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L’approche neuropsychologique permet de mettre en évidence des troubles cognitifs
chez les enfants maltraités (Beers & De Bellis, 2002; Nolin & Ethier, 2007). Dans
l’étude de Nolin (2009), des différences significatives ont été obtenues chez un groupe
d’enfants négligés aux trois mesures des fonctions exécutives de la NEPSY (Korkman,
Kirk & Kemp, 1998). Dans cette présente étude, nous explorons le rendement au
Behavior Rating Inventory of Executive Function (BRIEF). Le questionnaire a été
complété par 29 parents négligents, référés par des Centre de Protection de la
Jeunesse, et par 29 parents du groupe contrôle. Les parents devaient évaluer le
fonctionnement exécutif de leurs enfants âgés de 6 à 12 ans. L’indice des fonctions
comportementales présente une différence significative pour les trois sous-tests :
inhibition [t(51.91) = 4.32, p = 0.000]; flexibilité [t(48.69) = 4.43, p = 0.000] et contrôle
émotionnel [t(56) = 3.69, p = 0.001]. Quatre composantes de l’indice des fonctions
métacognitives sont également déficitaires: initiative [t(56) = 3.33, p = 0.002]; mémoire
de travail [t(48.54) = 4.02, p = 0.001]; planification/organisation [t(56) = 6.36, p = 0.001]
et autorégulation [t(56) = 3.78, p = 0.000]. Seule la composante organisation matérielle
ne montre pas de différence significative [t(56) = 1.47, p = 0.147]. Les résultats
confirment la présence de dysfonctions exécutives chez les enfants négligés.

Chez les mammifères, la majorité de l’information visuelle atteint le cortex visuel primaire (V1) par l’intermédiaire du corps genouillé latéral. De plus, il existe un réseau complexe de connections bidirectionnelles entre les aires visuelles et un noyau thalamique appelé complexe latéral postérieur-pulvinar (LP-Pul), qui jouerait un rôle primordial dans des phénomènes tels que l’attention visuelle et la détection de menaces ou de prédateurs. Récemment, l’identification d’aires visuelles de haut niveau chez la souris a moussé l’intérêt de ce modèle animal pour la recherche en vision. Toutefois, la fonction de son noyau LP reste méconnue. Pour en connaître davantage sur la fonction de cette région, nous avons utilisé des souris transgéniques (n=8) exprimant la Channelrhodopsin-2 sous promoteur Thy-1. L’insertion d’une fibre optique dans le noyau LP couplée à une source lumineuse (470 nm) a permis la stimulation optogénétique de cette structure. L’enregistrement extracellulaire de l’activité des neurones de V1 a été effectué à l’aide d’électrodes de tungstène.  Les stimuli visuels utilisés consistaient en des mires sinusoïdales. Lorsque la photostimulation du noyau LP s’effectuait de concert avec la présentation de stimuli visuels, nous avons obtenu une diminution des réponses neuronales de V1 de l’ordre de 30% en moyenne. Nos données suggèrent que les projections du noyau LP jouent un rôle important sur l’activité basale des neurones de l’aire V1 chez la souris.



L'abondance d'événements stressants et potentiellement traumatiques générés par les désastres de masse, telle que la pandémie de la COVID-19, offre une occasion de mieux comprendre les différents besoins psychologiques possibles. L'objectif de ce projet est d'identifier les trajectoires de symptômes de stress et d'adaptation, et d'évaluer les besoins en santé mentale chez les Canadiens pendant la pandémie. Un échantillon de convenance composé de personnes adultes recrutées entre avril 2020 et février 2021 (n = 253) a rempli jusqu'à 8 suivis sur les symptômes de stress dont elles faisaient l'expérience. Des analyses de trajectoires latentes ont été utilisées afin d'identifier le modèle le plus approprié basé sur la parcimonie et l'interprétabilité. Entre 2022 et 2024, 87 participants ont complété un suivi pour identifier les besoins et les services en santé mentale utilisés pendant la pandémie. Un modèle à trois trajectoires a été identifié comme le plus approprié, suggérant qu'une majorité de l'échantillon rapporte un niveau de symptômes cliniques (sévère ou modéré, 59,68 %). Les besoins et l'utilisation des services en santé mentale des Canadiens seront discutés en détail lors de la présentation. Les implications cliniques pour les individus à risque d'avoir de la difficulté à s'adapter psychologiquement dans le contexte de désastres de masse et des pistes de solutions pour l'implémentation de masse d'interventions préventives seront également discutées. 

La peur est au cœur des troubles anxieux. L'apprentissage de la peur (AP) est étudié par conditionnement: un stimulus neutre (ex. lumière bleue) est pairé à un stimulus inconditionnel (ex. choc) et suscite alors à lui seul des réponses de peur (SC+), alors qu’un autre stimulus (ex. lumière jaune) n’est jamais pairé au choc (SC-). Des effets développementaux sur le conditionnement ont été montrés, où les enfants de 10 ans et plus différencient mieux les stimuli signalant le danger (SC+) des stimuli neutres (SC-). Par contre, cet effet n'a pas été étudié via l'AP par observation chez les enfants, alors que ceux-ci sont sensibles à leur environnement familial. Un paradigme validé d'AP par observation chez les enfants a été utilisé pour examiner s'il existe des différences d'âge dans le conditionnement de la peur par observation chez les enfants sains de 8 à 12 ans. Ceux-ci observaient le conditionnement de leur parent et d'un étranger, puis étaient exposés aux stimuli. La peur était mesurée par la réponse électrodermale. Les enfants de 10-12 ans (n=33) présentaient une meilleure discrimination des stimuli (F(2, 108)= 4.84, p=.01) que les enfants de 8-9 ans (n=23). En incluant seulement les enfants ayant appris la contingence, les patrons d'apprentissage restent similaires (F(2, 74)=2.52,p=.088). Ceci soutient l'effet développemental quant à l'AP par observation et suggère la pertinence d'étudier les bases biologiques de l'AP, notamment au niveau du développement cognitif.

Les mutations du gène CACNA1A mènent au développement d’encéphalopathies épileptogènes. Les atteintes cognitives reliées à cette condition sont peu connues. Nous avons évalué 16 patients de quatre familles non-consanguines affectées par des mutations menant à une perte de fonction de CACNA1A. Nous avons découvert que plusieurs patients présentaient des troubles neurocognitifs important tels que des troubles du spectre de l’autisme et des troubles de l’attention. Les interneurones corticaux qui expriment la parvalbumine (IN-PV) sont essentiels à plusieurs processus cognitifs, tels la flexibilité cognitive et l’attention. Nous avons étudié les effets de la perte du canal CaV2.1 dans les IN-PV ainsi que dans les neurones excitateurs à l’aide de modèles murins portant une délétion hétérozygote de Cacna1a ciblée aux populations neuronales exprimant la PV (PVcre;Cacna1ac/+) ou aux cellules pyramidales (Emx1cre;Cacna1ac/+). Nous démontrons que la perte de CaV2.1 dans les IN-PV réduit l’inhibition corticale. Les tests comportementaux incluant l’OpenField, le Morris Water Maze ainsi qu’une tâche évaluant l’attention et la rigidité cognitive démontrent que les mutants PVcre; Cacna1ac/+ présentent de l’impulsivité, de la rigidité cognitive ainsi qu’un déficit d’attention. Aucun déficit de relâche synaptique ou cognitif n’a été observé chez les souris Emx1cre; Cacna1ac/+. Ces résultats démontrent qu’au niveau cortical, la délétion hétérozygote de Cacna1a affecte sélectivement les IN-PV.

Le complexe pallidal occupe une position stratégique dans l’organisation anatomique et fonctionnelle des ganglions de la base. Son innervation à sérotonine (5-HT) provient principalement du noyau raphé dorsal situé dans le tronc cérébral. Pour mieux comprendre le rôle que joue la 5-HT dans le pallidum, nous avons entrepris une vaste étude immunohistochimique en microscopie électronique afin de déterminer les caractéristiques ultrastructurales de cette innervation. Nous avons utilisé un anticorps contre le transporteur de la 5-HT (SERT) pour marquer spécifiquement les varicosités (terminaisons) axonales 5-HT dans les segments interne (GPi) et externe (GPe) du pallidum chez le singe écureuil (Saimiri sciureus). Nos données en microscopie électronique indiquent que les varicosités SERT+ sont significativement plus petites que les varicosités SERT-. Nos résultats montrent également que les varicosités SERT+ du GPi sont plus volumineuses que les varicosités SERT+ du GPe. La proportion de ces varicosités qui établissent un contact synaptique est relativement faible, à la fois dans le GPi (29%) et dans le GPe (21%). Les contacts synaptiques observés sont de nature symétrique et asymétrique et retrouvés exclusivement sur les dendrites des neurones pallidaux. Dans l’ensemble, nos données suggèrent que la 5-HT puisse être libérée par transmission synaptique mais également par transmission diffuse dans les deux segments du pallidum afin d’influencer le comportement moteur.

Le stress est généralement associé à l'épuisement professionnel, l'absentéisme des infirmières ainsi qu’à une moindre satisfaction des patients quant aux soins reçus. Parmi les stratégies de réduction du stress, la méditation a fait l’objet d’un nombre croissant d’études.. Le but de cette étude est d’examiner de façon systématique la littérature scientifique portant sur les effets de la méditation chez les infirmières. Les banques de données Medline, Embase, PsycINFO, Cochrane Library and Cinahl ont été consultées. Toutes les études d’intervention explorant les effets de la méditation chez des infirmières et utilisant une méthodologie de recherche quantitative, qualitative ou mixte ont été incluses. L'extraction des données a été réalisée par deux codeurs et a porté principalement sur les caractéristiques de l’intervention, la méthodologie, les résultats et les critères de qualité des études. Un total de 34 études répondant aux critères d’inclusion et d’exclusion de la revue systématique a été sélectionné. La plupart des études analysées ont exploré les effets positifs de la méditation sur la réduction du niveau d’anxiété et de stress, et sur l’amélioration du bien-être des infirmières. Cette revue systématique montre les principales conclusions de ces études et souligne certaines limites méthodologiques des recherches réalisées sur la question.  

Les individus qui vivent en groupe doivent adapter leur comportement non seulement à l'environnement physique, mais aussi au contexte social qui est plus imprévisible et necessite une plus grande flexibilité compotamentale (cognition). En ce sens, et selon l'hypothèse Machiavélique, la complexité des interactions sociales a conduit à l'évolution des capacités cognitives, engendrant des cerveaux plus grands. En outre, il a été suggéré que les capacités cognitives sociales ont évolué comme un module séparé, indépendant des capacités cognitives générales. Parmi les capacités cognitives, la mémoire joue un rôle essentiel puisqu'elle permet une flexibilité comportamentale basée sur l'expérience antérieure. La mémoire de reconnaissance sociale, définie comme la capacité de reconnaître les congéneres et de les distinguer les un des autres, est critique pour tous les types d'interactions sociales (reproduction, défense territoriale, établissement d'hiérarchies de dominance, ainsi que divers liens sociaux). Dans cette étude, nous explorons si les mécanismes neurobiologiques sous-jacents à la mémoire sociale sont différents de ceux impliqués dans la mémoire non social. La variation de la mémoire de reconnaissance sociale a également été caractérisée à travers diferentes souches de poisson-zèbre (Danio rerio), type sauvage (wild type). Des différences ont été trouvées entre certaines souches.

L’hypothèse de la génération de stress stipule que la dépression serait non seulement causée par des stresseurs relationnels, mais en serait aussi une source. Ainsi, les individus avec des dispositions inhérentes à la dépression seraient plus à risque de vivre des difficultés relationnelles, notamment de la victimisation par les pairs (VP) et dans les relations amoureuses (VRA). Les expériences de victimisation dans un contexte peuvent aussi augmenter le risque de l’être dans un autre, tout en étant médiatisées par leur effet sur la dépression.

Cette étude a utilisé un devis génétiquement informé (806 jumeaux) pour observer si le lien entre la VP (la moyenne des scores de 13 à 19 ans) et la VRA (19 ans) est expliqué par des facteurs génétiques communs reliés à la dépression (13 à 19 ans), ce qui indiquerait une corrélation gène-environnement (rGE). L’étude a également exploré si en contrôlant pour une possible rGE, des effets environnementaux résiduels demeurent entre la VP et la VRA, médiatisés par la dépression.

La modélisation de Cholesky a supporté les deux hypothèses. En lien avec les rGE, des caractéristiques héréditaires communes prédisaient la VP, la VRA et la dépression. De plus, un effet indirect des effets environnementaux résiduels était présent entre la VP et la VRA avec la dépression comme médiateur.

Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur les mécanismes de revictimisation chez les adolescents en démontrant l’existence d’une composante héréditaire.

La sérotonine (5-HT) est un neurotransmetteur clé du système nerveux. On l’associe souvent à la dépression, l’anxiété, la dépendance aux substances  et les fonctions exécutives. Une mutation de l’enzyme Tph2 (R439H) peut mener à une réduction de 80% de 5-HT cérébrale et semble associée à des anomalies comportementales chez les souris porteuses (HO ; Beaulieu et al., 2008). Afin de déterminer de quelle façon le stress affecte les HO, des tâches de labyrinthe en H (Del’Guidice et al., 2009), de même que de préférence à l’alcool avec quinine (Yoneyama et al., 2008 ; Correia, 2009) et d’anxiété, sont administrées à des souris sous stress chronique de contention ou sans stress chronique. Les résultats indiquent que sans stress, les HO présentent de l’anxiété, des déficits cognitifs importants et une aversion moins marquée que celle des contrôles (WT) pour l’alcool et la quinine. Sous stress chronique, le niveau d’aversion des HO à l’alcool-quinine augmente, tandis que celui des WT diminue ; cette condition n’influence pas les performances cognitives des HO, quoiqu’elle nuise à celles des WT, annulant les différences observées, et elle inverse les niveaux d’anxiété des deux groupes. Ces résultats suggèrent que les déficits cognitifs associés à une réduction de 5-HT ne seraient pas exclusivement dus à une augmentation de l’anxiété ; cependant, la consommation d’alcool en conditions aversives pourrait être associé au niveau d’anxiété chez les souris porteuses de la mutation.

L’aphasie est un trouble acquis du langage survenant suite à une lésion cérébrale, qui a des conséquences majeures pour les personnes atteintes PA tel que l'isolement social et la dépression. L’anomie ou manque du mot est le symptome  phasique le plus fréquent. La récupération de l’aphasie dépend de mécanismes de plasticité cérébrale. Une étude récente de notre laboratoire (Marcotte, 2012) a montré des changements neurofonctionnels associés à la récupération de l’anomie suite à l’application d’une thérapie (Massed-Semantic Feature Analysis MSFA). Cette étude discute du rôle potentiel de deux aires recrutées lors de cette thérapie, selon les connaissances actuelles en neurosciences. En effet, suite à l'application de la MSFA auprès d'un groupe de neuf PA avec anomie modérée àsévère chronique, l'analyse des données a révélé l'activation significative du gyrus précentral gauche (PCG) pré et post-thérapie, et du lobule pariétal inférieur gauche (IPL) en post-thérapie, corrélées à la dénomination correcte. Ces données suggèrent que la nature sémantique de la thérapie favorise un recrutement spécifique reflétant l’importance de l’information sensorimotrice supportée par le PCG et du lien trasnsmodal de ces informations supportée par le IPL.

Les prodiges musicaux se distinguent des autres musiciens dès l’enfance. À l’âge adulte, leur prodigieuse maîtrise musicale devrait encore pouvoir être décelable dans des tests de discrimination musicale et d’apprentissage de nouvelles mélodies. Pour le vérifier, nous avons testé 15 prodiges musicaux et 18 musiciens contrôles appariés en âge et en années de pratique musicale. Néanmoins, la pratique musicale a commencé plus tôt chez les prodiges (M = 5.3 ans, ÉT = 2.02) que les contrôles (M = 7.9 ans, ÉT = 2.9), t(31) = 2.79, p < .05. Chaque musicien a effectué une tâche de discrimination de mélodies tonales et atonales (Musical Ear Test, MET; Wallentin et al., 2010) et leurs résultats étaient comparables (90.9% de réponses correctes chez les prodiges et 88.4% chez les contrôles). Par contre, les prodiges ont surpassé les non- prodiges dans l’apprentissage des mélodies tonales, t(31) = 2.59, p < .05. Ces résultats étaient corrélés à ceux obtenus en discrimination, r(31) =.48, p < .01. Il est possible que cet avantage dans l'apprentissage des mélodies tonales soit en lien avec une exposition plus précoce à la musique.

Plusieurs recherches ont démontré que le vieillissement affectait la perception visuelle et ses processus. Particulièrement lorsque les images présentées sont de nature complexe. Une tâche toute indiquée pour évaluer les processus complexes est la poursuite multiple d’objets ou MOT qui consiste à suivre simultanément plusieurs éléments parmi d'autres. Les recherches ont démontré que cette tâche est affectée par le vieillissement. Cependant, une question demeure : pouvons-nous entraîner les personnes âgées et réduire cette altération liée à l'âge ? Dans notre étude, nous avons évalué les performances de participants jeunes et âgés (seuils de vitesse) à la réalisation d’une tâche de MOT dans un environnement virtuel en 3D. Nous avons démontré que les participants âgés obtenaient de moins bonnes performances que les jeunes. Cependant, après plusieurs semaines d’entraînement, le groupe de personnes âgées a obtenu des performances semblables à celles des sujets jeunes non entraînés. Ces résultats sont très encourageant car, dans notre quotidien, plusieurs tâches requièrent l’intégration de la perception simultanée de plusieurs objets en mouvement (ex. : suivre d’une personne dans une foule, la conduite automobile, etc.). Nos résultats démontrent que l’entraînement semble une option efficace pour retrouver les capacités perceptives perdues au cours du vieillissement normal. Retrouver ces capacités peut avoir un impact positif dans la vie des individus.

L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) est l’un des troubles anxieux les plus répandus au sein de la population générale. Le traitement de choix pour l’ÉSPT consiste en une psychothérapie d'orientation cognitive et comportementale (TCC). Par contre, on possède très peu d’information sur l’impact du traitement au niveau de l’amélioration de qualité de vie (Q de V) des personnes atteintes. Cette étude vise à accroître les connaissances concernant les effets de la TCC sur la Q de V des victimes, et ce, en tenant compte des différences entre les hommes et les femmes. 51 participants provenant du Centre d’étude sur le trauma ont été retenus afin d’effectuer l’étude. Les participants ont été évalués à l’aide de deux entrevues cliniques standardisées, d’instruments auto-rapportés, dont le WHOQOL. Ils ont suivi une TCC répartie sur 20 séances et ont été évalués à cinq moments. Une amélioration statistique et clinique significative a été observée, non seulement pour les symptômes, mais aussi du niveau de la Q de V. L’amélioration se maintient 6 mois après la fin de la thérapie. Il n’y a pas de différence significative entre le niveau de la Q de V des femmes et celui des hommes. Ces résultats montrent que la TCC permet d’obtenir un impact positif sur la Q de V des victimes d’ÉSPT et elle semble tout aussi efficace pour les hommes et les femmes. Lors de prochaines études, il serait pertinent de tenir compte du changement de la Q de V afin d’approfondir les connaissances sur ce sujet.

Le cortex entorhinal reçoit des projections dopaminergiques qui peuvent moduler son activité neuronale, reliée aux processus de la mémoire. Nous avons précédemment démontré que la dopamine module la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral, et que ces effets dépendent de sa concentration. Les EPSP sont réduits par des concentrations de dopamine élevées (10-100 µm), tandis qu’ils sont facilités par des concentrations plus faibles.

 Nos récentes recherches caractérisent les mécanismes intracellulaires responsables de cette facilitation de la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral en utilisant la technique du voltage-clamp. Nos résultats démontrent que de faibles doses de dopamine (1 µm), agissent via les récepteurs de type D1 pour moduler la transmission via des récepteurs-canaux du glutamate AMPA. L’activation des récepteurs D1 module l’activation du PKA et ainsi augmentent l'activité des inhibiteurs de PP1, ce qui résulte dans la phosphorylation des récepteurs AMPA – un mécanisme qui augmente la transmission synaptique. Nous avons aussi constaté que l'application intracellulaire de BAPTA, un chélateur de calcium, bloqué la facilitation induite par l’application de dopamine.

 En somme, nos résultats suggèrent que la facilitation des courants AMPA induite par la dopamine dans le cortex entorhinal latéral est médiée par l'activation des récepteurs D1, et qu'elle dépend de mécanismes reliés au PKA, PP1, et au calcium intracellulaire.

Les services hospitaliers d’urgence sont le plus souvent engorgés, et les visites pour des raisons de santé mentale (SM) y contribuent particulièrement. Au Québec, les grands utilisateurs de ces services en SM ont contribué, en 2014-2015, à près de la moitié du volume des visites aux urgences en SM. Or, le recours fréquent aux urgences témoigne généralement d'une inadéquation des services offerts à ces patients. Peu d'études ont examiné l'efficacité de ces services à répondre aux besoins de ces patients, surtout en utilisant une méthode qualitative et du point de vue des prestataires de soins, et aucune étude à notre connaissance n’a abordé les facteurs qui facilitent ou entravent cette efficacité. Cette étude visait donc à cerner les facteurs qui facilitent ou entravent l'efficacité des services d'urgence à répondre aux besoins des grands utilisateurs de ces services en SM, et ce, en utilisant un devis majoritairement qualitatif basé sur la méthode d’étude de cas. Dix-neuf entrevues semi-dirigées ont été menées, révélant plus d'entraves que de facteurs facilitants, qui étaient principalement liés au système de la santé, comme l'indisponibilité des services en SM, ainsi qu'aux patients, comme certains profils cliniques. Les facteurs facilitants étaient surtout liés aux caractéristiques organisationnelles, notamment les innovations implantées à l'urgence ou en partenariat avec l'urgence. L’étude suggère des pistes d’amélioration pour mieux répondre aux besoins de cette clientèle.

Alexithymie est un trouble psychologique caractérisé par une difficulté à identifier et à distinguer les états émotionnels, à verbaliser les états émotionnels à autrui et avoir une vie fantasmatique réduite. Cette étude examine la nature transculturelle du modèle tridimensionnel de l’Échelle d’alexithymie de Toronto. Quatre échantillons indépendants d’étudiants universitaires, des deux sexes, âgés de 16 à 62 ans et originaires de quatre pays différents – Canada (n=405), Brésil (n=489), Portugal (n=298) et Allemagne (n=306) – ont été analysés à l’aide des analyses factorielles confirmatoires, des calculs Alpha de Cronbach et d’autres propriétés métriques. Les statistiques d’ajustement au modèle tridimensionnel de l’échantillon canadien (GFI = 0,894; AGFI = 0,867; RMSEA = 0,059) est fort semblables aux autres échantillons à l’étude (GFI ³ 0,884; AGFI ³ 0,851; RMS £ 0,71). La cohérence interne pour l’échelle totale, indépendamment de l’échantillon, présente des résultats (α ³ 0,74) satisfaisants. Les moyennes (de 45,32 à 47,48) et les écarts-types (de 10,21 à 11,69) sont aussi comparables. En conclusion, et même en considérant les différences culturelles inhérentes aux quatre échantillons à l’étude, ces résultats offrent de importants indices qui suggèrent que le modèle tridimensionnel pourra être généralisable dans plusieurs cultures occidentales. Des études ultérieures, avec des calculs d’échantillonnage aléatoire, pourraient tester plus adéquatement cette hypothèse.

Les personnes ayant la paralysie cérébrale rapportent des difficultés à utiliser leurs bras de façon coordonnée, ce qui est nécessaire à la réalisation des activités de la vie quotidienne. Les évaluations utilisées en clinique ne permettent pas de mesurer l’utilisation réelle des bras dans le quotidien, mais la réalisation de mesures par accélérométrie pourrait pallier cette limite. Le but de cette étude est d’évaluer la validité de la mesure par accélérométrie chez des sujets vivant avec la paralysie cérébrale et des sujets contrôles. Méthode : Onze sujets contrôles (27,4 ± 6,1 ans) et 11 adultes ayant la paralysie cérébrale (35,9 ± 13,3 ans) ont effectué six tâches fonctionnelles tout en portant une montre Actigraph GT9X à chaque poignet et en étant filmés. Le ratio d’utilisation des deux bras a été calculé à l’aide des mesures d’accélérométrie et de la cotation manuelle des vidéos. Une corrélation a été calculée entre ces deux mesures et une comparaison de moyennes a été effectuée entre les groupes. Résultats : La validité convergente est de modérée à élevée pour toutes les tâches (0,91-0,99) et les sujets (0,75- 0,99). La mesure d’utilisation discrimine efficacement les deux groupes (p= 0.01). Conclusion:  La quantification par accélérométrie est une méthode valide qui peut être utilisée afin de mesurer l’utilisation des bras chez des adultes ayant la paralysie cérébrale.

INTRODUCTION

Les thérapies de remplacement de la nicotine (TRNs) sont critiquées pour leur modèle taille unique (one size fits all). Les TRNs intelligentes émergentes telles que les nébuliseurs et vaporisateurs pourraient changer de paradigme en personnalisant le dosage et la durée de traitement. Explorer les préférences des fumeurs en matière de durée des TRNs est crucial pour le développement de nouvelles TRNs plus efficaces.

MÉTHODE

Lors d’une étude menée en 2022 auprès de 282 fumeurs aux États-Unis et au Canada, des questions fermées sur divers thèmes étaient posées (durée de TRN idéale, durées minimales et maximales acceptables, habitudes de consommation, motivation à changer).



RÉSULTATS

La moyenne des durées idéales de TRN est de 18,08 semaines et il y a une variabilité interindividuelle élevée (ÉT = 16,50). Le nombre de cigarettes fumées par jour est associé à la durée idéale de traitement (r = 0,131), tout comme le sentiment qu’il est important de changer (r = -0,177) et d’être capable de changer (r = -0,205). Les personnes vivant dans un logement non fumeur (n = 137) mentionnent des durées minimales (M = 8,45) et maximales (M = 34,83) acceptables significativement plus courtes que celles vivant dans un logement fumeur (n = 145, Mmin = 12,08; Mmax = 42,37).



DISCUSSION

Le remboursement usuel de 12 semaines de TRN ne correspond pas aux préférences des participants de cette étude. Plusieurs caractéristiques individuelles pourraient être prises en compte dans la personnalisation des TRNs.

Le colliculus inférieur est l'un des relais sous-corticaux le plus volumineux des voies auditives primaires. Cette structure représente une zone d'intégration importante. Elle pourrait devenir une cible intéressante pour la réalisation d'implants électriques sous-corticaux afin de restaurer l'audition de personnes sourdes. Les caractéristiques fines des neurones sont encore mal comprises. L'objectif était d'analyser les caractéristiques morphologiques des neurones du colliculus inférieur de souris Balb-C. Après un marquage avec le protocole de Golgi, les neurones ont été reconstruits en trois dimensions et leurs caractéristiques morphologiques évaluées. Les neurones ont été classés en fonction de leur type morphologique et de leur position dans les différentes sous-structures. L'ensemble des neurones reconstruits peuvent se répartir selon trois grands types morphologiques distincts. De plus, bien que les caractéristiques morphologiques des neurones reconstruits soient relativement semblables d'une zone anatomique à l'autre, des différences au niveau des caractéristiques de l'arborisation dendritique suggèrent des différences dans les capacités de prise en charge de l'information par les réseaux de neurones situés au tour du colliculus par rapport à ceux situés en périphérie. Ces résultats préliminaires montrent l'importance d'une meilleure compréhension des caractéristiques neuronales du colliculus inférieur dans le traitement des informations sensorielles.

En situation de compétition l’état psychologique peut changer rapidement la performance. Le but est de mesurer les variations des paramètres physiologiques lors d’une situation de momentum positive et négative décrite par des athlètes. Des coureurs de fond (10H : 23,2 ± 2,4 ans; 10F : 25,9 ± 7,0 ans) en vague de cinq ont participé à une pré-sélection pour l’UQAM. La sélection était basée sur une course de 3000m. La fréquence cardiaque (FC), le cycle respiratoire (CR) et la vitesse de course ont été mesurés à l’aide d’une ceinture (Zephyrs Bioharness, Technology Corp., Annapolis, Md.). La compétition fut filmée afin de tenir une entrevue individuelle de type semi-structurée avec auto-confrontation. Les athlètes ont complété un test de vitesse aérobie maximale (VAM) sur tapis roulant. La durée moyenne de la course de 3000m pour les hommes et les femmes était de 639,8 ± 43,3 et 828,9 ± 79,3 secondes, respectivement. Des indices de rendement exprimés en pourcentage furent créés avec la FC et la vitesse de course corrigé pour la VAM (191±10 bpm; 17,2±1,1km/h) afin d'identifier les situations de momentum positif et négatif. Une différence significative (p<0,001) est notée entre les éléments positifs (94,16±6,35%) et négatifs (105,00±9,58%). En situation de momentum  positif, l’indice est plus bas indiquant un meilleur rendement. Une variation des capacités physiologiques semble être présente en situation de momentum. Des résultats aditionnels seront obtenus et présentés en séance.

Bien que les évaluations cognitives effectuées en séries indiquent généralement la résorption des déficits dans les 7-10 jours suivant la blessure, des déficits persistants (6+ mois) dans les fonctions exécutives sont également observés. Ainsi, déterminer les tâches qui sont sensibles aux déficits persistants des commotions joue un rôle crucial dans la gestion de la blessure. Le but de la présente étude est de déterminer si la version couleur-forme de la tâche d’alternance peut détecter ces déficits. Pour ce faire, 46 athlètes universitaires asymptomatiques (22 avec un historique de commotion (HCC) et 24 contrôles) ont participé à l’étude. Lors de la tâche d’alternance, les participants doivent d’abord faire deux conditions homogènes ; l’une durant laquelle ils répondent à la couleur du stimulus, l’autre durant laquelle ils répondent à la forme. Ensuite, lors de la condition hétérogène, ils doivent alterner selon la couleur ou la forme en fonction d’un signal. Les athlètes avec un HCC répondent plus lentement que les contrôles à la condition hétérogène (p=.01). La vitesse de réponse à la condition hétérogène n’est pas corrélée avec le nombre de commotions. Les résultats suggèrent qu’une seule commotion est suffisante pour produire des altérations persistantes dans les fonctions cognitives. De plus, les résultats suggèrent que la tâche d’alternance peut être utile pour détecter les déficits cognitifs subtils au-delà de la résolution des symptômes cliniques.

Les prodiges musicaux sont des musiciens qui ont atteint un niveau de performance exceptionnel, et ce avant l’adolescence. On sait que des autistes, les savants musicaux, présentent des habiletés musicales exceptionnelles sans nécessairement avoir un haut quotient intellectuel (QI). Une étude sur 8 prodiges a montré que 4 d’entre eux étaient autistes ou avaient un proche qui l’était, suggérant un lien entre les deux phénomènes. Une autre étude comportant un groupe de prodiges musicaux (N=8) a montré qu’ils auraient un QI supérieur à la moyenne de la population, et une mémoire de travail (MdT) très supérieure à la moyenne. Nous avons testé 7 prodiges musicaux adultes à l’aide d’un test de QI standardisé (WAIS-IV; Wechsler, 2008), qui comprend un sous-test de MdT verbale, ainsi qu’un test de MdT visuelle (tiré de la MEM-III; Wechsler, 2001). Nous avons mesuré les traits autistiques à l’aide du Autism Spectrum Quotient (AQ; Baron-Cohen et al., 2001). Les prodiges ont obtenu un QI dans la moyenne (M = 108.5 ± 14.0), et des scores de MdT verbale et visuelle également dans la moyenne (Scaled scores: M = 11.85±3.84; M = 12.14±2.79). Leurs traits autistiques sont variables (M=18.4±7.8) mais plus bas que ce qui est typique chez les autistes (35 et +). Nos résultats indiquent qu’un QI ou une mémoire de travail exceptionnels ne soient pas nécessaires pour être qualifié de prodige, et questionnent l’idée selon laquelle les prodiges seraient liés aux troubles du spectre de l'autisme.

Comparativement à la population générale, les personnes présentant un premier épisode psychotique (PEP) ont un risque de suicide jusqu'à18 fois plus élevé. Le suicide réduit leur espérance de vie et est associé à une souffrance importante. La présentation vise à décrire la prévalence et les facteurs associés à la suicidalité chez les personnes présentant un PEP. Les données colligées auprès des 567 patients présentant un PEP, âgés entre 18 et 30 ans, révèlent que le tiers d’entre eux ont eu des idées suicidaires et près de 10% de ceux-ci ont fait au moins une tentative de suicide avant leur premier contact avec les services psychiatriques. Une diminution de la prévalence des idées et des tentatives suicidaires est observée au cours des cinq années de suivi. Les facteurs associés à la suicidalité identifiés parmi de nombreuses variables seront présentés. À l’admission, puis annuellement, des entrevues de recherche avec passation de questionnaires validés ont permis de colliger les données notamment sur les caractéristiques sociodémographiques, le diagnostic psychiatrique, la suicidalité, les symptômes, le fonctionnement global et la consommation d’alcool et de drogues. Une meilleure compréhension de l’évolution de la suicidalité et des facteurs qui y sont associés peut permettre de mieux cibler les personnes présentant un PEP à risque de passage à l’acte suicidaire.

Le MSP est un instrument qui mesure le stress psychologique, présent sous plusieurs versions (MSP-53, MSP-27, MSP-9), mais sa version courte (MSP-9) a fait l’objet de peu d’études concernant ses qualités psychométriques. L’objectif de cet article est donc de présenter quelques indices psychométriques importants pour le MSP-9, auprès d’un échantillon de 83 étudiant-e-s universitaires âgés de 19 à 50 ans. Les résultats des corrélations inter-items (0,22<r<0,81) suggèrent la présence d’un construit unidimensionnel. Les résultats des corrélations items-total (0,48<rc<0,84) et les résultats des alphas de Cronbach en cas de suppression des items (0,88<α<0,91) réitèrent que le modèle testé est unidimensionnel. Finalement, une analyse en composantes principales (0,56<Satf<0,89), qui explique 57,9% de la variance totale, ainsi que les qualités de représentation (0,31<h²<0,80), viennent confirmer l’unidimensionnalité du modèle en 9 items.Pour la fidélité de la mesure (α=0,91), l’instrument présente une consistance interne très satisfaisante. La principale conclusion de cette étude est que le MSP-9 est un instrument remplissant les critères psychométriques les plus répandus et qu’il peut être plus largement utilisé au Québec. Les autres interprétations et les implications pour la clinique et la recherche seront présentées et discutées. D’autres populations, de même que d’autres qualités métriques, devront être explorées par de nouvelles études.