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Problématique: Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) sont présents chez 90% à 98% des patients atteints de la maladie d’Alzheimer (MA). Les interventions cognitives auprès de ces patients évaluent les impacts cognitifs, mais négligent souvent d’autres variables d’intérêt clinique. Cette revue de littérature systématique a donc pour objectif de vérifier l’impact des interventions cognitives sur les SCPD de patients atteints de la MA. Méthode: Les mots-clés cognitive, stimulation, training, rehabilitation et Alzheimer ont été combinés pour chercher les bases de données PsycINFO et MEDLINE/PubMed de 2000 à 2012. Les études devaient 1) étudier une intervention cognitive chez des patients dans les stades léger à modéré de la MA; 2) mesurer au moins un SCPD à l’aide d’un instrument validé et; 3) avoir un devis randomisé contrôlé. Résultats: Les 12 études trouvées incluent entre 14 et 201 sujets (m=61) et comportent de 5 à 103 séances (m=27) d’une durée moyenne de 60 minutes. Aucun effet délétère sur les SCPD n’est rapporté. Dans 5 des 12 études, des réductions significatives sont obtenues pour les symptômes de dépression (m=9.5%), d’anxiété (m=10.2%) et d’apathie (m=11%). Conclusion: Les SCPD sont encore peu étudiés dans les interventions cognitives auprès de patients avec la MA. Les résultats disponibles montrent toutefois le maintien ou l’amélioration des SCPD évalués. La variabilité des résultats sera discutée en regard des méthodologies utilisées.

Des études ont démontré un avantage des femmes en reconnaissance des expressions de douleur (e.g. Hill and Craig, 2004), mais l’impact du genre sur les stratégies visuelles qui y sont sous-jacentes demeure inexploré. Nous avons mesuré les stratégies visuelles de 30 participants (15 hommes) avec la méthode Bubbles (Gosselin & Schyns, 2001), qui échantillonne aléatoirement des traits du visage dans 5 bandes de fréquences spatiales. Pour chacun des 1512 essais, deux avatars bullés (parmis 2 genres x 4 niveaux d’intensité de douleur) étaient présentés au participant qui devait identifier celui présentant le plus haut niveau de douleur. L’écart d’intensité entre les 2 visages variait entre 100% (facile), 66% (moyen) et 33% (difficile). Le nombre de bulles nécessaire au maintien d’une précision moyenne de 75% faisait office de mesure de performance (Royer et al., 2015). Les résultats indiquent la nécessité d’un plus grand nombre de bulles pour les hommes (M=77.6, SD=36.8) que les femmes (M=52.3, SD=24.5) dans la condition la plus difficile [t(28)=2.22, p=0.04], suggérant une performance supérieure des femmes. De plus, les résultats indiquent que les femmes utilisent davantage la bande de fréquence spatiale la plus basse comparativement aux hommes (Zcrit=2.7, p<0.05; 5.4-2.7 cycles par visage). Ces résultats suggèrent un impact du genre de l’observateur sur la performance et sur les stratégies visuelles sous-jacentes à la discrimination de l’expression faciale de la douleur.

La douleur permet d’apprendre sur l’environnement et de l’explorer tout en protégeant l’organisme. Les expériences douloureuses peuvent être modulées par différents facteurs et contribuer à orienter les comportements. La modulation endogène de la douleur serait donc au service de ces fonctions d’exploration et d’apprentissage. Cette étude visait à vérifier si la capacité de discriminer différents niveaux de douleur est préservée en présence d’une modulation endogène par l’effet placebo. Cinquante-et-une personnes ont pris part à une séance expérimentale durant laquelle des stimulations thermiques douloureuses leur étaient administrées. Ces personnes devaient détecter la présence possible d’un pic de chaleur durant des stimulations prolongées. Certaines stimulations étaient administrées en concomitance avec l’utilisation de fausses électrodes analgésiques pour générer un effet placebo. Les analyses confirmatoires supportent l’idée que la capacité de discriminer n’était pas affectée par la modulation endogène. Des analyses exploratoires apportent un soutien supplémentaire à cette idée. Ces résultats préliminaires suggèrent que la modulation endogène joue un rôle dans les fonctions d’apprentissage de la douleur et donc qu'elle ne devrait pas affecter notre capacité à discriminer différentes intensités douloureuses. La poursuite de cette
étude serait toutefois nécessaire pour continuer à apporter un support à cette idée. 

Introduction :Plusieurs auteurs ont observé une augmentation du risque de souffrir d’anxiété et de dépression après une commotion cérébrale, plus particulièrement chez les femmes. D’autres auteurs ont rapporté une hypersensibilité aux émotions négatives chez les personnes anxieuses et dépressives. L’objectif de cette étude était d’investiguer les différences liées au sexe dans la reconnaissance des émotions chez les athlètes commotionnés.Méthodes :30 athlètes commotionnés (15 hommes) et 30 contrôles (15 hommes) ont été testés. Les participants ont complété des questionnaires, des tests neuropsychologiques et une tâche de reconnaissance des émotions formée d’une expression faciale neutre et des six émotions primaires morphées entre elles par intervalle de 12%, de 14 à 86% d’intensité. Après chaque présentation, les participants devaient identifier l’émotion exprimée par le visage. Nos analyses ont porté sur la performance et le seuil de détection.Résultats:Les résultats ont révélé une interaction significative entre le groupe et le sexe des participants pour toutes les émotions négatives. Les hommes commotionnés ont montré une diminution de la performance et une augmentation du seuil, comparativement aux hommes contrôles. Les femmes commotionnées ont montré le patron de réponses inverses.Discussion:Ces résultats suggèrent que l’hypersensibilité aux émotions négatives pourrait contribuer au risque de souffrir d’anxiété et de dépression chez les femmes commotionnées.

Contexte.Les adultes avec des troubles mentaux sévères (TMS) sont 2 fois moins actifs que la population générale. Le personnel infirmier a peu de formation dans la promotion de l’activité physique (AP). L’objectif principal est de tester la faisabilité d’une intervention brève (IB) visant à améliorer l’AP auprès d’hommes en surpoids avec un TMS.

Méthode. 12 hommes avec surpoids et TMS ont participé à une IB de 4 semaines dispensée par un infirmier. Des questionnaires validés ont permis d’évaluer : a) le niveau d’AP, b) le stade de changement, c) les processus de changement et d) les barrières à l’AP. Les données anthropométriques ont été évaluées selon un protocole standard et la satisfaction des participants post intervention.

Résultats. Parmi ces hommes, 75% étaient schizophrènes, 83% obèses et prenaient un antipsychotique. Un taux d’adhérence à l’intervention de 100% a été noté. Concernant la satisfaction, jusqu’à 92% seraient prêts à référer un pair au projet. L’AP modérée a augmenté de 30±21,2 min/sem, P=0,003. Le temps de sédentarité a diminué de 1,66±0,16 h/jour, P= 0,061. Tous les participants ont déclaré qu’ils étaient au stade action à la fin de l’intervention contrairement à un seul participant au début (P=0,001). Aucun changement significatif n’a été observé pour les autres variables.

Conclusion. L’IB est faisable et prometteuse pour augmenter l’AP chez les hommes avec un TMS. D'autres études sont nécessaires afin de valider nos résultats et son application clinique.

Introduction : Les interventions menées dans le cadre du travail clinique de crise possèdent des spécificités comparées à des interventions cliniques classiques. Ces spécificités sont liées à l’enchaînement de tâches rapides, à la présence de tâches flottantes (analyse du risque de passage à l’acte), à la rapidité des interventions dans un temporalité restreinte, à la gestion de l’imprévu et de l’émotionnel et à la prise de décision collective.

Objectif : Notre recherche vise à illustrer la manière dont les experts de la crise gèrent cognitivement les multiples prises d’informations qui affluent ou effluent à leur esprit.

Méthode : A l’aide d’une épistémologie en 1ère  personne, utilisant l’entretien d’explicitation Vermersch (1994) auprès de plusieurs experts en situation clinique de crise, nous avons élaboré un modèle Transitionnel de l’Activité Clinique Heuristique (modèle TACHe). Les différentes instances opérationnelles de ce modèle seront développées.

Résultats : Le modèle TACHe ­— modèle du contrôle de l’action clinique — illustre finement les régulations cognitives quant à la gestion continue des prises d’informations internes et externes. Il permet de distinguer les processus cognitifs automatiques (pré-réfléchis), des processus cognitifs non-automatiques (réfléchis).

Conclusion : Dans ce modèle, il semble que les processus cognitifs en jeu peuvent exister et être sollicités indépendamment les uns des autres en fonction de la situation clinique et du contexte.

L’estradiol en se liant aux récepteurs des œstrogènes (ER) α et β induit un effet neuroprotecteur pour contrer les dommages à la voie nigrostriée. Le rôle du nouveau récepteur des œstrogènes couplé à une protéine G (GPER1) dans l’effet protecteur de l’estradiol reste à investiguer ainsi que l’interaction entre les ERs et le GPER1. Les mesures des concentrations de dopamine ainsi que la liaison spécifique aux transporteurs de la dopamine montrent que l’agoniste spécifique du GPER1, le G1, est aussi puissant que l’estradiol à protéger les terminaisons et les corps cellulaires dopaminergiques chez la souris traitée avec le MPTP, pour modeler la maladie de Parkinson. L’antagoniste du GPER1, le G15, bloque complètement l’effet de l’estradiol au striatum et partiellement à la substance noire, montrant un rôle important de ce récepteur dans la neuroprotection. L’effet protecteur de l’agoniste du ERα est aboli en présence de l’antagoniste du GPER1, indiquant une collaboration entre ces deux récepteurs. La protection induite par l’agoniste du GPER1 n’est pas perdu en présence de l’antagoniste des ERs, montrant que l’effet protecteur du GPER se fait indépendamment des ERs. Nos résultats présentent un nouveau mécanisme d’action de l’estradiol et supportent qu’une interaction unidirectionnelle est présente entre le ERα et le GPER1. Étant un récepteur non-féminisant avec des propriétés neuroprotectrices, le GPER1 est une stratégie alternative intéressante à l’utilisation des œstrogènes.

Le devoir de juré, bien que gratifiant, peut également s'avérer stressant. Certains jurés peuvent éprouver des symptômes liés à l’état de stress post-traumatique (des pensées intrusives, l’évitement, l’hypersensibilité, l’anhédonie, l’humeur dépressive). Il est important de comprendre l'étendue des impacts sociojuridiques et psychologiques qu’amène la comparution en cour, en tant que membre du jury. Ce manuscrit présente une revue de la littérature examinant la prévalence et la sévérité des symptômes traumatiques associés à la fonction de juré. Une recherche systématique d’articles scientifiques a été effectuée à l’aide de : PsychInfo, ProQuest Dissertations, PubMed, Web of Science, Google Scholar et HeinOnline. Les critères d’inclusion étaient :1) recherches académiques 2) examinant l’impact du rôle de juré sur la santé mentale. Les données ont été extraites et résumées à l'aide d'un formulaire standard. Un total de 18 études a été inclus. Les symptômes de trauma ont été observés chez 50% des jurés et pour une minorité (1% à 11%), ces symptômes ont persisté durant plusieurs mois. Certains jurys peuvent être exposés à un risque accru de psychopathologie en raison de leur rôle, particulièrement dans des cas de crimes violents. Les limites méthodologiques identifiées dans plusieurs de ces études mettent en évidence la nécessité d’interpréter prudemment les résultats associés, ainsi que de mener davantage d’études empiriques sur le sujet.

Problématique. À l'échelle planétaire, entre 17 et 69% des individus sont confrontés à un trouble de santé mentale à vie. Or, dans les pays en développement, les ressources en santé mentale limitées ou inexistantes mènent à un manque d’accès aux traitements, à un manque de connaissances sur les troubles liés au cerveau et la santé mentale, et à la stigmatisation des individus qui en souffrent. L’objectif est 1) d’évaluer l’impact d’un Programme Éducatif sur la Santé Mentale et du Cerveau (PÉSMC) sur les connaissances et d’attitudes et 2) d’examiner la relation entre les croyances traditionnelles (CT) et ces apprentissages ces changements. Méthode. Le niveau de connaissance et les attitudes en santé mentale de 243 Kenyans ont été mesurés avant et après avoir reçu le PÉSMC à l’aide du Talking about Mental Illness Questionnaire. Leurs CT ont été mesurées à l’aide du Magical Thinking and Paranormal Beliefs Questionnaire. Résultats. Toutes les échelles de connaissances ont augmenté significativement post-PÉSMC (p <0,01). Or, il y avait une tendance de changement au niveau des attitudes (p=0.063). Les croyances religieuses (r=0,187 ; p= 0,007) et de sorcellerie (r= 0,173 ; p=0,019) étaient significativement liées au changement des connaissances. Conclusion. Le PÉSMC est facilement implantable et semble prometteur pour augmenter les connaissances en santé mentale. Des pistes d’amélioration du programme et les besoins de recherches futures seront discutés.

Introduction. La schizophrénie est une maladie complexe et multidéterminée. Des difficultés de cognition sociale (CS) (processus cognitifs qui permettent de bien comprendre les autres) font partie des caractéristiques de la schizophrénie et sont associées aux difficultés de fonctionnement social. Ces difficultés de CS pourraient être des marqueurs de vulnérabilité génétique associées à la maladie et les études chez les apparentés de patients visent à mieux documenter cette hypothèse.Méthode. La Batterie intégrée de cognition sociale (BICS) a été administrée à 27 parents de patients et 20 participants contrôles. La BICS est composée de tâches évaluant différents aspects de la CS (mentalisation, perception d’émotions, connaissances sociales).Résultats.En contrôlant pour l’effet de l’âge, des différences de groupe significatives sont observées pour les tâches de mentalisation et de perception d’émotions avec des tailles d’effet d’ampleur modérée. Étonnamment, les parents performent mieux que les contrôles à la tâche des connaissances sociales.Discussion.Cette étude est la première à évaluer ces trois aspects de la CS chez les mêmes apparentés de patients. Les résultats démontrent que la mentalisation et la perception d’émotions sont affectés chez cette population, alors que les connaissances sociales semblent préservées. Cette étude suggère que certains aspects plus spécifiques de la CS pourraient être liés à un risque génétique de développer la schizophrénie.

Les fuseaux de sommeil sont des bouffées d’activité cérébrale entre 8 et 12 Hz potentiellement impliquées dans la consolidation de la mémoire visuo-motrice (Tamaki et al., 2008). Dans une étude (Dumel et al. 2015), une amélioration à la tâche visuo-motrice Mirror Tracing Task (MTT) corrélait avec le sommeil de stade N2 chez des petits rêveurs (r=.519, p=.048; N=15).

Nos travaux ont évalué si cette amélioration à la MMT était associée aux fuseaux, considérant leur prépondérance en stade N2. Toutefois, nos résultats ont montré que l’amplitude des fuseaux corrélait négativement avec l’amélioration à la MTT (r=-.650, p=.009). Sachant que des processus d’inhibition spécifiques à des fuseaux de faible amplitude ont été observés du côté controlatérale d’une stimulation (Cox et al., 2014), notre hypothèse est que les corrélations négatives observées avec l’amplitude des fuseaux devraient être localisées dans l’hémisphère gauche des sujets droitiers.

Or, chez les participants droitiers (N=13) l’amélioration à la MTT corrèle négativement avec l’amplitude des fuseaux localisés à la fois dans l’hémisphère droit (r=-.678, p=.011) et gauche (r=-.554, p=.05), ce qui va à l'encontre de l'hypothèse. Nos résultats semblent donc mettre en doute la théorie de l’inhibition. Puisque les corrélations négatives sont observées dans les régions centrale et occipitale mais pas dans les régions frontales, il est possible que l’amélioration à la MTT dépende davantage de ces dernières (r=.2845, p=.346). 

Le conditionnement de peur réfère au processus par lequel une association est créée entre un stimulus neutre (ex., une lumière bleue) et un stimulus inconditionné (ex., un choc). Ainsi, le stimulus neutre devient conditionné (SC+). Certaines peurs peuvent être acquises sans être directement exposé au stimulus aversif, en observant l’expérience des autres, un phénomène appelé apprentissage par observation. L’objectif est d’examiner, par des mesures physiologiques, si les enfants apprennent la peur en observant leur parent. 17 dyades parent-enfant ont participé à cette étude. Lors de la visite au laboratoire, le parent était filmé pendant qu’il était exposé à un conditionnement de peur, où un stimulus neutre était pairé à un choc (SC+) et un autre stimulus ne l’était pas (SC-). L’enfant regardait ensuite cette vidéo. Afin de tester l’apprentissage de la peur, les deux stimuli (SC+, SC-) étaient ensuite présentés directement à l’enfant et on l’informait qu’il était possible qu’il reçoive un choc (aucun choc n’a été administré à l’enfant). La réponse électrodermale pour chaque stimulus a été mesurée pour le parent et pour l’enfant. Nos données suggèrent qu’il y a une corrélation positive entre la réponse électrodermale du parent au SC+ et celles de l’enfant lorsqu’il était exposé plus tard à ce SC+. Cela suggère que plus le parent a des niveaux physiologiques élevés de peur face à un stimulus, plus son enfant montra des niveaux physiologiques élevés de peur au même stimulus.

Malgré 25 ans d’effort intense dans la Recherche, il n’existe actuellement aucun traitement connu qui puisse modifier le cours évolutif de la maladie d’Alzheimer (MA), une maladie neurodégénérative très développée dans notre société. Les effets thérapeutiques potentiels de deux composés (un acide gras polyinsaturé: acide docosahexaénoique ou DHA, et un composé polyphénolique: resvératrol ou RVT), ont été analysés dans un modèle de souris triple-transgénique de la MA (3xTg-AD).

Quatre groupes de souris ont reçu, à partir de l’âge de 12 mois et jusqu’à leur sacrifice, une diète de type « occidental » supplémentée en DHA (~0.8 g.kg-1.jour-1) ou en RVT (~0.1 g.kg-1.jour-1), pour une période de 6 mois ou, de 3 mois suivi d’une période de 3 mois sans traitement.

Le RVT a induit une baisse du ratio Aβ42/Aβ40 soluble et de la quantité de protéine tau insoluble dans le cortex des souris 3xTg-AD. Ces effets sont restés significatifs même après une période de 3 mois sans traitement. Le DHA a lui aussi permis de diminuer la quantité de protéine tau insoluble, mais cet effet a disparu après la période de 3 mois sans traitement.

Ces données confirment des précédents travaux démontrant un impact positif du DHA et du RVT chez des modèles animaux de la MA. Ces résultats apportent de nouvelles preuves quant aux effets bénéfiques du RVT en tant que composé capable de modifier le cours évolutif de la MA et ouvrent ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques très intéressantes.

 

Les blessures d’attachement romantique (par ex., infidélité) peuvent être conceptualisées comme des traumatismes relationnels et produire des symptômes similaires à ceux du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ces événements représentent un obstacle au traitement conventionnel. Le blocage de la reconsolidation mnésique à l’aide du propranolol réduit les symptômes du TSPT en atténuant la saillance du souvenir traumatique. Dans cet essai clinique ouvert quasi-expérimental, nous émettons l'hypothèse que la réactivation du souvenir sous propranolol réduira de façon significative les symptômes liés au trauma associé à une blessure romantique. Dix-sept adultes diagnostiqués avec un trouble d'adaptation ont été inclus. Après une période d'attente de 4 semaines, les participants ont reçu six séances hebdomadaires de réactivation sous propranolol. L'IES-R (Impact of Events Scale-Revised) a été utilisée pour évaluer les symptômes du trauma avant et après la liste d'attente, et au post-traitement. Une ANOVA à mesures répétées a démontré un effet significatif du temps, F(2, 30) = 48,16, p<0,001, n2 = 0,75. Alors que les scores IES-R sont restés stables pendant la liste d'attente, une réduction significative des symptômes au post-traitement a été observée (p<0,001). Ces résultats démontrent l'utilité clinique de cette approche pour traiter les symptômes de trauma suite à une trahison romantique. Cependant, des analyses plus poussées avec un plus grand échantillon sont nécessaires.

La prise du β-bloqueur propranolol lorsqu’un souvenir traumatique est réactivé, peut bloquer sa reconsolidation et diminuer les réponses physiologiques au souvenir traumatique. Aucune étude n’a encore utilisé de groupe contrôle afin de vérifier qu’il s’agit de l‘effet du blocage de la reconsolidation. L’objectif de cette étude est de déterminer si la réduction des réponses physiologiques aux détails du trauma est due au blocage de la reconsolidation par le propranolol. Le devis est 2 (réactivation : oui vs non) x 2 (médicament : propranolol vs placébo). Les participants (N=34) souffrant d’ÉSPT ont reçu une séance de traitement par blocage de la reconsolidation. Une semaine après, les réponses physiologiques aux détails du trauma ont été mesurées. Les ANOVAs n’ont révélé aucun effet principal du médicament ou de la réactivation pour la fréquence cardiaque (FC), la conductance de la peau (CP), et l’électromyogramme (EMG) du muscle corrugator (EMGc) et frontal (EMGf). Comme prédit, l’interaction réactivation et propranolol a été obtenue pour FC, F(1, 30)=5.28, p=.029, ηp2= 0.15; EMGc, F(1, 30)=6.60, p=.015, ηp2=0.18; et EMGf, F(1, 30)=4.37, p=.045, ηp2=0.13; mais pas pour la CP. Ces résultats suggèrent que le propranolol ou la réactivation pris séparément n’ont pas le même effet thérapeutique que lorsqu’ils sont combinés. Ce résultat offre un espoir pour l’utilisation du blocage de la reconsolidation comme nouveau traitement de l’ÉSPT.

Problématique :

L’inhibition résiduelle est une technique permettant de supprimer l’acouphène pendant quelques secondes. Or ce phénomène n’est étudié qu’en présentation à l’oreille de l’acouphène (ipsilatéralement) alors que les voies auditives projettent bilatéralement. Cette étude vise à savoir s’il est possible d’inhiber temporairement l’acouphène en stimulant l’oreille controlatérale, et en comparer l’efficacité avec une stimulation ipsilatérale.

Méthodologie :

Deux bruits pulsés (bruit blanc et centré sur l’acouphène) ont été présentés en ipsilatéral et controlatéral chez 30 participants avec acouphène unilatéral ou à dominance unilatérale. L’intensité sonore a été augmentée jusqu’au niveau de masquage de l’acouphène puis d’inhibition. Une ANOVA mixte a été effectuée pour comparer les niveaux produisant le masquage et l’inhibition selon le type de bruit et le côté stimulé.

Résultats :

Il est possible d’inhiber l’acouphène en controlatéral, et l’intensité requise tend à être moins élevée qu’en ipsilatéral, alors que l’inverse est observé pour les niveaux de masquage. Le bruit blanc semble moins efficace qu’un bruit centré sur l’acouphène.

Conclusion :

En plus de comprendre davantage les mécanismes à l’origine de l’acouphène (mécanisme central), les personnes présentant une surdité unilatérale importante et un acouphène pourraient tirer profit d’une stimulation controlatérale. L'étude de l’inhibition résiduelle pourrait être pertinente pour supprimer totalement l’acouphène.

Les patients atteints de la maladie de Parkinson qui réalisent un entraînement sur tapis roulant (TR) peuvent améliorer leur démarche hypokinétique. Toutefois, la plupart des programmes proposés varient uniquement la vitesse du TR et sont de courtes durées (<3 mois). L’objectif de ce projet est d’évaluer les effets d’un entrainement mixte sur TR (vitesse & pente) de 6 mois chez cette même population. Trente-neuf Parkinsoniens idiopathiques (Stade H&Y≤2) ont été assignés aléatoirement à un des groupes expérimentaux: Témoin, marche sur TR avec ajustement de la vitesse (TR-vitesse), entraînement mixte (TR-vitesse&pente). Le programme comporte 72 séances d’une heure réparties sur 24 semaines. Les données collectées aux semaines 0 et 25 incluent la vitesse de marche et la qualité de vie (PDQ-39). Au terme des 24 semaines d’exercice, la vitesse de marche a augmenté de 12,2% et de 16,1% respectivement pour le groupe TR-vitesse&pente et le groupe TR-vitesse (ps<0,05), alors qu’aucun changement n’a été observé pour le groupe témoin. Une amélioration de 25,9% a été observée pour le score total au PDQ-39 chez le groupe TR-vitesse&pente, versus 8,7% pour le groupe TR-vitesse et à un maintien pour le groupe Témoin. L’exercice sur TR est bénéfique pour améliorer la vitesse de marche et la qualité de vie des Parkinsoniens.  L’augmentation du niveau d’intensité lors de l’entraînement mixte semble procurer des bienfaits additionnels de l’endurance et de la mobilité.

Les cadres dirigeants sont des acteurs essentiels dans notre société. Cependant, maintes études prouvent qu’ils sont parmi les plus à risque de vivre de la détresse psychologique. De fait, le coaching exécutif, service non règlementé de plus en plus en demande, peut avoir de nombreux bénéfices, tels l’adoption de comportements désirés, l’amélioration des compétences de leadership, l’optimisation de la performance, l’équilibre vie-travail et la conscience de soi. L'objectif de l'étude est donc de mettre en lumière les processus par lesquels le coaching peut optimiser le bien-être psychologique des cadres dirigeants, et ce afin d’améliorer les assises de la profession de coach exécutif.

Par un devis qualitatif exploratoire, des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 10 coachs. Ceux-ci ont été sélectionnés de façon à avoir une population mixte au niveau de leur certification. Les résultats ont été analysés selon une approche socioconstructiviste.

Les résultats mettent de l’avant les processus du coaching qui permettent d’optimiser le bien-être psychologique des cadres dirigeants.

L'étude permet d'offrir aux coachs et aux cadres dirigeants les aspects fondamentaux de l'efficacité du coaching exécutif axé sur le bien-être psychologique. Ces aspects permettent aussi aux cadres dirigeants de mieux choisir un coach et à ce dernier de bien se former.

Les patients souffrant d’une épilepsie temporale (ELT) pharmaco-résistante ou ayant subi une lobectomie temporale (LT) pour traiter les crises ont des déficits en mémoire épisodique (Lah, 2006). Aucune étude ne s’est intéressée aux processus de reconsolidation des souvenirs personnels et à l’impact des émotions chez les patients ELT. L’objectif de cette étude est de déterminer la façon dont les souvenirs personnels anciens et récents sont affectés et d’apprécier l’effet de la valence émotionnelle. Nous avons demandé aux patients (n=6) avec ELT ou LT et à un groupe contrôle de rappeler 9 souvenirs (3 agréables, 3 désagréables et 3 neutres) selon 8 critères d’épisodicité et une échelle d’intensité émotionnelle. Les souvenirs anciens ont été évalués pour 3 périodes de vie (3-17 ans, 18-âge actuel moins un an, dernière année). Les souvenirs récents étaient des souvenirs de moins de 2 semaines, répétés 24 heures après et suivis d’une tâche interférente puis rappelés 16 jours plus tard. Les résultats préliminaires ont montré que les patients étaient comparables aux contrôles pour les capacités de récupération des souvenirs anciens, les capacités d’encodage de nouveaux souvenirs et de maintien à 16 jours. Les souvenirs neutres n’étaient pas différents des souvenirs émotionnels chez les patients en terme d’épisodicité et ont été évalués aussi intenses émotionnellement. Cette absence de souvenirs neutres chez les patients ELT n’a jamais été montré dans la littérature.

Les personnes vivant avec un trouble de personnalité limite (TPL) représentent environ 20 % des patients hospitalisés en psychiatrie (Gunderson & Links, 2008). La nature des symptômes de ce trouble implique un ensemble unique de défis pour les cliniciens. Les travailleurs en santé mentale éprouveraient une plus grande détresse face à cette clientèle (Bourke et al., 2013) et les préjugés envers celle-ci seraient plus négatifs par rapport aux autres troubles mentaux (Sansone & Sansone, 2013). Alors que ces attitudes négatives ont été liées à une diminution de l'efficacité des soins dispensés (Aviram et al. 2006), une éducation adéquate a su améliorer les attitudes et croyances envers les personnes avec un TPL, en plus d’augmenter leur désir de travailler avec elles (Masland et al., 2018). L’objectif du présent projet est de reproduire les résultats de l’étude américaine de Masland en mesurant l’impact d’un module de formation GPM (Good Psychiatric Management) de 3 heures sur ces mêmes facteurs. En plus d’avoir été écourté, ce module clinique a été développé en français, adapté à la réalité hospitalière canadienne et offert en ligne à des infirmier·ères œuvrant dans une unité interne de psychiatrie. La traduction francophone d’une échelle sur les attitudes envers le TPL (13 items) a été administrée à trois reprises : avant, après et 6 mois suite à la formation. Les résultats préliminaires sont très encourageants et véhiculent un message d’espoir vers de meilleurs soins pour cette population.

La consommation régulière de poissons et de mammifères marins représente une source importante d’exposition aux contaminants environnementaux (CEs). Plusieurs études auprès de populations côtières, dont les Inuits, ont montré des effets délétères de l’exposition in utero aux CEs (p. ex., le méthylmercure et les polluants organiques persistants) sur le développement des fonctions cognitives. Parmi celles-ci,  l'attention a été largement étudiée. La présente étude vise à examiner l’ensemble des articles publiés à ce jour afin de déterminer les dimensions de l’attention qui sont réellement altérées et la meilleure façon de les évaluer. Force est de constater que l’attention a majoritairement été mesurée à partir du  Continuous Performance Test (CPT). Ce test évalue essentiellement l'attention soutenue, alors que l’on sait que l’attention est un processus complexe qui comporte plusieurs dimensions (soutenue, sélective, divisée, etc.). Or, il est impossible , à partir de la littérature scientifique actuelle, de conclure que l’attention, dans son sens général, est altérée par l’exposition aux CEs. Par conséquent, nous suggérons que les études futures utilisent une batterie de tests ou développent de nouveaux tests afin d'évaluer plus spécifiquement les dimensions attentionnelles potentiellement altérées par les CEs.



L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) est l’un des troubles anxieux les plus répandus au sein de la population générale. Le traitement de choix pour l’ÉSPT consiste en une psychothérapie d'orientation cognitive et comportementale (TCC). Par contre, on possède très peu d’information sur l’impact du traitement au niveau de l’amélioration de qualité de vie (Q de V) des personnes atteintes. Cette étude vise à accroître les connaissances concernant les effets de la TCC sur la Q de V des victimes, et ce, en tenant compte des différences entre les hommes et les femmes. 51 participants provenant du Centre d’étude sur le trauma ont été retenus afin d’effectuer l’étude. Les participants ont été évalués à l’aide de deux entrevues cliniques standardisées, d’instruments auto-rapportés, dont le WHOQOL. Ils ont suivi une TCC répartie sur 20 séances et ont été évalués à cinq moments. Une amélioration statistique et clinique significative a été observée, non seulement pour les symptômes, mais aussi du niveau de la Q de V. L’amélioration se maintient 6 mois après la fin de la thérapie. Il n’y a pas de différence significative entre le niveau de la Q de V des femmes et celui des hommes. Ces résultats montrent que la TCC permet d’obtenir un impact positif sur la Q de V des victimes d’ÉSPT et elle semble tout aussi efficace pour les hommes et les femmes. Lors de prochaines études, il serait pertinent de tenir compte du changement de la Q de V afin d’approfondir les connaissances sur ce sujet.

Des études ont montré que les réponses motrices des enfants atteints du trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) sont imprécises et que la fréquence des stimuli peut affecter la préparation de leurs réponses.  Toutefois, il est encore difficile de savoir si la fréquence des stimuli peut affecter la précision des réponses dans le TDAH.

Nous avons exploré cette question dans une tâche de synchronisation avec des réponses prévisibles, où les réponses n’impliquaient aucun choix et où les intervalles temporels pouvaient être surveillés en continu grâce à une rétroaction visuelle.

Les participants étaient des enfants âgés de 6 à 12 ans, diagnostiqués avec le syndrome de Tourette, avec ou sans TDAH de sous-type mixte. Les participants fixaient un point rouge, parcourant une trajectoire carrée (longueur du côté : 6,8 cm) dans le sens horaire, à vitesse constante et devaient appuyer sur une touche à chaque passage du point dans un coin du carré. Le protocole comportait trois conditions de vitesses.

À basse vitesse, le groupe TDAH a montré des temps de réponse significativement plus longs et de plus variables que le groupe contrôle, mais cet effet n'était pas présent à des vitesses plus élevées. Cet effet suggère que la précision temporelle est possible dans le TDAH, mais est entravée par une faible fréquence des stimuli, soit en permettant une orientation de l’attention hors de la tâche, soit par d'autres sources de fluctuation dans la préparation des réponses.

Contexte Traditionnellement, les recherches cliniques portant sur la psychothérapie ont pour objet l’efficacité des techniques utilisées selon les diverses approches. Les recherches récentes considèrent les facteurs en lien à la relation thérapeutique et aux caractéristiques du psychothérapeute. Ces dernières seraient associées à de meilleurs résultats en fin de processus. Toutefois, les formations et les conférences demeurent focalisées sur les techniques. Peu de place est laissée aux caractéristiques des psychothérapeutes bien que leur intégration soit recommandée. Objectif L’objectif de cette recension est de présenter les caractéristiques propres aux psychothérapeutes qui sont associées à une meilleure efficacité en psychothérapie. Méthode Une recension incluant une trentaine d’articles portant sur le sujet seront résumés dans un cadre structuré. Résultats Trois catégories de facteurs influençent le changement thérapeutique : les techniques, l’alliance et la façon d’être du thérapeute. Les deux dernières sont influencées par des caractéristiques du psychothérapeute telles que l’engagement, les compétences sociales, la capacité réflexive et la pleine conscience. Conclusion Les résultats mettent en lumière l’importance de considérer les caractéristiques des psychothérapeutes. Les implications se situent sur les plans clinique et pédagogique en permettant de perfectionner la pratique des psychothérapeutes et de bonifier la formation en psychothérapie.

Le cortex entorhinal reçoit des projections dopaminergiques qui peuvent moduler son activité neuronale, reliée aux processus de la mémoire. Nous avons précédemment démontré que la dopamine module la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral, et que ces effets dépendent de sa concentration. Les EPSP sont réduits par des concentrations de dopamine élevées (10-100 µm), tandis qu’ils sont facilités par des concentrations plus faibles.

 Nos récentes recherches caractérisent les mécanismes intracellulaires responsables de cette facilitation de la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral en utilisant la technique du voltage-clamp. Nos résultats démontrent que de faibles doses de dopamine (1 µm), agissent via les récepteurs de type D1 pour moduler la transmission via des récepteurs-canaux du glutamate AMPA. L’activation des récepteurs D1 module l’activation du PKA et ainsi augmentent l'activité des inhibiteurs de PP1, ce qui résulte dans la phosphorylation des récepteurs AMPA – un mécanisme qui augmente la transmission synaptique. Nous avons aussi constaté que l'application intracellulaire de BAPTA, un chélateur de calcium, bloqué la facilitation induite par l’application de dopamine.

 En somme, nos résultats suggèrent que la facilitation des courants AMPA induite par la dopamine dans le cortex entorhinal latéral est médiée par l'activation des récepteurs D1, et qu'elle dépend de mécanismes reliés au PKA, PP1, et au calcium intracellulaire.