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Introduction : La stimulation cérébrale profonde (SCP) est une procédure chirurgicale novatrice dont l’efficacité a été démontrée quant à l’atténuation des symptômes moteurs, l’amélioration de la qualité de vie et la réduction de la prise de médication liées à la maladie de Parkinson.

Objectif : Identifier les changements anatomiques et neurochimiques induits par la SCP chronique du noyau subthalamique.

Méthodologie : Après fixation, plusieurs coupes ont été réalisées sur le cerveau d’un patient parkinsonien ayant été traité par SCP pendant 11 ans, la deuxième plus longue durée de stimulation répertoriée. Différentes zones cérébrales, touchées ou non par les champs électriques, ont été analysées par immunohistochimie afin d’identifier les changements morphologiques et neurochimiques induits par la SCP. Les résultats cliniques du patient ont été extraites du dossier médical afin d’évaluer l’efficacité du traitement pendant la thérapie.

Résultats : Les changements anatomiques dus au passage des électrodes ont été identifiés et modélisés en 3D. Plusieurs altérations concernant la morphologie des cellules gliales, l’orientation des axones, la neurogénèse, la barrière hématoencéphalique et la vascularisation induits par la SCP chronique ont été caractérisés.

Conclusion : Cette analyse permet une meilleure compréhension des effets à long terme de la stimulation électrique chronique sur différentes régions cérébrales et pourrait contribuer à identifier certains mécanismes d’action.

Au Québec, de plus en plus d'enfants reçoivent un diagnostic de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Les principaux symptômes sont des difficultés de régulation pouvant amener des répercussions importantes sur la réussite scolaire des élèves. Les croyances d’un adulte de référence (parent, enseignant) quant aux habiletés d'un élève sont perceptibles par l'enfant et influencent ses attentes face à ses propres capacités, et donc sa performance (effet Pygmalion). Les attentes sont étroitement liées à l'effet placebo/nocebo. Alors qu'un placebo est une intervention inactive sur une condition particulière (médicament, thérapie), l'effet placebo est l'effet bénéfique perçu à la suite de cette intervention et l’effet nocebo en est l’effet négatif. Certaines régions du cerveau impliquées dans l'effet placebo/nocebo et dans la régulation de la douleur se développent à un rythme plus lent chez les enfants ayant un TDA/H que chez les autres enfants.

Cette étude vise à mieux comprendre le rôle du placebo/nocebo et des attentes chez les enfants avec un TDA/H dans un contexte médical (douleur) et scolaire (attention). Cela peut contribuer à clarifier le rôle des facteurs neuroanatomiques (maturation cérébrale) associés au placebo/nocebo et aux attentes. Les résultats pourraient contribuer à améliorer les stratégies d'intervention dans ces contextes afin de garantir un meilleur soutien à ces enfants. Les résultats préliminaires seront disponibles au congrès.

Dans la mise au point de thérapies préventives pour les maladies neurodégénératives comme la  maladie de Parkinson (MP), les molécules naturelles sont de plus en plus étudiées. Nous avons évalué le potentiel neuroprotecteur de la Cucurbitacine E (CuE), un phytostérol issu de la cucurbitacée Ecballium elaterium, sur un modèle cellulaire de la MP. Notre paradigme expérimental utilise les cellules PC12 différenciées en neurones dopaminergiques par le NGF et soumises au MPP+, une neurotoxine qui recrée au niveau cellulaire les dommages de la MP en engendrant un important stress oxydant. La Cucurbitacine E est administrée avant et pendant l’exposition à la toxine. Ensuite, des tests spécifiques de mort cellulaire et d’apoptose ont été effectués, ainsi que l’évaluation du potentiel antioxydant de la CuE par le dosage des espèces réactives de l’oxygène. L’autophagie cellulaire, un mécanisme de dégradation faisant intervenir les lysosomes, a ensuite été étudiée par microscopie à fluorescence. Nos résultats démontrent que la CuE est une molécule neuroprotectrice efficace dont les effets ne s’exercent pas via une amplification du potentiel antioxydant cellulaire. De plus, nous avons observé que la CuE augmente la dégradation autophagique des mitochondries endommagées par le MPP+ et des protéines oxydées. L’induction de l’autophagie pourrait donc être le mécanisme neuroprotecteur utilisé par la CuE dans notre modèle cellulaire de la maladie de Parkinson.



L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) est l’un des troubles anxieux les plus répandus au sein de la population générale. Le traitement de choix pour l’ÉSPT consiste en une psychothérapie d'orientation cognitive et comportementale (TCC). Par contre, on possède très peu d’information sur l’impact du traitement au niveau de l’amélioration de qualité de vie (Q de V) des personnes atteintes. Cette étude vise à accroître les connaissances concernant les effets de la TCC sur la Q de V des victimes, et ce, en tenant compte des différences entre les hommes et les femmes. 51 participants provenant du Centre d’étude sur le trauma ont été retenus afin d’effectuer l’étude. Les participants ont été évalués à l’aide de deux entrevues cliniques standardisées, d’instruments auto-rapportés, dont le WHOQOL. Ils ont suivi une TCC répartie sur 20 séances et ont été évalués à cinq moments. Une amélioration statistique et clinique significative a été observée, non seulement pour les symptômes, mais aussi du niveau de la Q de V. L’amélioration se maintient 6 mois après la fin de la thérapie. Il n’y a pas de différence significative entre le niveau de la Q de V des femmes et celui des hommes. Ces résultats montrent que la TCC permet d’obtenir un impact positif sur la Q de V des victimes d’ÉSPT et elle semble tout aussi efficace pour les hommes et les femmes. Lors de prochaines études, il serait pertinent de tenir compte du changement de la Q de V afin d’approfondir les connaissances sur ce sujet.

Contexte Traditionnellement, les recherches cliniques portant sur la psychothérapie ont pour objet l’efficacité des techniques utilisées selon les diverses approches. Les recherches récentes considèrent les facteurs en lien à la relation thérapeutique et aux caractéristiques du psychothérapeute. Ces dernières seraient associées à de meilleurs résultats en fin de processus. Toutefois, les formations et les conférences demeurent focalisées sur les techniques. Peu de place est laissée aux caractéristiques des psychothérapeutes bien que leur intégration soit recommandée. Objectif L’objectif de cette recension est de présenter les caractéristiques propres aux psychothérapeutes qui sont associées à une meilleure efficacité en psychothérapie. Méthode Une recension incluant une trentaine d’articles portant sur le sujet seront résumés dans un cadre structuré. Résultats Trois catégories de facteurs influençent le changement thérapeutique : les techniques, l’alliance et la façon d’être du thérapeute. Les deux dernières sont influencées par des caractéristiques du psychothérapeute telles que l’engagement, les compétences sociales, la capacité réflexive et la pleine conscience. Conclusion Les résultats mettent en lumière l’importance de considérer les caractéristiques des psychothérapeutes. Les implications se situent sur les plans clinique et pédagogique en permettant de perfectionner la pratique des psychothérapeutes et de bonifier la formation en psychothérapie.

Dans la dernière décennie, les croyances vulnérables envers le soi dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) ont reçu une attention grandissante au sein des théories cognitivo-comportementales. Des études récentes indiquent que ces croyances auraient potentiellement un rôle causal dans le développement et le maintien du TOC. Cet intérêt a mené à l’élaboration d’un questionnaire autorapporté, le Fear of Self Questionnaire (FSQ), pour mesurer la peur de soi (la peur d’une personne envers qui elle pourrait être ou devenir), un construit théoriquement et empiriquement associé aux obsessions répugnantes dans le TOC. L’objectif de la présente étude était d’examiner si une amélioration des symptômes associés aux obsessions répugnantes (mesurés par le Vancouver Obsessional-Compulsive Inventory) serait prédite par une réduction dans les perceptions envers la peur de soi (mesurées par le FSQ) dans un échantillon de 93 participants recevant une psychothérapie pour traiter le TOC. À l’aide de modèles de régressions hiérarchiques, les résultats ont démontré que des réductions dans le score du FSQ associées au traitement pouvaient prédire significativement les réductions de scores aux échelles d’obsessions et de contamination du VOCI. La présente étude a ainsi répliqué les résultats d’études antérieures, suggérant la pertinence de la peur de soi dans des troubles mentaux comme le TOC, où la perception négative envers le soi est un thème dominant.

Bien que la plupart des personnes aux prises avec un trouble mental grave (TMG) désirent travailler, seulement 10 à 20% de cette population possède un emploi. Sachant que la personnalité a une influence marquée sur les comportements au travail, il est étonnant de constater qu’aucune étude n’ait évalué sa contribution à l’obtention d’un emploi chez les individus atteints de TMG. Dans le but d’évaluer si les traits de personnalité du Modèle de la personnalité en cinq facteurs permettaient de prédire la motivation à trouver un emploi et l’obtention d’un emploi, l’Échelle de Motivation à Trouver un Emploi et le NEO-FFI-R ont été remplis par un échantillon de 37 personnes avec un TMG. Environ un mois plus tard, 24 de ces personnes ont été interrogées quant à leur historique de travail depuis la première phase d’évaluation. Suite à des analyses préliminaires, une régression multiple a révélé qu’un bas niveau d’agréabilité et un haut niveau d’esprit consciencieux étaient associés à une plus grande motivation à trouver un emploi (p < .05). Une régression logistique a pour sa part montré que seul un bas niveau d’agréabilité prédisait le statut d’emploi un mois plus tard (p < .05). Bien qu’il soit aisément compréhensible qu’une personne consciencieuse soit plus motivée à trouver un emploi, l’avantage des personnes ayant un faible niveau d’agréabilité pourrait résider dans le fait qu’elles montrent habituellement des tendances à la manipulation et à la compétitivité.

Le cortex entorhinal reçoit des projections dopaminergiques qui peuvent moduler son activité neuronale, reliée aux processus de la mémoire. Nous avons précédemment démontré que la dopamine module la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral, et que ces effets dépendent de sa concentration. Les EPSP sont réduits par des concentrations de dopamine élevées (10-100 µm), tandis qu’ils sont facilités par des concentrations plus faibles.

 Nos récentes recherches caractérisent les mécanismes intracellulaires responsables de cette facilitation de la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral en utilisant la technique du voltage-clamp. Nos résultats démontrent que de faibles doses de dopamine (1 µm), agissent via les récepteurs de type D1 pour moduler la transmission via des récepteurs-canaux du glutamate AMPA. L’activation des récepteurs D1 module l’activation du PKA et ainsi augmentent l'activité des inhibiteurs de PP1, ce qui résulte dans la phosphorylation des récepteurs AMPA – un mécanisme qui augmente la transmission synaptique. Nous avons aussi constaté que l'application intracellulaire de BAPTA, un chélateur de calcium, bloqué la facilitation induite par l’application de dopamine.

 En somme, nos résultats suggèrent que la facilitation des courants AMPA induite par la dopamine dans le cortex entorhinal latéral est médiée par l'activation des récepteurs D1, et qu'elle dépend de mécanismes reliés au PKA, PP1, et au calcium intracellulaire.

La plupart des processus biologiques sont régulés de manière cyclique, avec une période de 24h correspondant au cycle solaire, et ces cycles forment les rythmes circadiens.Ces rythmes ont été largement étudiés ces dernières, et le domaine de la chronobiologie a été récemment récompensé par un prix Nobel. Cependant, il existe d’autre rythmes, et ceux ayant une période inférieure à 24h sont appelés rythmes ultradiens. Ces rythmes sont importants pour réguler l’activité journalière, et expliqueraient pourquoi un humain mange toutes les 4-5 heures. Dans le laboratoire du Dr. Storch, il a été montré que la dopamine, une des molécules principales de la transmission au niveau du cerveau, serait impliquée dans la régulation de ces rythmes. En effet en dérégulant le système dopaminergique chez des souris par des manipulations pharmacologiques ou génétiques, il a été montré que le rythme de l’activité au sein d’une journée était grandement affecté. Le but de mes recherches est de déchiffrer les mécanismes permettant à la dopamine de fluctuer de manière oscillatoire et ultradienne, et les conséquences de cette rythmicité. Les patients souffrant de schizophrénie ou de troubles bipolaires présentent souvent des troubles de leur rythme d’activité-repos, et présentent aussi de grandes dérégulations dopaminergiques. Les approches thérapeutiques actuelles ne sont pas optimales, et mieux comprendre les rythmes dopaminergiques pourrait amener à des avancées thérapeutiques pour ces patients.

Problématique et contribution de la recherche
Les personnes présentant un trouble d’usage de substance (TUS) sont souvent perçues à travers leurs difficultés, alors que leurs compétences pour surmonter les épreuves sont rarement mises en avant. Le concept de capital de rétablissement incite à se concentrer sur les ressources mobilisées pour améliorer leur bien-être. Un concept qui a été peu étudié par rapport à la longue trajectoire de rétablissement des individus présentant un TUS persistant-caractérisé par une sévérité accrue. Cette étude vise à analyser comment ces individus mobilisent leurs forces personnelles à travers les difficultés de leur long parcours. 

Méthode
Des entretiens qualitatifs ont été conduits auprès de 19 participants (9 hommes, 10 femmes) ayant des TUS persistants. Une analyse thématique, différenciée par genre, a été réalisée sur les transcriptions. La validation des résultats a impliqué un chercheur pair et un groupe de discussion, dans une démarche participative. 

Résultats
L'analyse a révélé qu'en dépit des défis, les participants ont utilisé leurs compétences et en ont développé de nouvelles pour faire face à leurs problèmes. La persévérance est apparue comme une force clé, englobant la ténacité au quotidien, la définition d'objectifs à long terme, la discipline et le détachement émotionnel. D'autres forces identifiées incluent l'introspection, la confiance en soi, les connaissances sur le rétablissement, la curiosité et l'affirmation de soi. 

Plusieurs études sur la maladie de Parkinson (MP) ont permis d’identifier un déficit langagier pragmatique (i.e. l’utilisation du langage dans un contexte précis de communication), plus spécifiquement de la compréhension du langage non littéral (LNL). Un déficit de théorie de l’esprit (TE) et des troubles exécutifs seraient également présents dans cette maladie et pourraient être associés aux troubles de compréhension du LNL. Objectifs: Le but de cette étude est de vérifier la présence de tels déficits dans la MP et s’il existe une association entre les trois. Méthode : Dans notre étude, 15 participants atteints de la MP et 17 participants contrôles ont été évalués avec une tâche de compréhension du LNL, une tâche de TE et ils ont également complété une batterie de tests évaluant les fonctions exécutives. Résultats : Le groupe atteint de la MP a obtenu des scores significativement plus faibles que le groupe contrôle aux tâches évaluant la TE et la compréhension du LNL. Une corrélation significative a été observée entre les scores obtenus à ces deux tâches. Les résultats de cette étude ont également démontré une association entre la compréhension du LNL et la flexibilité mentale. Discussion : Des déficits de compréhension du LNL et de TE sont présents dans la MP. De plus, nos résultats apportent une évidence en faveur d’une relation entre ces déficits chez les personnes atteintes de la MP. Il serait intéressant de vérifier s’il existe une association entre la compréhension du LNL, la TE et les fonctions exécutives à des stades plus avancés de la maladie.

Après une lésion de la moelle épinière, des changements plastiques surviennent à différents niveaux du système nerveux central. Bien que de nombreux travaux aient démontré les capacités de marche chez le chat après une lésion complète de la moelle épinière thoracique, cette réexpression de la locomotion n’a jamais pu être démontrée chez le rat adulte sans utilisation de drogues, d’electrostimulation épidurale ou encore d’assistance robotique en position bipède verticale.

Dans notre étude, 5 rats ont subi une section complète de la moelle épinière (T9) puis ont été entrainés à marcher sur un tapis roulant à différentes vitesses pendant plusieurs semaines en utilisant simplement une stimulation périnéale. Pendant cette période, la cinématique et l’électromyogramme ont été enregistrés durant la locomotion.

Nos résultats montrent sans équivoque que le rat spinal adulte entrainé sur un tapis roulant est capable d’exécuter avec ses membres postérieurs un patron locomoteur très bien défini, ample, alterné et coordonné sans stimulation pharmacologique et/ou électrique et en position naturelle (horizontale) avec une simple stimulation périnéale (Figure). Ainsi, comme c’est le cas pour les autres vertébrés, les rats spinaux adultes ont la capacité de marcher avec les membres postérieurs après spinalisation. Cette conclusion nous pousse donc à réévaluer certains traitements appliqués aux rats spinaux pour induire la marche puisque les rats ont déjà cette capacité sans traitement.

La stimulation cérébrale (SC) est une approche thérapeutique déjà approuvée pour traiter un certain nombre de maladies neurologiques et est actuellement à l’essai pour plusieurs autres conditions bien que ses mécanismes d’action - responsables des effets bénéfiques, mais aussi parfois d’effets secondaires importants - soient encore mal compris. Nous avons donc développé un nouveau dispositif de stimulation permettant l’étude de la SC chez la souris et nous nous sommes intéressés à l’implication des récepteurs de type Toll2 (TLR2) et des cellules microgliales, deux éléments clés de la réponse immunitaire/inflammatoire, comme mécanisme d’action sous-jacent aux effets observés en clinique. Le cortex moteur de souris a donc été stimulé suivant un protocole de stimulation semi-chronique (5 heures par jour) ou chronique (en continu) durant une période de 9 jours. L’activation des TLR2 a été étudiée in vivo durant toute la durée des protocoles et a été suivie d’analyses post-mortem. Nos résultats préliminaires indiquent une activation minime et transitoire des TLR2 et des cellules microgliales, induite par le courant électrique généré lors d’une SC. Nous tentons maintenant de mieux comprendre la nature de cette réaction et sa contribution aux effets engendrés par la SC, ce qui permettra, à long terme, l’optimisation de ce traitement.

Introduction : Chez l’enfant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), les difficultés à gérer les stimulations sensorielles apparaissent tôt dans le développement et sont parfois un indice qui amènent le parent à amorcer des démarches pour obtenir un diagnostic. Ces manifestations peuvent se traduire par de la recherche de stimulation (ex. : secouer un objet devant ses yeux), de l’hyperréactivité (ex. : mettre les mains sur ses oreilles dans une salle de cinéma) ou de l’hyporéactivité (ex. : ignorer son parent qui l’interpelle même s’il l’entend). Objectif : Décrire les liens qui ont été établis dans les écrits scientifiques entre les particularités sensorielles de l’enfant avec un TSA et son fonctionnement au quotidien. Méthode : Une recension des articles pertinents à la problématique a été effectuée à l’aide des bases de données Pubmed, Cinhal et ERIC. Résultats : Les retombées des manifestations sensorielles de l’enfant avec un TSA sur son tempérament et la fréquence de ses comportements stéréotypés seront discutées. Par ailleurs, le développement du langage et du jeu diffère selon la nature des particularités sensorielles. Les habitudes de vie pouvant être problématiques (alimentation, sommeil, hygiène) seront aussi abordées. Conclusion : Cet exposé permettra d’insister sur la pertinence de mettre en place des interventions pour aider l’enfant avec un TSA à gérer les stimulations dans son environnement.

Le cortex préfrontal, lorsque compromis, est susceptible d’affecter chaque phase du processus mnésique : l’encodage, la consolidation et le rappel. La stimulation électrique transcrânienne à courant direct (SETCD) est une méthode de stimulation cérébrale non invasive permettant de moduler à la hausse ou à la baisse l’excitabilité du cortex en  appliquant un léger courant électrique à la surface du scalp. Bien qu’il ait été démontré que la SETCD, lorsque appliquée au cortex préfrontal dorsolatéral (CPDL), module la capacité de mémoire de travail, ses effets sur la mémoire à long terme sont encore peu connus. Nous avons utilisé la SETCD pour moduler l’excitabilité du CPDL chez 14 adultes sains. Dans un paradigme expérimental à mesures répétées, trois conditions de stimulation étaient appliquées aléatoirement lors de la phase d’encodage de visages  inconnus : inhibition à droite, excitation à droite et placebo. Trois jours suivant la phase d’encodage, un test de reconnaissance était administré où les performances, en pourcentage de bonnes réponses, et les temps de réaction étaient enregistrés. La condition d’inhibition du CPDL droit provoque des temps de réaction significativement plus lents que la condition d’excitation (F(2,26)=3,55, P<0,05). De même, il n’y a aucune différence quant aux performances de reconnaissance (P=0,31). Ces résultats suggèrent un rôle du cortex préfrontal à la phase d’encodage se répercutant dans l’efficacité de la reconnaissance à long terme.

Développée par l’industrie du jeu, la réalité virtuelle (RV) a été adaptée au traitement de certains troubles psychiatriques (Viaud-Delmon, 2007). Dans le cas des troubles anxieux et de la toxicomanie, le traitement par la RV se montre plus efficace que la thérapie cognitive-comportementale usuelle (Malbos, Boyer & Lançon, 2013). Eu égard à la schizophrénie, le traitement par la RV est associé à une amélioration de certaines fonctions cognitives (mémoire et attention) et de l’estime de soi (Peter & Estingoy, 2014). Une thérapie pour les hallucinations auditives réfractaires a produit des résultats prometteurs. Le patient est exposé à un avatar personnifiant ses voix persécutrices et est amené à interagir et à s’affirmer auprès de lui (Leff, Williams, Huckvale, Arbuthnot & Leff, 2014). Une récente méta-analyse montre que la thérapie par avatar est aussi efficace que la TCC dans la réduction des hallucinations auditives réfractaires (Van der Gaag, Valmaggia & Smit, 2014). Une équipe de l’Institut Philippe-Pinel a adapté cette thérapie à un environnement de RV et vérifie notamment son efficacité dans le développement de meilleures habiletés d’autorégulation émotionnelle. Les particularités de cet essai thérapeutique sont discutées. Si cette forme de thérapie se montre efficace, elle pourra être exportée dans divers milieux de la santé et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec ce type de symptômes positifs.

Dans le cadre de la révision francophone de la classification internationale des maladies (CIM-11). Cette étude contribuera à cette révision en s’intéressant au chapitre 21 portant sur les facteurs contextuels (FC). L’objectif de cette étude est de comprendre l’influence des FC sur l’apparition et la réapparition de symptômes liés à un trouble de santé mentale ainsi que sur le rétablissement du point de vue des proches et des usagers de services en santé mentale. Un devis qualitatif avec des entrevues semi-structurées ainsi qu’un questionnaire auto-rapporté quantitatif auprès d’usagers de services et de proches ont permis de collecter les données. Le recrutement se faisait dans trois instituts en santé mentale dans la province de Québec, 5 usagers de services par instituts ont donc été rencontrés. De façon analogue, des proches ont aussi été rencontrés (n=15). Des entretiens de groupes sont prévus avec des usagers et des proches afin de réfléchir à la façon de tenir compte de ces facteurs. Les résultats présentés ici portent sur le discours des usagers (n=15) suite à une analyse thématique. L’accord inter-juge se faisait par le recours à plusieurs juges hétérogènes dont l’un ayant un diagnostic de santé mentale et d’autres juges ayant déjà été intervenant en santé mentale. Les principaux facteurs contextuels qui semblent influents sont les relations interpersonnelles, les interventions, la situation d’emploi/chômage et les antécédents personnels.

Problématique :

L’entraînement neuromusculaire (neuromuscular retraining - NMR) est une thérapie non invasive de réadaptation physique grandement utilisée pour les paralysies faciales périphériques chroniques (PFC). La NMR repose sur différentes modalités d’intervention qui ont pour but de minimiser les séquelles de paralysie faciale, comme les syncinésies, les contractures musculaires et les asymétries faciales. La NMR est à ce jour considérée comme la référence par excellence en rééducation faciale.  

Contribution :

Notre équipe a développé un nouveau protocole, le MEPP (Mirror Effect Plus Protocol), qui utilise des éléments de la NMR et y ajoute de l’imagerie motrice, ainsi que des exercices s’effectuant selon le principe de la thérapie miroir. Des résultats prometteurs montrent l’efficacité d’un tel système en phase aiguë de paralysie. Or, des résultats similaires peuvent-ils être obtenus en phase chronique? Si oui, il se pourrait que le MEPP ajoute une plus-value à la NMR. Cela aurait pour effet d’augmenter la qualité de vie, les habiletés fonctionnelles et la symétrie faciales des personnes touchées.

Démarche :

Notre équipe élabore actuellement une étude internationale, randomisée et contrôlée pour évaluer l’effet du MEPP par rapport à la NMR sur la motivation, la symétrie faciale et le contrôle des syncinésies. Notre communication se veut une synthèse des connaissances en réadaptation des PFC, ainsi qu’une présentation de la méthodologie du projet.

L’oleuropéine est une molécule extraite des feuilles de l’olivier connue pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Afin de cerner son rôle neuroprotecteur, l’oleuropéine a été mise à l’épreuve sur un modèle cellulaire de la maladie de Parkinson, les cellules PC12 neuronales exposées à la neurotoxine 6-hydroxydopamine (6-OHDA). Premièrement, nous avons démontré que l’oleuropéine réduit la mort neuronale induite par la 6-OHDA telle que mesurée par des essais de cytotoxicité. Ensuite, nous avons étudié l’effet de l’oleuropéine sur l’apoptose induite par la 6-OHDA en mesurant l’expression de certaines protéines pro- et anti-apoptotiques telles que Bax, Bcl-2 et PARP1, ainsi qu’en quantifiant la fragmentation de l’ADN. Les résultats ont démontré que l’oleuropéine diminue significativement l’apoptose. Enfin, pour comprendre les mécanismes par lesquels agit l’oleuropéine, nous avons observé l’apparition de vacuoles autophagiques dans le cytoplasme des cellules traitées avec la molécule naturelle, qui ont été mises en évidence par marquage à l’acridine orange, par marquage au Cyto-ID et par immunofluorescence avec un anticorps dirigé contre LC3. Les recherches récentes indiquent que le processus d’autophagie joue un rôle important dans la maladie de Parkinson et est même qualifié comme arbitre de la survie neuronale. Nos résultats probants nous encouragent à continuer sur cette voie pour déterminer le rôle de l’oleuropéine comme molécule neuroprotectrice.



Introduction. La dépression majeure représente un lourd fardeau au Canada. Alors que les guides de pratique clinique recommandent une durée de traitement d’au moins 8 mois, 54% des personnes étant assurées par le régime public d’assurance médicament et ayant eu un diagnostic de dépression majeure, cessent leur traitement antidépresseur 6 mois après la première ordonnance. Objectif. Cette étude vise à documenter l’expérience des personnes atteintes de dépression majeure avec les médicaments antidépresseurs et les pharmaciens. Méthode. Une étude qualitative descriptive exploratoire a été conduite auprès de personnes ayant eu un diagnostic de dépression majeure et utilisé des antidépresseurs au cours de la dernière année. Un total de 14 participants a été recruté dans un CLSC et un organisme communautaire de la ville de Québec. Une analyse thématique des entrevues individuelles intégralement retranscrites a été réalisée. Résultats. Trois principaux aspects de l’expérience des personnes ont été identifiés : un rétablissement parsemé de décisions liées à l’initiation et la poursuite du médicament antidépresseur, les rôles perçus du pharmacien dans ce rétablissement, et les recommandations afin d’améliorer le soutien offert à la pharmacie. Conclusion. Cette étude permet d’identifier les besoins des personnes atteintes de la dépression majeure utilisant les antidépresseurs et d’identifier les cibles d’intervention prioritaires pour améliorer le rôle des pharmaciens communautaires.

Un enfant extrême prématuré (≤ 28 semaines) sur 5 présentera des lésions du cervelet. À l’adolescence, ces enfants sont sujets à développer des troubles comportementaux.

Nos objectifs étaient de comprendre et d’évaluer les conséquences neurologiques à long-terme de lésions du cervelet survenues dans les premiers jours de vie dans un modèle murin.

Des souris transgéniques ont été utilisées : avec ou sans microglies (cellules immunitaires) dans leur cervelet. Des lésions du cervelet ont été induites chez ces souriceaux âgés de 3 jours : hémorragie (Coll/Veh), inflammation (Veh/LPS), association des 2 lésions (Coll/LPS) ou contrôle (Veh/Veh). Une évaluation comportementale a été réalisée à l’aveugle entre 60 et 85 jours d’âge.

Nos résultats préliminaires sont en faveur d’une modification des comportements anxieux chez les souris mâles adultes. En présence de microglies, les souris mâles Veh/LPS passaient significativement (P=0,01) plus de temps dans les bras ouverts du labyrinthe en croix surélevé (20.7 ± 4.2 %, n=5) que les contrôles (5.3 ± 1.3 %, n=6). Les souris mâles Coll/LPS semblaient passer plus de temps dans les bras ouverts du labyrinthe en croix surélevé (12.9 ± 3.0 %, n=10) que les contrôles (5.3 ± 1.3 %, n=6). L’absence de microglies dans le cervelet au jour d’induction des lésions limite les déficits comportementaux observés.

À terme, notre modèle se voudrait un outil à la recherche thérapeutique vis-à-vis des lésions du cervelet des enfants extrêmement prématurés.

Problématique : L’aphasie est une des atteintes cognitives les plus invalidantes d’un accident vasculaire-cérébral (AVC), affectant les habiletés langagières. La récupération de l’aphasie est maximale les premières semaines suivant l’AVC. Or, peu d’études se sont intéressées à la récupération pendant cette période. Cette étude vise à savoir s’il est possible de prédire la récupération précoce de l’aphasie post-AVC à partir de l’évaluation initiale.

Méthodes : Deux évaluations langagières chez vingt patients atteints d’une aphasie post-AVC ont été réalisées en moyenne 3 et 10 jours après l’AVC. Des analyses de régression multiple ont été réalisées avec un Index Composé (IC) évaluant la sévérité de l’aphasie comme variable dépendante, ainsi que des mesures du discours spontané extraites d’une description d’image, la taille de lésion et l’âge.

Résultats : La sévérité initiale de l’aphasie mesurée par l’IC et par des mesures discursives représente respectivement 36% et 34,3% de la variance de la sévérité 10 jours après l’AVC. Les modèles de prédiction incluant seulement les variables langagières sont plus significatifs que ceux qui incluent la taille de la lésion et l’âge.

Conclusions : Les mesures tirées de l’évaluation langagière initiale offrent un meilleur niveau de prédiction de la récupération précoce de l’aphasie comparé aux variables qui prédisent la récupération à long terme. Ces données permettront aux cliniciens de mieux orienter les patients après leur hospitalisation.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer  l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage et de détecter l’accumulation de cette dernière. Diverses techniques, telles que des immunoprécipitations et des immunofluorescences, ont été utilisées. Ce projet permettra donc une meilleure compréhension des mécanismes et des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLAS. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas.

La douleur chronique est souvent traitée par la prescription de médications opioïdes. Leur utilisation à long terme comprend des risques (p. ex. dépendance, santé mentale), et ne répond pas aux besoins souvent concomitants à la douleur chronique (p. ex. psychologiques). Il est nécessaire de développer des stratégies de traitement holistiques et non pharmacologiques complémentaires. En ce sens, la littérature suggère que la musique représente une stratégie prometteuse.

Cette étude vise à documenter les effets de la musique sur la douleur chronique et les difficultés associées, en contexte de traitement. Une revue de la portée a été menée dans dix bases de données. Les études qui rapportaient des effets de la musique sur la douleur chronique ou des conditions associées ont été analysées.

Trente et une études ont été identifiées. Les résultats montrent plusieurs bienfaits des interventions musicales sur la douleur chronique et les difficultés associées, notamment en santé mentale. Plus particulièrement, celles qui encouragent l'autogestion, l'autonomie et la responsabilisation des personnes semblent être les plus efficaces.

Bien que la musique soit efficace en contexte de traitement de la douleur chronique, les interventions musicales sont peu appliquées dans les services destinés aux personnes souffrant de douleur chronique. Cette étude permettra de mieux connaître les modalités musicales les plus acceptées et adaptées, et de guider leur implantation dans les services.

La microscopie électronique (ME) demeure le seul moyen dont dispose les neuroanatomistes afin de caractériser l’organisation morphologique des contacts synaptiques. L’utilisation d’anticorps pour caractériser des éléments neuronaux chimiquement identifiés est, encore aujourd’hui, l’approche la plus fréquemment utilisée. Cette méthode comporte en revanche son lot de défis tels qu’une pénétration limitée des anticorps. Dans le cadre de ce projet, nous utilisons plutôt une protéine fluorescente appelée miniSOG qui, grâce à la lumière, nous permet de faire précipiter sur un grand volume de tissu, un chromogène (DAB) qui peut ensuite être détecté en ME. L’expression ciblée de miniSOG dans des neurones cholinergiques d’une souris ChAT-cre, par le biais d’injections intracérébrales de vecteurs viraux, a été testée afin de mettre en lumière les caractéristiques ultrastructurales de la transmission cholinergique au sein du noyau subthalamique (NST). Les résultats préliminaires indiquent une forte expression de miniSOG dans l’ensemble des prolongements axonaux appartenant aux neurones cholinergiques. Ces éléments neuronaux sont dès lors visibles en ME, sans aucun marquage immunohistochimique. De plus, l’intégrité du tissu est largement préservée. Cette technique sera donc mise à profit afin de réaliser des reconstructions 3D de segments axonaux dans le NST et de caractériser la nature morphologique de la transmission cholinergique grâce à l’utilisation d’un appareil appelé FIB-SEM.