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Dernièrement, plusieurs chercheurs ont eu recours à l’analyse des réseaux sociaux afin d’étudier les réseaux "sombres" tels que les organisations criminelles, les groupes de "hackers" et les fraudeurs de la finance. Toutefois, très peu d’études ont utilisé la théorie des réseaux pour analyser les réseaux organisés de dopage dans le sport. Dans cette étude, nous proposons que l’analyse des réseaux sociaux peut optimiser (1) l'analyse du fonctionnement interne des réseaux organisés de dopage sportif et (2) le partage d’information inter-agences lors de la lutte contre le dopagef. En collaboration avec l’Agence Mondiale d’Antidopage, nous proposons une série de meilleures pratique ancrées dans la théorie des réseaux pouvant être utilisées afin d’appuyer les agences d’anti-dopage dans leur quête de la détection du dopage sportif. Premièrement, nous identifions les différents acteurs impliqués dans les programmes de dopage et décrivons les éléments clés de la structure des réseaux susceptibles d’aider à la détection d’actions frauduleuses. Deuxièmement, nous présentons comment l’analyse des réseaux sociaux peut servir à optimiser le partage d’information entre les entités qui luttent contre le dopage sportif. Cette recherche vise donc à répondre aux questions suivantes : « Comment l’analyse des réseaux sociaux peut-elle être utilisée pour (1) aider à détecter les réseaux de dopage dans le monde du sport? et (2) améliorer le partage d’information entre les agences anti-dopage? »

Le MSP est un instrument qui mesure le stress psychologique, présent sous plusieurs versions (MSP-53, MSP-27, MSP-9), mais sa version courte (MSP-9) a fait l’objet de peu d’études concernant ses qualités psychométriques. L’objectif de cet article est donc de présenter quelques indices psychométriques importants pour le MSP-9, auprès d’un échantillon de 83 étudiant-e-s universitaires âgés de 19 à 50 ans. Les résultats des corrélations inter-items (0,22<r<0,81) suggèrent la présence d’un construit unidimensionnel. Les résultats des corrélations items-total (0,48<rc<0,84) et les résultats des alphas de Cronbach en cas de suppression des items (0,88<α<0,91) réitèrent que le modèle testé est unidimensionnel. Finalement, une analyse en composantes principales (0,56<Satf<0,89), qui explique 57,9% de la variance totale, ainsi que les qualités de représentation (0,31<h²<0,80), viennent confirmer l’unidimensionnalité du modèle en 9 items.Pour la fidélité de la mesure (α=0,91), l’instrument présente une consistance interne très satisfaisante. La principale conclusion de cette étude est que le MSP-9 est un instrument remplissant les critères psychométriques les plus répandus et qu’il peut être plus largement utilisé au Québec. Les autres interprétations et les implications pour la clinique et la recherche seront présentées et discutées. D’autres populations, de même que d’autres qualités métriques, devront être explorées par de nouvelles études.

Introduction : Le Trouble des Tics Chroniques (TTC), comme cligner anormalement des yeux, et les Désordres d’Habitudes (DH), comme s’arracher les cheveux (trichotillomanie), sont des troubles psychiatriques présentant des symptômes comportementaux se chevauchant et apportant des conséquences fonctionnelles et émotionnelles importantes. À ce jour, peu de recherches ont été menées afin d’investiguer les profils neurocognitifs sous-tendant ces affections aux caractéristiques similaires mais nosologiquement distinctes.  Selon certaines données, l’actualisation de la mémoire de travail, telle que mesurée par l’EEG, serait un des éléments permettant de discriminer ces groupes.

Méthodologie : Deux groupes de participants présentant un TTC (n=14) ou un DH (n=13), non-médicamentés et sans comorbidité, furent appariés selon l’âge, le sexe et l’intelligence aux participants d’un groupe contrôle (n=15) ne présentant aucun trouble psychiatrique ou neurologique. L’amplitude de la composante P300 fut extraite de l’EEG par une procédure de moyennage lors d’une tâche motrice de type ‘’Oddball’’. Les cartographies des activations corticales de la composante P300 furent construites.

Résultats/Conclusions : Les patients TTC et DH semblent démontrer une suractivation corticale en région centrale en réponse aux stimuli d’apparition fréquente. Ces données suggèrent une communalité entre les groupes cliniques, qui éprouvent une difficulté à moduler l’activation corticale des aires antérieures. 

L'abondance d'événements stressants et potentiellement traumatiques générés par les désastres de masse, telle que la pandémie de la COVID-19, offre une occasion de mieux comprendre les différents besoins psychologiques possibles. L'objectif de ce projet est d'identifier les trajectoires de symptômes de stress et d'adaptation, et d'évaluer les besoins en santé mentale chez les Canadiens pendant la pandémie. Un échantillon de convenance composé de personnes adultes recrutées entre avril 2020 et février 2021 (n = 253) a rempli jusqu'à 8 suivis sur les symptômes de stress dont elles faisaient l'expérience. Des analyses de trajectoires latentes ont été utilisées afin d'identifier le modèle le plus approprié basé sur la parcimonie et l'interprétabilité. Entre 2022 et 2024, 87 participants ont complété un suivi pour identifier les besoins et les services en santé mentale utilisés pendant la pandémie. Un modèle à trois trajectoires a été identifié comme le plus approprié, suggérant qu'une majorité de l'échantillon rapporte un niveau de symptômes cliniques (sévère ou modéré, 59,68 %). Les besoins et l'utilisation des services en santé mentale des Canadiens seront discutés en détail lors de la présentation. Les implications cliniques pour les individus à risque d'avoir de la difficulté à s'adapter psychologiquement dans le contexte de désastres de masse et des pistes de solutions pour l'implémentation de masse d'interventions préventives seront également discutées. 

La peur est au cœur des troubles anxieux. L'apprentissage de la peur (AP) est étudié par conditionnement: un stimulus neutre (ex. lumière bleue) est pairé à un stimulus inconditionnel (ex. choc) et suscite alors à lui seul des réponses de peur (SC+), alors qu’un autre stimulus (ex. lumière jaune) n’est jamais pairé au choc (SC-). Des effets développementaux sur le conditionnement ont été montrés, où les enfants de 10 ans et plus différencient mieux les stimuli signalant le danger (SC+) des stimuli neutres (SC-). Par contre, cet effet n'a pas été étudié via l'AP par observation chez les enfants, alors que ceux-ci sont sensibles à leur environnement familial. Un paradigme validé d'AP par observation chez les enfants a été utilisé pour examiner s'il existe des différences d'âge dans le conditionnement de la peur par observation chez les enfants sains de 8 à 12 ans. Ceux-ci observaient le conditionnement de leur parent et d'un étranger, puis étaient exposés aux stimuli. La peur était mesurée par la réponse électrodermale. Les enfants de 10-12 ans (n=33) présentaient une meilleure discrimination des stimuli (F(2, 108)= 4.84, p=.01) que les enfants de 8-9 ans (n=23). En incluant seulement les enfants ayant appris la contingence, les patrons d'apprentissage restent similaires (F(2, 74)=2.52,p=.088). Ceci soutient l'effet développemental quant à l'AP par observation et suggère la pertinence d'étudier les bases biologiques de l'AP, notamment au niveau du développement cognitif.

Le besoin de sommeil augmente pendant l’éveil et diminue durant le sommeil, et a été lié à des changements au niveau de la force synaptique. En particulier, la littérature indique qu’une diminution de la fonction des récepteurs NMDA avec l’éveil serait à l’origine des conséquences délétères du manque de sommeil ainsi que de l’augmentation de son intensité. La Neuroligine1 (NLGN1) est requise au fonctionnement des NMDAR et son absence engendre des conséquences similaires au manque de sommeil. Ainsi, nous avons étudié le rôle de cette protéine d’adhésion synaptique dans la régulation du sommeil. Expérience 1 : des souris males ont été privées ou pas de sommeil pendant 6h et leur cerveau a été récupéré, puis l’ARN total a été extrait et quantifié par PCR quantitatif. Expérience 2 : des souris males ont été privées de sommeil pendant 6h, leur cerveau a été récupéré et les protéines extraites et quantifiées par Western Blot. Expérience 3 : l’activité électroencéphalographique de souris mutantes ou hétérozygotes pour la Neuroligine1 a été enregistrée pendant 24h en condition de base. Résultats : Nous avons observé différents changements dans l’expression de l’ARNm du gène de la Neuroligine1, dépendant du variant transcriptionnel, alors que la privation de sommeil tend à diminuer le niveau de NLGN1 protéique. Les souris mutantes pour la Neuroligine1 ont plus de sommeil NREM que les souris normales. Ces résultats préliminaires suggèrent un rôle de NLGN1 dans la régulation du sommeil.

OBJECTIFS : Étudier, dans le cerveau et le plexus myentérique (PM) de souris, la chronologie des évènements immunitaires en présence de MPTP ou de LPS. Étudier les effets du MPTP et de sa forme active, le MPP+, sur les cellules immunitaires.

MÉTHODES : Utilisation de lignées de souris transgéniques : CX3CR1-GFP, NFĸB-GFP et lysM-GFP. Injections par voie intra-péritonéale puis sacrifices à 6h, 24h, 48h, 72h, 96h et 120h. L’activité des cellules immunitaires a été observée ex vivo, in vivo et sur tissus fixés par microscopie. Études in vitro de cellules immunitaires en présence de différents marqueurs fluorescents.

RÉSULTATS : Les traitements induisaient une apparition rapide de cellules NFĸB-GFP+ dans le tissu, soit 24h et 48h après les injections respectivement. Les macrophages ramifiés monitoraient le milieu extracellulaire de manière active, que ce soit en présence de saline, de MPTP ou de LPS. Les cellules lysM positives patrouillaient dynamiquement le PM dès 24h après le traitement au MPTP pour perdre leur phénotype pro-inflammatoire après 72h. De plus, des changements de phénotype étaient observés chez les CX3CR1-GFP. In vitro, les cellules immunitaires étaient capable de transporter le APP+, un analogue fluorescent du MPP+

CONCLUSION: Les cellules infiltrantes pourraient être celles impliquées dans les dommages neuronaux liés à la neurotoxine, et leur capacité in vitro à transporter le APP+ pourrait indiquer une activation directe de celles-ci suite aux injections de MPTP.

La maladie de Parkinson (MP) est caractérisée par une perte progressive des neurones dopaminergiques. Le traitement pharmacologique le plus utilisé consiste à administrer le précurseur de la dopamine, la L-3,4-dihydroxyphénylalanine (L-Dopa). Cependant, une utilisation chronique de L-Dopa entraîne des dyskinésies. À ce jour, aucun traitement empêchant la survenue de ces dyskinésies n’est connu. Néanmoins, des découvertes récentes suggèrent l’implication des neurones à sérotonine (5-HT) dans l’expression des dyskinésies induites par la L-Dopa. Il s’avère que la plupart des traitements 5-HT atténuent les dyskinésies mais également l’effet anti-parkinsonien de la L-Dopa. Nous supposons alors que le transporteur vésiculaire glutamatergique 3 (VGluT3), co-exprimé par les neurones 5-HT, pourrait représenter une cible thérapeutique prometteuse. Afin d’étudier le rôle de VGluT3 exprimé dans les neurones 5-HT, nous avons utilisé la méthode CRISPR/Cas9 et injecté un AAV exprimant des ARN guides pour VGluT3 dans le noyau raphé dorsal de souris transgéniques ePet-Cre+/Cas9flox+. L’injection intracérébrale de 6-hydroxydopamine permettant de léser les neurones dopaminergiques a été suivie d’une administration quotidienne de L-Dopa. En utilisant ce modèle murin où l’expression de VGluT3 est spécifiquement abolie dans les neurones 5-HT du noyau raphé dorsal, nous pourrons mettre en évidence le rôle de ce transporteur glutamatergique dans l’expression des dyskinésies induites par la L-Dopa.

L’hypothèse de la génération de stress stipule que la dépression serait non seulement causée par des stresseurs relationnels, mais en serait aussi une source. Ainsi, les individus avec des dispositions inhérentes à la dépression seraient plus à risque de vivre des difficultés relationnelles, notamment de la victimisation par les pairs (VP) et dans les relations amoureuses (VRA). Les expériences de victimisation dans un contexte peuvent aussi augmenter le risque de l’être dans un autre, tout en étant médiatisées par leur effet sur la dépression.

Cette étude a utilisé un devis génétiquement informé (806 jumeaux) pour observer si le lien entre la VP (la moyenne des scores de 13 à 19 ans) et la VRA (19 ans) est expliqué par des facteurs génétiques communs reliés à la dépression (13 à 19 ans), ce qui indiquerait une corrélation gène-environnement (rGE). L’étude a également exploré si en contrôlant pour une possible rGE, des effets environnementaux résiduels demeurent entre la VP et la VRA, médiatisés par la dépression.

La modélisation de Cholesky a supporté les deux hypothèses. En lien avec les rGE, des caractéristiques héréditaires communes prédisaient la VP, la VRA et la dépression. De plus, un effet indirect des effets environnementaux résiduels était présent entre la VP et la VRA avec la dépression comme médiateur.

Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur les mécanismes de revictimisation chez les adolescents en démontrant l’existence d’une composante héréditaire.

Les aveugles congénitaux ont de meilleures capacités à traiter certains sons que les personnes voyantes. De plus, il a été démontré que les aires cérébrales des aveugles se réorganisent en conséquence de la privation visuelle. Il reste à comprendre à quel point ces réorganisations cérébrales peuvent expliquer les différences observées à l’échelle comportementale. Pour cela, quinze aveugles et quinze voyants ont pris part à une étude impliquant des tâches de perception de la parole et des séquences d’imagerie par résonance magnétique (IRM). L’analyse des données structurelles, fonctionnelles et d’état de repos, ainsi que des données comportementales nous permet d’explorer en détails les mécanismes neuronaux de la perception de la parole chez les aveugles. Un des aspects novateurs de ce travail est de tester l'intensité et l’étendue spatiale des mécanismes d’adaptation neuronale à l’aide d’une technique d’IRM fonctionnelle de répétition-suppression et d’analyser comment ces caractéristiques peuvent prédire la performance des participants lors de la tâche de perception de la parole. Les résultats de cette étude nous permettent donc d’identifier les mécanismes neuronaux (réseaux recrutés, connectivité, plasticité structurelle) associés au développement de capacités accrues des personnes aveugles à traiter des sons de parole. Ce travail contribue donc à l’avancée des connaissances sur les mécanismes de plasticité du cerveau qui suivent une privation sensorielle.



L’objectif principal de cette étude est de comparer l’innervation serotoninergique (5-HT) et cholinergique (ACh) du segment interne (GPi) et externe (GPe) du pallidum chez le singe écureuil (Samiri sciureus) en utilisant des anticorps contre le transporteur membranaire de la 5-HT et contre la choline acétyltransférase. Nos résultats en microscopie optique démontrent que la densité de l’innervation 5-HT est semblable entre les deux segments pallidaux (0,6 x 106 varicosités/mm3) alors que l’ACh présente une innervation plus dense dans le GPe (0,7 x 106) que dans le GPi (0,3 x 106). L’innervation 5-HT et ACh de chacun des segments présente un gradient antéropostérieur décroissant. Nos résultats en microscopie électronique révèlent que seulement 25% des varicosités axonales 5-HT présentes dans le GPi et le GPe établissent des contacts synaptiques et que ces rares contacts synaptiques sont exclusivement retrouvés sur des dendrites. Puisqu’aucun contact synaptique axo-axonique n’a été observé, nos données suggèrent que l’effet neuromodulateur de la 5-HT sur les afférences pallidales s’effectue principalement par transmission diffuse alors que son influence directe sur les neurones du pallidum s’effectue à la fois par transmission synaptique et diffuse. Cette étude permet de mieux comprendre le rôle des afférences 5-HT et ACh en provenance du tronc cérébral dans la modulation de l’activité électrophysiologique des neurones du pallidum.

La consommation de cannabis est en hausse au Canada surtout chez les jeunes.Contrairement à la problématique de l'alcool , celle concernant le cannabis et la conduite automobile demeure méconnue et n’a pas encore soulevé dans la population le niveau d’inquiétude qu'elle mérite.Cette étude a pour objectif de vérifier les relations entre la relation entre la consommation régulière de cannabis et la conduite chez les jeunes adultes. Nous avons voulu vérifier l’hypothèse que les consommateurs réguliers de cannabis ont une conduite plus dangereuse que ceux qui consomment occasionnellement ou pas.Un échantillon composé de 122 femmes et 125 hommes de 18-25 ans, détenant un permis de conduire depuis au moins un an, a répondu à deux questionnaires.Le 1er portait sur leurs habitudes de consommation et le 2 ème (le Dula Dangerous Driving Inventory) qui portait sur la prise de risque,les émotions négatives et l’agressivité au volant Les résultats indiquent que le groupe de consommateurs réguliers de cannabis, a des comportements  plus dangereux au volant (t=6,088, p <0,01).En outre, les analyses montrent que la fréquence de consommation de cannabis est associée à un risque plus élevé de recevoir une contravention. Ces résultats suggèrent de porter davantage attention à la problématique des relations  entre  consommation de cannabis et conduite auto, et de réaliser des outils de sensibilisation et d'éducation.

Mots clés : Cannabis, conduite automobile dangereuse, jeunes adultes.

Les prodiges musicaux se distinguent des autres musiciens dès l’enfance. À l’âge adulte, leur prodigieuse maîtrise musicale devrait encore pouvoir être décelable dans des tests de discrimination musicale et d’apprentissage de nouvelles mélodies. Pour le vérifier, nous avons testé 15 prodiges musicaux et 18 musiciens contrôles appariés en âge et en années de pratique musicale. Néanmoins, la pratique musicale a commencé plus tôt chez les prodiges (M = 5.3 ans, ÉT = 2.02) que les contrôles (M = 7.9 ans, ÉT = 2.9), t(31) = 2.79, p < .05. Chaque musicien a effectué une tâche de discrimination de mélodies tonales et atonales (Musical Ear Test, MET; Wallentin et al., 2010) et leurs résultats étaient comparables (90.9% de réponses correctes chez les prodiges et 88.4% chez les contrôles). Par contre, les prodiges ont surpassé les non- prodiges dans l’apprentissage des mélodies tonales, t(31) = 2.59, p < .05. Ces résultats étaient corrélés à ceux obtenus en discrimination, r(31) =.48, p < .01. Il est possible que cet avantage dans l'apprentissage des mélodies tonales soit en lien avec une exposition plus précoce à la musique.

La locomotion chez le mammifère est assurée par un réseau neuronal tripartite dont le cœur est le générateur de patron central (CPG) situé dans la moelle épinière. L’activité du CPG est modulée d’une part par les commandes cérébrales et d’autre part par les signaux sensoriels périphériques. Chez le chat et le rat, après un trauma spinal thoracique, des adaptations à différents niveaux de ce réseau vont permettre la réexpression d’un patron locomoteur dont les caractéristiques dépendent du type et de l’étendue de la lésion. Cependant, le rôle de la moelle épinière elle-même dans cette récupération reste mal défini.

Nous avons donc réalisé un ensemble d’études impliquant des lésions spinales partielles et/ou complètes chez le rat. La cinématique et l’électromyographie ont été enregistrées durant la locomotion tout au long des expérimentations (Figure).

Nos résultats montrent clairement le rôle clé de la moelle épinière dans la réexpression d’un patron de locomotion stable, bien défini et coordonné après une section complète de la moelle épinière mais également après une lésion partielle. Ces résultats montrent d’une part la capacité de la moelle à générer la locomotion lorsque les commandes supraspinales sont déficientes ou abolies, et d’autre part une neuroplasticité de la moelle influençable par l’expérience sensori-motrice. Il apparait donc capital de tenir compte de cette neuroplasticité spinale intrinsèque dans les stratégies de réadaptation.

Problématique. La mentalisation est le processus par lequel nous interprétons le sens des actes des autres et de soi en termes d’états mentaux et d’intentionnalité. Chaque personne a dans son esprit une représentation de l’esprit de l’autre et de lui-même; ce qui offre des possibilités d’intervention correctrice au niveau psychothérapeutique. Largement utilisé dans le domaine des troubles de la personnalité, le concept de mentalisation n’a pas encore été appliqué au contexte de la psychotraumatologie. L’objectif de cette étude est de chercher à établir des profils de mentalisation propre aux individus ayant un TSPT. Méthodologie. Cent individus aux prises avec TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Une entrevue clinique et des questionnaires ont été utilisés pour dresser un portrait complet de leur fonctionnement. Résultats. Quatre regroupements de mentalisation ont été obtenus et sont associés à une symptomatologie traumatique particulière: défaillante (n = 15) très faible capacité d’empathie + très forte alexithymie = symptomatologie traumatique très élevée, précaire (n = 50) faible empathie + forte alexithymie = symptomatologie élevée, mitigée (n = 21) bonne empathie + alexithymie moyenne = symptomatologie moyenne et salutaire (n = 14) bonne empathie + très faible alexithymie = symptomatologie faible. Conclusion. L’étude de la mentalisation fait progresser les connaissances sur les avenues thérapeutiques à considérer en psychotraumatologie (figure).

Les services hospitaliers d’urgence sont le plus souvent engorgés, et les visites pour des raisons de santé mentale (SM) y contribuent particulièrement. Au Québec, les grands utilisateurs de ces services en SM ont contribué, en 2014-2015, à près de la moitié du volume des visites aux urgences en SM. Or, le recours fréquent aux urgences témoigne généralement d'une inadéquation des services offerts à ces patients. Peu d'études ont examiné l'efficacité de ces services à répondre aux besoins de ces patients, surtout en utilisant une méthode qualitative et du point de vue des prestataires de soins, et aucune étude à notre connaissance n’a abordé les facteurs qui facilitent ou entravent cette efficacité. Cette étude visait donc à cerner les facteurs qui facilitent ou entravent l'efficacité des services d'urgence à répondre aux besoins des grands utilisateurs de ces services en SM, et ce, en utilisant un devis majoritairement qualitatif basé sur la méthode d’étude de cas. Dix-neuf entrevues semi-dirigées ont été menées, révélant plus d'entraves que de facteurs facilitants, qui étaient principalement liés au système de la santé, comme l'indisponibilité des services en SM, ainsi qu'aux patients, comme certains profils cliniques. Les facteurs facilitants étaient surtout liés aux caractéristiques organisationnelles, notamment les innovations implantées à l'urgence ou en partenariat avec l'urgence. L’étude suggère des pistes d’amélioration pour mieux répondre aux besoins de cette clientèle.

Des études récentes suggèrent qu’une altération du développement des interneurones inhibiteurs du cortex (INs) pourrait perturber la connectivité et induire l’excitation aberrante des circuits corticaux, expliquant certaines formes génétiques d’encéphalopathies épileptogènes (EE), des épilepsies sévères du jeune enfant. Nous avons récemment identifié des mutations dans le gène TRIO chez des patients atteints d’EE. Toutefois, le rôle de Trio dans le développement des INs demeure inconnu. Nous avons réprimé le gène Trio spécifiquement dans les INs du cortex par électroporation d’un plasmide expérimental Dlx5/6-shARNTrio-tdTomato dans des cerveaux d’embryons de souris prélevés à e13,5 et mis en cultures organotypiques afin d’étudier le développement morphologique et la migration des INs modifiés, que nous avons comparés à ceux d’embryons électroporés avec un shARN brouillé. L’analyse morphologique indique que la répression du gène Trio durant le développement des INs engendre une augmentation de la taille du corps cellulaire, des neurites apical et caudal, de même qu’une augmentation de la complexité distale du neurite apical. De plus, l’imagerie en temps réel confirme l’impact de la répression de Trio sur le patron de migration des INs. Ces résultats préliminaires suggèrent que la répression de Trio altère significativement la morphologie des INs en migration et qu’un défaut du développement des INs corticaux pourrait être à l’origine de certaines formes d’EE associées à TRIO.

L’alexithymie peut être caractérisée par un déficit que certains individus ont dans leur capacité cognitive de traiter et de réguler des émotions, ainsi qu’une vie imaginative pauvre. Cette recherche évalue l’alexithymie, tel que mesuré par la TAS-20, chez 37 patient(e)s homicides d’une institution psychiatrique (âgés de 22 à 77 ans) et teste s’il y a des différences significatives entre les sexes (masculin et féminin), les âges (3 groupes distincts), l’état civile (célibataire ou autre), le diagnostique (3 groupes distincts de maladies psychiatriques), et le numéro d’homicides (un, deux ou plus de deux homicides). Les résultats ont indiqués des différences statistiquement significatives aux moyennes des variables « diagnostique » (plus élevées au groupe des schizophrènes paranoïdes; F(2, 34) = 1,993; p < 0,05) et « numéro d’homicides » (plus élevées au groupe qui a commis plus de 2 homicides; F(2, 34) = 5,52; p < 0,05). Les moyennes des autres variables contrôlées ne sont pas avérées statistiquement significatives (p > 0,05). Une des conclusions importantes : les patients schizophrènes paranoïdes et ceux qui ont commis plus de deux homicides sont moins alexithymiques et par conséquent plus capables d’être en contact avec les émotions négatives déchargés par des actions impulsives.

Les personnes ayant la paralysie cérébrale rapportent des difficultés à utiliser leurs bras de façon coordonnée, ce qui est nécessaire à la réalisation des activités de la vie quotidienne. Les évaluations utilisées en clinique ne permettent pas de mesurer l’utilisation réelle des bras dans le quotidien, mais la réalisation de mesures par accélérométrie pourrait pallier cette limite. Le but de cette étude est d’évaluer la validité de la mesure par accélérométrie chez des sujets vivant avec la paralysie cérébrale et des sujets contrôles. Méthode : Onze sujets contrôles (27,4 ± 6,1 ans) et 11 adultes ayant la paralysie cérébrale (35,9 ± 13,3 ans) ont effectué six tâches fonctionnelles tout en portant une montre Actigraph GT9X à chaque poignet et en étant filmés. Le ratio d’utilisation des deux bras a été calculé à l’aide des mesures d’accélérométrie et de la cotation manuelle des vidéos. Une corrélation a été calculée entre ces deux mesures et une comparaison de moyennes a été effectuée entre les groupes. Résultats : La validité convergente est de modérée à élevée pour toutes les tâches (0,91-0,99) et les sujets (0,75- 0,99). La mesure d’utilisation discrimine efficacement les deux groupes (p= 0.01). Conclusion:  La quantification par accélérométrie est une méthode valide qui peut être utilisée afin de mesurer l’utilisation des bras chez des adultes ayant la paralysie cérébrale.

La malnutrition est la complication la plus fréquente chez les patients atteints de maladies hépatiques chroniques en attente d’une transplantation hépatique (TH) et elle pourrait mener à l’apparition d’autres complications cliniques, incluant la sarcopénie.

Objectifs :

Évaluer les changements longitudinaux de l'état nutritionnel, de la qualité de vie et de la fonction musculaire des patients cirrhotiques en attente d’une TH.

Méthode :

Les patients cirrhotique en attente d’une TH sont inclus dans cette étude. La fonction musculaire (Test d'élévation de la chaise), l'état nutritionnel (Liver Disease Undernutrition Screening Tool) et la qualité de vie (SF-36) sont évalués tous les 3 mois avant la TH jusqu’à la transplantation.

Résultats :

36 patients en attente de TH sont inclus. L'âge moyen des patients est 51,1 ± 11,6 ans. 83 % des patients sont à risque de malnutrition. La fonction musculaire est altérée (18,9 ± 7,8 s par rapport à 12,6 s chez les patients sains ; p<0,001) et diminue avec le temps d’attente. Concernant la qualité de vie, les scores de la santé physique (44,6 % ± 20,4) et de santé mentale (53,5 % ± 26,1) sont inférieurs aux scores normaux des patients en bonne santé (p<0,001). La qualité de vie avait tendance à diminuer avec le temps d’attente.

Conclusion :

La majorité des patients en attente d'une TH sont à risque de malnutrition, présentent une fonction musculaire altérée qui diminue avec le temps d’attente et des scores de qualité de vie diminués.

 

Objectifs: Le but de cette étude est de vérifier si l’activité physique a un impact sur les perceptions olfactives, gustatives et les choix alimentaires. Méthode: Dix hommes de poids normal (18-35 ans) ont été soumis à deux conditions expérimentales : Ex_Sed et Sed_Ex (Ex=30min de course à pied; Sed=période sédentaire de 90min). À 08:30 ainsi qu’immédiatement avant le dîner (11:40), les perceptions de faim, d’olfaction et gustatives étaient évaluées. Un buffet ad libitum était servi à midi. Résultats: Le désir de manger était réduit de 72% durant la condition Sed_Ex et augmenté de 140% durant la condition Ex_Sed (p=0.02). Une augmentation de 23% de la perception de l’intensité pour l’odeur du citron et de 21% pour celle du clou girofle ont été observés lors de Sed_Ex, alors qu’en Ex_Sed, cette augmentation était respectivement de 18% et de 3% (p=0.015; p=0.043). Lors de Sed_Ex, une diminution des perceptions gustatives du salé pour le yogourt (-37%), et de l’appréciation pour le craquelin au fromage à la crème (-28%) ont été mesurées. Cette diminution était plus grande que lors de Ex_Sed (-74% et -30%; p=0.042; p=0.045). Aucun changement dans l’ingestion calorique, dans l’apport en macronutriments ni de corrélations entre les perceptions sensorielles et l’ingestion n’ont été documentés. Conclusion: Le timing de l’exercice a un effet sur les perceptions d’olfaction et de gustation, mais il y a dissociation entre les changements observés et l’ingestion calorique totale.

Lors du ramadan, les Musulmans pratiquants s’abstiennent de manger et de boire même de l’eau, du lever au coucher du soleil. Cette étude visait à apprécier l’influence du jeûne du ramadan sur la faim,  la soif, les apports alimentaires et le poids chez des Maliens diabétiques de type 2. Avant et pendant le ramadan, les sensations de faim et de soif et l’envie de manger ont été auto-évaluées aux 2 heures entre 8h00 et 22h00 par 24 sujets (11H et 13F), à l’aide d’échelles visuelles analogiques de 150 mm. Les apports en énergie ont  été estimés par des rappels alimentaires de 48h. Avant le ramadan, la sensation maximale de faim était ressentie à 12h00 (120±5 mm), avec un second pic moins élevé à 18h00 (84±6 mm). Pendant le ramadan, la faim augmentait graduellement de 8h00 à 18h00, moment de la rupture du jeûne; elle était modérée (59±5 mm) à 12h00, et maximale (113±4 mm) à 18h00 (P<0,0001 vs pré-ramadan). L’envie de manger suivait des fluctuations semblables.  Quant à la sensation de soif, elle était semblable à 12h00 pour les deux périodes, mais plus élevée à 18h00 pendant le ramadan (88 ± 7 mm) qu’avant (62±7 mm, P<0,0001). Les apports en énergie n’ont pas varié entre les périodes (2021±542 vs 1981±436 kcal/j) et le poids est aussi demeuré stable (83,5±14,0 vs 83,2±13,6 kg). Ainsi, le jeûne du ramadan semble avoir moins d’impact sur la faim que sur la soif ressenties en cours de journée; les apports nocturnes compensent vraisemblablement pour l’abstinence diurne.

Un statut en vitamine D (25OHD) inadéquat est associé à certaines complications métaboliques dans la population générale. Ces associations sont peu étudiées en début de grossesse. Objectif : Examiner les associations entre les concentrations sériques en 25OHD, les marqueurs glycémiques et l’épaisseur des tissus adipeux au 1er trimestre.

78 femmes enceintes ont été recrutées à Québec. Au 1er trimestre, des prélèvements sanguins à jeun ont permis de mesurer le glucose, l’insuline et la 25OHD sérique par dosage enzymatique, électrochimiluminescence et chromatographie liquide/spectroscopie de masse en tandem, respectivement. L’indice d’insulino-résistance HOMA-R a été calculé. L'épaisseur des tissus adipeux sous-cutané (eTAS) et viscéral (eTAV) a été mesurée par échographie.

Les femmes avaient 32,1 ± 3,7 ans (entre 23 à 40) et un bon état de santé général (IMC = 25,7 ± 5,8 kg/m2).  Les concentrations de 25OHD sont associées inversement au glucose, à l’insuline, à l’HOMA-R, à l’eTAS et à l’eTAV avant et après ajustement (p≤.05). Les femmes ayant des valeurs d’eTAS ou d’HOMA-R > médiane ont des concentrations de 25OHD inférieures à celles des femmes ayant des valeurs ≤ médiane (p<.01).

Des concentrations plus faibles de 25OHD au 1er trimestre sont associées à un profil métabolique altéré se caractérisant par des tissus adipeux plus épais et une plus grande insulino-résistance. Ces résultats montrent la nécessité d’étudier les relations causales entre les paramètres étudiés.

Contexte :

Les recommandations du Guide alimentaire canadien (GAC) devraient contribuer à combler les besoins nutritionnels, mais cette démonstration n’a pas été faite.

Objectif :

Décrire la relation entre l'adhésion aux recommandations du GAC sur les choix alimentaires sains et les apports en nutriments clés chez les adultes plus âgés.

Méthodes :

Les participants étaient 4 093 adultes âgés (≥65 ans) de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 2015. La méthode multivariée du National Cancer Institute a été utilisée pour estimer les apports alimentaires habituels mesurés avec le rappel de 24 heures. L'adhésion au GAC a été mesurée avec le score HEFI (Healthy Eating Food Index)-2019. Des régressions logistiques simples ont permis d'estimer les effets d’un changement de score HEFI-2019.

Résultats :

Par rapport à un score médian (46,4/80 points), un HEFI-2019 plus élevé (+11 points) était associé à des réductions de la prévalence d’apports inadéquats en magnésium, vitamine B6 et protéines (-20 % [IC95 %: -31 à -9], -13 % [-23 à -3] et -5 % [-9 à 0], respectivement). Au contraire, des scores HEFI-2019 plus élevés étaient compatibles avec une augmentation de la prévalence d'apports inadéquats en folates, vitamine D et calcium (+4 % [IC95 %: -8 à 16], +3 % [1 à 4] et +2 % [-3 à 8], respectivement).

Conclusion :

Une adhésion élevée au GAC peut réduire la prévalence d’apports inadéquats pour certains nutriments clés, à l'exception des folates, de la vitamine D et du calcium.

Les personnes atteintes du diabète de type 1 ont le fardeau quotidien de surveiller leur taux de sucre et de le moduler avec des injections d’insuline quotidiennes multiples ou avec une pompe à insuline. Le pancréas artificiel (PA) devrait leur permettre d’atteindre leurs cibles glycémiques plus simplement (automatisation), plus efficacement (moins d’hyperglycémie) et avec moins de complications (moins d’hypoglycémie) comparativement aux traitements classiques. Le PA combine un lecteur en continu du taux de sucre, une pompe à insuline et un algorithme mathématique qui calcule la dose d’insuline à injecter selon le taux de sucre. Une première version du PA sera commercialisée en 2017. Il est essentiel de bien saisir les enjeux éthiques du PA afin de guider son développement technologique et de préparer son usage clinique. La littérature identifie des enjeux généraux liés à l’utilisation du PA, sans les aborder avec un cadre d’analyse éthique. Nous avons donc effectué une revue de littérature de ces enjeux et nous les avons analysés avec le cadre principliste de Beauchamp et Childress afin de générer une première réflexion éthique sur le PA. Parmi ces enjeux, on distingue la sécurité, les coûts et le remboursement, la recherche et le développement, les responsabilités des acteurs et l’identité personnelle. Nous avons aussi établi des suggestions, visant les acteurs clés, qui optimiseraient la conception du PA et son utilisation par les personnes atteintes du diabète de type 1.