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La consommation régulière de poissons et de mammifères marins représente une source importante d’exposition aux contaminants environnementaux (CEs). Plusieurs études auprès de populations côtières, dont les Inuits, ont montré des effets délétères de l’exposition in utero aux CEs (p. ex., le méthylmercure et les polluants organiques persistants) sur le développement des fonctions cognitives. Parmi celles-ci,  l'attention a été largement étudiée. La présente étude vise à examiner l’ensemble des articles publiés à ce jour afin de déterminer les dimensions de l’attention qui sont réellement altérées et la meilleure façon de les évaluer. Force est de constater que l’attention a majoritairement été mesurée à partir du  Continuous Performance Test (CPT). Ce test évalue essentiellement l'attention soutenue, alors que l’on sait que l’attention est un processus complexe qui comporte plusieurs dimensions (soutenue, sélective, divisée, etc.). Or, il est impossible , à partir de la littérature scientifique actuelle, de conclure que l’attention, dans son sens général, est altérée par l’exposition aux CEs. Par conséquent, nous suggérons que les études futures utilisent une batterie de tests ou développent de nouveaux tests afin d'évaluer plus spécifiquement les dimensions attentionnelles potentiellement altérées par les CEs.



L'habenula, une petite région du mésencéphale, attire de plus en plus l'attention depuis la découverte récente faite chez les rongeurs selon laquelle les effets antidépresseurs de la kétamine dépendent de manière importante de son action sur l'habenula. Cela suggère un rôle pour l’habenula dans le traitement de la dépression. Afin de confirmer ce rôle chez l’humain, des travaux ont étudié le cerveau de participants atteints de dépression avant et après qu’ils aient reçu divers traitements. Ces travaux cherchent à vérifier si l’habenula subit des changements fonctionnels et structurels à la suite de différents traitements. Cette étude vise à faire la revue de cette littérature. 



Méthodologie

Une recherche a été effectuée avecPubMed en avril 2023. Pour être inclus, les articles devaient administrer un traitement contre la dépression et mesurer ses effets sur l’habenula. Les titres et les résumés de 76 articles ont été passés en revue et 6 ont été inclus dans la revue. 



Résultats

Les résultats de deux études suggèrent que le volume de l’habenula augmente lorsque la dépression est traitée. De plus, le fait de traiter la dépression avec la stimulation cérébrale profonde du cortex cingulaire augmente la connectivité fonctionnelle au repos entre l'habenula et plusieurs régions du cerveau impliquées dans l’étiologie de la dépression. 



Discussion

L’habenula semble être une composante essentielle dans la « circuiterie » impliquée dans le traitement de la dépression.

Cette recherche vise l'étude des relations entre le style d’attachement, le soutien social, les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global chez des individus canadiens-français aux prises avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cent patients ayant un TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Les résultats indiquent qu’un style d’attachement sécure est associé à moins de symptômes post-traumatiques et à un niveau global de fonctionnement plus élevé. Une quantité adéquate/élevée de soutien social est associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. Une qualité adéquate/élevée de soutien social serait aussi associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. En considérant la combinaison quantité et qualité du soutien social, il semblerait que l'aspect qualitatif du soutien social soit minimalement nécessaire pour une moindre symptomatologie psychotraumatique alors que l'aspect quantitatif du soutien social serait minimalement nécessaire pour assurer un meilleur niveau global de fonctionnement. Les résultats indiquent toutefois qu'il ne semble pas y avoir d’effet combiné du style d’attachement et du type de soutien social sur les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global. Les résultats viennent confirmer l’hétérogénéité de la population ayant un TSPT et ouvrent la voie à une prise en charge psychothérapeutique bonifiée. 

Plusieurs études établissent des différences relatives au genre quant aux relations entre les troubles anxieux et la consommation fréquente de cannabis. On peut se demander si sans atteindre un seuil clinique, on peut trouver dans la population générale – davantage chez les femmes que les hommes – des relations entre la consommation de cannabis et l’expression de sentiments anxieux et dépressifs. L’échantillon est constitué de 199  femmes et 190 hommes, âgés entre 18 et 65 ans. Le niveau d’anxiété, l’indice de détresse psychologique et la fréquence de consommation sont mesurés par les questionnaires ASTA, IDP et habitudes de consommation. Les résultats révèlent une corrélation significative et positive entre la fréquence de consommation de cannabis et l’indice d’anxiété (r = 0,15, p< 0,05), ainsi qu’entre la fréquence de consommation de cannabis et l’indice de détresse psychologique (r = 0,12, p<0,05). Par ailleurs, des tests t montrent une différence significative entre les consommatrices et les non consommatrices quant à leur niveau d’anxiété  (t=-2,71, p<0,01) et leur indice de détresse psychologique (t=-2,17, p<0,05).  Bien que les femmes consommant du cannabis rapportent des niveaux plus élevés d’anxiété et de détresse psychologique, la faiblesse des corrélations suppose que la fréquence de consommation n’est pas l’unique variable en jeu. Il apparaît donc pertinent de poursuivre les recherches visant à pondérer l’ensemble des variables concomitantes.

Les problèmes liés à l’usage des substances psychoactives (SPA) comporte, selon la conceptualisation proposée par le DSM­IV et la CIM­11, deux dimensions correspondant à (1) la dépendance et (2) aux conséquences qui découlent de l'usage de SPA. Ces deux dimensions bien que distinctes, sont étroitement liées sous un modèle conceptuel bidimensionnel. Or, la sortie du DSM-5 propose une conception différente et les fusionne; nommé trouble liée à l'usage de substances (TUS), les deux dimensions précédentes sont dorénavant regroupées sous un continuum. Serait-il possible qu’une conceptualisation hybride où les deux dimensions seraient chapeautées par un supra-concept, puisqu’il pourrait s’agir d’un unique phénomène se mesurant via deux dimensions ? Ce projet vise l'évaluation des assises empiriques des deux modèles conceptuels déjà existants du TUS ainsi que d'un nouveau modèle hybride. Suite à l’élaboration de deux échelles pour mesurer les deux dimensions et en se basant sur une collecte de données (n =1009), des analyses confirmatoires (via le logiciel Amos) ont été performés afin de comparer les indices d’ajustement des trois modèles conceptuels.Les comparaisons des trois modèles lors des analyses confirmatoires indiquent que le modèle hybride hiérarchique représente un meilleur ajustement aux données recueillies que les deux autres modèles. Cette présentation souhaite ajouter une nouvelle perspective au débat conceptuel entourant les notions de dépendance et de conséquences.

Le colliculus inférieur est l'un des relais sous-corticaux le plus volumineux des voies auditives primaires. Cette structure représente une zone d'intégration importante. Elle pourrait devenir une cible intéressante pour la réalisation d'implants électriques sous-corticaux afin de restaurer l'audition de personnes sourdes. Les caractéristiques fines des neurones sont encore mal comprises. L'objectif était d'analyser les caractéristiques morphologiques des neurones du colliculus inférieur de souris Balb-C. Après un marquage avec le protocole de Golgi, les neurones ont été reconstruits en trois dimensions et leurs caractéristiques morphologiques évaluées. Les neurones ont été classés en fonction de leur type morphologique et de leur position dans les différentes sous-structures. L'ensemble des neurones reconstruits peuvent se répartir selon trois grands types morphologiques distincts. De plus, bien que les caractéristiques morphologiques des neurones reconstruits soient relativement semblables d'une zone anatomique à l'autre, des différences au niveau des caractéristiques de l'arborisation dendritique suggèrent des différences dans les capacités de prise en charge de l'information par les réseaux de neurones situés au tour du colliculus par rapport à ceux situés en périphérie. Ces résultats préliminaires montrent l'importance d'une meilleure compréhension des caractéristiques neuronales du colliculus inférieur dans le traitement des informations sensorielles.

En situation de compétition l’état psychologique peut changer rapidement la performance. Le but est de mesurer les variations des paramètres physiologiques lors d’une situation de momentum positive et négative décrite par des athlètes. Des coureurs de fond (10H : 23,2 ± 2,4 ans; 10F : 25,9 ± 7,0 ans) en vague de cinq ont participé à une pré-sélection pour l’UQAM. La sélection était basée sur une course de 3000m. La fréquence cardiaque (FC), le cycle respiratoire (CR) et la vitesse de course ont été mesurés à l’aide d’une ceinture (Zephyrs Bioharness, Technology Corp., Annapolis, Md.). La compétition fut filmée afin de tenir une entrevue individuelle de type semi-structurée avec auto-confrontation. Les athlètes ont complété un test de vitesse aérobie maximale (VAM) sur tapis roulant. La durée moyenne de la course de 3000m pour les hommes et les femmes était de 639,8 ± 43,3 et 828,9 ± 79,3 secondes, respectivement. Des indices de rendement exprimés en pourcentage furent créés avec la FC et la vitesse de course corrigé pour la VAM (191±10 bpm; 17,2±1,1km/h) afin d'identifier les situations de momentum positif et négatif. Une différence significative (p<0,001) est notée entre les éléments positifs (94,16±6,35%) et négatifs (105,00±9,58%). En situation de momentum  positif, l’indice est plus bas indiquant un meilleur rendement. Une variation des capacités physiologiques semble être présente en situation de momentum. Des résultats aditionnels seront obtenus et présentés en séance.

Les traces mnésiques d’apprentissages récemment encodés sont réactivées de manière spontanée durant le sommeil. Ces réactivations neuronales semblent être un des mécanismes principaux par lequel le sommeil contribue à la consolidation de la mémoire. L’objectif du projet est d’explorer les rôles du sommeil paradoxal (REM), du sommeil lent (NREM), ainsi que des rêves dans la consolidation de la mémoire procédurale en utilisant un protocole de réactivation de mémoire ciblée en sommeil. Chez des sujets en bonne santé physique et mentale (N=59), des sons qui ont été présentés au cours d'une tâche d’apprentissage moteur en réalité virtuelle ont de nouveau été présentés en sommeil REM ou NREM d’une sieste matinale en laboratoire afin d’influencer de manière spécifique la réactivation neurale. Les résultats indiquent qu’une réactivation sonore en sommeil REM renforcerait davantage l’apprentissage moteur qu’une sieste sans stimulation, sans toutefois affecter le contenu des rêves. Cependant, l’incorporation d’éléments de la tâche en réalité virtuelle dans les rêves est associée à une meilleure amélioration à cette tâche, suggérant un lien entre les rêves et les processus de consolidation des apprentissages. Cette étude permet d'enquêter sur la possibilité d'améliorer l'apprentissage moteur avec un protocole non invasif basé sur le sommeil et pourrait mener à une meilleure compréhension de son utilisation dans un contexte clinique, par exemple pour aider en réhabilitation physique.

L’injection in vivo d’un traceur antérograde combinée au marquage immunohistochimique pour la tryptophane hydroxylase (TpH, l’enzyme de synthèse de la sérotonine) et le transporteur vésiculaire du glutamate (VGlut3) nous a permis de caractériser le phénotype chimique, l’activité électrophysiologique ainsi que la morphologie des neurones du noyau raphé dorsal (NRD) chez le rat. L’arborisation somatodendritique et axonale des neurones injectés a été reconstruit individuellement en entièrement. Les neurones du NRD présentent une activité électrophysiologique rythmique (1-2 Hz) et une immunoréactivité pour TpH et VGlut3. Leur corps cellulaire est de taille moyenne (15-20 µm) et possède 3-5 dendrites primaires qui s’arborisent dans l’axe antéropostérieur. L’axone se dirige rostroventralement, traverse le tegmentum mésencéphalique et emprunte le faisceau longitudinal médian. Étant fortement collatéralisé, l’axone de certains neurones innerve préférentiellement les régions limbiques alors que d’autres neurones s’arborisent davantage dans les régions motrices. Pour un même neurone, l’arborisation terminale présente une organisation morphologique différente selon la structure cible. Ces données constituent la première évidence directe de la forte collatéralisation axonale des neurones du NRD. La possibilité pour ces derniers de libérer du glutamate, en plus de la sérotonine soulève la question de la distribution de ces neurotransmetteurs au sein d’un axone fortement collatéralisé.

Bien que les évaluations cognitives effectuées en séries indiquent généralement la résorption des déficits dans les 7-10 jours suivant la blessure, des déficits persistants (6+ mois) dans les fonctions exécutives sont également observés. Ainsi, déterminer les tâches qui sont sensibles aux déficits persistants des commotions joue un rôle crucial dans la gestion de la blessure. Le but de la présente étude est de déterminer si la version couleur-forme de la tâche d’alternance peut détecter ces déficits. Pour ce faire, 46 athlètes universitaires asymptomatiques (22 avec un historique de commotion (HCC) et 24 contrôles) ont participé à l’étude. Lors de la tâche d’alternance, les participants doivent d’abord faire deux conditions homogènes ; l’une durant laquelle ils répondent à la couleur du stimulus, l’autre durant laquelle ils répondent à la forme. Ensuite, lors de la condition hétérogène, ils doivent alterner selon la couleur ou la forme en fonction d’un signal. Les athlètes avec un HCC répondent plus lentement que les contrôles à la condition hétérogène (p=.01). La vitesse de réponse à la condition hétérogène n’est pas corrélée avec le nombre de commotions. Les résultats suggèrent qu’une seule commotion est suffisante pour produire des altérations persistantes dans les fonctions cognitives. De plus, les résultats suggèrent que la tâche d’alternance peut être utile pour détecter les déficits cognitifs subtils au-delà de la résolution des symptômes cliniques.

La mémoire déclarative est sujette à la production de faux souvenirs. Par exemple, les victimes d’une agression encodent et consolident les faits vécus. Le sujet est ensuite amené à rappeler les faits plusieurs fois et dans des conditions potentiellement stressantes. Le souvenir devient alors labile et il peut être modifié avant de se reconsolider en mémoire à long-terme. Puisque que le stress module la consolidation initiale, notre étude vise à examiner l’impact d’un stress administré après la réactivation d’informations neutres et négatives sur la production de faux souvenirs. Nous avons présenté à des adultes sains un diaporama composé d’informations neutres et négatives. Deux jours après, les participants ont d’abord rappelé le diaporama, ce qui sert de réactivation. Ils ont ensuite été assignés aléatoirement à une condition contrôle ou à un stresseur psychosocial. Immédiatement après, et cinq jours plus tard, tous les participants ont rappelé le diaporama afin de tester l’impact immédiat et à long‐terme du stress. Les résultats montrent que le stress n’a pas d’effet sur la production de faux souvenirs. Par contre, la valence neutre est associée à plus de faux souvenirs que la valence négative. De plus, les hommes rapportent plus de faux souvenirs neutres qu’émotifs, tandis que les femmes rapportent un nombre équivalent de faux souvenirs pour ces deux valences. La production de faux souvenirs dépendrait donc du sexe des participants et de la valence des informations.

L’approche neuropsychologique permet de mettre en évidence des troubles cognitifs
chez les enfants maltraités (Beers & De Bellis, 2002; Nolin & Ethier, 2007). Dans
l’étude de Nolin (2009), des différences significatives ont été obtenues chez un groupe
d’enfants négligés aux trois mesures des fonctions exécutives de la NEPSY (Korkman,
Kirk & Kemp, 1998). Dans cette présente étude, nous explorons le rendement au
Behavior Rating Inventory of Executive Function (BRIEF). Le questionnaire a été
complété par 29 parents négligents, référés par des Centre de Protection de la
Jeunesse, et par 29 parents du groupe contrôle. Les parents devaient évaluer le
fonctionnement exécutif de leurs enfants âgés de 6 à 12 ans. L’indice des fonctions
comportementales présente une différence significative pour les trois sous-tests :
inhibition [t(51.91) = 4.32, p = 0.000]; flexibilité [t(48.69) = 4.43, p = 0.000] et contrôle
émotionnel [t(56) = 3.69, p = 0.001]. Quatre composantes de l’indice des fonctions
métacognitives sont également déficitaires: initiative [t(56) = 3.33, p = 0.002]; mémoire
de travail [t(48.54) = 4.02, p = 0.001]; planification/organisation [t(56) = 6.36, p = 0.001]
et autorégulation [t(56) = 3.78, p = 0.000]. Seule la composante organisation matérielle
ne montre pas de différence significative [t(56) = 1.47, p = 0.147]. Les résultats
confirment la présence de dysfonctions exécutives chez les enfants négligés.

Chez les mammifères, la majorité de l’information visuelle atteint le cortex visuel primaire (V1) par l’intermédiaire du corps genouillé latéral. De plus, il existe un réseau complexe de connections bidirectionnelles entre les aires visuelles et un noyau thalamique appelé complexe latéral postérieur-pulvinar (LP-Pul), qui jouerait un rôle primordial dans des phénomènes tels que l’attention visuelle et la détection de menaces ou de prédateurs. Récemment, l’identification d’aires visuelles de haut niveau chez la souris a moussé l’intérêt de ce modèle animal pour la recherche en vision. Toutefois, la fonction de son noyau LP reste méconnue. Pour en connaître davantage sur la fonction de cette région, nous avons utilisé des souris transgéniques (n=8) exprimant la Channelrhodopsin-2 sous promoteur Thy-1. L’insertion d’une fibre optique dans le noyau LP couplée à une source lumineuse (470 nm) a permis la stimulation optogénétique de cette structure. L’enregistrement extracellulaire de l’activité des neurones de V1 a été effectué à l’aide d’électrodes de tungstène.  Les stimuli visuels utilisés consistaient en des mires sinusoïdales. Lorsque la photostimulation du noyau LP s’effectuait de concert avec la présentation de stimuli visuels, nous avons obtenu une diminution des réponses neuronales de V1 de l’ordre de 30% en moyenne. Nos données suggèrent que les projections du noyau LP jouent un rôle important sur l’activité basale des neurones de l’aire V1 chez la souris.



La rivalité binoculaire se produit lorsque l’on présente de façon dichoptique des stimuli différents à chaque œil. Ce phénomène perceptif sous-tend plusieurs mécanismes neuronaux impliqués dans la conscience visuelle pour lesquels il n'existe à ce jour aucun consensus scientifique. La théorie de la compétition interoculaire privilégie un rôle déterminant des aires de bas niveau du système visuel tandis que la théorie de la compétition des percepts soutient que le phénomène est induit par les aires de haut niveau. Le rôle de l’attention, encore méconnu, a été étudié dans le cadre de cette étude. Dans une tâche expérimentale psychophysique basée sur le paradigme de permutation (Logothetis et al., 1996), comportant une condition sans attention et une condition avec attention, treize participants devaient rapporter la dynamique perçue (permutation rapide, stabilité, ambiguïté) lorsqu’on leur présentait dichoptiquement des stimuli à +45° et -45° de 1.4 et 10 degrés d’angle visuels. Les résultats de l’étude mettent en évidence, dans la condition sans attention, des dynamiques spécifiques dépendant de la taille du stimulus (majorité de stabilité perçue pour les grands stimuli vs majorité de permutation pour les petits stimuli). D’autre part, il existe une modulation significative de l’attention pour les stimuli de grande taille uniquement. Ces résultats suggèrent une modulation préférentielle de l’attention sur les aires de haut niveau plutôt que sur les aires de bas niveau.

Les mutations du gène CACNA1A mènent au développement d’encéphalopathies épileptogènes. Les atteintes cognitives reliées à cette condition sont peu connues. Nous avons évalué 16 patients de quatre familles non-consanguines affectées par des mutations menant à une perte de fonction de CACNA1A. Nous avons découvert que plusieurs patients présentaient des troubles neurocognitifs important tels que des troubles du spectre de l’autisme et des troubles de l’attention. Les interneurones corticaux qui expriment la parvalbumine (IN-PV) sont essentiels à plusieurs processus cognitifs, tels la flexibilité cognitive et l’attention. Nous avons étudié les effets de la perte du canal CaV2.1 dans les IN-PV ainsi que dans les neurones excitateurs à l’aide de modèles murins portant une délétion hétérozygote de Cacna1a ciblée aux populations neuronales exprimant la PV (PVcre;Cacna1ac/+) ou aux cellules pyramidales (Emx1cre;Cacna1ac/+). Nous démontrons que la perte de CaV2.1 dans les IN-PV réduit l’inhibition corticale. Les tests comportementaux incluant l’OpenField, le Morris Water Maze ainsi qu’une tâche évaluant l’attention et la rigidité cognitive démontrent que les mutants PVcre; Cacna1ac/+ présentent de l’impulsivité, de la rigidité cognitive ainsi qu’un déficit d’attention. Aucun déficit de relâche synaptique ou cognitif n’a été observé chez les souris Emx1cre; Cacna1ac/+. Ces résultats démontrent qu’au niveau cortical, la délétion hétérozygote de Cacna1a affecte sélectivement les IN-PV.

Le stress est généralement associé à l'épuisement professionnel, l'absentéisme des infirmières ainsi qu’à une moindre satisfaction des patients quant aux soins reçus. Parmi les stratégies de réduction du stress, la méditation a fait l’objet d’un nombre croissant d’études.. Le but de cette étude est d’examiner de façon systématique la littérature scientifique portant sur les effets de la méditation chez les infirmières. Les banques de données Medline, Embase, PsycINFO, Cochrane Library and Cinahl ont été consultées. Toutes les études d’intervention explorant les effets de la méditation chez des infirmières et utilisant une méthodologie de recherche quantitative, qualitative ou mixte ont été incluses. L'extraction des données a été réalisée par deux codeurs et a porté principalement sur les caractéristiques de l’intervention, la méthodologie, les résultats et les critères de qualité des études. Un total de 34 études répondant aux critères d’inclusion et d’exclusion de la revue systématique a été sélectionné. La plupart des études analysées ont exploré les effets positifs de la méditation sur la réduction du niveau d’anxiété et de stress, et sur l’amélioration du bien-être des infirmières. Cette revue systématique montre les principales conclusions de ces études et souligne certaines limites méthodologiques des recherches réalisées sur la question.  

Les individus qui vivent en groupe doivent adapter leur comportement non seulement à l'environnement physique, mais aussi au contexte social qui est plus imprévisible et necessite une plus grande flexibilité compotamentale (cognition). En ce sens, et selon l'hypothèse Machiavélique, la complexité des interactions sociales a conduit à l'évolution des capacités cognitives, engendrant des cerveaux plus grands. En outre, il a été suggéré que les capacités cognitives sociales ont évolué comme un module séparé, indépendant des capacités cognitives générales. Parmi les capacités cognitives, la mémoire joue un rôle essentiel puisqu'elle permet une flexibilité comportamentale basée sur l'expérience antérieure. La mémoire de reconnaissance sociale, définie comme la capacité de reconnaître les congéneres et de les distinguer les un des autres, est critique pour tous les types d'interactions sociales (reproduction, défense territoriale, établissement d'hiérarchies de dominance, ainsi que divers liens sociaux). Dans cette étude, nous explorons si les mécanismes neurobiologiques sous-jacents à la mémoire sociale sont différents de ceux impliqués dans la mémoire non social. La variation de la mémoire de reconnaissance sociale a également été caractérisée à travers diferentes souches de poisson-zèbre (Danio rerio), type sauvage (wild type). Des différences ont été trouvées entre certaines souches.

La violence sur les unités en psychiatrie demeure un enjeu de taille pour la sécurité des professionnels et des patients, ainsi que pour le rétablissement des personnes ayant un problème de santé mentale. Ces incidents ont des effets physiques et psychologiques à court ou long terme, sans compter l’atteinte à la relation thérapeutique que peuvent entraîner la violence et les mesures d’urgence (p. ex. les contraintes ou l’isolement).

L’évaluation du risque est indispensable pour l’élaboration d’un plan de prévention et gestion de la violence adapté au patient, c’est ce qu’on appelle « l’arrimage ». Cependant, aucune méthode standardisée n’existe pour l’arrimage et la littérature démontre que la majorité des interventions pour contrer la violence ne sont pas guidées par une évaluation du risque.

Il est donc important de décrire et analyser les processus cliniques employés pour l’arrimage, rejoignant un mouvement international pour passer des travaux sur la prédictivité des outils d’évaluation aux retombées cliniques de ces outils.

Nous avons conduit neuf entrevues de groupe semi-dirigées avec des professionnels multidisciplinaires (min. = 18) en charge d’élaborer et de mettre en action les plans de gestion de la violence dans trois centres de santé mentale forensique. Les résultats préliminaires de notre analyse thématique seront complémentés par une revue d’environ 200 dossiers pour quantifier l’arrimage selon divers profils de patients (par exemple selon le niveau de risque).

La sérotonine (5-HT) est un neurotransmetteur clé du système nerveux. On l’associe souvent à la dépression, l’anxiété, la dépendance aux substances  et les fonctions exécutives. Une mutation de l’enzyme Tph2 (R439H) peut mener à une réduction de 80% de 5-HT cérébrale et semble associée à des anomalies comportementales chez les souris porteuses (HO ; Beaulieu et al., 2008). Afin de déterminer de quelle façon le stress affecte les HO, des tâches de labyrinthe en H (Del’Guidice et al., 2009), de même que de préférence à l’alcool avec quinine (Yoneyama et al., 2008 ; Correia, 2009) et d’anxiété, sont administrées à des souris sous stress chronique de contention ou sans stress chronique. Les résultats indiquent que sans stress, les HO présentent de l’anxiété, des déficits cognitifs importants et une aversion moins marquée que celle des contrôles (WT) pour l’alcool et la quinine. Sous stress chronique, le niveau d’aversion des HO à l’alcool-quinine augmente, tandis que celui des WT diminue ; cette condition n’influence pas les performances cognitives des HO, quoiqu’elle nuise à celles des WT, annulant les différences observées, et elle inverse les niveaux d’anxiété des deux groupes. Ces résultats suggèrent que les déficits cognitifs associés à une réduction de 5-HT ne seraient pas exclusivement dus à une augmentation de l’anxiété ; cependant, la consommation d’alcool en conditions aversives pourrait être associé au niveau d’anxiété chez les souris porteuses de la mutation.

L’aphasie est un trouble acquis du langage survenant suite à une lésion cérébrale, qui a des conséquences majeures pour les personnes atteintes PA tel que l'isolement social et la dépression. L’anomie ou manque du mot est le symptome  phasique le plus fréquent. La récupération de l’aphasie dépend de mécanismes de plasticité cérébrale. Une étude récente de notre laboratoire (Marcotte, 2012) a montré des changements neurofonctionnels associés à la récupération de l’anomie suite à l’application d’une thérapie (Massed-Semantic Feature Analysis MSFA). Cette étude discute du rôle potentiel de deux aires recrutées lors de cette thérapie, selon les connaissances actuelles en neurosciences. En effet, suite à l'application de la MSFA auprès d'un groupe de neuf PA avec anomie modérée àsévère chronique, l'analyse des données a révélé l'activation significative du gyrus précentral gauche (PCG) pré et post-thérapie, et du lobule pariétal inférieur gauche (IPL) en post-thérapie, corrélées à la dénomination correcte. Ces données suggèrent que la nature sémantique de la thérapie favorise un recrutement spécifique reflétant l’importance de l’information sensorimotrice supportée par le PCG et du lien trasnsmodal de ces informations supportée par le IPL.

La céruloplasmine (CP) est une protéine à cuivre
dont l’activité ferroxydasique en fait un régulateur du métabolisme du fer. La
CP pourrait avoir d’autres rôles dans le cerveau. In vitro, elle induit
l’agrégation de neurones nouvellement différenciés de cellules souches de type
embryonnaire, les cellules P19, et stimule le clivage de la protéine reeline en
son fragment de 300K. Ces deux actions suggèrent un rôle potentiel de la CP
dans le développement du cerveau. Nous avons montré que l’inhibiteur de
trypsine de la fève de soya (SBTI) et l’aprotinine (Apro), des inhibiteurs
extracellulaires de protéases à sérine, inhibent les deux actions neuronales de
la CP. Pour mieux comprendre les relations entre protéases et actions de la CP,
nous avons évalué des aspects cinétiques de l’effet du SBTI et de l’Apro, et
testé l’action d’inhibiteurs de protéases plus spécifiques. L’agrégation
induite par la CP est installée à 8h de traitement. Le clivage de la reeline se
remarque à partir de 12h. Ajoutée au début du traitement, la combinaison
SBTI+Apro inhibe les deux actions de la CP. Ajoutée après 1h, la combinaison
inhibe seulement le clivage de la reeline. Des convertases et l’activateur
tissulaire du plasminogène ont des rôles dans le développement du cerveau mais
des inhibiteurs de ces protéases n’ont pas affecté les actions neuronales de la
CP. Le SBTI et l’Apro restent pour le moment des outils uniques pour l’étude
des protéases impliquées dans les actions neuronales de la CP.

La prise de décision clinique en santé mentale est compliquée par la nature des mesures et la faible fréquence d’entretiens en cabinet médical, en plus de la difficulté inhérente à prédire l’état mental futur d’un patient.

Le phénotypage digital mobilise les mégadonnées générées par les capteurs du téléphone intelligent (Bluetooth, GPS, Wi-Fi, appels, etc.) pour faciliter le suivi objectif et continu du patient dans son milieu de vie. L’apprentissage machine permet la formulation de prédictions justes de l’état mental futur (stress, humeur, etc.) à partir de ces données. Nous évaluons également la capacité à interpréter les prédictions, notamment en regard de l’activité sociale capturée par le téléphone.

Nos analyses reposent sur le jeu de données Friends and Family, soit 140 adultes ayant fourni des données de phénotypage digital et des autoévaluations quotidiennes du stress, de l’humeur et de l’activité sociale durant 8 mois. Des modèles usant de réseaux récurrents de neurones ont été développés en Python. La contribution aux modèles des mesures brutes associées aux autoévaluations de l’activité sociale sera comparée à celle de mesures intégrées de l’activité sociale.

Les modèles prédisent avec une justesse de plus de 75% le stress et l’humeur du jour à venir à partir des 7 jours précédents. Ces résultats préliminaires ne suggèrent pas un rôle particulier de la sphère sociale, suggérant la possible influence d’autres domaines tels l’activité physique ou la cognition.

L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) est l’un des troubles anxieux les plus répandus au sein de la population générale. Le traitement de choix pour l’ÉSPT consiste en une psychothérapie d'orientation cognitive et comportementale (TCC). Par contre, on possède très peu d’information sur l’impact du traitement au niveau de l’amélioration de qualité de vie (Q de V) des personnes atteintes. Cette étude vise à accroître les connaissances concernant les effets de la TCC sur la Q de V des victimes, et ce, en tenant compte des différences entre les hommes et les femmes. 51 participants provenant du Centre d’étude sur le trauma ont été retenus afin d’effectuer l’étude. Les participants ont été évalués à l’aide de deux entrevues cliniques standardisées, d’instruments auto-rapportés, dont le WHOQOL. Ils ont suivi une TCC répartie sur 20 séances et ont été évalués à cinq moments. Une amélioration statistique et clinique significative a été observée, non seulement pour les symptômes, mais aussi du niveau de la Q de V. L’amélioration se maintient 6 mois après la fin de la thérapie. Il n’y a pas de différence significative entre le niveau de la Q de V des femmes et celui des hommes. Ces résultats montrent que la TCC permet d’obtenir un impact positif sur la Q de V des victimes d’ÉSPT et elle semble tout aussi efficace pour les hommes et les femmes. Lors de prochaines études, il serait pertinent de tenir compte du changement de la Q de V afin d’approfondir les connaissances sur ce sujet.

Le cannabis est souvent consommé dans le but de soulager les symptômes affectifs, tels que la dépression et l'anxiété. Cependant, des études longitudinales soutiennent que le cannabis peut précipiter, maintenir, et aggraver les symptômes affectifs. L’utilisation d’un paradigme d’abstinence peut aider à déterminer si la consommation de cannabis est associée à une amélioration ou à une aggravation des symptômes affectifs. Ainsi, nous avons étudié les effets de 28 jours d’abstinence de cannabis sur les symptômes dépressifs et anxieux chez ceux souffrant de troubles liés à la consommation de cannabis. Les participants (N = 15) ont été randomisés dans un groupe d’abstinence (ACB+) (n = 9) ou dans un groupe témoin de non-abstinence (UCB+) (n = 6). Les symptômes affectifs ont été évalués hebdomadairement sur une période de 28 jours. Huit participants (89 %) ont réussi à maintenir 28 jours d’abstinence de cannabis. Dans le groupe ACB+, les symptômes de dépression ont augmenté et les symptômes d'anxiété sont restés constants sur la période de 28 jours. Nos résultats préliminaires suggèrent que les symptômes affectifs peuvent persister suivant 28 jours d'abstinence de cannabis. La consommation chronique de cannabis peut donc contribuer à l’apparition et au maintien de symptômes affectifs, qui peuvent persister suivant un mois d’abstinence. La collecte de données est en cours et nous espérons avoir davantage d'informations sur les effets de l'abstinence de cannabis sur la santé mentale.

Des études suggèrent l’incidence de la communication verbale sur l’expérience de la douleur en contexte clinique, mais ce lien demeure peu exploré en contexte expérimental. La présente étude a donc pour but d’évaluer l’effet de la nature des consignes transmises sur une douleur induite par l’entremise de la tâche d’eau froide chez des adultes en bonne santé. Les participants devaient immerger leur main dans un bassin d’eau froide, avant quoi des consignes verbales concernant le déroulement de la tâche leurs ont été offertes. Trois groupes égaux ont été formés de façon pseudo-aléatoire: consignes positives (la tâche est décrite comme provocant une douleur supportable), consignes négatives (la tâche est décrite comme provocant une douleur difficile à supporter) ou consignes neutres (seul le déroulement de la tâche est décrit). La tolérance à la douleur, c’est-à-dire la durée en secondes de l’immersion de la main dans l’eau, a été évaluée. Une ANOVA a été effectuée afin de comparer l’effet des consignes (positives, négatives, neutres) sur la tolérance à la douleur (F(2, 57) = 5,882, = 0,006). Les résultats révèlent que les participants ayant eu des consignes positives (M = 127,94s) tolèrent mieux la douleur et que les participants ayant eu des consignes négatives (M = 82,33s) tolèrent moins bien la douleur que ceux ayant reçu des consignes neutres (M = 95,31s). Cette étude démontre que la nature des messages transmis teinte l’expérience de la douleur induite en laboratoire.