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Problématique : Pour comprendre les émotions des autres et exprimer les nôtres, nous utilisons, entre autres, la prosodie affective (c’est-à-dire l’intonation et le rythme de la parole). Imaginez ne plus pouvoir comprendre la signification d’un ton de voix ou ne plus pouvoir moduler votre parole pour exprimer votre joie. Ces difficultés peuvent survenir suite à une lésion cérébrale. Malgré les risques de difficultés sociales importantes qui leur sont associés, les troubles de la prosodie affective sont rarement abordés en milieu clinique. Une meilleure connaissance de ces troubles pourrait favoriser leur identification en clinique et ultimement, permettre de fournir aux patients et à leurs proches les stratégies favorisant une communication satisfaisante. La présentation vise à caractériser différents profils d’atteinte de la prosodie affective chez des adultes avec une condition neurologique.

Méthodologie : La caractérisation des atteintes de la prosodie affective est basée sur les résultats d’un examen de la portée incluant 94 articles. Des profils d’atteinte sont illustrés par des cas cliniques.

Résultats : Les difficultés de prosodie affective sont rapportées pour 17 populations cliniques présentant différents profils d’atteinte. Les résultats suggèrent que l’évaluation de multiples habiletés contribuant à la compréhension et à l’expression de la prosodie affective pourrait permettre d’améliorer la prise en charge de personnes avec un trouble de la prosodie affective.



Introduction. La dépression majeure représente un lourd fardeau au Canada. Alors que les guides de pratique clinique recommandent une durée de traitement d’au moins 8 mois, 54% des personnes étant assurées par le régime public d’assurance médicament et ayant eu un diagnostic de dépression majeure, cessent leur traitement antidépresseur 6 mois après la première ordonnance. Objectif. Cette étude vise à documenter l’expérience des personnes atteintes de dépression majeure avec les médicaments antidépresseurs et les pharmaciens. Méthode. Une étude qualitative descriptive exploratoire a été conduite auprès de personnes ayant eu un diagnostic de dépression majeure et utilisé des antidépresseurs au cours de la dernière année. Un total de 14 participants a été recruté dans un CLSC et un organisme communautaire de la ville de Québec. Une analyse thématique des entrevues individuelles intégralement retranscrites a été réalisée. Résultats. Trois principaux aspects de l’expérience des personnes ont été identifiés : un rétablissement parsemé de décisions liées à l’initiation et la poursuite du médicament antidépresseur, les rôles perçus du pharmacien dans ce rétablissement, et les recommandations afin d’améliorer le soutien offert à la pharmacie. Conclusion. Cette étude permet d’identifier les besoins des personnes atteintes de la dépression majeure utilisant les antidépresseurs et d’identifier les cibles d’intervention prioritaires pour améliorer le rôle des pharmaciens communautaires.

Le jugement moral est une faculté cognitive décrite comme inconsciente, automatique et intuitive. Afin de mieux saisir la justesse temporelle du jugement moral, l’électroencéphalographie (EEG) est un outil intéressant. Des études s’y sont intéressées et ont décelé, lors de la lecture de contenus immoraux, la présence de la N400, qui peut refléter le traitement d’incongruences avec les valeurs d’une personne, ainsi que de la LPP, qui peut représenter le traitement d’émotions négatives. Les études subséquentes n’ont pas été en mesure de reproduire l’effet de la N400. Il est possible que les standards moraux envers des comportements qui ne sont pas criminels soient trop influencés par les différences individuelles, alors que ces différences se dissiperaient peut-être devant des comportements criminels explicites qui induisent un jugement moral automatique semblable chez des personnes partageant les mêmes normes. Afin de vérifier cette hypothèse, un paradigme EEG avec des scénarios logiques, criminels justifiés et injustifiés fût administré à 30 participants pour étudier l’effet du traitement de comportements criminels sur la N400 et la LPP. Les comportements criminels entraînent une N400 et une LPP. Les résultats enrichissent les théories de la moralité et reflètent la justesse temporelle du jugement moral. Ce protocole innovant offre des perspectives intéressantes quant à l’application du EEG dans un contexte judiciaire visant l'évaluation des compétences morales d'un accusé.

Les cellules souches sont des cellules indifférenciées qui ont la capacité de se différencier en plusieurs types cellulaires. Il existe divers types de cellules souches, mais nos expérimentations sont axées sur l’utilisation de cellules souches mésenchymales qui se retrouvent principalement dans les tissus adipeux. Elles sont capables de se différencier en d’autres tissus d’origine mésenchymale ou non, comme les fibroblastes, les os, les tendons et les ligaments. De récentes études démontrent que certaines cellules souches peuvent se différencier en cellules neuronales. Nos travaux de recherche se
centralisent sur 1) l’établissement de la culture et de la différentiation des cellules souches de chiens et 2) sur la vérification de leur caractère neuronal et dopaminergique. Nos résultats démontrent que l’utilisation d’un milieu de différentiation pendant 4 jours est nécessaire pour établir les changements morphologiques typiques des cellules neuronales. Nos résultats de
caractérisation démontrent un caractère neuronal par l’expression accrue de marqueurs neuronaux tels que, les neurofilaments, b-3 tubuline, NeuN et GFAP par Western blot et immunofluorescence. Toutefois, le caractère dopaminergique (expression de TH et DAT) ne semble pas augmenter suite au traitement en milieu de différentiation. Ces résultats démontrent que le caractère neuronal est établi mais que d’autres voies doivent être explorées pour réussir à induire le caractère dopaminergique de ces cellules souches.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer  l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage et de détecter l’accumulation de cette dernière. Diverses techniques, telles que des immunoprécipitations et des immunofluorescences, ont été utilisées. Ce projet permettra donc une meilleure compréhension des mécanismes et des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLAS. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas.

Des études montrent que les personnes souffrant d’anxiété sociale ont des difficultés à reconnaître les expressions faciales. Afin de mieux comprendre ce déficit, nous avons comparé les représentations visuelles (RVs) du dégoût et de la colère de personnes anxieuses avec celles de participants contrôles. Les RVs de ces deux expressions ont été révélées chez 40 participants (20 par groupe) grâce à la corrélation inverse (Mangini & Biederman, 2004). À chaque essai, les participants devaient choisir lequel de 2 stimuli semblait le plus colérique ou le plus dégoûté. Les deux stimuli étaient générés à partir du même visage auquel était ajoutée une plage de bruit aléatoire. Une image de classification a été générée pour chaque groupe et chaque expression en moyennant les plages de bruit sélectionnées à chaque essai. Les résultats ne révèlent aucune différence entre les deux groupes quant aux régions faciales représentées en mémoire pour les deux expressions faciales. Des analyses subséquentes montrent toutefois que les RVs des participants anxieux sont jugées comme plus tristes par des participants naïfs, et ce, pour les deux expressions évaluées (colère=[X2(1)=24.14, p<0.001], dégoût=[X2(1)=28, p<0.001]), ce qui est consistant avec l’observation d’un niveau de dépression plus élevé chez nos participants anxieux [t(38)=2.57, p=0.02]. Ces résultats suggèrent que la présence de dépression chez les anxieux sociaux altère les RVs en les rendant plus tristes.

On ne connaît pas ou très peu l’effet relatif des ingrédients thérapeutiques sur les processus de changement lors d’une intervention afin de traiter l’état de stress post-traumatique (ÉSPT). Il existe plusieurs ingrédients thérapeutiques, dont les attentes vis-à-vis l’efficacité du traitement (AET). Une meilleure compréhension de l’impact de ces ingrédients peut être très rentable dans l’optique d’améliorer la pratique clinique et l’obtention de soins de qualité. L’objectif de l’étude consiste à évaluer l’impact des AET comme ingrédients actifs. 61 participants provenant du Centre d’étude sur le trauma ont été sélectionnés afin d’effectuer l’étude. Ils ont été évalués à l’aide d’entrevues cliniques standardisées, d’instruments auto-rapportés et de questions spécifiques sur les AET. Ils ont suivi une psychothérapie d'orientation cognitive et comportementale répartie sur 20 séances de 90 minutes et ont été évalués à cinq moments. Les régressions linéaires ont permis d’observer que les AET peuvent expliquer 19% de la variance de la mesure d’efficacité du traitement. Ces résultats montrent que les AET s’avèrent des facteurs prévisionnels de la modulation des symptômes de l’ÉSPT. De ce fait, les cliniciens devraient tenir compte des AET dans la planification du traitement de l’ÉSPT. Il faut néanmoins approfondir nos connaissances concernant l’impact des AET dans le processus de changement thérapeutique.

L’estime de soi et le perfectionnisme sont des facteurs centraux dans l’anorexie. Les études actuelles indiquent que plus le niveau de perfectionnisme lors du diagnostic est élevé, plus l’évolution de l’anorexie est défavorable. Une amélioration de l’estime de soi suite à une intervention est liée à moins de restrictions et préoccupations alimentaires. Ces études comportent des échantillons composés en majorité d’adultes, limitant la généralisation aux adolescents. De plus, l’évolution du trouble est généralement uniquement basée sur l’indice de masse corporelle. La présente étude vise à documenter les liens entre les niveaux de perfectionnisme et d’estime de soi au moment du diagnostic d’anorexie (T1) et l’évolution du trouble un an plus tard (T2) chez les adolescentes (n = 52, âge = 11 à 18 ans). Les résultats indiquent que le perfectionnisme et l’estime de soi s’améliorent significativement (p ≤ 0,01) entre les T1 et T2. De plus, la faible estime de soi du T1 et le perfectionnisme du T1 expliquent 22 % de la variation du score de désordre alimentaire au T1, et ces variables au T2 expliquent 43 % de la variation du score de désordre alimentaire au T2. Or, le perfectionnisme et l’estime de soi au T1 ne sont pas associés significativement (p = 0,073) à l’évolution au T2. Ces résultats indiquent que l’estime de soi et le perfectionnisme sont associées au niveau de difficultés sur le plan du désordre alimentaire, mais qu’elles ne permettent pas de prédire l’évolution.

La méditation et les Interventions Basées sur la Pleine conscience (IBP) sont des méthodes éprouvées par rapport à leur efficacité pour réduire le stress, atténuer les symptômes dépressifs et l'anxiété, ainsi que pour améliorer diverses fonctions cognitives. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets d'une IBP sur la connectivité structurelle et fonctionnelle du cerveau chez des étudiants universitaires avec et sans diagnostic de TDAH.

Nous présentons ici les résultats d’analyses préliminaires sur les données d’imagerie de diffusion (deux séances séparées par un intervalle de 8 semaines) dans un sous-ensemble de 17 participants : 12 ayant complété l’intervention de méditation pleine conscience et 5 participants contrôles. Les images pondérées en diffusion ont été prétraitées et analysées à l'aide du pipeline de traitement TractoFlow. Des ANOVA TEMPS (pré/post-intervention) X GROUPE (méditation, contrôle) à mesures mixtes ont été effectuées sur les valeurs d'anisotropie fractionnelle (AF).

Les résultats des analyses ont révélé une interaction significative TEMPS X GROUPE au sein du fasciculus uncinatus gauche (p = 0,005), une voie qui relie les structures corticales préfrontales ventrales aux centres émotionnels limbiques temporaux. Ces données préliminaires mettent en valeur le rôle de la méditation pleine conscience en ce qui a trait à la plasticité cérébrale, tel que mesuré à l’aide des méthodes d'évaluation des changements de la matière blanche.

Le nombre de femmes qui fument la cigarette lors d'une grossesse demeure problématique dans certaines populations.  Cependant, l'exposition à cet agent en début de vie, par thérapie de remplacement de la nicotine (TRN), s'accroît. Cette thérapie est utilisée pour aider la femme enceinte à cesser de fumer la cigarette.  Malgré que les effets nocifs de cet agent soient très bien documentés, l'information nous manque par rapport aux effets de TRN sur le fœtus ou le nourrisson.  L'objectif de cette étude est donc d'évaluer l'impact comportemental d'exposition à la nicotine à la naissance. Puisque les adolescents démontrent souvent des comportements à risque, nous nous sommes intéressées à savoir si 1) la nicotine en début de vie influencerait le comportement à risque dans notre modèle animal de péri-adolescence, et ce 2) différemment chez le mâle et la femelle.  Les animaux ont reçu soit de la solution saline ou de la nicotine bitartrate (2mg/kg) par voie sous-cutanée pour les deux premiers jours de leur vie. Nos données semblent démontrées que lorsqu'ils sont évalués dans une épreuve d'odeur de prédateur, les mâles exposés à la nicotine à la naissance s'abritent de cette odeur moins longtemps que les animaux contrôles. L'interprétation serait donc que la nicotine à la naissance diminue l'inhibition comportementale de ces animaux face à une odeur de prédateur en péri-adolescence – un comportement à risque. 

Les thérapies préventives de la maladie de Parkison (MP) sont une avenue prometteuse pour la recherche. En effet, les molécules neuroprotectrices font l’objet de nombreuses études et parmi celles-ci, on observe un intérêt particulier pour les molécules naturelles. Nous avons donc étudié un phytostérol, la Cucurbitacine E (CuE), extraite d’Ecballium elaterium. Nous avons analysé son potentiel neuroprotecteur, son pouvoir antioxydant ainsi que ses effets sur l’autophagie. L’autophagie est un mécanisme cellulaire de dégradation des organelles défectueux et des agrégats protéiques, deux fléaux impliqués dans la pathogénèse de la MP. Nous utilisons comme modèle cellulaire les neurones dopaminergiques PC12 soumis à la neurotoxine MPP+, laquelle induit la MP dans les modèles cellulaires et animaux. Nos résultats soulignent un intéressant potentiel anti-apoptotique de la CuE. Or, celle-ci possède peu de propriétés antioxydantes, d’où l’intérêt d’étudier d’autres mécanismes d’action, comme l’autophagie. Les modifications mitochondriales et des lysosomales induites par le MPP+ sont renversées par le pré-traitement à la CuE. La voie autophagique semble aussi être augmentée par  l’expression du régulateur HDAC6 et par l’apparition de « puncta » de LC3 caractéristiques de l’autophagie. En somme, le caractère neuroprotecteur de la CuE s’exprime par des effets anti-apoptotiques et pro-autopagiques, faisant de cette molécule une candidate prometteuse pour les thérapies préventives de la MP.

Cette étude évalue la spécificité du lien entre le biais d’interprétation pour les situations ambiguës (BI-Amb) et la sévérité du trouble d’anxiété généralisée (TAG). Hypothèses: 1- comparé aux biais d’interprétation pour les situations positives (BI-Pos) et négatives (BI-Nég), le BI-Amb sera plus fortement lié à la sévérité des symptômes du TAG au pré traitement; 2- comparé au changement du BI-Pos et du BI-Nég, le changement du BI-Amb sera plus fortement associé au changement dans la sévérité des symptômes du TAG suite au traitement. Méthode:Les participants (N=69) reçoivent une psychothérapie de 12 séances et complètent le Questionnaire sur les Inquiétudes et l’Anxiété (Dugas et al., 2001), l’Inventaire de Dépression de Beck (Beck et., 1996) et le Journal des Situations Ambiguës et Non-Ambiguës (Davey et al., 1992) au pré et post traitement.Les hypothèses sont éprouvées par des analyses corrélationnelles. Résultats: 1- en contrôlant pour les symptômes dépressifs, le lien entre le BI-Amb est spécifique à la sévérité des symptômes du TAG (r= 0,41, p< 0,001) au pré traitement; et 2- en contrôlant pour le changement dans les symptômes dépressifs, le lien entre le changement du BI-Amb est spécifique au changement de la sévérité des symptômes du TAG (r= 0,49, p< 0,001) suite au traitement. Conclusion: Concernant l’étiologie et le traitement du TAG, le BI pour les situations ambiguës semble jouer un rôle plus important que les BI pour les situations positives et négatives.

Bmi1 est une protéine du groupe Polycomb qui régule l'expression génique en remodelant la structure de la chromatine. Les souris mutantes pour Bmi1 présentent un phénotype de vieillissement accéléré dû à un taux de stress oxydatif élevé et à l’activation des protéines pro-apoptotiques p53 et p73. Puisque le vieillissement est le facteur de risque principal pour le développement de la maladie d’Alzheimer, nous convoiterions examiner l'implication de Bmi1 dans la progression de ce désordre avec son mécanisme d'action. Ainsi, nous émettons l'hypothèse que l’inhibition de Bmi1 contribue à une neurodégénérescence due à la surexpression de p53 et p73. Les souris Bmi1+/- âgées sont viables et n’exhibent aucune anomalie substantielle; mais, étonnement surexpriment p53 et p73. p73 favorise l'hyperphosphorylation de la protéine tau, une des caractéristiques majeures de la maladie d’Alzheimer ; et p53 régule l'expression des peptides amyloïdes, un autre facteur majeur de la maladie. Nos résultats primaires démontrent que les souris Bmi1+/- âgées présentent une phosphorylation accrue de la protéine Tau; surexpriment les peptides amyloïdes toxiques; et montrent un déclin robuste de l’expression de la synaptophysine, une vésicule importante pour la formation des synapses. Notre étude amènera à mieux discerner les voies menant à un vieillissement normal ou à un vieillissement pathologique ; ce qui permettrait d’établir une nouvelle modalité pour prévenir ou traiter la maladie d’Alzheimer.

Introduction : La cognition sociale réfère aux fonctions de traitement de l’information sociale. Elle est un des domaines centraux affectés par un désordre neurocognitif (DSM-5). La NIHM a proposé des composantes pour lesquelles aucune batterie de mesures n’a fait l’objet d’une validation franco-québécoise. Objectif : L’objectif est d’évaluer la validité critériée d’une batterie de mesures sélectionnées (IRI, AIHQ, IPSAQ, TJS et Histoires étranges) selon des recommandations du panel RAND d’instruments d’évaluation des composantes de la NIHM à travers leur lien avec la qualité des relations personnelles. Méthodologie : La validité critériée a été évaluée au moyen de corrélations entre les scores aux tests sociocognitifs et l’Échelle de la qualité des relations interpersonnelles (EQRI ; Senécal et al., 1992). Résultats : Les résultats de 71 participants (Mâge = 48.8 ; ET = 19.0 ; 37 femmes) montrent qu’une préoccupation empathique élevée est associée à la qualité des relations avec les gens en général (r = .29 ; p = .017) et qu’un biais d’agressivité en situation où un comportement est perçu intentionnel est aussi associé à la qualité de ces relations (r = -.34 ; p = .003). Conclusion : Les résultats obtenus avec les instruments sélectionnés sont cohérents avec les études montrant un lien entre la cognition sociale et la qualité des relations interpersonnelles. La batterie proposée peut contribuer à l’évaluation ultérieure de l’efficacité d’interventions sociales.

L’imagerie intravitale par microscopie multiphotons (IIMM) est un outil puissant pour explorer la dynamique des évènements physiologiques profondément dans les tissus biologiques. Cependant, chez l’animal vivant, les mouvements intrinsèques causés par le tonus cardiovasculaire et la respiration affectent grandement le potentiel de cette technique. Afin d’éviter une édition manuelle longue et fastidieuse des vidéos générés par IIMM, nous avons développé une boite à outil informatique – appelée « Intravital_Microscopy_Toolbox » – pour retirer automatiquement les artéfacts de mouvements affectant les vidéos du cerveau, de la moelle épinière, du nerf sciatique et du plexus myentérique. Notre approche consiste à générer un score de dissimilarité calculé par rapport à des images de référence dans un canal de référence qui n’est pas censé se déplacer dans le champ visuel au cours du temps. Cette approche permet d’éliminer efficacement les images distordues, hors focus ou décalées dans la séquence d’images originales. Nous avons aussi implémenté d’autres options particulièrement utiles dans notre programme, par exemple l’alignement XY au cours du temps, la soustraction de canaux, les projections d’intensité maximale et moyenne, l’affichage de l’échelle micrométrique et du temps réel d’acquisition. En conclusion, notre programme fonctionnant avec ImageJ est particulièrement pratique pour les biologistes qui utilisent l’IIMM dans des tissus sujets aux artéfacts de mouvements.

La stimulation cérébrale (SC) est une approche thérapeutique déjà approuvée pour traiter un certain nombre de maladies neurologiques et est actuellement à l’essai pour plusieurs autres conditions bien que ses mécanismes d’action - responsables des effets bénéfiques, mais aussi parfois d’effets secondaires importants - soient encore mal compris. Nous avons donc développé un nouveau dispositif de stimulation permettant l’étude de la SC chez la souris et nous nous sommes intéressés à l’implication des récepteurs de type Toll2 (TLR2) et des cellules microgliales, deux éléments clés de la réponse immunitaire/inflammatoire, comme mécanisme d’action sous-jacent aux effets observés en clinique. Le cortex moteur de souris a donc été stimulé suivant un protocole de stimulation semi-chronique (5 heures par jour) ou chronique (en continu) durant une période de 9 jours. L’activation des TLR2 a été étudiée in vivo durant toute la durée des protocoles et a été suivie d’analyses post-mortem. Nos résultats préliminaires indiquent une activation minime et transitoire des TLR2 et des cellules microgliales, induite par le courant électrique généré lors d’une SC. Nous tentons maintenant de mieux comprendre la nature de cette réaction et sa contribution aux effets engendrés par la SC, ce qui permettra, à long terme, l’optimisation de ce traitement.

Introduction : Chez l’enfant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), les difficultés à gérer les stimulations sensorielles apparaissent tôt dans le développement et sont parfois un indice qui amènent le parent à amorcer des démarches pour obtenir un diagnostic. Ces manifestations peuvent se traduire par de la recherche de stimulation (ex. : secouer un objet devant ses yeux), de l’hyperréactivité (ex. : mettre les mains sur ses oreilles dans une salle de cinéma) ou de l’hyporéactivité (ex. : ignorer son parent qui l’interpelle même s’il l’entend). Objectif : Décrire les liens qui ont été établis dans les écrits scientifiques entre les particularités sensorielles de l’enfant avec un TSA et son fonctionnement au quotidien. Méthode : Une recension des articles pertinents à la problématique a été effectuée à l’aide des bases de données Pubmed, Cinhal et ERIC. Résultats : Les retombées des manifestations sensorielles de l’enfant avec un TSA sur son tempérament et la fréquence de ses comportements stéréotypés seront discutées. Par ailleurs, le développement du langage et du jeu diffère selon la nature des particularités sensorielles. Les habitudes de vie pouvant être problématiques (alimentation, sommeil, hygiène) seront aussi abordées. Conclusion : Cet exposé permettra d’insister sur la pertinence de mettre en place des interventions pour aider l’enfant avec un TSA à gérer les stimulations dans son environnement.

Une mismatch negativity (MMN), suggérant un traitement automatique d’incongruités syntaxiques, a été observée lors de l’écoute passive de mélodies (Brattico et al., 2006). Considérant que ces incongruités peuvent être suffisamment saillantes pour capter l’attention, il se peut que la réponse de MMN en ait été affectée.  Nous avons reproduit cette étude en incluant une tâche engageant l’attention auditive des participants. Les participants n’avaient pas de formation musicale. Ils devaient effectuer deux tâches lors de l’enregistrement de l’EEG. Dans la première tâche, les participants (N=15) devaient détecter la présence d’un click inséré dans la mélodie, alors qu’une incongruité mélodique était présente dans le 2/3 des mélodies. L'intensité du click était ajustée au cours de l'expérience pour maintenir 80% de succès. Cet ajustement continu permettait d’assurer un engagement de l’attention envers la tâche de détection de clicks. Dans la seconde tâche, les participants devaient au contraire détecter les incongruités mélodiques. Les clicks étaient également présents mais devaient être ignorés. Une MMN d’amplitude similaire a été observée dans les deux tâches. Ces résultats confirment la présence d’un traitement implicite de la syntaxe musicale. 

La rivalité binoculaire se produit lorsque l’on présente de façon dichoptique des stimuli différents à chaque œil. Ce phénomène perceptif sous-tend plusieurs mécanismes neuronaux impliqués dans la conscience visuelle pour lesquels il n'existe à ce jour aucun consensus scientifique. La théorie de la compétition interoculaire privilégie un rôle déterminant des aires de bas niveau du système visuel tandis que la théorie de la compétition des percepts soutient que le phénomène est induit par les aires de haut niveau. Le rôle de l’attention, encore méconnu, a été étudié dans le cadre de cette étude. Dans une tâche expérimentale psychophysique basée sur le paradigme de permutation (Logothetis et al., 1996), comportant une condition sans attention et une condition avec attention, treize participants devaient rapporter la dynamique perçue (permutation rapide, stabilité, ambiguïté) lorsqu’on leur présentait dichoptiquement des stimuli à +45° et -45° de 1.4 et 10 degrés d’angle visuels. Les résultats de l’étude mettent en évidence, dans la condition sans attention, des dynamiques spécifiques dépendant de la taille du stimulus (majorité de stabilité perçue pour les grands stimuli vs majorité de permutation pour les petits stimuli). D’autre part, il existe une modulation significative de l’attention pour les stimuli de grande taille uniquement. Ces résultats suggèrent une modulation préférentielle de l’attention sur les aires de haut niveau plutôt que sur les aires de bas niveau.

Dans des cas rares, les relations sexuelles déclenchent des sensations comme des couleurs. Ces synesthésies s’observent plus chez les femmes et sont déclenchées par des états émotionnels comme la trance associée aux relations sexuelles. On a examiné les profils de deux sœurs âgées de 24 et 27 ans. Leurs synesthésies sexuelles ont débuté dès leurs premiers rapports et apparaissaient lors du plateau d’excitation associé à une altération de l’état de conscience. Les synesthésies étaient constituées de couleurs avec ou sans formes, étaient uniques à chaque acte sexuel et augmentaient la perte de contact avec l’environnement extérieur. Elles étaient accompagnées d’une hypersensibilité tactile. Elles étaient liées à la proximité émotionnelle avec le partenaire ainsi qu’au type de contact physique. Les synesthésies permettaient un rappel des détails spatio-temporels de ces épisodes. Une des deux personnes rapportait aussi une grande sensibilité à l’exaltation du coureur et à l’exaltation musicale, des états qui pourraient avoir des similarités avec les états de trance sexuelle. Les synesthésies ont fortement diminué en fréquence avec les années. Elles ont disparues chez une des deux personnes et ont été reproduites lors de la prise de MDMA, un agoniste de la sérotonine pouvant induire des synesthésies. Ces cas soulignent l’aspect fluctuant de certaines synesthésies et suggèrent des liens entre l’activation de connexions synesthésiques latentes et le système sérotoninergique.

La maladie de Parkinson (MP) est la maladie neurodégénérative la plus commune après la maladie d’Alzheimer. Une grande hétérogénéité est observée dans la présentation clinique des syndromes parkinsoniens, dont une forme typique de MP et des parkinsonismes atypiques (PA).

Actuellement, la physiopathologie de ces maladies est encore mal identifiée, et aucun biomarqueur n’existe pour poser un diagnostic positif ni un diagnostic différentiel de la MP et des PA. En conséquence, des patients pourraient recevoir un mauvais diagnostic et donc une prise en charge non adaptée à sa maladie.

Afin d’identifier des biomarqueurs dans ces parkinsonismes, nous utilisons une approche multiomique alliant la génomique, la transcriptomique, l’épigénétique, ainsi que la protéomique. Notre population d’étude à qui nous effectuerons des prélèvements sanguins, est composée de patients atteints de MP, de PA (AMS, PSP et PC), et de contrôles sains. Nos analyses se feront sur les cellules mononucléées sanguines. Notre première cohorte d’étude incluant 10 patients MP, 2 patients MSA et 1 patient PSP dont nous avons séquencé leur ADN nous a permis de retrouver les variants génétiques susceptibles d’avoir un impact au niveau transcriptomique et sur le profil de méthylation de l’ADN, que nous confirmerons prochainement.

Nos résultats pourraient apporter plus de compréhension sur les mécanismes de la MP et des PA, compréhension qui sera contributive pour les futures recherches thérapeutiques.

Les individus présentant des traits limites utilisent le clivage. Cette défense primitive représente un aspect central de cette pathologie, laquelle empêche ces individus d’accéder aux représentations affectivement opposées à celles activées dans l’ici-et-maintenant (Cancienne, 1995). La présente étude vise à déterminer si les réseaux sémantiques de valences affectives opposées sont plus éloignés les uns des autres lorsque le participant a recourt au processus défensif de clivage et qu’il ressent un affect négatif. Pour ce faire, 62 participants adultes ont effectué une tâche de décision lexicale. Les temps de réaction à ces présentations ont été mesurés dans deux conditions expérimentales : la première sans affect induit et la seconde avec une induction d’affects négatifs. Par des régressions hiérarchiques, il est possible d’observer un lien positif entre l’utilisation des défenses primitives et l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres au temps 1. Néanmoins, au temps 2, l’induction d’affects négatifs relativement intenses semble affaiblir l’effet prédictif des défenses primitives sur l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres. Il est possible de conclure que les réseaux sémantiques sont organisés en fonction des valences affectives opposées et que l’induction d’affects négatifs n’a pas d’impact significatif. La validité de la tâche de décision lexicale pour mesurer les défenses primitives est supportée.

La céruloplasmine (CP) est une protéine à cuivre
dont l’activité ferroxydasique en fait un régulateur du métabolisme du fer. La
CP pourrait avoir d’autres rôles dans le cerveau. In vitro, elle induit
l’agrégation de neurones nouvellement différenciés de cellules souches de type
embryonnaire, les cellules P19, et stimule le clivage de la protéine reeline en
son fragment de 300K. Ces deux actions suggèrent un rôle potentiel de la CP
dans le développement du cerveau. Nous avons montré que l’inhibiteur de
trypsine de la fève de soya (SBTI) et l’aprotinine (Apro), des inhibiteurs
extracellulaires de protéases à sérine, inhibent les deux actions neuronales de
la CP. Pour mieux comprendre les relations entre protéases et actions de la CP,
nous avons évalué des aspects cinétiques de l’effet du SBTI et de l’Apro, et
testé l’action d’inhibiteurs de protéases plus spécifiques. L’agrégation
induite par la CP est installée à 8h de traitement. Le clivage de la reeline se
remarque à partir de 12h. Ajoutée au début du traitement, la combinaison
SBTI+Apro inhibe les deux actions de la CP. Ajoutée après 1h, la combinaison
inhibe seulement le clivage de la reeline. Des convertases et l’activateur
tissulaire du plasminogène ont des rôles dans le développement du cerveau mais
des inhibiteurs de ces protéases n’ont pas affecté les actions neuronales de la
CP. Le SBTI et l’Apro restent pour le moment des outils uniques pour l’étude
des protéases impliquées dans les actions neuronales de la CP.

Contexte : La régulation émotionnelle permettrait d’influencer l’ampleur et la durée de la réponse émotionnelle afin d’atteindre ses objectifs. La réévaluation cognitive, qui consiste en la réinterprétation du contexte, est une stratégie volontaire permettant de comprendre la régulation émotionnelle en contexte expérimental. Néanmoins, très peu d’études ont tenté de déchiffrer les mécanismes électro-corticaux accompagnant ces processus complexes. De par sa capacité à décortiquer la dynamique temporelle de la régulation, l’électroencéphalogramme quantitatif (EEGq) a révélé l’implication du rythme thêta (3 à 8 Hz) en préfrontal en lien avec le contrôle cognitif. L’objectif était donc d'étudier le rôle du rythme thêta dans la régulation émotionnelle avec un EEGq. Méthode : 24 sujets sains ont effectué une tâche de réévaluation cognitive d’images aversives tandis que leur activité EEG a été enregistrée en continu. Les modulations du rythme thêta, révélées par l’EEGq, ont été mises en relation avec le succès de la régulation et une localisation de sources a permis d’estimer leurs générateurs neuronaux des oscillations. Résultats : La réévaluation cognitive est associée à une augmentation de l’activité thêta dans les régions frontales. La pertinence des oscillations thêta comme marqueur d’une régulation réussie pourrait amener à de nouvelles options thérapeutiques pour les troubles mentaux présentant une régulation perturbée.

Les recherches démontrent systématiquement une plus grande prévalence de désordres affectifs, tels que l’anxiété et la dépression, chez les femmes que chez les hommes. Cependant, à ce jour, ces différences demeurent encore mal comprises. Une des hypothèses avancées pour les expliquer est celle d’une plus grande vulnérabilité des femmes aux stresseurs du quotidien, notamment au travail et dans la famille. Nous testerons cette hypothèse à partir des données recueillies dans le cadre de l’enquête SALVEO réalisée auprès de 1103 travailleurs et 1059 travailleuses dans 63 entreprises québécoises. Les analyses d’équations structurelles multiniveaux, stratifiées pour les hommes (n=989) et pour les femmes (n=946) confirment l’hypothèse de vulnérabilité différentielle aux stresseurs hors travail mais peu de différences ressortent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les stresseurs au travail mise à part les demandes psychologiques. Ces résultats soutiennent l’idée que les déterminants sociaux de la santé sont genrés et qu’ils ne s’articulent pars de la même façon en fonction d’être un homme ou une femme. Nous discuterons de ces résultats à partir des perspectives théoriques récentes sur le genre et sur l’interface travail-famille.