Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Si l'impact des technologies numériques d'information et de communication sur les activités de travail et les dynamiques de recomposition organisationnelle ont fait l'objet de nombreuses études, peu de travaux ont jusqu'ici cherché à analyser la place qu'occupaient ces dispositifs de communication dans la reconfiguration des formes de médiation sociale qu'engagent les transformations socio-économiques de l'appareil productif contemporain. Il convient pourtant de prendre acte de ce que le déplacement des logiques de valorisation qu’enregistre le capitalisme - aujourd’hui qualifié de « cognitif » par certains auteurs - passe par une intégration progressive des savoirs et des interactions sociales extérieurs à la pratique économique au sein de la chaîne de production de valeur - captation des externalités. Nous souhaiterions donc, dans cette communication, examiner certains des dispositifs par l’intermédiaire desquels s’opère cette reconfiguration des dynamiques de socialisation de la production en tant que formes de médiation sociale engageant des logiques d’expression et d’interaction spécifiques. Dans cette perspective, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur l’étude des plateformes de crowdsourcing en nous attachant à identifier les dynamiques d’hybridation  interactionnelle qui s’y déploient entre les organisations marchandes et les internautes. 

Le projet de loi 60 a suscité d’innombrables débats qui semblent se cristalliser autour des questions d’égalité des sexes et de voile islamique sur fond de préoccupation pour les questions de sécurité nationale ainsi que pour les questions identitaires au Québec (Rousseau, Jamil, Hassan et Moreau, 2010; Bouchard et Taylor, 2008). L’objectif de la présente recherche est d’analyser les perceptions de la charte ainsi que les aspects légaux tels qu’exprimés dans l’espace public québécois à travers 193 discours médiatisés dans les mois suivant la parution du projet. Les principaux arguments en faveur furent la nécessité de réintégrer la neutralité, la laïcité de l’État et l’égalité des sexes, tandis que les principaux arguments opposés se situaient autour de l'interdiction de port de signes religieux et qualifiaient le projet de charte comme inutile, inconstitutionnel, paradoxal et islamophobe. Les analyses révèlent une confusion entre les notions de sécularisme et de laïcité. Les opinions divergent quant à la hiérarchisation des droits entre la primauté de l’égalité des sexes sur la liberté d’expression et le droit à la religion.L’analyse critique des discours partagés entre les médias permet une meilleure compréhension des problématiques en lien avec le vivre ensemble au Québec. Même si le projet n’a pas été adopté, il demeure que la question est restée d’actualité et que la controverse entourant la charte démontre que les tensions sont encore bien présentes.

En 2016, 20% des femmes magasinaient sur leur mobile. Ainsi, plusieurs entreprises offrent des applications mobiles permettant d’essayer les produits virtuellement grâce à la réalité augmentée. Cet outil permet de donner un aperçu du produit sur les consommatrices et donc, d’obtenir une excellente congruence, c’est-à-dire que l’image obtenue représente la réalité. Toutefois, certaines femmes hésitent encore à acheter par internet puisqu’elle n’aime pas le résultat qu’elle voit. Or, pour accroître l’estime corporelle, la validation sociale est un excellent moyen. L’objectif principal de cette recherche était d’étudier l’effet de la validation sociale sur l’estime corporelle de la femme lors d’une séance de magasinage sur une application mobile. Plus précisément, de découvrir si la réception d’un commentaire électronique positif provenant d’une marque versus d’une amie pouvait modifier l’estime corporelle et la confiance envers le port du produit. Un devis expérimental à trois facteurs a été réalisé entre les sujets et 146 étudiantes ont participé à celui-ci. Les résultats obtenus démontrent que l’utilisation de recommandations positives améliore l’estime des femmes et leur confiance envers le port du produit, et ce, bien que le commentaire provienne de la marque. Toutefois, celui-ci est significativement plus important lorsqu’il provient d’une amie. L’utilisation de recommandations en ligne s’avère une stratégie intéressante pour inciter les femmes à acheter sur internet.

Comment pérenniser les outils d’analyse du journalisme alors que sa production passe du papier au numérique?

Pour l’étude des transformations du journalisme, Emmanuel Souchier et Yves Jeanneret préconisent d’utiliser un concept d’énonciation éditoriale (Jeanneret et Souchier, 2005). Nous proposons ici le « chemin de fer » de la presse comme concept d’énonciation éditoriale. Cette expression est employée dans le jargon journalistique pour parler du travail d’anticipation du cheminement de lecture dans la confection d’un titre de presse écrite.

Afin analyser l’évolution de la presse au-delà de ses outils et de sa production, ce travail portera sur la construction de son échafaudage logique entre apport de l’innovation technique et adaptation par l’éthique journalistique. Nous tenterons de démontrer que l’équilibre entre automatisation et création de repères éthiques par les journalistes n’est pas maintenu dans les conditions actuelles au Québec comme cela a déjà été le cas au début du 20e siècle. Cette hypothèse sera illustrée par une étude de la couverture par La Presse des fumigènes dans le métro de Montréal en mai 2012. Nous ferons le lien entre cette couverture et les méthodes du yellow journalism pratiquées au quotidien La Presse un siècle plus tôt (De Bonville 1999).





Cette présentation portera sur l’utilisation des blogues par des femmes musulmanes en Amérique du Nord pour réfléchir et débattre sur les questions de la religion et du genre.  

Les blogues sont considérés ici à la fois comme ayant des éléments d’un journal intime, où les blogueuses racontent leurs pensées personnelles et leurs expériences de vie quotidienne, et comme des interventions médiatiques dans un contexte où les femmes musulmanes sont souvent représentées de manière stéréotypée et unidimensionnelle. En se basant sur une analyse textuelle de quatre blogues, la présentation aborde trois thèmes principaux : l’engagement des blogueuses avec les textes et les opinions religieux considérés comme « traditionnels », la réinterprétation de principes religieux qui se fait à travers les expériences vécues par les blogueuses, et l’utilisation des blogues pour imaginer ce qui serait un islam idéal et égalitaire.

La présentation vise à démontrer la façon par laquelle, pour ces femmes qui se disent musulmanes et féministes, leurs écrits sur leurs expériences deviennent un moyen de contrer simultanément les interprétations sexistes de la religion et les images dominantes des femmes musulmanes comme étant passives et silencieuses. 

Cette communication porte sur la dimension politique des médias alternatifs. Elle s’attarde plus particulièrement sur l’insertion de différentes radios communautaires dans les dynamiques de construction de l’hégémonie néolibérale. Les cas à aborder ont été tirés d’une ethnographie multi-site réalisée au Mexique et au Québec en 2010. Une attention particulière sera accordée aux modalités de l’action collective qui se trouve à la base de la création de ces médias et à l’évolution récente de la gouvernance néolibérale dans ces deux parties des Amériques. Des notions comme action politique, pratiques médiatiques et schémas interprétatifs seront mobilisées dans l’analyse afin de comprendre la façon dont les promoteurs de ces radios assument la mise en marche de leurs projets. L'étude de l'insertion de ces derniers dans la gouvernance néolibérale sera aussi une partie importante de la communication. La présentation sera élaborée à partir de la recherche réalisée lors d’un stage postdoctoral mené à la Chaire d’études du Mexique contemporain de l’Université de Montréal.

Selon plusieurs chercheurs, démontrer l’efficacité des campagnes de publicité sociale est une tâche complexe pour les praticiens, donnant lieu à des techniques souvent « douteuses » et « inefficaces » (Daignault et Paquette, 2010 : 2). Pour cette raison, nombre d’entre eux prônent un recours plus important aux connaissances issues de la recherche (CIR) pour évaluer l’efficacité des campagnes de publicité sociale (French et Gordon, 2015 ; Frenette, 2009 ; Gordon et al., 2008). Mais que sait-on réellement des pratiques des publicitaires quant à l’évaluation de leurs campagnes? Quels indicateurs, variables et méthodes utilisent-ils? La littérature est muette à cet égard. Par ailleurs, on possède peu de connaissances sur les liens que les publicitaires entretiennent (ou pas) avec la recherche scientifique. Or, aucune étude ne contribuera à optimiser les pratiques des publicitaires si elle n’est pas consultée par ces derniers. Dans ce contexte, quels déterminants influencent l’utilisation des CIR par les praticiens de la publicité sociale?

Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête en ligne auprès d’une vingtaine de praticiens de la publicité sociale au Québec.

 

Les résultats préliminaires indiquent que si les praticiens ont généralement une opinion favorable des CIR, peu d’entre eux les mobilisent dans leur travail et leur recours n’est pas valorisé par leurs employeurs. De plus, leurs pratiques d’évaluation sont partiellement arrimées aux modèles théoriques. 

Les entreprises qui commercialisent des préparations pour nourrisson (PN) multiplient les stratégies de marketing en ligne pour rejoindre les femmes enceintes et les nouvelles mères. Une de ces stratégies consiste à créer des contenus de marque avec des célébrités. Cette pratique, bien que légale, est critiquée par les promoteurs de l’allaitement qui y voient une entrave au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (OMS, 1981; IBFAN, 2020) et aux efforts déployés pour faire de l’allaitement la norme. Dans cette communication, nous présenterons 1) les contenus produits, 2) les messages véhiculés et 3) les enjeux autour d’un partenariat rémunéré entre une entreprise et une célébrité québécoise (Marilou Bourdon, Trois fois par jour). Notre recherche s’appuie sur une analyse de discours réalisée à partir de quatre sources : un billet de blogue, 2 fiches-recettes, 6 publications et 1 611 commentaires collectés sur FB. Nous concluons que le témoignage de la célébrité participe à la construction du narratif autour de l’alimentation du nourrisson dans l’espace public. Il permet de véhiculer un contre-discours qui prend sa source dans les critiques du discours de promotion de l’allaitement. Le recours à une célébrité contribue à la visibilité et à la crédibilité de la marque auprès d'un public cible. Il offre aussi un modèle et un narratif réconfortant à des femmes qui vivent des difficultés d’allaitement et envisagent l’utilisation des PN. 

Malgré une diversification et une complexification continue de ses objets d’études, le champ de la communication politique reste encore peu concerné par la perspective historique. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on resserre la focale sur la recherche en persuasion électorale, champ fondateur des études en communication politique. Fortement influencée par l’épistémologie positiviste des chercheurs de Columbia et  deMichigan entre les années 1940 et 1960, la recherche en communication électorale se perpétue, dans son immense majorité, comme l’étude du contemporain et la recherche de relations causales.

SI quelques périodisations ont tenté de donner un relief historique à la recherche, celles-ci ne sont pas pleinement satisfaisantes car elles reposent sur des corpus de prénotions peu solides. La problématique qui se pose à nous est alors la suivante : comment dépasser les périodisations existantes pour construire un corpus de connaissances véritablement historiques sur la persuasion électorale ?

Nous pensons que ce travail doit passer par l’adoption des méthodes de réflexion et de recherche de la nouvelle histoire culturelle. Nos premiers travaux sur la naissance d’une culture électorale démocratique chez les élites politiques de l’Amérique jacksonienne montrent l’intérêt d’une telle approche, dépassant les périodisations descriptives pour comprendre les pratiques et les représentations qui sous-tendent l’évolution historique de la persuasion électorale.

Dans une recherche conduite en Italie pendant trois ans (2015-2017) on a suivi les nouvelles de la presse concernant les homicides ayant pour victime une femme. Sur 409 victimes, 394 ont été tuées par des hommes, dont les deux tiers en famille; 54% par le (ex)partenaire. Pour les hommes, le pourcentage d'assassinat en famille n'arrive pas au 16% en 2017. On considère donc fondée l'hypothèse de la spécificité «féminicide». Parmi nos données, le propos veut présenter les résultats concernant les récits des féminicides par le partenaire, identifiant deux cadres principaux de la représentation (amour romantique et perte de contrôle) et trois types de faits divers: féminicides «haut-profile» (très médiatisés), féminicides-type (commentaires brèves), «tragédies de la solitude», impliquant des femmes âgées (phénomène nouveau). Bien que routinisés par la presse parfois même sous le terme féminicide, les récits tendent à normaliser la quête des «causes» comme de pertinence individuelle; on n’évoque pas une asymétrie sociale d’où remettre en question le contrôle masculin, alors qu’il est souvent montré comme stratégie allant de soi. On relève donc une nouvelle visibilité d’un événement avant censé être une affaire privée, mais le discours tends à lui donner l’apparence d’un crime contingent qu’on ne peut pas prévenir, sauf stigmatiser les victimes qui ne dénoncent pas, ou les institutions qui n'auraient pas été capables de l'empêcher à la suite d’une dénonciation de violence.

Cette recherche explore les liens entre représentations sociales et identité. En effet, ce travail s'inscrit dans la lignée des recherches qui ont fait des représentations sociales un concept incontournable dans les études contemporaires en communication, entre autres. Plus précisément, nous tentons de comprendre comment l'identité se déploie dans le discours, pour utlimement en apprendre davantages sur les représentations sociales de l'identité mobilisées dans ces mêmes discours. Ainsi, nous accordons une grande importance à la recension d'écrits scientifiques pour en éclaircir les nombreuses variantes et prérogatives. Par ailleurs, ce cheminement théorique nous amène à appliquer ces concepts pour étudier distinctement le cas d'une émission de télévision en particulier : Nos familles, diffusée sur Historia, dans laquelle sont présentées des personnes qui témoignent de leur propre expérience. Enfin, en s'inspirant de Turbide, Vincent et Laforest (2008), et de leurs travaux sur l'identité discursive, nous tentons, à travers une analyse exploratoire, de voir quels sont les mécanismes discursifs mis de l'avant dans cette série documentaire, pour parler et ainsi construire les représentations sociales de la diversité culturelles au Québec.

Récemment, sans doute sous l'effet des transformations que vit aujourd'hui la recherche scientifique concernant sa finalité et les attentes formulées à son endroit, la littérature sur la recherche collaborative a connu un renouveau.

Dans cette littérature, l'engagement délibéré autant de non-chercheurs que de chercheurs dans la conduite de l'investigation scientifique est présenté non seulement comme une voie alternative aux modèles classiques de recherche en sciences sociales, mais comme une nécessité politique et éthique, une condition de pertinence et une garantie de la validité scientifique. De plus, la collaboration y est envisagée avant tout en tant que problématique relationnelle et communicationnelle.

Malgré son caractère idéologique, cette littérature, en problématisant la collaboration, permet aussi d'en explorer la complexité: elle fait apparaître que les processus collaboratifs de recherche sont empreints de profonds enjeux à la fois scientifiques, politiques et éthiques.

C'est donc à une "lecture alternative" de cette littérature que sera consacrée la communication proposée. À partir de l'examen de trois sources documentaires, il s'agira moins de rendre compte des arguments en faveur de la collaboration que d'extraire les questions à poser pour l'étude des processus réels de collaboration. Les éléments saillants d'une analyse effectuée dans le cadre d'une recherche doctorale portant sur les pratiques de coopération scientifique seront ainsi exposés.

Les récents développements d'Internet, notamment ceux de la deuxième génération des technologies Web, ont favorisé l'émergence de multiples pratiques permettant la contribution des citoyens « ordinaires », en favorisant le tissage de « micro liens sociaux », à la mise en place de formes nouvelles de participation et d’action, par exemple à des fins d’action sociale comme celles qui sont liés à la protection de l'environnement. Ces pratiques peuvent s’observer dans les plates-formes de partage de photos et de vidéos (par exemple, Fotolia, Flickr, Dailymotion, Youtube), au sein de sites web interactifs d’auto-publication personnelle ou collective agrémentés de commentaires (comme les weblogs), ou encore dans des sites de réseaux sociaux (à dimension amicale et familiale comme Facebook), professionnelle comme Linkedln, culturelle comme MySpace, etc.).
À partir d'une synthèse de notre recherche doctorale portant sur l'appropriation associative d'Internet par quatre groupes environnementaux au Québec, cette communication propose une réflexion sur le sujet. Il semble que le recours à ces univers emblématiques du renouvellement de l’Internet contemporain permettraient de faciliter les échanges et le partage d'informations entre les usagers/citoyens d’une part et pourrait contribuer au renouvellement de l'engagagement et de la participation civique pour l'environnement d'autre part.

Les difficultés des médias d’information sont souvent résumées comme une « crise du modèle d’affaires » qui serait essentiellement économique. Nous proposerons d’envisager que cette crise n’est ni ponctuelle ni même seulement économique. Et si le modèle n’était pas en crise, mais plutôt arrivé au terme de sa logique ? Ni bien privé ni bien public, nous proposerons d’envisager l’information comme un commun. Pour Bollier (2014), le commun se résume en une formule : « un commun, c’est : une ressource + une communauté + un ensemble de règles sociales. Ces trois éléments doivent être conçus comme formant un ensemble intégré et cohérent ». Ainsi, s’il n’existe rien qui soit en soi un bien commun, il n’existe pas davantage une ressource, un objet ou une idée qui soit en elle-même une marchandise. Leur production, leur circulation ou leur consommation sont régies par le résultat d’un ensemble de règles, de normes et de valeurs. En transposant la question sur l’information diffusée par les médias locaux et régionaux, on peut se demander si ce n’est pas justement cet espace de délibération qui manque et fait en sorte qu’il n’existe ni débat public ni mobilisation populaire sur sa situation. Les citoyens et les communautés ne sont pas mobilisés, peut-être faute d’espace réel pour le faire, sur les enjeux de l’information régionale. Ils sont en quelque sorte exclus de la discussion politique nécessaire à une réflexion de l’information comme un commun.

 

Depuis les manifestations massives qui ont eu lieu en 2012 suite à la réélection de Vladimir Poutine à la tête du pays et qui se sont organisées principalement à travers les réseaux sociaux numériques (Sherstobitov, 2014), la Fédération de Russie s’est peu à peu dotée d’un cadre légal de plus en plus restrictif de son cyberespace (Eichensehr, 2014). Considérant la position de beaucoup de chercheuses et chercheurs sur les technologies de l’information et des communications (TICs) en tant que ressource essentielle pour l’engagement et la participation citoyenne (Dahlgren, 2018; Gerbaudo, 2012; Granjon, 2018), la présence communication propose de discuter de l’impact que peut avoir cette nouvelle montée de la cybersurveillance sur les capacités de mobilisation des organisations de la société civile ainsi que sur leur vocation d’éducation du public dans le contexte d'un régime autoritaire comme c'est le cas en Russie. Pour ce faire, une revue de la littérature et de l’actualité sera dressée et analysée sous l'angle de la théorie mouvements sociaux. Les résultats présentés dans le cadre de cette présentation sont préliminaires.

Cette étude vise à comprendre comment les jeunes des sociétés d’accueil se représentent les commentaires en ligne à propos de la crise des réfugiés Syriens après les attaques terroristes de Paris et de Bruxelles ainsi que les agressions sexuelles à Cologne. Nous avons recruté 42 jeunes âgés de 16 à 24 ans du Canada, de plusieurs pays Européens et du Moyen Orient. La méthodologie issue de la théorie des construits personnel de Kelly (1955) nous a permis de comprendre en profondeur le phénomène tel que vécu par les participants. Cette étude est innovatrice car elle contribue un cadre théorique et une méthodologie participative permettant d’entrer en dialogue avec les jeunes afin de comprendre comment ils interprètent le rôle que jouent les médias sociaux dans le processus de l’intégration et de l’inclusion des réfugiés et aussi parce qu’elle met en lumière les systèmes de construits personnels que ces jeunes utilisent dans ce processus. Cette étude constitue un premier pas vers l’élaboration de recommandations destinées à aider les représentants gouvernementaux, les travailleurs sociaux et les acteurs en milieux éducatifs à mieux intervenir afin d’inclure et d’intégrer les réfugiés syriens, dans un contexte où la présence potentielle de ces réfugiés est interprétée en fonction du contenu partagé en ligne.

La théorie de l’équivalence en communication organisationnelle explique que la dynamique organisationnelle est régie, du point de vue discursif,  par le croisement entre les deux dimensions fondamentales que sont le texte/structure et la conversation/action (Fairhust et Putnam, 1999; Taylor, 1999). Mais au lieu de travailler à identifier, décrire, démontrer et analyser cette intersection la recherche est retombée dans une approche dichotomique en travaillant soit sur le texte organisationnel ou soit sur la conversation organisationnelle séparément. Le but de notre présentation est de montrer la manière dont est résolue la tension permanente entre texte et conversation en introduisant l’hypothèse  de la pratique de communication dialogique comme lieu de cette résolution. Pour ce faire nous nous proposons de 1) présenter d’abord une synthèse de la théorie de l’équivalence pour ensuite 2) étayer un certain nombre de critiques autour des notions d’intermédiaire, de pouvoir, de locus et de directionalité de la communication dans ce modèle de l’organisation. . Après avoir 3) décrit les structures dialogiques (la paire adjacente, la pertinence conditionnelle, l’organisation préférentielle, le projet de communication), et 4) leurs qualités organisantes (division, hiérarchie, coordination, pouvoir) nous nous attèlerons à 5) montrer, du point de la vue de la littérature métathéorique, la présence ou l’équivalent de ces structures dans l’entrevue d’embauche comme activité organisée.

Au Québec, malgré les efforts de prévention, d’éducation et de sensibilisation déployés depuis près de quarante ans, l’alcool au volant se place toujours en tête des principales problématiques de sécurité routière. Ce problème est d’autant plus marqué chez les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans, qui sont systématiquement surreprésentés dans le bilan routier des accidents et infractions. Pour mieux comprendre la persistance de la conduite sous influence d’alcool chez les jeunes conducteurs, nous nous sommes intéressée à la perspective de ces jeunes au regard de ce comportement. En tout, 57 jeunes conducteurs de 18 à 24 ans ont été interrogés. Leurs propos ont fait l’objet d’une analyse inductive et donné lieu à une théorisation basée sur quatre principaux freins à l’adoption d’une conduite responsable. Ces derniers ont permis de mettre en lumière un comportement à risque largement méconnue, soit la conduite enivrée. Il s'agit d'une forme de conduite illégale qui contribue au maintien de l’alcool au volant chez les jeunes conducteurs. S’apparentant à la conduite en état d’ébriété ou avec facultés affaiblies, le conducteur enivré ne montre toutefois que très peu de signes d’intoxication et, par conséquent, ne reconnaît pas son incapacité à conduire. Nous présenterons nos principales analyses et suggèrerons des pistes de solution pour contrer les barrières à l’adoption de comportements de conduite sécuritaires qui maintiennent la conduite enivrée dans les mœurs des jeunes.

Depuis son introduction en 1999, la maîtrise en design d'interaction (MDI) de l'Université Laval (anciennement connue sous les titres maîtrise en design graphique et multimédia et maîtrise en design multimédia) a permis la diplomation de près de 400 designers (M. A.) venus contribuer de façon significative au fil des ans à la profession de designer (notamment *UX-UI) dans la région de Québec, au Québec et au-delà de nos frontières. À l'automne 2021, nous avons analysé le profil LinkedIn de 306 d'entre eux de manière à comprendre leur évolution professionnelle, à savoir plus particulièrement s'ils exerçaient dans le domaine, depuis combien de temps, à quel titre, dans quel genre d'organisation, dans quelle région, selon quel type de pratique, etc. En plus de constituer un premier jalon en vue d'une étude comparative appelée à se poursuivre (nous projetons de refaire la même enquête dans 3 ans), cette analyse a permis d'examiner plus en profondeur l'usage des termes designer et design dans les titres de fonction affichés par les diplômés désormais praticiens. L'intérêt de cette enquête est triple: 1) établir la base d'un portrait professionnel des designers d'interaction à Québec et au Québec; 2) déterminer les modalités d'usage du titre designer ou du spécifique design (par ex. : conseiller en design); et 3) décrire les autres titres d'emploi liés au design, mais qui n'en portent pas la mention directe.



*UX-UI: design d'expérience utilisateur et design d'interface graphique.

Au Québec comme ailleurs, le mouvement #MoiAussi a engendré une multiplication et une visibilisation croissante des dénonciations d’agressions sexuelles, en plus de dénoncer plus largement le contrôle sur le corps et la sexualité des femmes. Malgré ces avancées, les années suivant #MoiAussi semblent aussi être celles d’un backlash envers le féminisme, visant plus spécifiquement certaines femmes issues groupes marginalisés. Au Québec, ce backlash entraîne des questionnements sur les possibles transformations des rapports de pouvoir engendrées par #MoiAussi. Parallèlement, de nombreuses téléséries québécoises ont intégré des discours associés à #MoiAussi, constituant des discours culturels sur la sexualité aujourd’hui. En m’intéressant aux possibles transformations de la sexualité (et leurs limites), qui peuvent être étudiées grâce aux téléséries, ma recherche doctorale veut comprendre comment la sexualité et les corps des femmes sont représentés à l’ère #MoiAussi. Pour ce faire, j’analyse le personnage principal de la télésérie M’entends-tu ? (saison 1, 2019), Ada, une femme en situation de pauvreté. Grâce à une analyse de discours, la présentation suggère que certaines femmes peuvent être exclues des revendications faites par #MoiAussi, en contrevenant aux normes sexuelles et de genre, comme c’est le cas des femmes qui ne correspondent pas aux critères d’une sexualité « respectable » bourgeoise.

La concurrence au sein de l’offre touristique ne cesse de s’intensifier et plusieurs facteurs participent à changer la demande touristique tels que la multiplication des occasions de voyage et les offres promotionnelles. Une nouvelle classe de touristes ne cesse de grandir, il s’agit de ceux qui utilisent leur téléphone intelligent afin de planifier leur voyage. Les acteurs du tourisme doivent s’adapter à cette nouvelle façon de consommer des touristes.

L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre l’utilité du mobile perçue par les voyageurs, plus particulièrement de déterminer quels sont leurs freins et leurs motivations à adopter le mobile pour des produits de voyage. Pour ce faire, une analyse selon les critères sociodémographiques a été réalisée à l’aide de comparaisons de moyennes et de régressions linéaires à partir d'une base de données de 977 répondants. Les résultats de la recherche démontrent notamment que plus le public cible visé est jeune, plus les entreprises touristiques doivent favoriser le marketing au sein du mobile. De plus, si les entreprises désirent s’adresser aux femmes, ils devront miser davantage sur l’immédiateté, l’utilité, les promotions et l’économie de temps afin d’attirer cette clientèle. Cette recherche sera utile aux entreprises touristiques tout comme aux voyageurs qui bénéficieront de services plus personnalisés dans le but de mieux répondre à leurs attentes et à leurs besoins.

Cette recherche vise à comprendre les stratégies de collaboration déployées par des étudiants de premier cycle universitaire de deux disciplines, soit le design industriel et le design d’intérieur. Elle porte sur la phase initiale d’un projet où le cadrage et le recadrage du projet se manifestent avec plus d’intensité. Le cadrage est considéré comme essentiel à la construction d’une compréhension partagée d’une problématique complexe conduisant aux solutions à envisager. Pendant une session, des étudiants sont jumelés en équipes multidisciplinaires pour travailler sur un projet de design. Ces équipes sont appelées à développer une problématique et un pré-concept. À la mi-session, les équipes ont été déconstruites et les étudiants de design industriel remplacé par de nouveaux étudiants, également en design industriel. Ces derniers ont eu l’opportunité de continuer le projet tel quel ou de le remettre en question, en totalité ou en partie. Trois des neuf équipes ont jugé nécessaire de revisiter la problématique et de revoir les critères de design. Les moyens utilisés pour comprendre ce qui a provoqué le recadrage du projet auprès de ces équipes sont : observations lors des présentations des concepts préliminaires, des entrevues ainsi qu’un questionnaire hebdomadaire portant sur les changements au cours de la semaine. Nous prévoyons que l’analyse des données de ces observations pourra nous éclairer davantage sur les différentes stratégies favorisant la compréhension partagée.

Au Québec, le français est au cœur de nombreux débats. Dans le domaine des médias, la langue parlée par les journalistes a été fréquemment étudiée et sa qualité évaluée (Rochette & Bédard, 1984; Reinke, 2005; Maurais, 2005; Olsen, 2024), mais l’accent y apparaît comme un grand oublié. La recherche sur ce sujet s’est concentrée sur les représentations sociolinguistiques des membres du groupe majoritaire, laissant de côté l’expérience des locuteurs stigmatisés (Freynet & Clément, 2018). Cette présentation examine l’expérience subjective de journalistes francophones « ayant un accent » en milieu de travail. Elle se penche sur leur relation avec leur accent, leurs façons d’appréhender leur environnement, leurs identités professionnelles et linguistiques et leurs sentiments d’appartenance à la profession.

Conceptualisant l’accent comme une vocalisation d'identités opprimées, cette présentation interroge la place de l’idéologie du français standard dans les médias québécois, occultant la diversité du français parlé dans la province, au Canada et dans la francophonie. 

Les résultats préliminaires d’une analyse thématique réflective menée sur une dizaine d’entretiens semi-structurés sont présentés, laissant la parole à une diversité de profils, d’origines et d’accents. L’ambivalence de l’accent chez ces participants est soulignée, suscitant à la fois des complexes dans la vie professionnelle, tout en éveillant une fierté identitaire et une envie de s’exprimer authentiquement.

Le milieu scientifique n'échappe pas à la culture visuelle, un pan de la société occidentale moderne caractérisé par l'omniprésence des images dans la transmission et la production du savoir. Les visualisations scientifiques (VS) se présentent alors comme un objet d'étude de choix pour explorer les rouages de la pratique scientifique. Une question se pose avant tout : comment peut-on penser les VS, ces médiatrices de connaissances ? Si l'on s'intéresse à ce qu'elles signifient, on peut se demander de quelle façon elles sont perçues par les individus ou les collectivités. On peut comprendre ces structures complexes comme celles d'un langage, et analyser leur syntaxe et sémantique (sémiotique visuelle). Il devient pertinent d'aborder les capacités cognitives mobilisées pour en interpréter le contenu (sciences cognitives). On peut aussi les penser en termes de constructions sociales du savoir, soient comme des artefacts : sont alors investigueés leurs conditions de production, participation dans les relations de pouvoir et fonctions au sein de différents groupes sociaux (STS). Si l'on s'intéresse moins à ce qu'elles produisent et davantage à leur nature, on peut prendre un angle purement organisationnel et analyser la façon dont elles structurent l'information - hiérarchiquement ou analogiquement par exemple (graphisme). Je propose dans cette communication d'étayer la pluralité des perspectives pour penser les VS afin de comprendre leur implication dans la production du savoir.

Cette communication vise à présenter un chapitre
d’analyse d’une thèse en cours de rédaction. La recherche consiste à conduire
une analyse herméneutique à partir de narratifs de soi recueillis dans un
contexte organisationnel. Il s’agit d’étudier la constitution narrative de
l’identité chez les membres de la division québécoise de la Gendarmerie royale
du Canada (GRC). En faisant l’analyse d’entrevues de groupe réalisées auprès
des membres de la GRC, la thèse vise à comprendre comment les identités
individuelles et collectives procèdent l’une de l’autre dans la narration. À partir
d’un cadre théorique qui puise à la conception de l’identité narrative de
Ricoeur (1990), enrichie d’une conception processuelle de l’identité et de
l’organisation (Czarniawska, 1997), nous démontrerons, dans cette présentation,
comment la narration permet de gérer les tensions entre
les dimensions fixe et changeante de l’identité dans un contexte
organisationnel. Dans cette étude les entrevues de groupe sont
considérées comme des instances particulières de réalité organisationnelle et
de verbalisation d’identités narratives (Alvesson, 2003). En ce sens, elles
constituent des « occasions herméneutiques », c’est-à-dire qu’elles
donnent lieu à des actes de configuration et de refiguration du réel, qui avec
la préfiguration permettent la constitution conjointe des identités à travers
les interactions entre participants.