à s’identifier aux émotions et aux attitudes d’autrui et à se projeter dans une situation donnée – le cas échéant, dans un scénario publicitaire – est susceptible d’influencer les conséquences suivant son exposition. Dans cette perspective, nous avons élaboré une échelle de mesure de l’empathie – que nous qualifions de virtuelle – en prenant appui sur l’Interpersonal Reactivity Index (Davis,1980), un outil de mesure de l’empathie auquel nous avons ajouté un continuum de fiction/réalité. Le questionnaire a été testé auprès d’un large échantillon. Notre objectif est de présenter la définition conceptuelle et opérationnelle de l’empathie virtuelle ainsi que les premiers résultats relatifs aux différences interindividuelles en fonction des caractéristiques sociodémographiques de l’échantillon sondé et à l’influence du niveau de réalisme des contenus et du type de média sur le degré d’empathie virtuelle généré. En mettant de l’avant les conditions d’optimisation de cette variable, nos résultats pourraient s’avérer pertinents pour la conception de campagnes. En outre, la pertinence de notre proposition tient à la définition d’un concept dont la portée pourrait s’étendre au domaine du marketing social et à celui de la communication persuasive.

L’objectif de cette communication est de présenter les premiers résultats d’une étude qualitative exploratoire sur les usages de l’Internet par des futures mères. Pendant notre congé de maternité, en se connectant à différents espaces virtuels liés à la grossesse, nous avons remarqué que les usagères prennent au sérieux non seulement leur statut de mère, mais aussi celui de mère connectée. Dans une logique inductive et en observant les multiples situations d’usages en mouvement continu (Ben Affana, 2008), nous avons constaté que ces espaces permettent de partager un état d’esprit, une manière de pensée, un engagement en faveur d’une construction en réseau (Eysenbach, 2001). Effectivement, ces mères connectées accèdent à des initiatives créatrices facilitant la production collective d’une nouvelle connaissance commune (Thoër et al, 2009).

C’est en référant à ces constats, à ces cadres conceptuels et au blogue de l’auteure Josée Bournival sur le site Canal Vie que nous tentons d’étudier le processus de la construction virtuelle du savoir expérientiel sur la grossesse. Notre grille d’analyse s’inspire des travaux d’Akrich et Méadel (2002) qui ont identifié trois formes rhétoriques : le communiqué (circulation de connaissances), le récit biographique (narration d’un parcours) et le débat (confrontation de points de vue). Ces trois formes apparaissent comme des idéaux types entre lesquels nous pouvons identifier d’autres catégories d’échange et de construction de savoir.

Il semblerait qu’internet engendre des pathologies propres à son utilisation au même titre que le jeu, le sexe ou la nourriture. Les débats autour de l’inclusion de l’addiction à internet dans le DSM-V sont la rencontre de deux tendances majeures de la modernité: l’informatisation et la médicalisation. 

Alors qu’internet est considéré comme un moyen de libérer la communication au niveau mondial, reconfigurant toutes les sphères des sociétés tant aux niveaux micro que macro sociaux, nous plongeant ainsi dans une société informatisée; les comportements individuels qui lui sont liés sont fréquemment comparés à une compulsion. La compréhension des transformations engendrées par internet tend à trouver une réponse médicale à ce problème avant tout social.

Le champ psychiatrique élargit son prisme à travers la médicalisation des comportements liés à internet en proposant d’inclure dans la prochaine version du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux l’Addiction à Internet comme Trouble Obsessionnel du Comportement. 

La question se pose, dans des sociétés toujours plus connectées, de savoir quels contours peut prendre une telle entité, selon quel diagnostique, quelle est la population à risque. La présente communication propose à la lumière du concept de biomédicalisation d’éclairer les discours autour de cette pathologie. 

Depuis les manifestations massives qui ont eu lieu en 2012 suite à la réélection de Vladimir Poutine à la tête du pays et qui se sont organisées principalement à travers les réseaux sociaux numériques (Sherstobitov, 2014), la Fédération de Russie s’est peu à peu dotée d’un cadre légal de plus en plus restrictif de son cyberespace (Eichensehr, 2014). Considérant la position de beaucoup de chercheuses et chercheurs sur les technologies de l’information et des communications (TICs) en tant que ressource essentielle pour l’engagement et la participation citoyenne (Dahlgren, 2018; Gerbaudo, 2012; Granjon, 2018), la présence communication propose de discuter de l’impact que peut avoir cette nouvelle montée de la cybersurveillance sur les capacités de mobilisation des organisations de la société civile ainsi que sur leur vocation d’éducation du public dans le contexte d'un régime autoritaire comme c'est le cas en Russie. Pour ce faire, une revue de la littérature et de l’actualité sera dressée et analysée sous l'angle de la théorie mouvements sociaux. Les résultats présentés dans le cadre de cette présentation sont préliminaires.

Au Cameroun, dans la rue ou à l’école, pour des fins privés ou pédagogiques, l’utilisation des médias numériques font leur entrée dans le quotidien et forcent à revoir les approches dans les pratiques pédagogiques. Cet article vise à explorer et comprendre les enjeux des usages des réseaux sociaux dans l’éducation. Nous commencerons par relever l’intérêt marqué des gouvernements pour les dispositifs et outils numériques pour intégrer et renforcer les pratiques pédagogiques. Cependant, l’essentiel des efforts est mis dans l’achat d’équipements ai lieu que ce soit dans la formation pour l’utilisation et l’appropriation de ces outils. Par conséquent, leur utilisation n’est pas toujours optimisée et canalisée vers les pratiques pédagogiques comme souhaité. Partant de ce constat, nous visons deux objectifs : le premier est de dresser un portrait des usages des médias numériques par les enseignants et les apprenants au sein et en dehors des institutions éducatives. Le second se propose d’en déduire les enjeux d’une éducation critique aux médias et de proposer des solutions pour orienter ces usages à des fins pédagogiques

Depuis son introduction en 1999, la maîtrise en design d'interaction (MDI) de l'Université Laval (anciennement connue sous les titres maîtrise en design graphique et multimédia et maîtrise en design multimédia) a permis la diplomation de près de 400 designers (M. A.) venus contribuer de façon significative au fil des ans à la profession de designer (notamment *UX-UI) dans la région de Québec, au Québec et au-delà de nos frontières. À l'automne 2021, nous avons analysé le profil LinkedIn de 306 d'entre eux de manière à comprendre leur évolution professionnelle, à savoir plus particulièrement s'ils exerçaient dans le domaine, depuis combien de temps, à quel titre, dans quel genre d'organisation, dans quelle région, selon quel type de pratique, etc. En plus de constituer un premier jalon en vue d'une étude comparative appelée à se poursuivre (nous projetons de refaire la même enquête dans 3 ans), cette analyse a permis d'examiner plus en profondeur l'usage des termes designer et design dans les titres de fonction affichés par les diplômés désormais praticiens. L'intérêt de cette enquête est triple: 1) établir la base d'un portrait professionnel des designers d'interaction à Québec et au Québec; 2) déterminer les modalités d'usage du titre designer ou du spécifique design (par ex. : conseiller en design); et 3) décrire les autres titres d'emploi liés au design, mais qui n'en portent pas la mention directe.



*UX-UI: design d'expérience utilisateur et design d'interface graphique.

Après les révélations d’Edward Snowden en juin 2013 sur la surveillance de masse, les médias ont souvent présenté et opposé deux cadrages des lanceurs d’alerte : celui du traitre et du héros, jouant de la polarisation prégnante dans le contexte actuel de l’hyperconcurrence entre les médias d’information (Brin, Charron et de Bonville, 2004). Sur le plan théorique, on trouve aussi deux grandes conceptions du lanceur d’alerte : celle du « dénonciateur légal », agissant dans un cadre défini par les autorités; et celle du lanceur d’alerte « de conscience », plus radical dans sa relation à l’État, tourné vers le public et l’espace public médiatique (Foegle, 2014). Plutôt que d’aborder ces conceptions dans une logique binaire, nous avons élaboré une typologie à plusieurs entrées continues – identité, motivation, nature des révélations, mode d’expression –, permettant d’observer plus finement la conception du lanceur d’alerte. Dans le cadre de notre présentation, nous appliquerons la grille d’analyse tirée de notre typologie aux lois québécoise et canadienne relatives à la divulgation d’actes répréhensibles adoptées respectivement en 2005 et en 2016. L’exercice nous permettra de comparer les lois entre elles, de les situer sur nos continuums, mais également de les contraster avec le cas très médiatisé d’Edward Snowden. In fine, notre analyse contribuera à documenter les potentialités de réalisation du droit du public à l’information dans le contexte canadien.

Les relations de travail domestique sont, selon Destremau et Lautier (2009),  les relations de travail « les plus complexes de notre monde moderne». En effet, plusieurs rapports de pouvoir (de sexe, de « race » et de classe) viennent marquer les relations travailleuse – employeur(e)s, et par la même occasion complexifier les communications qui y prennent place. Pour de nombreuses travailleuses, celles-ci restent un défi qu’elles doivent surmonter dans leur quotidienneté, et ce, au sein d’une relation de pouvoir asymétrique. En effet, pour améliorer leurs conditions de travail, les travailleuses doivent miser sur la personnalisation des relations avec leurs employeur(e)s. Dans ce contexte, les travailleuses en viennent à développer des stratégies de communication. Selon Orbe (1998), ces stratégies seraient une manière de s’adapter à un système communicationnel fondé sur la culture du groupe dominant. Les stratégies et autres comportements communicationnels leur permettraient ainsi de s’adapter ou encore de résister aux  mécanismes de domination qui s’installent dans les relations de travail. Dans le cadre de cet exposé, nous proposons de réfléchir tout d’abord aux obstacles et contraintes communicationnels auxquels doivent faire face les travailleuses. Par la suite, nous mettrons en lumière certaines stratégies qui permettent aux travailleuses de se « réapproprier du moins partiellement certaines règles du jeu social » (Moujoud et Pourette (2005, p.38).



Cette communication présente les résultats d’une étude doctorale sur l’appropriation d’Internet, notamment du Web, par des acteurs sociaux de la société civile. S’appuyant sur quatre études de cas d’associations québécoises œuvrant dans le secteur de l’environnement (le Conseil régional de l’environnement de Montréal, ENvironnement JEUnesse, Équiterre et Nature Québec), la recherche interroge, décrit et analyse, dans une perspective critique au sens foucaldien et dans le cadre d’une approche multi-méthodes, le processus d’appropriation d’Internet en milieu associatif. La recherche vient confirmer l’idée selon laquelle l’appropriation des technologies numériques dépend moins des potentialités techniques « intrinsèques » de l’Internet et du Web que du sens et des « significations d’usage » qu’y construisent les usagers. En ce sens, l’appropriation de la technologie Web par les associations environnementales procède d’un processus de construction négociée des usages. En l’occurrence, les différences dans les modes d’appropriation du Web par les associations étudiées varient en fonction de la mission de l’association, des rapports sociaux de travail (liés principalement aux structures hiérarchiques, rapports de pouvoir et mode de gestion) et de leur capital social en tant qu’ensemble des relations en réseau « porteuses de ressources ». Ces dimensions sont considérées comme des indicateurs d’appropriation des technologies numériques par les groupes associatifs en environnement.



Problématique. Les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) composent avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif (Schalock, 2010). Il est reconnu que ces personnes ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population sans DI (Carter et al., 2008). Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue (Walker et al., 2011). Une image positive des personnes présentant une DI permet d’accroître les occasions pour elles de s’autodéterminer (Abery & Stancliffe, 2003). Corrigan et al. (2005) ont relevé que les médias ont une grande influence sur la façon de percevoir les populations marginalisées.

Objectif. L’objectif de cette étude est d’analyser l’image que donnent les journaux québécois des personnes ayant une DI.

Méthode. Les articles portant sur la DI publiés en 2014 dans Le Journal de Montréal, La Presse, Le Devoir, Le journal Métro de Montréal et Le Soleil ont fait l’objet d’une analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2012).

Résultats. Les résultats ont permis de dégager les sujets des articles, les termes utilisés pour désigner le handicap et les expressions employées pour désigner les personnes.

Discussion/conclusion. Les sujets abordés et les termes utilisés pour désigner les personnes présentant une DI mettent en évidence leur vulnérabilité. Ces éléments concourent à présenter les personnes présentant une DI comme ayant de faibles capacités d’autodétermination et un besoin de protection.

L’innovation technologique, l’expansion des réseaux numériques, la prolifération des services, l’exacerbation de la concurrence pour les revenus publicitaires comme pour l’attention des publics, la refonte de la réglementation et la réduction des crédits publics ont profondément transformé le paysage médiatique au cours des quatre dernières décennies. Les grandes institutions de service public ont, dans la mesure de leurs moyens, adopté différentes stratégies pour s’adapter au nouvel environnement et poursuivre l’atteinte des objectifs de leur mission en termes d’accessibilité et de promotion de la créativité. La présente communication analysera le cas de la France ou co-existent deux institutions de service public télévisuel : d’une part, France-Télévisions d’un côté qui gère six chaînes françaises « en produisant, en finançant et en diffusant le plus largement possible »; et d’autre part, Arte, une initiative franco-allemande qui opère une seule chaîne télévisuelle, en français et en allemand, mais qui a investi très tôt dans des expériences innovatrices sur le web. À partir d’une analyse documentaire et d’entretiens avec des représentants des principaux groupes d’acteurs, la communication mettra en évidence les deux cadres juridiques qui régissent France Télévisions et Arte, leurs stratégies numériques et les relations qu’elles entretiennent avec les producteurs indépendants. La conclusion soulèvera quelques éléments pertinents à une analyse comparée France-Canada.