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Cette présentation témoigne de l’analyse du processus de communication des risques sociaux et environnementaux à la suite des travaux sur le fleuve São Francisco au Brésil. Notre argumentation est structurée en deux étapes. Dans un premier temps, nous aborderons la conceptualisation de la communication des risques comme «un processus interactif d'échange d'informations et d'opinions entre les individus, les groupes et les institutions » (OPAS, 2009) qui favorise la participation de la société dans processus de prise de décision et assure espaces démocratiques de droit. Dans un deuxième temps, nous présentons le projet hydraulique et ses conséquences sur les eaux du fleuve São Francisco. De cette façon, nous pouvons analyser quels sont les risques divulgués par le gestionnaire du projet et par la presse de Sergipe. L’analyse communicationnelle porte aussi sur le niveau de participation des communautés traditionnelles, qui habitent à proximité du fleuve. Cette enquête utilise la méthode de recherche participative et a été réalisée à partir de l'analyse des sources primaires (Rapport de l'impact environnemental) et secondaires (journaux Correio de Sergipe, Jornal da Cidade e Cinform), ainsi que la recherche sur le terrain avec les people de la Aldeia Indígena Xokó et la Comunidade Quilombola da Resina.



Il semblerait qu’internet engendre des pathologies propres à son utilisation au même titre que le jeu, le sexe ou la nourriture. Les débats autour de l’inclusion de l’addiction à internet dans le DSM-V sont la rencontre de deux tendances majeures de la modernité: l’informatisation et la médicalisation. 

Alors qu’internet est considéré comme un moyen de libérer la communication au niveau mondial, reconfigurant toutes les sphères des sociétés tant aux niveaux micro que macro sociaux, nous plongeant ainsi dans une société informatisée; les comportements individuels qui lui sont liés sont fréquemment comparés à une compulsion. La compréhension des transformations engendrées par internet tend à trouver une réponse médicale à ce problème avant tout social.

Le champ psychiatrique élargit son prisme à travers la médicalisation des comportements liés à internet en proposant d’inclure dans la prochaine version du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux l’Addiction à Internet comme Trouble Obsessionnel du Comportement. 

La question se pose, dans des sociétés toujours plus connectées, de savoir quels contours peut prendre une telle entité, selon quel diagnostique, quelle est la population à risque. La présente communication propose à la lumière du concept de biomédicalisation d’éclairer les discours autour de cette pathologie. 

Depuis les manifestations massives qui ont eu lieu en 2012 suite à la réélection de Vladimir Poutine à la tête du pays et qui se sont organisées principalement à travers les réseaux sociaux numériques (Sherstobitov, 2014), la Fédération de Russie s’est peu à peu dotée d’un cadre légal de plus en plus restrictif de son cyberespace (Eichensehr, 2014). Considérant la position de beaucoup de chercheuses et chercheurs sur les technologies de l’information et des communications (TICs) en tant que ressource essentielle pour l’engagement et la participation citoyenne (Dahlgren, 2018; Gerbaudo, 2012; Granjon, 2018), la présence communication propose de discuter de l’impact que peut avoir cette nouvelle montée de la cybersurveillance sur les capacités de mobilisation des organisations de la société civile ainsi que sur leur vocation d’éducation du public dans le contexte d'un régime autoritaire comme c'est le cas en Russie. Pour ce faire, une revue de la littérature et de l’actualité sera dressée et analysée sous l'angle de la théorie mouvements sociaux. Les résultats présentés dans le cadre de cette présentation sont préliminaires.

En 2017, l’organisme Reporters Without Borders a octroyé à Singapour le 151e rang au sein de son classement listant 180 pays du plus ouvert vis-à-vis des médias au plus restrictif. Les moyens empruntés par le gouvernement afin de limiter la liberté d’expression du corps journalistique varient de l’alimentation d’une culture de complaisance et corporative au sein des organes de presse, à la poursuite en justice de travailleurs des médias. Certains outils sont donc subtils et sophistiqués, alors que d’autres sont plus flagrants et même brutaux.

Le présent travail s’intéresse à ce second type de techniques, soit les moyens plus directs de coercition. Cette recherche tente de raffiner la compréhension du phénomène de censure médiatique en contexte autoritaire en divisant le concept de « coercition directe » en deux catégories : la coercition visible du grand public et la coercition invisible aux yeux de la population. Grâce à des entrevues complétées à l’été 2017 à Singapour avec 21 journalistes et éditeurs, le présent travail conclut que la coercition visible, par exemple la tenue d’une conférence de presse par un politicien haut-gradé où le travail d’un journaliste est pointé du doigt, a pour principale conséquence de « signaler » la force du gouvernement, et que la coercition invisible, par exemple l’interdiction pour un journaliste de couvrir certains événements en raison d’articles passés, a pour effet de changer de façon substantielle les pratiques journalistiques.

Le projet de loi 60 a suscité d’innombrables débats qui semblent se cristalliser autour des questions d’égalité des sexes et de voile islamique sur fond de préoccupation pour les questions de sécurité nationale ainsi que pour les questions identitaires au Québec (Rousseau, Jamil, Hassan et Moreau, 2010; Bouchard et Taylor, 2008). L’objectif de la présente recherche est d’analyser les perceptions de la charte ainsi que les aspects légaux tels qu’exprimés dans l’espace public québécois à travers 193 discours médiatisés dans les mois suivant la parution du projet. Les principaux arguments en faveur furent la nécessité de réintégrer la neutralité, la laïcité de l’État et l’égalité des sexes, tandis que les principaux arguments opposés se situaient autour de l'interdiction de port de signes religieux et qualifiaient le projet de charte comme inutile, inconstitutionnel, paradoxal et islamophobe. Les analyses révèlent une confusion entre les notions de sécularisme et de laïcité. Les opinions divergent quant à la hiérarchisation des droits entre la primauté de l’égalité des sexes sur la liberté d’expression et le droit à la religion.L’analyse critique des discours partagés entre les médias permet une meilleure compréhension des problématiques en lien avec le vivre ensemble au Québec. Même si le projet n’a pas été adopté, il demeure que la question est restée d’actualité et que la controverse entourant la charte démontre que les tensions sont encore bien présentes.

Depuis son introduction en 1999, la maîtrise en design d'interaction (MDI) de l'Université Laval (anciennement connue sous les titres maîtrise en design graphique et multimédia et maîtrise en design multimédia) a permis la diplomation de près de 400 designers (M. A.) venus contribuer de façon significative au fil des ans à la profession de designer (notamment *UX-UI) dans la région de Québec, au Québec et au-delà de nos frontières. À l'automne 2021, nous avons analysé le profil LinkedIn de 306 d'entre eux de manière à comprendre leur évolution professionnelle, à savoir plus particulièrement s'ils exerçaient dans le domaine, depuis combien de temps, à quel titre, dans quel genre d'organisation, dans quelle région, selon quel type de pratique, etc. En plus de constituer un premier jalon en vue d'une étude comparative appelée à se poursuivre (nous projetons de refaire la même enquête dans 3 ans), cette analyse a permis d'examiner plus en profondeur l'usage des termes designer et design dans les titres de fonction affichés par les diplômés désormais praticiens. L'intérêt de cette enquête est triple: 1) établir la base d'un portrait professionnel des designers d'interaction à Québec et au Québec; 2) déterminer les modalités d'usage du titre designer ou du spécifique design (par ex. : conseiller en design); et 3) décrire les autres titres d'emploi liés au design, mais qui n'en portent pas la mention directe.



*UX-UI: design d'expérience utilisateur et design d'interface graphique.

Après les révélations d’Edward Snowden en juin 2013 sur la surveillance de masse, les médias ont souvent présenté et opposé deux cadrages des lanceurs d’alerte : celui du traitre et du héros, jouant de la polarisation prégnante dans le contexte actuel de l’hyperconcurrence entre les médias d’information (Brin, Charron et de Bonville, 2004). Sur le plan théorique, on trouve aussi deux grandes conceptions du lanceur d’alerte : celle du « dénonciateur légal », agissant dans un cadre défini par les autorités; et celle du lanceur d’alerte « de conscience », plus radical dans sa relation à l’État, tourné vers le public et l’espace public médiatique (Foegle, 2014). Plutôt que d’aborder ces conceptions dans une logique binaire, nous avons élaboré une typologie à plusieurs entrées continues – identité, motivation, nature des révélations, mode d’expression –, permettant d’observer plus finement la conception du lanceur d’alerte. Dans le cadre de notre présentation, nous appliquerons la grille d’analyse tirée de notre typologie aux lois québécoise et canadienne relatives à la divulgation d’actes répréhensibles adoptées respectivement en 2005 et en 2016. L’exercice nous permettra de comparer les lois entre elles, de les situer sur nos continuums, mais également de les contraster avec le cas très médiatisé d’Edward Snowden. In fine, notre analyse contribuera à documenter les potentialités de réalisation du droit du public à l’information dans le contexte canadien.

Ce projet examine le tatouage en tant que document. Pour définir le « document », comme le souligne Buckland (1997), le questionnement se porte sur la construction sociale de son sens, la perception de celui qui l’examine et sur sa transmission d’information. Le tatouage, dont l’acceptabilité sociale a grandement évolué tout en gardant une part de stigmate, est considéré comme un moyen de communication non verbale (Kosut 2008) dont le sens varie d’une personne à l’autre. Les messages qu’il transmet à un auditoire plus ou moins public selon les endroits où ils se trouvent marquent en permanence — tout en étant modifiables et effaçables — la peau de celui qui le porte. Les données ont été collectées par le biais de 20 entrevues en profondeur où des personnes tatouées ont été invitées à parler de l’histoire de chacun de leurs tatouages, des éléments qui les composent et du choix de leur localisation. Une attention particulière a été apportée au sens transmis par le tatouage au moment de sa création par rapport à celui donné aujourd’hui. L’analyse préliminaire des résultats indique l’importance de distinguer le tatouage porteur de sens de celui réalisé à des fins purement esthétiques, et que les deux types peuvent cohabiter. Ils soulignent également, pour ceux porteurs de sens, l’importance de la conservation de l’aspect original du tatouage, même lorsque visuellement mal-aimé ou associé à de mauvais souvenirs, témoignant ainsi de la fonction documentaire de certains tatouages.

La recherche-action s’appuie sur une méthode inductive et sur une approche participative impliquant une collaboration active et un dialogue constant entre les chercheurs et les acteurs concernés, dans le but de comprendre et d’agir sur des problèmes rencontrés par ces mêmes acteurs. Si la recherche-action, dans sa définition et sa typologie, est une méthodologie bien établie dans le domaine de la sociologie, des sciences de la gestion ou de l’éducation, il appert qu’elle trouve également sa place en rédactologie.

Épistémologiquement, la rédactologie étudie les pratiques professionnelles de la rédaction, aussi bien du point de vue des rédacteurs que des lecteurs-utilisateurs. La discipline couvre autant la place des acteurs, que les pratiques professionnelles, les processus ou les outils. Sa pluridisciplinarité lui permet de se rattacher aisément à la méthodologie de la recherche-action.

En s’interrogeant sur les conditions de pratique, les chercheurs en rédactologie et en communication peuvent ainsi les décrire, les analyser, les modéliser et les enseigner. Sans nécessairement donner le nom officiel de recherche-action à leurs projets, les chercheurs mettent en pratique son cycle depuis longtemps déjà. 

En nous intéressant plus spécifiquement à certains projets du Groupe Rédiger, nous en profiterons pour ouvrir le dialogue et nous interroger sur les nouvelles réalités du chercheur en recherche-action, ses limites et ses besoins.

À l’automne 2023, le gouvernement français a organisé à Paris un évènement d’envergure dédié à la production et circulation de la création artistique africaine : Création Africa. Parmi les participants, on compte des studios d’animation et de jeux vidéo africains qui ont développé leurs activités de préproduction ou de promotion grâce à des financements internationaux. Cette dynamique interroge : en finançant ces studios, les acteurs étrangers impactent-ils les structures locales (politiques, économiques, sociales)? Ces interventions participent-elles à un syncrétisme des contenus numériques ? Afin de répondre à ces questions et enrichir la recherche sur la coopération culturelle avec de nouveaux terrains, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs avec 14 studios participant à l’évènement, et récipiendaires de ce type de financements. Grâce à une grille d’entretien (financements, esthétique/contenu, diffusion/circulation/promotion, besoins), enrichie par de l’observation non participante, nous proposons une analyse de ces interactions entre financeurs publics internationaux et biens culturels numériques. Les résultats (finaux) de cette étude et leur analyse critique ouvrent la voie à d’autres réflexions, sur les nouvelles formes de collaboration pour la gouvernance internationale de la diversité numérique (francophone, par exemple), ou les continuités/ruptures des pratiques politiques internationales, à l’heure du numérique et de l’intelligence artificielle.

Selon plusieurs chercheurs, démontrer l’efficacité des campagnes de publicité sociale est une tâche complexe pour les praticiens, donnant lieu à des techniques souvent « douteuses » et « inefficaces » (Daignault et Paquette, 2010 : 2). Pour cette raison, nombre d’entre eux prônent un recours plus important aux connaissances issues de la recherche (CIR) pour évaluer l’efficacité des campagnes de publicité sociale (French et Gordon, 2015 ; Frenette, 2009 ; Gordon et al., 2008). Mais que sait-on réellement des pratiques des publicitaires quant à l’évaluation de leurs campagnes? Quels indicateurs, variables et méthodes utilisent-ils? La littérature est muette à cet égard. Par ailleurs, on possède peu de connaissances sur les liens que les publicitaires entretiennent (ou pas) avec la recherche scientifique. Or, aucune étude ne contribuera à optimiser les pratiques des publicitaires si elle n’est pas consultée par ces derniers. Dans ce contexte, quels déterminants influencent l’utilisation des CIR par les praticiens de la publicité sociale?

Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête en ligne auprès d’une vingtaine de praticiens de la publicité sociale au Québec.

 

Les résultats préliminaires indiquent que si les praticiens ont généralement une opinion favorable des CIR, peu d’entre eux les mobilisent dans leur travail et leur recours n’est pas valorisé par leurs employeurs. De plus, leurs pratiques d’évaluation sont partiellement arrimées aux modèles théoriques. 

L’objectif de cette recherche est d’appréhender ce qui est à l’œuvre lors de l’introduction de dispositifs de médiation numérique au musée d’ethnographie. Que modifie l’introduction du numérique au sein de la médiation muséale ? Comment analyser la dimension technique et symbolique de ces dispositifs ? Si les discours sur le multimédia évoquent fréquemment ce que le numérique change, qu’en est-il des formes qui ne changent pas, qui perdurent malgré les chantiers de numérisation ? Le terrain de la recherche est le musée départemental d’ethnographie d’Arles en rénovation depuis 2009. Dans ce musée qui ne possédait que peu de dispositifs numériques, l’intégration des nouvelles technologies est un changement notable. Une enquête ethnographique actuellement en cours au musée permet de connaître le positionnement des acteurs et la façon d’introduire les outils du numérique. Elle se compose d’entretiens semi-directifs réguliers et approfondis avec les acteurs clefs du musée.

Les premiers résultats donnent à voir deux types de tensions. On constate d’abord des tensions entre des supports numériques présentés comme révolutionnaires dans le milieu publicitaire et des supports à qui on demande d’être utiles, discrets et de se faire oublier dans le contexte muséal. A cela s’ajoute les angoisses de la part du public. Des visiteurs fortement attachés au lieu craignent de découvrir un musée qui aurait perdu sa magie en montrant uniquement des écrans.





Le patrimoine des ksours est une réalité encore mal définie de nos jours. C’est un chantier ouvert il y a maintenant quelques décennies. Les frontières de la patrimonialisation des ksours et les enjeux de la recherche publique de cette réalité des ksours seront déterminants pour les sociétés qui les habitent.

 Dans l’espace social, la communication autour des ksours participe aussi d’une appropriation de la reconstruction identitaire du lien ksourien, favorisant ainsi le retour à une conception culturelle des ksours, comme somme des expériences vécues traduites dans le langage architectural et les formes d’expression urbaines.

Au sens le plus large, cette forme de médiation culturelle exige la mise au jour des catégories de l’interprétation du patrimoine urbain ksourien. Les fondements idéologiques de l’architecture des ksours et leur réalité sont une réponse nouvelle aux problèmes que pose l’architecture d’aujourd’hui dans les vallées présahariennes. Les architectures des ksours analysés seront abordées par leurs médiations en utilisant une méthodologie sémiotique issue de la théorie peircienne[2].

[2]SANSON, Pascal, La médiation sémiotique du  paysage architectural et urbain, in « Le Paysage Urbain - Représentations, Significations, Communication », L'Harmattan – Collection EIDOS, 2007.

 



L’usage des pesticides au Québec est largement répandu, sans que ce choix, qui implique des impacts environnementaux et de santé populationnelle non négligeables (Goulson, 2013; Aubertot et al., 2007), n’ait été clairement débattu dans l’espace public. Or, sous l’éclairage de cas récents, dont celui de la multinationale Mosanto condamnée à verser une somme substantielle à un plaignant pour avoir omis de mentionner que son produit phare était potentiellement dangereux pour la santé humaine, on peut penser que l’acceptabilité sociale de ces produits est graduellement remise en question. Plusieurs groupes environnementaux en font d’ailleurs leur cheval de bataille, alors que les lobbies représentant cette industrie sont sans doute actifs afin de favoriser des règlementations avantageuses pour cette dernière. À partir d’une revue de presse longitudinale et d’une analyse des données disponibles dans les registres des lobbyistes québécois et canadiens, nous souhaitons examiner les différents cadrages (Scheufele, 1999; Fairhurst et Sarr, 1996; Entman, 1993) autour des pesticides tels qu’ils ont pu évoluer au cours des dix dernières années et cartographier les acteurs à la source de ceux-ci. Le tout nous permettra de nous pencher sur la construction du jugement social (Bitektine, 2011) à l’endroit de l’industrie des pesticides, à partir des différentes sources de légitimité qu’on lui confère ou au contraire, qu’on lui dispute (Yates, 2018).

Au Bénin, l’intérêt et l’importance qu’accordent les bulletins d’information des radios généralistes aux thématiques environnementales demeurent modestes. En dehors de l’(in)salubrité comme thématique de proximité, il y a très peu de "sujets environnementaux" qui sont communément traités par les rédactions béninoises. Au-delà de la visée générique d’information, apparaît, à travers les cadres discursifs utilisés, une sorte de glissement du "faire savoir" au "faire faire" caractéristique des médias d’information au service d’une cause.

C’est du moins quelques unes des observations majeures issues de cette recherche menée dans le cadre de mon doctorat soutenu en 2010. Il s'agit d'une analyse comparée des cadres discursifs des journaux parlés de trois radios béninoises et d’une radio internationale émettant de Paris (RFI Afrique qui est très écoutée en modulation de fréquence au Bénin). Ce choix de radios à statuts différents (public versus privé ; local versus international) est volontaire et se justifie avec la démarche comparative qui est la mienne avec une approche socio-sémiotique.

L’analyse des conditions de production de l’actualité environnementale de chacune de ces radios révèle les spécificités d’un sous-champ du journalisme en constitution. Ce dernier évolue au sein d’un réseau d’acteurs sociaux à l’œuvre dans la promotion de l’environnement au Bénin. 

Chaque jour, de nouveaux dispositifs techniques apparaissent et changent les pratiques communicationnelles individuelles et collectives. Les recherches en sociologie des médias ont démontré que les usages sociaux d’une nouvelle technologie, même s’ils sont en apparence innovés, sont conditionnés par des pratiques antérieures (Caron,2007 ; Proulx,2006 ;  Rieffel,2005). Ce constat soulève son lot de questionnements. Notamment concernant les usages des technologies d’information et de communication (TIC) par les individus contemporains.

La  présente communication s’intéresse aux premiers résultats d’une étude visant la compréhension d’une TIC et son ancrage social. Dans notre recherche de maîtrise, nous nous intéressons à un forum de discussion en ligne où les usagers construisent, entre autres, les conversations autour d’une émission de télévision québécoise, soit Tout le monde en parle (Mallein et Toussaint,1994 ; Proulx,1993 ; Morley,1991). Nous supposons que les interactions présentes sur la tribune web de l'émission (lire les différents messages, les commenter, poser des questions, répondre à d’autres) font parties d’une démarche individuelle de construction du neuf teinté par l’ancien (Flichy,2004 ; Singly,2003). Cet espace illustre bien la synergie entre les médias traditionnels et les nouveaux médias que le récepteur-usager imbrique pour prolonger son social, non pas dans le sens de reproduire du même, mais plutôt pour le vivre autrement et l’interpréter différemment.

Les médias d’information québécois ont connu de nombreux bouleversements au cours des 15 dernières années, tant sur le plan économique et technologique, que social et culturel. En quoi les changements qui en ont découlé ont-ils affecté la capacité individuelle des journalistes de produire d’excellents reportages? Et sur quels critères peut-on se baser pour juger de l’excellence? Les préoccupations liées aux effets de la concentration et de la convergence sur le travail des journalistes ou sur la qualité et la diversité de l’information, ont été bien documentées (Bernier, 2008; Corriveau et SIrois, 2012; Francoeur, 2012; Payette et al., 2011; Saint-Jean et al. 2003, etc.). Il n’existe cependant pas d’études établissant le lien entre plusieurs facteurs en mouvance (tels que la propriété des médias, les innovations technologiques et les nouvelles habitudes d’information du public) et l’excellence journalistique individuelle. Notre étude vise à connaître le point de vue de journalistes et de professionnels de l’information sur cette question, à partir d’indicateurs de qualité utilisés dans les concours de journalisme (Bogart, 2004; Shapiro, Albanese et Doyle, 2006; Shepard, 2000). Nous avons choisi de questionner les jurés du Prix Judith-Jasmin de 1975 à 2012 parce qu’il s’agit de professionnels de l’information reconnus dans leur milieu: 96 d’entre eux ont complété le questionnaire (sur 185 invitations). Cette communication permettra d’en faire connaître les premiers résultats.

Cette étude vise à comprendre comment les jeunes des sociétés d’accueil se représentent les commentaires en ligne à propos de la crise des réfugiés Syriens après les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ainsi que les agressions sexuelles à Cologne. Nous avons recruté 42 jeunes âgés de 16 à 24 ans du Canada, de plusieurs pays Européens et du Moyen Orient. La méthodologie issue de la théorie des construits personnel de Kelly (1955) nous a permis de comprendre en profondeur le phénomène tel que vécu par les participants. Cette étude est innovatrice car elle contribue un cadre théorique et une méthodologie participative permettant d’entrer en dialogue avec les jeunes afin de comprendre comment ils interprètent le rôle que jouent les médias sociaux dans le processus de l’intégration et de l’inclusion des réfugiés et aussi parce qu’elle met en lumière les systèmes de construits personnels que ces jeunes utilisent dans ce processus. Cette étude constitue un premier pas vers l’élaboration de recommandations destinées à aider les représentants gouvernementaux, les travailleurs sociaux et les acteurs en milieux éducatifs à mieux intervenir afin d’inclure et d’intégrer les réfugiés syriens, dans un contexte où la présence potentielle de ces réfugiés est interprétée en fonction du contenu partagé en ligne.

Nous sommes à l’ère de l’information. L’information se trouve absolument partout, elle est accessible, disponible, souvent même gratuite. Comment penser à des manières d’archiver le produit de nos activités de recherche afin de les rendre accessibles aux méthodes du futur ? Afin de faire avancer nos connaissances en la matière, une équipe transdisciplinaire de jeunes chercheurs membres de l’Institut des Sciences Cognitives ont joint leurs expertises pour produire un pilote d’extraction de corpus et d’indexation analytique par forage textuel pour traiter la section Philosophie des Annales de l’Acfas. Des procédures de traitement du texte manuelles et automatisées ont été mises à profit dans une chaîne de traitement inspirée des connaissances en histoire, en sciences cognitives et en informatique afin de rendre les archives du passé compatibles avec les outils d’investigation assistée par l’ordinateur d'aujourd'hui. Ce projet pilote permet de comprendre et mesurer l’ampleur de cette tâche. La présentation portera sur l’échange des expertises nécessaires à effectuer un archivage durable dans des formats publics, computables et intelligibles des archives de la recherche.

Des ONG/associations participent à alimenter les discours promotionnels des techniques de l’information et de la communication (TIC) en Afrique. Ces acteurs véhiculent aussi des utopies sur la supposée société de l’information et cela contribue au développement des TIC.

L’adhésion de ces acteurs à ce type de discours leur permet de bénéficier de subventions. Ainsi ils sont parfois accusés de s’intéresser davantage aux intérêts matériels liés à cette promotion qu’à une volonté de rendre l’accès aux TIC plus équitable en Afrique. On peut à cet égard formuler les interrogations suivantes: quelle est la place de la motivation financière ou matérielle dans la promotion associative des TIC en Afrique de l’Ouest? Comment cette motivation influence-t-elle les rapports entre les différents partenaires de cette promotion?

En exploitant des entretiens semi-directifs et des observations participantes menées en 2008 au Burkina, au Mali et au Sénégal, nous montrerons que des ONG internationales et de petits promoteurs associatifs des TIC tirent des avantages financiers et matériels non négligeables dans leurs activités. Les rapports entre ces ONG internationales et leurs partenaires africains sont parfois marqués par des divergences sur le plan financier. Des responsables de projets TIC en difficultés affirment que leurs partenaires -ONG du Nord- obtiennent des fonds pour financer des projets en Afrique mais ne soutiennent pas suffisamment ces projets pour les rendre viables.

Si les troubles de santé mentale font davantage l'objet de discussions dans la sphère publique, le sujet demeure tabou, particulièrement en milieu de travail. Bien qu'il existe plus d'une cause à l'émergence d'un trouble, certains facteurs, tel un traumatisme, peuvent le favoriser. Le stress post-traumatique est de plus en plus étudié chez les professionnels travaillant en zone hostile ou sur des terrains difficiles : policiers (Violanti, 1983), militaires (Friedman et al., 1994), et ambulanciers (Beaton et al., 1996). Chez les journalistes, seuls ceux travaillant en zone de guerre sont de plus en  plus sensibilisés aux risques psychotraumatiques de leur profession (Feinstein et al., 2002). Or, le stress post-traumatique touche aussi ceux qui n’y sont pas préparés.

Notre communication portera sur les journalistes qui interviennent lors d’attentats locaux. Quel soutien leur est offert? Les médias sont-ils sensibles aux traumatismes possibles? Pour y répondre, nous avons rencontré entre juillet 2019 et mars 2020 15 journalistes québécois, français et belges travaillant pour un quotidien national et ayant couvert la fusillade au Métropolis (Montréal, 2012), les attentats de Charlie Hebdo (Paris, 2015), les attentats du 13 novembre (Paris, 2015), les attentats de Bruxelles (Bruxelles, 2016) ou les attentats à la Mosquée de Québec (Québec, 2017). Résultat : le soutien reste souvent inconnu des journalistes et n'est pas équitable d'un pays ou d'un média à l'autre.

L'arrivée massive d'Internet dans les années 1990 a modifié le processus allant de la création à la réception de l'art et de la culture (Luckerhoff et al., 2017). En 2013, Lapointe et Lemieux ont publié une étude dans laquelle ils montrent que la relation entre Internet et les sorties au spectacle et la visite de lieux culturels (p.ex. les musées) est faible, mais significative. Cette étude ne permet toutefois pas de comprendre la relation entre Internet et les pratiques culturelles ciblées et c'est à ce travail que nous nous sommes attardés, en nous penchant spécifiquement sur le cas des musées.

Notre approche est inductive. Nous avons réalisé deux entretiens de groupe et 21 entretiens individuels auprès de visiteurs de musées pour mieux comprendre la relation Internet-musée. Nous nous sommes demandé quels usages les visiteurs de musées font d'Internet, ce qu'il en est des nouveaux modes d'accès à la culture induits par Internet, si les différentes générations font un usage spécifique d'Internet et si Internet a un rôle à jouer dans la médiation de la culture.

Des différences générationnelles dans l'usage d'Internet sont évidentes et l'offre culturelle est en compétition avec les formes de culture accessibles en ligne. Internet semble avoir le rôle d'aide à la visite et la visite virtuelle ne semble pas pouvoir remplacer l'expérience et l'atmosphère d'une visite en personne.

 

 

La fraude scientifique n'est pas un phénomène nouveau. On observe toutefois depuis la fin des années 90 une explosion du nombre de cas détectés, dont certains cas extrêmes où des dizaines de publications d'un même auteur se sont avérées frauduleuses. Les conséquences subies par le chercheur fautif varient selon la gravité de la fraude, et vont de la perte de financement au congédiement, voire même aux poursuites judiciaires. Cependant, les fraudeurs ne sont pas les seuls à subir les conséquences de leurs actes, puisque la science moderne est caractérisée par une collaboration accrue entre les chercheurs, les institutions et les pays. En effet, même si la fraude est commise par un seul des collaborateurs, il est fort probable que les co-auteurs subissent également certaines conséquences. L'objectif de cette recherche est d'explorer les conséquences de la fraude scientifique à l'aide de données provenant d'une version bibliométrique du Web of Science ainsi que de la base de données Medline. Elle analyse d'abord, pour chaque chercheur ayant participé à une recherche frauduleuse, les conséquences de cette fraude sur sa productivité en recherche, son impact scientifique et son taux de collaboration. La recherche vise également à étudier les impacts de la présence d'articles frauduleux dans la littérature scientifique sur l'ensemble de la communauté. La présentation se terminera par une discussion sur la responsabilité des chercheurs et la confiance du public envers la science.

Cette communication explore la relation complexe entre le développement des outils du Web 2.0 et comment les membres d’une "génération de l’information" s’y appuient dans le cadre de pratiques engagées. Remettant en question les approches du «tout technologique», je propose de repenser la façon dont on conçoit la participation sociale et politique des jeunes dans le contexte médiatique actuel. En m’appuyant sur deux séries d’entretiens qualitatifs menées auprès de 137 jeunes adultes (20-35 ans) entre 2009 et 2012, je dégage de l’observation de leurs modes d’engagement variés (très technophiles, peu technophiles, modes de participation formels, cybermilitants, ou pas engagés du tout) certaines tendances dans leurs représentations et attitudes politiques, qui évoquent une perception des limites qu’ils perçoivent à leur participation et qui les pousse à recourir à des pratiques d’affichage, d’échange et de relais, sur des "réseaux d’interprétation" multiples, pour produire au quotidien des changements dans les modes d’agir, de percevoir et de penser. Au delà des préjugés optimistes ou pessimistes émis au sujet de leur participation à une "révolution 2.0" ou au contraire, au paradoxe de la "révolution assise" (slactivisme), j’estime que le sens que ces jeunes donnent à l’engagement appelle une transformation des cadres et des modèles théoriques par lesquels analyser les codes symboliques propres à une nouvelle culture de l’engagement et de l’ "agir" en société.

La concurrence au sein de l’offre touristique ne cesse de s’intensifier et plusieurs facteurs participent à changer la demande touristique tels que la multiplication des occasions de voyage et les offres promotionnelles. Une nouvelle classe de touristes ne cesse de grandir, il s’agit de ceux qui utilisent leur téléphone intelligent afin de planifier leur voyage. Les acteurs du tourisme doivent s’adapter à cette nouvelle façon de consommer des touristes.

L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre l’utilité du mobile perçue par les voyageurs, plus particulièrement de déterminer quels sont leurs freins et leurs motivations à adopter le mobile pour des produits de voyage. Pour ce faire, une analyse selon les critères sociodémographiques a été réalisée à l’aide de comparaisons de moyennes et de régressions linéaires à partir d'une base de données de 977 répondants. Les résultats de la recherche démontrent notamment que plus le public cible visé est jeune, plus les entreprises touristiques doivent favoriser le marketing au sein du mobile. De plus, si les entreprises désirent s’adresser aux femmes, ils devront miser davantage sur l’immédiateté, l’utilité, les promotions et l’économie de temps afin d’attirer cette clientèle. Cette recherche sera utile aux entreprises touristiques tout comme aux voyageurs qui bénéficieront de services plus personnalisés dans le but de mieux répondre à leurs attentes et à leurs besoins.