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Les états d’engagement affectif envers l’organisation et la profession (c.-à-d., des états psychologiques qui lient les individus à l’organisation et/ou la profession; Meyer et Allen, 1993) sont largement étudiés auprès du personnel infirmier étant étroitement associés aux enjeux de rétention et de désertion professionnelle (OMS, 2020). Toutefois, l’étude des déterminants psychosociaux de ces états d’engagement demeure à ce jour limitée. La présente étude vise ainsi à examiner si, et comment, la qualité des relations avec les collègues de travail agit sur les états d’engagement organisationnel et professionnel. Reconnu pour son apport dans l’engagement (Fernet et al., 2020), le rôle médiateur de la motivation autonome (c.-à-d., le sentiment d’agir librement, par choix personnel; Ryan et Deci, 2017) sera également évalué.

Les analyses de médiation effectuées, à l’aide du logiciel MPlus 8.8, auprès de 263 infirmiers et infirmières indiquent que la qualité des relations avec les collègues est liée positivement à la motivation autonome (b = 0,32; p < 0,001) et les états affectifs d’engagement organisationnel (b = 0,10; p < 0,05) et professionnel (b = 0,16; p < 0,05). Aussi, des liens positifs sont observés entre la motivation autonome et les différents types d’engagement (organisationnel, b =0,45, p < 0,001; professionnel, b = 0,43, p < 0,001). Dévoilant un effet médiateur partiel, les résultats seront discutés à la lumière de la théorie de l’autodétermination (Ryan et Deci, 2017).

La 4e révolution industrielle, grâce à la convergence technologique, stimule l'innovation de tous les secteurs de l'industrie chez les entreprises de toutes tailles. Dans le secteur manufacturier, l’industrie 4.0 (I4.0) désigne les changements induits par les technologies émergentes. Chercheurs et praticiens ont conçu des cadres de référence pour évaluer l'état de préparation organisationnelle à I4.0 pour soutenir la transformation numérique. Or, il existe toujours un écart de connaissances en I4.0 entre la vision et les technologies pour l'atteinte des objectifs opérationnels. Dans ce but, cette recherche présente un outil pour la définition de modèles de conception de l'architecture I4.0. Basé sur la méthode de la science de la conception, une revue de la littérature a permis d’identifier des contextes d’utilisation de la donnée en I4.0 et en architecture d'entreprise. Notre outil encadre les choix d’architecture de données dans le contexte de I4.0 en lien avec les contextes d’utilisation. Nos résultats présentent une perspective originale qui relie les nécessités architecturales et l’utilisation de la donnée, en tenant compte des capacités organisationnelles et technologiques pour la recherche sur la création de valeur dans les contextes manufacturiers. De plus, les praticiens seront en mesure d'appliquer les modèles d’architecture et leurs différentes étapes de transition afin de réduire les risques et d'accélérer la transformation dans les entreprises manufacturières.

Les pratiques sociales durables regroupent un ensemble de meilleures pratiques de gestion qui contribuent à l’équité intra et inter générationnelle. La mise en place de telles pratiques se révèle à la fois une opportunité stratégique et un outil de légitimation pour les organisations. Dans le cas des PME, qui entretiennent des relations de proximité avec leurs parties prenantes, la mise en place de pratiques sociales durable permet de renforcer et de sécuriser les liens qui assurent son succès. Bien que la performance sociale durable des PME ait fait l’objet d’études dans les dernières années, notre compréhension du phénomène demeure limitée. Notre enquête approfondit l’étude des déterminants de la mise en place de pratiques sociales durables par les PME en s’intéressant aux contextes institutionnels, organisationnels et individuels présents dans la PME. Nos résultats issus d’une enquête par sondage auprès de PME manufacturières canadiennes démontrent l’importance de l’affect et des pressions normatives ressenties par le propriétaire-dirigeant, ainsi que de la stratégie organisationnelle et des cadres légaux supranationaux, comme principaux vecteurs de la mise en place de pratiques durables dans les PME. Cette enquête permet de mieux outiller les différents intervenants qui œuvrent à favoriser la prise en compte du développement durable par les PME et permet d’aiguiller les efforts des organismes de législation en la matière.

Les études portant sur les antécédents des comportements de citoyenneté organisationnelle (CCO) ont rarement mis l’accent sur le rôle de la santé psychologique au travail et celui du climat organisationnel (Podsakoff, MacKenzie, Paine & Bachrach, 2000). Cette étude vise à combler cette lacune. Pour ce faire, un échantillon formé d’infirmières du réseau de la santé du Québec est utilisé (n= 907). Le CCO a été mesuré grâce à une adaptation du questionnaire de Poropat et Jones (2009). Le bien-être et la détresse psychologique ont été mesurés avec les échelles de Gilbert, Dagenais-Desmarais et Savoie (2011). Le questionnaire du climat de travail est celui de Roy (1989). Les résultats des test-T montrent que les infirmiers présentant beaucoup de CCO vivent significativement plus de bien-être psychologique (t(566)= -6,227, p<0,001) et moins de détresse
psychologique (t(532)= 3,506, p<0,001) que ceux présentant peu de CCO. De plus, ceux présentant beaucoup de CCO ont une perception statistiquement différente du climat de travail que ceux présentant peu de CCO (t(566)=  -3,495, p<0,001). L’étude suggère qu’il existe une différence en termes de CCO en fonction de bien-être, de la détresse et du climat de travail. Les implications pratiques seront discutées.

Le concept de sentiment d’efficacité personnelle (SEP) a connu depuis quelques années de multiples applications en gestion des ressources humaines (GRH), notamment comme prédicteur important de la performance et de la satisfaction au travail. Le SEP est généralement défini comme la croyance d’un individu en ses capacités de mener à bien une tâche en vue d’un résultat. Pour Bandura, l’objet du SEP est spécifique, c’est-à-dire qu’il est relié à une tâche précise. Récemment, d’autres chercheurs penchent pour une conceptualisation plus globale du SEP, où ce dernier est alors décrit comme une compétence générique pouvant s’appliquer à des contextes variés.  L’objectif de cette recherche est 1. de mettre en évidence les caractéristiques du SEP vu comme deux construits et 2. de dégager les conséquences méthodologiques et pratiques de cette double conception du SEP. La stratégie de recherche consiste en une recension des écrits sur la double nature du SEP depuis les cinq dernières années. Cette recension permet de dégager l'influence des variables suivantes sur les deux conceptions du SEP : 1. les échantillons choisis ; 2. la méthode de recherche ; 3. le rôle du SEP (variable indépendante ? dépendante ? modératrice ? etc.) ; 4. les effets différenciés du SEP sur la performance individuelle et organisationnelle.  Les apports théoriques de cette recherche viendront clore ce travail. 

 

 

L’objectif de la communication porte sur la perception qu’ont les employés de banque à l’égard du changement induit par le passage du dépôt physique des chèques à l’Imagerie de Chèques (IC). À travers une démarche d’étude de cas intrinsèque portant sur une agence bancaire, j’ai mené des entrevues semi-dirigées impliquant les employés concernés. Les données cueillies sont codées et analysées selon une démarche de théorisation enracinée comme méthode rigoureuse d’analyse de données qualitatives.  

Les résultats de la recherche montrent que le personnel bancaire concerné perçoit le changement induit par l’IC, à la fois, comme source de confort et d’inconfort. D’un côté, l’IC améliore la satisfaction perçue du client et, par conséquent, la performance perçue de l’employé. D’un autre côté, en cas de problèmes techniques, l’IC peut devenir une source de frustration et un amplificateur de stress pour l’employé. Par ailleurs, l’acceptabilité de l’IC est tributaire, primo, de l’implication active des employés directement concernés par le changement et, secundo, de la formation que ces derniers reçoivent. La présence humaine est importante dans le traitement des images des chèques par la banque. D’où l’importance de la contribution scientifique et managériale de ma recherche qui consiste essentiellement à mettre la lumière sur la perspective de l’employé, laquelle perspective est, jusque-là peu étudiée dans la littérature sur l’IC comme innovation technologique.

La gestion de projet en intervention psychosociale par la nature et l’aventure représente un univers complexe, ambigu et incertain (Richardson, 2005). De plus, la logique interne de cette modalité d’intervention s’appuie sur le risque et l’imprévisibilité des situations ce qui complique la bonne mise en œuvre de ce genre de projet (Rojo et Boudreault, sous presse). La gestion de projet est une aventure en soi, où les hypothèses du début du projet et la capacité de l’équipe à se mettre en action sont souvent remises en cause en raison de la nature dynamique du projet (Kurtz et Snowden, 2003). Afin de faciliter l’opérationnalisation d’un projet IPNA, il faut penser une stratégie de planification flexible et dynamique qui est habituellement un des principaux facteurs de réussite. Dans ce sens, une stratégie de gestion a dû être choisie afin de structurer adéquatement le projet La dysphasie, au-delà du sommet. En termes d’objectifs, il fallait faire, mais de manière ingénieuse, ce qu’a permis la pensée design. Cette stratégie constitue une avenue intéressante qui permet d’être créatif dans la structuration des différentes phases d’un projet d’intervention psychosociale par la nature et l’aventure (Brown, 2009). Cette communication vise à présenter les conclusions d’utilisation de la pensée design comme une stratégie de gestion de projet d’envergure pertinente auprès de personnes faisant face à la complexité de la mise en place de projet d’envergure dans un contexte atypique.

Afin de sortir des sentiers battus, comprendre les facteurs influençant l’efficacité du marketing relationnel est au cœur de la vente. Selon nous, l’importance de l’auto-efficacité et de la résilience sur la performance du vendeur et la qualité de la relation du client, n’a pas été étudiée. Ainsi, nous postulons que l’auto-efficacité et la résilience ont une influence positive sur la performance et la qualité de la relation.

Notre échantillon est composé de vrais vendeurs et clients professionnels (175 dyades) dans de multiples secteurs d’activités. Nous avons fait le choix d’utiliser les équations structurelles pour tester notre modèle.

Chaque échelle a été épurée par le biais d’analyses factorielles exploratoires en utilisant la méthode de l’analyse en composantes principales. Une analyse factorielle confirmatoire avec la méthode du maximum de vraisemblance a ensuite été menée afin de valider l’ensemble du modèle de mesure.

Les résultats indiquent : χ²/dll = 1,719, p = 0.000; RMSEA = 0.064; CFI = 0.942; SRMR = 0.064. L’analyse indique que chacune des variables de mesure est significativement reliée à la variable latente spécifiée dans le modèle (Test-t > 1.96 et p < 0.05). Les indices de modification présentent des valeurs fortes. Le modèle de mesure présente des résultats satisfaisants.

Les résultats mettent en évidence le rôle de l’auto-efficacité et de la résilience du vendeur sur la performance du vendeur et la qualité de la relation du client dans un contexte B2B.

Analyser l’appropriation d’une gestion prévisionnelle des ressources humaines académiques dans les institutions d’enseignement supérieures en vue d’une modernisation des pratiques (le changement), percer les mécanismes et les processus ayant cours dans l’administration haïtienne. La problématique s’attache au dysfonctionnement persistant et récurrent soutenu par des plans consécutifs et des blocages bureaucratiques. La posture constructive a permis de débusquer de façon éclairée les pouvoirs et les stratégies des acteurs ainsi que les logiques d’action des parties prenantes : leurs incertitudes, leurs influences, leurs résistances, leurs interdépendances, etc. Nous nous plaçons dans la perspective de la sociologie des organisations, de la sociologie de l’action et faisant appel aux approches interactionnistes, par le biais de l’individualisme méthodologique. La méthodologie repose sur l’étude de cas multisites pour rendre compte de l’interprétation et de la représentation des actions en traquant les logiques et les rationalités qui les sous-tendent. L’analyse a permis de découvrir une démarche de gestion prévisionnelle de ressources humaines académiques articulée par trois logiques et rationalités dominantes : logique de maintien de relations d’interdépendance et partenariat institutionnel ; logique de sauvegarde des valeurs fondatrices institutionnelles et de tentatives de responsabilisation ; logique de légitimation et de compétitivité.

Fania Ogé

Houssine Dridi

Cette communication libre portera sur l'impact de la loi 10 à l’égard du désir de représentation collective des gestionnaires du Réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). Les impacts de la loi 10 seront analysés via le modèle théorique de John Budd (2004) qui stipule que la relation d'emploi est basée sur trois dimensions, soit l'efficience économique, l'équité ainsi que le "voice".

Pour Budd, l’équité se définit comme étant l’ensemble des traitements accordés à l’employé dans la relation d’emploi. Ce faisant, cela touche autant aux aspects matériels, comme la distribution des richesses qu’aux aspects procéduraux, comme le droit à un traitement juste dans les processus d’embauche et/ou de congédiement, à titre d’exemple.

Par ailleurs, l’auteur défini le « voice » comme étant le degré de participation des employés dans les décisions reliées à leur travail. À titre d’exemple, il peut s’agir de leur autonomie ou de leur marge de manœuvre dans l’organisation de leur travail.

Ainsi, l’objectif de la communication sera d’exposer les manifestations significatives de la dégradation du « voice » et de l’équité chez les gestionnaires du RSSS. Suite à cette étape, il sera expliqué en quoi cette dégradation contribua à l’émergence d’un désir de représentation collective plus considérable chez les gestionnaires du RSSS.

La pandémie découlant de la COVID-19 a propulsé la majorité des travailleurs du savoir dans un contexte de télétravail forcé, créant ainsi une onde de choc au sein des organisations. Dans ce contexte, la résilience du télétravailleur est apparue comme une compétence essentielle afin de minimiser l’impact négatif de la pandémie sur la productivité des individus. Concrètement, la résilience se définit comme l’aptitude à demeurer fort, en contrôle, productif et en santé suite à un évènement négatif imprévu. Or, aucune étude ne s’est penché sur les déterminants de la résilience propre au télétravailleurs, encore moins en situation de télétravail imposé. Ainsi, l'objectif de cette recherche est d’identifier les conditions qui favorisent la résilience des télétravailleurs et de mesurer l’impact de la résilience sur trois conséquences individuelles déterminantes pour les organisations, à savoir la performance adaptative, le mieux-être et la prise de risque calculé. Pour atteindre cet objectif, nous proposons un cadre conceptuel basé sur la théorie du stress transactionnel et dans lequel la résilience contribue à l’atteinte des conséquences individuelles de deux manières. Premièrement en amplifiant l’effet positif des ressources travail et hors-travail dont disposent des télétravailleurs sur les conséquences individuelles. Deuxièmement en atténuant l’effet négatif des contraintes travail et hors-travail qui influence négativement ces mêmes conséquences individuelles.

A la lumière de ces nombreux risques pouvant freiner la création de valeur ou détruire la valeur existante de l’organisation, il est évident que cette dernière devrait mettre en place des méthodes et des approches lui permettant de comprendre et de gérer efficacement les risques identifiés.

Les approches traditionnelles de management des risques se concentraient sur la gestion des risques spécifiques aux processus, aux activités et aux unités de l’entreprise. Au-delà de ces approches dites ascendantes, le nouveau paradigme du management suppose l’appréhension des risques dans le cadre d’une approche globale et cohérente (Soltanizadeh et al. 2014). Cette approche descendante permet d’élaborer un mapping synthétique des risques pour les dirigeants.

Ce travail reposera sur des faits observés, recueillis et mesurés des pratiques, des méthodes et des moyens mis en place pour gérer et pour se couvrir contre les

risques. De ce fait notre question de recherche est de savoir est ce : La modélisation des risques permet-elle d’avoir une vision générale sur les

risques significatifs dans le cadre des PME nouvellement créées ?

Cette question centrale peut être décortiquée en plusieurs questions dérivées : 

- Quels sont les risques auxquels les entreprises nouvellement créées sont exposées ?

- Comment l’entreprise s’organise-t- elle face aux différents risques ?

- Comment les dirigeants identifient et gèrent les risques liés à l’organisation ?

 

L’arrivée des médias sociaux a transformé l’univers des relations marchandes, équilibrant davantage les rapports de pouvoir entre consommateurs et organisations par le biais d’un bouche à oreille dont la portée s’est amplifiée. En cas d’insatisfaction, les consommateurs ont désormais la possibilité de partager leur mécontentement sur les médias sociaux. Bien que plusieurs recherches se soient intéressées à ce phénomène, la plupart se sont basées sur une mesure d’intention de se plaindre, et non sur le comportement passé. De plus, peu d’entre elles ont tenté d’identifier si les consommateurs qui se plaignent en ligne présentent des caractéristiques psychologiques les distinguant de ceux n’adoptant pas ce comportement. Notre étude propose donc de jeter un regard nouveau sur ce phénomène en analysant le profil des consommateurs s’étant plaints en ligne au cours des 12 mois précédent l’enquête. Elle a été réalisée au Québec auprès d’une population qualifiée d’utilisateurs intensifs de médias sociaux. Un questionnaire en ligne a été administré à un échantillon de 1021 étudiants universitaires, parmi lesquels 321 s’étaient déjà plaints en ligne. Les analyses effectuées visaient à identifier si des variables psychologiques, notamment le lieu de contrôle et la susceptibilité à l’influence des pairs, caractérisent les individus qui se plaignent en ligne. Les résultats indiquent que ces derniers semblent en effet se différencier quant à certaines des variables psychologiques étudiées.

Les études de satisfaction des visiteurs sont un incontournable en évaluation muséale. Plus les visiteurs sont satisfaits, plus ils sont susceptibles d’adopter des comportements de fidélité, comme revenir au musée ou en parler de façon positive à leur entourage. Cependant, plusieurs études montrent que la relation entre la satisfaction et la fidélité n’est pas toujours aussi forte et directe que nous le pensions. À cet égard, Oliver propose un modèle basé sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen. Ce  modèle suggère que l’attitude d’un visiteur envers la fidélité au musée agit comme variable médiatrice entre son degré de satisfaction et son intention d’adopter des comportements de fidélité.

L’objectif de cette étude est de tester le modèle d’Oliver en contexte muséal. Les variables à l’étude ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire autoadministré auprès d’un échantillon de 907 visiteurs du Musée de la civilisation de Québec. Nous avons testé le modèle d’Oliver à l’aide d’une analyse acheminatoire. Les résultats montrent que ce modèle s’ajuste bien aux données et qu’il permet de mieux comprendre la relation entre la satisfaction des visiteurs d’un musée et leur intention d’adopter des comportements fidélité envers le musée. L’étude met aussi en valeur le fait que, outre la satisfaction des visiteurs, leur attitude envers la fréquentation d’un musée constitue également un levier pour influencer leurs intentions de revenir et de faire du bouche-à-oreille positif.



Les outils d’intelligence d’affaires et analytique (BI&A) sont au cœur des moyens employés pour améliorer la compétitivité des organisations. Toutefois, ils sont trop souvent sous-utilisés et ne répondent pas aux besoins des utilisateurs. Si plusieurs causes peuvent être liées à cette situation, certaines recherches tendent à démontrer que le développement de conflits dans les équipes de travail en est une cause crédible.

Notre recherche s’engage donc dans cette approche relationnelle et vise à mieux comprendre si le développement d’une relation solide et collaborative entre l’analyste de données et le gestionnaire permet de répondre plus efficacement aux besoins d’information de ce dernier, favorise le développement de meilleurs outils BI et contribue ainsi à améliorer la prise de décision du gestionnaire.

Pour répondre à cette question, nous avons réalisé un Delphi auprès d’un groupe d’experts en analyse de données afin de mieux comprendre quels étaient les facteurs contextuels qui influençaient la qualité de la relation gestionnaire-analyste dans un contexte d’intelligence d’affaires, et quels moyens ils mettent en œuvre pour améliorer la qualité de leur relation avec les gestionnaires. Plusieurs facteurs et moyens ont ainsi été sont révélés dans notre étude.  

Cette recherche permet de mieux comprendre comment la qualité de la relation gestionnaire-analyste améliore la qualité des outils BI&A et la prise de décision du décideur.

Le contrat psychologique constitue un ensemble de croyances individuelles, implicites et subjectives, concernant les obligations des employés et employeurs (Rousseau, 1989). Il est une représentation mentale influencée par divers facteurs individuels, organisationnels et environnementaux. Son état, complet, rompu ou en violation, engendre des changements attitudinaux et comportementaux ayant des répercussions pour les employés et les organisations. Un contexte de regroupement d’établissements, tel qu’au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), représente donc un terrain fertile aux ruptures et/ou violations du contrat psychologique et donne lieu à notre recherche dont l’objectif est d’identifier les styles et pratiques de gestion susceptibles de le protéger. Suivant le déploiement d’un devis de recherche ayant recours à des méthodes mixtes (qualitatives et quantitatives), l’actuelle communication présentera les résultats obtenus suite aux deux séries d’entrevues semi-dirigées réalisées auprès de gestionnaires du CHUM et un questionnaire en ligne auprès d’employés. Ces premiers résultats obtenus par un codage ouvert et axial confirment certaines pratiques de gestion et font état du contrat psychologique d’employés.

En 2015, un québécois sur quatre utilisait des outils de vidéo-conférence comme Skype ou FaceTime (27,1 %), soit une augmentation de 8,8 points de pourcentage en un an (CEFRIO, 2015). Néanmoins quel est son impact sur l’accroissement de la qualité de l’expérience vécue par les clients ? Cet outil serait-il approprié dans un contexte où les technologies s'avèrent très présentes, mais qui apparaît principalement «utilitaire», comme le bancaire ? C’est pourquoi, cette recherche examine la contribution et la pertinence des vidéo-chats à l’amélioration de l’expérience client dans le secteur financier. Des entrevues en profondeurs, permettant d’atteindre le point de saturation, ont été réalisées afin de recueillir les impressions de consommateurs. Les résultats suggèrent que le déroulement de la rencontre, la relation avec le conseiller et le format de la vidéo constituent des éléments importants à la création d’une expérience positive, gage de confiance. La recherche a aussi fait ressortir quelques avantages à l’utilisation de cet outil.  Parmi ceux-ci, nous retrouvons la possibilité de favoriser un lien plus fort avec le conseiller (comparativement au téléphone), d'économiser du temps (ex. : sur le déplacement) et d'avoir accès au langage non verbal. Malgré tout, l’utilité de cet outil dans le domaine bancaire est remise en question.

Présentant un cadre de travail qui relie l’identité culturelle, le travail et la santé mentale, cette recherche élargit le modèle du stress en le rendant sensible aux nouvelles réalités du marché du travail. Elle met en avant en plus de l’hypothèse de plus en plus acceptée d’une « réaction différentielle » aux stresseurs du travail, celle d’une « exposition différentielle » à ces stresseurs. En effet, la segmentation des marchés et les inégalités ethnoraciales dans l’accès à l’emploi obligent les personnes issues de certains groupes ethnoculturels à se déqualifier et à accepter des emplois précaires aux conditions de travail désagréables. Or les conditions de l’organisation du travail ont été largement documentées comme des facteurs pouvant favoriser le stress et s’associer au développement et à l’aggravation de problème de santé mentale. S’il ne fait plus aucun doute que les travailleurs ne seraient pas tous égaux face aux conséquences du stress en milieu de travail, il existe toutefois très peu de connaissances sur le rôle que pourrait jouer l’identité culturelle sur le travail et l’expérience de problèmes de santé mentale se manifestant par de la détresse psychologique et des symptômes de dépression. L’objectif de la recherche est de déterminer si les employés sont exposés au stress de par leur identité culturelle ou au contraire, si les stresseurs ont les mêmes effets sur les individus, quelle que soit leur identité culturelle. 

Dernièrement nous avons assisté à une prolifération des travaux qui portent d’une part sur la créativité et d’autre part sur la technologie. Toutefois, nous constatons que seule une partie marginale de ces travaux s’intéresse à la relation qui pourrait exister entre la créativité dans son usage de la technologie, notamment l’impact de cette dernière sur les processus de création et de gestion des projets créatifs. Dans cette proposition, nous explorons le fossé qui existe entre ces deux littératures, et nous discutons de la place importante donnée à la TI dans les organisations pour la création de connaissances et pour la promotion de la créativité. Nous discutons aussi des relations théoriques entre la créativité et la technologie et nous proposons les nouvelles perspectives de  recherche dégagées. Pour développer nos constats, nous proposition d’un cadre théorique qui fait appel aux positionnements suivants : Technology-in-Creating et Creating-in-Technology de l'anti-positiviste épistémologie. Nous effectuons également trois études de cas dans le domaine des industries créatives: Festival, Maison écologique et Radio.

 



Cette communication présente les résultats d’une étude qualitative portant sur les risques et les modalités de dégénérescence des initiations universitaires et sur la façon dont les universités les appréhendent et s’y préparent.

Les risques inhérents aux initiations sont élevés. Elles ont été à l’origine d’événements graves pour les victimes et les universités (harcèlement, agression, viol, décès) et font l’objet d’une préoccupation grandissante chez les doyens et les recteurs. Par nature, elles impliquent une population sensible qui présente une vulnérabilité particulièrement propice à l’irruption de déviances et nécessite une gestion préventive particulière à laquelle la recherche ne s’est pas encore intéressée à notre connaissance.

Notre étude réalisée auprès de doyens et de représentants de la vie étudiante dans des universités québécoises et françaises analyse les mécanismes d’intégration des initiations puis établit des pistes pratiques indiquant comment les universités peuvent prévenir et se préparer à faire face à ces événements. Nos résultats font apparaître un paradoxe. D’une part ces activités sont porteuses de sens seulement si elles sont dangereuses et mettent en péril la sécurité des étudiants. D’autre part, si le danger est trop encadré, les rites universitaires s’externaliseront et leur risque de dégénérescence augmentera.

 

En tant qu’intervenantes de première ligne dans des contextes socio-culturels difficiles, géographiquement isolés avec des ressources limitées et un spectre de pratique et de responsabilités élargi, les infirmières du grand nord québécois font face à des enjeux de compétences et de performance très importants. Si techniquement leur rôle est relativement bien circonscrit, une bonne partie de leur performance dépend de leur capacité à s’approprier des connaissances et des codes tacites propres aux communautés dans lesquelles elles pratiquent comme par exemple l’aspect culturel et les savoirs médicaux traditionnels. Par ailleurs, l’établissement de liens de confiance avec le médecin, les membres de l’équipe soignante ou les leaders communautaires se révèle être un vecteur de transmission de savoir et d’apprentissage puissant. Notre recherche qualitative constituée de 48 entretiens et 3 semaines d’observation non-participante au sein de la communauté Inuite du Nunavik et de la communauté Crie de la Baie-James a été l’occasion de réfléchir l’appropriation rapide des savoirs tacites en milieu extrême. Cette recherche s’est appuyée sur les plus récents travaux en matière de gestion des connaissances et a été l’occasion de poser une réflexion critique sur le modèle le plus connus d’entre-eux, celui de Nonaka et Takeuchi (1997).



L’hypermodernité et les connaissances et pratiques en gestion de projet : analyse documentaire du Project Management Body of Knowlege (PMBoK).

Eugenia Iurcu et Jacques-Bernard Gauthier

Les tenants de l’approche critique en gestion de projet (Making Project Critical) s’en prennent au caractère moderne de la gestion de projet (approche mécanique, instrumentale et normative) en ciblant plus particulièrement le Project Management Institute (PMI) et son ouvrage phare le Project Management Body of Knowlege (PMBoK) – référentiel sur les bonnes pratiques de la gestion de projet.  Une série de monde sociétaux ont succédé à la modernité.  Certains auteurs présentent l’idéal-type hypermoderne comme le dernier en liste des mondes sociétaux.  Si le caractère moderne est abondamment dénoncé par les tenants de l’approche critique en gestion de projet, est-ce dire que le PMI demeure un château fort moderne et résiste à l’hypermodernité ?   Est-ce dire que le PMBOK, quoique modifié tous les quatre ans, demeure structuré autour de principes modernes ignorant du même coups ceux constitutifs de l’idéal-type hypermoderne ? Notre communication présente les résultats d’une analyse documentaire de la dernière édition du PMBoK dans le but de faire ressortir les connaissances et les pratiques de la gestion de projet façonnées par les principes de l’hypermodernité.  À partir de là seront esquissées quelques-unes des grandes conditions à la gestion de projet hypermoderne.

Bien que nous ayons une bonne compréhension des effets des routines organisationnelles (Feldman et Pentland, 2003) sur les organisations – elles apportent de la coordination et du contrôle, elles aident les participants à faire face à l'incertitude, etc. (Becker, 2004) -  nous savons encore très peu de choses sur la façon dont elles émergent ou sont adoptées pour la première fois. Nous explorons ici l'émergence d'une routine organisationnelle en utilisant le langage comme métaphore. Nous proposons qu'une routine organisationnelle se compose d’une codification des connaissances implicites et explicites dans un lexique, d’une grammaire et de règles et normes socio-culturelles qui guident et informent les participants des routines pendant leurs activités (Gorgeon 2009). La performance d’une routine est assimilée à une conversation entre les participants. Nous utilisons ce cadre théorique sur le cas d'une expédition polaire où trois personnes ont entrepris un voyage de 800 km de Yellowknife à Kugluktuk au Canada sur des skis en tirant des pulkas. Nous explorons la façon dont les participants se coordonnent en situation ( Bouty et al . 2012 ) et font émerger les routines de l'expédition. Nos résultats montrent que, bien que chaque participant " parle " le même "langage " contribuant à une progression quotidienne, plutôt efficace, ils ont des motivations très différentes pour entreprendre l'expédition qui conduisent les acteurs à juger l’expédition comme un échec.



Le mandat des intervenants en protection de la jeunesse (PJ) implique qu’ils entrent quotidiennement en contact avec des victimes d’événements potentiellement traumatiques. Le matériel traumatique correspond aux détails aversifs entourant le récit traumatique d’une victime. Une association entre l’exposition à du matériel traumatique et le développement de conséquences négatives a pu être observé dans les études menées auprès des intervenants en PJ. En effet, 15,2 % d’entre eux souffriraient annuellement de symptômes post-traumatiques, tandis que 30 à 50 % vivraient des difficultés émotionnelles. D’un autre côté, la recherche propose aussi que des conséquences positives comme le développement de satisfaction de compassion puissent être associées à l’exposition au matériel traumatique. Ce projet qualitatif de nature exploratoire tente de décrire le matériel traumatique vécu par des intervenants en PJ; les conséquences qu’une exposition au matériel traumatique peut entraîner chez eux, ainsi que la manière dont ils y font face. Les résultats préliminaires, obtenus à l’aide d’une analyse thématique de transcriptions d’entrevues (N=5), ont permis d’observer que l’exposition au matériel traumatique entraîne des conséquences positives et négatives chez les intervenants en PJ, que ceux-ci utilisent des stratégies d’adaptation actives et passives lors d’une exposition et qu’un supérieur soutenant serait protecteur lorsqu’un intervenant en PJ est exposé à du matériel traumatique.

L'objectif de notre communication est de montrer comment une approche trans-disciplinaire outillée peut être utilisée pour produire des savoirs sur les discours managériaux afin d'en évaluer l'efficacité.

La promotion de l'innovation dans l'entreprise repose, sur une communication interne qui orientent la culture de l'organisation vers la créativité et l’intrapreneuriat. Ainsi, l'approche performative de la stratégie nous enseigne que les discours peuvent avoir des effets matériels . En ce sens, un énoncé est performatif lorsque le contenu de la communication adressée aux salariés les autorise à produire des idées et les engage dans le processus d'innovation.

Dans notre analyse, cette dimension performative est remise en cause par l’absence de concepts associés à l'innovation tels que la créativité, la rupture ou la recherche. La dimension stratégique de l'innovation est présente, mais pas la dimension opérationnelle. En conséquence, l'innovation peut paraître importante aux lecteurs d'un point de vue stratégique mais son origine apparaît comme extérieure à l'entreprise et ne relève pas d'une démarche proactive intégrée.

Cette étude nous a permis de mettre en lumière un paradoxe dans le discours de La Poste qui, ainsi construit ne présente aucune dimension performative et ne produit pas l'effet escompté. Ce cas pourrait interroger les instances productrices de discours sur l’opportunité d’intégrer des outils d’analyse textuelle dans leur pratique.