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Alors que des efforts pour développer des interventions pharmaceutiques plus efficaces pour la prévention et le traitement de la Covid-19 sont en cours, les sciences sociales et comportementales peuvent fournir des informations précieuses pour soutenir la gestion de la pandémie et ses impacts. La situation sanitaire requiert un changement de comportement et ces disciplines peuvent être employées pour favoriser l'alignement entre le comportement des individus et les recommandations de santé publique. En revanche, l'adhésion à la plupart des mesures préventives nécessite des changements de comportement qui peuvent s'accompagner de coûts personnels, sociaux et économiques importants, ce qui nuit à la motivation d'adopter les comportements préventifs. L'objectif de cette étude sera de définir et d'analyser les facteurs qui freinent ou qui motivent l'adhésion aux comportements désirés pour prévenir la Covid-19 auprès des jeunes adultes québécois âgés de 18 à 29 ans. Puisque de précédentes enquêtes ont rapporté une adhésion plus faible chez les jeunes que chez les adultes, la population à l'étude représente un public cible prioritaire à documenter. À terme, cette étude permettra de bonifier le contenu des messages visant à promouvoir ces comportements et ultimement, augmenter l'efficacité des communications dans ce contexte. Pour répondre à cet objectif, une analyse de données secondaires sera effectuée à partir de données récoltées dans le cadre de l'étude iCARE.

Depuis des décennies, le design d'information est pensé comme une expertise centrée presque exclusivement sur l'artéfact, en l'occurrence le document papier ou numérique (FELKER et coll. 1981; SCHRIVER 1996; ZWAGA et coll. 1999; FRASCARA 2015). Or, avec l'avènement du design de services, les designers sont davantage appelés à considérer les choses dans une perspective dite d'écosystème. Emprunté aux sciences naturelles, le concept d'écosystème permet d'enrichir le contexte d'un design donné, voire d'opérationnaliser sa prise en charge dans le processus de design. Considérant la portée et la puissance de ce concept, notre équipe a voulu l'intégrer dans son cadre d'intervention en design d'information. Après plusieurs années de recherche-action et de recherche-intervention, notamment dans le milieu de la santé et dans le monde juridique, l'équipe a mis sur pied un modèle d'écosystème informationnel qui permet à une équipe de design une meilleure prise en charge des parcours informationnels et une meilleure compréhension des schémas cognitifs et des représentations mentales des usagers d'un écosystème donné. Dans cette communication, nous présenterons ce modèle d'écosystème ainsi que des données d'utilisation provenant d'un groupe d'une trentaine de designers en cours de formation (3e année de baccalauréat). Les données, principalement qualitatives, ont été colligées lors d'un cours universitaire (sur 14 semaines) en mode prétest/post-test.

Si l'impact des technologies numériques d'information et de communication sur les activités de travail et les dynamiques de recomposition organisationnelle ont fait l'objet de nombreuses études, peu de travaux ont jusqu'ici cherché à analyser la place qu'occupaient ces dispositifs de communication dans la reconfiguration des formes de médiation sociale qu'engagent les transformations socio-économiques de l'appareil productif contemporain. Il convient pourtant de prendre acte de ce que le déplacement des logiques de valorisation qu’enregistre le capitalisme - aujourd’hui qualifié de « cognitif » par certains auteurs - passe par une intégration progressive des savoirs et des interactions sociales extérieurs à la pratique économique au sein de la chaîne de production de valeur - captation des externalités. Nous souhaiterions donc, dans cette communication, examiner certains des dispositifs par l’intermédiaire desquels s’opère cette reconfiguration des dynamiques de socialisation de la production en tant que formes de médiation sociale engageant des logiques d’expression et d’interaction spécifiques. Dans cette perspective, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur l’étude des plateformes de crowdsourcing en nous attachant à identifier les dynamiques d’hybridation  interactionnelle qui s’y déploient entre les organisations marchandes et les internautes. 

L'activisme de marque, soit la prise de position par les marques d'enjeux sociopolitiques controversés, est une stratégie de plus en plus pratiquée par les marques qui tentent de hausser leur pertinence et se différencier par leurs valeurs. Alors que l'activisme est de plus en plus étudié dans la littérature, certaines perspectives demeurent sous-étudiées, notamment la réaction des jeunes générations à ces stratégies. S'ancrant dans l'actualité, cette recherche étudie les réactions des milléniaux (de 24 à 32 ans) aux stratégies d'activisme rattachées à deux enjeux actuels : les marques se prononçant à la suite du mouvement Black Lives Matter et celles prenant position en réponse à la guerre Russie/Ukraine. Une méthodologie qualitative a été adoptée, combinant 16 entrevues individuelles en profondeur et une analyse de contenu en ligne, le tout ancré dans une approche interprétative. Les résultats montrent que les milléniaux exigent une implication active des marques dans la société au-delà de leur fonction première et ont des attentes élevées à cet égard. Toutefois, leur niveau de scepticisme est élevé et leurs jugements sont teintés de critiques et nuances. L'analyse souligne des différences entre les interprétations relatives à l'activisme dans le contexte du racisme et les conflits de guerre, et fournit des explications relatives à ces écarts. Cette étude contribue à la littérature en offrant une compréhension profonde de la relation des milléniaux avec les marques activistes.

Entre les années 1980 et 1999, la télévision canadienne de langue française a mis en ondes des séries d’animation pour enfants. Nous expliquerons pourquoi il y a eu prédominance de l’animation japonaise particulièrement entre 1984 et 1993 suivies d’une quasi-disparition.

Cette présentation vise à démontrer la présence marquée de l’animation japonaise à l’aide des résultats obtenus à la suite d’un recensement exhaustif des séries diffusées au cours de cette même période. Ce recensement a nécessité l’élaboration d’une catégorisation par types de dessins aimés puisqu’aucune définition n’existait au Canada à ce sujet.

Nous expliquerons pourquoi l’animation japonaise est une industrie culturelle à part entière comportant ses propres caractéristiques qui la distingue des industries de l’animation occidentale, principalement en matière de standards, d’esthétisme et de modèle de gestion. Nous aborderons les raisons probables de cette prédominance, soit le néolibéralisme occidental et le modèle de gestion nippon, et émettrons certaines observations quant à sa chute qui aurait été causée par la sous-traitance liée au néolibéralisme, à la réception des animations en France ayant eu des répercussions au Québec, à la capacité limitée du doublage québécois, ainsi qu’à l’arrivée progressive d’animations canadiennes.

Cette présentation est un résumé de mon mémoire de maitrise qui se veut une pierre d’assise de la recherche sur l’animation japonaise au Québec.

Au Cameroun, les principales métropoles sont le théâtre d’une médiatisation à outrance des phénomènes religieux. Les posters et panneaux géants des entrepreneurs religieux jonchent les rues. Les affiches des programmes sont visibles sur des poteaux, des murs et autres espaces réservés ou non à l’affichage. Les recoins des rues sont auréolés de plaques publicitaires annonçant les églises et leurs programmes. Les événements pentecôtistes en open air agrémentent ces notes communicationnelles : campagnes d’évangélisation, prières, séances d’exorcisme, cultes, messes, cérémonies d’ordination. En sus, un phénomène apparemment récent, des prédicateurs itinérants avec mégaphones, dans les rues, carrefours, espaces publics et marchés, illustre cette véritable occupation spatiale par l’évangile pentecôtisant. Le couple nouvelles églises et nouvelles technologies montre que tous les supports médiatiques sont bons, pourvu qu’ils soient efficaces.

Ce déplacement du religieux de la sphère privée vers la sphère publique agrémente cet entrepreneuriat. Comment expliquer que ces entrepreneurs médiatiques continuent d’impulser le « media turn » (Engelke, 2010), malgré la répression gouvernementale ? Notre réflexion se base sur l’appropriation pentecôtiste de  l’« efficacité médiatique » - principal ancrage théorique de cette étude. De même, nous nous appuierons sur le postulat selon lequel, ces croyants disposent d’une longue expérience (dès 1912) de la médiatisation du religieux. 

Comment pérenniser les outils d’analyse du journalisme alors que sa production passe du papier au numérique?

Pour l’étude des transformations du journalisme, Emmanuel Souchier et Yves Jeanneret préconisent d’utiliser un concept d’énonciation éditoriale (Jeanneret et Souchier, 2005). Nous proposons ici le « chemin de fer » de la presse comme concept d’énonciation éditoriale. Cette expression est employée dans le jargon journalistique pour parler du travail d’anticipation du cheminement de lecture dans la confection d’un titre de presse écrite.

Afin analyser l’évolution de la presse au-delà de ses outils et de sa production, ce travail portera sur la construction de son échafaudage logique entre apport de l’innovation technique et adaptation par l’éthique journalistique. Nous tenterons de démontrer que l’équilibre entre automatisation et création de repères éthiques par les journalistes n’est pas maintenu dans les conditions actuelles au Québec comme cela a déjà été le cas au début du 20e siècle. Cette hypothèse sera illustrée par une étude de la couverture par La Presse des fumigènes dans le métro de Montréal en mai 2012. Nous ferons le lien entre cette couverture et les méthodes du yellow journalism pratiquées au quotidien La Presse un siècle plus tôt (De Bonville 1999).





Cette présentation portera sur l’utilisation des blogues par des femmes musulmanes en Amérique du Nord pour réfléchir et débattre sur les questions de la religion et du genre.  

Les blogues sont considérés ici à la fois comme ayant des éléments d’un journal intime, où les blogueuses racontent leurs pensées personnelles et leurs expériences de vie quotidienne, et comme des interventions médiatiques dans un contexte où les femmes musulmanes sont souvent représentées de manière stéréotypée et unidimensionnelle. En se basant sur une analyse textuelle de quatre blogues, la présentation aborde trois thèmes principaux : l’engagement des blogueuses avec les textes et les opinions religieux considérés comme « traditionnels », la réinterprétation de principes religieux qui se fait à travers les expériences vécues par les blogueuses, et l’utilisation des blogues pour imaginer ce qui serait un islam idéal et égalitaire.

La présentation vise à démontrer la façon par laquelle, pour ces femmes qui se disent musulmanes et féministes, leurs écrits sur leurs expériences deviennent un moyen de contrer simultanément les interprétations sexistes de la religion et les images dominantes des femmes musulmanes comme étant passives et silencieuses. 

L’usage des TIC et particulièrement des réseaux socionumériques expose les usagers (accidentellement ou volontairement) à une densité d’information qui pourrait avoir une influence significative sur leur comportement politique pendant les périodes des campagnes électorales (Rampon, 2016). Toutefois, peu de travaux dans la littérature se sont consacrés aux mécanismes d’influence par l’usage des médias numériques sur les jeunes dans le contexte marocain (Amsidder, Daghmi, & Toumi, 2012). Ce projet s’intéresse aux effets de la production et à la circulation de l’information à l’ère de la seconde génération du Web sur l’engagement et la participation politiques des jeunes. Nous interrogeons, plus particulièrement, sur l’effet que pourrait avoir la dynamique communicationnelle (en ligne) des leaders d’opinion sur la participation politique des jeunes pendant la compagne pour les élections législatives du 7 octobre 2016 au Maroc. Notre approche méthodologique s’appuie sur une enquête qualitative combinant trois étapes: l’observation participante, l’analyse d’un corpus de traces textuelles sur Facebook et l’entrevue semi-directive. Les résultats préliminaires de notre enquête nous amènent à conclure que les interactions interpersonnelles avec le cercle amical et familial et le comportement relationnel des leadeurs d’opinion politique sur Facebook ont eu une influence significative sur la participation politique des jeunes lors du scrutin du 7 octobre 2016 au Maroc.

On a beaucoup vu le printemps arabe, les catastrophes  naturelles ou humaines et plus récemment la mort de Kadhafi à travers des vidéos filmées par des portables. Comme spectateurs, nous regardons ces extraits vidéos comme des témoignages de première ligne, sans le moindre filtre, qui nous sont donnés par ceux-là qui vivent les événements. Je nous propose dans cette conférence une réflexion sur les caractéristiques esthétiques et langagières de ces vidéos et sur les critères sur lesquels on se fonde pour juger de leur authenticité. Quelques pistes de réflexion au départ.  Ces vidéos mettent en scène moins un regard qu’un corps pris dans l’événement, tel un first person shooter. Ce corps cadre un fragment et donne une vision partielle et impliquée dans l’événement. Nous regardons une image somatique de l’événement, sans commentaire du ‘témoin’, sinon inaudibles, qui conserve la trace d’une subjectivité qui se réduit à 'avoir été là', présent à l'événement filmé. L’image malmenée, de moins bonne qualité, est garante de son authenticité et participe à la véracité du journal télévisé.



Cette communication s’intéresse à la transformation du rapport aux publics par l’hybridation des pratiques professionnelles dans les entreprises de presse québécoises francophones à travers la gestion des médias sociaux, examinée à l’aide du concept de genre, soit le processus social de construction de la différenciation sexuée.

Le rapport aux publics des entreprises de presse québécoises a connu de nombreuses transformations depuis le début du XXème siècle. À l’époque public de masse, il est aujourd’hui interactif et ciblé très précisément. Le contact entre publics et producteurs devient permanent et instantané grâce aux plateformes comme Facebook.

Ainsi, les médias sociaux semblent un terrain fertile pour la transformation des pratiques journalistiques tendant à l’hybridation entre journalisme, relations publiques et marketing. C’est un terrain intéressant pour la reconfiguration du genre, lequel a joué un rôle historique important dans le développement du journalisme : comment les publics sont-ils ciblés? Utilise-t-on la différenciation sexuée? Dans quel(s) contexte(s)? Les contenus traditionnellement considérés masculins sont-ils « meilleurs vendeurs » ou perçus « plus importants » que les contenus « féminins » ? La diversification des publics et le caractère interactif des médias sociaux causent-ils une revalorisation du féminin? Il est ainsi possible que le genre soit reconfiguré : comprendre de quelles manières constitue l’intérêt principal de notre projet.

Cette recherche explore les liens entre représentations sociales et identité. En effet, ce travail s'inscrit dans la lignée des recherches qui ont fait des représentations sociales un concept incontournable dans les études contemporaires en communication, entre autres. Plus précisément, nous tentons de comprendre comment l'identité se déploie dans le discours, pour utlimement en apprendre davantages sur les représentations sociales de l'identité mobilisées dans ces mêmes discours. Ainsi, nous accordons une grande importance à la recension d'écrits scientifiques pour en éclaircir les nombreuses variantes et prérogatives. Par ailleurs, ce cheminement théorique nous amène à appliquer ces concepts pour étudier distinctement le cas d'une émission de télévision en particulier : Nos familles, diffusée sur Historia, dans laquelle sont présentées des personnes qui témoignent de leur propre expérience. Enfin, en s'inspirant de Turbide, Vincent et Laforest (2008), et de leurs travaux sur l'identité discursive, nous tentons, à travers une analyse exploratoire, de voir quels sont les mécanismes discursifs mis de l'avant dans cette série documentaire, pour parler et ainsi construire les représentations sociales de la diversité culturelles au Québec.

Récemment, sans doute sous l'effet des transformations que vit aujourd'hui la recherche scientifique concernant sa finalité et les attentes formulées à son endroit, la littérature sur la recherche collaborative a connu un renouveau.

Dans cette littérature, l'engagement délibéré autant de non-chercheurs que de chercheurs dans la conduite de l'investigation scientifique est présenté non seulement comme une voie alternative aux modèles classiques de recherche en sciences sociales, mais comme une nécessité politique et éthique, une condition de pertinence et une garantie de la validité scientifique. De plus, la collaboration y est envisagée avant tout en tant que problématique relationnelle et communicationnelle.

Malgré son caractère idéologique, cette littérature, en problématisant la collaboration, permet aussi d'en explorer la complexité: elle fait apparaître que les processus collaboratifs de recherche sont empreints de profonds enjeux à la fois scientifiques, politiques et éthiques.

C'est donc à une "lecture alternative" de cette littérature que sera consacrée la communication proposée. À partir de l'examen de trois sources documentaires, il s'agira moins de rendre compte des arguments en faveur de la collaboration que d'extraire les questions à poser pour l'étude des processus réels de collaboration. Les éléments saillants d'une analyse effectuée dans le cadre d'une recherche doctorale portant sur les pratiques de coopération scientifique seront ainsi exposés.

Le système scientifique une méritocratie fonctionnant de façon optimale lorsque l’excellence, en tant que potentiel ou en tant que performance, y est reconnue et récompensée. En théorie, les subventions de recherches sont une forme de récompense instrumentale, puisque leur objectif est avant tout de permettre à un potentiel d’excellence de se réaliser. Cependant, en réalité les subventions prennent plutôt des allures de récompense  honorifique puisque l’octroi des subventions est guidé par les réalisations antérieures des chercheurs, utilisés comme prédicteurs de leurs performances futures (c.-à-d. de leur potentiel). Ce rôle « honorifique » des subventions de recherche semble prévaloir au Québec dans un contexte où les budgets sont stagnants et où la majorité des fonds est octroyée à une minorité de chercheurs « élites ». Or, alors qu’un système idéal de financement de la recherche devrait à la fois soutenir l’excellence des chercheurs accomplis et permettre aux autres chercheurs de réaliser leur potentiel, les tendances actuelles favoriseraient le premier de ces objectifs au détriment du second. Nous appuyant sur des données sur le financement et la production scientifique au Québec, nous discutons des répercussions qu’ont les tendances actuelles en financement de la recherche sur le rendement individuel et collectif des chercheurs québécois, ainsi que de la capacité des organismes de financement à jouer un rôle instrumental dans la poursuite de l’excellence en recherche.

Les dernières années n’ont pas été tendres pour la Canadian Broadcasting Corporation (CBC)/Société Radio-Canada qui a subi de fréquentes et lourdes compressions budgétaires. En novembre 2013, une entente de douze ans, d’une valeur de 5,2 milliards de dollars, entre Rogers Communications et la Ligue nationale de hockey pour les droits de diffusion du hockey au Canada a été le coup de Jarnac pour la Société d’État. En effet, après 62 ans en ondes, la perte de l’émission à succès Hockey Night in Canada (HNIC), signifie un manque à gagner d’environ 130 millions en revenus publicitaires annuels, en plus d’un auditoire fidèle et passionné provenant de tous les coins du Canada. Cette entente est précédée par la perte de La soirée du hockey sur les ondes de Radio-Canada dix ans plus tôt. Cette recherche a pour but de répondre à la question suivante : Qu’ont en commun et comment se distinguent les réactions des médias, de la Société CBC/Radio-Canada et du Gouvernement du Canada (PCH) face à la disparition du hockey d’abord en 2004 sur les ondes de Radio-Canada, puis en 2014 à l’écran de la CBC? Deux questions secondaires seront abordées afin de mieux comprendre les réponses entourant la perte de ces émissions : la réaction a-t-elle été plus forte après la perte de la Soirée du hockey sur les ondes de Radio-Cana que lors de la perte de HNIC du côté de CBC? Si c’est le cas, pourquoi? Comment la perte du hockey professionnel chez Radio-Canada d’abord et ensuite chez CBC pourrait-elle illustrer un point tournant dans le développement du radiodiffuseur Canadien? Afin de répondre à ces questions, une analyse qualitative de contenu des discours corporatifs, politiques et médiatiques sera effectuée.

Les récents développements d'Internet, notamment ceux de la deuxième génération des technologies Web, ont favorisé l'émergence de multiples pratiques permettant la contribution des citoyens « ordinaires », en favorisant le tissage de « micro liens sociaux », à la mise en place de formes nouvelles de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liés à la protection de l'environnement. Ces pratiques peuvent s’observer dans les plates-formes de partage de photos et de vidéos (par exemple, Fotolia, Flickr, Dailymotion, Youtube), au sein de sites web interactifs d’auto-publication personnelle ou collective agrémentés de commentaires (comme les weblogs), ou encore dans des sites de réseaux sociaux (à dimension amicale et familiale comme Facebook), professionnelle comme Linkedln, culturelle comme MySpace, etc.).
À partir d'une synthèse de notre recherche doctorale portant sur l'appropriation associative d'Internet par quatre groupes environnementaux au Québec, cette communication propose une réflexion sur le sujet. Il semble que le recours à ces univers emblématiques du renouvellement de l’Internet contemporain permettraient de faciliter les échanges et le partage d'informations entre les usagers/citoyens d’une part et pourrait contribuer au renouvellement de l'engagagement et de la participation civique pour l'environnement d'autre part.

Selon le sociologue Claude Fischler, le mangeur moderne cherche des arbitrages pour le guider dans ses choix alimentaires. Ainsi, depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien publie des normes en ce sens. Et en 1942, la première édition des Règles alimentaires officielles au Canada est lancée. Son objectif est « d’orienter la sélection des aliments et de promouvoir une alimentation saine chez les Canadiennes et les Canadiens ». Dès lors, le gouvernement mise sur les médias pour assurer la diffusion des normes publiées dans ses guides alimentaires. 

Notre objectif est donc d’étudier cette couverture médiatique pour saisir comment ils influencent les discours sur l’alimentation. Selon Lise Renaud, les médias façonnent les normes de santé et leur action est grande sur les comportements, ainsi que sur les environnements.

Entre 1942 et 2007, le document a subi sept refontes. Celle de 2019 est trop récente pour être considérée. Pour cette recherche, des sondages de deux ans ont été faits dans le quotidien La Presse pour saisir à quelle fréquence on en parle, qui le fait et de quelle manière il est discuté.

Notre étude montre que les guides alimentaires ne font pas la nouvelle avant les années 1970. Auparavant, les normes officielles faisaient l’objet d’entrefilets généralement anonymes. C’est aussi à partir de cette période qu’elles deviennent un argument convaincant, pour les journalistes, pour les professionnels de la santé, mais aussi pour les textes publicitaires.

Les difficultés des médias d’information sont souvent résumées comme une « crise du modèle d’affaires » qui serait essentiellement économique. Nous proposerons d’envisager que cette crise n’est ni ponctuelle ni même seulement économique. Et si le modèle n’était pas en crise, mais plutôt arrivé au terme de sa logique ? Ni bien privé ni bien public, nous proposerons d’envisager l’information comme un commun. Pour Bollier (2014), le commun se résume en une formule : « un commun, c’est : une ressource + une communauté + un ensemble de règles sociales. Ces trois éléments doivent être conçus comme formant un ensemble intégré et cohérent ». Ainsi, s’il n’existe rien qui soit en soi un bien commun, il n’existe pas davantage une ressource, un objet ou une idée qui soit en elle-même une marchandise. Leur production, leur circulation ou leur consommation sont régies par le résultat d’un ensemble de règles, de normes et de valeurs. En transposant la question sur l’information diffusée par les médias locaux et régionaux, on peut se demander si ce n’est pas justement cet espace de délibération qui manque et fait en sorte qu’il n’existe ni débat public ni mobilisation populaire sur sa situation. Les citoyens et les communautés ne sont pas mobilisés, peut-être faute d’espace réel pour le faire, sur les enjeux de l’information régionale. Ils sont en quelque sorte exclus de la discussion politique nécessaire à une réflexion de l’information comme un commun.

 

La théorie de l’équivalence en communication organisationnelle explique que la dynamique organisationnelle est régie, du point de vue discursif,  par le croisement entre les deux dimensions fondamentales que sont le texte/structure et la conversation/action (Fairhust et Putnam, 1999; Taylor, 1999). Mais au lieu de travailler à identifier, décrire, démontrer et analyser cette intersection la recherche est retombée dans une approche dichotomique en travaillant soit sur le texte organisationnel ou soit sur la conversation organisationnelle séparément. Le but de notre présentation est de montrer la manière dont est résolue la tension permanente entre texte et conversation en introduisant l’hypothèse  de la pratique de communication dialogique comme lieu de cette résolution. Pour ce faire nous nous proposons de 1) présenter d’abord une synthèse de la théorie de l’équivalence pour ensuite 2) étayer un certain nombre de critiques autour des notions d’intermédiaire, de pouvoir, de locus et de directionalité de la communication dans ce modèle de l’organisation. . Après avoir 3) décrit les structures dialogiques (la paire adjacente, la pertinence conditionnelle, l’organisation préférentielle, le projet de communication), et 4) leurs qualités organisantes (division, hiérarchie, coordination, pouvoir) nous nous attèlerons à 5) montrer, du point de la vue de la littérature métathéorique, la présence ou l’équivalent de ces structures dans l’entrevue d’embauche comme activité organisée.

Le but de ce projet de recherche est de découvrir comment améliorer l’expérience des citoyens immigrants dans le cadre de la démarche administrative visant l’échange de leur permis de conduire d’origine pour un permis québécois, auprès de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Pour s’assurer une meilleure compréhension du message qu’il cherche à transmettre, un émetteur (ici, la SAAQ) doit tenir compte du contexte dans lequel la communication s’inscrit et de certains facteurs propres au destinataire du message (ici, les immigrants).

L’approche centrée sur l’humain nous enseigne qu’il faut développer une meilleure compréhension de la situation vécue par les immigrants qui souhaitent échanger leur permis de conduire pour être en mesure d’améliorer l’efficacité et la pertinence des moyens de communication mis à leur disposition. 

L’objectif principal des travaux de recherche est de comprendre, en menant des entrevues semi-dirigées auprès d'acteurs du milieu communautaire, les épreuves que vivent les personnes immigrantes lorsqu’elles tentent d’échanger leur permis. De ce constat, nous souhaitons élaborer des solutions pour rehausser le niveau de littératie administrative des personnes immigrantes ainsi que leur autonomie, véritable vecteur d'intégration. Nous présenterons les résultats préliminaires de ce projet de recherche.

Les allumettières de Hull parviennent à faire leur place dans l’histoire lorsqu’elles mènent, en décembre 1919, la première grève organisée par un syndicat féminin au Québec. Toutefois, ce conflit de quelques jours n’est que de bien modeste envergure en comparaison à celui qui attend ces femmes à l'automne 1924. Au cours de ces quatre mois turbulents, la lutte ouvrière est abordée plus de 170 fois par le biais d’éditoriaux, de rubriques, de billets syndicaux et d’annonces diverses qui paressent dans les pages du quotidien Le Droit, journal franco-ottavien. Dans ce corpus considérable, de nombreux articles d’opinion permettent d’observer l’idéologie des rédacteurs face à la grève des « demoiselles aux allumettes », sa valeur morale, le militantisme dont font preuve les ouvrières, mais aussi la ligne de conduite qu’elles doivent suivre dans l’effort syndical.

Or, bien que l’attention médiatique soit portée sur elles, les employées de la Eddy demeurent muettes dans les publications du Droit. Dans cet effort féminin, ce sont des hommes qui prennent la parole et qui décrivent les demandes et les défis des ouvrières. En cet automne mouvementé, l’organe de presse s’empare du conflit pour y faire déferler une image précise des grévistes. En cernant cette dernière, il sera possible de mieux comprendre à quel idéal les allumettières doivent se soumettre pour que leur militantisme gagne le titre de « noble lutte » et d’obtenir la reconnaissance de leurs droits en tant que travailleuses.

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales oeuvrent pour la stabilité financière des États. Le rôle de la Banque Centrale européenne (BCE) a été transformé, passant d’institution luttant contre l’inflation à débiteur de dernier recours pour les banques et les gouvernements. Cette position particulière a forcé les Présidents successifs à prendre position dans le débat public.

À travers cette recherche, nous nous intéressons à l’évolution de la doctrine de la BCE depuis sa création, et en particulier face aux évènements majeurs ayant affectés la zone euro (crise financière de 2008, Grèce, vote du Brexit...). Notre article est une étude événementielle basée sur l’analyse de l’ensemble des 203 discours et des 3501 réponses fournies aux journalistes par les Présidents de la BCE.

L’originalité de cette recherche est double. (1) Au niveau thématique, il met en évidence les différences de communication des trois Présidents successifs de la BCE (W. Duisenberg, J. C. Trichet et M. Draghi), permettant de comprendre l’histoire de la BCE depuis sa création. (2) Au niveau méthodologique, nous utilisons de puissantes techniques de la science de données pour l’analyse des discours (apprentissage automatique, analyse de polarité et analyse de sentiment), permettant de quantifier chaque réponse et chaque discours.

Les journalistes québécois qui décident de quitter leur métier pour l’arène politique sont légion depuis les dernières années. Pierre Duchesne, Gérald Deltell et Christine St-Pierre ne sont que quelques exemples. Pour quelles raisons ont-ils décidé de faire le pas ? Leur notoriété les a-t-elle aidés ? En quoi le métier de journaliste sert-il celui de parlementaire ?

Les recherches s’étant intéressées au passage professionnel des journalistes en politique étant peu nombreuses, notre projet a consisté à analyser ce qui poussent les journalistes à faire le saut dans ce milieu et en quoi les compétences développées au cours d’une carrière journalistique préparent-elles au métier de politicien.

Sept entretiens individuels semi-dirigés ont été menés, soit avec les sept anciens journalistes élus parlementaires au 41e scrutin général du Québec. Il s’agit des députés Nathalie Roy, Gérard Deltell, François Paradis, Christine St-Pierre, Dominique Vien, Bernard Drainville et Jean-François Lisée. Les premières analyses révèlent que ces départs pour l’arène politique sont principalement dus à un attrait pour le changement et les défis de même qu’au désir d’évoluer dans les coulisses du pouvoir. Les parlementaires interrogés admettent également que leur connaissance du fonctionnement des médias, leur capacité rédactionnelle ainsi que leurs aptitudes à investiguer et à contrôler le discours politique leur procurent des avantages indéniables face aux autres élus.

Si certains auteurs ont établi une corrélation forte entre l’intégration de ces sites au sein d’un « répertoire de communication »  (Mattoni, dans della Porta & Mattoni, 2015 : 43)  et les récents cycles de mobilisation en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord (Lim, 2012; Tufekci & Wilson, 2012; Croeser & Highfield, 2014; della Porta & Mattoni, 2015). De l’autre, un pan critique des social media studies (Morozov, 2011 ; van Djick, 2013 ; Fuchs, 2014) tend à nuancer les travaux quelques peu utopistes des premiers temps. Malgré tout, une majorité de ces études ne font pas référence aux rapports de classe, de genre ou de race au sein de leur analyse (Fuchs, 2014). Le mouvement américain #BlackLivesMatter (ci-après, #BLM), ayant pris naissance dans la foulé de l’affaire Trayvon Martin, représente à ce titre un cas particulièrement intéressant pour évaluer la question raciale. Plus spécifiquement, nous nous intéressons à l’évolution du cadrage de #BLM entre 2014 et 2015 sur Twitter et dans la presse américaine. À partir de l’analyse de gazouillis associés au mot-clic #blacklivesmatter et d’articles publiés dans les médias de masse américains, nous considérons que Twitter a été utilisé comme un « média critique » (Fuchs, 2010) permettant aux agents de mobilisation de #BLM de contrebalancer l'influence des cadres dominants construits et diffusés par les médias traditionnels en construisant et diffusant leurs propres cadres sur Twitter.

La sensation partagée et quasi constante que le temps manque, ou encore le désir d’en faire plus en le moins de temps possible, illustrent le rapport particulier qu’entretiennent les sociétés industrialisées à l’égard du temps. Des chercheurs en design s’intéressent à de nouvelles façons d’aborder le temps qui auraient des retombées positives pour la société (Kujala et coll., 2013; Pschetz et Bastian, 2018; Paquette et Kavanagh, 2022). Ils évoquent le besoin incontournable de développer une meilleure compréhension du concept en design, et ils soulignent la nécessité de remettre en question sa prise en compte dans la pratique. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats d’une analyse de contenu menée dans l’objectif de caractériser les discours sur le temps des praticiens du design de service. Cette analyse représente l’un des trois piliers fondamentaux sur lesquels repose la méthodologie de notre projet de recherche doctorale.