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La microscopie électronique (ME) demeure le seul moyen dont dispose les neuroanatomistes afin de caractériser l’organisation morphologique des contacts synaptiques. L’utilisation d’anticorps pour caractériser des éléments neuronaux chimiquement identifiés est, encore aujourd’hui, l’approche la plus fréquemment utilisée. Cette méthode comporte en revanche son lot de défis tels qu’une pénétration limitée des anticorps. Dans le cadre de ce projet, nous utilisons plutôt une protéine fluorescente appelée miniSOG qui, grâce à la lumière, nous permet de faire précipiter sur un grand volume de tissu, un chromogène (DAB) qui peut ensuite être détecté en ME. L’expression ciblée de miniSOG dans des neurones cholinergiques d’une souris ChAT-cre, par le biais d’injections intracérébrales de vecteurs viraux, a été testée afin de mettre en lumière les caractéristiques ultrastructurales de la transmission cholinergique au sein du noyau subthalamique (NST). Les résultats préliminaires indiquent une forte expression de miniSOG dans l’ensemble des prolongements axonaux appartenant aux neurones cholinergiques. Ces éléments neuronaux sont dès lors visibles en ME, sans aucun marquage immunohistochimique. De plus, l’intégrité du tissu est largement préservée. Cette technique sera donc mise à profit afin de réaliser des reconstructions 3D de segments axonaux dans le NST et de caractériser la nature morphologique de la transmission cholinergique grâce à l’utilisation d’un appareil appelé FIB-SEM.

Au moment de l’apprentissage, l’information est malléable et sensible à certains facteurs (ex. le stress) avant d’être consolidée en mémoire à long terme. Le rappel de cette information (réactivation) la rend malléable de la même façon qu’elle l’était suite à son apprentissage initial. Des études ont montré que le stress module les mémoires réactivées à connotation négative. Toutefois, aucune étude n’a exploré si cet effet est aussi retrouvé pour les mémoires positives. Afin d’étudier cette question, peu de stimuli validés à valence positive sont disponibles. La présente étude vise donc à valider une banque d’images associées à des émotions positives (thème de vacances) et neutres (thème de bureau) en mesurant la valence auto-rapportée, l’arousal auto-rapporté et physiologique ainsi que la mémoire. Pour ce faire, 15 hommes et 15 femmes en santé âgés de 18 à 35 ans ont été recrutés. Soixante images ont été présentées à l’ordinateur. Pour chaque image, l’activité électrodermale, la valence et l’arousal auto-rapportés ont été collectés. La mémoire (rappel libre) a ensuite été testée. Des tests-t ont été effectués pour comparer l’activité électrodermale, la valence et l’arousal auto-rapportés ainsi que la mémoire en fonction de la thématique (vacances vs. bureau). Les résultats suggèrent que les images de vacances sont perçues comme étant plus positives, induisent un niveau d’éveil physiologique et auto-rapporté plus élevé et sont mieux mémorisées que les images de bureau. 

La maladie de Parkinson (MP) est caractérisée par des dysfonctions motrices souvent précédées par d’autres symptômes, dont des altérations gastro-intestinales associées à la dégénérescence des neurones dopaminergiques (DA) de l’intestin. Au niveau du plexus myentérique (PM), plusieurs évidences supportent le rôle de la réponse inflammatoire dans la dégénérescence neuronale dans le modèle de souris parkinsoniennes induit par injection de MPTP. Diverses études ont démontré l’effet immunomodulateur de l’estradiol (E2), hormone connue aussi pour son rôle neuroprotecteur dans ce modèle de souris. Les effets de l’E2 peuvent être médiés par les récepteurs estrogéniques ER alpha, ER bêta et GPER1. Afin d’étudier l’effet neuroprotecteur de l’activation du récepteur GPER1 dans le PM dans un modèle de MP, des souris mâles ont reçu du MPTP combiné avec des prétraitements d’E2, avec l’agoniste du GPER1 G1 ou avec son antagoniste G15. Le MPTP induisait une dégénérescence des neurones exprimant la tyrosine hydroxylase accompagnée d’une augmentation de 50 % de la densité de macrophages dans le PM. Les souris MPTP ayant reçu un traitement E2, G1 ou E2+G15 ne montraient pas de neurodégenerescence dans le PM. Le traitement G1+G15 n’avait aucun effet neuroprotecteur contre les injections de MPTP. En présence de E2 ou de G1, la réponse immunitaire était abolie. Ces résultats suggèrent que le GPER1 est impliqué dans la protection des neurones DA du PM et dans la réponse inflammatoire.?

La négligence du trait développemental et de la dimension corporelle sont grandement répandues dans les domaines des sciences neurocognitives, de l’esprit (mind) et de la conscience. Une majorité importante des modèles contemporains sont fréquemment désincorporés, et/ou sur-intellectualisés. Il y a peu de modèles permettant de comprendre les expériences vécues des organismes humains. La phénoménologie de Husserl semble offrir un modèle permettant une compréhension des expériences vécues par les organismes animés. Ses écrits posthumes encore méconnus ont des considérations importantes pour les organismes, l’affectivité et les modalités sensorielles de la tactilité et de la kinesthésie. Mon objectif est de déterminer le modèle de la phénoménologie husserlienne autour de l’affectivité. En considérant l’entièreté de ses écrits, la tactilité et la kinesthésie occupent une place importante reposant sur l’affectivité. De plus, Husserl confère un rôle central à la motivation qui vient articuler les expériences vécues des organismes animés. Avec les résultats de mon analyse, je vais pouvoir vérifier la validité de ce modèle avec l’aide d’évidences théorétiques et empiriques. Les conclusions de ma recherche seront pertinentes dans une perspective historique et contemporaine. Dans une perspective historique, pour la philosophie et phénoménologie de Husserl. Dans une perspective contemporaine, pour les théories de l’esprit, de la conscience, de l’affectivité et de la perception.

Problématique: L'aphasie est un trouble acquis du langage qui résulte d'une lésion cérébrale des aires responsables du traitement langagier. Le signe clinique d'aphasie le plus fréquent est l'anomie, ou manque du mot; ce déficit demande une prise en charge orthophonique. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), des améliorations comportementales découlant d'une thérapie orthophonique peuvent être liées au substrat neurobiologique supportant ces améliorations. De plus, des analyses de connectivité fonctionnelle (CF) permettent d'avoir un aperçu de l'ensemble des réseaux et des changements induits par la thérapie. Objectifs: Nous avons identifié les réseaux cérébraux soutenant la récupération de l'anomie chez un groupe de dix participants ayant reçu une thérapie orthophonique de nature sémantique (SFA). Résultats: Les analyses de CF montrent une augmentation du niveau d'intégration des réseaux suite à une thérapie. Deux réseaux sont identifiés; le premier est un réseau langagier qui comporte de nombreuses aires de traitement sémantique; le deuxième est un réseau moteur associé à l'amélioration de la programmation de la parole. Conclusion: Les résultats de cette étude montrent que la nature de la thérapie a un impact sur le substrat du traitement langagier. En effet, une thérapie spécifique peut recruter des réseaux cérébraux intacts et soutenir la récupération de l'aphasie grâce au processus de plasticité cérébrale. 



L’activité physique et l’entraînement sont adoptés comme traitements palliatifs dans le cas de plusieurs maladies neuromusculaires. D’autre part, certaines maladies, dont l’ataxie récessive spastique autosomique de Charlevoix-Saguenay (ARSACS), sont encore peu explorées. Le but de cette recherche est d’évaluer l’impact de l’entraînement sur la condition physique, le degré de spasticité, la qualité de vie et l’autonomie des personnes atteintes de l’ARSACS. Treize sujets âgés de 17 à 45 ans se sont portés volontaires. Ils ont suivi un programme d’entraînement de 8 semaines constitué d’exercices de musculation, d’entraînements de type aérobie ainsi que de différentes activités physiques et sportives. En comparant les résultats entre le début et la fin du projet, l’analyse révèle une amélioration significative pour 11 des 13 évaluations portant sur la condition physique et sur la capacité fonctionnelle. Une baisse de l’ataxie des membres supérieurs et une amélioration de la coordination ont aussi été constatées.



La peur est une émotion essentielle qui assure la survie de l’espèce. Elle peut être étudiée en laboratoire par un paradigme de conditionnement de peur. Celui-ci consiste à associé un stimulus neutre (ex., une couleur) à un stimulus aversif (ex., un choc électrique). La présentation de plusieurs associations entre la couleur et le choc induit une réponse conditionnée de sorte que la lumière induit la peur à elle seule. Après un délai, un rappel peut être effectué pour tester si la mémoire d’extinction a été consolidée. Il a été montré que le stress augmente la consolidation, surtout pour les événements négatifs. Cependant, les effets du stress sur l’extinction de la peur demeurent peu étudiés chez l’humain. Notre étude vise à identifier l’impact du stress sur l’apprentissage et la consolidation de l’extinction de la peur. Au jour 1, les participants sont exposés au conditionnement de peur. Au jour 2, ils sont assignés aléatoirement à un stresseur ou une condition contrôle. L’extinction de la peur est ensuite effectuée. Au jour 3, la mémoire de l’extinction de peur est testée. Lors des trois visites, afin d’évaluer la réponse de peur, la réponse galvanique est mesurée. Les résultats suggèrent que les participants du groupe stressé présentent une réponse galvanique plus élevée que le groupe contrôle face au stimulus conditionné qui a subi l’extinction lors du rappel au jour 3. Le stress viendrait donc altérer la consolidation de l’extinction.

Les endophénotypes de la schizophrénie ou la maladie bipolaire possèdent une architecture génétique plus simple que le diagnostic DSM-IV. Or, les endophénotypes neurocognitifs et physiologiques observés chez le patient adulte sont détectables chez l’enfant à risque génétique de schizophrénie ou maladie bipolaire, 10-15 ans avant l’incidence de la maladie (Maziade et al., Schiz Bull 2011). Ces endophénotypes de risque : i) auraient des fenêtres temporelles de vulnérabilité ; ii) signent des empreintes neurodéveloppementales du cerveau de l’enfant à risque ; iii) des endophénotypes différents ont des trajectoires développementales différentes ; iv) trois formes de trajectoires ont déjà pu être identifiées de l’enfance à l’âge adulte : 1. Une stabilité du déficit ; 2. Une trajectoire non-linéaire avec un retard développemental en enfance suivi d’une récupération ; 3. Un retard tardif commençant à la fin de l’adolescence ; v) la forme de la trajectoire développementale importe. Les travaux soutiennent une définition d’un« syndrome de risque » infantile commun à la schizophrénie et à la maladie bipolaire et reposant sur des anomalies cognitives et physiologiques, la présence de symptômes atténués de psychose et une histoire familiale positive pour ces maladies. Incidemment, un tel syndrome de risque présente des points communs avec le syndrome de risque infantile des maladies métabolo-cardiovasculaires adultes. Ces découvertes mènent a des études d’interventions préventives.

Les enfants qui ont un trouble du spectre autistique (TSA) ont très tôt des particularités développementales. Comme les enfants ayant un retard de langage (RL) partagent précocement avec eux des difficultés, il convient d’explorer ce qui les différencie tôt dans le développement. Des études rétrospectives ont comparé ces groupes et des enfants au développement normal (DN) pour isoler les indicateurs précoces propres aux TSA. L’objectif est de décrire de façon rétrodictive les indicateurs précoces des TSA et du RL en les comparant entre eux et au DN dans le cadre d’une étude prospective, moins sujette au biais de rappel. À 5 et 18 mois, le tempérament a été mesuré à l’aide de l’ICQ et l’échelle de Poe a été utilisée au plan moteur. Le sommeil a été évalué par questionnaire à la mère à 5, 18 et 30 mois. Le vocabulaire réceptif et expressif ont été mesurés avec le MCDI à 18 et 30 mois. Les résultats montrent : 1) un développement moteur plus faible chez les enfants ayant un TSA ou un RL; 2) un sommeil plus long chez les enfants présentant un TSA; 3) un tempérament évalué comme plus facile chez les enfants ayant un TSA; 4) des difficultés de langage à 18 et 30 mois chez les enfants présentant un TSA (- 0.55 ÉT), mais moins sévères que celles des enfants aves un RL (- 1.48 ÉT). Donc, il est possible de distinguer de façon rétrodictive les nourrissons qui ont un TSA, un RL ou un DN. Les avantages d’utiliser des données prospectives seront abordés en discussion.

Problématique :

L’hypersensibilité auditive, aussi appelée hyperacousie, est cliniquement évaluée sur la base de seuils d’inconforts, une mesure surtout sensorielle, ni sensible, ni spécifique pour diagnostiquer l’hyperacousie. L’objectif de cette étude est d’examiner si les aspects sensoriel et affectif sont dissociables dans la perception normale de la sonie, soit la perception subjective de l’intensité des sons.

Méthodes :

Cent participants ont à juger 32 stimuli sonores (catégorisés comme plaisants, déplaisants, neutres ou artificiels) à 10 intensités différentes selon deux échelles; celle d’intensité allant d’Inaudible à Trop fort (échelle sensorielle) et celle d’appréciation allant de Plaisant à Déplaisant (échelle affective). Une ANOVA mixte a été réalisée entre les facteurs intersujets (sensibilité aux bruits) et intrasujets (les échelles, la valence et l’intensité).

Résultats préliminaires : 

Une dissociation entre les échelles est observée (n=75). Les individus plus sensibles au bruit jugent en moyenne les sons plus forts et plus déplaisants que les individus moins sensibles aux bruits; la différence étant plus marquée pour l’échelle affective.

Conclusions :

Étudier la sonie sous cet angle multidimensionnel permettra d’influencer l’approche thérapeutique priorisée. Une mesure affective de la sonie pourrait être plus sensible et spécifique pour mesurer l’efficacité d’un traitement et peut-être permettrait-elle d’identifier différents sous-types de l’hyperacousie.

Après une lésion de la moelle épinière, des changements plastiques surviennent à différents niveaux du système nerveux central. Bien que de nombreux travaux aient démontré les capacités de marche chez le chat après une lésion complète de la moelle épinière thoracique, cette réexpression de la locomotion n’a jamais pu être démontrée chez le rat adulte sans utilisation de drogues, d’electrostimulation épidurale ou encore d’assistance robotique en position bipède verticale.

Dans notre étude, 5 rats ont subi une section complète de la moelle épinière (T9) puis ont été entrainés à marcher sur un tapis roulant à différentes vitesses pendant plusieurs semaines en utilisant simplement une stimulation périnéale. Pendant cette période, la cinématique et l’électromyogramme ont été enregistrés durant la locomotion.

Nos résultats montrent sans équivoque que le rat spinal adulte entrainé sur un tapis roulant est capable d’exécuter avec ses membres postérieurs un patron locomoteur très bien défini, ample, alterné et coordonné sans stimulation pharmacologique et/ou électrique et en position naturelle (horizontale) avec une simple stimulation périnéale (Figure). Ainsi, comme c’est le cas pour les autres vertébrés, les rats spinaux adultes ont la capacité de marcher avec les membres postérieurs après spinalisation. Cette conclusion nous pousse donc à réévaluer certains traitements appliqués aux rats spinaux pour induire la marche puisque les rats ont déjà cette capacité sans traitement.

La présente étude a pour objectif d'explorer l’effet d’une intervention appliquée par le parent sur les habiletés de communication sociale (c.-à-d., communication expressive, attention conjointe, imitation, orientation sociale) de leur enfant présentant un trouble du spectre de l'autisme (TSA). Dix enfants et leur parent (n=10), âgés entre 34et 48 mois, ont participé à cette étude exploratoire. Des pratiques éducationnelles adaptées, issues d'approches comportementales et développementales, ont été utilisées pour permettre l'acquisition d'habiletés de communication sociale. Ces interventions ont été assurées par les parents, préalablement formés à cet effet (environ 5h), et ont eu lieu en milieu naturel lors des activités quotidiennes pour une période de dix semaines. Sur cette période, les interactions parent-enfant ont été observées, une heure par semaine, à l'aide d'une grille d'observation comportementale. Les résultats indiquent une augmentation de la fréquence d’apparition de comportements de communication sociale chez l’enfant. Ainsi, des pratiques éducationnelles adaptées aux caractéristiques des enfants présentant un TSA favoriseraient une meilleure qualité dans les interactions de l’enfant avec son parent. De telles pratiques éducationnelles sont simples d’implantation et pourraient facilement être enseignées aux parents suite à l’émission d’un diagnostic de TSA chez leur enfant.

Les symptômes moteurs reliés à la maladie de Parkinson (MP) surviennent suite à la dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques (DA) situés dans la substance noire compacte (SNc). Toutefois, les neurones DA situés dans l'aire tegmentaire ventrale (VTA) sont davantage épargnés. Ce projet vise à comparer la complexité de l’organisation morphologique des neurones de la SNc à ceux de la VTA. Notre hypothèse principale stipule qu'une plus grande complexité de l’organisation des neurones de la SNc par rapport à ceux de la VTA sous-tend leur vulnérabilité sélective face aux processus neuropathologiques de la MP. Des reconstructions tridimensionnelles et entières de ces neurones seront effectuées chez le primate. De plus, nous vérifierons si la présence de calbindine (CB) dans les neurones DA procure une résistance supplémentaire face aux processus de mort cellulaire qui surviennent dans la MP. Nos données préliminaires révèlent que les neurones de la SNc présentent des dendrites distales souvent variqueuses formant un domaine somatodendritique étendu principalement dans l’axe antéropostérieur et qui plongent dans la partie réticulée de la SN, possiblement pour y libérer de la DA. En outre, la présence de CB semble donner une résistance aux neurones de la SNc. Cette étude permettra de présenter une vision claire de l’organisation morphologique de ces neurones en mettant en relation leur complexité et leur contenu en CB avec une plus grande vulnérabilité neuronale.

Environ 4,8% des canadiens souffriraient de dépression, le risque suicidaire (RS) y étant associé (ASPC, 2006). Le stress psychologique (SP) et l’estime de soi (ES) semblent être corrélés avec le RS et l’indice de dépression (ID) (Balbinotti et Gélinas, 2013). Le but de cette étude est de vérifier les liens régressifs de ces trois mesures affectives de personnalité (RS, SP et ES) sur l’ID (mesuré par le BDI-II) de 506 étudiant-e-s universitaires âgés de 18 à 61 ans. Les résultats d’une régression multiple indiquent que la combinaison linéaire des trois prédicteurs est significativement liée à l'ID (F(3, 502) = 344,99; p< 0,01). Cette combinaison explique autour de 67% de la variance de l’ID, tel qu’indiqué par le coefficient de corrélation multiple (R=0,82). Les corrélations entre chacun des prédicteurs et l'ID (rES= -0,63; rSP= 0,68; rRS= 0,72) s’avèrent significatives (-4,54 < t(505) < 14,01; p < 0,01). Autour de 47% de la variance de l’ID est expliquée par le SP seul, et autour de 20% additionnel par l’ES et le RS ensemble. Les corrélations significatives (p < 0,01) entre chacune des mesures affectives varient entre |0,43| et |0,71|. De par ces résultats, une discussion théorique est proposée. On conclut que le SP a un impact important sur l’ID (celle-ci pouvant même augmenter le RS), tandis que l’ES pourrait avoir un effet protecteur sur le RS et sur l’ID. D’autres études seraient nécessaires afin de comparer nos résultats à d’autres types de population.

Les preuves manquent pour expliquer la relation inconsistante entre le perfectionnisme et les troubles alimentaires. Cette étude préenregistrée a examiné le rôle médiateur de la passion dans la relation entre le perfectionnisme et les troubles alimentaires ainsi que le bien-être physique et psychologique dans les sports esthétiques. Au total, 320 gymnastes et nageurs artistiques ont rempli un questionnaire en ligne afin de tester les hypothèses suivantes : le perfectionnisme orienté vers soi (POS) serait positivement lié à la fois à la passion harmonieuse (PH) et à la passion obsessive (PO), tandis que le perfectionnisme socialement prescrit (PSP) serait positivement lié uniquement à la PO. À son tour, la PO devrait être associée positivement aux troubles alimentaires et négativement au bien-être physique et psychologique, alors que les relations inverses étaient attendues pour la PH. Les résultats de la modélisation par équations structurelles ont confirmé la plupart de ces hypothèses, suggérant que la pratique de sports esthétiques ne conduit pas invariablement à des troubles alimentaires et à des résultats néfastes pour la santé. En effet, le POS favorise un engagement harmonieux dans le sport et est associé à certains bénéfices, tels que la protection contre les troubles alimentaires et l’expérience de bien-être physique et psychologique. Des recherches futures sont nécessaires pour reproduire ces résultats dans d’autres sports.

Le moyennes de potentiels évoqués liés à des stimuli ou à des réponses motrices présument de composantes cérébrales fixes enfouies dans du bruit, ignorant que, pour des temps de réaction (TR) plus longs, le traitement du stimulus ou la préparation de la réponse devraient prendre plus de temps. En modélisant les moyennes comme des mélanges d’ondes fixes liées au stimulus ou à la réponse et décalées dans le temps selon les TR observés, on trouve la solution de moindres carrés des parcours temporel fixe de chaque composante. La différence entre les moyennes observées et celles reproduites par le mélange de composantes fixes donne accès aux processus qui sont modifiés quand les TR varient. L’application de l’approche à des données synthétiques sans variation temporelle valide son fonctionnement pour un tel modèle idéalisé. Un exemple de données réelles suit, où, sur un fond de mots présentés visuellement à intervalles fixes, de sons occasionnels doivent être catégorisés par une réponse de la main droite. On illustre que les données observées à C3 et Cz diffèrent des celles reproduites par le modèle à composantes fixes, principalement dans la période précédant l’émission de la réponse. La séquence de différences sur l’ensemble des canaux, pour les données liées à la réponse, montre une topographie stable impliquant les deux lobes frontaux, plus le gauche que le droit, et la région centrale gauche. Cette nouvelle approche paraît prometteuse pour comprendre les variations de TR.

Cette étude documente l’expérience d’utilisation des appareils mobiles (téléphones intelligents, tablettes) après un traumatisme craniocérébral (TCC) ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Au total, 50 adultes ayant subi un TCC ou un AVC ont participé à une entrevue téléphonique sur l’utilisation d’appareils mobiles et ont rempli des mesures subjectives sur la mémoire, les fonctions exécutives et l’impact psychosocial de la technologie, et une mesure cognitive objective. De plus, 12 professionnels de la réadaptation ont participé à deux groupes de discussion sur l’utilisation de la technologie mobile avec leur clientèle. Les résultats indiquent que les habitudes d'utilisation des appareils mobiles changent après un TCC ou un AVC. Une utilisation plus importante de l’appareil mobile pour des tâches cognitives quotidiennes est associée à une perception plus positive de l’impact psychosocial de l’aide technologique, et à un moins bon fonctionnement subjectif pour la mémoire et les fonctions exécutives. Les analyses qualitatives des groupes de discussion suggèrent que l’utilisation perçue des technologies, l’environnement social et physique, et les caractéristiques individuelles influencent l’utilisation de la technologie pour la cognition. Plusieurs barrières institutionnelles au soutien à la clientèle sont identifiées par les professionnels. Le développement d’un programme d'entrainement pourrait faciliter l’utilisation des appareils mobiles pour la cognition.

Les lunettes EnChroma permettraient aux personnes daltoniennes de mieux percevoir les couleurs. Cependant, il n’existe aucune étude sur l’effet de ces filtres; ceux-ci font l’objet de la présente étude.

Le facteur de réflexion des lumières de la signalisation routière a été mesuré à travers les filtres CX14, CX25 et CX65 pour caractériser leur impact. Puis, 9 participants daltoniens et 5 participants avec une vision normale ont été testés avec et sans les filtres à des tests de discrimination ainsi qu’à une tâche de dénomination de couleurs monochromatiques.

Les filtres EnChroma modifient la saturation et la luminosité relative de certaines couleurs. Ainsi, certaines couleurs de notre environnement pourraient paraître plus vives à travers les filtres. Cet effet perceptif laisse croire aux daltoniens que les filtres EnChroma les aident à mieux voir les couleurs. Pourtant, les filtres EnChroma n’aident pas les daltoniens à mieux distinguer les couleurs monochromatiques du spectre rouge-vert. De plus, les filtres diminuent drastiquement l’intensité des lumières monochromatiques dans la zone spectrale du 480 et 580 nm (cyan et jaune). Le port des lunettes EnChroma pourrait présenter un risque sur la route, considérant qu’elles modifient la couleur des lumières de la signalisation et qu’elles bloquent grandement certaines longueurs d’ondes.

L’orthorexie est présentée comme un concept bidimensionnel qui comprend l’orthorexie nerveuse, une dimension pathologique, et l’orthorexie santé (HO), une dimension qui correspond à une saine préoccupation pour l’alimentation. Bien que certaines études aient démontré que ces dimensions comprennent des comportements alimentaires distincts, les preuves de leur particularisation ou de leur cooccurrence sont encore limitées.  

De précédentes études ont fait ressortir jusqu’à 4 profils d'orthorexie dans divers sous-groupes de population. La présente étude vise à répondre aux limites des études centrées sur la personne en examinant les profils d'ON et d'HO dans un échantillon de 251 adultes canadiens francophones (85,7 % de femmes ; Mâge = 33,56 ans).  

Des analyses de profils latents (LPA) ont été utilisées pour estimer les profils d'ON et d'HO. Seuls deux profils ont émergé. Les résultats obtenus n'ont pas permis d'établir une distinction entre l'ON et l'HO. En effet, ils ont révélé la présence de profils présentant des niveaux cooccurrents d'ON et d'HO qui ne diffèrent que quantitativement : des comportements alimentaires orthorexiques faibles (Profil 1 : 68,9 % de l'échantillon; caractérisé par des niveaux faibles d'ON et d'HO) ou modérés (Profil 2 : 31,1 % de l'échantillon ; caractérisé par des niveaux modérés d'ON et d'HO). 

La cooccurrence des dimensions de l'orthorexie dans ces profils remet en question le caractère bidimensionnel de celle-ci.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénératives qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer sur l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage (non mutée) et de détecter l’accumulation de cette dernière dans divers modèles cellulaires. Ce projet pourrait donc mener à une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la pathogénèse de la SLAS et de définir des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLA. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas. 

Problématique. Le Nightmare Distress Questionnaire (NDQ) est utilisé pour évaluer la détresse associée aux cauchemars. Il a été validé auprès de quatre échantillons estudiantins universitaires pour un total de 540 participants. Les premières études ont fait état de coefficients de consistance interne adéquats qui varient entre .83 et .88. Le NDQ se décomposerait en 3 facteurs (n = 162) : préoccupation/peur, interférence et prémonition. Böckermann et al. (2014) ont confirmé une structure factorielle en trois facteurs (détresse générale, impact sur le sommeil et impact sur la perception de la réalité diurne ; n = 213) pour la version allemande du NDQ. L’objectif de cette étude est de traduire et de valider la version française autorisée du NDQ.Méthodologie.130 individus aux prises avec des psychotraumas ont complété le NDQ, le PCL-s, le MAST, le DAST, le PSI-14 et des mesures évaluant la quantité d’événements traumatiques vécus et la perception d’efficacité personnelle à composer avec les cauchemars.Résultats. La consistance interne de la version française est bonne (alpha de Cronbach de .93). Les résultats d’une analyse factorielle en composante principale confirment la structure en trois facteurs(Tableau 1). Une série de corrélations permet aussi de confirmer une certaine validité convergente et discriminante (Tableau 2).Conclusion.La version francophone du NDQ semble valide. Le caractère international de la traduction est certes un atout pour la francophonie mondiale.

Bien que le diagnostic de trouble de santé mentale puissent être étudié de nombreuses manières (par exemple à travers l’étude de sa fonction pratique qui mène à identifier un traitement ciblé; ou encore à une fonction administrative qui permet l’accès à des services ou des exemptions et accommodements), le diagnostic peut également être étudié en tant qu’événement qui influence le parcours des individus à travers l’impact de l’annonce du diagnostic et de ses effets sous-jacents qui ponctue de diverses manières, à différents niveaux et selon différentes intensités le parcours d’un individu. Dans le cadre de ce mémoire, nous avons choisi de mettre l’emphase sur les effets du diagnostic sur le parcours de rétablissement des personnes qui doivent au quotidien reconstruire un rapport à eux-mêmes et à leur expérience en tenant compte de cette nouvelle définition de soi. Pour ce faire, le corpus analysé fut constitué à partir de messages publiés sur le forum web de l’organisme Revivre, organisme qui offre une plateforme d'échange aux individus concernés par un ou plusieurs diagnostics correspondant aux troubles dépressifs, bipolaires ou anxieux. L’étude nous a permis de mettre en lumière l’articulation entre les dimensions problématiques de l’expérience exprimées par les personnes, les types d’identification au diagnostic (« Je suis malade » vs « J’ai un problème ») et les modes d’adaptation à l’expérience vécue (buts et moyens visés) qui y sont associés.

Les infirmières et infirmiers qui travaillent au service psychiatrique à l'Hôpital Général de Montréal  travaillent avec des patients agités. Parfois, l'utilisation des mesures restrictives est utilisée (contention physique ou la salle l'isolement). Les contentions peuvent avoir un effet négatif sur les relations thérapeutiques entre les infirmières et les patients. Dans la recension des écrits (MSSS, 2015), la participation des patients a été présentée comme une méthode dans la promotion de la pratique des mesures moins restrictives avec des patients souffrant d’un trouble de santé mentale. Cette étude qualitative descriptive a pour but d'explorer les perceptions des infirmières et infirmiers sur la participation des patients et  identifier les facilitateurs et les obstacles à la participation des patients dans un milieu psychiatrique. Un total de 6 entrevues individuelles semi-dirigées a été réalisé en octobre et novembre 2016. Les entrevues d’une durée de 30 minutes ont été enregistrées et transcrites. Les données ont été analysées selon l'approche proposée par Miles et Huberman (2003). Les participants mentionnent qu’il est possible d’engager les patients  afin de réduire les pratiques restrictives grâce aux stratégies des infirmières (ex : approche), des patients (ex : signes) et l’équipe (ex : soutien). Enfin, plusieurs recommandations sont mentionnées afin de faire face aux barrières (ex : formation continue, équipe stable,  standardisation des pratiques).

Dans les expériences hors corps (EHC), une personne a l'impression qu’une partie d’elle se situe à l'extérieur de son corps physique. Des EHCs de différents types ont été rapportées chez des patients épileptiques ou ayant des troubles vestibulaires. Des travaux récents suggèrent que la région cérébrale du cortex insulaire est impliquée dans l’intégration multi-sensorielle des informations vestibulaires, visuelles et proprioceptives nécessaires à la construction du schéma corporel et pourrait contribuer à générer des EHCs. Nous présentons le cas d’une personne (cas BR) sans problèmes neurologiques ou psychologiques connus rapportant plusieurs EHCs par semaine depuis l'enfance. La participante a été évaluée à l’aide d’une entrevue, de questionnaires sur les états de conscience et d’une batterie de synesthésie. BR montre plusieurs signes de circuits atypiques impliquant le cortex insulaire dont une hypersensibilité vestibulaire, une hyper-empathie à la douleur, ainsi que des synesthésies gustatives. Ces observations suggèrent que les expériences hors-corps de cette personne sont associées à une activité atypique du cortex insulaire, ce qui pourra être confirmé par neuroimagerie.

La souffrance psychique a d’abord besoin d’être accueillie. Il lui faut un accueil. Et les salles d’urgences ont souvent pour mission d’y répondre. Seulement, bien que les écrits soulignent toute l’importance de ce premier instant sur le processus thérapeutique, l’accueil fait relativement peu l’objet d’études approfondies. De fait, notre communication part de la question suivante : « qu’est-ce que qu’accueillir dans le champ de la santé mentale ? » et se propose d’explorer le sens que les intervenants de la crise donnent au phénomène d’accueil au sein d’urgences psychiatriques, et ce, au moyen de la méthodologie par théorisation enracinée (Glaser et Strauss, 1967). Cette communication permettra de saisir la complexité du processus d’accueil, les phénomènes intersubjectifs mobilisés, et les actions thérapeutiques déployées lors de cette primo étape du soin.