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La présente étude visait à identifier et à classifier les différents comportements de soutien social provenant du travail (superviseurs et collègues) et hors travail (membres de la famille et amis) qui sont perçus comme favorisant ou nuisant à l'équilibre travail-vie personnelle des travailleurs. Nous définissons le soutien social comme des ressources psychologiques ou matérielles offertes à un individu dans le cadre d’une relation sociale (Jolly et al., 2021) et l'équilibre travail-vie personnelle comme l'évaluation de la favorabilité de la combinaison de rôles travail-vie personnelle basée sur la façon dont l'affect, l'implication et l'efficacité s'alignent sur la valeur que l'on accorde à ces rôles (Casper et al., 2018). La présente étude contribue à la littérature en répondant aux appels à de futures recherches (voir Casper et al., 2018; Jolly et al., 2021; Vaziri et al., 2022) et en identifiant les comportements de soutien non utile apporté par des sources hors travail. Utilisant une méthodologie qualitative, 18 travailleurs canadiens-français travaillant ≥ 30 heures par semaine et issus de divers secteurs ont participé à un entretien semi-structuré par vidéoconférence. Des analyses de contenu et thématique ont permis d'identifier 12 thèmes parmi les différentes sources (31 comportements) axés sur la promotion et 4 thèmes (15 comportements) nuisibles à l'équilibre. Ces résultats fournissent des gestes concrets qui peuvent être utilisés pour soutenir l'équilibre.

Cette communication présente les résultats d’une étude qualitative portant sur les risques et les modalités de dégénérescence des initiations universitaires et sur la façon dont les universités les appréhendent et s’y préparent.

Les risques inhérents aux initiations sont élevés. Elles ont été à l’origine d’événements graves pour les victimes et les universités (harcèlement, agression, viol, décès) et font l’objet d’une préoccupation grandissante chez les doyens et les recteurs. Par nature, elles impliquent une population sensible qui présente une vulnérabilité particulièrement propice à l’irruption de déviances et nécessite une gestion préventive particulière à laquelle la recherche ne s’est pas encore intéressée à notre connaissance.

Notre étude réalisée auprès de doyens et de représentants de la vie étudiante dans des universités québécoises et françaises analyse les mécanismes d’intégration des initiations puis établit des pistes pratiques indiquant comment les universités peuvent prévenir et se préparer à faire face à ces événements. Nos résultats font apparaître un paradoxe. D’une part ces activités sont porteuses de sens seulement si elles sont dangereuses et mettent en péril la sécurité des étudiants. D’autre part, si le danger est trop encadré, les rites universitaires s’externaliseront et leur risque de dégénérescence augmentera.

 

En 2015, le scandale de Volkswagen, connu sous Dieselgate, a explosé dans les médias. En effet, la presse mentionnait qu’approximativement 482 000 véhicules de marque Volkswagen ont été équipés d'un logiciel capable de détecter automatiquement les tests de mesure antipollution pour en fausser les résultats. Pourtant, son rapport de développement durable (DD) de 2014 ne laissait rien paraitre cette fraude. À l’aide d’une analyse de discours, la section environnement du rapport de DD a été examinée. Trois différentes techniques sont utilisées afin d’interpréter les mots et les images choisies: le principe de pollyanna, le choix de l’étalonnage et les autres méthodes de manipulation de l’information. Certains articles parus les médias sont employés via une méthode de counter-accounting afin de comparer les informations fournit par Volkswagen. 

Cette étude contribue au débat sur l’audit. Le processus comptable, comme celui de l’audit des rapports de DD, est complexe. L’audit et le processus de vérification ne sont pas une preuvede la véracité des informations incluses dans les rapports. L’article contribue également à la discussion sur la « véritable » utilité de ces rapports. L’entreprise a la marge de manœuvre pour effectuer une sélection d’éléments qui se retrouve à l’intérieur des rapports et peut donc choisir, à sa discrétion, ceux qu’elle désire mettre de l’avant. Elle favorise alors le souci de l’image et la légitimité sociale avec les diverses parties prenantes. 

L’enseignement et la recherche constituent des leviers importants permettant de renforcer et d’améliorer l’image et la notoriété du territoire à l’échelle nationale comme internationale. Par ailleurs, l’attractivité territoriale est la capacité d’un territoire donné à attirer une quantité importante d’activités productives. L’université en général est un lieu de production de la connaissance. L’implantation d’une université donnée sur un territoire donné peut influer sa composition urbaine tout en polarisant ce territoire. Par ici on commence notre réflexion sur les atouts et les potentialités de l’université à devenir un vecteur d’attractivité pour le territoire. Nous cherchons de savoir : Quel est le rôle de l’université dans l’attractivité territoriale au Maroc, du point de vue Marketing ? Autrement dit, dans quelle mesure l'espace universitaire au Maroc influence-elle l’attractivité de son territoire ? Pour répondre à cette question, nous allons commencer par une précision conceptuelle de l'attractivité territoriale et de l'espace universitaire. Ensuite, nous présenterons des histoires de succès de l'attractivité universitaire. Enfin, nous menons une enquête auprès des usagers de l'université (étudiants, enseignants, administratifs), pour déterminer les facteurs d'attractivité territoriale universitaire dans le but de concevoir une stratégie de marketing territorial axée sur l'espace universitaire. 

L’hypermodernité et les connaissances et pratiques en gestion de projet : analyse documentaire du Project Management Body of Knowlege (PMBoK).

Eugenia Iurcu et Jacques-Bernard Gauthier

Les tenants de l’approche critique en gestion de projet (Making Project Critical) s’en prennent au caractère moderne de la gestion de projet (approche mécanique, instrumentale et normative) en ciblant plus particulièrement le Project Management Institute (PMI) et son ouvrage phare le Project Management Body of Knowlege (PMBoK) – référentiel sur les bonnes pratiques de la gestion de projet.  Une série de monde sociétaux ont succédé à la modernité.  Certains auteurs présentent l’idéal-type hypermoderne comme le dernier en liste des mondes sociétaux.  Si le caractère moderne est abondamment dénoncé par les tenants de l’approche critique en gestion de projet, est-ce dire que le PMI demeure un château fort moderne et résiste à l’hypermodernité ?   Est-ce dire que le PMBOK, quoique modifié tous les quatre ans, demeure structuré autour de principes modernes ignorant du même coups ceux constitutifs de l’idéal-type hypermoderne ? Notre communication présente les résultats d’une analyse documentaire de la dernière édition du PMBoK dans le but de faire ressortir les connaissances et les pratiques de la gestion de projet façonnées par les principes de l’hypermodernité.  À partir de là seront esquissées quelques-unes des grandes conditions à la gestion de projet hypermoderne.

Il est démontré dans la littérature que l’état de détresse psychologique des travailleurs constitue un prédicteur de l’intention de quitter leur emploi. Or, ce désir de quitter ne se matérialise pas systématiquement en départ effectif dans tous les cas de figure. Ce constat appelle à une question : Pourquoi les travailleurs en détresse qui souhaitent quitter leur emploi restent finalement travailler pour leur organisation? Notre étude propose une piste d’explication en s’intéressant au cas des cadres de premier niveau. Nous élaborons un modèle explicatif de l’intention de quitter qui prend en considération le rôle de l’engagement de continuité et affectif envers quatre cibles (Stinglhamber et al., 2002): organisation, profession, supérieur.e immédiat.e, employé.e.s supervisé.e.s. Les données sont collectées par questionnaires électroniques en deux temps de mesure auprès d’un échantillon de 245 cadres travaillant dans différentes organisations québécoises. Les résultats montrent que, alors que les cadres ont l’intention de quitter en raison de leur état de santé mentale, l’engagement affectif à l’égard de l’organisation, de la profession et du supérieur immédiat réduit cette intention. Au contraire, les cadres ont l’intention de quitter malgré l’engagement affectif à l’égard de leurs employé.e.s et malgré qu’ils auraient beaucoup à perdre en quittant leur employeur. Les types et les cibles d’engagement jouent donc un rôle différent dans l’intention de quitter l’organisation.

Bien que nous ayons une bonne compréhension des effets des routines organisationnelles (Feldman et Pentland, 2003) sur les organisations – elles apportent de la coordination et du contrôle, elles aident les participants à faire face à l'incertitude, etc. (Becker, 2004) -  nous savons encore très peu de choses sur la façon dont elles émergent ou sont adoptées pour la première fois. Nous explorons ici l'émergence d'une routine organisationnelle en utilisant le langage comme métaphore. Nous proposons qu'une routine organisationnelle se compose d’une codification des connaissances implicites et explicites dans un lexique, d’une grammaire et de règles et normes socio-culturelles qui guident et informent les participants des routines pendant leurs activités (Gorgeon 2009). La performance d’une routine est assimilée à une conversation entre les participants. Nous utilisons ce cadre théorique sur le cas d'une expédition polaire où trois personnes ont entrepris un voyage de 800 km de Yellowknife à Kugluktuk au Canada sur des skis en tirant des pulkas. Nous explorons la façon dont les participants se coordonnent en situation ( Bouty et al . 2012 ) et font émerger les routines de l'expédition. Nos résultats montrent que, bien que chaque participant " parle " le même "langage " contribuant à une progression quotidienne, plutôt efficace, ils ont des motivations très différentes pour entreprendre l'expédition qui conduisent les acteurs à juger l’expédition comme un échec.



Se référant à la théorie de l’autodétermination (Deci et Ryan, 1985), cette étude s’intéresse à l’apport de la motivation autodéterminée sur la santé psychologique au travail. Peu d’études empiriques se sont penchées sur ces liens et aucune, à notre connaissance, en usant de mesures de santé adaptées particulièrement au milieu du travail et en conceptualisant la santé comme bidimensionnelle, en accord avec la psychologie positive. En fonction de la documentation, nous présumons que la motivation autodéterminée sera liée positivement au bien-être psychologique et négativement à la détresse psychologique. Pour valider ces hypothèses, des données ont été récoltées par questionnaires auto-rapportés, tous validés dans le contexte du travail, au sein de la population des enseignants(es) du système scolaire québécois (N=542). La motivation autodéterminée est liée positivement et de manière significative au bien-être psychologique au travail (r = 0.56, p < .001) ainsi que liée négativement et de manière significative à la détresse psychologique au travail (r = -.40, p < .001). Les résultats indiquent la pertinence d’appréhender la santé psychologique au travail dans une perspective motivationnelle et qu’il s’agit d’une variable sur laquelle il pourrait être avantageux d’influer afin de favoriser la santé des travailleurs. Cette étude montre aussi la pertinence d’user d’une mesure plus complète de la santé psychologique afin d’en dresser un portrait plus juste.

Depuis le début des années 2000, la lutte contre le terrorisme a grandement participé à une forme de légitimation sociale de l’utilisation de la biométrie comme moyen d’authentification des individus. L’obsession vers plus de contrôle n’a pas épargné le milieu de travail, et se manifeste dans l’implantation d’une multitude de technologies (empreinte digitale, voix, iris, reconnaissance faciale, etc.). Le recours accru à ces technologies est en train de transformer considérablement les rapports au travail, soit positivement (contrôle du temps, protection des lieux du travail et des données professionnelles), soit négativement (atteinte à la vie privée, accès aux données personnelles, etc.). Toutefois, peut-on penser que l’ouverture des jeunes vers les TI les prépare davantage à accepter la biométrie comme formes de contrôle en milieu de travail ? La présente communication essaye d’explorer trois facettes de cette question auprès d’une population de jeunes travailleurs et chercheurs d’emploi au Canada : (1) l’intrusion perçue de la biométrie ; (2) la disposition à installer la biométrie au travail ; (3) les domaines d’usage acceptés de la biométrie au travail. Dans un contexte de rareté de la main-d’ouvre, de diversité générationnelle et de présence accrue des TI en milieu de travail, les résultats de cette étude permettront de soutenir les organisations à trouver des solutions intégratives au dilemme entre deux droits : sécurité et vie privée en milieu de travail.

Les fusions et acquisitions sont un moyen important pour la croissance et l'internationalisation des entreprises. Cependant, les chercheurs et les praticiens sont toujours perplexes devant leur faible taux de réussite. Au cours du processus d’intégration, ou post-acquisition, l'interaction entre les deux entreprises, l’acquéreuse et l’acquise, devient cruciale. Ce travail donc vise à examiner de plus près ce phénomène afin d’en déchiffrer sa complexité, en explorant la dynamique des interactions entre les acteurs qui construisent au quotidien le processus d'acquisition, c’est-à-dire les cadres intermédiaires de l'entreprise acquise et les cadres intermédiaires de l’acquéreur, responsables de la prise de contrôle. En utilisant une méthodologie mixte, nous cherchons à comprendre et à expliquer comment ces gestionnaires interagissent, afin de maintenir leur importante fonction dans la formation de la stratégie, et comment la dynamique de leur interaction peut influer sur la création de la valeur de l'entreprise acquise. D’ailleurs, nous  traitons le processus d'acquisition dans son ensemble, car les expériences antérieures à la prise de possession auront aussi des répercussions sur ​​l’intégration. Notre étude vise à contribuer à une meilleure compréhension du processus d'acquisition et à faire la lumière sur l’importance des cadres intermédiaires comme constructeurs de stratégie et non seulement comme exécutants et influenceurs des cadres supérieurs.

L’innovation dans les sciences de la gestion est souvent associée à l’idée de penser à l’extérieur de la boîte. Que savons-nous au juste sur cette fameuse boîte? Une enquête d’anthropologie des sciences permet de comprendre que cette boîte noire est en fait un système de projection de la gestion, une pratique scientifique moderne. Or, en cherchant à l’extérieur de la boîte, les chercheurs tendent à se spécialiser de plus en plus. Cette pratique scientifique moderne engendre une complexité croissante du monde dans lequel on vit. Cet état de fait va à l’encontre de ce que font les gestionnaires à succès, c’est-à-dire rassembler de plus en plus de parties prenantes et assurer la durabilité de cet assemblage communément appelée une organisation.

C’est pour rendre compte de comment font ces gestionnaires qu’il est nécessaire de regarder à l’intérieur de la boîte noire des sciences de la gestion pour adapter notre pratique de gestion des sciences. Ainsi, notre enquête explore les différentes pratiques de gestion scientifique et les pratiques de gestion de deux cas à succès afin de les rassembler. L’agencement des différentes pratiques de gestion permet la mise au point d’une pratique scientifique capable d’intégrer une multitude de perspectives qui jusqu’à maintenant étaient isolées. Cette controverse pratique permet de généraliser les pratiques de gestion à l’ensemble des secteurs, dont la recherche. Bref, de simplifier la complexité plutôt que l’inverse.

Au sein des organisations, la dernière décennie a été marquée par la montée de l’expérience client (EX) au rang des priorités stratégiques et, en corollaire, par l’émergence d’une profession spécifique à cette nouvelle réalité. Attestant d’un désir de professionnalisation, une association professionnelle des spécialistes de l’EX a été créée en 2011 au niveau international, dont une section locale au Québec. Or, en dépit de la prégnance de cette profession naissante, la littérature scientifique est restée plutôt silencieuse à son propos, négligeant ainsi  l’étude de ceux dont la présence au sein des organisations constitue un symbole de cette préoccupation pour l’EX.

L’objectif de l’étude empirique présentée consiste à explorer la nature de cette profession, contribuant ainsi à en améliorer notre compréhension et à en documenter l’émergence en contexte québécois. Une analyse de contenu assistée par ordinateur a été réalisée à partir d’un corpus colligeant les offres d’emploi reliées à l’EX et parues pendant trois mois consécutifs en 2018.

Ces offres ont surtout été publiées par de grandes entreprises de services et, à l’échelle du Québec, seulement trois régions sont représentées, laissant entrevoir une progression inégale de la profession sur le plan géographique. L’analyse met en lumière différentes perspectives de ce rôle et la présence de plusieurs postes de première ligne, ce qui nous conduira à soulever un certain nombre de questions quant à l’évolution de la profession.

La recherche a démontré que les deux tiers des échecs en systèmes d’information sont attribuables aux erreurs faites lors de la définition des besoins. Bien que certains chercheurs ont étudié les techniques d’analyse de besoins en systèmes d’information, elles ne sont pas encore bien répertoriées ni étudiées en contexte d’intelligence d’affaires. Ainsi, cette recherche vise à mieux comprendre l’utilisation des techniques de définition des besoins dans le but d’identifier les techniques les plus efficaces pour définir les besoins en contexte d’intelligence d’affaires.

Une revue de littérature exhaustive a permis de répertorier 31 techniques d’analyse utilisés autant en contexte de systèmes transactionnels que de systèmes d’intelligence d’affaires. Par la suite, des entrevues auprès de 14 professionnels ont permis de mesurer la fréquence d’utilisation et l’efficacité perçue de ces techniques.

Les résultats démontrent que l’efficacité des techniques utilisées correspond directement à la nature des besoins. Nos résultats montrent également l’importance d’utiliser une combinaison de techniques dans la définition des besoins d’information.

Cette recherche contribue à l’avancée des connaissances dans le domaine de la définition des besoins en étant la première à répertorier les techniques les plus efficaces en contexte d’intelligence d’affaires et en présentant une nouvelle perspective d’efficacité mesurée d’après la nature du contexte.

Le vieillissement de la main-d’œuvre en France comme au Québec constitue une tendance lourde avec laquelle les deux sociétés vont devoir composer. Les décennies d’exclusion des travailleurs vieillissants du marché du travail et certaines représentations négatives des employeurs vis-à-vis de cette main-d’œuvre se reflètent dans le comportement de ces derniers face à la retraite et au prolongement de la vie professionnelle. En France, la majorité des travailleurs vieillissants aspirent à une retraite précoce tandis qu’au Québec, cette tendance est beaucoup moins prononcée. Toutefois, d’autres facteurs (ex. la précarité financière) entrent en ligne de compte dans la décision de maintien ou de retrait du marché du travail. Cette présentation a pour objectif de déceler l’impact des politiques publiques d’emploi et de retraite et des représentations des employeurs sur la perception de la fin de carrière et sur la décision de maintien en emploi des salariés vieillissants. En s’appuyant sur la théorie de la régulation sociale et sur l’analyse sociétale et en utilisant la méthode de l’étude de cas multiple, cette recherche conclut que la décision de maintien en emploi des travailleurs vieillissants français et québécois est tributaire des régulations qui régissent le niveau sociétal et le niveau de l’entreprise, mais aussi des discours qui prévalent en matière de vieillissement dans l’emploi dans les deux pays.

La responsabilité sociétale est une préoccupation de plus en plus présente au sein de nos sociétés occidentales. Certaines organisations publient, depuis quelques années, des rapports de responsabilité sociétale qui visent à répondre aux besoins d’information de leurs parties prenantes à l’égard de cette préoccupation. Parallèlement à ces démarches, la Global Reporting Initiative, un organisme international à but non lucratif, tend à devenir la référence dans le domaine. Celui-ci développe, depuis le début des années 2000 en collaboration avec de nombreux intervenants, des lignes directrices pour circonscrire le contenu de ces rapports. La présente étude a pour objectif de dresser un portrait rétrospectif des caractéristiques des organisations qui ont adhéré à ces lignes directrices. Plus spécifiquement, nous nous sommes intéressés à la taille et au type d'organisations, au secteur d’activités dans lequel elles opèrent, à leur nationalité ainsi qu’à leur seuil d’application (C, B et A) et aux types d'assurance qu’elles ont  privilégiés. Nos résultats confirment la popularité grandissante des lignes directrices de la GRI, et ce, tant auprès des grandes que des moyennes et petites organisations, que les seuils d’application et d’assurance sont de plus en plus élevés et que ces lignes directrices sont plus populaires en Europe. Cette popularité croissante suggère que davantage d’intérêts devraient être accordés à la démocratisation de ce type de reddition de compte.

Dans cet article, nous étudions comment les activités des analystes financiers affectent le principe de prudence (conservatisme) comptable. Notre objectif est d’examiner si un plus grand suivi de la part des analystes pousse les entreprises à intégrer plus (moins) rapidement les mauvaises (bonnes) informations dans leurs résultats financiers. Une telle pratique est censée empêcher la surévaluation des revenus et des actifs ainsi qu’une sous-évaluation des dépenses et des passifs (Basu 1997). Pour tester nos hypothèses, nous régressons les résultats financiers de chaque firme (variable dépendante) sur les rendements boursiers, le nombre d’analystes par firme et une variable dichotomique égale à 1 lorsque les rendements sont négatifs (mauvaises nouvelles) et 0 sinon. Par ailleurs, nous ajoutons à notre principale formule l’effet d’interaction entre le nombre d’analystes et les deux autres variables indépendantes.

Ce papier contribue à la littérature en appliquant pour la première fois une telle méthodologie à un échantillon de firmes non américaines (notre étude couvre 44 pays). Nos résultats indiquent que les analystes ne jouent pas un rôle positif dans les marchés financiers puisque leurs activités ne permettent pas d’augmenter la sensibilité des résultats financiers aux informations négatives. En fait, plus une entreprise est suivi par un grand nombre d’analystes plus elle fera preuve d’audace dans la détermination de ses bénéfices.    

    

L’avènement de l’intelligence artificielle (IA), la science des données (SD) et le Big Data (BD) entraîne des changements technologiques et socioéconomiques majeurs dont les impacts sur les organisations demeurent opaques. Afin de mieux comprendre l’ampleur de ces changements pour les entreprises et les gouvernements, nous adressons empiriquement ces incertitudes systémiques en présentant le premier profil de main-d’œuvre en IA, SD et BG au Québec.

La présente étude repose sur la combinaison de méthodes de recherche qualitative et quantitative comprenant une série d’entrevues semi-structurées auprès d’experts de l’industrie en IA au Québec, deux sondages auprès de professionnels en IA (n=76) et TIC (n=400) ainsi que l’analyse statistique de 13 500 offres d’emplois en ligne.

Alors en évolution constante et sujets à de multiples interprétations, nous présentons en premier lieu une définition des concepts d’IA, SD et BG tels que perçus par les professionnels de l’industrie au Québec. Les résultats de recherche font également état du processus de création et d’intégration de l’IA dans l’entreprise, présentent une estimation du nombre de professionnels travaillant dans les domaines de l’intelligence numérique et offrent une première taxonomie des métiers distinguant les professionnels techniques des professionnels d’interface. Nous proposons finalement une cartographie des profils de compétences de ces métiers émergents et présentons les besoins de formation correspondants.

En janvier 1999, le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, suggérait un concept international qui inciterait les entreprises à mettre en place des pratiques sociétalement responsables. Le Pacte Mondial venait alors de voir le jour. Depuis maintenant 15 ans, cette initiative vise à inciter et à guider les sociétés à implanter des pratiques s’articulant autour de dix principes universels portant sur le respect des droits de l’homme, des droits du travail, de l’environnement et de la lutte contre la corruption. Cette étude a pour objectif de dresser le portrait de l’évolution à travers les années de cette initiative. Les analyses ont été effectuées à partir des données fournies par les Nations Unies. Elles portent sur 8 285 sociétés en provenance de 145 pays. Les résultats indiquent que, même si la popularité du Pacte Mondial semble se stabiliser dans certaines régions, d’autres régions démontrent un intérêt grandissant. De plus, au cours des dernières années, l’initiative est devenue davantage populaire auprès des sociétés privées. Enfin, ce sont les sociétés des secteurs des services, de la construction et des matériaux ainsi que de la fabrication qui sont les plus enclines à y adhérer. Les résultats de ces analyses sont intéressants pour toute organisation qui s’interroge sur la nature et l’ampleur qu’a prise le Pacte Mondial sur la scène internationale. Comme en fait foi le profil des adhérents, l’initiative est accessible pour tout type d’organisation.



L’objectif de cette recherche est d’analyser les liens entre la chaîne de blocs et le droit de la concurrence dans le cadre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L’innovation technologique ayant fait émerger de nouvelles entreprises marquées par une forte puissance économique, le droit de la concurrence, en tant que garant du bon fonctionnement de l’économie de marché, est appelé à réguler les transactions entre ces entreprises qui peuvent conclure des accords par le biais d’une chaîne de blocs ou se diviser le marché au sein de la chaîne de blocs. Dans ce contexte, il s’est posé la question de savoir comment le droit de la concurrence pourrait réguler la chaîne de blocs. Étant un moyen de faciliter les transactions entre entreprises, la chaîne de blocs introduit de nouvelles problématiques concurrentielles. Paradoxalement, cette technologie pourrait être utile au droit de la concurrence, elle semble être, en tant qu’outil probatoire, susceptible d’améliorer la collecte de données et la célérité des procédures avec l’automatisation des règlements aux fins d’exemptions, par le biais des contrats intelligents.

Il convient, par conséquent, de voir ce que peut apporter la chaîne de blocs au droit de la concurrence en l’état actuel du droit positif, pour réfléchir, ensuite, à la manière dont le droit de la concurrence pourrait encadrer la chaîne de blocs.

Les pratiques sociales durables regroupent un ensemble de meilleures pratiques de gestion qui contribuent à l’équité intra et inter générationnelle. La mise en place de telles pratiques se révèle à la fois une opportunité stratégique et un outil de légitimation pour les organisations. Dans le cas des PME, qui entretiennent des relations de proximité avec leurs parties prenantes, la mise en place de pratiques sociales durable permet de renforcer et de sécuriser les liens qui assurent son succès. Bien que la performance sociale durable des PME ait fait l’objet d’études dans les dernières années, notre compréhension du phénomène demeure limitée. Notre enquête approfondit l’étude des déterminants de la mise en place de pratiques sociales durables par les PME en s’intéressant aux contextes institutionnels, organisationnels et individuels présents dans la PME. Nos résultats issus d’une enquête par sondage auprès de PME manufacturières canadiennes démontrent l’importance de l’affect et des pressions normatives ressenties par le propriétaire-dirigeant, ainsi que de la stratégie organisationnelle et des cadres légaux supranationaux, comme principaux vecteurs de la mise en place de pratiques durables dans les PME. Cette enquête permet de mieux outiller les différents intervenants qui œuvrent à favoriser la prise en compte du développement durable par les PME et permet d’aiguiller les efforts des organismes de législation en la matière.

Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre d’un projet de mémoire qui vise à analyser les conditions de mobilisation du droit en matière de santé et de sécurité du travail à partir d’un terrain d’étude spécifique : les maisons d’hébergement pour femmes.

Tout d’abord, l’intérêt de cibler les organismes communautaires pour étudier le droit de la santé et de la sécurité au travail découle de l’observation d’une carence de connaissances sur ce plan, bien que ce secteur représente plus de 72 000 emplois au Québec. Or, les rares travaux portant sur les intervenantes travaillant en maisons d’hébergement pour femmes témoignent unanimement de la dureté de leur travail (détresse psychologique, risques importants de violences, haut taux de roulement et d’arrêts de travail…).

D'après la littérature, certains éléments semblent particulièrement structurer les conditions de santé et de sécurité au travail dans ces organisations : les normes et les caractéristiques des milieux de travail, l’encadrement de l’État via les subventions ainsi que la gouvernance du régime de prévention.

Au final, pour cette présentation, nous souhaitons brosser un portrait des conditions de santé et de travail au sein de ces ressources, puis faire l’état des défis sur le plan l'application de la Loi sur la santé et la sécurité du travail.  De plus, nous profiterons de l’occasion pour présenter certains résultats préliminaires suite à des entrevues auprès d’actrices du milieu.

L’efficacité collective des enseignants est considérée tant comme un important facteur de la réussite estudiantine (Barbeau, 2007) qu’un prédicteur des manifestations au travail des professeurs de niveau collégial (Méthot, Jacob et Clément, 2016). Pourtant, peu de recherches longitudinales ont été réalisées pour déduire des liens de causalité entre les déterminants de l’efficacité collective et ses effets au travail. Se définissant comme « la croyance des membres d'un groupe quant à leur capacité de performer ensemble en tant que système » (Bandura, 1997, p.469), l’efficacité collective est composée de deux dimensions : stratégies d’enseignement-SE et gestion de classe-GC (Tschannen-Moran et Barr, 2004). Cette étude a été réalisée auprès de 338 (T1) et 403 (T2) professeurs d’enseignement collégial répartis parmi neuf établissements québécois. Les analyses de régression révèlent que seule la structure administrative à T1 prédit SE à T2 (β=0,14, p < 0,05) ainsi que GC à T2 (β=0,24, p < 0,01) tandis que le sentiment d’autoefficacité et la collaboration ne prédisent pas l’efficacité collective. Par ailleurs, seule SE à T1 prédit l’engagement organisationnel des professeurs (β=0,15, p < 0,05) et ce, sans influencer l’épuisement émotionnel et la performance organisationnelle. Les implications théoriques et pratiques découlant de cette étude ainsi que les pistes futures de recherche seront mises de l’avant lors de notre communication.

Les études portant sur les antécédents des comportements de citoyenneté organisationnelle (CCO) ont rarement mis l’accent sur le rôle de la santé psychologique au travail et celui du climat organisationnel (Podsakoff, MacKenzie, Paine & Bachrach, 2000). Cette étude vise à combler cette lacune. Pour ce faire, un échantillon formé d’infirmières du réseau de la santé du Québec est utilisé (n= 907). Le CCO a été mesuré grâce à une adaptation du questionnaire de Poropat et Jones (2009). Le bien-être et la détresse psychologique ont été mesurés avec les échelles de Gilbert, Dagenais-Desmarais et Savoie (2011). Le questionnaire du climat de travail est celui de Roy (1989). Les résultats des test-T montrent que les infirmiers présentant beaucoup de CCO vivent significativement plus de bien-être psychologique (t(566)= -6,227, p<0,001) et moins de détresse
psychologique (t(532)= 3,506, p<0,001) que ceux présentant peu de CCO. De plus, ceux présentant beaucoup de CCO ont une perception statistiquement différente du climat de travail que ceux présentant peu de CCO (t(566)=  -3,495, p<0,001). L’étude suggère qu’il existe une différence en termes de CCO en fonction de bien-être, de la détresse et du climat de travail. Les implications pratiques seront discutées.

Les outils de gestion traditionnels sont de plus en plus utilisés dans tous les types de milieux, l’étude que nous avons réalisée se penche sur l’utilisation d’un de ces outils, la cartographie de processus, et son application dans une entreprise communautaire. Les données utilisées pour la cartographie ont été récoltées lors d’une rencontre participative, neuf entrevues téléphoniques avec les employés du Réseau, ainsi qu’une séance de validation avec une des employés de l’organisme. Les données ont par la suite, été traitées de façon itérative pour minimiser les divergences entre les processus représentés et les processus réels et les données ont été transposées dans la cartographie suivant la nomenclature ANSI. La contribution de cette recherche s’établie au niveau de l’adaptation d’un outil traditionnel à un contexte bien particulier, celui de l’entreprise communautaire. Les résultats préliminaires nous portent à penser que l’optimisation des processus dans ce type d’entreprise est effectivement possible via l’adaptation d’un outil de gestion traditionnel.

Dans notre cas, nous avons synchronisé l’outil de gestion sur les pratiques réelles des individus oeuvrant dans le Réseau, mais nous l’avons également situé dans son écosystème propre, puis dans l’ensemble de son environnement sociopolitique. Ce qui nous a permis de développer une analyse systémique de la réalité spécifique du Réseau et de ses travailleurs, pour y adapter la cartographie de processus.

Les systèmes d’innovation dans les pays en voie de développement doivent faire face à plusieurs difficultés qui empêchent la dynamique de ces systèmes. Les indicateurs typiques pour mesurer l’état de la recherche et de l’innovation montrent des limites lorsqu’on s'intéresse aux spécificités des pays d’Amérique latine. Dans ce contexte, ce travail est une contribution, en premier lieu, à l’analyse de quelques obstacles et des éléments manquants dans les systèmes d’innovation de ces pays. Deuxièmement, on discute des limites des indicateurs typiques utilisés pour mesurer la recherche et l’innovation dans les pays mentionnés. Par ailleurs, on propose un cadre de mesure complémentaire qui tient compte d’autres indicateurs pour mesurer l’innovation à l’égard de certaines particularités du contexte. Il s’agit d’une approximation à des indicateurs potentiels qui suggèrent une pertinence pour mesurer la dynamique et l’impact des systèmes d’innovation en Amérique latine. Ces indicateurs signalent une ouverture de la recherche et l’innovation auprès de divers agents sociaux. Les indicateurs proposés ne révèlent pas un état plus avancé de la recherche et l’innovation dans les pays considérés, mais ils annoncent des composantes différentes de cet état. Les sujets de ce travail constituent un domaine d’intervention qui demande des efforts dans un sens complexe et qui peut aider à comprendre le caractère d’investissement que cela signifie.