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La stimulation cérébrale (SC) est une approche thérapeutique déjà approuvée pour traiter un certain nombre de maladies neurologiques et est actuellement à l’essai pour plusieurs autres conditions bien que ses mécanismes d’action - responsables des effets bénéfiques, mais aussi parfois d’effets secondaires importants - soient encore mal compris. Nous avons donc développé un nouveau dispositif de stimulation permettant l’étude de la SC chez la souris et nous nous sommes intéressés à l’implication des récepteurs de type Toll2 (TLR2) et des cellules microgliales, deux éléments clés de la réponse immunitaire/inflammatoire, comme mécanisme d’action sous-jacent aux effets observés en clinique. Le cortex moteur de souris a donc été stimulé suivant un protocole de stimulation semi-chronique (5 heures par jour) ou chronique (en continu) durant une période de 9 jours. L’activation des TLR2 a été étudiée in vivo durant toute la durée des protocoles et a été suivie d’analyses post-mortem. Nos résultats préliminaires indiquent une activation minime et transitoire des TLR2 et des cellules microgliales, induite par le courant électrique généré lors d’une SC. Nous tentons maintenant de mieux comprendre la nature de cette réaction et sa contribution aux effets engendrés par la SC, ce qui permettra, à long terme, l’optimisation de ce traitement.

L’estime de soi et le perfectionnisme sont des facteurs centraux dans l’anorexie. Les études actuelles indiquent que plus le niveau de perfectionnisme lors du diagnostic est élevé, plus l’évolution de l’anorexie est défavorable. Une amélioration de l’estime de soi suite à une intervention est liée à moins de restrictions et préoccupations alimentaires. Ces études comportent des échantillons composés en majorité d’adultes, limitant la généralisation aux adolescents. De plus, l’évolution du trouble est généralement uniquement basée sur l’indice de masse corporelle. La présente étude vise à documenter les liens entre les niveaux de perfectionnisme et d’estime de soi au moment du diagnostic d’anorexie (T1) et l’évolution du trouble un an plus tard (T2) chez les adolescentes (n = 52, âge = 11 à 18 ans). Les résultats indiquent que le perfectionnisme et l’estime de soi s’améliorent significativement (p ≤ 0,01) entre les T1 et T2. De plus, la faible estime de soi du T1 et le perfectionnisme du T1 expliquent 22 % de la variation du score de désordre alimentaire au T1, et ces variables au T2 expliquent 43 % de la variation du score de désordre alimentaire au T2. Or, le perfectionnisme et l’estime de soi au T1 ne sont pas associés significativement (p = 0,073) à l’évolution au T2. Ces résultats indiquent que l’estime de soi et le perfectionnisme sont associées au niveau de difficultés sur le plan du désordre alimentaire, mais qu’elles ne permettent pas de prédire l’évolution.

Introduction : Chez l’enfant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), les difficultés à gérer les stimulations sensorielles apparaissent tôt dans le développement et sont parfois un indice qui amènent le parent à amorcer des démarches pour obtenir un diagnostic. Ces manifestations peuvent se traduire par de la recherche de stimulation (ex. : secouer un objet devant ses yeux), de l’hyperréactivité (ex. : mettre les mains sur ses oreilles dans une salle de cinéma) ou de l’hyporéactivité (ex. : ignorer son parent qui l’interpelle même s’il l’entend). Objectif : Décrire les liens qui ont été établis dans les écrits scientifiques entre les particularités sensorielles de l’enfant avec un TSA et son fonctionnement au quotidien. Méthode : Une recension des articles pertinents à la problématique a été effectuée à l’aide des bases de données Pubmed, Cinhal et ERIC. Résultats : Les retombées des manifestations sensorielles de l’enfant avec un TSA sur son tempérament et la fréquence de ses comportements stéréotypés seront discutées. Par ailleurs, le développement du langage et du jeu diffère selon la nature des particularités sensorielles. Les habitudes de vie pouvant être problématiques (alimentation, sommeil, hygiène) seront aussi abordées. Conclusion : Cet exposé permettra d’insister sur la pertinence de mettre en place des interventions pour aider l’enfant avec un TSA à gérer les stimulations dans son environnement.

Le nombre de femmes qui fument la cigarette lors d'une grossesse demeure problématique dans certaines populations.  Cependant, l'exposition à cet agent en début de vie, par thérapie de remplacement de la nicotine (TRN), s'accroît. Cette thérapie est utilisée pour aider la femme enceinte à cesser de fumer la cigarette.  Malgré que les effets nocifs de cet agent soient très bien documentés, l'information nous manque par rapport aux effets de TRN sur le fœtus ou le nourrisson.  L'objectif de cette étude est donc d'évaluer l'impact comportemental d'exposition à la nicotine à la naissance. Puisque les adolescents démontrent souvent des comportements à risque, nous nous sommes intéressées à savoir si 1) la nicotine en début de vie influencerait le comportement à risque dans notre modèle animal de péri-adolescence, et ce 2) différemment chez le mâle et la femelle.  Les animaux ont reçu soit de la solution saline ou de la nicotine bitartrate (2mg/kg) par voie sous-cutanée pour les deux premiers jours de leur vie. Nos données semblent démontrées que lorsqu'ils sont évalués dans une épreuve d'odeur de prédateur, les mâles exposés à la nicotine à la naissance s'abritent de cette odeur moins longtemps que les animaux contrôles. L'interprétation serait donc que la nicotine à la naissance diminue l'inhibition comportementale de ces animaux face à une odeur de prédateur en péri-adolescence – un comportement à risque. 

Le modèle de stress minoritaire permet d’appréhender comment le fait d’appartenir à une communauté minorisée expose à des stresseurs externes (p. ex. discrimination) et internes (p. ex. anticipation) spécifiques. Plusieurs études ont ainsi montré que les personnes trans rapportaient des taux significativement plus élevés d’anxiété, dépression, idéations suicidaires, que les personnes cisgenres. Cependant, peu de recherches se sont intéressées aux stratégies d’adaptation et de résilience des personnes trans, ainsi qu’à leurs besoins spécifiques en matière de santé et de bien-être. Cette recherche qualitative consiste en un ensemble de 31 entrevues individuelles semi-structurées avec des personnes trans, non binaires, et diverses dans le genre (TNBGD). Les entrevues ont été analysées suivant une méthode d’analyse thématique. Les résultats finaux seront présentés, et articuleront les thèmes du stress, du stigma, de la résilience, des facteurs protecteurs et stratégies d’adaptation, des besoins en santé et en recherche, dans une perspective d’élargissement de ce qui constitue la santé et le bien-être pour les personnes TNBGD. Le but de cette étude est ainsi de mieux comprendre les besoins spécifiques en termes de santé et de bien-être des personnes TNBGD afin de poser des jalons pour une recherche en santé plus respectueuse, plus transparente, et plus en accord avec les besoins réels de ces communautés.

Les études et modèles de la perception des visages assument souvent que la représentation interne des visages est linéaire, i.e. que le genre ou l'émotion produit des changements linéaires des caractéristiques faciales. Notre étude examine cette hypothèse en mesurant l'additivité (i.e. si la combinaison du genre et de l'émotion est prédite par la somme de ses composantes), la proportionnalité (i.e. si le ratio des changements physiques par unité de changement interne est constante), et la directionalité (i.e. si l'intensité croissante de genre ou d'émotion présente des changements qualitatifs). Les participants ont produit des visages correspondant à divers intensités de hommes à femmes et heureux à tristes, y compris des combinaisons des deux dimensions, en utilisant des curseurs pour 53 composantes d'expression faciale comprenant la forme et la position des yeux, des sourcils, de la bouche, du nez, et de la tête (Poirier & Faubert, VSS 2010, en révision). Les données de 7 participants montrent que (1) le genre et l'émotion étaient linéairement additifs, (2) il y avait de la compression aux intensités fortes de genre et d'émotion, et (3) l'espace des visage était sensiblement courbé pour le genre et l'émotion, i.e. l'intensité changeait les caractéristiques faciales de façon qualitative. La présence de non linéarités implique que des morphes linéaires comme généralement utilisés dans les études et la réalité virtuelle présente des déformations systématiques.

Introduction. Les altérations cérébrales observées chez les enfants avec la paralysie cérébrale (PC) affectent le développement des structures neurologiques. Cela diminue les capacités bimanuelles (BM) déterminantes dans les activités de la vie quotidienne et dont les mécanismes d’acquisition demeurent méconnus. Il est alors crucial de déterminer et d’expliquer ces mécanismes afin de comprendre le développement des capacités BM chez des individus avec une PC.

Objectif. Déterminer les différences dans les mesures comportementales de tâches motrices BM fonctionnelles chez les enfants et adolescents avec une PC âgés entre 3 et 19 ans.

Méthodes. Consultation systématique des bases de données EMBASE, PubMed et CINAHL, dont l’extraction est en cours, avec les mots-clés : paralysie cérébrale, enfants/adolescents et tâche motrice.

Résultats. Sur les 21218 articles identifiés, 10 articles retenus à ce jour montrent que chez les enfants avec une PC : 1) les tâches d’atteinte sont les plus évaluées, 2) les performances limites apparaissent plus tôt dans le développement, 3) les échelles cliniques sont des prédicteurs du développement de l’usage des mains et 4) l’aspect sensoriel et cognitif d’une tâche influencent davantage sa réalisation.

Conclusion. Cette revue va apporter de nouvelles connaissances sur le développement et les capacités bimanuelles des enfants avec une PC, ce qui pourra servir de référence dans le choix de tâches pour les thérapies manuelles de réadaptation.

Développée par l’industrie du jeu, la réalité virtuelle (RV) a été adaptée au traitement de certains troubles psychiatriques (Viaud-Delmon, 2007). Dans le cas des troubles anxieux et de la toxicomanie, le traitement par la RV se montre plus efficace que la thérapie cognitive-comportementale usuelle (Malbos, Boyer & Lançon, 2013). Eu égard à la schizophrénie, le traitement par la RV est associé à une amélioration de certaines fonctions cognitives (mémoire et attention) et de l’estime de soi (Peter & Estingoy, 2014). Une thérapie pour les hallucinations auditives réfractaires a produit des résultats prometteurs. Le patient est exposé à un avatar personnifiant ses voix persécutrices et est amené à interagir et à s’affirmer auprès de lui (Leff, Williams, Huckvale, Arbuthnot & Leff, 2014). Une récente méta-analyse montre que la thérapie par avatar est aussi efficace que la TCC dans la réduction des hallucinations auditives réfractaires (Van der Gaag, Valmaggia & Smit, 2014). Une équipe de l’Institut Philippe-Pinel a adapté cette thérapie à un environnement de RV et vérifie notamment son efficacité dans le développement de meilleures habiletés d’autorégulation émotionnelle. Les particularités de cet essai thérapeutique sont discutées. Si cette forme de thérapie se montre efficace, elle pourra être exportée dans divers milieux de la santé et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec ce type de symptômes positifs.

L'insomnie et les cauchemars sont présents dans 50 à 90 % des cas de trouble de stress post-traumatique et ont d'importantes répercussions sur le plan clinique. Cette étude vise à évaluer une intervention combinant la thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC-I) et la thérapie par répétition d’imagerie mentale (TRI) auprès d’individus atteints de TSPT. 

Soixante vétérans militaires et membres des forces de l'ordre avec TSPT (78 % d’hommes, âge = 50,7 ans) ont suivi 10 séances de groupe TCC-I+TRI. Les participants ont complété des questionnaires pré-, mi- et post-intervention dont le Insomnia Severity Index, le Post-traumatic Stress Disorder Checklist for DSM-5, le Nightmare Distress Questionnaire, le Brief Pain Inventory et le Satisfaction with Life Scale.

La sévérité des symptômes d’insomnie (ISI : = 28,9, < 0,001), de TSPT (PCL-5 : = 16,2, < 0,001) et la détresse liée aux cauchemars (NDQ : = 23,4, < 0,001) ont progressivement diminué entre les trois temps de mesure. Le niveau de satisfaction de vie a augmenté pendant l’intervention (SWLS : F = 23,0, p < 0,001). La réduction des symptômes d'insomnie durant l’intervention était positivement corrélée à la réduction de la détresse liée aux cauchemars (r =  0,42, p = 0,002), des symptômes du TSPT (r = 0,43, p = 0,002) et de la douleur (r = 0,60, p < 0,001).

La combinaison de la TCC-I et de la TRI semble être un moyen prometteur d'améliorer les symptômes d'insomnie et de TSPT, les cauchemars et la qualité de vie des gens atteints de TSPT. 

Introduction : La cognition sociale réfère aux fonctions de traitement de l’information sociale. Elle est un des domaines centraux affectés par un désordre neurocognitif (DSM-5). La NIHM a proposé des composantes pour lesquelles aucune batterie de mesures n’a fait l’objet d’une validation franco-québécoise. Objectif : L’objectif est d’évaluer la validité critériée d’une batterie de mesures sélectionnées (IRI, AIHQ, IPSAQ, TJS et Histoires étranges) selon des recommandations du panel RAND d’instruments d’évaluation des composantes de la NIHM à travers leur lien avec la qualité des relations personnelles. Méthodologie : La validité critériée a été évaluée au moyen de corrélations entre les scores aux tests sociocognitifs et l’Échelle de la qualité des relations interpersonnelles (EQRI ; Senécal et al., 1992). Résultats : Les résultats de 71 participants (Mâge = 48.8 ; ET = 19.0 ; 37 femmes) montrent qu’une préoccupation empathique élevée est associée à la qualité des relations avec les gens en général (r = .29 ; p = .017) et qu’un biais d’agressivité en situation où un comportement est perçu intentionnel est aussi associé à la qualité de ces relations (r = -.34 ; p = .003). Conclusion : Les résultats obtenus avec les instruments sélectionnés sont cohérents avec les études montrant un lien entre la cognition sociale et la qualité des relations interpersonnelles. La batterie proposée peut contribuer à l’évaluation ultérieure de l’efficacité d’interventions sociales.

Dans le cadre de la révision francophone de la classification internationale des maladies (CIM-11). Cette étude contribuera à cette révision en s’intéressant au chapitre 21 portant sur les facteurs contextuels (FC). L’objectif de cette étude est de comprendre l’influence des FC sur l’apparition et la réapparition de symptômes liés à un trouble de santé mentale ainsi que sur le rétablissement du point de vue des proches et des usagers de services en santé mentale. Un devis qualitatif avec des entrevues semi-structurées ainsi qu’un questionnaire auto-rapporté quantitatif auprès d’usagers de services et de proches ont permis de collecter les données. Le recrutement se faisait dans trois instituts en santé mentale dans la province de Québec, 5 usagers de services par instituts ont donc été rencontrés. De façon analogue, des proches ont aussi été rencontrés (n=15). Des entretiens de groupes sont prévus avec des usagers et des proches afin de réfléchir à la façon de tenir compte de ces facteurs. Les résultats présentés ici portent sur le discours des usagers (n=15) suite à une analyse thématique. L’accord inter-juge se faisait par le recours à plusieurs juges hétérogènes dont l’un ayant un diagnostic de santé mentale et d’autres juges ayant déjà été intervenant en santé mentale. Les principaux facteurs contextuels qui semblent influents sont les relations interpersonnelles, les interventions, la situation d’emploi/chômage et les antécédents personnels.

L’imagerie intravitale par microscopie multiphotons (IIMM) est un outil puissant pour explorer la dynamique des évènements physiologiques profondément dans les tissus biologiques. Cependant, chez l’animal vivant, les mouvements intrinsèques causés par le tonus cardiovasculaire et la respiration affectent grandement le potentiel de cette technique. Afin d’éviter une édition manuelle longue et fastidieuse des vidéos générés par IIMM, nous avons développé une boite à outil informatique – appelée « Intravital_Microscopy_Toolbox » – pour retirer automatiquement les artéfacts de mouvements affectant les vidéos du cerveau, de la moelle épinière, du nerf sciatique et du plexus myentérique. Notre approche consiste à générer un score de dissimilarité calculé par rapport à des images de référence dans un canal de référence qui n’est pas censé se déplacer dans le champ visuel au cours du temps. Cette approche permet d’éliminer efficacement les images distordues, hors focus ou décalées dans la séquence d’images originales. Nous avons aussi implémenté d’autres options particulièrement utiles dans notre programme, par exemple l’alignement XY au cours du temps, la soustraction de canaux, les projections d’intensité maximale et moyenne, l’affichage de l’échelle micrométrique et du temps réel d’acquisition. En conclusion, notre programme fonctionnant avec ImageJ est particulièrement pratique pour les biologistes qui utilisent l’IIMM dans des tissus sujets aux artéfacts de mouvements.

Des études ont démontré un avantage des femmes en reconnaissance des expressions de douleur (e.g. Hill and Craig, 2004), mais l’impact du genre sur les stratégies visuelles qui y sont sous-jacentes demeure inexploré. Nous avons mesuré les stratégies visuelles de 30 participants (15 hommes) avec la méthode Bubbles (Gosselin & Schyns, 2001), qui échantillonne aléatoirement des traits du visage dans 5 bandes de fréquences spatiales. Pour chacun des 1512 essais, deux avatars bullés (parmis 2 genres x 4 niveaux d’intensité de douleur) étaient présentés au participant qui devait identifier celui présentant le plus haut niveau de douleur. L’écart d’intensité entre les 2 visages variait entre 100% (facile), 66% (moyen) et 33% (difficile). Le nombre de bulles nécessaire au maintien d’une précision moyenne de 75% faisait office de mesure de performance (Royer et al., 2015). Les résultats indiquent la nécessité d’un plus grand nombre de bulles pour les hommes (M=77.6, SD=36.8) que les femmes (M=52.3, SD=24.5) dans la condition la plus difficile [t(28)=2.22, p=0.04], suggérant une performance supérieure des femmes. De plus, les résultats indiquent que les femmes utilisent davantage la bande de fréquence spatiale la plus basse comparativement aux hommes (Zcrit=2.7, p<0.05; 5.4-2.7 cycles par visage). Ces résultats suggèrent un impact du genre de l’observateur sur la performance et sur les stratégies visuelles sous-jacentes à la discrimination de l’expression faciale de la douleur.



Introduction. La dépression majeure représente un lourd fardeau au Canada. Alors que les guides de pratique clinique recommandent une durée de traitement d’au moins 8 mois, 54% des personnes étant assurées par le régime public d’assurance médicament et ayant eu un diagnostic de dépression majeure, cessent leur traitement antidépresseur 6 mois après la première ordonnance. Objectif. Cette étude vise à documenter l’expérience des personnes atteintes de dépression majeure avec les médicaments antidépresseurs et les pharmaciens. Méthode. Une étude qualitative descriptive exploratoire a été conduite auprès de personnes ayant eu un diagnostic de dépression majeure et utilisé des antidépresseurs au cours de la dernière année. Un total de 14 participants a été recruté dans un CLSC et un organisme communautaire de la ville de Québec. Une analyse thématique des entrevues individuelles intégralement retranscrites a été réalisée. Résultats. Trois principaux aspects de l’expérience des personnes ont été identifiés : un rétablissement parsemé de décisions liées à l’initiation et la poursuite du médicament antidépresseur, les rôles perçus du pharmacien dans ce rétablissement, et les recommandations afin d’améliorer le soutien offert à la pharmacie. Conclusion. Cette étude permet d’identifier les besoins des personnes atteintes de la dépression majeure utilisant les antidépresseurs et d’identifier les cibles d’intervention prioritaires pour améliorer le rôle des pharmaciens communautaires.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer  l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage et de détecter l’accumulation de cette dernière. Diverses techniques, telles que des immunoprécipitations et des immunofluorescences, ont été utilisées. Ce projet permettra donc une meilleure compréhension des mécanismes et des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLAS. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas.

Introduction : Les interventions menées dans le cadre du travail clinique de crise possèdent des spécificités comparées à des interventions cliniques classiques. Ces spécificités sont liées à l’enchaînement de tâches rapides, à la présence de tâches flottantes (analyse du risque de passage à l’acte), à la rapidité des interventions dans un temporalité restreinte, à la gestion de l’imprévu et de l’émotionnel et à la prise de décision collective.

Objectif : Notre recherche vise à illustrer la manière dont les experts de la crise gèrent cognitivement les multiples prises d’informations qui affluent ou effluent à leur esprit.

Méthode : A l’aide d’une épistémologie en 1ère  personne, utilisant l’entretien d’explicitation Vermersch (1994) auprès de plusieurs experts en situation clinique de crise, nous avons élaboré un modèle Transitionnel de l’Activité Clinique Heuristique (modèle TACHe). Les différentes instances opérationnelles de ce modèle seront développées.

Résultats : Le modèle TACHe ­— modèle du contrôle de l’action clinique — illustre finement les régulations cognitives quant à la gestion continue des prises d’informations internes et externes. Il permet de distinguer les processus cognitifs automatiques (pré-réfléchis), des processus cognitifs non-automatiques (réfléchis).

Conclusion : Dans ce modèle, il semble que les processus cognitifs en jeu peuvent exister et être sollicités indépendamment les uns des autres en fonction de la situation clinique et du contexte.

Dans la dernière décennie, les croyances vulnérables envers le soi dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) ont reçu une attention grandissante au sein des théories cognitivo-comportementales. Des études récentes indiquent que ces croyances auraient potentiellement un rôle causal dans le développement et le maintien du TOC. Cet intérêt a mené à l’élaboration d’un questionnaire autorapporté, le Fear of Self Questionnaire (FSQ), pour mesurer la peur de soi (la peur d’une personne envers qui elle pourrait être ou devenir), un construit théoriquement et empiriquement associé aux obsessions répugnantes dans le TOC. L’objectif de la présente étude était d’examiner si une amélioration des symptômes associés aux obsessions répugnantes (mesurés par le Vancouver Obsessional-Compulsive Inventory) serait prédite par une réduction dans les perceptions envers la peur de soi (mesurées par le FSQ) dans un échantillon de 93 participants recevant une psychothérapie pour traiter le TOC. À l’aide de modèles de régressions hiérarchiques, les résultats ont démontré que des réductions dans le score du FSQ associées au traitement pouvaient prédire significativement les réductions de scores aux échelles d’obsessions et de contamination du VOCI. La présente étude a ainsi répliqué les résultats d’études antérieures, suggérant la pertinence de la peur de soi dans des troubles mentaux comme le TOC, où la perception négative envers le soi est un thème dominant.

OBJECTIF Au Canada, les coûts de la santé pour les victimes d’actes criminels violents (VACV) sont estimés à 36 milliards annuellement. Bien que jusqu’à 39% des VACV développent un état de stress post-traumatique (ESPT), aucune étude n’a évalué l’impact de l’ESPT sur les coûts de la santé. Cette étude compare les coûts de la santé en fonction du diagnostic d’ESPT d'un échantillon de VACV.MÉTHODE151 victimes d’actes criminels ont complété, 30 jours après leur agression, un questionnaire portant sur différents coûts de la santé (omnipraticiens, médecins spécialistes, autres professionnels de la santé et médication) et l’Entrevue  clinique du DSM-IV-TR pour évaluer l’ESPT. Les participants, regroupés en 2 catégories sur la base de leur diagnostic d’ESPT, ont été comparés sur les coûts de la santé. RÉSULTATS L’étude révèle un coût de la santé moyen significativement plus élevé pour les participants du groupe présentant un ÉSPT (c2 = 22,43, p < 0,001). De façon spécifique, les participants ayant un ESPT rapportent des coûts 2 fois plus élevés pour les omnipraticiens (t = -3,916 ; p < 0,001) et les médecins spécialistes (t = -1,895; p = 0,001) ainsi qu’un coût moyen 4 fois plus élevé pour la médication (t = -3,515 ; p < 0,001).CONCLUSION La présence d’un ESPT à la suite d’un acte criminel violent engendre des coûts de santé supplémentaires et importants pour les victimes. Un programme de détection et de prévention de l’ESPT pourrait réduire les coûts auprès des VACV.

Les personnes vivant dans les pays en conflits subissent divers traumatismes qui occasionnent des troubles de santé mentale. Le PTSD est le trouble le plus couramment étudié en relation avec les atrocités de la guerre avec une prévalence de 31% à 92% chez les réfugiés. Malgré sa prévalence, l’aide d’urgence ne comble que les besoins de base des victimes de guerre. Pire encore, les thérapies efficaces dans la prise en charge des civils traumatisés ne sont pas connues. Le but de cette étude est donc d’identifier les thérapies cognitives (TC) efficaces dans la prise en charge psychologique des civils traumatisés pendant la guerre.

Pour cette raison, une revue systématique a été conduite en recherchant les essais cliniques évaluant l’efficacité des TC dans la population d’intérêt. 9 articles ont été inclus dans cette étude avec un total de 480 participants. 2 types de TC ont été identifiées: la «Cognitive Behavioral Therapy (CBT)» et la «Narrative Exposure Therapy (NET)». L’analyse principale révèle que les 2 thérapies sont efficaces dans la prise en charge du PTSD chez les civils traumatisés de guerre (effect size Z = 2.44, p=0.01), la CBT étant la plus efficace des deux (p = 0.00001).

La CBT et la NET semblent être des traitements prometteurs dans la population d’intérêt puisqu’elles réduisent significativement la sévérité du PTSD. Il serait bien d’évaluer l’effet du genre dans le succès des TC et d'homogénéiser les caractéristiques des interventions proposées aux populations.

L’attention visuelle spatiale peut être déployé à différentes positions dans l’espace sans bouger les yeux, et de nombreuses études ont montré que les composantes des potentiels reliés aux évènements pouvaient nous renseigner sur la latéralisation (à droite ou à gauche) du déploiement l’attention visuelle spatiale endogène dans le champ visuel. Cependant, la littérature ne permet pas d’affirmer qu’il est possible d’obtenir une localisation spatiale plus précise en se basant sur le signal EEG lors d’une fixation centrale. Dans cette étude, nous avons utilisé une tâche d’indiçage de Posner modifiée avec un indice endogène pour déterminer le degré avec lequel l’information contenue dans le signal EEG peut nous permettre de suivre l’attention visuelle spatiale lors de séquence de présentation durant maximum 200 ms. Nous avons utilisé une machine à vecteur de support (SVM) et une validation croisée pour évaluer la précision du décodage, i.e., le pourcentage de prédictions correctes sur la localisation spatiale de l’attention (57 %, p<0.001, seuil de chance à 25%) avec une erreur moyenne de 0.52 degré d'angle visuel. Les réponses ERP ont également prédit avec succès si l’attention était présente ou pas à une position donnée avec une précision de 79% (p<0.001) . Ces résultats seront discutés en termes de leurs implications pour le décodage de l’attention visuelle spatiale et des directions futures pour la recherche seront proposées.

Les neurones dopaminergiques dans l’aire tegmentale ventrale (ATV) sont reconnus comme étant cruciaux pour maintenir les comportements d’approches liés à la récompense. Cependant, il reste à préciser la nature des interactions entre ces neurones et les autres types de neurones recruités pendant la poursuite d’une récompense. Nous avons mesuré la libération de dopamine (DA) dans le noyau accumbens (NAc) en utilisant la voltammétrie cyclique. Nous avons comparé la libération de DA en réponse à une stimulation électrique du faisceau médian télencéphale (FMT) avec une stimulation optique des neurones dopaminergiques dans l’ATV. Dans les deux cas, les paramètres utilisés sont reconnus pour soutenir une réponse opérante. La stimulation électrique du FMT appliquée unilatéralement a produit une libération robuste de DA dans les deux hémisphères tandis que la stimulation optique a produit une libération seulement dans l’hémisphère contenant la fibre optique. Comme démontré par d’autres études, les fibres du FMT peuvent se connecter à l’ATV par des voies multisynaptiques bilatérales. Donc, la stimulation unilatérale électrique du FMT recruite un réseau de structures neuronales beaucoup plus ramifié que la stimulation optique spécifique aux neurones dopaminergiques de l’ATV. Nous spéculons que cette différence doit avoir des conséquences comportementales quantifiables. La contribution de projections neuronales contournant l’ATV durant la stimulation électrique est aussi une possibilité.

L’adolescence est la dernière période critique de développement, entre autres au niveau de la personnalité et de la modification du sommeil. Notre étude visait à documenter les liens peu connus entre les traits de la personnalité en maturation et les habitudes de sommeil changeantes chez les adolescents en bonne santé, ceci en tentant de comprendre l’effet modulateur des différences sexuelles tout en contrôlant pour le stade de puberté atteint. Âgés entre 13 et 15 ans, 179 adolescents français ont complété un questionnaire sur la personnalité (NEO-FFI) et ont répondu à des questions sur leur sommeil. Les analyses suggèrent que les garçons et les filles ont des relations dissemblables entre leur horaire de sommeil et leurs traits de personnalité. Les garçons ayant une plus courte durée de sommeil et une heure de coucher plus tardive durant la fin de semaine avaient des traits de neuroticisme plus prononcés, mais ces liens étaient inversés chez les filles. L’introversion était pour sa part associée à une plus courte durée de sommeil uniquement chez les garçons, alors qu’aucune relation avec ce trait n’était présente chez les filles. En somme, certains traits de personnalité associés à l’insomnie et à la dépression semblent être influencés par le sommeil à l’adolescence. Des études futures sont requises pour vérifier si ces relations se maintiendront dans le temps et participeront à la cristallisation de la personnalité et au développement de psychopathologies à l’âge adulte. 

Problématique :

L’hypersensibilité auditive, aussi appelée hyperacousie, est cliniquement évaluée sur la base de seuils d’inconforts, une mesure surtout sensorielle, ni sensible, ni spécifique pour diagnostiquer l’hyperacousie. L’objectif de cette étude est d’examiner si les aspects sensoriel et affectif sont dissociables dans la perception normale de la sonie, soit la perception subjective de l’intensité des sons.

Méthodes :

Cent participants ont à juger 32 stimuli sonores (catégorisés comme plaisants, déplaisants, neutres ou artificiels) à 10 intensités différentes selon deux échelles; celle d’intensité allant d’Inaudible à Trop fort (échelle sensorielle) et celle d’appréciation allant de Plaisant à Déplaisant (échelle affective). Une ANOVA mixte a été réalisée entre les facteurs intersujets (sensibilité aux bruits) et intrasujets (les échelles, la valence et l’intensité).

Résultats préliminaires : 

Une dissociation entre les échelles est observée (n=75). Les individus plus sensibles au bruit jugent en moyenne les sons plus forts et plus déplaisants que les individus moins sensibles aux bruits; la différence étant plus marquée pour l’échelle affective.

Conclusions :

Étudier la sonie sous cet angle multidimensionnel permettra d’influencer l’approche thérapeutique priorisée. Une mesure affective de la sonie pourrait être plus sensible et spécifique pour mesurer l’efficacité d’un traitement et peut-être permettrait-elle d’identifier différents sous-types de l’hyperacousie.

La maladie de Parkinson est un désordre neurologique majeur dont l'incidence augmente avec l'âge. Malgré de nombreuses études fondamentales et cliniques, plusieurs aspects des mécanismes moléculaires impliqués dans les problématiques de cette maladie restent à clarifier. L'enzyme PIMT répare les protéines endommagées porteuses de résidus isoaspartyls. Ces modifications spontanées peuvent altérer les fonctions biologiques des protéines causant des dérèglements biochimiques et ainsi provoquer  l'apoptose. Différentes études ont démontré que le niveau de PIMT diminue avec l'âge et est associée à plusieurs maladies neurodegénératives. Un traîtement des neuroblastomes SH-SY5Y avec de la dopamine méne à une dimunition de la PIMT à deux niveaux: l'ARNm et la protéine. Cette diminution est similaire à celle correspondant à un traîtement avec l'inhibiteur de la chaîne de transport d'électrons, la roténone. Les deux substances résulte en une augmentation de la mort cellulaire et du stress oxydatif. La diminution de la PIMT lors de la cytotoxicité liée à la dopamine est bloquée par un pré-traîtement à l'antioxydant N-acétyl-L-cystéine résultant en une diminution significative de la mort cellulaire et des niveaux de dérivés réactifs de l’oxygène provenant de l’oxydation de la dopamine cytoplasmique.  Le control de la transcription du gène de la PIMT lors de la cytotoxicité oxydative est vérifié à l'aide du test de la luciférase et à des versions tronquées du promoteur de la PIMT.

La dystrophie myotonique de Type 1 (DM1) est une maladie héréditaire affectant de multiples systèmes, dont le système nerveux central. Il en existe 4 formes selon l’âge d’apparition et la gravité des symptômes. Si les atteintes cognitives ont été largement décrites, très peu d’études longitudinales ont été publiées, laissant ainsi un doute sur l’évolutivité de ces atteintes. Les objectifs de l’étude sont de décrire et de comparer l’évolution des capacités cognitives chez des sujets DM1 atteints des formes adulte et tardive, grâce à une étude de cohorte longitudinale. Nous avons évalué 115 patients, à 9 ans d’intervalle, sur des habiletés cognitives spécifiques (langage, mémoire, attention visuelle, vitesse de traitement, capacités visuo-constructives et fonctions exécutives) et le fonctionnement intellectuel (WAIS-R). Les données démographiques, le niveau de faiblesse musculaire et le nombre de CTG ont aussi été mesurés. Les résultats démontrent un déclin significatif de la mémoire verbale, de l’attention visuelle et de la vitesse de traitement. Ce déclin est corrélée à l’âge et la durée de la maladie, mais indépendant des autres données cliniques, témoignant ainsi d’un processus de vieillissement précoce du cerveau, autonome par rapport au système musculaire. Le niveau de déclin était supérieur dans la forme tardive pour bon nombre de fonctions cognitives. Ces résultats sont importants pour la pratique clinique et le conseil génétique.