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Les études sur les pratiques du restaurant et les représentations qui l’entourent ne sont pas très développées dans le monde (Aron, 1989 ; Spang, 2000, Berriss et Sutton, 2007). Au Québec, elles sont encore moins étudiées (Huetz de Lemps et Pitte, 1990 ; Nash 2009). 

Dans un contexte mondial où le tourisme gourmand est en forte croissance (OMT, 2017), le restaurant est reconnu comme un élément de valorisation de la culture locale qui contribue à l’élaboration d’une identité culinaire régionale ou nationale (Hassoun, 2014). Montréal est reconnue pour son offre en restauration et cherche à devenir une capitale gastronomique depuis plusieurs années (Tourisme Montréal, 2003, 20011, 2018). 

Dans ce contexte, il est pertinent de s’intéresser aux restaurants dans la Métropole. Plus précisément, mes travaux portent sur les restaurants québécois et leur quasi-absence dans la ville alors que Montréal désire s’afficher comme une destination gourmande. 

Mon objectif est d’analyser les représentations du restaurant québécois entre 1960 et 2017 dans les guides touristiques. Cette période est marquée par une série d’événements marquants tant sur le plan politique, urbain, touristique et gastronomique qui permettront de retracer le restaurant québécois jusqu’à aujourd’hui. Les processus de construction identitaires liés à l’alimentation pourront ainsi être mis en avant tout comme les différents registres utilisés par les restaurants.

Internet est une source d’information quotidienne, notamment dans le domaine de la santé. Avec la multiplication des sites Web de santé, les individus sont confrontés à une multitude d’information accessible à tout moment, mais dont la fiabilité n’est pas toujours garantie. Ce phénomène prend plus d’ampleur avec le Web social qui offre un nouvel espace pour la diffusion et le partage d’informations. Ces préoccupations de fiabilité et d’accessibilité soulèvent des questions sur le comportement de recherche d’information de santé en ligne, de même que sur la confiance accordée à cette l’information.

Cette communication aborde ces préoccupations en identifiant les facteurs d’influence sur la recherche d’information de santé en ligne. Pour ce faire, nous menons une revue de littérature sur des références issues de différentes disciplines (science de l’information, communication et santé) pour saisir l’état de la connaissance selon plusieurs perspectives.

Les résultats indiquent que la recherche d’information de santé en ligne dépend d’un ensemble complexe et varié de 84 facteurs que nous regroupons en 4 catégories : le profil de l’individu, sa santé, son rapport avec Internet et les caractéristiques des sites Web. L’apport théorique de ces résultats permet de mieux comprendre la recherche d’information de santé sur Internet. L’apport pratique consiste à aider les professionnels de l’information à mieux répondre aux besoins d’information des usagers en matière de santé.

Devant le vieillissement de la main d’œuvre canadienne et la présence d’âgisme au travail, il est essentiel de circonscrire la nature des discours publics sur le vieillir au travail, dans la mesure où ceux-ci orientent les perceptions et pratiques individuelles en matière de vieillissement. L’objectif de cette étude est de saisir comment le discours de l’appareil gouvernemental fédéral ainsi que celui de la presse écrite à grand tirage parlent du vieillir au travail
tout autant que des travailleurs âgés et si ces discours sont porteurs d'âgisme.  Pour ce faire, nous avons procédé à l’analyse de contenu (qualitative et quantitative) de 155 documents officiels du gouvernement fédéral ainsi que de 252 articles publiés dans La Presse et The Globe and Mail. Les résultats suggèrent que bien que les thèmes de l’économie, de la démographie et de la retraite soient omniprésents dans les deux discours, ceux-ci se distinguent dans la façon dont ils sont traités :
le discours institutionnel privilégie un traitement neutre, où le « travailleur âgé » apparaît comme une entité abstraite et indéfinie; en revanche, les médias optent pour un discours plus polarisé du vieillir au travail, dans lequel le
travailleur âgé est dépeint, soit comme une valeur ajoutée soit comme un effectif  lourd à gérer pour l’organisation. Les
implications pratiques et théoriques sont discutées, en lien avec le discours social en matière de vieillissement et d’âgisme au travail.

Problématique : En réponse aux enjeux liés aux changements climatiques, nos pratiques alimentaires auraient avantage à changer. Toutefois, modifier une habitude de vie est un processus ardu qui nécessite une compréhension approfondie des facteurs d’influence. Le but de l’étude était d’identifier des pratiques alimentaires reliées à l’alimentation durable et pertinentes pour la conception d’interventions porteuses de changement.

Méthode : L’identification de pratiques alimentaires clefs en matière de changement fut basée sur la Behavior Change Wheel, cadre de conception d’interventions issu de la psychologie de la santé. Une recherche dans les écrits scientifiques a permis de catégoriser différentes pratiques selon une échelle allant « d’inacceptable » (0) à « très favorable » (4) sur quatre critères : les impacts environnementaux, la probabilité de changement individuel, les retombées sur d’autres pratiques et la mesurabilité. Un score de 12/16 était jugé minimal pour qu’un comportement soit porteur de changement.

Contributions : Trois pratiques alimentaires porteuses de changement ont été identifiées, soit la réduction de la consommation de viande rouge (13/16), la réduction du gaspillage alimentaire (13/16), et l’augmentation de la consommation d’insectes (16/16). Cette analyse comportementale rigoureuse a permis de prioriser des pratiques alimentaires pour lesquelles le potentiel d’efficacité des interventions en lien avec l’alimentation durable est le plus prometteur.

L’économie néoclassique est devenue aujourd’hui la forme dominante de croyance collective au sein des sociétés modernes (Steiner, 2011; Orléan, 2011). Quatre facteurs ont été cruciaux dans la diffusion, la légitimation et l’institutionnalisation de cette théorie: son épistémologie instrumentaliste, son établissement dans les universités, la transformation des connaissances économiques en un pouvoir politique et l’existence de liens transnationaux dominés par les États-Unis (Fourcade, 2006; Lebaron, 2013). Notre mémoire de maîtrise ajoute un autre facteur: les communications des banques centrales et leur traitement médiatique par les journalistes économiques. L’objectif de cette recherche étant d’analyser les modes de production, de reproduction et de diffusion des croyances économiques afin de comprendre comment celles-ci deviennent des forces collectives dominantes.

Cette communication présente les résultats préliminaires d’une analyse de contenu s’attardant à tous les articles portant sur la Banque du Canada publié en 2018 par trois médias québécois : La Presse, Radio-Canada et le magazine Les Affaires. Il en ressort que les journalistes économiques québécois ont diffusé et légitimé l’économie néoclassique parce qu’ils relaient le fait que l’inflation est un phénomène monétaire, que les individus sont hyper-rationnels, qu’une crise économique vient de choc externe, que le libre-échange est nécessaire et que l’endettement est un outil pour mieux répartir ses dépenses. 

La télévision a connu une évolution rapide depuis son avènement jusqu’à ce que nous parlions aujourd’hui, de la « télévision connectée » (web TV, social TV, etc.). Cette évolution technologique a été accompagnée de l’émergence de nouveaux supports numériques à savoir l’ordinateur portable, le smartphone et la tablette et, la propagation de nouvelles plateformes tels que Facebook et YouTube.

A à travers cette recherche, nous avons mis l’accent sur l’évolution de la télévision comme objet de recherche, en se posant la question suivante : Quelles sont les formes d’exposition des Tunisiens à la télévision sur les médias sociaux ?

Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons choisi des participants des différents gouvernorats en Tunisie, qui ont des pratiques médiatiques diversifiées et qui ont suivi les feuilletons télévisés pendant le mois de Ramadan 2014. Il s’agit d’une consultation sous forme d’enquête par questionnaire dont l’objectif est de comprendre l’usage individuel et collectif de la télévision présente sur les médias sociaux. De nouvelles pratiques ont été ainsi enregistrées auprès de notre échantillon.

Notons que cette recherche est une suite à une communication suivie par une publication, faite auparavant lors du colloque « Médias numériques et communication électronique», organisé en mois de juin 2016, par l’Université Le Havre (France). Elle a porté sur la diffusion du contenu télévisuel via les médias sociaux à l’ère de la convergence médiatique.

L’univers des jeux vidéo, selon plusieurs auteurs, constituerait un espace particulièrement « masculin » (Williams, Consalvo, Caplan, et Yee, 2009) où les femmes seraient invisibles (Bryce et Rutter, 2002; Taylor, 2009). Les événements récents du « Gamer Gate » et le cas d’Anita Sarkeesian ont d’autant plus mis en lumière le harcèlement dont sont victimes non seulement les joueuses, mais également les chercheurs et chercheuses s’intéressant à la question du genre dans la culture vidéoludique. Dans un tel contexte, comment expliquer l’intérêt des femmes pour les jeux vidéo, décrits comme une « culture patriarcale cherchant à (ré)affirmer sa position dominante » (Consalvo, 2012)? La présente recherche s’attache à saisir les plaisirs du jeu et la perception des femmes passionnées de jeux vidéo multijoueurs. Les propos de neuf joueuses, âgées entre 18 et 34 ans, ont été recueillis au moyen d’entrevues individuelles puis analysés à partir de la théorisation ancrée. Constituant une communauté interprétative, les femmes rencontrées révèlent des postures paradoxales par rapport à différents aspects de la culture vidéoludique. Les résultats de cette recherche suggèrent entre autres qu'elles tendraient à reproduire les stéréotypes ambiants. L’approche théorique et méthodologique adoptée amène un éclairage sur une dimension du jeu peu explorée au Québec.

Les jeux vidéo indépendants existent-ils? Si oui, quelle en est la signification? La pertinence de ces interrogations se justifie du fait que l’industrie du jeu vidéo semble actuellement divisée entre le secteur indépendant et celui commercial. Notre communication s’intéresse donc aux définitions qu’on associe communément à la sphère indépendante. Dans cet esprit, nous posons la question suivante: quels sont les discours à travers lesquels il y a dichotomisation de l’industrie vidéoludique? Pour y répondre, nous étudions le cas du jeu vidéo indépendant Minecraft. Plus précisément, nous analysons les discours produits et véhiculés par les joueurs sur cette question d’indépendance dans le cadre de trois événements notoires de l’historique de développement du jeu. En tenant compte de certains concepts foucaldiens (discours, vérité), nous remarquons que la polarisation de l’industrie est le fruit d’une construction discursive. Ainsi, l’indépendance serait un carrefour pour la résistance, la créativité et la collaboration où le joueur adopte le rôle d’un créateur de contenu qui agit librement. En ce qui a trait au pôle commercial, il est issu de discours axés sur le contrôle, le pouvoir et la logique marchande. En somme, malgré cette « vérité » où les deux sphères (indépendante et commerciale) seraient mutuellement exclusives, nous verrons que l’industrie n’est pas aussi dichotomique que la construction discursive dont elle fait l’objet le laisse entendre.

Alors que des efforts pour développer des interventions pharmaceutiques plus efficaces pour la prévention et le traitement de la Covid-19 sont en cours, les sciences sociales et comportementales peuvent fournir des informations précieuses pour soutenir la gestion de la pandémie et ses impacts. La situation sanitaire requiert un changement de comportement et ces disciplines peuvent être employées pour favoriser l'alignement entre le comportement des individus et les recommandations de santé publique. En revanche, l'adhésion à la plupart des mesures préventives nécessite des changements de comportement qui peuvent s'accompagner de coûts personnels, sociaux et économiques importants, ce qui nuit à la motivation d'adopter les comportements préventifs. L'objectif de cette étude sera de définir et d'analyser les facteurs qui freinent ou qui motivent l'adhésion aux comportements désirés pour prévenir la Covid-19 auprès des jeunes adultes québécois âgés de 18 à 29 ans. Puisque de précédentes enquêtes ont rapporté une adhésion plus faible chez les jeunes que chez les adultes, la population à l'étude représente un public cible prioritaire à documenter. À terme, cette étude permettra de bonifier le contenu des messages visant à promouvoir ces comportements et ultimement, augmenter l'efficacité des communications dans ce contexte. Pour répondre à cet objectif, une analyse de données secondaires sera effectuée à partir de données récoltées dans le cadre de l'étude iCARE.

Depuis des décennies, le design d'information est pensé comme une expertise centrée presque exclusivement sur l'artéfact, en l'occurrence le document papier ou numérique (FELKER et coll. 1981; SCHRIVER 1996; ZWAGA et coll. 1999; FRASCARA 2015). Or, avec l'avènement du design de services, les designers sont davantage appelés à considérer les choses dans une perspective dite d'écosystème. Emprunté aux sciences naturelles, le concept d'écosystème permet d'enrichir le contexte d'un design donné, voire d'opérationnaliser sa prise en charge dans le processus de design. Considérant la portée et la puissance de ce concept, notre équipe a voulu l'intégrer dans son cadre d'intervention en design d'information. Après plusieurs années de recherche-action et de recherche-intervention, notamment dans le milieu de la santé et dans le monde juridique, l'équipe a mis sur pied un modèle d'écosystème informationnel qui permet à une équipe de design une meilleure prise en charge des parcours informationnels et une meilleure compréhension des schémas cognitifs et des représentations mentales des usagers d'un écosystème donné. Dans cette communication, nous présenterons ce modèle d'écosystème ainsi que des données d'utilisation provenant d'un groupe d'une trentaine de designers en cours de formation (3e année de baccalauréat). Les données, principalement qualitatives, ont été colligées lors d'un cours universitaire (sur 14 semaines) en mode prétest/post-test.

Cette communication vise à présenter un chapitre
d’analyse d’une thèse en cours de rédaction. La recherche consiste à conduire
une analyse herméneutique à partir de narratifs de soi recueillis dans un
contexte organisationnel. Il s’agit d’étudier la constitution narrative de
l’identité chez les membres de la division québécoise de la Gendarmerie royale
du Canada (GRC). En faisant l’analyse d’entrevues de groupe réalisées auprès
des membres de la GRC, la thèse vise à comprendre comment les identités
individuelles et collectives procèdent l’une de l’autre dans la narration. À partir
d’un cadre théorique qui puise à la conception de l’identité narrative de
Ricoeur (1990), enrichie d’une conception processuelle de l’identité et de
l’organisation (Czarniawska, 1997), nous démontrerons, dans cette présentation,
comment la narration permet de gérer les tensions entre
les dimensions fixe et changeante de l’identité dans un contexte
organisationnel. Dans cette étude les entrevues de groupe sont
considérées comme des instances particulières de réalité organisationnelle et
de verbalisation d’identités narratives (Alvesson, 2003). En ce sens, elles
constituent des « occasions herméneutiques », c’est-à-dire qu’elles
donnent lieu à des actes de configuration et de refiguration du réel, qui avec
la préfiguration permettent la constitution conjointe des identités à travers
les interactions entre participants.

Les technologies de l'information et de la communication (TIC), telles que les téléphones intelligents et les ordinateurs portables, ont donné lieu à des discussions sur l’usage de ces technologies pour travailler en dehors des heures de travail. Si la technologie offre de grands avantages et permet de travailler à tout moment sans se trouver physiquement au bureau, certains chercheurs estiment que les TIC sont comme une « laisse électronique » (Carayol et al, 2017). Cette recherche à méthodes mixtes, composée d'une enquête et d'entretiens semi-structurés, a examiné l'expérience vécue du technostress (Brod, 1984; Weil & Rosen, 1997) des professionnels en relations publiques (RP) du point de vue des professionnels eux-mêmes, qui sont souvent appelés à répondre à des crises et à d'autres urgences. Cette présentation se concentrera sur les décisions que les professionnels en RP prennent à propos de leur technologie de travail pour leur permettre de résister à l'appel constant à la connexion dans une société hypermoderne et socialement accélérée où tout semble urgent.  Elle abordera également la question de savoir si les praticiens des relations publiques pensent pouvoir se déconnecter totalement de leur technologie de travail, quelle que soit l'heure de la journée. Cette recherche avance les connaissances existantes concernant l'expérience vécue par les travailleurs dans un monde hyperconnecté.

Le lancement de Chat-GPT a orienté le débat public sur l'intelligence artificielle (IA) vers l'idée de l'émergence future d'une « superintelligence » (souvent avec des tonalités de science-fiction, comme dans Kurzweil 2024), tout en détournant l'attention de l'étude de l'impact social des technologies algorithmiques, notamment en ce qui concerne les risques d'accroissement des inégalités (Noble 2018, D’Ignazio et Klein 2020) et de renforcement du contrôle social (Zuboff 2018, Schuilenburg et Peeters 2020). Récemment, on a également commencé à s'interroger sur l'utilité d'étudier les algorithmes comme une approximation de l'intelligence humaine (Bowman 2023, Pütz et Esposito 2024). Dans ce contexte, Esposito (2017, 2022) a proposé de passer de l'intelligence artificielle à la « communication artificielle », c'est-à-dire d'étudier les algorithmes non pas comme des agents indépendants dont nous voulons comprendre les structures cognitives, mais comme des partenaires d'interaction dont nous ne pouvons pas comprendre tous les rouages, mais dont nous voulons surtout comprendre les sorties possibles. Cela veut dire que la réflexion sur les algorithmes ne doit pas se concentrer sur leur capacité à agir, mais sur la manière dont les résultats de ces technologies peuvent influencer les actions des personnes qui interagissent avec elles. La présentation explore la théorie de la communication qui sous-tend cette nouvelle approche et détaille les composantes d'une telle étude des algorithmes.

Dans cette présentation, nous analysons l'utilisation des avancées de la psychologie positive pour
améliorer l'impact des bibliothèques dans leurs communautés comme agent catalyseur de bien-­être
et nous étudions les répercussions observées et potentielles des études liées au bonheur, à la
satisfaction à l'égard de la vie et au bien-­être dans les bibliothèques et leurs milieux. Pour se faire,
nous commençons par présenter un bilan des résultats des études récentes et clefs en psychologie
positive. Nous nous attardons principalement aux impacts du bonheur et à sa capacité de
propagation. Nous comprendrons ensuite les diverses strates où le bonheur peut avoir un impact
dans les bibliothèques: pour les employées, pour les usagers et pour l'ensemble de la communauté.
Nous analysons finalement un exemple de bibliothèque ayant adopté le bonheur comme valeur
directrice (en tant que membre du « Happiness Initiative »  organisé à Seattle, aux États-­Unis), comment
les bibliothèques peuvent s'approprier cette valeur et l'impact qu'on peut espérer de ces initiatives.
Somme toute, nous verrons que le bonheur est une valeur valide, souhaitable et atteignable en
bibliothèques; que le bonheur peut améliorer l'impact des bibliothèques dans leurs communautés
comme milieu de travail, de détente et de ressourcement et, finalement, que nous avons toutes et
tous la capacité de changer nos environnements et d'améliorer notre vivre-­ensemble.

Notre communication fera état des premiers résultats d’une recherche portant sur les liens entre les relations publiques et le journalisme. Le contexte de la recherche est le suivant : des journalistes préoccupés par l’importance de l’industrie des relations publiques constatent qu’ils sont en « infériorité numérique » face aux relationnistes. De plus, suite à la convergence généralisée des entreprises de presse, les tâches des journalistes se sont accrues, les plateformes à alimenter se sont additionnées, les heures de tombée se sont multipliées. Moins de journalistes exécutent plus de tâches dans des entreprises de presse cherchant à augmenter leur productivité et leur rentabilité. Cela a pour conséquence d’accentuer le « renforcement des relations publiques généralisées » (Miège, 2007, p. 155). Cela instaure aussi ce que nous qualifions de « convergence relations publiques-journalisme », où les journalistes utilisent le matériel fourni par les relationnistes de façon systématique. Nous voulons vérifions cette hypothèse. Au moment du congrès de l’ACFAS, nous pourrons divulguer les résultats préliminaires de cette recherche.

Miège, Bernard. (2007). La société conquise par la communication : les Tic entre innovation technique et ancrage social. Grenoble, France : Presses universitaires de Grenoble.

Ce projet décrit les pratiques de pistage comportemental (PC) sur les sites web francophones offrant de l’information sur la santé et leur divulgation dans les politiques de confidentialité. Le PC utilise l’agrégation de données non personnelles (adresse IP, pages visitées, etc.) obtenues par des mécanismes (témoins et pixels-espions) et colligées d’un site web à l’autre par des tierces parties (annonceurs, par exemple). Les profils obtenus permettent, entre autres, le ciblage publicitaire et la discrimination entre utilisateurs. La nature privée de l’information en matière de santé amène un risque particulièrement élevé à cet égard pour la vie privée des internautes. 212 sites web sur la santé ont été sélectionnés. Suivant un protocole, chaque site a visité et la présence des mécanismes de PC a été enregistrée. La divulgation du PC dans la politique de confidentialité, lorsque disponible, a été analysée. Parmi les sites web visités, 94 % (N=199) font l’objet de PC par des tierces parties. L’analyse des politiques indique que plusieurs sites mentionnent, en tout ou en partie, leurs pratiques en matière de PC. Ces mentions sont, par contre, souvent difficiles à comprendre et tendent à diminuer l’impact du PC. Ces résultats documentent un risque pour la vie privée des internautes dont les professionnels de l’information — et le public en général — devraient tenir compte lorsqu’ils choisissent des ressources web.

Ce projet vise à documenter les pratiques militantes et activistes féministes sur les réseaux sociaux en temps de crise sanitaire, en cernant l’émergence des renégociations communautaires observées sur les années 2020/2021. Comment les différents mouvements féministes sur le Web envisagent le « devenir » dans un contexte de crise mondiale, quelles nouvelles solidarités et nouvelles tensions vont apparaitre dans le sillage de ces bouleversements structurels ? Je souhaite comprendre comment émergent des renégociations communautaires, les formes de renouvellement de la pensée, les formes de résilience, de bifurcations, parmi lesquelles des formes de radicalisation, de « balkanisation », de « rigidification » ou d’essentialisation dans le milieu du féminisme et des mouvements de femmes se manifestant sur les réseaux sociaux. Il serait ici pertinent de considérer la pandémie comme « fait social total » à partir duquel les activistes et militantes féministes vont devoir s’adapter, mais vont aussi potentiellement l’ériger comme justification et modalité d’action. L’étude des médias alternatifs et des réseaux sociaux est un champ d’étude inédit, qui permet de collecter une quantité considérable d’informations de « terrain ». La recherche en sciences humaines bénéficie de ces plateformes et de ses interfaces de communication : la collecte des données peut continuer à se réaliser grâce aux réseaux sociaux comme Instagram, Facebook, Twitter, ou sur WhatsApp, Zoom, Telegram, Skype, etc.

Cette communication porte sur la dimension politique des médias alternatifs. Elle s’attarde plus particulièrement sur l’insertion de différentes radios communautaires dans les dynamiques de construction de l’hégémonie néolibérale. Les cas à aborder ont été tirés d’une ethnographie multi-site réalisée au Mexique et au Québec en 2010. Une attention particulière sera accordée aux modalités de l’action collective qui se trouve à la base de la création de ces médias et à l’évolution récente de la gouvernance néolibérale dans ces deux parties des Amériques. Des notions comme action politique, pratiques médiatiques et schémas interprétatifs seront mobilisées dans l’analyse afin de comprendre la façon dont les promoteurs de ces radios assument la mise en marche de leurs projets. L'étude de l'insertion de ces derniers dans la gouvernance néolibérale sera aussi une partie importante de la communication. La présentation sera élaborée à partir de la recherche réalisée lors d’un stage postdoctoral mené à la Chaire d’études du Mexique contemporain de l’Université de Montréal.

Malgré une diversification et une complexification continue de ses objets d’études, le champ de la communication politique reste encore peu concerné par la perspective historique. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on resserre la focale sur la recherche en persuasion électorale, champ fondateur des études en communication politique. Fortement influencée par l’épistémologie positiviste des chercheurs de Columbia et  deMichigan entre les années 1940 et 1960, la recherche en communication électorale se perpétue, dans son immense majorité, comme l’étude du contemporain et la recherche de relations causales.

SI quelques périodisations ont tenté de donner un relief historique à la recherche, celles-ci ne sont pas pleinement satisfaisantes car elles reposent sur des corpus de prénotions peu solides. La problématique qui se pose à nous est alors la suivante : comment dépasser les périodisations existantes pour construire un corpus de connaissances véritablement historiques sur la persuasion électorale ?

Nous pensons que ce travail doit passer par l’adoption des méthodes de réflexion et de recherche de la nouvelle histoire culturelle. Nos premiers travaux sur la naissance d’une culture électorale démocratique chez les élites politiques de l’Amérique jacksonienne montrent l’intérêt d’une telle approche, dépassant les périodisations descriptives pour comprendre les pratiques et les représentations qui sous-tendent l’évolution historique de la persuasion électorale.

Cette recherche explore les liens entre représentations sociales et identité. En effet, ce travail s'inscrit dans la lignée des recherches qui ont fait des représentations sociales un concept incontournable dans les études contemporaires en communication, entre autres. Plus précisément, nous tentons de comprendre comment l'identité se déploie dans le discours, pour utlimement en apprendre davantages sur les représentations sociales de l'identité mobilisées dans ces mêmes discours. Ainsi, nous accordons une grande importance à la recension d'écrits scientifiques pour en éclaircir les nombreuses variantes et prérogatives. Par ailleurs, ce cheminement théorique nous amène à appliquer ces concepts pour étudier distinctement le cas d'une émission de télévision en particulier : Nos familles, diffusée sur Historia, dans laquelle sont présentées des personnes qui témoignent de leur propre expérience. Enfin, en s'inspirant de Turbide, Vincent et Laforest (2008), et de leurs travaux sur l'identité discursive, nous tentons, à travers une analyse exploratoire, de voir quels sont les mécanismes discursifs mis de l'avant dans cette série documentaire, pour parler et ainsi construire les représentations sociales de la diversité culturelles au Québec.

Récemment, sans doute sous l'effet des transformations que vit aujourd'hui la recherche scientifique concernant sa finalité et les attentes formulées à son endroit, la littérature sur la recherche collaborative a connu un renouveau.

Dans cette littérature, l'engagement délibéré autant de non-chercheurs que de chercheurs dans la conduite de l'investigation scientifique est présenté non seulement comme une voie alternative aux modèles classiques de recherche en sciences sociales, mais comme une nécessité politique et éthique, une condition de pertinence et une garantie de la validité scientifique. De plus, la collaboration y est envisagée avant tout en tant que problématique relationnelle et communicationnelle.

Malgré son caractère idéologique, cette littérature, en problématisant la collaboration, permet aussi d'en explorer la complexité: elle fait apparaître que les processus collaboratifs de recherche sont empreints de profonds enjeux à la fois scientifiques, politiques et éthiques.

C'est donc à une "lecture alternative" de cette littérature que sera consacrée la communication proposée. À partir de l'examen de trois sources documentaires, il s'agira moins de rendre compte des arguments en faveur de la collaboration que d'extraire les questions à poser pour l'étude des processus réels de collaboration. Les éléments saillants d'une analyse effectuée dans le cadre d'une recherche doctorale portant sur les pratiques de coopération scientifique seront ainsi exposés.

Le système scientifique une méritocratie fonctionnant de façon optimale lorsque l’excellence, en tant que potentiel ou en tant que performance, y est reconnue et récompensée. En théorie, les subventions de recherches sont une forme de récompense instrumentale, puisque leur objectif est avant tout de permettre à un potentiel d’excellence de se réaliser. Cependant, en réalité les subventions prennent plutôt des allures de récompense  honorifique puisque l’octroi des subventions est guidé par les réalisations antérieures des chercheurs, utilisés comme prédicteurs de leurs performances futures (c.-à-d. de leur potentiel). Ce rôle « honorifique » des subventions de recherche semble prévaloir au Québec dans un contexte où les budgets sont stagnants et où la majorité des fonds est octroyée à une minorité de chercheurs « élites ». Or, alors qu’un système idéal de financement de la recherche devrait à la fois soutenir l’excellence des chercheurs accomplis et permettre aux autres chercheurs de réaliser leur potentiel, les tendances actuelles favoriseraient le premier de ces objectifs au détriment du second. Nous appuyant sur des données sur le financement et la production scientifique au Québec, nous discutons des répercussions qu’ont les tendances actuelles en financement de la recherche sur le rendement individuel et collectif des chercheurs québécois, ainsi que de la capacité des organismes de financement à jouer un rôle instrumental dans la poursuite de l’excellence en recherche.

Les dernières années n’ont pas été tendres pour la Canadian Broadcasting Corporation (CBC)/Société Radio-Canada qui a subi de fréquentes et lourdes compressions budgétaires. En novembre 2013, une entente de douze ans, d’une valeur de 5,2 milliards de dollars, entre Rogers Communications et la Ligue nationale de hockey pour les droits de diffusion du hockey au Canada a été le coup de Jarnac pour la Société d’État. En effet, après 62 ans en ondes, la perte de l’émission à succès Hockey Night in Canada (HNIC), signifie un manque à gagner d’environ 130 millions en revenus publicitaires annuels, en plus d’un auditoire fidèle et passionné provenant de tous les coins du Canada. Cette entente est précédée par la perte de La soirée du hockey sur les ondes de Radio-Canada dix ans plus tôt. Cette recherche a pour but de répondre à la question suivante : Qu’ont en commun et comment se distinguent les réactions des médias, de la Société CBC/Radio-Canada et du Gouvernement du Canada (PCH) face à la disparition du hockey d’abord en 2004 sur les ondes de Radio-Canada, puis en 2014 à l’écran de la CBC? Deux questions secondaires seront abordées afin de mieux comprendre les réponses entourant la perte de ces émissions : la réaction a-t-elle été plus forte après la perte de la Soirée du hockey sur les ondes de Radio-Cana que lors de la perte de HNIC du côté de CBC? Si c’est le cas, pourquoi? Comment la perte du hockey professionnel chez Radio-Canada d’abord et ensuite chez CBC pourrait-elle illustrer un point tournant dans le développement du radiodiffuseur Canadien? Afin de répondre à ces questions, une analyse qualitative de contenu des discours corporatifs, politiques et médiatiques sera effectuée.

Les récents développements d'Internet, notamment ceux de la deuxième génération des technologies Web, ont favorisé l'émergence de multiples pratiques permettant la contribution des citoyens « ordinaires », en favorisant le tissage de « micro liens sociaux », à la mise en place de formes nouvelles de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liés à la protection de l'environnement. Ces pratiques peuvent s’observer dans les plates-formes de partage de photos et de vidéos (par exemple, Fotolia, Flickr, Dailymotion, Youtube), au sein de sites web interactifs d’auto-publication personnelle ou collective agrémentés de commentaires (comme les weblogs), ou encore dans des sites de réseaux sociaux (à dimension amicale et familiale comme Facebook), professionnelle comme Linkedln, culturelle comme MySpace, etc.).
À partir d'une synthèse de notre recherche doctorale portant sur l'appropriation associative d'Internet par quatre groupes environnementaux au Québec, cette communication propose une réflexion sur le sujet. Il semble que le recours à ces univers emblématiques du renouvellement de l’Internet contemporain permettraient de faciliter les échanges et le partage d'informations entre les usagers/citoyens d’une part et pourrait contribuer au renouvellement de l'engagagement et de la participation civique pour l'environnement d'autre part.

Selon le sociologue Claude Fischler, le mangeur moderne cherche des arbitrages pour le guider dans ses choix alimentaires. Ainsi, depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien publie des normes en ce sens. Et en 1942, la première édition des Règles alimentaires officielles au Canada est lancée. Son objectif est « d’orienter la sélection des aliments et de promouvoir une alimentation saine chez les Canadiennes et les Canadiens ». Dès lors, le gouvernement mise sur les médias pour assurer la diffusion des normes publiées dans ses guides alimentaires. 

Notre objectif est donc d’étudier cette couverture médiatique pour saisir comment ils influencent les discours sur l’alimentation. Selon Lise Renaud, les médias façonnent les normes de santé et leur action est grande sur les comportements, ainsi que sur les environnements.

Entre 1942 et 2007, le document a subi sept refontes. Celle de 2019 est trop récente pour être considérée. Pour cette recherche, des sondages de deux ans ont été faits dans le quotidien La Presse pour saisir à quelle fréquence on en parle, qui le fait et de quelle manière il est discuté.

Notre étude montre que les guides alimentaires ne font pas la nouvelle avant les années 1970. Auparavant, les normes officielles faisaient l’objet d’entrefilets généralement anonymes. C’est aussi à partir de cette période qu’elles deviennent un argument convaincant, pour les journalistes, pour les professionnels de la santé, mais aussi pour les textes publicitaires.