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Problématique. Le traumatisme craniocérébral (TCC) touche des individus de tous âges dans la société. Les dysfonctions exécutives qui en découlent compromettent leur autonomie dans le quotidien. Identifier efficacement ces problématiques devient un défi, car certains déficits sont difficilement mesurables par les moyens traditionnels. Pour faire face à ces défis, un courant écologique d’évaluation neuropsychologique repense les construits des tests actuels par le biais de la réalité virtuelle. Objectif. Effectuer une revue systématique des écrits afin de valider le contenu d’une nouvelle tâche d’évaluation : le Virtual Multitasking Test (VMT). Méthode. Toutes les bases de données reconnues en la matière ont été explorées de façon systématique. Les références ont été sélectionnées sur la base du titre et du résumé. Après un accord interjuges sur la pertinence de chaque étude présélectionnée, tous les articles pertinents ont été lus et résumés. Résultats. Les résultats démontrent que l’élaboration d’une tâche calquée sur le quotidien exige un changement de paradigme et que plusieurs « règles » en lien avec la réalité quotidienne doivent être intégrées au protocole d’évaluation. Discussion. Cette revue des écrits a permis de confirmer la pertinence d’utiliser la réalité virtuelle en neuropsychologie et donne des pistes intéressantes sur l’élaboration d’outils tout en tenant compte des limites inhérentes à l’utilisation de cette technologie.



INTRODUCTION : Plusieurs études ont montré que la reconnaissance d’objets est facilitée lorsque ceux-ci sont présentés dans leur environnement ou contexte habituel. Nous avons récemment décrit la signature cérébrale de cet effet de contexte à l’aide de stimuli visuels. Les potentiels évoqués étaient plus positifs aux sites fronto-centraux et plus négatifs en région postérieure. Compte tenu de la multimodalité de notre environnement, nous proposons que la composante fronto-centrale de l’effet visuel soit supramodale, i.e. observable peu importe la modalité. Pour la présente étude, nous nous sommes intéressés à explorer les effets de contexte en modalité auditive.

 

MÉTHODOLOGIE : Jusqu’à présent, nous avons enregistré l’EEG de 11 sujets adultes sains. La tâche des participants était d’appuyer sur un bouton lorsqu’ils reconnaissaient le deuxième son d’une paire dans laquelle le premier son tenait lieu de contexte (n=120 paires). Les sons cibles étaient sémantiquement liés (condition congruente) ou non (condition neutre) avec leur contexte.

 

RÉSULTATS : Un effet significatif de condition fut observé entre 500 et 800 ms dans la région centrale (électrodes C1 à C6 et CP1 à CP6). Les stimuli de la condition congruente ont atteint des amplitudes positives alors que ceux de la condition neutre étaient associés à des voltages négatifs.

 

CONCLUSIONS : Ces résultats préliminaires montrent que l’effet fronto-central observé en modalité visuel semble partiellement présent en modalité auditive.



La variabilité du rythme cardiaque (VRC) est un phénomène lié au système nerveux autonome qui est considéré comme un indice physiologique de régulation émotionnelle. Les études antérieures ont démontrées qu’un niveau élevé d’inquiétudes est associé à une réduction du niveau de VRC. Le but de la présente étude est d’évaluer l’impact de l’intolérance à l’incertitude ainsi que l’étendue du processus d’inquiétude sur la diminution du VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes. 75 étudiants ont complété l’Échelle d’Intolérance à l’Incertitude évaluant les croyances que l’incertitude a des implications négatives et que l’incertitude est injuste. La VRC a été évaluée durant 3 périodes consécutives de repos, d’inquiétude, et de catastrophisation de l’inquiétude. La tâche de catastrophisation de l’inquiétude servait a évalué l’étendue du processus d’inquiétude, incluant le nombre de conséquences, la probabilité d’occurrence et la sévérité perçue de chaque inquiétude. Une diminution de VRC a été observée au cours des périodes consécutives de repos et d’induction d’inquiétudes. L’intolérance à l’incertitude prédisait la diminution du VRC associée à la tâche de catastrophisation de l’inquiétude. De plus, l’étendue du processus de catastrophisation et la sévérité perçue des conséquences des inquiétudes étaient associées au changement de la VRC. L’intolérance à l’incertitude et l’étendue du processus d’inquiétude ont un impact sur la VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes.

Chaque année, environ 500 Canadiens sur 100 000 subiront un traumatisme craniocérébral (TCC). Ceux-ci peuvent entraîner des déficiences physiques et cognitives chroniques et une augmentation accrue de l'utilisation des services de santé. La physiothérapie, connue pour être efficace dans de nombreuses affections aiguës, a donc un rôle important à jouer. Contrairement à la population adulte et pédiatrique, il existe très peu de preuves chez les aînés. L’objectif de cette scoping review (suivant les recommandations de PRISMA-ScR) était d’identifier des interventions physiothérapeutiques pour les aînés suite à un TCC, décrire les lacunes dans la littérature et mettre en lumière les besoins en termes de recherches futures. Plusieurs sources (incluant 13 bases de données) ont été interrogées et une stratégie “boule de neige” a été utilisée : 1 296 articles ont été identifiés et 16 sélectionnés. Nous avons utilisé des grilles standardisées pour l’évaluation de la qualité des études retenues. Nos résultats démontrent que la physiothérapie, dans un contexte de soins aigus, est efficace pour prévenir les complications et augmenter les capacités fonctionnelles chez les personnes âgées. Il est toutefois impossible d'inférer la supériorité d'une intervention sur une autre. Il a été constaté qu’il était important, voire urgent, de promouvoir des recherches de plus haute qualité afin de trouver des stratégies qui répondent le mieux à la complexité de cette clientèle.

Lors de tâches de recherche ou de mémoire visuelle, on peut observer une composante du potentiel relié aux évènements (PRE) nommée SPCN (sustained posterior contralateral negativity), qui est habituellement associée au maintien de l’information en mémoire de travail visuelle (MTV). La présente étude teste l’hypothèse que la SPCN refléterait aussi l’utilisation de ce type de mémoire durant l’accomplissement de tâches cognitives qui requièrent un accès aux représentations maintenues en MTV. Les participants voyaient une série de six images consécutives où étaient présentées une ou deux cibles de couleur (bleue ou verte) parmi des distracteurs gris. La tâche était de compter le nombre de cible dans chaque série d’images selon deux conditions expérimentales. La première était de compter le nombre d’images ayant une ou deux cibles de couleurs. La deuxième condition était de compter le nombre d’images contenant deux cibles ayant une relation spatiale particulière (e.g., une cible verte en dessus d’une cible bleu dans l’image). Notre hypothèse était que la SPCN serait plus grande pour les essais de la condition 2 (où la relation spatiale entre les cibles devait être évaluée) que pour la condition 1 (où seul le nombre de cible était suffisant). Les résultats appuient cette hypothèse, suggérant que la SPCN reflète non seulement le maintien passif du nombre de représentation en MTV mais aussi l’activité neuronale reliée à l’évaluation des relations spatiales entre ces représentations.

Le dysfonctionnement olfactif est l'un des symptômes qui peut servir comme un marqueur préclinique pour le déclin cognitif imminent. L'objectif de cette étude est de déterminer si le dysfonctionnement olfactif observé chez les personnes âgées est dû à une perte de l'odorat générale ou spécifique, et si cela est corrélé avec les résultats cognitifs. Les participants à l'étude ORCA ont été recrutés dans la cohorte NuAge. La mesure de l'olfaction a été effectuée à l'aide de l'UPSIT, et les scores cognitifs t-MMSE de 93 participants (femmes=50, hommes=43, entre 80-94ans). Les résultats démontrent que les personnes âgées avaient de graves difficultés à identifier le citron, la pizza, le punch aux fruits, le cheddar et la rose (>50%). De plus, il existe une différence significative dans la détection de certaines odeurs entre les sexes (Fisher exact test p=0,003). Les résultats ont également montré que la mauvaise identification de certaines odeurs était corrélée aux scores cognitifs à l'aide d'une régression linéaire: essence (p=0,005), savon (p=0,003), punch aux fruits (p=0,02), pizza (p=0,03) et menthe (p=0,003). Nos résultats révèlent qu'il existe une perte de détection d’odeur spécifique et une relation entre les odeurs mal identifier et les résultats cognitifs. Notre étude apporte un soutien supplémentaire à l'évaluation de la fonction olfactive chez les personnes âgées et suggère que la perte d'odorat pour des odeurs particulières peut être un outil de diagnostic utile.

Les troubles des conduites alimentaires (TCA) affectent grandement les parents qui sont souvent contraints, notamment par les institutions psychiatriques, à jouer un rôle déterminant dans le rétablissement de l'état de santé de leur adolescent·e. Cette recherche doctorale visait à explorer et à comprendre, de manière critique, le parcours expérientiel de parents qui prennent soin de leur adolescent·e atteint d’un TCA, tout en s’attardant aux différences dans les pratiques de soins entre les mères et les pères. Quinze entretiens semi-structurés avec des parents de jeunes, âgés entre 12 et 19 ans, ont été réalisés. L'analyse des données repose au plan théorique sur les travaux poststructuralistes de Michel Foucault et de Jacques Donzelot. Les résultats préliminaires gravitent autour des grands thèmes suivants : professionnalisation du rôle parental par le milieu psychiatrique, manque de ressources et de soutien offerts aux parents et finalement, détresse et souffrance vécues par ces derniers au quotidien.

Le glaucome, principale cause de cécité irréversible dans le monde, est une rétinopathie dégénérative due à la perte des cellules ganglionnaires de la rétine (CGR). La maladie d’Alzheimer (MA), est une maladie neurodégénérative caractérisée par la présence de plaques séniles formée d'amyloide-β et d’enchevêtrements neurofibrillaires formées d'agrégats de Tau hyper-phosphorylé. Il n’existe aucun traitement contre ces maladies, d’où la nécessité d’investiguer de nouvelles cibles thérapeutiques. Des études suggèrent que le glaucome et la maladie d’Alzheimer (MA), partagent des mécanismes pathologiques communs. Par exemple, la rétine des patients MA présente une perte extensive des cellules ganglionnaires de la rétine ainsi qu’une importante gliose réactive, des phénomènes rappelant le glaucome. Sachant le rôle de Tau dans l’évolution de la MA, il est important d'étudier sa contribution dans le glaucome. Pour cela nous avons utilisé un modèle expérimental du glaucome chez lequel le profil de phosphorylation de Tau a été déterminé par Western blot d’homogénats de rétine. Nos résultats montrent que comparativement aux sujets sains, les sujets glaucomateux présentent une hausse significative de la phosphorylation de  la protéine Tau rétinienne sur les résidus Serine 199, 396, et 404  respectivement. Ces données nouvelles renforcent l’hypothèse d’une physiopathologie commune au glaucome, et à la maladie d'Alzheimer en l'occurence l'implication de Tau.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) et les comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC) sont deux conditions qui impliquent des mouvements répétitifs et une suractivation sensorimotrice. Plusieurs diagnostics sont considérés comme des CRCC : la trichotillomanie, l’excoriation, l’onychophagie, etc. Le SGT et les CRCC peuvent être traités par une thérapie cognitivo-comportementale qui met l’accent sur la régulation de la suractivation sensorimotrice et de la tension musculaire chroniquement élevée chez ces patients.

Pour ce faire, nous avons enregistré les potentiels évoqués cognitifs chez 26 patients atteints du SGT, 27 patients atteints de CRCC et 27 participants contrôles. Les potentiels évoqués ont été enregistrés durant une tâche de type oddball, qui mesure les processus d’actualisation contextuelle en mémoire de travail. Chez nos deux groupes de patients, des mesures ont été prises avant et après la thérapie.

Avant la thérapie, les patients atteints du SGT et de CRCC avaient un plus petit effet oddball au niveau de la composante P300. Après la thérapie, il y a eu une normalisation de l’effet oddball chez les patients atteints du SGT et de CRCC, qui était désormais comparable à celui des participants contrôles.

Ces résultats suggèrent une modification du fonctionnement cérébral suite à la thérapie chez ces patients. La thérapie semble donc avoir un impact sur les capacités d’actualisation contextuelle en mémoire de travail.

Objectifs : Déterminer si : 1) la maltraitance durant l'enfance et divers aspects de la cognition sociale (régulation émotionnelle, mentalisation, attributions causales) sont associés à l'adaptation à la rupture amoureuse chez les jeunes (résilience, symptômes psychiatriques, détresse); 2) la cognition sociale agit comme médiateur dans la relation entre la maltraitance durant l'enfance et l'adaptation à la rupture amoureuse. Méthode : Nous avons évalué la maltraitance, la cognition sociale et l'adaptation à la rupture chez 482 étudiants universitaires ayant vécu une rupture durant les trois derniers mois. Résultats : 1) La maltraitance prédit l'adaptation à la rupture lorsque les médiateurs sont considérés dans le modèle et lorsqu'ils ne le sont pas. La régulation émotionnelle a eu des résultats significatifs sur les trois mesures d’adaptation à la rupture alors que la mentalisation et le contrôle personnel n’ont donné des résultats significatifs que sur la résilience et les symptômes. 2) La maltraitance était indirectement associée aux mesures d’adaptation par la régulation émotionnelle. Elle était aussi indirectement associée aux symptômes par la mentalisation, tandis qu'elle était indirectement associée aux trois mesures d'adaptation par la mentalisation liée à soi. Conclusions : Les jeunes ayant vécu de la maltraitance qui ont récemment vécu une rupture pourraient bénéficier d'interventions visant à améliorer la régulation émotionnelle et la mentalisation. 

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par la présence de tics moteurs et phoniques. À cela s’ajoute souvent de nombreuses comorbidités, certaines impliquant des comportements impulsifs : trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), trouble oppositionnel avec provocation, épisodes explosifs. Actuellement, les données divergent quant à l’impulsivité et le manque d’inhibition chez les patients atteints du SGT. Notre but est donc d’évaluer les comportements impulsifs des patients et les facteurs qui influencent ces comportements.

Pour ce faire, nous avons recherché parmi les bases de données MEDLINE et PsycINFO des études incluant des tâches neuropsychologiques nécessitant l’inhibition d’une réponse motrice ou vocale chez les patients atteints du SGT. La méta-analyse comprend 61 études et 1717 patients atteints du SGT.

Nos analyses révèlent une impulsivité accrue chez les patients atteints du SGT, en comparaison avec les participants contrôles (d=.33). De plus, l’impulsivité est bien plus marquée chez les patients atteints à la fois du SGT et du TDAH (d=.51) que chez les patients n’ayant aucune comorbidité (d=.26).

Ainsi, il semble que l’impulsivité fasse partie des symptômes qui sont propres au SGT, mais que la présence d’un TDAH amplifie la problématique. Traiter les symptômes du TDAH pourrait donc être la meilleure façon de diminuer les comportements impulsifs chez les patients atteints du SGT.

En raison de la proportion élevée d’élèves du secondaire présentant de la détresse psychologique, les programmes d’IBPA sont de plus en plus utilisés en milieu scolaire. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet d’une IBPA sur l’anxiété situationnelle d’adolescent(e)s de première secondaire en classe régulière. Le programme a été suivi par des adolescent(e)s (4 garçons et 5 filles) de 11 à 12 ans (M=11,88 ans). Un devis expérimental à cas unique de type A;B;A1;C;A2 a été utilisé (Barlow et al., 2009). Deux modalités d’intervention ont été mises en place: 1) le programme de 10 semaines de 45-55 min/semaine(B) et 2) des méditations courtes de 5 min/jour sur 4 semaines(C). La version francophone validée du State-Anxiety Inventory pour enfants et adolescents (Turgeon et Chartrand, 2003) a été administrée à 29 reprises: A (5 pré); B (10 pendant); A1 (5 post); C (4 pendant); A2(5 post). La méthode de non-chevauchement du pourcentage excédant la médiane (PEM: Ma, 2009) suggère une diminution de l’anxiété durant les phases: 1) B et C pour la moyenne des participants; 2) B, C et A2 pour les participants 1 et 4; 3) B, A1 et C pour le participant 9; 4) B, A1, C et A2 pour les participants 2 et 6; 5) B et A1 pour le participant 8. Aucune diminution de l’anxiété n’est observée pour les participants 3, 5 et 7. Ces résultats indiquent un effet positif faible du programme sur l’anxiété situationnelle et soulignent l’importance de se préoccuper de défis liés à l’implantation des IBPAs.

Le Clinician-Administered PTSD Scale (CAPS) est l’entrevue diagnostique de choix afin d’évaluer la fréquence et sévérité des symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Récemment, le CAPS a été adapté afin que les symptômes évalués correspondent aux critères du DSM-5. Cependant, sa traduction française n’a pas encore été validée. L’objectif de cette étude consiste en la validation du CAPS-5 français au sein d’une population internationale d’individus francophones ayant été exposés à un événement traumatique. Les participants ont été recrutés dans des cliniques en milieu hospitaliers soit au Québec, au Liban, ou en France (n = 174). Lors d’une entrevue en face-à-face, les participants se sont vus administrer le CAPS-5 et le questionnaire auto-rapporté PTSD Checklist for DSM-5 (PCL-5). Nous avons examiné la cohésion interne, la validité convergente, ainsi que la fiabilité au test-retest. La cohésion interne totale du CAPS-5 (α = .88) ainsi que la validité convergente entre le CAPS-5 et le PCL-5 (r = .75) sont jugées satisfaisantes. De plus, le coefficient de test-retest (r = .82) démontre une bonne fiabilité à l'intervalle de temps. Nos résultats démontrent des données psychométriques satisfaisantes de la version française du CAPS-5. Ces résultats sont consistants avec les données psychométriques de la version originale du CAPS-5. Ainsi, les chercheurs et cliniciens francophones peuvent maintenant compter sur le CAPS-5 afin de poser un diagnostic fiable et valide.

Les plaies cutanées peuvent avoir des conséquences importantes puisqu’elles compromettent l’intégrité de l’épiderme, barrière protectrice de l’organisme. Dans le cadre de certaines maladies comme le diabète, les plaies cutanées ne sont souvent pas ressenties par le patient à cause de neuropathies affectant sa sensibilité à la douleur, et guérissent plus difficilement, ce qui augmente le risque infectieux. Or, chez 85% des patients, les plaies diabétiques aux pieds sont la cause principale d’amputation. C’est pourquoi l’objectif de ce projet, est de mieux comprendre le mécanisme de guérison des plaies cutanées dans un modèle sain et diabétique afin d’étudier l’influence des neurones sensoriels sur la vitesse de réépithélialisation. Pour cela, un modèle d'étude de la cicatrisation des plaies a été mis au point par génie tissulaire et innervé en y incorporant des neurones sensoriels de souris. Pour suivre la réépithélialisation des plaies, des kératinocytes transduits pour exprimer un marqueur GFP ont été utilisés pour former la couche épidermique. Lors de cette étude in vitro, il a été observé que les neurones sensoriels présents au niveau cutané augmentent la vitesse de guérison d’une plaie cutanée via la sécrétion de Substance P. Une meilleure compréhension de l’influence de l’innervation cutanée dans la guérison des plaies dans un contexte diabétique devrait permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques mieux ciblées pour cette pathologie.

La région intra pariétale antérieure (AIP) permettant d’intégrer des informations provenant d’afférences sensorielles variées, telles que l’écoute de verbes d’action, contribuerait à un réseau favorisant l’interaction main-objet. La région pariétale contenant l’AIP atteindrait sa maturité vers l’âge de 10 ans. Cette recherche consiste à comparer la variation de force de préhension d’un groupe d’enfants à celle d’un groupe d’adolescents lors de l’écoute active de verbes d’action et de noms. La recherche s’interroge sur le rapport fonctionnel différent entre les aires du langage et l’AIP en fonction de l’âge. La méthodologie consiste à faire écouter des listes de mots d’action (ex.: prendre) et de non-action (ex. : avion) aux participants qui tiennent des capteurs qui enregistrent la variation de force de préhension. La modulation de la force de préhension lorsque le mot d’action et de non-action apparaît a été comparée et ce, entre les enfants et les adolescents. L’analyse des données permet d’observer une différence d’activité motrice lors de l’écoute d’un verbe d’action comparativement à l’écoute d’un nom. Toutefois, l’apport considérable de cette étude consiste au fait que les adolescents, comparativement aux enfants, ont une modulation de la force significativement plus grande lorsque le mot d’action est entendu. Ces résultats indiquent que la maturation de l’AIP modifie les liens avec les aires du langage en fonction de l’âge des participants.

Contexte
La myélopathie cervicale dégénérative (MCD) est une cause majeure de dysfonction de la moelle épinière chez les adultes, nécessitant souvent une intervention chirurgicale pour soulager les symptômes neurologiques. Cependant, le rôle de la réhabilitation postopératoire dans l'optimisation des résultats des patients reste incertain.

Objectifs
Évaluer les effets de la réhabilitation postopératoire sur les résultats cliniques des patients atteints de MCD ayant subi une intervention chirurgicale.

Méthodes
Nous avons mené une recherche dans PubMed, Scopus et Web of Science afin d’identifier des études pertinentes publiées en anglais ou en français. Les études éligibles comprenaient des essais contrôlés randomisés, des études de cohorte et d'autres articles de recherche primaire examinant l'impact des interventions de réhabilitation, telles que la physiothérapie ou les programmes d'exercice, sur les résultats cliniques postopératoires, y compris la fonction, la douleur, la force musculaire, l'amplitude des mouvements, la qualité de vie et la récupération neurologique des patients.

Résultats
Nous aurons des données d'ici mai 2025.

Pertinence clinique
Ce projet apportera des preuves sur l'efficacité de la réhabilitation postopératoire dans l'optimisation de la récupération et contribuera à orienter les lignes directrices de la pratique clinique pour la prise en charge de la MCD.

La peur est une fonction essentielle à la survie, car elle permet à un individu d'adapter son comportement. Il existe des différences individuelles quant à la façon dont les individus apprennent la peur, mais la nature de ces différences nécessite davantage d'exploration. Plusieurs stratégies se mobilisent pour réguler la peur, dont les stratégies de coping. Par contre, peu d’études ont étudié l’impact des stratégies de coping sur l’apprentissage de la peur. La présente étude exploratoire cherche à examiner le lien entre les stratégies de coping et l’apprentissage de la peur. 133 hommes et femmes en santé, âgés entre 18 et 55 ans, ont pris part à un paradigme de conditionnement de la peur validé, où un stimulus neutre (ex. lumière bleue) est associé à un léger choc électrique et devient un stimulus conditionné (SC+). La sudation de la peau permet de quantifier objectivement les niveaux de peur. Ils ont ensuite répondu au Brief COPE, questionnaire mesurant la fréquence d’utilisation des stratégies de coping. Les résultats suggèrent que les stratégies de coping ne sont pas associées aux réponses de peur en réaction au choc. En revanche, certaines stratégies de coping sont associées aux réponses conditionnées, soit l’indicateur d’un apprentissage de la peur. De plus, cette association diffère entre les hommes et les femmes. Ces résultats permettent de mieux comprendre les facteurs psychologiques contribuant aux différences individuelles quant à l’apprentissage de la peur.

Introduction Les pratiques contemplatives affectent les processus de neuroplasticité et l’architecture du sommeil, y compris la production de fuseaux de sommeil lents(10-13Hz) et rapides(13-16Hz). Ces derniers sont typiquement associés à la consolidation de la mémoire. Cette étude explore l’impact de la méditation Vipassana sur les caractéristiques des fuseaux de sommeil lors d’une sieste diurne et leur relation avec la performance à une tâche procédurale entre les méditants (MED) et non-méditants (CTL).

Méthodes 20 MED(âge=26.3±4.1; f=10) et 20 CTL(âge=25.0±4.8; f=10) ont fait une sieste diurne avec un montage polysomnographique standard (dérivations frontales, centrales et occipitales). Les participants ont effectué une tâche de mémoire procédurale avant et après une sieste. Les fuseaux du sommeil ont été détectés en sommeil NREM2.

Résultats Les MED ont moins de fuseaux lents en occipital que les CTL (M(MED)=1.75±1.00; M(CTL)=1.07±0.80; t(38)=2,385;p=0,022). L’augmentation du score des MED est positivement associée au nombre de fuseaux lents en occipital (r=.534; p<0.015) et négativement associée à la densité de fuseaux rapides en occipital (r=-.479;p<0.032).

Discussion La méditation diminuerait le nombre et la densité de fréquence de fuseaux lents en occipital. Ce sont les fuseaux lents plutôt que rapide qui seraient associés à l’apprentissage procédural chez les MED, suggérant que la méditation favoriserait différentes stratégies de consolidation de la mémoire procédurale.

La dégénérescence maculaire et la dystrophie des cônes sont des maladies associées à la dégénérescence des photorécepteurs de type cônes.La compréhension des mécanismes contrôlant le développement et la survie des cônes pourrait nous permettre d'établir des traitements novateurs pour ces maladies. Il a été démontré que le gène polycomb Bmi1 est essentiel au développement post-natal de la rétine. Notre hypothèse est que Bmi1 régule le métabolisme des radicaux libres et la stabilité du génome des photorécepteurs. Par immunohistochimie et analyse ERG, nous avons montré que les souris Bmi1-/- présentent une dégénérescence des cônes. Par ailleurs, le noyau des photorécepteurs présente une augmentation de dommages oxydatifs à l'ADN. Afin de vérifier le rôle de BMI1 dans les cônes humains, nous avons différencié des cellules souches embryonnaires humaines en cônes et les avons infectées avec un lentivirus exprimant un shRNA contre BMI1. Nous avons observé une diminution de l'expression de CRX ainsi qu'une augmentation de l'activation de P53 dans ces cellules.  L'activation de P53 peut mener à l'apoptose alors que CRX contrôle la différenciation des cellules en photorécepteurs. En conclusion, nos résultats montrent que Bmi1 est nécessaire à la survie des cônes chez l'homme et la souris et ce possiblement via sa fonction dans le métabolisme des radicaux libres et le maintien de la stabilité génomique.

Les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson sont souvent précédés de troubles gastro-intestinaux provenant d’une dysfonction des neurones dopaminergiques (DA) du plexus myentérique (PM) de l’intestin. Des études ont démontré l’impact immunomodulateur des hormones féminines dans la protection des neurones entériques du modèle de souris parkinsonienne lésée avec la toxine 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP). Dans le but de mieux comprendre le rôle des récepteurs estrogéniques ERa, ERb et GPER1 dans la neuroprotection et l’immunomodulation des neurones du PM, nous avons utilisé des souris adultes traitées 10 jours par différentes combinaisons des produits suivants: 17b-estradiol (1µg), G1 (5µg), agoniste GPER1, G15 (10µg), antagoniste GPER1, PPT (1µg), agoniste ERa, DPN (3µg), agoniste ERb et ICI 182 780 (25µg), antagoniste ERa/b. Au jour 5, les souris ont reçu 4 injections de MPTP (4,75mg/kg). Au jour 10, leurs iléons ont été récoltés, fixés et microdissequés afin d’isoler le PM. Une coloration au Cuprolinic blue et des immunohistochimies avec les anticorps anti-tyrosine hydroxylase (TH) et anti-Ionized calcium binding adapter molecule 1 (Iba1) ont été effectué pour compter par stéréologie les neurones totaux, neurones DA (TH+) et macrophages (Iba1+). Nos résultats préliminaires suggèrent que le traitement estrogénique prévient la perte de neurones DA et l’infiltration de macrophages dans le PM. Cet effet implique surtout GPER1 et dans certains cas ERa/b.

Introduction: La cognition sociale réfère aux fonctions de traitement de l’information sociale. Elle est un des domaines centraux affectés par un désordre neurocognitif (DSM-5). La NIHM a proposé des composantes pour lesquelles aucune batterie de mesures n’a été validée. Objectif: L’objectif est de valider une batterie de mesures sélectionnées selon des recommandations du panel RAND d’instruments d’évaluation des composantes de la NIHM et d’évaluer les changements en cognition sociale avec l’âge. Méthodologie: Les mesures sociocognitives ont été administrées à des adultes franco-québécois. La validité critériée dont le critère est les relations interpersonnelles a été investiguée et la performance de jeunes adultes et de sujets âgés a été comparée. Résultats: Les résultats de 71 sujets (Mâge=48.8; ET=19.0;37 femmes) montrent des liens entre des composantes sociocognitives et les relations personnelles. Des différences de performance de jeunes adultes et de sujets âgés non-cliniques, et de 6 sujets ayant des déficits cognitifs légers ont été relevées, dont en théorie de l’esprit (X2(2)=15.729 ; p= 0.00). Conclusion: Les résultats sont cohérents avec les études montrant un lien entre la cognition sociale et les relations personnelles. Ils montrent des différences liées à l’âge, dont en reconnaissance émotionnelle et en théorie de l’esprit. Cette batterie peut contribuer à identifier des déficits sociocognitifs associés à l’âge et à évaluer l’efficacité d’interventions sociales.

L’imagerie intravitale par microscopie multiphotons (IIMM) est un outil puissant pour explorer la dynamique des évènements physiologiques profondément dans les tissus biologiques. Cependant, chez l’animal vivant, les mouvements intrinsèques causés par le tonus cardiovasculaire et la respiration affectent grandement le potentiel de cette technique. Afin d’éviter une édition manuelle longue et fastidieuse des vidéos générés par IIMM, nous avons développé une boite à outil informatique – appelée « Intravital_Microscopy_Toolbox » – pour retirer automatiquement les artéfacts de mouvements affectant les vidéos du cerveau, de la moelle épinière, du nerf sciatique et du plexus myentérique. Notre approche consiste à générer un score de dissimilarité calculé par rapport à des images de référence dans un canal de référence qui n’est pas censé se déplacer dans le champ visuel au cours du temps. Cette approche permet d’éliminer efficacement les images distordues, hors focus ou décalées dans la séquence d’images originales. Nous avons aussi implémenté d’autres options particulièrement utiles dans notre programme, par exemple l’alignement XY au cours du temps, la soustraction de canaux, les projections d’intensité maximale et moyenne, l’affichage de l’échelle micrométrique et du temps réel d’acquisition. En conclusion, notre programme fonctionnant avec ImageJ est particulièrement pratique pour les biologistes qui utilisent l’IIMM dans des tissus sujets aux artéfacts de mouvements.

Les Inuits du Nunavik, suite aux changements sociaux considérables auxquels ils font face, vivent des difficultés importantes de santé mentale. Le taux de suicide est endémique et une proportion substantielle de la population rencontre des difficultés psychologiques importantes. Peu de recherches se penchent sur les causes de ces difficultés et aucune n’aborde leur vision de cette situation. L’objectif de la recherche est d’explorer la vision qu’ont les jeunes Inuits de la santé mentale et de vérifier si les services offerts par les organismes locaux comblent leurs  besoins. Pour ce faire, cinq jeunes adultes de 18 à 25 ans ont été recrutés. Par le biais d’une méthodologie de recherche qu’a développée Caroline Wang, Photovoice, ces jeunes ont illustré, par la photographie, leur définition de la santé mentale. Celles-ci ont été analysées pour faire ressortir les besoins, les difficultés et les solutions auxquelles fait face leur communauté. De plus, neuf entrevues semi-structurées ont été menées auprès d’intervenants clés œuvrant au sein d’organismes du milieu. Par une analyse thématique, utilisant la théorie de Maslow, la vision des jeunes a été explorée ainsi que le rôle de chaque organisme. Une compréhension de leur vision de la santé mentale est essentielle afin que les ressources mises à leur disposition puissent fournir une réponse culturellement appropriée. Ainsi, il sera possible, en partenariat avec la communauté, de déterminer les actions à prioriser dans l’avenir.



Une mismatch negativity (MMN), suggérant un traitement automatique d’incongruités syntaxiques, a été observée lors de l’écoute passive de mélodies (Brattico et al., 2006). Considérant que ces incongruités peuvent être suffisamment saillantes pour capter l’attention, il se peut que la réponse de MMN en ait été affectée.  Nous avons reproduit cette étude en incluant une tâche engageant l’attention auditive des participants. Les participants n’avaient pas de formation musicale. Ils devaient effectuer deux tâches lors de l’enregistrement de l’EEG. Dans la première tâche, les participants (N=15) devaient détecter la présence d’un click inséré dans la mélodie, alors qu’une incongruité mélodique était présente dans le 2/3 des mélodies. L'intensité du click était ajustée au cours de l'expérience pour maintenir 80% de succès. Cet ajustement continu permettait d’assurer un engagement de l’attention envers la tâche de détection de clicks. Dans la seconde tâche, les participants devaient au contraire détecter les incongruités mélodiques. Les clicks étaient également présents mais devaient être ignorés. Une MMN d’amplitude similaire a été observée dans les deux tâches. Ces résultats confirment la présence d’un traitement implicite de la syntaxe musicale. 

Le rôle du lobe pariétal est généralement associé à l’intégration multisensorielle ainsi qu’aux transformations sensorimotrices. Plus précisément, le lobe pariétal inférieur (LPI) établirait le lien entre nos actions et notre perception. Cette aire serait donc une candidate idéale pour des tâches d’imitation et d’apprentissage. Il a aussi été suggéré que le LPI joue un rôle dans le traitement de l’information phonologique des mots. Notamment, une de nos études a démontré qu’il y a une diminution de l’apprentissage sensorimoteur pendant une tâche d’adaptation motrice de la parole lorsque le LPI est inhibé par stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS).

 Dans la présente étude, nous évaluons l’effet de la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS) sur une tâche d’adaptation motrice de la parole. Les participants (n=30) produisent oralement un mot cible et nous manipulons en temps réel ce qu'ils entendent. La moitié des participants reçoit une fausse stimulation (groupe contrôle). Notre objectif est de démontrer que la modulation de l'activité du LPI, grâce à cette technique sécuritaire et non-invasive, peut faciliter l’apprentissage moteur dans le cadre de la parole. Nos résultats pourraient encourager l’utilisation de la tDCS en tant qu’outil de traitement de troubles moteurs de la parole.