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La microscopie électronique (ME) demeure le seul moyen dont dispose les neuroanatomistes afin de caractériser l’organisation morphologique des contacts synaptiques. L’utilisation d’anticorps pour caractériser des éléments neuronaux chimiquement identifiés est, encore aujourd’hui, l’approche la plus fréquemment utilisée. Cette méthode comporte en revanche son lot de défis tels qu’une pénétration limitée des anticorps. Dans le cadre de ce projet, nous utilisons plutôt une protéine fluorescente appelée miniSOG qui, grâce à la lumière, nous permet de faire précipiter sur un grand volume de tissu, un chromogène (DAB) qui peut ensuite être détecté en ME. L’expression ciblée de miniSOG dans des neurones cholinergiques d’une souris ChAT-cre, par le biais d’injections intracérébrales de vecteurs viraux, a été testée afin de mettre en lumière les caractéristiques ultrastructurales de la transmission cholinergique au sein du noyau subthalamique (NST). Les résultats préliminaires indiquent une forte expression de miniSOG dans l’ensemble des prolongements axonaux appartenant aux neurones cholinergiques. Ces éléments neuronaux sont dès lors visibles en ME, sans aucun marquage immunohistochimique. De plus, l’intégrité du tissu est largement préservée. Cette technique sera donc mise à profit afin de réaliser des reconstructions 3D de segments axonaux dans le NST et de caractériser la nature morphologique de la transmission cholinergique grâce à l’utilisation d’un appareil appelé FIB-SEM.

Au moment de l’apprentissage, l’information est malléable et sensible à certains facteurs (ex. le stress) avant d’être consolidée en mémoire à long terme. Le rappel de cette information (réactivation) la rend malléable de la même façon qu’elle l’était suite à son apprentissage initial. Des études ont montré que le stress module les mémoires réactivées à connotation négative. Toutefois, aucune étude n’a exploré si cet effet est aussi retrouvé pour les mémoires positives. Afin d’étudier cette question, peu de stimuli validés à valence positive sont disponibles. La présente étude vise donc à valider une banque d’images associées à des émotions positives (thème de vacances) et neutres (thème de bureau) en mesurant la valence auto-rapportée, l’arousal auto-rapporté et physiologique ainsi que la mémoire. Pour ce faire, 15 hommes et 15 femmes en santé âgés de 18 à 35 ans ont été recrutés. Soixante images ont été présentées à l’ordinateur. Pour chaque image, l’activité électrodermale, la valence et l’arousal auto-rapportés ont été collectés. La mémoire (rappel libre) a ensuite été testée. Des tests-t ont été effectués pour comparer l’activité électrodermale, la valence et l’arousal auto-rapportés ainsi que la mémoire en fonction de la thématique (vacances vs. bureau). Les résultats suggèrent que les images de vacances sont perçues comme étant plus positives, induisent un niveau d’éveil physiologique et auto-rapporté plus élevé et sont mieux mémorisées que les images de bureau. 

La maladie de Parkinson (MP) est caractérisée par des dysfonctions motrices souvent précédées par d’autres symptômes, dont des altérations gastro-intestinales associées à la dégénérescence des neurones dopaminergiques (DA) de l’intestin. Au niveau du plexus myentérique (PM), plusieurs évidences supportent le rôle de la réponse inflammatoire dans la dégénérescence neuronale dans le modèle de souris parkinsoniennes induit par injection de MPTP. Diverses études ont démontré l’effet immunomodulateur de l’estradiol (E2), hormone connue aussi pour son rôle neuroprotecteur dans ce modèle de souris. Les effets de l’E2 peuvent être médiés par les récepteurs estrogéniques ER alpha, ER bêta et GPER1. Afin d’étudier l’effet neuroprotecteur de l’activation du récepteur GPER1 dans le PM dans un modèle de MP, des souris mâles ont reçu du MPTP combiné avec des prétraitements d’E2, avec l’agoniste du GPER1 G1 ou avec son antagoniste G15. Le MPTP induisait une dégénérescence des neurones exprimant la tyrosine hydroxylase accompagnée d’une augmentation de 50 % de la densité de macrophages dans le PM. Les souris MPTP ayant reçu un traitement E2, G1 ou E2+G15 ne montraient pas de neurodégenerescence dans le PM. Le traitement G1+G15 n’avait aucun effet neuroprotecteur contre les injections de MPTP. En présence de E2 ou de G1, la réponse immunitaire était abolie. Ces résultats suggèrent que le GPER1 est impliqué dans la protection des neurones DA du PM et dans la réponse inflammatoire.?

La négligence du trait développemental et de la dimension corporelle sont grandement répandues dans les domaines des sciences neurocognitives, de l’esprit (mind) et de la conscience. Une majorité importante des modèles contemporains sont fréquemment désincorporés, et/ou sur-intellectualisés. Il y a peu de modèles permettant de comprendre les expériences vécues des organismes humains. La phénoménologie de Husserl semble offrir un modèle permettant une compréhension des expériences vécues par les organismes animés. Ses écrits posthumes encore méconnus ont des considérations importantes pour les organismes, l’affectivité et les modalités sensorielles de la tactilité et de la kinesthésie. Mon objectif est de déterminer le modèle de la phénoménologie husserlienne autour de l’affectivité. En considérant l’entièreté de ses écrits, la tactilité et la kinesthésie occupent une place importante reposant sur l’affectivité. De plus, Husserl confère un rôle central à la motivation qui vient articuler les expériences vécues des organismes animés. Avec les résultats de mon analyse, je vais pouvoir vérifier la validité de ce modèle avec l’aide d’évidences théorétiques et empiriques. Les conclusions de ma recherche seront pertinentes dans une perspective historique et contemporaine. Dans une perspective historique, pour la philosophie et phénoménologie de Husserl. Dans une perspective contemporaine, pour les théories de l’esprit, de la conscience, de l’affectivité et de la perception.

Problématique: L'aphasie est un trouble acquis du langage qui résulte d'une lésion cérébrale des aires responsables du traitement langagier. Le signe clinique d'aphasie le plus fréquent est l'anomie, ou manque du mot; ce déficit demande une prise en charge orthophonique. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), des améliorations comportementales découlant d'une thérapie orthophonique peuvent être liées au substrat neurobiologique supportant ces améliorations. De plus, des analyses de connectivité fonctionnelle (CF) permettent d'avoir un aperçu de l'ensemble des réseaux et des changements induits par la thérapie. Objectifs: Nous avons identifié les réseaux cérébraux soutenant la récupération de l'anomie chez un groupe de dix participants ayant reçu une thérapie orthophonique de nature sémantique (SFA). Résultats: Les analyses de CF montrent une augmentation du niveau d'intégration des réseaux suite à une thérapie. Deux réseaux sont identifiés; le premier est un réseau langagier qui comporte de nombreuses aires de traitement sémantique; le deuxième est un réseau moteur associé à l'amélioration de la programmation de la parole. Conclusion: Les résultats de cette étude montrent que la nature de la thérapie a un impact sur le substrat du traitement langagier. En effet, une thérapie spécifique peut recruter des réseaux cérébraux intacts et soutenir la récupération de l'aphasie grâce au processus de plasticité cérébrale. 



Le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) est une parasomnie considérée comme un facteur de risque de la maladie de Parkinson (MP. Peu de travaux se sont intéressés à l’étude du trouble cognitif léger (TCL) dans le TCSP. Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence du TCL dans une large cohorte de patients avec un TCSP. 

Soixante patients avec un TCSP idiopathique et 60 sujets contrôles sains, ont passé une évaluation neuropsychologique complète. Trois domaines cognitifs ont été définis : attention et fonctions exécutives, mémoire épisodique verbale et habiletés visuospatiales. Nous avons utilisé les critères suivants pour le TCL : 1) une plainte cognitive subjective; 2) un déclin cognitif défini comme au moins deux scores, dans le même domaine cognitif, ≥ 1.5 écart-type de la moyenne normalisée; et 3) absence d’un impact fonctionnel majeur. Le test χ2 a été utilisé pour comparer la proportion de participants ayant un TCL dans chaque groupe. Le seuil de signification a été établi à p<.05. 

Aucune différence significative n’a été observée entre les groupes pour l’âge, le sexe et l’éducation. Le TCL est plus fréquent chez les patients avec un TCSP que chez les sujets sains (60% versus 15%; p<0.001). L’atteinte de l’attention et des fonctions exécutives était prédominante. 

Le TCL est fréquent dans le TCSP. Des études prospectives permettront de déterminer si les patients avec un TCSP qui ont un TCL sont plus à risque de développer la MP ou la DCL.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par la présence de tics moteurs et phoniques. Cette condition peut être traitée par une thérapie cognitivo-comportementale, basée sur la régulation de la suractivation sensorimotrice et de la tension musculaire. Les mécanismes physiologiques et comportementaux qui sous-tendent le changement clinique ne sont toutefois pas encore bien compris.

L’objectif de ce projet de recherche était donc d’étudier les changements psychophysiologiques induits par la thérapie.

Pour ce faire, nous avons enregistré les potentiels évoqués et les potentiels de latéralisation motrice (lateralized readiness potentials; LRP) durant une tâche de compatibilité stimulus-réponse, chez 20 patients atteints du SGT et 20 participants contrôles.

La thérapie a permis une diminution des tics de 40% en moyenne. Avant la thérapie, les patients atteints du SGT présentaient un délai de l’onset du LRP moyenné par rapport au stimulus et une plus grande amplitude du LRP moyenné par rapport à la réponse. Ces composantes se retrouvent normalisées après la thérapie.

Ces résultats indiquent des modifications des processus moteurs suite à la thérapie. Étant donné que les potentiels de latéralisation motrice sont partiellement générés par l’aire motrice supplémentaire, et puisque cette région est impliquée dans la génération des tics, nous suggérons que la thérapie a induit une modification de l’activité de cette région.

La violence envers la femme se produit à des taux élevés au Liban et pourrait conduire à des problèmes de santé majeurs. Cependant, l’état de stress post traumatique (ESPT) chez les femmes battues n’a pas été exploré dans ce contexte culturel. Les objectifs de l’étude étaient de: (a) déterminer la prévalence des symptômes de l’ESPT chez les femmes battues au Liban, (b) évaluer si les symptômes de l’ESPT varient en fonction des variables sociodémographiques, et (c) révéler d'autres variables attributs associées. Parmi les 95 femmes qui répondaient aux critères d'inclusion, 85 ont rempli un questionnaire comprenant des questions socio-démographiques, la sous-échelle de violence physique du Composite Abuse Scale et la version civile du PTSD Checklist. Les méthodes d’analyse regroupaient l’analyse descriptive, l’analyse de la variance (ANOVA), les tests t et la régression linéaire. Les résultats ont montré une prévalence élevée des symptômes de l’ESPT (97%) ainsi qu’une corrélation positive de ses symptômes avec la violence physique (r = 0,719, p <.05). La psychothérapie (p=0.002), l’éducation (p=0.022), le temps écoulé depuis le dernier épisode de violence (p=0.018), et le nombre de vices du conjoint (p=0.004) étaient significativement corrélés avec les symptômes de l’ESPT. Les professionnels de la santé jouent un rôle important dans la prévention de l’ESPT en aidant à repérer les femmes à risque et les orienter vers les ressources appropriées.

Le modèle de stress minoritaire permet d’appréhender comment le fait d’appartenir à une communauté minorisée expose à des stresseurs externes (p. ex. discrimination) et internes (p. ex. anticipation) spécifiques. Plusieurs études ont ainsi montré que les personnes trans rapportaient des taux significativement plus élevés d’anxiété, dépression, idéations suicidaires, que les personnes cisgenres. Cependant, peu de recherches se sont intéressées aux stratégies d’adaptation et de résilience des personnes trans, ainsi qu’à leurs besoins spécifiques en matière de santé et de bien-être. Cette recherche qualitative consiste en un ensemble de 31 entrevues individuelles semi-structurées avec des personnes trans, non binaires, et diverses dans le genre (TNBGD). Les entrevues ont été analysées suivant une méthode d’analyse thématique. Les résultats finaux seront présentés, et articuleront les thèmes du stress, du stigma, de la résilience, des facteurs protecteurs et stratégies d’adaptation, des besoins en santé et en recherche, dans une perspective d’élargissement de ce qui constitue la santé et le bien-être pour les personnes TNBGD. Le but de cette étude est ainsi de mieux comprendre les besoins spécifiques en termes de santé et de bien-être des personnes TNBGD afin de poser des jalons pour une recherche en santé plus respectueuse, plus transparente, et plus en accord avec les besoins réels de ces communautés.

Objectif : Le suicide chez les adolescents représente un problème de santé publique majeur. La consommation de substances est commune chez les adolescents suicidaires, mais la direction de l’association demeure inconnue. Notre objectif était de déterminer la direction de l’association entre la consommation de substances et les comportements suicidaires chez les adolescents, de manière quantitative. Il existe deux modèles prédominants dans la littérature : (1) le modèle consommation de substances secondaire, les comportements suicidaires mènent à la consommation et (2) le modèle du trouble de santé mentale secondaire, la consommation de substance mène aux comportements suicidaires.

Méthodologie : À l’aide de moteurs de recherche, nous avons identifié les études longitudinales portant sur la consommation de substances et les comportements suicidaires publiées jusqu’à ce jour.

Résultats : Parmi les 298 études initiales, une trentaine correspondaient à nos critères d’inclusion. Nos résultats préliminaires identifient plusieurs études qui semblent confirmer le modèle de trouble de santé mentale secondaire, mais
peu d’études appuyant le modèle de consommation de substances secondaire. Des résultats quantitatifs seront présentés.

Implications : Ces résultats pourraient être d'un intérêt clinique pour la gestion de ces troubles concomitants chez les adolescents en soulignant la nécessité d'améliorer leur dépistage systématique et de promouvoir un plan de traitement intégratif.

Introduction. Les altérations cérébrales observées chez les enfants avec la paralysie cérébrale (PC) affectent le développement des structures neurologiques. Cela diminue les capacités bimanuelles (BM) déterminantes dans les activités de la vie quotidienne et dont les mécanismes d’acquisition demeurent méconnus. Il est alors crucial de déterminer et d’expliquer ces mécanismes afin de comprendre le développement des capacités BM chez des individus avec une PC.

Objectif. Déterminer les différences dans les mesures comportementales de tâches motrices BM fonctionnelles chez les enfants et adolescents avec une PC âgés entre 3 et 19 ans.

Méthodes. Consultation systématique des bases de données EMBASE, PubMed et CINAHL, dont l’extraction est en cours, avec les mots-clés : paralysie cérébrale, enfants/adolescents et tâche motrice.

Résultats. Sur les 21218 articles identifiés, 10 articles retenus à ce jour montrent que chez les enfants avec une PC : 1) les tâches d’atteinte sont les plus évaluées, 2) les performances limites apparaissent plus tôt dans le développement, 3) les échelles cliniques sont des prédicteurs du développement de l’usage des mains et 4) l’aspect sensoriel et cognitif d’une tâche influencent davantage sa réalisation.

Conclusion. Cette revue va apporter de nouvelles connaissances sur le développement et les capacités bimanuelles des enfants avec une PC, ce qui pourra servir de référence dans le choix de tâches pour les thérapies manuelles de réadaptation.

 Une grande proportion d’athlètes se plaignent de fatigue et de troubles du sommeil à la suite d’une commotion cérébrale. Or, peu d’études ont investigué le sommeil chez ces athlètes. Cette étude a pour but de comprendre les effets d’une commotion sur les caractéristiques des fuseaux de sommeil (FS), qui sont de petites bouffées de rythmes électroencéphalographiques rapides. De plus, cette étude vise à mesurer l’association entre les FS et les variables cliniques et neuropsychologiques. Dix athlètes commotionnés (AC) et 13 athlètes contrôles ont été testés avec une polysomnographie, des questionnaires et des tests neuropsychologiques. Les FS ont été détectés automatiquement sur l’électrode C3. Des Test-t ont été utilisés pour comparer les caractéristiques des FS entre les groupes. Des corrélations de Pearson ont été effectuées pour mesurer les associations entre les FS et les variables neuropsychologiques et cliniques. Les AC ont montré une diminution significative de l’amplitude des FS comparativement aux athlètes contrôles (t(21)=2.34, p<0.05). De plus, une plus grande amplitude des FS était liée à un délai plus long depuis la dernière commotion (r=0.65, p<0.05). Enfin, la densité et l’amplitude des FS ont été corrélées négativement au temps d’exécution du Color Trail 2 (r=-0.65/-0.69, p<0.05). Cette étude suggère que les commotions cérébrales réduisent l’amplitude des FS et que les FS sont associés aux dysfonctions cognitives.

Problématique: Le soutien social constitue à la fois un facteur de risque et de protection du développement de l’état de stress post-traumatique (ESPT), particulièrement auprès des victimes d’actes criminels violents (VACV). Objectif : Déterminer le rôle du soutien social dans le développement et l’intensité de la symptomatologie d’état de stress post-traumatique chez les VACV. Méthode : 157 VACV ont complété l’Entrevue clinique dirigée pour le DSM-IV-TR, mesurant l’ESPT, 4 à 6 semaines après l’agression. La prévalence et la satisfaction du soutien social reçu de la part de trois groupes d’aidants (proches, professionnels, Centres d’aide aux victimes d’actes criminels [CAVAC]) ont été mesurées lors des quatre semaines suivant l’agression.Résultats : Les résultats d’analyses de régression logistique indiquent que la prévalence et le niveau de satisfaction du soutien social sont des prédicteurs statistiquement significatifs du diagnostic d’ESPT.Conclusion: Le soutien social est un facteur de risque important de développement de la symptomatologie d’ESPT chez les VACV. Ces résultats suggèrent que le soutien social reçu doit faire l’objet d’un suivi étroit et continu de la part des professionnels de la santé afin de réduire la prévalence d’état de stress post-traumatique chez les VACV.

L'insomnie et les cauchemars sont présents dans 50 à 90 % des cas de trouble de stress post-traumatique et ont d'importantes répercussions sur le plan clinique. Cette étude vise à évaluer une intervention combinant la thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC-I) et la thérapie par répétition d’imagerie mentale (TRI) auprès d’individus atteints de TSPT. 

Soixante vétérans militaires et membres des forces de l'ordre avec TSPT (78 % d’hommes, âge = 50,7 ans) ont suivi 10 séances de groupe TCC-I+TRI. Les participants ont complété des questionnaires pré-, mi- et post-intervention dont le Insomnia Severity Index, le Post-traumatic Stress Disorder Checklist for DSM-5, le Nightmare Distress Questionnaire, le Brief Pain Inventory et le Satisfaction with Life Scale.

La sévérité des symptômes d’insomnie (ISI : = 28,9, < 0,001), de TSPT (PCL-5 : = 16,2, < 0,001) et la détresse liée aux cauchemars (NDQ : = 23,4, < 0,001) ont progressivement diminué entre les trois temps de mesure. Le niveau de satisfaction de vie a augmenté pendant l’intervention (SWLS : F = 23,0, p < 0,001). La réduction des symptômes d'insomnie durant l’intervention était positivement corrélée à la réduction de la détresse liée aux cauchemars (r =  0,42, p = 0,002), des symptômes du TSPT (r = 0,43, p = 0,002) et de la douleur (r = 0,60, p < 0,001).

La combinaison de la TCC-I et de la TRI semble être un moyen prometteur d'améliorer les symptômes d'insomnie et de TSPT, les cauchemars et la qualité de vie des gens atteints de TSPT. 

La maladie de Parkinson (MP) se caractérise par des troubles moteurs (rigidité musculaire, tremblements et bradykinésie) généralement précédés, jusqu'à 10 ans, par d'autres symptômes non moteurs, comme la constipation. C’est un dommage aux neurones de l'intestin qui pourrait être responsable de ces troubles gastro-intestinaux. Le Dr Braak a aussi émis l'hypothèse que la MP pourrait débuter par une atteinte à l'intestin et se propager au cerveau par le nerf vague. Dans le modèle de souris parkinsonienne 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP), nos laboratoires ont déjà démontré l'impact bénéfique des estrogènes sur la protection des neurones dopaminergiques (DA) de l'intestin, un effet impliquant aussi le système immunitaire. Ce projet évalue donc une autre application thérapeutique à 2 inhibiteurs de la 5α-réductase déjà commercialisés pour traiter l’hyperplasie bénigne de la prostate, le Finastéride (Fin) et le Dutastéride (Dut), afin d’induire une production endogène d’estrogènes. Un effet mitochondrial potentiel du Fin et du Dut a aussi été suggéré. Des souris adultes ont donc été traitées 10 jours avec le Fin et le Dut et ont reçu 4 injections de MPTP au jour 5. Leurs iléons ont été microdisséqués pour effectuer des marquages et un comptage de neurones DA et macrophages dans le plexus myentérique. L’oxydation mitochondriale a aussi été mesurée en culture cellulaire. Nos résultats montrent que le Dut serait un meilleur agent potentiel pour le traitement de la MP.

Introduction: la principale fonction de la protéine tau, lier et stabiliser les microtubules (MTs), est possible grâce à la présence de 3 ou 4 domaines de liaison aux MTs. L’exon 10 constitue une de ces régions, ainsi lorsqu'il est inclus au niveau de l’ARNm, la protéine tau contient 4 domaines de liaison aux MTs (4R-tau). Inversement, quand l’exon 10 est exclus, tau ne contient que 3 domaines (3R-tau). Chez la souris, l’expression des isoformes 3R-tau diminue et disparaît à l’âge adulte alors que les formes 4R-tau ne commence qu’en période post-natale et dure chez l'adulte. On assiste donc à un changement d’expression des isoformes de tau chez la souris, ce qui en fait un bon modèle pour comprendre les mécanismes responsables d'un changement pathologique d'expression chez l'humain.

Objectif: analyser la régulation de l’exon 10 de tau et comprendre les mécanismes impliqués dans l’expression différentielle des isoformes 3R-tau et 4R-tau. Nous avons analysé par Western blot et PCR l’expression de tau depuis les stades embryonnaires jusqu’aux stades adulte précoces, l’expression des protéines qui influencent l’épissage alternatif de l’exon 10 et des principales kinases.

Résultats:  on a confirmé la mise en place d'un changement d'expression des isoformes de tau au cours du développement chez la souris, qui corrèle avec certains facteurs influancant l'épissage de l'exon 10. Des études d'inhibition de ces facteurs nous aiderait à confirmer leur role dans l'épissage de l'exon 10. 

Introduction: La pratique clinique de l'urgence et de la crise est souvent parsemée d embûches (e.a. demande immédiate, temporalité accélérée, mobilisation difficile du réseau ou de la famille). Cette pratique renferme des interventions thérapeutiques orientées en fonction de cadres théoriques reconnus. Ces cadres théoriques constituent le savoir formel et permettent de poser les hypothèses de crise et diagnostiques. La compétence clinique requiert également des savoirs tacites qui sont à ce jour peu évalués.

Objectif: Notre recherche vise à  évaluer les processus thérapeutiques dans la clinique de la crise en illustrant ce que les experts font et comment ils le font pour ajuster au mieux leurs interventions. Dans cette communication, nous illustrerons des situations cliniques décortiquées, moment par moment, avec des intervenants- experts pour en comprendre l essence.

Methode: Notre recherche s ancre dans une épistémologie à la 1ère personne en utilisant l entretien d explicitation développé par Vermersch (1994)

Resulats: Ce travail de réflexivité conjoint avec les experts a permis de relever une série de techniques et principes thérapeutiques essentiels à la bonne pratique clinique de crise.

Le moyennes de potentiels évoqués liés à des stimuli ou à des réponses motrices présument de composantes cérébrales fixes enfouies dans du bruit, ignorant que, pour des temps de réaction (TR) plus longs, le traitement du stimulus ou la préparation de la réponse devraient prendre plus de temps. En modélisant les moyennes comme des mélanges d’ondes fixes liées au stimulus ou à la réponse et décalées dans le temps selon les TR observés, on trouve la solution de moindres carrés des parcours temporel fixe de chaque composante. La différence entre les moyennes observées et celles reproduites par le mélange de composantes fixes donne accès aux processus qui sont modifiés quand les TR varient. L’application de l’approche à des données synthétiques sans variation temporelle valide son fonctionnement pour un tel modèle idéalisé. Un exemple de données réelles suit, où, sur un fond de mots présentés visuellement à intervalles fixes, de sons occasionnels doivent être catégorisés par une réponse de la main droite. On illustre que les données observées à C3 et Cz diffèrent des celles reproduites par le modèle à composantes fixes, principalement dans la période précédant l’émission de la réponse. La séquence de différences sur l’ensemble des canaux, pour les données liées à la réponse, montre une topographie stable impliquant les deux lobes frontaux, plus le gauche que le droit, et la région centrale gauche. Cette nouvelle approche paraît prometteuse pour comprendre les variations de TR.

Les lunettes EnChroma permettraient aux personnes daltoniennes de mieux percevoir les couleurs. Cependant, il n’existe aucune étude sur l’effet de ces filtres; ceux-ci font l’objet de la présente étude.

Le facteur de réflexion des lumières de la signalisation routière a été mesuré à travers les filtres CX14, CX25 et CX65 pour caractériser leur impact. Puis, 9 participants daltoniens et 5 participants avec une vision normale ont été testés avec et sans les filtres à des tests de discrimination ainsi qu’à une tâche de dénomination de couleurs monochromatiques.

Les filtres EnChroma modifient la saturation et la luminosité relative de certaines couleurs. Ainsi, certaines couleurs de notre environnement pourraient paraître plus vives à travers les filtres. Cet effet perceptif laisse croire aux daltoniens que les filtres EnChroma les aident à mieux voir les couleurs. Pourtant, les filtres EnChroma n’aident pas les daltoniens à mieux distinguer les couleurs monochromatiques du spectre rouge-vert. De plus, les filtres diminuent drastiquement l’intensité des lumières monochromatiques dans la zone spectrale du 480 et 580 nm (cyan et jaune). Le port des lunettes EnChroma pourrait présenter un risque sur la route, considérant qu’elles modifient la couleur des lumières de la signalisation et qu’elles bloquent grandement certaines longueurs d’ondes.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénératives qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer sur l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage (non mutée) et de détecter l’accumulation de cette dernière dans divers modèles cellulaires. Ce projet pourrait donc mener à une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la pathogénèse de la SLAS et de définir des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLA. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas. 

Problématique. Le Nightmare Distress Questionnaire (NDQ) est utilisé pour évaluer la détresse associée aux cauchemars. Il a été validé auprès de quatre échantillons estudiantins universitaires pour un total de 540 participants. Les premières études ont fait état de coefficients de consistance interne adéquats qui varient entre .83 et .88. Le NDQ se décomposerait en 3 facteurs (n = 162) : préoccupation/peur, interférence et prémonition. Böckermann et al. (2014) ont confirmé une structure factorielle en trois facteurs (détresse générale, impact sur le sommeil et impact sur la perception de la réalité diurne ; n = 213) pour la version allemande du NDQ. L’objectif de cette étude est de traduire et de valider la version française autorisée du NDQ.Méthodologie.130 individus aux prises avec des psychotraumas ont complété le NDQ, le PCL-s, le MAST, le DAST, le PSI-14 et des mesures évaluant la quantité d’événements traumatiques vécus et la perception d’efficacité personnelle à composer avec les cauchemars.Résultats. La consistance interne de la version française est bonne (alpha de Cronbach de .93). Les résultats d’une analyse factorielle en composante principale confirment la structure en trois facteurs(Tableau 1). Une série de corrélations permet aussi de confirmer une certaine validité convergente et discriminante (Tableau 2).Conclusion.La version francophone du NDQ semble valide. Le caractère international de la traduction est certes un atout pour la francophonie mondiale.

Bien que le diagnostic de trouble de santé mentale puissent être étudié de nombreuses manières (par exemple à travers l’étude de sa fonction pratique qui mène à identifier un traitement ciblé; ou encore à une fonction administrative qui permet l’accès à des services ou des exemptions et accommodements), le diagnostic peut également être étudié en tant qu’événement qui influence le parcours des individus à travers l’impact de l’annonce du diagnostic et de ses effets sous-jacents qui ponctue de diverses manières, à différents niveaux et selon différentes intensités le parcours d’un individu. Dans le cadre de ce mémoire, nous avons choisi de mettre l’emphase sur les effets du diagnostic sur le parcours de rétablissement des personnes qui doivent au quotidien reconstruire un rapport à eux-mêmes et à leur expérience en tenant compte de cette nouvelle définition de soi. Pour ce faire, le corpus analysé fut constitué à partir de messages publiés sur le forum web de l’organisme Revivre, organisme qui offre une plateforme d'échange aux individus concernés par un ou plusieurs diagnostics correspondant aux troubles dépressifs, bipolaires ou anxieux. L’étude nous a permis de mettre en lumière l’articulation entre les dimensions problématiques de l’expérience exprimées par les personnes, les types d’identification au diagnostic (« Je suis malade » vs « J’ai un problème ») et les modes d’adaptation à l’expérience vécue (buts et moyens visés) qui y sont associés.

Les infirmières et infirmiers qui travaillent au service psychiatrique à l'Hôpital Général de Montréal  travaillent avec des patients agités. Parfois, l'utilisation des mesures restrictives est utilisée (contention physique ou la salle l'isolement). Les contentions peuvent avoir un effet négatif sur les relations thérapeutiques entre les infirmières et les patients. Dans la recension des écrits (MSSS, 2015), la participation des patients a été présentée comme une méthode dans la promotion de la pratique des mesures moins restrictives avec des patients souffrant d’un trouble de santé mentale. Cette étude qualitative descriptive a pour but d'explorer les perceptions des infirmières et infirmiers sur la participation des patients et  identifier les facilitateurs et les obstacles à la participation des patients dans un milieu psychiatrique. Un total de 6 entrevues individuelles semi-dirigées a été réalisé en octobre et novembre 2016. Les entrevues d’une durée de 30 minutes ont été enregistrées et transcrites. Les données ont été analysées selon l'approche proposée par Miles et Huberman (2003). Les participants mentionnent qu’il est possible d’engager les patients  afin de réduire les pratiques restrictives grâce aux stratégies des infirmières (ex : approche), des patients (ex : signes) et l’équipe (ex : soutien). Enfin, plusieurs recommandations sont mentionnées afin de faire face aux barrières (ex : formation continue, équipe stable,  standardisation des pratiques).

Dans les expériences hors corps (EHC), une personne a l'impression qu’une partie d’elle se situe à l'extérieur de son corps physique. Des EHCs de différents types ont été rapportées chez des patients épileptiques ou ayant des troubles vestibulaires. Des travaux récents suggèrent que la région cérébrale du cortex insulaire est impliquée dans l’intégration multi-sensorielle des informations vestibulaires, visuelles et proprioceptives nécessaires à la construction du schéma corporel et pourrait contribuer à générer des EHCs. Nous présentons le cas d’une personne (cas BR) sans problèmes neurologiques ou psychologiques connus rapportant plusieurs EHCs par semaine depuis l'enfance. La participante a été évaluée à l’aide d’une entrevue, de questionnaires sur les états de conscience et d’une batterie de synesthésie. BR montre plusieurs signes de circuits atypiques impliquant le cortex insulaire dont une hypersensibilité vestibulaire, une hyper-empathie à la douleur, ainsi que des synesthésies gustatives. Ces observations suggèrent que les expériences hors-corps de cette personne sont associées à une activité atypique du cortex insulaire, ce qui pourra être confirmé par neuroimagerie.

La souffrance psychique a d’abord besoin d’être accueillie. Il lui faut un accueil. Et les salles d’urgences ont souvent pour mission d’y répondre. Seulement, bien que les écrits soulignent toute l’importance de ce premier instant sur le processus thérapeutique, l’accueil fait relativement peu l’objet d’études approfondies. De fait, notre communication part de la question suivante : « qu’est-ce que qu’accueillir dans le champ de la santé mentale ? » et se propose d’explorer le sens que les intervenants de la crise donnent au phénomène d’accueil au sein d’urgences psychiatriques, et ce, au moyen de la méthodologie par théorisation enracinée (Glaser et Strauss, 1967). Cette communication permettra de saisir la complexité du processus d’accueil, les phénomènes intersubjectifs mobilisés, et les actions thérapeutiques déployées lors de cette primo étape du soin.