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Problématique : Les mécanismes excitateurs et inhibiteurs de modulation de la douleur sont généralement évalués à l’aide d’outils complexes et couteux (thermode, bain d’eau froide, CoVAS). L’objectif de cette étude pilote était d’évaluer si la neurostimulation périphérique (TENS), une modalité abordable et facile d’utilisation, peut remplacer la thermode et le bain d’eau froide pour mesurer les mécanismes de modulation de la douleur.

Méthodologie : Trente participants sains ont participé à deux séances au cours desquelles leurs mécanismes excitateurs (sommation temporelle) et inhibiteurs (modulation de la douleur conditionnée (MDC)) de modulation de la douleur ont été évalués à deux reprises : à l’aide du protocole TENS et du protocole thermode/bain d’eau froide.

Résultats et conclusions : Les deux protocoles ont évoqué de la sommation temporelle chez le même nombre de participants, mais le protocole thermode/bain d’eau froide a évoqué de la MDC chez un plus grand nombre de participants que le protocole TENS. Il n’y avait aucune corrélation entre la réponse au protocole thermode/bain d’eau froide et la réponse au protocole TENS, ce qui suggère que le protocole TENS ne peut être utilisé pour remplacer le protocole thermode/bain d’eau froide.

Certaines protéines se détournent parfois de leurs fonctions habituelles pour se réorganiser sous forme d’agrégats de protéines non solubles et toxiques menant à la formation de fibres amyloïdes impliquées dans de nombreuses maladies dégénératives telles la maladie d’Alzheimer et de Parkinson. Au cours des dernières années, l’attention des chercheurs s’est portée vers les premières étapes d’agrégation et la formation d’oligomères semblant être encore plus toxiques que les fibres. Les mécanismes d’assemblages de ces protéines sont complexes et leur nature hors- équilibre rend toute étude expérimentale très difficile. Dans ces conditions, il est utile de se tourner vers la simulation numérique pour essayer de comprendre la dynamique des premières étapes d’oligomérisation.

Ici, nous nous concentrons sur le monomère, le dimère et le trimère de l’α–synucléine, une protéine associée à la maladie de Parkinson. Combinant des méthodes de dynamique moléculaire avec réplique optimisées dans notre groupe à un potentiel gros-grain, OPEP, nous nous intéressons au rôle des divers acides aminés caractérisant les structures secondaires et regroupons l’ensemble des configurations selon leurs ressemblances à ce niveau. Ces analyses nous permettent de proposer un chemin d’agrégation pour cette protéine et de comparer avec ceux d’autres séquences amyloïdes afin de séparer les mécanismes d’oligomérisation particuliers et généraux, plus intéressants à cibler.

La violence en milieu scolaire a été mainte fois associée aux difficultés intériorisées des adolescents, comme les symptômes dépressifs. Celle-ci a toutefois été principalement étudiée en termes de violence directe (intimidation, victimisation, etc.). Pourtant, l’exposition à la violence est plus large que la violence directement vécue par les adolescents. La majorité de ceux-ci ne se sentent pas en sécurité dans leur propre école. Cette étude regarde le lien prospectif entre le climat de sécurité en milieu scolaire et les symptômes dépressifs à l’adolescence par le biais d’un devis multiniveaux, tout en déterminant l’impact du sexe sur cette relation.

À l’aide d’un échantillon de 5 262 élèves suivis annuellement, des analyses multiniveaux ont testé le lien entre le climat de sécurité en secondaire 2 et les symptômes dépressifs deux ans plus tard, en contrôlant pour les symptômes dépressifs initiaux en plus des caractéristiques individuelles. La modération par le sexe a ensuite été étudiée.

Les résultats ont montré un lien significatif entre le climat de sécurité au niveau-élève et les symptômes dépressifs. Les analyses modératrices ont montré que cette relation est significative que chez les filles. Aucune association significative n’a été trouvée entre le climat de sécurité au niveau-école et les symptômes dépressifs.

Cette étude soutient l’importance de considérer l’impact de la perception du climat de sécurité sur le bien-être émotionnel des adolescents en milieu scolaire.

La capacité de la mémoire de travail visuospatiale (MdTVS) s’améliore considérablement durant l’enfance1. Nous pouvons retenir entre 3 et 5 items en MdTVS, ceci pouvant refléter la limite de l’attention chez l’adulte2. L’objectif ici a été d’étudier la MdTVS chez 3 groupes : 17 enfants (6-11 ans), 16 adolescents (12-17 ans) et 17 adultes (25 ans). L’expérience 1 (E1) était une tâche d’empan visuel simple, avec 40 essais par niveau, commençant avec 1 item à retenir et un maximum de 6 items. Lorsque les réponses correctes étaient inférieures à 70%, nous atteignions la règle d’arrêt en supposant que la limite de l’espace de stockage était atteinte. L’expérience 2 (E2) était similaire à E1, à une exception prêt : un indice visuel indiquait quel hémichamp devait être mémorisé. Les résultats indiquent que la performance obtenue à E1 était meilleure qu’à E2, quelque soit l’âge (p<.001). Les performances des enfants pour E1 et E2 étaient plus basses que celles obtenues par des adolescents (p<.05) et des adultes (p<.001). Les performances des adolescents pour E1 et E2 étaient similaires à celles obtenues par les adultes (p>.05). Les performances obtenues pour E1 et E2 s’amélioraient avec l’âge chez les enfants et les adolescents (r=.5, p<.05). Ces résultats montrent que la capacité de la MdTVS augmente avec l’âge, et cette capacité est réduite lorsque les éléments à encoder doivent être sélectionnés sur la base d’un indice spatial.



L’étude de la communication entre les hémisphères cérébraux peut  se faire par des tâches de comparaison visuelle entre deux stimuli. Une soustraction entre le temps de réponse pour les présentations unilatérales (deux stimuli dans le même hémichamp visuel) et les présentations bilatérales (un stimulus dans chaque hémichamp visuel) permet de savoir à quel point l’implication de deux hémisphères au début de la tâche est efficace ou inefficace.

Une méta-analyse exploratoire sur ces tâches a aussi été réalisée. Celle-ci a montré que l’implication de deux hémisphères devient plus avantageuse lorsqu’une étape de traitement cognitif des stimuli est ajoutée à la tâche et lorsque des distracteurs demandent beaucoup d’attention, puisque l’hémisphère seul ne parvient pas à traiter sans délai la scène visuelle en condition unilatérale. À l’opposé, l’utilisation de tâches simples et de paires de cibles non-identiques occasionne un avantage unilatéral explicable par un délai de transfert interhémisphérique plus grand qui peut refléter certaines propriétés du corps calleux.

 Finalement, avec les tâches visuelles, un effet qui découle de l’homotopie des fibres calleuses qui transmettent l’information visuelle a été trouvé. De plus, des effets suggérant que la plasticité des connexions calleuses est différente de la plasticité des connexions intrahémisphériques et que l’implication du corps calleux est bénéfique pour le traitement des discordances d’orientation ont aussi été obtenus.

L’étude visait à tester les effets immédiats des stimulations magnétiques périphériques répétitives (rPMS) au niveau cortical, corticospinal et clinique pour la fonction sensorimotrice de la cheville parétique chez des sujets avec accident vasculaire cérébral (AVC) chronique. Dix-huit participants AVC ont été assignés aléatoirement à un groupe rPMS (N=9) et placebo (N=9), et ont été comparés à 14 participants en santé. Les résultats ont démontré que les rPMS ont : amélioré l'ampltude de flexion dorsale active; baissé la résistance des muscles fléchisseurs plantaires à l’étirement; amélioré la force musculaire des fléchisseurs dorsaux; augmenté l’excitabilité du cortex moteur primaire; et baissé la variabilité des mécanismes inhibiteurs intracorticaux. Aucun effet du placebo n’a été observé. Les améliorations cliniques étaient corrélées avec les changements du système corticospinal, et dépendaient de la fonction préalable de ce système (avant l’intervention). Cette plasticité dynamique rapide du système moteur, probablement induite par les afférences proprioceptives créées par la neurostimulation, pourrait permettre d'ouvrir une fenêtre thérapeutique lors de la rééducation du mouvement en réadaptation. D'autres études sont nécessaires pour mieux détailler les mécanismes neurophysiologiques qui sous-tendent ces changements.   

Les parents ayant un enfant autiste vivent plus de stress et sont plus à risque de dépression que les parents ayant des enfants se développant normalement. Notre étude évalue si la qualité de la relation conjugale joue un rôle médiateur entre le stress quotidien lié à l’enfant autiste et les symptômes dépressifs du parent. Notre hypothèse est que le stress exacerbe les difficultés conjugales et ainsi, augmente le risque de dépression. Des parents (n=51) vivant avec leur enfant autiste (2 à 21 ans) ont été recrutés dans la région de Montréal. Les symptômes dépressifs ont été évalués avec le CES-D alors que la sévérité du stress associé au temps passé avec l’enfant était mesurée quotidiennement avec une échelle de Likert pendant 6 jours. Les aspects de la relation conjugale étudiés étaient l’attachement  au partenaire (Relationships Structures Questionnaire), la gestion dyadique du stress (Dyadic Coping Questionnaire [DCQ]) et la satisfaction conjugale (Couples Satisfaction Index). L’analyse de la médiation (Preacher & Hayes, 2008) indique que l’attachement anxieux et les sous-échelles "soutien du partenaire" et "satisfaction face à la gestion commune du stress" du DCQ sont des médiateurs partiels de la relation entre le stress lié à l’enfant et la dépression, alors que l’attachement évitant et la satisfaction conjugale ne le sont pas. Ces résultats soulignent la pertinence d’offrir des interventions familiales afin d’aider les parents à s’ajuster au stress lié à l’enfant.

IMPORTANCE : Les benzodiazépines (BZD) sont parmi les médicaments les plus prescrits au monde. Ils sont associés à un potentiel de conséquences négatives importantes pour la santé lorsque pris à long terme et sont difficiles à arrêter.

OBJECTIF : Évaluer le rôle thérapeutique de la kétamine dans l’arrêt et le contrôle des symptômes de sevrage de BZD à l’intérieur d’un échantillon de patients souffrant de dépression résistante au traitement.

METHODOLOGIE : Étude de cohorte ambidirectionnelle à groupe unique avec suivi longitudinal prospectif de patients souffrant de dépression résistante au traitement, dont les BZD ont été systématiquement interrompus lors d’une cure de traitement par kétamine à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas. Des statistiques descriptives, ainsi qu’un modèle de courbe de croissance latent (LGM), ont été utilisés pour évaluer la trajectoire clinique et les symptômes de sevrage.

RÉSULTATS : Un total de 22 patients a été recruté. À la fin du traitement de kétamine de 4 semaines, 20 patients (91 %) ont réussi à arrêter leur BZD (confirmé par analyses d'urine). Ces patients n'ont pas expérimenté d'augmentation significative de leurs symptômes d'anxiété, de dépression, de trouble du sommeil ou de suicidalité pendant la période de sevrage aiguë. Au cours du suivi (durée moyenne de 12 mois), 64 % des patients étaient toujours abstinents.

Cette étude fournit les premières preuves scientifiques sur le rôle potentiel de la kétamine dans la déprescription de BZD.

Le trouble d’anxiété généralisée (TAG) constitue l’un des troubles anxieux les plus fréquents. Il se classe parmi les dix conditions chroniques causant les plus importantes altérations du fonctionnement. Si les thérapies cognitives-comportementales (TCC) ont prouvé leur efficacité dans le traitement du TAG, le nombre restreint de thérapeutes formés à cette approche se retrouvent majoritairement rassemblés dans les grands centres urbains. La vidéoconférence se présente alors comme une solution de choix pour augmenter l’accessibilité des soins de service efficaces pour les patients qui vivent en régions rurales, éloignées ou dans les milieux dépourvus de spécialiste. Cette recension des écrits porte sur 16 études mesurant l’efficacité de la télépsychothérapie dans le traitement des troubles anxieux. Les résultats dévoilent une efficacité comparable dela TCCen vidéoconférence comparativement àla TCCen face-à-face notamment dans le traitement du trouble panique avec ou sans agoraphobie et dans celui du trouble de stress post-traumatique. Il appert toutefois qu’aucune étude contrôlée mesurant l’efficacité d’une intervention en vidéoconférence n’a été réalisée auprès d’individus présentant un trouble d’anxiété généralisée. À cet égard, cette proposition vise à présenter l’efficacité de la vidéoconférence dans le traitement des troubles anxieux ainsi qu'à proposer des pistes d’intervention en télépsychothérapie pour le trouble d’anxiété généralisée.

Problématique : Accentués par la pandémie de COVID-19, les problèmes liés au bien-être psychologique des étudiants en sciences infirmières sont importants et affectent leur performance. Des interventions de soutien par les pairs ont montré des effets sur le bien-être psychologique, mais peu ont été évaluées en contexte universitaire. Dans ce contexte, la thérapie cognitive comportementale, la méditation de pleine conscience et la relaxation se sont montrées efficaces. Ces interventions sont toutefois peu accessibles et rarement offertes par les pairs. Le but de cette étude est d’évaluer une intervention de soutien et d’apprentissage par les pairs d’une technique de relaxation, le training autogène, sur le bien-être psychologique, le soutien social et la performance de ces étudiants. Méthode : Il s’agit d’une étude pilote avec méthode mixte concomitante triangulée, comprenant un devis pré-expérimental et un devis qualitatif descriptif. Des pairs/étudiants (n=24) seront formés et enseigneront par la suite la technique de relaxation à d’autres étudiants (n=80). Résultats : La faisabilité et les résultats préliminaires de l’intervention sur le bien-être, la détresse, les symptômes dépressifs, l’anxiété, le soutien social et la performance académique et professionnelle seront présentés. Contribution : Ce projet permettra d’implanter et d’évaluer une intervention qui a le potentiel d’améliorer le bien-être psychologique, le soutien social et la performance de ces étudiants. 

Les pompiers premiers répondants (PR) sont exposés à répétition à des événements potentiellement traumatiques (ÉPT) au travail. Cela augmente leur risque de développer des troubles de santé mentale. Les études existantes estiment qu’environ 30 % des pompiers PR présentent des indices de détresse psychologique. Toutefois, ces études ne considèrent pas l’évolution de cette dernière dans le temps. L’objectif de ce projet est d’évaluer l’évolution de la détresse psychologique durant 12 semaines auprès de pompiers PR. L’objectif secondaire est d’identifier les déterminants qui font fluctuer la détresse durant cette période. Pour cela, 274 pompiers PR ayant été exposés à au moins un ÉPT au cours des derniers mois ont été recrutés. Pendant 12 semaines à deux semaines d’intervalle, ils ont rapporté leur niveau de symptômes dépressifs, post-traumatiques et d’anxiété généralisée, ainsi que leur niveau de stress au travail, leur soutien social disponible et leurs moyens d’adaptation via une application mobile. Les résultats révèlent des niveaux cliniques de détresse psychologique durant au moins une semaine chez 20,7 % des répondants. Cette détresse se caractérise entre autres par une qualité de vie au travail et de relations personnelles inférieures et par davantage d’évitement. Cela dit, un meilleur soutien social perçu est favorable à leur bien-être. Il est donc essentiel de mieux comprendre la détresse psychologique des pompiers PR afin de cibler des interventions plus adaptées.

Les troubles de santé mentale sont fréquents chez les usagers de drogues de la rue.Peu d'études se sont intéressées à l'impact de cette problématique sur les conduites à risque de VIH et d'infection par le virus de l’hépatite C chez ces usagers et la majorité d'entre elles ont été menées chez les consommateurs d'héroïne en traitement.Dans le contexte canadien où la consommation problématique de cocaïne est en cause dans les épidémies du VIH et de l’hépatite C chez les usagers de la rue, il importe de mieux comprendre ces liens.Quatre groupes de discussion ont été menés auprès d’intervenants afin de documenter leurs opinions sur l’influence des problèmes de santé mentale sur les conduites à risque de VIH et de l’hépatite C.L’analyse de contenu thématique des groupes de discussion (n=40 participants) révèle que selon les intervenants, les liens sont complexes en raison des comorbidités psychiatriques et de la polytoxicomanie de ces usagers.En effet, les conduites à risque sont exacerbées à la fois par des troubles mentaux spécifiques, des facteurs personnels et sociaux, les moments de sevrage ou d’intoxication, les débuts et fins de mois ou par les événements stressants.Cette étude permet de documenter le point de vue des intervenants sur la manière dont la santé mentale influence les conduites à risque chez ces usagers.Elle permet de souligner la complexité de ces liens et la nécessité d’aborder les conduites à risque et la santé mentale dans l’intervention.

Les atteintes des régions frontales à la suite d’un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré et sévère peuvent affecter négativement le jugement pratique (Escudier, 2015). Essentiel à la prise de décision et au bon fonctionnement de la vie quotidienne, le jugement est divisé en trois processus, soit la détection de problème, l’évaluation de la gravité d’une situation, puis la génération de solution. Peu de tests ont été spécifiquement développés pour évaluer le jugement chez les patients TCC. Parmi ces derniers, certains ont été validés auprès d’une population âgée et tous évaluent le jugement de façon plus large, sans considérer le fonctionnement dans la vie quotidienne. Peu de tests valides sont donc disponibles pour évaluer le fonctionnement au quotidien chez la clientèle TCC. L’objectif de notre étude est de valider le Test de gestion des problèmes de la vie quotidienne (TGV) qui évalue les trois aspects du jugement. Le recrutement est en cours auprès de l’association québécoise des traumatisés crâniens. Nous comptons recruter 40 participants ayant un TCC modéré-sévère ainsi que 40 participants contrôles d’ici janvier 2023. Les participants auront à réaliser le TGV, ainsi que d’autres tests pour évaluer la validité de construit de ce nouvel outil. Cette étude permettra l’utilisation d’un meilleur outil pour évaluer précisément l’aptitude des patients TCC à pouvoir vivre de façon autonome dans leur quotidien, puis d’identifier le processus problématique du jugement.

Alors que la relation thérapeutique constitue l’essence du soin infirmier en santé mentale, celle-ci est particulièrement compromise lorsqu’une personne en psychose est hospitalisée contre son gré, puisqu’un déséquilibre de pouvoir important s’impose entre cette personne et son infirmière. Une recherche-action de type Appreciative Inquiry visait à co-construire la vision d’une relation idéale dans ce contexte. Des entrevues individuelles et de groupe auprès de personnes ayant déjà été hospitalisées contre leur gré pour une psychose et auprès d’infirmières visaient à explorer leurs expériences relationnelles vécues les plus positives, afin d’en apprécier l’essence. Ensuite, la visualisation d’un futur idéal visait à identifier des opportunités de changements qui permettraient d’améliorer la qualité des relations. Une analyse thématique a été faite conjointement avec les participants.  Les résultats ont montré que leur vision de la relation thérapeutique idéale est un « lien de confiance et de respect mutuel, initié par l’ouverture sur l’autre et le dialogue, dans lequel l’infirmière offre un support personnalisé, de l’empathie et de l’écoute qui est bénéfique pour la personne ». Des aptitudes interpersonnelles et des interventions favorables à la relation thérapeutique, ainsi que des opportunités de changements au niveau organisationnel et de la formation ont été identifiés.  L’implication pour la discipline infirmière et  pour la culture de soins au Québec sera discutée.

La majorité des jeunes adultes en situation d’itinérance présente une consommation problématique de substances psychoactives (SPA). De plus, ces jeunes endossent, de façon disproportionnée, des conséquences graves liées à la consommation. Bien qu’ils soient peu nombreux à fréquenter les services d’aide en dépendance, ceux-ci démontrent des capacités à utiliser des ressources accessibles à même leur environnement pour réguler leur consommation de SPA. Alors qu’elles demeurent méconnues, la littérature démontre l’importance de la musique pour les jeunes, notamment pour combler des besoins liés au bien-être global. La musique aurait toutefois des influences hétérogènes sur la consommation de SPA. Cette étude vise à comprendre l’impact de la musique sur la consommation des jeunes adultes en situation d’itinérance ayant une consommation problématique de SPA. Pour ce faire, 20 entrevues qualitatives semi-dirigées seront réalisées avec des jeunes de 18 à 30 ans afin d’explorer les liens entre la musique et la consommation de SPA. Celles-ci feront l’objet d’une analyse thématique itérative. Les résultats préliminaires suggèrent que la musique peut à la fois augmenter et réduire la consommation de SPA. Ces impacts sont expliqués selon des facteurs individuels, contextuels et sociaux. En termes de réduction des méfaits, ces résultats permettront de guider le développement d’interventions de proximité adaptées tenant compte des forces et des conditions de vie des jeunes.

Le but de cette étude était d’évaluer la satisfaction des patients adultes qui recevaient des services de soins primaires et spécialisés en santé mentale, et d’identifier les variables associées à la satisfaction pour chacun des types de soin. Cette étude incluait 325 patients avec troubles mentaux. Un cadre conceptuel basé sur le modèle comportemental d’Andersen a été utilisé et des régressions linéaires multiples ont été générées. Le score moyen de la satisfaction des soins primaires et spécialisés s’est établit à 4 (étendu 3.67-5.0). Les résultats ont démontré que le fait d'avoir une meilleure continuité dans les soins et un case-manager augmente les niveaux de satisfaction envers les deux types de soins. L’aide reçue des services et des proches est positivement associée à la satisfaction des soins primaires, tandis que le fait d’être sur l’aide sociale augmente l'insatisfaction envers les soins spécialisés. Le nombre de besoins est négativement associé à la satisfaction envers les soins primaires, et marginalement avec les soins spécialisés. Les résultats ont révélé un niveau de satisfaction élevé pour chacun des types de soins, et des variables communes entre les types de soins associés à la continuité, au case-management, et au nombre de besoins. D’autres variables sont liées exclusivement à un type de soins en particulier, ce qui souligne l’importance de considérer ces variables pour améliorer les soins primaires, et séparément, les soins spécialisés.

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) basée sur le modèle cognitivo-psychophysiologique permet de traiter efficacement le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT). Cette TCC vise à réguler la suractivation sensorimotrice et la tension musculaire. En plus de diminuer les tics, cette TCC permet aussi une amélioration de la motricité fine. Toutefois, les mécanismes neurobiologiques accompagnant un tel changement clinique ne sont pas bien compris à ce jour.

Ainsi, nous souhaitons étudier l’impact de cette TCC sur l’activité corticale reliée à la planification des mouvements. Nous voulons également identifier des marqueurs électrophysiologiques permettant de prédire le succès thérapeutique.

Pour ce faire, nous avons enregistré l’EEG chez 26 patients atteints du SGT et 26 participants contrôles. Des mesures ont été prises avant et après la TCC chez les patients atteints du SGT (et dans un intervalle similaire pour les participants contrôles). L’EEG a ensuite été moyennée en potentiels de latéralisation motrice (PLM).

Nous avons trouvé une amorce du PLM (une mesure de préparation motrice) plus lente chez les patients atteints du SGT. Toutefois, cette mesure s’est accélérée suite à la TCC. Chez les participants contrôles, cette mesure n’a pas changé, indiquant que le changement observé chez les patients atteints du SGT est dû à la TCC et non au passage du temps. Une amorce du PLM plus lente prédisait également une plus grande amélioration des tics moteurs suite à la TCC.

Problématique:Le patient avec statut socio-économique faible présente un prognostic vital altéré avec altération d'immunité,modifications neuroanatomiques et épigénétiques responsables de morbidité et de mortalité accrues.Lors d'admission hospitalière, ce patient doit donc avoir un parcours clinique approprié à son état.Cet approche interdisciplinaire est donc essentielle à l'obtention de bons résultats.Ces chemins cliniques seront décrits tout en incluant des chemins pédagogiques pour l'équipe soignante et pour le patient lui-même.Ces chemins cognitifs sont basés sur une contextualisation et sur des programmes adaptés aux besoins.Ceux-ci seront décrits en détail.La complexité des problèmes de santé physique et mental sont tels que l'approche est donc à la fois innovatrice se servant tout à la fois de pleine conscience, d'art thérapie, de simulation et d'approche sociale et psychologique. Les conclusions discutées incluront le chapitre de la société apprenante et du (patient centered care) pour amener une vision globalisante où patients, soignants et administrateurs en équipe participent à la recherche de meilleure qualité de soins en milieu complexe.L'aspect interdisciplinaire et globalisant de cette approche sera discuté dans un centre de santé urbaine que constitue notre établissement avec contextualisation de notre approche.Modèles mentaux et visualisations seront discutés dans le processus décisionnel                                                                       

Les patients atteints de schizophrénie (SZ) présentent des déficits de cognition sociale intimement liés à leurs difficultés de fonctionnement. La communication est aussi une faculté ébranlée dans la SZ. Il a été démontré que lors d’une conversation, les patients éprouvent des difficultés à ajuster leur discours en fonction des connaissances de leur interlocuteur et utilisent des marqueurs de référence (MR) différents des personnes saines. Dans la présente étude, une tâche novatrice a permis d’examiner une gamme plus variée de MR et l’aspect distinctif des choix référentiels. Cette étude a permis de comparer un groupe de patients SZ (n=16) et un groupe contrôle (n=15). Chaque sujet a été soumis à deux conditions expérimentales (BD avec « rôles distinctifs » vs « rôles à définir » des personnages de l’histoire). La mesure d’intérêt était le nombre d’utilisation de têtes nominales distinctives pour les expressions référentielles indéfinies et définies. L’analyse des résultats n’a pas démontré d’effet de condition (F(1, 29) = 1.26, p= .271) mais a démontré un effet de groupe (F(1, 29) = 8.34, p< 0.001) ainsi qu’un effet d’interaction groupe X condition (F(1, 29)= 7.02, p= .013). Les analyses post hoc démontrent que les patients SZ utilisent moins d’expressions distinctives dans la condition «rôles à définir» (T(29) = -3.57, p= .001) alors que pour la condition «rôles définis», il n’y avait pas cette différence (T(29) = -.26, p= .794).

Introduction: Les troubles du sommeil survenant dans la phase aiguë d’un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré-sévère sont caractérisés par une absence du rythme veille-sommeil de 24 h.  Ces troubles pourraient être causés par un dérèglement de l’horloge circadienne. L’objectif était de comparer le rythme circadien de la température des patients en phase aiguë d’un TCC modéré-sévère à celui de patients avec blessures orthopédiques graves (BOG) sans TCC hospitalisés dans un même environnement.

 

Méthodes: Vingt patients avec TCC (27,7±12,6 ans; 15 hommes) et 20 patients avec BOG (31,9±14,4 ans; 15 hommes) ont été recrutés aux soins intensifs. La température cutanée distale a été mesurée au poignet par le iButton (DS1921G, Thermochron) aux 5 min pendant 8,6±3,2 jours. Une analyse du cosinor a été effectuée afin d’obtenir l’amplitude du rythme pour chaque journée de 24 h. Les deux groupes ont été comparés par des tests-t de Student.

 

Résultats: Pour les 341 jours de mesure de la température, les analyses du cosinor ont montré que l’amplitude était plus faible chez les patients TCC (0,94±0,66 °C) que chez les patients BOG (1,28±0,56 °C) (t(339)= -5.2,p <0.001). 

 

Conclusions: L’amplitude du rythme de la température est plus faible chez les patients TCC, ce qui suggère un rythme circadien moins robuste. Ainsi, les perturbations du sommeil suivant un TCC pourraient être d’origine circadienne et ne sont pas uniquement attribuables à l’environnement hospitalier.

La douleur permet d’apprendre sur l’environnement et de l’explorer tout en protégeant l’organisme. Les expériences douloureuses peuvent être modulées par différents facteurs et contribuer à orienter les comportements. La modulation endogène de la douleur serait donc au service de ces fonctions d’exploration et d’apprentissage. Cette étude visait à vérifier si la capacité de discriminer différents niveaux de douleur est préservée en présence d’une modulation endogène par l’effet placebo. Cinquante-et-une personnes ont pris part à une séance expérimentale durant laquelle des stimulations thermiques douloureuses leur étaient administrées. Ces personnes devaient détecter la présence possible d’un pic de chaleur durant des stimulations prolongées. Certaines stimulations étaient administrées en concomitance avec l’utilisation de fausses électrodes analgésiques pour générer un effet placebo. Les analyses confirmatoires supportent l’idée que la capacité de discriminer n’était pas affectée par la modulation endogène. Des analyses exploratoires apportent un soutien supplémentaire à cette idée. Ces résultats préliminaires suggèrent que la modulation endogène joue un rôle dans les fonctions d’apprentissage de la douleur et donc qu'elle ne devrait pas affecter notre capacité à discriminer différentes intensités douloureuses. La poursuite de cette
étude serait toutefois nécessaire pour continuer à apporter un support à cette idée. 

Plusieurs particularités liées au fonctionnement des régions motrices du cerveau ont été associées au trouble obsessionnel-compulsif (TOC). On y retrouve notamment une plus grande amplitude du potentiel de préparation motrice (readiness potential). Ici, nous proposons d’utiliser les potentiels de latéralisation motrice (LRP) pour évaluer les processus moteurs au sein du TOC. Dans une tâche de compatibilité stimulus-réponse, les LRP permettent d’évaluer les processus de préparation motrice lorsqu’on fait varier la compatibilité entre un stimulus et la réponse attendue. Nous posons l’hypothèse que les patients atteints du TOC devraient présenter un Gratton dip (activation incompatible) et un pic du LRP de plus grande amplitude, ainsi qu’une amorce du LRP plus tardive.

Nous avons enregistré les LRP chez 19 patients atteints du TOC et 19 participants contrôles, alors qu’ils effectuaient une tâche de compatibilité stimulus-réponse. Nous avons comparé les deux groupes selon diverses mesures, comme l’amorce du LRP, le Gratton dip, ainsi que le pic du LRP.

Les résultats démontrent une plus grande amplitude du pic du LRP et du Gratton dip chez les patients atteints du TOC. Toutefois, il n’y avait de différence inter-groupes relative à l’amorce du LRP.

Au sein du TOC, les régions motrices semblent être suractivées lors de la préparation d’un mouvement. Ces résultats suggèrent que la régulation de l’activité sensorimotrice devrait être abordée dans le cadre du traitement du TOC.

« The dyslexia debate » (Elliott & Grigorenko, 2014) et son héritier « Dyslexia. Developing the debate » (Elliott & Nicolson, 2016) sont sans aucun doute des ouvrages emblématiques de la controverse qui anime actuellement le champ scientifique et politique quant à l’utilité du diagnostic de « dyslexie ». En effet, si la dyslexie apparaît comme une catégorie quasi univoque et supposément « naturelle » dans le discours commun, les débats à son égard sont néanmoins foisonnants dans le champ scientifique. Aux discordes issues des approches épistémiques diverses selon les domaines auxquels appartiennent les chercheurs (Woollven, 2012), s’ajoutent les débats sur l’intérêt et la pertinence du diagnostic de dyslexie pour la prise en charge des élèves éprouvant des difficultés d’apprentissage en lecture. Si ce diagnostic semble cardinal dans un contexte social au sein duquel les compétences en lecture sont à la fois une condition de la citoyenneté et un enjeu fonctionnel dans tous les métiers (Cochoy, Garel, & de Terssac 1998), il demeure un lieu de tensions dont nous souhaitons éclairer les logiques et raisons. Cette communication est basée sur une revue de la littérature et des entretiens semi-dirigés auprès de scientifiques. Elle rendra compte d’une part des positionnements des « acteurs experts » quant à l’utilité de la dyslexie comme catégorie diagnostique et, d’autre part, des lignes de tension traversant le contexte institutionnel et académique spécifique de la Suisse romande. 

La maladie de Parkinson est caractérisée par des dysfonctions motrices souvent précédées par d’autres symptômes, dont des altérations gastro-intestinales. Comme pour les manifestations physiques, les dysfonctions non motrices sont aussi causées par la dégénérescence des neurones dopaminergiques. Au niveau du système nerveux central, plusieurs évidences supportent le rôle de la réponse inflammatoire dans la dégénérescence neuronale.

Afin d’étudier le rôle de l’inflammation sur la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique, nous avons injecté du MPTP à des souris déficientes en MyD88 (MyD88-/-), une protéine impliquée dans la cascade de signalisation menant à une réponse immunitaire proinflammatoire. Les résultats démontrent que les souris MyD88-/- traitées au MPTP sont protégées contre la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique contrairement aux souris sauvages (WT). Chez les souris WT, le traitement au MPTP induisait l’infiltration de macrophages, mais pas chez les souris MyD88-/-. Le traitement MPTP favorise le phénotype proréparateur des macrophages (marqué à l’arginase 1) chez les souris MyD88-/- comparées aux WT. Par ailleurs, une diminution importante de l’expression de BDNF chez les souris WT traitées au MPTP comparées aux salins a été observée.

En conclusion, les effets néfastes du MPTP dans le plexus myentérique étaient médiés par l’expression de MyD88 qui entraînait une diminution du nombre de macrophages proréparateurs.

Selon une revue de la littérature, malgré les difficultés et les souffrances que peuvent rencontrer les infirmières dans leur milieu de travail, ces dernières développent des stratégies leur permettant de faire face à ces adversités (Boivin-Desrochers & Alderson, 2014). Ce comportement peut être remarquable, mais pas nécessairement sans effets sur leur santé mentale. La communication permettra d'établir l'état des connaissances entourant la stratégie de résilience déployée par les infirmières pour affronter les adversités de leur milieu de travail, laquelle est présentée par Boivin-Desrochers et Alderson (2014) comme étant une stratégie défensive. Quels sont les avantages et les risques potentiels de ce processus humain en termes de santé mentale pour les infirmières ainsi que pour les organisations? La démarche se conclura par la proposition d'une intervention à l'attention des gestionnaires infirmiers visant à les sensibiliser au caractère salutogénique de la résilience - c'est-à-dire ouvrant sur un sens accru et une construction identitaire au travail - tout en les conscientisant à ses possibles risques à plus ou moins long terme sur la santé mentale au travail.

Boivin-Desrochers, C. & Alderson, M. (2014). Les difficultés et souffrances vécues par les infirmières: stratégies permettant de préserver leur santé mentale, leur sens au travail et leur performance au travail. Recherche en soins infirmiers, 118, 85-96.