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Problématique

La Spectroscopie dans le proche Infrarouge (SPIR) permet de mesurer l’activation hémodynamique du cortex. Certaines études ont utilisé la SPIR pour mesurer l’activité corticale chez les personnes voyantes (PV). À ce jour, aucune étude n’a encore comparé cette activation à celle des personnes non voyantes (PNV) afin d’étudier la plasticité cérébrale chez ces derniers.

Objectifs

Cette étude préliminaire utilise la SPIR pour distinguer les différences d’activation hémodynamique et la plasticité cérébrale chez les PV et les PNV lors de l’écoute de stimuli auditifs.

Méthodes

Quatorze PV (8 femmes) et 3 PNV (1 femme) ont été testés. Les stimuli auditifs étaient présentés à l’aide de haut-parleurs. Cinquante sources de lumière infrarouge et 16 capteurs étaient placés sur le scalp couvrant les régions temporales, pariétales et occipitales du cerveau.

Résultats

La majorité des participants ont montré une activation hémodynamique significative dans le lobe temporal lors de la présentation des stimuli auditifs. Cette réponse était présente dans les deux hémisphères du cerveau et représentait une augmentation d’hémoglobine oxygénée. Contrairement aux PV, les PNV ont aussi démontré une activation dans le lobe occipital. Ceci démontre que la plasticité cérébrale est bien présente chez les PNV.

Conclusion

Cette étude innovatrice indique que la SPIR semble être une technique prometteuse qui permettra de raffiner la recherche sur la plasticité cérébrale. 

Le processus d'immigration au Canada comporte plusieurs défis qui ont un impact sur le bien-être des immigrants. En effet, les nouveaux arrivants au Canada rapportent plus de détresse psychologique que les adultes nés au Canada. Malgré cette détresse, les immigrants sous-utilisent les services de soutien psychologique qui sont disponibles.  Pour comprendre les obstacles sociaux à l'accès au soutien psychologique, 155 participants ont complété un questionnaire sur les normes proximales (les normes dans leur réseau immédiat), les normes distales (les normes culturelles et sociétales) et les orientations d'acculturation qui influencent les attitudes des immigrants envers l'aide psychologique. Trois régressions multiples ont démontrées que (1) l'ouverture psychologique - le degré d'ouverture d'un individu à reconnaître la présence d'un problème psychologique - est négativement associée à l'orientation envers la culture d'héritage; que (2) la propension à chercher de l'aide -  la volonté à chercher de l'aide - est influencée positivement par les normes proximales dans la culture d'héritage; que (3) l'indifférence à la stigmatisation - la mesure dans laquelle les individus sont préoccupés par la stigmatisation - est influencée par les normes distales de la culture d'accueil et d'héritage. Ces résultats nous permettent de comprendre les facteurs sociaux qui influencent les attitudes des immigrants et de mettre en place des mesures pour faciliter l'accès au soutien psychologique.

Les trois-quarts gauche sont mieux reconnus que les trois-quarts droits pour un visage appris selon de multiples points de vue. Cette supériorité pourrait s’expliquer par l’expérience perceptive, l’asymétrie faciale ou la spécialisation hémisphérique. Nous avons étudié dans quelle mesure une séquence de vues gauche serait plus efficace non seulement pour reconnaitre des vues apprises mais également des vues nouvelles. Dans une tâche de d’appariement séquentiel, nous présentions une séquence de vues effectuant une rotation autour des vue gauche (-30°) et droite (+30°), avec une amplitude de 30°, suivie par la présentation d’une vue test statique ayant le même angle (-30° ou +30°) ou un angle nouveau (0°, +30°, ou -30°). Nous avons mis en évidence une supériorité des séquences de vues gauches indépendante de l’orientation de la vue test, mais aucune supériorité de la vue test gauche sur la vue test droite. Ces résultats ne sont pas compatibles avec l’hypothèse de l’expérience perceptive qui prédit une supériorité de l’angle de vue test gauche (-30°) seulement. De plus, une tâche de jugement d’asymétrie faciale n’a montré aucune corrélation entre le jugement d’asymétrie des visages et la supériorité des séquences de vues gauches. Cette supériorité, tant pour la reconnaissance des vues nouvelles qu’apprises est en faveur de l’hypothèse d’une spécialisation hémisphérique, du fait du rôle possible de l’hémisphère droit dans l’extraction d’information faciale relative à l’identité.

L’avortement spontané (AS) est une complication fréquente de la grossesse. Des études ont établi un lien entre le fait de vivre un AS, l'anxiété maternelle et des préoccupations plus prononcées, dans les mois suivant la perte ou lors d’une grossesse subséquente. Des résultats contradictoires sont observés et peu de travaux portent sur ces relations à plus long terme. Le fait que l’AS soit lié à une plus grande perception de risque peut aussi suggérer une sensibilité accrue à l’incertitude. Cette étude transversale par questionnaires (complétion en ligne) avait pour but de vérifier le lien entre l’AS et l’anxiété vécue suivant l’arrivée d’un premier bébé en santé. Elle comparait les mères avec vécu d’AS (n = 135) aux mères sans vécu d’AS (n = 455) concernant leurs symptômes anxieux ainsi que leur intolérance à l’incertitude, une vulnérabilité cognitive liée à l’anxiété et aux inquiétudes. Les mères ayant vécu un AS ont rapporté une intensité plus élevée d’inquiétudes, de symptômes anxieux liés à l’anxiété généralisée et d'intolérance à l'incertitude. Ces résultats justifient de poursuivre l’exploration de ces liens à l’aide de protocoles plus rigoureux. Selon d’autres auteurs, il est possible que l’AS, en tant qu’événement traumatique, soit lié à l’exacerbation de vulnérabilités touchant la perception et l’interprétation de l’incertitude, l’inquiétude et l’anxiété. L’état émotionnel lié au vécu de grossesse peut aussi être lié à plus d’AS et devrait être contrôlé dans les prochains travaux.

Problématique. Les problèmes du comportement alimentaire sont au nombre des manifestations les plus fréquemment associées au trouble du spectre autistique. Ces problèmes alimentaires affectent l’état nutritionnel des enfants et peuvent produire des répercussions physiologiques importantes. Nous proposons d’adresser prioritairement cette problématique par son dépistage, en étudiant l’adéquation des outils pédiatriques du dépistage du comportement alimentaire à l’égard de l’autisme.

Méthodologie. Une revue de l’ensemble des outils de dépistage publiés avant avril 2015 a été réalisée. Les outils retenus pouvaient cibler des enfants atteints ou non d’autisme. Un processus systématique de recherche à quatre étapes a été utilisé afin d’interroger les bases de données sélectionnées.

Résultats. Onze articles décrivant dix outils de dépistage ont été recensés. Treize dimensions alimentaires ont été identifiées parmi l’ensemble des items employés. Toutefois, aucun outil ne permet une évaluation compréhensive de l’ensemble des dimensions alimentaires relevées. L’analyse superficielle de l’environnement alimentaire et le cloisonnement du comportement alimentaire autiste s’ajoutent aux limites des outils recensés.

Conclusion. Nous hésitons à recommander l’utilisation de ces outils auprès d’une population autiste. Le cas échéant, ces derniers devraient être adjoints d’une investigation approfondie de l’environnement alimentaire pédiatrique, ainsi que des dimensions lui étant associées.

De récentes études rapportent que l’ocytocine (OT) exogène aurait une capacité à traiter les individus souffrant de troubles liés à l'utilisation d'une substance. Plus précisément, l’OT atténuerait la tolérance aux effets analgésiques des opiacés et les symptômes de sevrage, en plus d’inhiber les comportements d’auto-administration (CAA) d’héroïne. La présente étude a donc examiné les effets de l’OT sur les CAA chez les rats mâles. Nous avons émis l’hypothèse voulant que l’administration centrale d’OT soit efficace à réduire les CAA d’héroïne chez les rats. Considérant la courte demi-vie de l’OT exogène, nous avons analysé les effets de l’OT sur diverses périodes de temps au sein des sessions d’AA, en plus d’examiner ses effets en fonction de différentes doses d’OT et différents ratios de renforcement. Les rats (Long-Evans) ont été entraînés pendant 66 jours sous des ratios de renforcement fixe et progressif afin d’évaluer leur motivation à prendre de l’héroïne. Une fois leur CAA stabilisé, de l’OT (0.0, 0.5 et 2.5 ug/rat; i.c.v. ou 1.0 mg/ml; i.p.) a été administrée aux rats avant leur session d’AA. Les résultats suggèrent un effet initial sédatif saillant issu de l’OT au début de la session d’AA. Néanmoins, le ratio de renforcement progressif complique l’interprétation de ces résultats alors qu’une augmentation de la motivation à la prise d’héroïne est observée. De plus, l’administration d’OT a causé plusieurs crises d’épilepsie. 

Plusieurs études démontrent la présence de déficits cognitifs chez les personnes vivant avec un trouble de personnalité limite (TPL). Ces déficits sont associés à des difficultés de fonctionnement au quotidien, un enjeu persistant malgré la psychothérapie au sein de la population TPL. À ce jour, aucune approche de psychothérapie pour le TPL n’aborde ces déficits cognitifs. Pourtant, il existe pour d’autres populations des approches de remédiation cognitive (RC) dont l’efficacité a été démontrée dans le traitement des déficits cognitifs. Devant ce constat, une intervention de RC spécialisée pour le TPL a été développée, puis un essai clinique exploratoire a été réalisé pour tester son acceptabilité et sa faisabilité. 5 femmes adultes ont reçu une intervention de groupe s’échelonnant sur 9 semaines. La faisabilité a été évaluée à l’aide de grilles d’évaluation d’implantation complétées en fin de séance par les intervenants. L’acceptabilité a été évaluée à l’aide d’un groupe de discussion focalisée réalisé avec les participantes. Des analyses par thèmes ont été effectuées pour l’ensemble des données. Les résultats ont supporté la faisabilité et l'acceptabilité de l’intervention auprès d’un groupe de 3 à 5 participantes, bien que des modifications au niveau du contenu et de la structure de l'intervention devront être apportées. Étant la première étude québécoise en la matière, celle-ci agira à titre de base solide pour les études futures.

CONTEXTE : Malgré une prévalence de 12%, l’étiologie de la vestibulodynie provoquée (VP) demeure incomprise. Plusieurs études ont évalué l’association entre les variables psychologiques et l’intensité de la douleur chez les femmes atteintes de VP, sans toutefois évaluer l’association entre la fonction des muscles du plancher pelvien (MPP) et l’intensité de la douleur tel que proposé par le modèle peur-évitement (MPE) modifié de Thomtén et Linton.

OBJECTIF : Investiguer l’association entre les variables psychologiques et la fonction des MPP et l’intensité de la douleur chez les femmes atteintes de VP à l’aide du MPE modifié.

MÉTHODOLOGIE : Un total de 212 femmes nullipares atteintes de VP ont répondu aux questionnaires évaluant la catastrophisation, la peur de la douleur et le soutien conjugal et ont participé à une évaluation de la fonction des MPP mesurée par un spéculum dynamométrique.

RÉSULTATS : Les régressions hiérarchiques ont permis d’observer que le modèle expliquait 27% de l’intensité de la douleur aux relations sexuelles (p<0,001). Un plus haut score de catastrophisation et de soutien conjugal, ainsi qu’une moindre flexibilité des MPP étaient significativement corrélés avec une plus grande intensité de douleur.

CONCLUSION : L’addition des variables musculaires tel que proposé par le MPE modifié permet d’expliquer une plus grande proportion de l’intensité de la douleur, confirmant que la VP peut être expliquée en partie par des facteurs psychologiques et musculaires.

Le déclenchement d’un épisode de somnambulisme peut être facilité par un protocole de privation de sommeil avec une récupération diurne. La durée d’éveil prolongée et le sommeil en période diurne sont indépendamment reliés à l’activation du système nerveux autonome (SNA). L’objectif est de déterminer si les somnambules (SM) ont une activation du SNA plus élevée que les contrôles (CTRL) en sommeil normal et en récupération après une privation de 25h. Population: 5 SM (2F, 3H; 29±6 ans) et 5 CTRL (2F,3H; 27±8 ans) ont effectué deux enregistrements polysomnographiques: une nuit de base et un sommeil de récupération en période diurne après 25 h de privation. Des segments de 3 à 5 minutes du tracé de l'ECG ont été analysées pour les variables cardiaques temporelles mRR et étRR pNN50 au cours des stades NREM2, SWS et REM. Des ANOVA à mesures répétées ont été utilisées. Les résultats préliminaires démontrent un étRR en SWS plus élevé chez les CTRL que chez les SM (39,3±10,3 vs 35,2±3,2; p<0,05), mais nous n'obtenons aucun résultat significatif pour le pNN50 et la mRR en SWS et pour aucune variable en NREM2 et en REM. Un plus petit écart-type signifie une plus grande activation du SNA, ce qui suggère que les SM sont plus activés que les CTRL en SWS, stade où sont observés les épisodes de somnambulisme. Si ces données préliminaires se confirmaient, il s’agirait d’un important avancement quant aux connaissances sur la physiopathologie des épisodes de somnambulisme.

Parmi les jeunes adultes vivant en situation d’itinérance, une majorité présente une problématique de consommation de substances psychoactives (SPA) ainsi qu’un trouble de santé mentale concomitant. Malgré les conséquences néfastes en découlant, ils sont peu nombreux à recourir aux services d’aide et s’appuient plutôt sur des ressources personnelles pour favoriser leur bien-être psychologique. Bien que celles-ci demeurent méconnues, la musique semble jouer un rôle important dans la promotion de la santé mentale des jeunes en difficulté. L’objectif de cette étude est de décrire et de comprendre le rôle de la musique dans la promotion de la santé mentale des jeunes vivant en situation d’itinérance. Ainsi, des entrevues qualitatives semi-dirigées seront menées auprès de 20 jeunes de 18 à 30 ans pour explorer les liens entre la musique et la santé mentale. Celles-ci feront l’objet d’une analyse thématique itérative. Les résultats préliminaires soulignent la capacité des jeunes à adapter leur utilisation de la musique pour répondre à des besoins liés à leur santé mentale. Plus spécifiquement, la musique est utilisée pour soulager et contrôler des symptômes liés aux troubles de l’humeur et aux troubles anxieux, dont le stress post-traumatique. Une meilleure compréhension de l’utilisation des ressources des jeunes dans la promotion de leur santé mentale permettra de guider le développement d’interventions de proximité adaptées à leurs forces, capacités et intérêts.

Chez les enfants, les conséquences d’un état de stress posttraumatique (ÉSPT) sont grandes, notamment sur le plan développemental. Il est donc crucial d’intervenir tôt pour en limiter les impacts. À ce jour, aucune évaluation systématique de l’ÉSPT n’est faite dans les services accueillant les jeunes les plus à risque d’en présenter un (Collin-Vézina & Milne, 2014). Sept échelles différentes d’ÉSPT (p. ex.  Sim et al., 2005) ont été proposées à partir des items du Child Behavior Checklist (CBCL; Achenbach & Rescorla, 2001), un instrument conçu au départ pour mesurer les comportements problématiques chez les enfants. Comme le CBCL est souvent déjà utilisé dans les protocoles d’évaluation des services, ces échelles pourraient pallier au manque d’outils de dépistage de l’ÉSPT. Cependant, très peu de preuves de validité basées sur leur structure interne ont été publiées et aucune étude n’a comparé les sept échelles. L’objectif de l’étude consiste à comparer ces dernières sur le plan de leur structure interne. Pour ce faire, des analyses factorielles confirmatoires ont été menées avec un échantillon de 4265 mères d’enfants âgés entre 6 et 18 ans, provenant de données secondaires d’intervention. Après modifications, deux des échelles atteignaient des indices d’ajustement adéquats. Celles-ci présentent un potentiel intéressant pour dépister l’ÉSPT chez les jeunes, mais l’obtention de preuves supplémentaires s’avère nécessaire pour s’assurer de la validité du processus de dépistage.

Notre objectif premier est de vérifier, chez les parents de jeunes de 18 à 25 ans, les liens entre leur propre usage de cannabis et leurs opinions générales sur le cannabis. Nous voulons aussi comparer la perception parentale du cannabis et la qualité de la communication intergénérationnelle.  Une étude qualitative de Highet (2005) montre un lien entre l’approche d’un parent par rapport au cannabis et la communication avec leur adolescent, telle que perçue par ce dernier. Notre étude tente de répliquer les résultats de manière quantitative, du point de vue des parents. Nous avons mesuré le lien entre la consommation de cannabis de 72 parents à l’aide du Questionnaire des Habitudes de Consommation et leur perception du cannabis à l’aide du questionnaire Mes opinions sur la consommation de cannabis. Nous avons observé une relation significative entre la consommation et la perception du cannabis des parents, entre autres sur la question de la légalisation du cannabis (t = 3,29 < .01). Nos résultats préliminaires ne nous ont pas permis d’observer une relation significative entre la consommation et la qualité de la communication, telle que mesurée par le questionnaire Communication Parent-Jeune Adulte.  Cette étude confirme un lien entre la consommation de cannabis des parents et leur perception du cannabis, cependant nos résultats préliminaires n’identifie pas un lien entre la consommation de cannabis du parent et la communication intergénérationnelle.

Les enfants autistes présentent souvent des problèmes de comportement qui sont une source importante de stress pour leurs parents. Selon Cohen et Wilks (1985), le support social peut servir de tampon entre un évènement stressant et l’évaluation subjective du stress ressenti face à cet évènement. Notre étude cherche à évaluer si le support social perçu par le parent modère le lien entre les comportements de l’enfant (évènement stressant) et l’évaluation du stress ressenti. Des parents (n=49) vivant avec leur enfant autiste (2 à 21 ans) ont été recrutés dans la région de Montréal. Les parents avaient à remplir un questionnaire général comprenant des questions d’ordre socio-démographique et personnel incluant le support social perçu (Multidimensional Scale of Perceived Social Support). De plus, ils rapportaient quotidiennement les problèmes de comportement de leur enfant autiste (Scales of Independent Behavior-Revised) et la sévérité du stress ressenti lors des interactions avec cet enfant durant les dernières 24 heures (échelle de Likert) et ce pendant 6 jours. Une analyse multiniveau indique que le lien entre les problèmes de comportement de l’enfant et le stress ressenti est moindre lorsque le parent se sent davantage supporté par sa famille (p < 0.001) alors que le support d’une personne significative (p=0,45) ou des amis (p=0,93) n’avait pas d’effet significatif. Ces résultats soulignent le rôle du support familial sur le bien-être des parents d’enfant autiste.



La réalité virtuelle gagne en popularité et de plus en plus de chercheurs tentent de mesurer le sentiment de présence ressentie lors d’immersion en réalité virtuelle. Le principal défi réside dans le recours à un instrument de mesure qui soit simple à comprendre par les utilisateurs et dont l’administration interfère le moins possible avec l’expérience ressentie. L’instrument le plus utilisé, le Presence Questionnaire (Witmer & Singer, 1998; Robillard et al., 2002), ne mesure malheureusement pas l’expérience ressentie par l’utilisateur (Slater, 1999), inclut des items difficiles à comprendre (Bouchard et al., 2007), et contient plus de 25 items (selon les versions). D’autres instruments ont été proposés, notamment l’ITC-SOPI (Lessiter et al., 2001), mais ils demeurent longs à administrer. Une mesure brève à quatre items a été proposée (Laforest et al., 2016) mais n’a pas encore été validée. Cette présentation a pour objectif de présenter des données psychométriques pour la version française du Gatineau Presence Questionnaire (GPQ). Le GPQ a été administré après 117 immersions en réalité virtuelle avec une voûte immersive (CAVE) ou un visiocasque. L’analyse factorielle avec rotation varimax révèle deux facteurs distincts, avec la moitié des items présentant des saturations de plus de .50 sur l’un ou l’autre des facteurs. L’alpha de Cronbach est de .73. La présentation fera aussi état de données sur la validité convergente et divergente du GPQ.

La thérapie de pleine conscience est une approche d'entraînement mental qui consiste en une forme de méditation basée sur la capacité de ramener son attention sur le moment présent et les sensations corporelles.

Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est caractérisé par des obsessions et/ou par des compulsions. Le Toc peut être associé à un problème de santé mentale concomitant. Le trouble le plus fréquent chez les patients atteints de TOC est un trouble dépressif majeur avec une prévalence de 31%.

Les comorbidités psychiatriques compliquent le traitement du TOC. Malgré cela, peu d'études ont examiné les effets des comorbidités sur le traitement du TOC. À notre connaissance, aucune étude n'a évalué l'effet de la pleine conscience sur le TOC avec la dépression.

L'objectif de cette étude est d’évaluer l’effet de la thérapie de pleine conscience chez des personnes souffrant de TOC et de dépression.

Dix-sept participants, répondant aux critères du DSM 5 du TOC et de la dépression, ont été évalués à l'aide d'une entrevue structurée et des questionnaires.

Un test t unilatéral a été réalisé pour tester les différences avant et après le traitement pour 17 participants. Des améliorations statistiquement significatives ont été démontrées dans les symptômes du TOC et de la dépression. Les résultats préliminaires offrent un soutien initial pour l'efficacité de l'intervention de pleine conscience dans le traitement du trouble TOC avec une comorbidité de dépression.

Problématique. Différents appareils de neurostimulation, tels la stimulation électrique neuromusculaire (NMES), la stimulation magnétique périphérique (PMS) et la vibration musculo-tendineuse (VIB), permettent d’agir sur les déficiences motrices chez des personnes avec un accident vasculaire cérébral (AVC) chronique. Toutefois, aucune étude n’a directement comparé les effets aigus de ces méthodes entre elles.

Méthodes. 15 personnes avec AVC chronique ont participé à cinq sessions (S1 = ligne de base ; S2-S5 = interventions NMES, rPMS, VIB et intervention « contrôle » d’exercices). L’ordre d’administration des interventions était aléatoire entre les participants. Chaque intervention visait les muscles faibles de la cheville atteinte. Différentes mesures cliniques et neurophysiologiques [stimulation magnétique transcrânienne (TMS) du cortex moteur primaire (M1)] ont été mesurées avant et après chaque intervention.

Résultats. rPMS et VIB ont amélioré la force des muscles de la cheville (p ≤ 0,02), mais seule rPMS a influencé l’excitabilité du M1 (p = 0,03). Quelques mesures cliniques ont démontré des améliorations progressives entre les sessions, et certaines mesures TMS étaient prédictives du succès clinique des interventions.

Contributions. Cette étude exploratoire permet d’expliquer certains mécanismes reliés aux effets de la neurostimulation, et peut encourager les cliniciens à utiliser en priorité rPMS et VIB avec la clientèle AVC chronique.

Par rapport à la thérapie cognitive comportementale (TCC) conventionnelle pour les troubles anxieux (TA), la TCC transdiagnostique (TCCT), éprouvée en milieu spécialisé, a l’avantage de n’utiliser qu’un seul protocole, ce qui diminue le fardeau de traitement chez plusieurs personnes atteintes et présente aussi des avantages économiques. Un protocole de TCCT de groupe a été évaluée en contexte de première ligne chez des adultes atteints de TA et une évaluation économique (ÉÉ) a été entreprise à l’aide des résultats obtenus. Les objectifs de l’ÉÉ en cours sont : 1) d’évaluer le rapport cout-efficacité incrémentale (RCEI) de l’ajout de la TCCT de groupe aux soins usuels (SU) et 2) l’impact des facteurs sociodémographiques sur la probabilité d’être coût efficace (CE) de la perspective a) du système de santé public et b) sociétale sur une période de 8 mois. L’Inventaire d’Anxiété de Beck était l’issu d’efficacité et les coûts directs et indirects associés aux troubles anxieux ont été collectés avec l’Entrevue Structurée sur les Coûts. Les RCEI ont été calculés pour l’obj1 et la régression linéaire à partir du bénéfice net individuel a permis de répondre à l’obj2. Les résultats indiquent que la probabilité que la TCCT soit CE dépend du montant qui sera investi pour obtenir un bénéfice et du statut d’emploi. Autant du point de vue économique que clinique, la TCCT de groupe promet d’être une approche intéressante pour les TA dans une perspective d’implantation en première ligne.

La maladie de parkinson (MP) est une maladie neurodégénérative caractérisée par une perte des neurones dopaminergiques (DA) dans le cerveau et l’apparition de corps de Lewy, et souvent associée à une inflammation progressive chronique. De nombreuses études suggèrent que le système nerveux entérique (SNE) des patients pourrait être touché plusieurs années avant l’atteinte cérébrale. Notre laboratoire a également démontré la présence d’une réponse inflammatoire au niveau du SNE associée à une infiltration de monocytes dans le plexus myentérique (PM) après traitement de souris avec la neurotoxine MPTP (1-methyl-4-phenyl-1,2,3,6-tetrahydropyridine). Notre objectif est de mieux comprendre le décours de cette réponse inflammatoire en étudiant la dégénérescence des neurones DA par microscopie intravitale multiphoton du PM du cæcum. Pour cela, nous avons croisé des souris transgéniques exprimant diverses protéines fluorescentes dans les neurones, les macrophages et les cellules entérogliales. Nous avons développé un appareil de contention qui nous permet de maintenir le cæcum stable malgré la respiration et le péristaltisme présent chez l’animal vivant anesthésié. Cette méthode nous permet d’investiguer à plusieurs jours d’intervalles l’infiltration des macrophages dans le PM ainsi que leur contribution dans la neurodégénérescence. Les mécanismes moléculaires impliqués dans la motilité des macrophages sont par la suite validés in vitro par microscopie confocale sur cellules vivantes

Les individus souffrant du trouble d’anxiété généralisée (TAG) présentent un niveau élevé d’hostilité (Deschênes et al., 2012). Cet essai clinique vise à évaluer l’impact de l’hostilité sur l’efficacité d’une thérapie cognitivo-comportementale chez des adultes atteints du TAG. Hypothèse : L’hostilité au pré-traitement aura un impact négatif sur l’efficacité thérapeutique, et ce, indépendamment des symptômes dépressifs, des symptômes anxieux, de l’âge et du sexe. Méthode : Les 69 participants ont reçu 12 séances de thérapie et ont complétés les questionnaires suivants au pré traitement : Questionnaire d’agressivité, Échelle hostilité (QA-Host) ; Inventaire de dépression de Beck, 2eédition (IDB-II) ; et Inventaire d’anxiété de Beck (IAB). Ils ont aussi complété le Questionnaire sur l’inquiétude et l’anxiété (QIA) au pré et au post traitement. Résultats : Deux analyses de régression hiérarchique linéaire révèlent qu’il y a un impact négatif de l’hostilité sur l’efficacité de la thérapie (β = 0,35, = 0,01) et ce, indépendamment de la sévérité des symptômes dépressifs (β = -0,02, p = ns), des symptômes anxieux (β = 0,11, p = ns), de l’âge (β = -0,05, = ns) et du sexe (β = 0,04, p= ns). Conclusion : À notre connaissance, cette étude est la première à démontrer un lien significatif entre l’hostilité et la faible efficacité de la psychothérapie chez les adultes atteints du TAG. Ainsi, elle offre des pistes d’exploration à l’amélioration du traitement. 

Introduction :

Les Techniciens ambulanciers (TA) sont exposés à différentes contraintes pouvant générer du stress professionnel (SP). Or le SP est reconnu délétère pour la santé physique et mentale à long terme. Le but de cette étude est de vérifier la présence de SP, et d’en cerner les sources psychosociales.

Méthode :

Un questionnaire informatisé combinant différentes échelles a été acheminé à deux reprises (janvier et juillet 2011) aux compagnies ambulancières, aux corps policiers ainsi qu’à la communauté universitaire de Québec. Dans ce questionnaire l’étude des facteurs psychosociaux a été réalisée avec les échelles de Karasek et de Siegrist. Une ANOVA univariées p<0.05)
a permis d’identifier l’impact de l’emploi sur chaque facteurs.

Résultats :

285 TA, 71 policiers et 108 individus de la population ont complété le questionnaire (âge : 36 ans, ancienneté : 1-20 ans). Selon le modèle de Karasek, le facteur qui distingue les TA des policiers et de la population est le manque de soutien social (respectivement : 13, 15, 16, p<0.05). Le modèle de Siegrist révèle un déséquilibre « efforts- récompenses » chez les TA et les policiers (respectivement : 1.26, 1.18).

Conclusion :

Les TA vivent du stress en emploi. Un manque de soutien social ainsi qu’un plus fort déséquilibre « efforts-récompenses » sont trouvés. L’ensemble de ces résultats appuient notre hypothèse d’un risque accru de problèmes de santé chez les TA..

Le cerveau a des capacités remarquables pour s’adapter après des lésions ou changements d’activité arrivant tôt dans le développement. Chez les personnes aveugles de naissance, le cerveau se réorganise et les aires ‘visuelles’ sont recrutées par d’autres sens. Parallèlement, les personnes aveugles semblent développer de meilleures capacités de traitement auditif que les personnes voyantes, pour certaines tâches, et notamment de perception de la hauteur de sons. Dans cette étude, nous avons testé pour la première fois, les capacités de perception et de production de la pulsation musicale de quinze adultes aveugles de naissance et quinze adultes voyants en adaptant le Test de l’Alignement de la Pulsation. Nos résultats mettent en évidence des scores de perception similaires entre les deux groupes. Cependant, les personnes aveugles ont de meilleurs scores pour la partie de production de rythme, avec une meilleure capacité à taper le tempo des morceaux de musique. Ces résultats font écho à ceux que nous avons obtenus sur la parole, qui ont révélé que les personnes aveugles de naissance avaient des stratégies articulatoires différentes des contrôles pour la production de la parole. L’analyse d’un ensemble de données fonctionnelles et structurelles d’imagerie par résonance magnétique permettra d’identifier les mécanismes neuronaux associés à ces différences comportementales et ainsi contribuer à l’avancement des connaissances sur les mécanismes de plasticité cérébrale.

Comme dans de nombreux autres domaines de recherche, les études concernant les jeux de hasard et d’argent ont longtemps été consacrées uniquement aux hommes. Présentement, le jeu de hasard et d’argent qui gagne le plus en popularité depuis quelques années est sans aucun doute le poker. Jusqu’à présent, peu d’études ont été consacrées aux joueurs de poker et encore moins aux femmes joueuses. Cette recherche a pour objectif de tracer le portrait de 32 femmes joueuses de poker. Les analyses portent donc sur leurs données socio-démographiques, leurs habitudes de jeux de hasard et d’argent, leurs problématiques associées tels l’impulsivité, les croyances erronées, la dépression et l’anxiété. Afin de mieux comprendre les habitudes de poker, ces femmes ont été séparées en deux groupes selon leur modalité de poker soit Internet (J . Internet, N=12) ou en joueuses en  Salle (J. S, N=20). Les analyses de ces deux groupes de femmes montrent qu’elles ont des différences sur plusieurs points. En effet, les joueuses de poker Internet obtiennent des scores plus élevés à l’échelle d’impulsivité de Grasmick (p=0.45). De plus, les femmes Internet présentent une différence significative en ce qui a trait à la sévérité de leurs habitudes de jeu. On pourrait donc penser que, tout comme certaines études faites auprès des hommes joueurs de poker, les  joueuses de poker en ligne présentent de facteurs de risque plus élevés au développement d’une problématique de jeu pathologique.  

Introduction: La thérapie cognitivo-comportementale permet d’améliorer la performance motrice et la condition globale des patients atteints du syndrome de Gilles de la Tourette ou de tics chroniques. Elle pourrait aussi induire une normalisation du fonctionnement cérébral chez ces gens.

Méthodologie: Vingt patients avec tics sont appariés à 20 participants contrôles selon le QI, l’âge et le sexe. La mesure dépendante est composée de potentiels de latéralisation motrice (PLM), qui reflètent l’activité pré-motrice lors d’un mouvement volontaire, en éliminant toute activité non-motrice. Les PLM sont mesurés durant une tâche de compatibilité stimulus-réponse. Des mesures sont prises avant et après la thérapie chez les patients, mais le groupe contrôle n’est testé qu’une fois.

Résultats: Avant la thérapie, l’onset du PLM est plus lent chez les patients avec tics que chez le groupe contrôle [F(1,38)=4.24, p<0.05]. Cette différence disparaît après la thérapie. En effet, chez les patients avec tics, l’onset du PLM est plus rapide après la thérapie [F(1,19)=7.78, p<0.05].

Conclusion: Outre la réduction des tics, on note certains changements physiologiques après la thérapie. La différence de groupe au niveau de l’onset du PLM disparaît, indiquant que la thérapie entraîne une accélération des processus qui précèdent la préparation de la réponse motrice. Ces résultats pourraient aussi refléter une modification de l’activité de l’aire motrice supplémentaire induite par la thérapie.

Plusieurs recherches ont démontré que les sportifs ont des capacités attentionnelles supérieures aux non-sportifs et que des différences subsistent entre les sexes. De plus, il est connu que ces capacités s’entraînent et peuvent être améliorées (Faubert (2013), Legault, Sutterlin-Guindon, Faubert (2022)). Le but de la présente étude est de déterminer s'il y a des différences entre les sportifs et les sportives à la suite d'un entraînement à une tâche attentionnelle, en utilisant une tâche de poursuite 3D-MOT (multiple object tracking). L'étude a été réalisée sur 72 athlètes et non-athlètes, garçons et filles et chaque participant et participante a pris part à cinq sessions. Les résultats obtenus démontrent que tous les participants ont bénéficié de l’entraînement et ont augmenté de façon significative leurs seuils de vitesse. De plus, dès le premier essai, les sportifs ont atteint des seuils de vitesse plus élevés que les autres groupes. Bien que les sportives n’aient pas obtenu les seuils de vitesse aussi rapide que les sportifs, après cinq séances, leurs seuils de vitesse étaient significativement plus élevés par rapport aux non-sportives.  En conclusion, pratiquer un sport est bénéfique pour maintenir des capacités attentionnelles optimales.

Le 3D MOT (Multiple Object Tracking en trois dimensions) dans le NeuroTraker est une tâche d’attention divisée qui s’apparente à des scènes visuelles dynamiques rencontrées dans des situations de sport d’action. Des études récentes ont montré qu’un entraînement au 3D MOT améliorait les capacités perceptivo-cognitives chez des athlètes et des jeunes adultes.

Dans le but de perfectionner l’entraînement perceptivo-cognitif à la demande du sportif, l’impact de la charge attentionnelle, de la spécificité spatiale et du contexte social de l’entraînement a été évalué à travers trois études.  

Dans la première expérience, l’augmentation du niveau de difficulté attentionnel a entraîné une baisse initiale de performance puis une amélioration des capacités individuelles supérieure à celles obtenues lors d’un entraînement normal de 3D MOT. La deuxième étude a montré qu’il existait une certaine influence de la spécificité spatiale d’entraînement pour des surfaces verticales et horizontales mais qu’un volume spatial cubique offrait le plus de régularité dans les résultats. L’étude numéro trois a démontré que le contexte social d’un entraînement (individuel, coopératif, compétitif) n’avait pas d’influence sur la performance de sujets des deux genres lors d’une tâche de 3D MOT.

Dans l’ensemble, ces données montrent que la performance perceptivo-cognitive est modulable selon les conditions d’entraînement, mais que les notions de compétition et coopération l’influencent peu.