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Malgré les impacts sévères du trouble de la personnalité limite (TPL) sur le fonctionnement, les mécanismes qui sous-tendent ce trouble demeurent largement incompris. La présente étude vise à enrichir la conception de la pensée dichotomique (évaluations extrêmes et instables) dans le TPL en distinguant ses manifestations à deux niveaux de traitement de l'information différents: automatique vs délibéré. Précisément, la présente étude propose un modèle antagoniste de l'influence des niveaux automatique et délibéré dans la pensée dichotomique; de plus, des modérateur potentiels sont considérés: impulsivité, clivage et inhibition. Une tâche d'association implicite et des mesures auto-rapportées reflètent les niveaux automatique et délibéré, respectivement. 30 étudiants sont séparés en deux groupes (traits de personnalité du TPL faibles vs traits TPL élevés); chaque participant visionne deux extraits de film mettant en scène les deux mêmes personnages dans le cadre d'une interaction conjugale. Les évaluations du personnage aux niveaux automatique (tâche cognitive) et délibéré (auto-rapporté) sont mesurées après chaque extrait. Les résultats préliminaires avec 6 participants montrent que la tendance à évaluer de façon extrême le personnage de l'extrait augmente en fonction des traits du TPL. Ce résultat apparait seulement au niveau automatique, il semble donc exister une distinction réelle des niveaux automatique et délibéré de la pensée dichotomique dans le TPL.

La stimulation cérébrale (SC) est une approche thérapeutique déjà approuvée pour traiter un certain nombre de maladies neurologiques et est actuellement à l’essai pour plusieurs autres conditions bien que ses mécanismes d’action - responsables des effets bénéfiques, mais aussi parfois d’effets secondaires importants - soient encore mal compris. Nous avons donc développé un nouveau dispositif de stimulation permettant l’étude de la SC chez la souris et nous nous sommes intéressés à l’implication des récepteurs de type Toll2 (TLR2) et des cellules microgliales, deux éléments clés de la réponse immunitaire/inflammatoire, comme mécanisme d’action sous-jacent aux effets observés en clinique. Le cortex moteur de souris a donc été stimulé suivant un protocole de stimulation semi-chronique (5 heures par jour) ou chronique (en continu) durant une période de 9 jours. L’activation des TLR2 a été étudiée in vivo durant toute la durée des protocoles et a été suivie d’analyses post-mortem. Nos résultats préliminaires indiquent une activation minime et transitoire des TLR2 et des cellules microgliales, induite par le courant électrique généré lors d’une SC. Nous tentons maintenant de mieux comprendre la nature de cette réaction et sa contribution aux effets engendrés par la SC, ce qui permettra, à long terme, l’optimisation de ce traitement.

Introduction : Chez l’enfant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), les difficultés à gérer les stimulations sensorielles apparaissent tôt dans le développement et sont parfois un indice qui amènent le parent à amorcer des démarches pour obtenir un diagnostic. Ces manifestations peuvent se traduire par de la recherche de stimulation (ex. : secouer un objet devant ses yeux), de l’hyperréactivité (ex. : mettre les mains sur ses oreilles dans une salle de cinéma) ou de l’hyporéactivité (ex. : ignorer son parent qui l’interpelle même s’il l’entend). Objectif : Décrire les liens qui ont été établis dans les écrits scientifiques entre les particularités sensorielles de l’enfant avec un TSA et son fonctionnement au quotidien. Méthode : Une recension des articles pertinents à la problématique a été effectuée à l’aide des bases de données Pubmed, Cinhal et ERIC. Résultats : Les retombées des manifestations sensorielles de l’enfant avec un TSA sur son tempérament et la fréquence de ses comportements stéréotypés seront discutées. Par ailleurs, le développement du langage et du jeu diffère selon la nature des particularités sensorielles. Les habitudes de vie pouvant être problématiques (alimentation, sommeil, hygiène) seront aussi abordées. Conclusion : Cet exposé permettra d’insister sur la pertinence de mettre en place des interventions pour aider l’enfant avec un TSA à gérer les stimulations dans son environnement.

Les prodiges musicaux sont des musiciens qui ont atteint un niveau de performance exceptionnel, et ce avant l’adolescence. On sait que des autistes, les savants musicaux, présentent des habiletés musicales exceptionnelles sans nécessairement avoir un haut quotient intellectuel (QI). Une étude sur 8 prodiges a montré que 4 d’entre eux étaient autistes ou avaient un proche qui l’était, suggérant un lien entre les deux phénomènes. Une autre étude comportant un groupe de prodiges musicaux (N=8) a montré qu’ils auraient un QI supérieur à la moyenne de la population, et une mémoire de travail (MdT) très supérieure à la moyenne. Nous avons testé 7 prodiges musicaux adultes à l’aide d’un test de QI standardisé (WAIS-IV; Wechsler, 2008), qui comprend un sous-test de MdT verbale, ainsi qu’un test de MdT visuelle (tiré de la MEM-III; Wechsler, 2001). Nous avons mesuré les traits autistiques à l’aide du Autism Spectrum Quotient (AQ; Baron-Cohen et al., 2001). Les prodiges ont obtenu un QI dans la moyenne (M = 108.5 ± 14.0), et des scores de MdT verbale et visuelle également dans la moyenne (Scaled scores: M = 11.85±3.84; M = 12.14±2.79). Leurs traits autistiques sont variables (M=18.4±7.8) mais plus bas que ce qui est typique chez les autistes (35 et +). Nos résultats indiquent qu’un QI ou une mémoire de travail exceptionnels ne soient pas nécessaires pour être qualifié de prodige, et questionnent l’idée selon laquelle les prodiges seraient liés aux troubles du spectre de l'autisme.

Dernièrement, plusieurs chercheurs ont eu recours à l’analyse des réseaux sociaux afin d’étudier les réseaux "sombres" tels que les organisations criminelles, les groupes de "hackers" et les fraudeurs de la finance. Toutefois, très peu d’études ont utilisé la théorie des réseaux pour analyser les réseaux organisés de dopage dans le sport. Dans cette étude, nous proposons que l’analyse des réseaux sociaux peut optimiser (1) l'analyse du fonctionnement interne des réseaux organisés de dopage sportif et (2) le partage d’information inter-agences lors de la lutte contre le dopagef. En collaboration avec l’Agence Mondiale d’Antidopage, nous proposons une série de meilleures pratique ancrées dans la théorie des réseaux pouvant être utilisées afin d’appuyer les agences d’anti-dopage dans leur quête de la détection du dopage sportif. Premièrement, nous identifions les différents acteurs impliqués dans les programmes de dopage et décrivons les éléments clés de la structure des réseaux susceptibles d’aider à la détection d’actions frauduleuses. Deuxièmement, nous présentons comment l’analyse des réseaux sociaux peut servir à optimiser le partage d’information entre les entités qui luttent contre le dopage sportif. Cette recherche vise donc à répondre aux questions suivantes : « Comment l’analyse des réseaux sociaux peut-elle être utilisée pour (1) aider à détecter les réseaux de dopage dans le monde du sport? et (2) améliorer le partage d’information entre les agences anti-dopage? »

Le MSP est un instrument qui mesure le stress psychologique, présent sous plusieurs versions (MSP-53, MSP-27, MSP-9), mais sa version courte (MSP-9) a fait l’objet de peu d’études concernant ses qualités psychométriques. L’objectif de cet article est donc de présenter quelques indices psychométriques importants pour le MSP-9, auprès d’un échantillon de 83 étudiant-e-s universitaires âgés de 19 à 50 ans. Les résultats des corrélations inter-items (0,22<r<0,81) suggèrent la présence d’un construit unidimensionnel. Les résultats des corrélations items-total (0,48<rc<0,84) et les résultats des alphas de Cronbach en cas de suppression des items (0,88<α<0,91) réitèrent que le modèle testé est unidimensionnel. Finalement, une analyse en composantes principales (0,56<Satf<0,89), qui explique 57,9% de la variance totale, ainsi que les qualités de représentation (0,31<h²<0,80), viennent confirmer l’unidimensionnalité du modèle en 9 items.Pour la fidélité de la mesure (α=0,91), l’instrument présente une consistance interne très satisfaisante. La principale conclusion de cette étude est que le MSP-9 est un instrument remplissant les critères psychométriques les plus répandus et qu’il peut être plus largement utilisé au Québec. Les autres interprétations et les implications pour la clinique et la recherche seront présentées et discutées. D’autres populations, de même que d’autres qualités métriques, devront être explorées par de nouvelles études.

Développée par l’industrie du jeu, la réalité virtuelle (RV) a été adaptée au traitement de certains troubles psychiatriques (Viaud-Delmon, 2007). Dans le cas des troubles anxieux et de la toxicomanie, le traitement par la RV se montre plus efficace que la thérapie cognitive-comportementale usuelle (Malbos, Boyer & Lançon, 2013). Eu égard à la schizophrénie, le traitement par la RV est associé à une amélioration de certaines fonctions cognitives (mémoire et attention) et de l’estime de soi (Peter & Estingoy, 2014). Une thérapie pour les hallucinations auditives réfractaires a produit des résultats prometteurs. Le patient est exposé à un avatar personnifiant ses voix persécutrices et est amené à interagir et à s’affirmer auprès de lui (Leff, Williams, Huckvale, Arbuthnot & Leff, 2014). Une récente méta-analyse montre que la thérapie par avatar est aussi efficace que la TCC dans la réduction des hallucinations auditives réfractaires (Van der Gaag, Valmaggia & Smit, 2014). Une équipe de l’Institut Philippe-Pinel a adapté cette thérapie à un environnement de RV et vérifie notamment son efficacité dans le développement de meilleures habiletés d’autorégulation émotionnelle. Les particularités de cet essai thérapeutique sont discutées. Si cette forme de thérapie se montre efficace, elle pourra être exportée dans divers milieux de la santé et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec ce type de symptômes positifs.

L'abondance d'événements stressants et potentiellement traumatiques générés par les désastres de masse, telle que la pandémie de la COVID-19, offre une occasion de mieux comprendre les différents besoins psychologiques possibles. L'objectif de ce projet est d'identifier les trajectoires de symptômes de stress et d'adaptation, et d'évaluer les besoins en santé mentale chez les Canadiens pendant la pandémie. Un échantillon de convenance composé de personnes adultes recrutées entre avril 2020 et février 2021 (n = 253) a rempli jusqu'à 8 suivis sur les symptômes de stress dont elles faisaient l'expérience. Des analyses de trajectoires latentes ont été utilisées afin d'identifier le modèle le plus approprié basé sur la parcimonie et l'interprétabilité. Entre 2022 et 2024, 87 participants ont complété un suivi pour identifier les besoins et les services en santé mentale utilisés pendant la pandémie. Un modèle à trois trajectoires a été identifié comme le plus approprié, suggérant qu'une majorité de l'échantillon rapporte un niveau de symptômes cliniques (sévère ou modéré, 59,68 %). Les besoins et l'utilisation des services en santé mentale des Canadiens seront discutés en détail lors de la présentation. Les implications cliniques pour les individus à risque d'avoir de la difficulté à s'adapter psychologiquement dans le contexte de désastres de masse et des pistes de solutions pour l'implémentation de masse d'interventions préventives seront également discutées. 

La peur est au cœur des troubles anxieux. L'apprentissage de la peur (AP) est étudié par conditionnement: un stimulus neutre (ex. lumière bleue) est pairé à un stimulus inconditionnel (ex. choc) et suscite alors à lui seul des réponses de peur (SC+), alors qu’un autre stimulus (ex. lumière jaune) n’est jamais pairé au choc (SC-). Des effets développementaux sur le conditionnement ont été montrés, où les enfants de 10 ans et plus différencient mieux les stimuli signalant le danger (SC+) des stimuli neutres (SC-). Par contre, cet effet n'a pas été étudié via l'AP par observation chez les enfants, alors que ceux-ci sont sensibles à leur environnement familial. Un paradigme validé d'AP par observation chez les enfants a été utilisé pour examiner s'il existe des différences d'âge dans le conditionnement de la peur par observation chez les enfants sains de 8 à 12 ans. Ceux-ci observaient le conditionnement de leur parent et d'un étranger, puis étaient exposés aux stimuli. La peur était mesurée par la réponse électrodermale. Les enfants de 10-12 ans (n=33) présentaient une meilleure discrimination des stimuli (F(2, 108)= 4.84, p=.01) que les enfants de 8-9 ans (n=23). En incluant seulement les enfants ayant appris la contingence, les patrons d'apprentissage restent similaires (F(2, 74)=2.52,p=.088). Ceci soutient l'effet développemental quant à l'AP par observation et suggère la pertinence d'étudier les bases biologiques de l'AP, notamment au niveau du développement cognitif.

Dans le cadre de la révision francophone de la classification internationale des maladies (CIM-11). Cette étude contribuera à cette révision en s’intéressant au chapitre 21 portant sur les facteurs contextuels (FC). L’objectif de cette étude est de comprendre l’influence des FC sur l’apparition et la réapparition de symptômes liés à un trouble de santé mentale ainsi que sur le rétablissement du point de vue des proches et des usagers de services en santé mentale. Un devis qualitatif avec des entrevues semi-structurées ainsi qu’un questionnaire auto-rapporté quantitatif auprès d’usagers de services et de proches ont permis de collecter les données. Le recrutement se faisait dans trois instituts en santé mentale dans la province de Québec, 5 usagers de services par instituts ont donc été rencontrés. De façon analogue, des proches ont aussi été rencontrés (n=15). Des entretiens de groupes sont prévus avec des usagers et des proches afin de réfléchir à la façon de tenir compte de ces facteurs. Les résultats présentés ici portent sur le discours des usagers (n=15) suite à une analyse thématique. L’accord inter-juge se faisait par le recours à plusieurs juges hétérogènes dont l’un ayant un diagnostic de santé mentale et d’autres juges ayant déjà été intervenant en santé mentale. Les principaux facteurs contextuels qui semblent influents sont les relations interpersonnelles, les interventions, la situation d’emploi/chômage et les antécédents personnels.

Le besoin de sommeil augmente pendant l’éveil et diminue durant le sommeil, et a été lié à des changements au niveau de la force synaptique. En particulier, la littérature indique qu’une diminution de la fonction des récepteurs NMDA avec l’éveil serait à l’origine des conséquences délétères du manque de sommeil ainsi que de l’augmentation de son intensité. La Neuroligine1 (NLGN1) est requise au fonctionnement des NMDAR et son absence engendre des conséquences similaires au manque de sommeil. Ainsi, nous avons étudié le rôle de cette protéine d’adhésion synaptique dans la régulation du sommeil. Expérience 1 : des souris males ont été privées ou pas de sommeil pendant 6h et leur cerveau a été récupéré, puis l’ARN total a été extrait et quantifié par PCR quantitatif. Expérience 2 : des souris males ont été privées de sommeil pendant 6h, leur cerveau a été récupéré et les protéines extraites et quantifiées par Western Blot. Expérience 3 : l’activité électroencéphalographique de souris mutantes ou hétérozygotes pour la Neuroligine1 a été enregistrée pendant 24h en condition de base. Résultats : Nous avons observé différents changements dans l’expression de l’ARNm du gène de la Neuroligine1, dépendant du variant transcriptionnel, alors que la privation de sommeil tend à diminuer le niveau de NLGN1 protéique. Les souris mutantes pour la Neuroligine1 ont plus de sommeil NREM que les souris normales. Ces résultats préliminaires suggèrent un rôle de NLGN1 dans la régulation du sommeil.



Introduction. La dépression majeure représente un lourd fardeau au Canada. Alors que les guides de pratique clinique recommandent une durée de traitement d’au moins 8 mois, 54% des personnes étant assurées par le régime public d’assurance médicament et ayant eu un diagnostic de dépression majeure, cessent leur traitement antidépresseur 6 mois après la première ordonnance. Objectif. Cette étude vise à documenter l’expérience des personnes atteintes de dépression majeure avec les médicaments antidépresseurs et les pharmaciens. Méthode. Une étude qualitative descriptive exploratoire a été conduite auprès de personnes ayant eu un diagnostic de dépression majeure et utilisé des antidépresseurs au cours de la dernière année. Un total de 14 participants a été recruté dans un CLSC et un organisme communautaire de la ville de Québec. Une analyse thématique des entrevues individuelles intégralement retranscrites a été réalisée. Résultats. Trois principaux aspects de l’expérience des personnes ont été identifiés : un rétablissement parsemé de décisions liées à l’initiation et la poursuite du médicament antidépresseur, les rôles perçus du pharmacien dans ce rétablissement, et les recommandations afin d’améliorer le soutien offert à la pharmacie. Conclusion. Cette étude permet d’identifier les besoins des personnes atteintes de la dépression majeure utilisant les antidépresseurs et d’identifier les cibles d’intervention prioritaires pour améliorer le rôle des pharmaciens communautaires.

La maladie de Parkinson (MP) est caractérisée par une perte progressive des neurones dopaminergiques. Le traitement pharmacologique le plus utilisé consiste à administrer le précurseur de la dopamine, la L-3,4-dihydroxyphénylalanine (L-Dopa). Cependant, une utilisation chronique de L-Dopa entraîne des dyskinésies. À ce jour, aucun traitement empêchant la survenue de ces dyskinésies n’est connu. Néanmoins, des découvertes récentes suggèrent l’implication des neurones à sérotonine (5-HT) dans l’expression des dyskinésies induites par la L-Dopa. Il s’avère que la plupart des traitements 5-HT atténuent les dyskinésies mais également l’effet anti-parkinsonien de la L-Dopa. Nous supposons alors que le transporteur vésiculaire glutamatergique 3 (VGluT3), co-exprimé par les neurones 5-HT, pourrait représenter une cible thérapeutique prometteuse. Afin d’étudier le rôle de VGluT3 exprimé dans les neurones 5-HT, nous avons utilisé la méthode CRISPR/Cas9 et injecté un AAV exprimant des ARN guides pour VGluT3 dans le noyau raphé dorsal de souris transgéniques ePet-Cre+/Cas9flox+. L’injection intracérébrale de 6-hydroxydopamine permettant de léser les neurones dopaminergiques a été suivie d’une administration quotidienne de L-Dopa. En utilisant ce modèle murin où l’expression de VGluT3 est spécifiquement abolie dans les neurones 5-HT du noyau raphé dorsal, nous pourrons mettre en évidence le rôle de ce transporteur glutamatergique dans l’expression des dyskinésies induites par la L-Dopa.

L’hypothèse de la génération de stress stipule que la dépression serait non seulement causée par des stresseurs relationnels, mais en serait aussi une source. Ainsi, les individus avec des dispositions inhérentes à la dépression seraient plus à risque de vivre des difficultés relationnelles, notamment de la victimisation par les pairs (VP) et dans les relations amoureuses (VRA). Les expériences de victimisation dans un contexte peuvent aussi augmenter le risque de l’être dans un autre, tout en étant médiatisées par leur effet sur la dépression.

Cette étude a utilisé un devis génétiquement informé (806 jumeaux) pour observer si le lien entre la VP (la moyenne des scores de 13 à 19 ans) et la VRA (19 ans) est expliqué par des facteurs génétiques communs reliés à la dépression (13 à 19 ans), ce qui indiquerait une corrélation gène-environnement (rGE). L’étude a également exploré si en contrôlant pour une possible rGE, des effets environnementaux résiduels demeurent entre la VP et la VRA, médiatisés par la dépression.

La modélisation de Cholesky a supporté les deux hypothèses. En lien avec les rGE, des caractéristiques héréditaires communes prédisaient la VP, la VRA et la dépression. De plus, un effet indirect des effets environnementaux résiduels était présent entre la VP et la VRA avec la dépression comme médiateur.

Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur les mécanismes de revictimisation chez les adolescents en démontrant l’existence d’une composante héréditaire.

L’objectif principal de cette étude est de comparer l’innervation serotoninergique (5-HT) et cholinergique (ACh) du segment interne (GPi) et externe (GPe) du pallidum chez le singe écureuil (Samiri sciureus) en utilisant des anticorps contre le transporteur membranaire de la 5-HT et contre la choline acétyltransférase. Nos résultats en microscopie optique démontrent que la densité de l’innervation 5-HT est semblable entre les deux segments pallidaux (0,6 x 106 varicosités/mm3) alors que l’ACh présente une innervation plus dense dans le GPe (0,7 x 106) que dans le GPi (0,3 x 106). L’innervation 5-HT et ACh de chacun des segments présente un gradient antéropostérieur décroissant. Nos résultats en microscopie électronique révèlent que seulement 25% des varicosités axonales 5-HT présentes dans le GPi et le GPe établissent des contacts synaptiques et que ces rares contacts synaptiques sont exclusivement retrouvés sur des dendrites. Puisqu’aucun contact synaptique axo-axonique n’a été observé, nos données suggèrent que l’effet neuromodulateur de la 5-HT sur les afférences pallidales s’effectue principalement par transmission diffuse alors que son influence directe sur les neurones du pallidum s’effectue à la fois par transmission synaptique et diffuse. Cette étude permet de mieux comprendre le rôle des afférences 5-HT et ACh en provenance du tronc cérébral dans la modulation de l’activité électrophysiologique des neurones du pallidum.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer  l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage et de détecter l’accumulation de cette dernière. Diverses techniques, telles que des immunoprécipitations et des immunofluorescences, ont été utilisées. Ce projet permettra donc une meilleure compréhension des mécanismes et des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLAS. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas.

Les prodiges musicaux se distinguent des autres musiciens dès l’enfance. À l’âge adulte, leur prodigieuse maîtrise musicale devrait encore pouvoir être décelable dans des tests de discrimination musicale et d’apprentissage de nouvelles mélodies. Pour le vérifier, nous avons testé 15 prodiges musicaux et 18 musiciens contrôles appariés en âge et en années de pratique musicale. Néanmoins, la pratique musicale a commencé plus tôt chez les prodiges (M = 5.3 ans, ÉT = 2.02) que les contrôles (M = 7.9 ans, ÉT = 2.9), t(31) = 2.79, p < .05. Chaque musicien a effectué une tâche de discrimination de mélodies tonales et atonales (Musical Ear Test, MET; Wallentin et al., 2010) et leurs résultats étaient comparables (90.9% de réponses correctes chez les prodiges et 88.4% chez les contrôles). Par contre, les prodiges ont surpassé les non- prodiges dans l’apprentissage des mélodies tonales, t(31) = 2.59, p < .05. Ces résultats étaient corrélés à ceux obtenus en discrimination, r(31) =.48, p < .01. Il est possible que cet avantage dans l'apprentissage des mélodies tonales soit en lien avec une exposition plus précoce à la musique.

La locomotion chez le mammifère est assurée par un réseau neuronal tripartite dont le cœur est le générateur de patron central (CPG) situé dans la moelle épinière. L’activité du CPG est modulée d’une part par les commandes cérébrales et d’autre part par les signaux sensoriels périphériques. Chez le chat et le rat, après un trauma spinal thoracique, des adaptations à différents niveaux de ce réseau vont permettre la réexpression d’un patron locomoteur dont les caractéristiques dépendent du type et de l’étendue de la lésion. Cependant, le rôle de la moelle épinière elle-même dans cette récupération reste mal défini.

Nous avons donc réalisé un ensemble d’études impliquant des lésions spinales partielles et/ou complètes chez le rat. La cinématique et l’électromyographie ont été enregistrées durant la locomotion tout au long des expérimentations (Figure).

Nos résultats montrent clairement le rôle clé de la moelle épinière dans la réexpression d’un patron de locomotion stable, bien défini et coordonné après une section complète de la moelle épinière mais également après une lésion partielle. Ces résultats montrent d’une part la capacité de la moelle à générer la locomotion lorsque les commandes supraspinales sont déficientes ou abolies, et d’autre part une neuroplasticité de la moelle influençable par l’expérience sensori-motrice. Il apparait donc capital de tenir compte de cette neuroplasticité spinale intrinsèque dans les stratégies de réadaptation.

On ne connaît pas ou très peu l’effet relatif des ingrédients thérapeutiques sur les processus de changement lors d’une intervention afin de traiter l’état de stress post-traumatique (ÉSPT). Il existe plusieurs ingrédients thérapeutiques, dont les attentes vis-à-vis l’efficacité du traitement (AET). Une meilleure compréhension de l’impact de ces ingrédients peut être très rentable dans l’optique d’améliorer la pratique clinique et l’obtention de soins de qualité. L’objectif de l’étude consiste à évaluer l’impact des AET comme ingrédients actifs. 61 participants provenant du Centre d’étude sur le trauma ont été sélectionnés afin d’effectuer l’étude. Ils ont été évalués à l’aide d’entrevues cliniques standardisées, d’instruments auto-rapportés et de questions spécifiques sur les AET. Ils ont suivi une psychothérapie d'orientation cognitive et comportementale répartie sur 20 séances de 90 minutes et ont été évalués à cinq moments. Les régressions linéaires ont permis d’observer que les AET peuvent expliquer 19% de la variance de la mesure d’efficacité du traitement. Ces résultats montrent que les AET s’avèrent des facteurs prévisionnels de la modulation des symptômes de l’ÉSPT. De ce fait, les cliniciens devraient tenir compte des AET dans la planification du traitement de l’ÉSPT. Il faut néanmoins approfondir nos connaissances concernant l’impact des AET dans le processus de changement thérapeutique.

Les thérapies préventives de la maladie de Parkison (MP) sont une avenue prometteuse pour la recherche. En effet, les molécules neuroprotectrices font l’objet de nombreuses études et parmi celles-ci, on observe un intérêt particulier pour les molécules naturelles. Nous avons donc étudié un phytostérol, la Cucurbitacine E (CuE), extraite d’Ecballium elaterium. Nous avons analysé son potentiel neuroprotecteur, son pouvoir antioxydant ainsi que ses effets sur l’autophagie. L’autophagie est un mécanisme cellulaire de dégradation des organelles défectueux et des agrégats protéiques, deux fléaux impliqués dans la pathogénèse de la MP. Nous utilisons comme modèle cellulaire les neurones dopaminergiques PC12 soumis à la neurotoxine MPP+, laquelle induit la MP dans les modèles cellulaires et animaux. Nos résultats soulignent un intéressant potentiel anti-apoptotique de la CuE. Or, celle-ci possède peu de propriétés antioxydantes, d’où l’intérêt d’étudier d’autres mécanismes d’action, comme l’autophagie. Les modifications mitochondriales et des lysosomales induites par le MPP+ sont renversées par le pré-traitement à la CuE. La voie autophagique semble aussi être augmentée par  l’expression du régulateur HDAC6 et par l’apparition de « puncta » de LC3 caractéristiques de l’autophagie. En somme, le caractère neuroprotecteur de la CuE s’exprime par des effets anti-apoptotiques et pro-autopagiques, faisant de cette molécule une candidate prometteuse pour les thérapies préventives de la MP.

Les services hospitaliers d’urgence sont le plus souvent engorgés, et les visites pour des raisons de santé mentale (SM) y contribuent particulièrement. Au Québec, les grands utilisateurs de ces services en SM ont contribué, en 2014-2015, à près de la moitié du volume des visites aux urgences en SM. Or, le recours fréquent aux urgences témoigne généralement d'une inadéquation des services offerts à ces patients. Peu d'études ont examiné l'efficacité de ces services à répondre aux besoins de ces patients, surtout en utilisant une méthode qualitative et du point de vue des prestataires de soins, et aucune étude à notre connaissance n’a abordé les facteurs qui facilitent ou entravent cette efficacité. Cette étude visait donc à cerner les facteurs qui facilitent ou entravent l'efficacité des services d'urgence à répondre aux besoins des grands utilisateurs de ces services en SM, et ce, en utilisant un devis majoritairement qualitatif basé sur la méthode d’étude de cas. Dix-neuf entrevues semi-dirigées ont été menées, révélant plus d'entraves que de facteurs facilitants, qui étaient principalement liés au système de la santé, comme l'indisponibilité des services en SM, ainsi qu'aux patients, comme certains profils cliniques. Les facteurs facilitants étaient surtout liés aux caractéristiques organisationnelles, notamment les innovations implantées à l'urgence ou en partenariat avec l'urgence. L’étude suggère des pistes d’amélioration pour mieux répondre aux besoins de cette clientèle.

Afin de comprendre l’implication du stress périnatal à l’élaboration  de convulsions fébriles (CF) prolongées et atypiques lors d’une hyperthermie, nous avons développé un modèle animal de la double insulte chez le raton. Des injections quotidiennes de corticostérone (de P1 à P9) suivie d’une convulsion fébrile induite par hyperthermie à l’air chaud sec (45-48◦C) à P10 on été effectuées. Les résultats montrent des délais d’apparition de convulsions généralisées (GC) à l’hyperthermie plus courts chez les rats stressés vs le groupe non-stressé dans les deux sexes (Femelles : Salin (FS) n=30 vs Corticostérone (FC) n=28, p< 0.001; Mâles : MS n=28 vs MC n=32, p< 0.001). Le seuil de température déclenchant les convulsions était inférieur chez les MC vs les MS seulement (n=5, p< 0.05). De plus, les enregistrements EEG montrent des convulsions fébriles de plus longue durée avec une activité interictale plus irrégulière après l’hyperthermie chez les MC. Enfin, à P20, l’amplitude des PPSE évoqués sur les cellules pyramidales était plus élevée chez les MC (n=10) que chez les MS (n=7, p=0.0006). Le stress chez les ratons exposés à une hyperthermie entraîne un phénotype épileptique qui se traduit par  une hyperexcitabilité du réseau neuronal tel qu’observé invitro et invivo. Ceci, étant plus prononcé chez les mâles que les femelles, laisse croire à un phénotype plus vulnérable à l’épileptogénèse des mâles dans un contexte de double insulte qui persiste à long terme.

Le LSD est un puissant agoniste du récepteur couplé aux protéines G (RCPG) sérotonine 2A (5-HT2AR). En outre, le LSD améliore le comportement social et a des effets anxiolytiques chez les rongeurs en favorisant la plasticité synaptique via un mécanisme dépendant du récepteur-canal AMPAR. Comme plusieurs RCPGs peuvent former des complexes supramoléculaires avec AMPAR, nous proposons que l'activation indirecte d’AMPAR par le LSD se produise via un complexe oligomérique AMPAR/5-HT2AR.

Alors que les psychothérapies assistées par les psychédéliques sont en passe d'être acceptées pour traiter certaines dépressions et troubles anxieux, notre étude identifie une nouvelle cible thérapeutique pour le traitement de ces troubles.

Pour démontrer les interactions physiques entre AMPAR et 5-HT2AR, nous avons utilisé des expériences de co-immunoprécipitation et de ligature de proximité dans des cellules HEK 293. Pour caractériser l'empreinte unique de signalisation de ce complexe hétéro-récepteur, nous avons utilisé des biosenseurs de type BRET.

5-HT2AR et AMPAR sont co-immunoprécipités, faisant ainsi partie d'un même complexe protéique. La ligature de proximité a confirmé cette interaction et prouvé que ce complexe est présent à la membrane plasmique. La cotransfection d'AMPAR avec 5-HT2AR n'a pas d'impact sur l'activation de Gq après traitement avec 5-HT ou LSD, mais affecte l'efficacité de recrutement de β-arrestine2, démontrant la capacité d’AMPAR à biaiser la signalisation de 5-HT2AR.

Les émotions jouent un rôle indéniable dans les dépendances comportementales ou liées à l’utilisation de substances psychoactives (SPA). En raison des taux de rechutes et d’abandon encore trop présents dans les traitements actuels en dépendance, explorer une alternative curative tenant davantage compte des émotions s’avère de mise. Cette recension systématique a pour objectif principal de recenser les écrits traitant de la gestion des émotions dans les traitements psychologiques des dépendances pour améliorer la régulation émotionnelle (RÉ) de personnes ayant une dépendance comportementale (jeu d’argent pathologique, usage problématique des jeux sur Internet et cyberdépendance) ou liée à l’utilisation de SPA. À la suite d’un triage de près de 12 000 articles provenant de la littérature grise et de six bases de données, 38 études satisfaisant les critères de sélection ont été retenues. Les résultats montrent que 63,2 % des traitements psychologiques retenus offrent un contenu thérapeutique reposant majoritairement sur la RÉ, avec notamment, 81,6 % d’interventions cognitives et comportementales de troisième vague. Les techniques d’intervention les plus utilisées comprennent la pleine conscience de ses émotions et l’éducation psychologique visant leur identification. Des études futures pourraient s’intéresser à déterminer le contenu émotionnel optimal à inclure dans le traitement des dépendances ainsi qu’à identifier le type de clientèle bénéficiant le mieux d’une composante de RÉ.

Les cauchemars récurrents touchent de 19% à 71% des individus ayant un état de stress post-traumatique (ÉSPT). Plusieurs méta-analyses soulignent l’efficacité des traitements cognitifs et comportementaux (TCC) pour l’ÉSPT en général. Cependant, des études révèlent que les cauchemars peuvent perdurer suite au traitement. On s’intéresse alors de plus en plus à traiter spécifiquement ce symptôme. La Révision et Répétition par Imagerie Mentale, la thérapie de l’apprentissage du rêve lucide et le Prazosin sont parmi les traitements les plus souvent mentionnés. Néanmoins, on en connaît peu sur leur efficacité respective. Notre objectif est alors d’effectuer une méta-analyse sur l’impact de ces traitements psychologiques comparativement au Prazosin, sur la réduction des cauchemars chez les adultes diagnostiqués avec un ÉSPT. Une recherche systématique d’études de 1980 à juillet 2012 rédigées en français ou en anglais a été effectuée sur PsycINFO, MedLine, PILOTS, et Proquest Dissertations and Theses. Le nombre d’études retenues est de 28, soit 10 études pour Prazosin et 18 études pour les TCC. Les tailles d’effet combinées obtenues pour les TCC et pour Prazosin sont respectivement de 0,55 (95% IC = [0,38;0,72]) avec un effet significatif de modéré à large et; de 2,38 (95% IC = [1,21; 3,55]) avec un effet significatif de modéré à large. D’autres éléments seront rapportés, tels que les données sur les types de traumatismes et les questionnaires utilisés pour évaluer les cauchemars.