Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Les infirmières et infirmiers qui travaillent au service psychiatrique à l'Hôpital Général de Montréal  travaillent avec des patients agités. Parfois, l'utilisation des mesures restrictives est utilisée (contention physique ou la salle l'isolement). Les contentions peuvent avoir un effet négatif sur les relations thérapeutiques entre les infirmières et les patients. Dans la recension des écrits (MSSS, 2015), la participation des patients a été présentée comme une méthode dans la promotion de la pratique des mesures moins restrictives avec des patients souffrant d’un trouble de santé mentale. Cette étude qualitative descriptive a pour but d'explorer les perceptions des infirmières et infirmiers sur la participation des patients et  identifier les facilitateurs et les obstacles à la participation des patients dans un milieu psychiatrique. Un total de 6 entrevues individuelles semi-dirigées a été réalisé en octobre et novembre 2016. Les entrevues d’une durée de 30 minutes ont été enregistrées et transcrites. Les données ont été analysées selon l'approche proposée par Miles et Huberman (2003). Les participants mentionnent qu’il est possible d’engager les patients  afin de réduire les pratiques restrictives grâce aux stratégies des infirmières (ex : approche), des patients (ex : signes) et l’équipe (ex : soutien). Enfin, plusieurs recommandations sont mentionnées afin de faire face aux barrières (ex : formation continue, équipe stable,  standardisation des pratiques).

Lorsqu’une mémoire négative est réactivée, donc rappelée, elle peut être modulée par les hormones de stress. En effet, des niveaux élevés d’hormones de stress augmentent l’amplitude de la mémoire négative réactivée. Les études ont surtout étudié les mémoires négatives, mais il importe d’examiner si les mémoires positives réactivées sont malléables par l’exposition à un stress. Ceci pourrait avoir des implications dans le domaine de la toxicomanie qui est associée à une surconsolidation de la mémoire hédonique (liée au plaisir). 17 fumeurs ont été recrutés afin d’étudier si les mémoires hédoniques liées au tabagisme sont modulables par l’exposition à un stress psychosocial. Les participants étaient exposés à 30 mots (15 mots positifs liés au tabac et 15 mots neutres non liés au tabac). Deux jours après, ils devaient faire un rappel libre des mots (réactivation). Ils étaient ensuite assignés à un stress psychosocial (groupe stress) ou une condition non-stressante (groupe contrôle). Immédiatement après, les participants rappelaient les mots à nouveau. Le stress subjectif et le craving (envie de fumer) étaient évalués à plusieurs reprises. Comparativement au groupe contrôle, le groupe stress avait des niveaux plus élevés de stress subjectif et de craving suivant l’exposition au stress. Les mots liés au tabac étaient mieux rappelés que les mots neutres, mais les deux groupes performaient similairement, suggérant que le stress ne modulait pas les mémoires hédoniques réactivées.

Comme la maladie d’Alzheimer (MA) est étroitement liée au vieillissement, peu d’études portent sur l’expérience des proches aidants des personnes qui en sont atteintes à un jeune âge. Ayant encore souvent des enfants à la maison, leur détresse psychologique serait plus élevée que celle des aidants de personnes âgées. Par ailleurs, les  services de soutien offerts actuellement ne sont pas ajustés à leurs besoins singuliers. L’objectif de ce projet était ainsi de documenter l’expérience des aidants de personnes de moins de 60 ans atteintes de la MA, sous l’angle: 1) des difficultés vécues dans leur vie quotidienne et 2) des perceptions des professionnels des équipes interdisciplinaires quant aux services qui pourraient répondre à leurs besoins. Une approche qualitative a permis d’explorer en profondeur l’expérience de 20 proches dans le cadre d’une entrevue semi-dirigée, de même que la perspective de professionnels (n=10) à l’aide de deux groupes de discussion. L’analyse thématique des discours souligne des difficultés chez les aidants,  notamment quant à la quête et à la négation du diagnostic, la gestion des symptômes de la MA, la conciliation travail-famille, l’équilibre psychologique et la planification de l’avenir. Développer des formules de répit flexibles et des programmes psychoéducatifs sont parmi les pistes pour améliorer les mesures d’accompagnement dans un contexte où il est maintenant possible de dépister plus rapidement la MA chez  des personnes jeunes.

La maladie de Parkinson (MP) est la maladie neurodégénérative la plus commune après la maladie d’Alzheimer. Une grande hétérogénéité est observée dans la présentation clinique des syndromes parkinsoniens, dont une forme typique de MP et des parkinsonismes atypiques (PA).

Actuellement, la physiopathologie de ces maladies est encore mal identifiée, et aucun biomarqueur n’existe pour poser un diagnostic positif ni un diagnostic différentiel de la MP et des PA. En conséquence, des patients pourraient recevoir un mauvais diagnostic et donc une prise en charge non adaptée à sa maladie.

Afin d’identifier des biomarqueurs dans ces parkinsonismes, nous utilisons une approche multiomique alliant la génomique, la transcriptomique, l’épigénétique, ainsi que la protéomique. Notre population d’étude à qui nous effectuerons des prélèvements sanguins, est composée de patients atteints de MP, de PA (AMS, PSP et PC), et de contrôles sains. Nos analyses se feront sur les cellules mononucléées sanguines. Notre première cohorte d’étude incluant 10 patients MP, 2 patients MSA et 1 patient PSP dont nous avons séquencé leur ADN nous a permis de retrouver les variants génétiques susceptibles d’avoir un impact au niveau transcriptomique et sur le profil de méthylation de l’ADN, que nous confirmerons prochainement.

Nos résultats pourraient apporter plus de compréhension sur les mécanismes de la MP et des PA, compréhension qui sera contributive pour les futures recherches thérapeutiques.

Plusieurs études démontrent que la N2pc, une composante du potentiel relié aux évènements (PRE) extrait de l’analyse de l’électroencéphalogramme, reflète un processus de sélection visuo-spatial. Récemment, de nouvelles études ont isolé une nouvelle composante qui suit la N2pc, la Ptc, et certains auteurs proposent qu’elle reflète un processus d’individualisation ultérieure, qui serait nécessaire en présence compétitive de distracteurs proches de la cible. Notre objectif était de déterminer si la Ptc est sensible à la similarité sémantique entre une cible et un distracteur car celle-ci devrait influencer la difficulté d’individualisation. Et, comme les effets d’interférence devraient être plus grands quand la distance entre cible et distracteur est petite, nous avons aussi manipulé ce facteur. À chaque essai, plusieurs tableaux de recherche contenant des symboles étaient présentés et la tâche était de compter le nombre de voyelles (une possible par tableau) dans la séquence de tableaux. Un distracteur saillant était aussi présent, soit près ou distant, et était plus ou moins similaire sémantiquement (une consonne, un chiffre, ou un symbole non-alphabétique). Les données électroencéphalographiques (EEG) suggèrent que la distance et la similarité entre cible et distracteur affectent l’amplitude de la N2pc et de la Ptc, et suggèrent que ces facteurs visuo-spatiaux et sémantiques jouent un rôle important dans le traitement attentionnel d’objets encodés en présence de distracteurs.

Contexte : La régulation émotionnelle permettrait d’influencer l’ampleur et la durée de la réponse émotionnelle afin d’atteindre ses objectifs. La réévaluation cognitive, qui consiste en la réinterprétation du contexte, est une stratégie volontaire permettant de comprendre la régulation émotionnelle en contexte expérimental. Néanmoins, très peu d’études ont tenté de déchiffrer les mécanismes électro-corticaux accompagnant ces processus complexes. De par sa capacité à décortiquer la dynamique temporelle de la régulation, l’électroencéphalogramme quantitatif (EEGq) a révélé l’implication du rythme thêta (3 à 8 Hz) en préfrontal en lien avec le contrôle cognitif. L’objectif était donc d'étudier le rôle du rythme thêta dans la régulation émotionnelle avec un EEGq. Méthode : 24 sujets sains ont effectué une tâche de réévaluation cognitive d’images aversives tandis que leur activité EEG a été enregistrée en continu. Les modulations du rythme thêta, révélées par l’EEGq, ont été mises en relation avec le succès de la régulation et une localisation de sources a permis d’estimer leurs générateurs neuronaux des oscillations. Résultats : La réévaluation cognitive est associée à une augmentation de l’activité thêta dans les régions frontales. La pertinence des oscillations thêta comme marqueur d’une régulation réussie pourrait amener à de nouvelles options thérapeutiques pour les troubles mentaux présentant une régulation perturbée.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par la présence de tics moteurs et phoniques. Cette condition peut être traitée par une thérapie cognitivo-comportementale, basée sur la régulation de la suractivation sensorimotrice et de la tension musculaire. Les mécanismes physiologiques et comportementaux qui sous-tendent le changement clinique ne sont toutefois pas encore bien compris.

L’objectif de ce projet de recherche était donc d’étudier les changements psychophysiologiques induits par la thérapie.

Pour ce faire, nous avons enregistré les potentiels évoqués et les potentiels de latéralisation motrice (lateralized readiness potentials; LRP) durant une tâche de compatibilité stimulus-réponse, chez 20 patients atteints du SGT et 20 participants contrôles.

La thérapie a permis une diminution des tics de 40% en moyenne. Avant la thérapie, les patients atteints du SGT présentaient un délai de l’onset du LRP moyenné par rapport au stimulus et une plus grande amplitude du LRP moyenné par rapport à la réponse. Ces composantes se retrouvent normalisées après la thérapie.

Ces résultats indiquent des modifications des processus moteurs suite à la thérapie. Étant donné que les potentiels de latéralisation motrice sont partiellement générés par l’aire motrice supplémentaire, et puisque cette région est impliquée dans la génération des tics, nous suggérons que la thérapie a induit une modification de l’activité de cette région.

L'habenula, une petite région du mésencéphale, attire de plus en plus l'attention depuis la découverte récente faite chez les rongeurs selon laquelle les effets antidépresseurs de la kétamine dépendent de manière importante de son action sur l'habenula. Cela suggère un rôle pour l’habenula dans le traitement de la dépression. Afin de confirmer ce rôle chez l’humain, des travaux ont étudié le cerveau de participants atteints de dépression avant et après qu’ils aient reçu divers traitements. Ces travaux cherchent à vérifier si l’habenula subit des changements fonctionnels et structurels à la suite de différents traitements. Cette étude vise à faire la revue de cette littérature. 



Méthodologie

Une recherche a été effectuée avecPubMed en avril 2023. Pour être inclus, les articles devaient administrer un traitement contre la dépression et mesurer ses effets sur l’habenula. Les titres et les résumés de 76 articles ont été passés en revue et 6 ont été inclus dans la revue. 



Résultats

Les résultats de deux études suggèrent que le volume de l’habenula augmente lorsque la dépression est traitée. De plus, le fait de traiter la dépression avec la stimulation cérébrale profonde du cortex cingulaire augmente la connectivité fonctionnelle au repos entre l'habenula et plusieurs régions du cerveau impliquées dans l’étiologie de la dépression. 



Discussion

L’habenula semble être une composante essentielle dans la « circuiterie » impliquée dans le traitement de la dépression.

Objectif : Le suicide chez les adolescents représente un problème de santé publique majeur. La consommation de substances est commune chez les adolescents suicidaires, mais la direction de l’association demeure inconnue. Notre objectif était de déterminer la direction de l’association entre la consommation de substances et les comportements suicidaires chez les adolescents, de manière quantitative. Il existe deux modèles prédominants dans la littérature : (1) le modèle consommation de substances secondaire, les comportements suicidaires mènent à la consommation et (2) le modèle du trouble de santé mentale secondaire, la consommation de substance mène aux comportements suicidaires.

Méthodologie : À l’aide de moteurs de recherche, nous avons identifié les études longitudinales portant sur la consommation de substances et les comportements suicidaires publiées jusqu’à ce jour.

Résultats : Parmi les 298 études initiales, une trentaine correspondaient à nos critères d’inclusion. Nos résultats préliminaires identifient plusieurs études qui semblent confirmer le modèle de trouble de santé mentale secondaire, mais
peu d’études appuyant le modèle de consommation de substances secondaire. Des résultats quantitatifs seront présentés.

Implications : Ces résultats pourraient être d'un intérêt clinique pour la gestion de ces troubles concomitants chez les adolescents en soulignant la nécessité d'améliorer leur dépistage systématique et de promouvoir un plan de traitement intégratif.

Cette recherche vise l'étude des relations entre le style d’attachement, le soutien social, les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global chez des individus canadiens-français aux prises avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cent patients ayant un TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Les résultats indiquent qu’un style d’attachement sécure est associé à moins de symptômes post-traumatiques et à un niveau global de fonctionnement plus élevé. Une quantité adéquate/élevée de soutien social est associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. Une qualité adéquate/élevée de soutien social serait aussi associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. En considérant la combinaison quantité et qualité du soutien social, il semblerait que l'aspect qualitatif du soutien social soit minimalement nécessaire pour une moindre symptomatologie psychotraumatique alors que l'aspect quantitatif du soutien social serait minimalement nécessaire pour assurer un meilleur niveau global de fonctionnement. Les résultats indiquent toutefois qu'il ne semble pas y avoir d’effet combiné du style d’attachement et du type de soutien social sur les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global. Les résultats viennent confirmer l’hétérogénéité de la population ayant un TSPT et ouvrent la voie à une prise en charge psychothérapeutique bonifiée. 

Les récepteurs glutamatergiques métabotropiques (mGluR) sont de nouvelles cibles thérapeutiques intéressantes pour diminuer ou renverser les dyskinésies induites par la L-Dopa (DIL). Le but de cette étude est d’évaluer l’effet d’un traitement chronique avec le prototype MPEP, un antagoniste mGluR de type 5 (mGluR5), chez le singe lésé au 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP). Neuf singes femelles ovariectomisées MPTP, naïfs aux traitements dopaminergiques, ont été traités quotidiennement avec de la L-Dopa ou avec la L-Dopa et un antagoniste mGluR5, MPEP, pendant 30 jours. Le score dyskinétique moyen durant toute la durée de l’effet de la L-Dopa était plus bas au cours du mois d’observation dans le groupe L-Dopa+MPEP par rapport au groupe L-Dopa. Neuf singes femelles supplémentaires, incluant quatre singes contrôles et cinq singes MPTP, ont été utilisés pour les analyses biochimiques. Tous les singes lésés au MPTP étaient dénervés de façon extensive et similaire. La liaison spécifique de [3H]ABP688 au mGluR5 a augmenté au striatum seulement dans le groupe MPTP+L-Dopa et une corrélation positive a été observée entre le score dyskinétique moyen des singes et la liaison spécifique de [3H]ABP688. De plus, une augmentation de la liaison spécifique des récepteurs NMDA NR1/N2B et AMPA a été observée seulement dans le groupe L-DOPA. Nos résultats montrent l’effet bénéfique du MPEP avec la L-Dopa pour normaliser la transmission glutamatergique chez le singe MPTP.

Problématique: Le soutien social constitue à la fois un facteur de risque et de protection du développement de l’état de stress post-traumatique (ESPT), particulièrement auprès des victimes d’actes criminels violents (VACV). Objectif : Déterminer le rôle du soutien social dans le développement et l’intensité de la symptomatologie d’état de stress post-traumatique chez les VACV. Méthode : 157 VACV ont complété l’Entrevue clinique dirigée pour le DSM-IV-TR, mesurant l’ESPT, 4 à 6 semaines après l’agression. La prévalence et la satisfaction du soutien social reçu de la part de trois groupes d’aidants (proches, professionnels, Centres d’aide aux victimes d’actes criminels [CAVAC]) ont été mesurées lors des quatre semaines suivant l’agression.Résultats : Les résultats d’analyses de régression logistique indiquent que la prévalence et le niveau de satisfaction du soutien social sont des prédicteurs statistiquement significatifs du diagnostic d’ESPT.Conclusion: Le soutien social est un facteur de risque important de développement de la symptomatologie d’ESPT chez les VACV. Ces résultats suggèrent que le soutien social reçu doit faire l’objet d’un suivi étroit et continu de la part des professionnels de la santé afin de réduire la prévalence d’état de stress post-traumatique chez les VACV.

Les problèmes liés à l’usage des substances psychoactives (SPA) comporte, selon la conceptualisation proposée par le DSM­IV et la CIM­11, deux dimensions correspondant à (1) la dépendance et (2) aux conséquences qui découlent de l'usage de SPA. Ces deux dimensions bien que distinctes, sont étroitement liées sous un modèle conceptuel bidimensionnel. Or, la sortie du DSM-5 propose une conception différente et les fusionne; nommé trouble liée à l'usage de substances (TUS), les deux dimensions précédentes sont dorénavant regroupées sous un continuum. Serait-il possible qu’une conceptualisation hybride où les deux dimensions seraient chapeautées par un supra-concept, puisqu’il pourrait s’agir d’un unique phénomène se mesurant via deux dimensions ? Ce projet vise l'évaluation des assises empiriques des deux modèles conceptuels déjà existants du TUS ainsi que d'un nouveau modèle hybride. Suite à l’élaboration de deux échelles pour mesurer les deux dimensions et en se basant sur une collecte de données (n =1009), des analyses confirmatoires (via le logiciel Amos) ont été performés afin de comparer les indices d’ajustement des trois modèles conceptuels.Les comparaisons des trois modèles lors des analyses confirmatoires indiquent que le modèle hybride hiérarchique représente un meilleur ajustement aux données recueillies que les deux autres modèles. Cette présentation souhaite ajouter une nouvelle perspective au débat conceptuel entourant les notions de dépendance et de conséquences.

Problématique. Les problèmes du comportement alimentaire sont au nombre des manifestations les plus fréquemment associées au trouble du spectre autistique. Ces problèmes alimentaires affectent l’état nutritionnel des enfants et peuvent produire des répercussions physiologiques importantes. Nous proposons d’adresser prioritairement cette problématique par son dépistage, en étudiant l’adéquation des outils pédiatriques du dépistage du comportement alimentaire à l’égard de l’autisme.

Méthodologie. Une revue de l’ensemble des outils de dépistage publiés avant avril 2015 a été réalisée. Les outils retenus pouvaient cibler des enfants atteints ou non d’autisme. Un processus systématique de recherche à quatre étapes a été utilisé afin d’interroger les bases de données sélectionnées.

Résultats. Onze articles décrivant dix outils de dépistage ont été recensés. Treize dimensions alimentaires ont été identifiées parmi l’ensemble des items employés. Toutefois, aucun outil ne permet une évaluation compréhensive de l’ensemble des dimensions alimentaires relevées. L’analyse superficielle de l’environnement alimentaire et le cloisonnement du comportement alimentaire autiste s’ajoutent aux limites des outils recensés.

Conclusion. Nous hésitons à recommander l’utilisation de ces outils auprès d’une population autiste. Le cas échéant, ces derniers devraient être adjoints d’une investigation approfondie de l’environnement alimentaire pédiatrique, ainsi que des dimensions lui étant associées.

De récentes études rapportent que l’ocytocine (OT) exogène aurait une capacité à traiter les individus souffrant de troubles liés à l'utilisation d'une substance. Plus précisément, l’OT atténuerait la tolérance aux effets analgésiques des opiacés et les symptômes de sevrage, en plus d’inhiber les comportements d’auto-administration (CAA) d’héroïne. La présente étude a donc examiné les effets de l’OT sur les CAA chez les rats mâles. Nous avons émis l’hypothèse voulant que l’administration centrale d’OT soit efficace à réduire les CAA d’héroïne chez les rats. Considérant la courte demi-vie de l’OT exogène, nous avons analysé les effets de l’OT sur diverses périodes de temps au sein des sessions d’AA, en plus d’examiner ses effets en fonction de différentes doses d’OT et différents ratios de renforcement. Les rats (Long-Evans) ont été entraînés pendant 66 jours sous des ratios de renforcement fixe et progressif afin d’évaluer leur motivation à prendre de l’héroïne. Une fois leur CAA stabilisé, de l’OT (0.0, 0.5 et 2.5 ug/rat; i.c.v. ou 1.0 mg/ml; i.p.) a été administrée aux rats avant leur session d’AA. Les résultats suggèrent un effet initial sédatif saillant issu de l’OT au début de la session d’AA. Néanmoins, le ratio de renforcement progressif complique l’interprétation de ces résultats alors qu’une augmentation de la motivation à la prise d’héroïne est observée. De plus, l’administration d’OT a causé plusieurs crises d’épilepsie. 

Les traces mnésiques d’apprentissages récemment encodés sont réactivées de manière spontanée durant le sommeil. Ces réactivations neuronales semblent être un des mécanismes principaux par lequel le sommeil contribue à la consolidation de la mémoire. L’objectif du projet est d’explorer les rôles du sommeil paradoxal (REM), du sommeil lent (NREM), ainsi que des rêves dans la consolidation de la mémoire procédurale en utilisant un protocole de réactivation de mémoire ciblée en sommeil. Chez des sujets en bonne santé physique et mentale (N=59), des sons qui ont été présentés au cours d'une tâche d’apprentissage moteur en réalité virtuelle ont de nouveau été présentés en sommeil REM ou NREM d’une sieste matinale en laboratoire afin d’influencer de manière spécifique la réactivation neurale. Les résultats indiquent qu’une réactivation sonore en sommeil REM renforcerait davantage l’apprentissage moteur qu’une sieste sans stimulation, sans toutefois affecter le contenu des rêves. Cependant, l’incorporation d’éléments de la tâche en réalité virtuelle dans les rêves est associée à une meilleure amélioration à cette tâche, suggérant un lien entre les rêves et les processus de consolidation des apprentissages. Cette étude permet d'enquêter sur la possibilité d'améliorer l'apprentissage moteur avec un protocole non invasif basé sur le sommeil et pourrait mener à une meilleure compréhension de son utilisation dans un contexte clinique, par exemple pour aider en réhabilitation physique.

L’injection in vivo d’un traceur antérograde combinée au marquage immunohistochimique pour la tryptophane hydroxylase (TpH, l’enzyme de synthèse de la sérotonine) et le transporteur vésiculaire du glutamate (VGlut3) nous a permis de caractériser le phénotype chimique, l’activité électrophysiologique ainsi que la morphologie des neurones du noyau raphé dorsal (NRD) chez le rat. L’arborisation somatodendritique et axonale des neurones injectés a été reconstruit individuellement en entièrement. Les neurones du NRD présentent une activité électrophysiologique rythmique (1-2 Hz) et une immunoréactivité pour TpH et VGlut3. Leur corps cellulaire est de taille moyenne (15-20 µm) et possède 3-5 dendrites primaires qui s’arborisent dans l’axe antéropostérieur. L’axone se dirige rostroventralement, traverse le tegmentum mésencéphalique et emprunte le faisceau longitudinal médian. Étant fortement collatéralisé, l’axone de certains neurones innerve préférentiellement les régions limbiques alors que d’autres neurones s’arborisent davantage dans les régions motrices. Pour un même neurone, l’arborisation terminale présente une organisation morphologique différente selon la structure cible. Ces données constituent la première évidence directe de la forte collatéralisation axonale des neurones du NRD. La possibilité pour ces derniers de libérer du glutamate, en plus de la sérotonine soulève la question de la distribution de ces neurotransmetteurs au sein d’un axone fortement collatéralisé.

CONTEXTE : Malgré une prévalence de 12%, l’étiologie de la vestibulodynie provoquée (VP) demeure incomprise. Plusieurs études ont évalué l’association entre les variables psychologiques et l’intensité de la douleur chez les femmes atteintes de VP, sans toutefois évaluer l’association entre la fonction des muscles du plancher pelvien (MPP) et l’intensité de la douleur tel que proposé par le modèle peur-évitement (MPE) modifié de Thomtén et Linton.

OBJECTIF : Investiguer l’association entre les variables psychologiques et la fonction des MPP et l’intensité de la douleur chez les femmes atteintes de VP à l’aide du MPE modifié.

MÉTHODOLOGIE : Un total de 212 femmes nullipares atteintes de VP ont répondu aux questionnaires évaluant la catastrophisation, la peur de la douleur et le soutien conjugal et ont participé à une évaluation de la fonction des MPP mesurée par un spéculum dynamométrique.

RÉSULTATS : Les régressions hiérarchiques ont permis d’observer que le modèle expliquait 27% de l’intensité de la douleur aux relations sexuelles (p<0,001). Un plus haut score de catastrophisation et de soutien conjugal, ainsi qu’une moindre flexibilité des MPP étaient significativement corrélés avec une plus grande intensité de douleur.

CONCLUSION : L’addition des variables musculaires tel que proposé par le MPE modifié permet d’expliquer une plus grande proportion de l’intensité de la douleur, confirmant que la VP peut être expliquée en partie par des facteurs psychologiques et musculaires.

Introduction : La stimulation cérébrale profonde (SCP) est une procédure chirurgicale novatrice dont l’efficacité a été démontrée quant à l’atténuation des symptômes moteurs, l’amélioration de la qualité de vie et la réduction de la prise de médication liées à la maladie de Parkinson.

Objectif : Identifier les changements anatomiques et neurochimiques induits par la SCP chronique du noyau subthalamique.

Méthodologie : Après fixation, plusieurs coupes ont été réalisées sur le cerveau d’un patient parkinsonien ayant été traité par SCP pendant 11 ans, la deuxième plus longue durée de stimulation répertoriée. Différentes zones cérébrales, touchées ou non par les champs électriques, ont été analysées par immunohistochimie afin d’identifier les changements morphologiques et neurochimiques induits par la SCP. Les résultats cliniques du patient ont été extraites du dossier médical afin d’évaluer l’efficacité du traitement pendant la thérapie.

Résultats : Les changements anatomiques dus au passage des électrodes ont été identifiés et modélisés en 3D. Plusieurs altérations concernant la morphologie des cellules gliales, l’orientation des axones, la neurogénèse, la barrière hématoencéphalique et la vascularisation induits par la SCP chronique ont été caractérisés.

Conclusion : Cette analyse permet une meilleure compréhension des effets à long terme de la stimulation électrique chronique sur différentes régions cérébrales et pourrait contribuer à identifier certains mécanismes d’action.

Dans la mise au point de thérapies préventives pour les maladies neurodégénératives comme la  maladie de Parkinson (MP), les molécules naturelles sont de plus en plus étudiées. Nous avons évalué le potentiel neuroprotecteur de la Cucurbitacine E (CuE), un phytostérol issu de la cucurbitacée Ecballium elaterium, sur un modèle cellulaire de la MP. Notre paradigme expérimental utilise les cellules PC12 différenciées en neurones dopaminergiques par le NGF et soumises au MPP+, une neurotoxine qui recrée au niveau cellulaire les dommages de la MP en engendrant un important stress oxydant. La Cucurbitacine E est administrée avant et pendant l’exposition à la toxine. Ensuite, des tests spécifiques de mort cellulaire et d’apoptose ont été effectués, ainsi que l’évaluation du potentiel antioxydant de la CuE par le dosage des espèces réactives de l’oxygène. L’autophagie cellulaire, un mécanisme de dégradation faisant intervenir les lysosomes, a ensuite été étudiée par microscopie à fluorescence. Nos résultats démontrent que la CuE est une molécule neuroprotectrice efficace dont les effets ne s’exercent pas via une amplification du potentiel antioxydant cellulaire. De plus, nous avons observé que la CuE augmente la dégradation autophagique des mitochondries endommagées par le MPP+ et des protéines oxydées. L’induction de l’autophagie pourrait donc être le mécanisme neuroprotecteur utilisé par la CuE dans notre modèle cellulaire de la maladie de Parkinson.



Les enfants autistes présentent souvent des problèmes de comportement qui sont une source importante de stress pour leurs parents. Selon Cohen et Wilks (1985), le support social peut servir de tampon entre un évènement stressant et l’évaluation subjective du stress ressenti face à cet évènement. Notre étude cherche à évaluer si le support social perçu par le parent modère le lien entre les comportements de l’enfant (évènement stressant) et l’évaluation du stress ressenti. Des parents (n=49) vivant avec leur enfant autiste (2 à 21 ans) ont été recrutés dans la région de Montréal. Les parents avaient à remplir un questionnaire général comprenant des questions d’ordre socio-démographique et personnel incluant le support social perçu (Multidimensional Scale of Perceived Social Support). De plus, ils rapportaient quotidiennement les problèmes de comportement de leur enfant autiste (Scales of Independent Behavior-Revised) et la sévérité du stress ressenti lors des interactions avec cet enfant durant les dernières 24 heures (échelle de Likert) et ce pendant 6 jours. Une analyse multiniveau indique que le lien entre les problèmes de comportement de l’enfant et le stress ressenti est moindre lorsque le parent se sent davantage supporté par sa famille (p < 0.001) alors que le support d’une personne significative (p=0,45) ou des amis (p=0,93) n’avait pas d’effet significatif. Ces résultats soulignent le rôle du support familial sur le bien-être des parents d’enfant autiste.



La rivalité binoculaire se produit lorsque l’on présente de façon dichoptique des stimuli différents à chaque œil. Ce phénomène perceptif sous-tend plusieurs mécanismes neuronaux impliqués dans la conscience visuelle pour lesquels il n'existe à ce jour aucun consensus scientifique. La théorie de la compétition interoculaire privilégie un rôle déterminant des aires de bas niveau du système visuel tandis que la théorie de la compétition des percepts soutient que le phénomène est induit par les aires de haut niveau. Le rôle de l’attention, encore méconnu, a été étudié dans le cadre de cette étude. Dans une tâche expérimentale psychophysique basée sur le paradigme de permutation (Logothetis et al., 1996), comportant une condition sans attention et une condition avec attention, treize participants devaient rapporter la dynamique perçue (permutation rapide, stabilité, ambiguïté) lorsqu’on leur présentait dichoptiquement des stimuli à +45° et -45° de 1.4 et 10 degrés d’angle visuels. Les résultats de l’étude mettent en évidence, dans la condition sans attention, des dynamiques spécifiques dépendant de la taille du stimulus (majorité de stabilité perçue pour les grands stimuli vs majorité de permutation pour les petits stimuli). D’autre part, il existe une modulation significative de l’attention pour les stimuli de grande taille uniquement. Ces résultats suggèrent une modulation préférentielle de l’attention sur les aires de haut niveau plutôt que sur les aires de bas niveau.

La thérapie de pleine conscience est une approche d'entraînement mental qui consiste en une forme de méditation basée sur la capacité de ramener son attention sur le moment présent et les sensations corporelles.

Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est caractérisé par des obsessions et/ou par des compulsions. Le Toc peut être associé à un problème de santé mentale concomitant. Le trouble le plus fréquent chez les patients atteints de TOC est un trouble dépressif majeur avec une prévalence de 31%.

Les comorbidités psychiatriques compliquent le traitement du TOC. Malgré cela, peu d'études ont examiné les effets des comorbidités sur le traitement du TOC. À notre connaissance, aucune étude n'a évalué l'effet de la pleine conscience sur le TOC avec la dépression.

L'objectif de cette étude est d’évaluer l’effet de la thérapie de pleine conscience chez des personnes souffrant de TOC et de dépression.

Dix-sept participants, répondant aux critères du DSM 5 du TOC et de la dépression, ont été évalués à l'aide d'une entrevue structurée et des questionnaires.

Un test t unilatéral a été réalisé pour tester les différences avant et après le traitement pour 17 participants. Des améliorations statistiquement significatives ont été démontrées dans les symptômes du TOC et de la dépression. Les résultats préliminaires offrent un soutien initial pour l'efficacité de l'intervention de pleine conscience dans le traitement du trouble TOC avec une comorbidité de dépression.

La plupart des processus biologiques sont régulés de manière cyclique, avec une période de 24h correspondant au cycle solaire, et ces cycles forment les rythmes circadiens.Ces rythmes ont été largement étudiés ces dernières, et le domaine de la chronobiologie a été récemment récompensé par un prix Nobel. Cependant, il existe d’autre rythmes, et ceux ayant une période inférieure à 24h sont appelés rythmes ultradiens. Ces rythmes sont importants pour réguler l’activité journalière, et expliqueraient pourquoi un humain mange toutes les 4-5 heures. Dans le laboratoire du Dr. Storch, il a été montré que la dopamine, une des molécules principales de la transmission au niveau du cerveau, serait impliquée dans la régulation de ces rythmes. En effet en dérégulant le système dopaminergique chez des souris par des manipulations pharmacologiques ou génétiques, il a été montré que le rythme de l’activité au sein d’une journée était grandement affecté. Le but de mes recherches est de déchiffrer les mécanismes permettant à la dopamine de fluctuer de manière oscillatoire et ultradienne, et les conséquences de cette rythmicité. Les patients souffrant de schizophrénie ou de troubles bipolaires présentent souvent des troubles de leur rythme d’activité-repos, et présentent aussi de grandes dérégulations dopaminergiques. Les approches thérapeutiques actuelles ne sont pas optimales, et mieux comprendre les rythmes dopaminergiques pourrait amener à des avancées thérapeutiques pour ces patients.

Plusieurs études sur la maladie de Parkinson (MP) ont permis d’identifier un déficit langagier pragmatique (i.e. l’utilisation du langage dans un contexte précis de communication), plus spécifiquement de la compréhension du langage non littéral (LNL). Un déficit de théorie de l’esprit (TE) et des troubles exécutifs seraient également présents dans cette maladie et pourraient être associés aux troubles de compréhension du LNL. Objectifs: Le but de cette étude est de vérifier la présence de tels déficits dans la MP et s’il existe une association entre les trois. Méthode : Dans notre étude, 15 participants atteints de la MP et 17 participants contrôles ont été évalués avec une tâche de compréhension du LNL, une tâche de TE et ils ont également complété une batterie de tests évaluant les fonctions exécutives. Résultats : Le groupe atteint de la MP a obtenu des scores significativement plus faibles que le groupe contrôle aux tâches évaluant la TE et la compréhension du LNL. Une corrélation significative a été observée entre les scores obtenus à ces deux tâches. Les résultats de cette étude ont également démontré une association entre la compréhension du LNL et la flexibilité mentale. Discussion : Des déficits de compréhension du LNL et de TE sont présents dans la MP. De plus, nos résultats apportent une évidence en faveur d’une relation entre ces déficits chez les personnes atteintes de la MP. Il serait intéressant de vérifier s’il existe une association entre la compréhension du LNL, la TE et les fonctions exécutives à des stades plus avancés de la maladie.