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Le colliculus inférieur est l'un des relais sous-corticaux le plus volumineux des voies auditives primaires. Cette structure représente une zone d'intégration importante. Elle pourrait devenir une cible intéressante pour la réalisation d'implants électriques sous-corticaux afin de restaurer l'audition de personnes sourdes. Les caractéristiques fines des neurones sont encore mal comprises. L'objectif était d'analyser les caractéristiques morphologiques des neurones du colliculus inférieur de souris Balb-C. Après un marquage avec le protocole de Golgi, les neurones ont été reconstruits en trois dimensions et leurs caractéristiques morphologiques évaluées. Les neurones ont été classés en fonction de leur type morphologique et de leur position dans les différentes sous-structures. L'ensemble des neurones reconstruits peuvent se répartir selon trois grands types morphologiques distincts. De plus, bien que les caractéristiques morphologiques des neurones reconstruits soient relativement semblables d'une zone anatomique à l'autre, des différences au niveau des caractéristiques de l'arborisation dendritique suggèrent des différences dans les capacités de prise en charge de l'information par les réseaux de neurones situés au tour du colliculus par rapport à ceux situés en périphérie. Ces résultats préliminaires montrent l'importance d'une meilleure compréhension des caractéristiques neuronales du colliculus inférieur dans le traitement des informations sensorielles.

En situation de compétition l’état psychologique peut changer rapidement la performance. Le but est de mesurer les variations des paramètres physiologiques lors d’une situation de momentum positive et négative décrite par des athlètes. Des coureurs de fond (10H : 23,2 ± 2,4 ans; 10F : 25,9 ± 7,0 ans) en vague de cinq ont participé à une pré-sélection pour l’UQAM. La sélection était basée sur une course de 3000m. La fréquence cardiaque (FC), le cycle respiratoire (CR) et la vitesse de course ont été mesurés à l’aide d’une ceinture (Zephyrs Bioharness, Technology Corp., Annapolis, Md.). La compétition fut filmée afin de tenir une entrevue individuelle de type semi-structurée avec auto-confrontation. Les athlètes ont complété un test de vitesse aérobie maximale (VAM) sur tapis roulant. La durée moyenne de la course de 3000m pour les hommes et les femmes était de 639,8 ± 43,3 et 828,9 ± 79,3 secondes, respectivement. Des indices de rendement exprimés en pourcentage furent créés avec la FC et la vitesse de course corrigé pour la VAM (191±10 bpm; 17,2±1,1km/h) afin d'identifier les situations de momentum positif et négatif. Une différence significative (p<0,001) est notée entre les éléments positifs (94,16±6,35%) et négatifs (105,00±9,58%). En situation de momentum  positif, l’indice est plus bas indiquant un meilleur rendement. Une variation des capacités physiologiques semble être présente en situation de momentum. Des résultats aditionnels seront obtenus et présentés en séance.

Bien que les évaluations cognitives effectuées en séries indiquent généralement la résorption des déficits dans les 7-10 jours suivant la blessure, des déficits persistants (6+ mois) dans les fonctions exécutives sont également observés. Ainsi, déterminer les tâches qui sont sensibles aux déficits persistants des commotions joue un rôle crucial dans la gestion de la blessure. Le but de la présente étude est de déterminer si la version couleur-forme de la tâche d’alternance peut détecter ces déficits. Pour ce faire, 46 athlètes universitaires asymptomatiques (22 avec un historique de commotion (HCC) et 24 contrôles) ont participé à l’étude. Lors de la tâche d’alternance, les participants doivent d’abord faire deux conditions homogènes ; l’une durant laquelle ils répondent à la couleur du stimulus, l’autre durant laquelle ils répondent à la forme. Ensuite, lors de la condition hétérogène, ils doivent alterner selon la couleur ou la forme en fonction d’un signal. Les athlètes avec un HCC répondent plus lentement que les contrôles à la condition hétérogène (p=.01). La vitesse de réponse à la condition hétérogène n’est pas corrélée avec le nombre de commotions. Les résultats suggèrent qu’une seule commotion est suffisante pour produire des altérations persistantes dans les fonctions cognitives. De plus, les résultats suggèrent que la tâche d’alternance peut être utile pour détecter les déficits cognitifs subtils au-delà de la résolution des symptômes cliniques.

Le nerf optique est une structure spécialisée du système nerveux central indispensable à l’acheminement de l’information visuelle. Lors d’un traumatisme crânien, certains axones des cellules ganglionnaires rétiniennes (CGR) formant le nerf optique peuvent être endommagées. La dégénération de type Wallerienne subséquente entraîne une baisse de l’acuité visuelle et de la perception lumineuse. Malgré de multiples études précliniques et cliniques, les neuropathies optiques traumatiques (NOT) demeurent sans traitement efficace. Or, le manque de modèles standardisés et réplicables limite l’observation systémique des mécanismes cellulaires impliqués dans la dégénérescence des CGR et par la même, la recherche de molécules thérapeutiques efficaces. Afin de répondre à nos objectifs de recherche qui s’articulent autour de la détection précoce, de l’évaluation de la sévérité et du traitement des NOT, nous proposons ici deux modèles de NOT chez le rat. Suite à l’induction d’un traumatisme au nerf optique par microchirurgie ou  par ondes de choc, les dommages axonaux et la mort des CGRs ont pu être mise en évidence et standardisés à l’aide de techniques d’imageries à fluorescence et de tomographie en cohérence optique. L’optimisation de ces modèles réplicables permettra l’étude et la discrimination pointue de molécules candidates pour lutter contre la dégénérescence des CGR et offrir une solution aux patient atteints de NOT.

La mémoire déclarative est sujette à la production de faux souvenirs. Par exemple, les victimes d’une agression encodent et consolident les faits vécus. Le sujet est ensuite amené à rappeler les faits plusieurs fois et dans des conditions potentiellement stressantes. Le souvenir devient alors labile et il peut être modifié avant de se reconsolider en mémoire à long-terme. Puisque que le stress module la consolidation initiale, notre étude vise à examiner l’impact d’un stress administré après la réactivation d’informations neutres et négatives sur la production de faux souvenirs. Nous avons présenté à des adultes sains un diaporama composé d’informations neutres et négatives. Deux jours après, les participants ont d’abord rappelé le diaporama, ce qui sert de réactivation. Ils ont ensuite été assignés aléatoirement à une condition contrôle ou à un stresseur psychosocial. Immédiatement après, et cinq jours plus tard, tous les participants ont rappelé le diaporama afin de tester l’impact immédiat et à long‐terme du stress. Les résultats montrent que le stress n’a pas d’effet sur la production de faux souvenirs. Par contre, la valence neutre est associée à plus de faux souvenirs que la valence négative. De plus, les hommes rapportent plus de faux souvenirs neutres qu’émotifs, tandis que les femmes rapportent un nombre équivalent de faux souvenirs pour ces deux valences. La production de faux souvenirs dépendrait donc du sexe des participants et de la valence des informations.

Il existe de nombreuses recherches sur le phénomène de l’utilisation de SPA, notamment la trajectoire de consommation et la dépendance. L’utilisation de SPA est en constante augmentation chez les Canadiens(ne)s et les Néo-Brunswickois(e) (NB). Les dernières données disponibles sur la consommation au NB indiquent que l’alcool est la SPA la plus utilisée (90.3%), suivi du cannabis (47.2%), les hallucinogènes (11.9%), la cocaïne/crack (4.6%), les amphétamines et les méthamphétamines (4%), l’ecstasy (3.2%). Cependant, peu de données sont disponibles sur l’usage chez les jeunes de la Péninsule Acadienne (PA). Cette communication vise à pallier ces lacunes empiriques en présentant des résultats d’une recherche qualitative effectuée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en travail social. Son objectif est de mieux comprendre la trajectoire de consommation des jeunes de la PA, une région francophone du NB, à l’aide d’une perspective interactionniste symbolique.  Par le biais d’entretiens semi-dirigés, les représentations de sept jeunes âgés entre 19 à 34 ans de la PA vivant cette réalité d’utilisation de SPA ont été recueillis. Plus précisément, cette communication permettra de présenter leurs trajectoires et pratiques d’utilisation. Deux trajectoires ont ressorties de leurs discours :  expérientielle et quotidienne. La présentation permettra d’explorer les effets de ces trajectoires de pratiques sur la vie quotidienne des participants à la recherche.

L’approche neuropsychologique permet de mettre en évidence des troubles cognitifs
chez les enfants maltraités (Beers & De Bellis, 2002; Nolin & Ethier, 2007). Dans
l’étude de Nolin (2009), des différences significatives ont été obtenues chez un groupe
d’enfants négligés aux trois mesures des fonctions exécutives de la NEPSY (Korkman,
Kirk & Kemp, 1998). Dans cette présente étude, nous explorons le rendement au
Behavior Rating Inventory of Executive Function (BRIEF). Le questionnaire a été
complété par 29 parents négligents, référés par des Centre de Protection de la
Jeunesse, et par 29 parents du groupe contrôle. Les parents devaient évaluer le
fonctionnement exécutif de leurs enfants âgés de 6 à 12 ans. L’indice des fonctions
comportementales présente une différence significative pour les trois sous-tests :
inhibition [t(51.91) = 4.32, p = 0.000]; flexibilité [t(48.69) = 4.43, p = 0.000] et contrôle
émotionnel [t(56) = 3.69, p = 0.001]. Quatre composantes de l’indice des fonctions
métacognitives sont également déficitaires: initiative [t(56) = 3.33, p = 0.002]; mémoire
de travail [t(48.54) = 4.02, p = 0.001]; planification/organisation [t(56) = 6.36, p = 0.001]
et autorégulation [t(56) = 3.78, p = 0.000]. Seule la composante organisation matérielle
ne montre pas de différence significative [t(56) = 1.47, p = 0.147]. Les résultats
confirment la présence de dysfonctions exécutives chez les enfants négligés.

Chez les mammifères, la majorité de l’information visuelle atteint le cortex visuel primaire (V1) par l’intermédiaire du corps genouillé latéral. De plus, il existe un réseau complexe de connections bidirectionnelles entre les aires visuelles et un noyau thalamique appelé complexe latéral postérieur-pulvinar (LP-Pul), qui jouerait un rôle primordial dans des phénomènes tels que l’attention visuelle et la détection de menaces ou de prédateurs. Récemment, l’identification d’aires visuelles de haut niveau chez la souris a moussé l’intérêt de ce modèle animal pour la recherche en vision. Toutefois, la fonction de son noyau LP reste méconnue. Pour en connaître davantage sur la fonction de cette région, nous avons utilisé des souris transgéniques (n=8) exprimant la Channelrhodopsin-2 sous promoteur Thy-1. L’insertion d’une fibre optique dans le noyau LP couplée à une source lumineuse (470 nm) a permis la stimulation optogénétique de cette structure. L’enregistrement extracellulaire de l’activité des neurones de V1 a été effectué à l’aide d’électrodes de tungstène.  Les stimuli visuels utilisés consistaient en des mires sinusoïdales. Lorsque la photostimulation du noyau LP s’effectuait de concert avec la présentation de stimuli visuels, nous avons obtenu une diminution des réponses neuronales de V1 de l’ordre de 30% en moyenne. Nos données suggèrent que les projections du noyau LP jouent un rôle important sur l’activité basale des neurones de l’aire V1 chez la souris.



L’aphasie, un trouble de communication causé par une lésion cérébrale, se manifeste par des difficultés à parler, comprendre, lire ou écrire, exposant les personnes vivant avec une aphasie (PVA) à un risque d'isolement social. Une activité de groupe régulière peut être favorable aux PVA. La cohésion de groupe est un facteur influençant les bénéfices que les individus peuvent tirer d’une activité, mais elle a rarement été explorée dans les activités de groupe de PVA. 

Une méthode de mesure de la cohésion de groupe a été choisie dans une étude sur l’activité de chorale hebdomadaire pour les PVA (essai multicentrique NCT0 6368323). La mesure de cohésion repose sur l’observation de comportements comme la durée des conversations ou les rires annotés à l’aide du logiciel ELAN. Appliquée pour la première fois à des PVA, cette méthode fait l’objet d’un processus exploratoire dans le premier site de l’étude (Ottawa, été 2024). 

Cette communication présente les résultats préliminaires de l’exploration méthodologique de la cohésion de groupe chez les PVA. 

Résultats préliminaires 
1. l’utilisation d’outils de communication alternative ou augmentée a prolongé la durée des conversations; 
2. la présence de personnes sans trouble de communication dans le groupe semble avoir favorisé les interactions. 

Conclusion
Ces résultats soulèvent des considérations importantes pour les chercheur·ses souhaitant explorer la cohésion de groupe chez les PVA. 

Le trouble d’anxiété généralisée (TAG) est le seul trouble anxieux sans critères diagnostiques comportementaux. Dans leur revue des critères diagnostiques du TAG pour le DSM-5, Andrews et ses collègues (2010) ont suggéré l’ajout de quatre comportements sécurisants, qui n’ont toutefois pas été retenus. À partir de ces recommandations, nous avons développé un questionnaire auto-rapporté de 18 items (Questionnaire sur les comportements sécurisants du trouble d’anxiété généralisée, QCS-TAG) évaluant la présence de comportements sécurisants cliniquement liés au TAG. L’objectif est d’évaluer les qualités psychométriques du questionnaire afin de proposer une version abrégée valide. Soixante (60) participants ayant un TAG primaire ont été évalués avant et après avoir reçu un traitement cognitivo-comportemental de 12 rencontres hebdomadaires. Différents questionnaires ont été complétés par les participants afin d’évaluer les symptômes du TAG, l’intolérance à l’incertitude, l’anxiété générale, l’acceptation et l’engagement, les symptômes dépressifs, la dramatisation de la douleur et la qualité du sommeil. La version abrégée proposée est composée de 10 items. La cohérence interne, la fidélité test-retest ainsi que la validité convergente, divergente et prédictive ont été supportées. Les résultats appuient la pertinence du questionnaire, pour un contexte clinique et de recherche. Les considérations théoriques pour le diagnostic du TAG seront présentées.

Les mutations du gène CACNA1A mènent au développement d’encéphalopathies épileptogènes. Les atteintes cognitives reliées à cette condition sont peu connues. Nous avons évalué 16 patients de quatre familles non-consanguines affectées par des mutations menant à une perte de fonction de CACNA1A. Nous avons découvert que plusieurs patients présentaient des troubles neurocognitifs important tels que des troubles du spectre de l’autisme et des troubles de l’attention. Les interneurones corticaux qui expriment la parvalbumine (IN-PV) sont essentiels à plusieurs processus cognitifs, tels la flexibilité cognitive et l’attention. Nous avons étudié les effets de la perte du canal CaV2.1 dans les IN-PV ainsi que dans les neurones excitateurs à l’aide de modèles murins portant une délétion hétérozygote de Cacna1a ciblée aux populations neuronales exprimant la PV (PVcre;Cacna1ac/+) ou aux cellules pyramidales (Emx1cre;Cacna1ac/+). Nous démontrons que la perte de CaV2.1 dans les IN-PV réduit l’inhibition corticale. Les tests comportementaux incluant l’OpenField, le Morris Water Maze ainsi qu’une tâche évaluant l’attention et la rigidité cognitive démontrent que les mutants PVcre; Cacna1ac/+ présentent de l’impulsivité, de la rigidité cognitive ainsi qu’un déficit d’attention. Aucun déficit de relâche synaptique ou cognitif n’a été observé chez les souris Emx1cre; Cacna1ac/+. Ces résultats démontrent qu’au niveau cortical, la délétion hétérozygote de Cacna1a affecte sélectivement les IN-PV.

Le complexe pallidal occupe une position stratégique dans l’organisation anatomique et fonctionnelle des ganglions de la base. Son innervation à sérotonine (5-HT) provient principalement du noyau raphé dorsal situé dans le tronc cérébral. Pour mieux comprendre le rôle que joue la 5-HT dans le pallidum, nous avons entrepris une vaste étude immunohistochimique en microscopie électronique afin de déterminer les caractéristiques ultrastructurales de cette innervation. Nous avons utilisé un anticorps contre le transporteur de la 5-HT (SERT) pour marquer spécifiquement les varicosités (terminaisons) axonales 5-HT dans les segments interne (GPi) et externe (GPe) du pallidum chez le singe écureuil (Saimiri sciureus). Nos données en microscopie électronique indiquent que les varicosités SERT+ sont significativement plus petites que les varicosités SERT-. Nos résultats montrent également que les varicosités SERT+ du GPi sont plus volumineuses que les varicosités SERT+ du GPe. La proportion de ces varicosités qui établissent un contact synaptique est relativement faible, à la fois dans le GPi (29%) et dans le GPe (21%). Les contacts synaptiques observés sont de nature symétrique et asymétrique et retrouvés exclusivement sur les dendrites des neurones pallidaux. Dans l’ensemble, nos données suggèrent que la 5-HT puisse être libérée par transmission synaptique mais également par transmission diffuse dans les deux segments du pallidum afin d’influencer le comportement moteur.

Le stress est généralement associé à l'épuisement professionnel, l'absentéisme des infirmières ainsi qu’à une moindre satisfaction des patients quant aux soins reçus. Parmi les stratégies de réduction du stress, la méditation a fait l’objet d’un nombre croissant d’études.. Le but de cette étude est d’examiner de façon systématique la littérature scientifique portant sur les effets de la méditation chez les infirmières. Les banques de données Medline, Embase, PsycINFO, Cochrane Library and Cinahl ont été consultées. Toutes les études d’intervention explorant les effets de la méditation chez des infirmières et utilisant une méthodologie de recherche quantitative, qualitative ou mixte ont été incluses. L'extraction des données a été réalisée par deux codeurs et a porté principalement sur les caractéristiques de l’intervention, la méthodologie, les résultats et les critères de qualité des études. Un total de 34 études répondant aux critères d’inclusion et d’exclusion de la revue systématique a été sélectionné. La plupart des études analysées ont exploré les effets positifs de la méditation sur la réduction du niveau d’anxiété et de stress, et sur l’amélioration du bien-être des infirmières. Cette revue systématique montre les principales conclusions de ces études et souligne certaines limites méthodologiques des recherches réalisées sur la question.  

Les individus qui vivent en groupe doivent adapter leur comportement non seulement à l'environnement physique, mais aussi au contexte social qui est plus imprévisible et necessite une plus grande flexibilité compotamentale (cognition). En ce sens, et selon l'hypothèse Machiavélique, la complexité des interactions sociales a conduit à l'évolution des capacités cognitives, engendrant des cerveaux plus grands. En outre, il a été suggéré que les capacités cognitives sociales ont évolué comme un module séparé, indépendant des capacités cognitives générales. Parmi les capacités cognitives, la mémoire joue un rôle essentiel puisqu'elle permet une flexibilité comportamentale basée sur l'expérience antérieure. La mémoire de reconnaissance sociale, définie comme la capacité de reconnaître les congéneres et de les distinguer les un des autres, est critique pour tous les types d'interactions sociales (reproduction, défense territoriale, établissement d'hiérarchies de dominance, ainsi que divers liens sociaux). Dans cette étude, nous explorons si les mécanismes neurobiologiques sous-jacents à la mémoire sociale sont différents de ceux impliqués dans la mémoire non social. La variation de la mémoire de reconnaissance sociale a également été caractérisée à travers diferentes souches de poisson-zèbre (Danio rerio), type sauvage (wild type). Des différences ont été trouvées entre certaines souches.

La victimisation par les pairs (VP) et la victimisation dans les relations amoureuses (VRA) sont fréquentes chez les adolescents, et presque la moitié du temps rapportées conjointement. Ces formes de victimisation sont notamment associées à des problèmes intériorisés tels la dépression. L’hypothèse de la génération de stress stipule que les cognitions et comportements dépressifs peuvent générer des stresseurs interpersonnels. Ainsi, les jeunes vivant de la VP pourraient vivre davantage de problèmes intériorisés et conséquemment être plus à risque de subir de la VRA, mais peu d’études ont exploré cette hypothèse.

Un devis longitudinal à trois vagues a été utilisé (n = 4923). Les participants (59.6% filles, âgés entre 14 et 18 ans) ont rapporté leurs expériences de VP, de VRA et leur détresse psychologique (i.e., problèmes intériorisés). Une analyse de modèle autorégressif croisé a été réalisée pour tester l’effet médiateur de la détresse psychologique sur le lien entre la VP et la VRA. L’effet d’interaction par le genre dans le modèle a aussi été testé.

La relation longitudinale entre la VP et la VRA était significativement médiatisée par la détresse psychologique. L’effet d’interaction du genre n’était pas significatif.

Ces résultats soutiennent l’hypothèse de la génération de stress et ouvrent la voie à une différente stratégie pour prévenir la revictimisation : en s’attaquant aux problèmes intériorisés au lieu, ou en plus des efforts de prévention visant la victimisation.

La sérotonine (5-HT) est un neurotransmetteur clé du système nerveux. On l’associe souvent à la dépression, l’anxiété, la dépendance aux substances  et les fonctions exécutives. Une mutation de l’enzyme Tph2 (R439H) peut mener à une réduction de 80% de 5-HT cérébrale et semble associée à des anomalies comportementales chez les souris porteuses (HO ; Beaulieu et al., 2008). Afin de déterminer de quelle façon le stress affecte les HO, des tâches de labyrinthe en H (Del’Guidice et al., 2009), de même que de préférence à l’alcool avec quinine (Yoneyama et al., 2008 ; Correia, 2009) et d’anxiété, sont administrées à des souris sous stress chronique de contention ou sans stress chronique. Les résultats indiquent que sans stress, les HO présentent de l’anxiété, des déficits cognitifs importants et une aversion moins marquée que celle des contrôles (WT) pour l’alcool et la quinine. Sous stress chronique, le niveau d’aversion des HO à l’alcool-quinine augmente, tandis que celui des WT diminue ; cette condition n’influence pas les performances cognitives des HO, quoiqu’elle nuise à celles des WT, annulant les différences observées, et elle inverse les niveaux d’anxiété des deux groupes. Ces résultats suggèrent que les déficits cognitifs associés à une réduction de 5-HT ne seraient pas exclusivement dus à une augmentation de l’anxiété ; cependant, la consommation d’alcool en conditions aversives pourrait être associé au niveau d’anxiété chez les souris porteuses de la mutation.

L’aphasie est un trouble acquis du langage survenant suite à une lésion cérébrale, qui a des conséquences majeures pour les personnes atteintes PA tel que l'isolement social et la dépression. L’anomie ou manque du mot est le symptome  phasique le plus fréquent. La récupération de l’aphasie dépend de mécanismes de plasticité cérébrale. Une étude récente de notre laboratoire (Marcotte, 2012) a montré des changements neurofonctionnels associés à la récupération de l’anomie suite à l’application d’une thérapie (Massed-Semantic Feature Analysis MSFA). Cette étude discute du rôle potentiel de deux aires recrutées lors de cette thérapie, selon les connaissances actuelles en neurosciences. En effet, suite à l'application de la MSFA auprès d'un groupe de neuf PA avec anomie modérée àsévère chronique, l'analyse des données a révélé l'activation significative du gyrus précentral gauche (PCG) pré et post-thérapie, et du lobule pariétal inférieur gauche (IPL) en post-thérapie, corrélées à la dénomination correcte. Ces données suggèrent que la nature sémantique de la thérapie favorise un recrutement spécifique reflétant l’importance de l’information sensorimotrice supportée par le PCG et du lien trasnsmodal de ces informations supportée par le IPL.

L’expérience de douleur entraîne la contraction de muscles faciaux (Kunz et al., 2012) qui sont encodés dans la représentation mentale (RM) de l’observateur (Blais et al., en révision). L’exposition à la douleur entraînerait une réaction cérébrale empathique (Botvinick et al.,2005) qui varie en fonction du niveau d’empathie (Saarela et al. 2007). Dans la présente étude, les RMs de 54 participants (18 hommes) ont été mesurées avec la Reverse Correlation (Mangini & Biederman, 2004). Pour 500 essais, ceux-ci devaient choisir le visage qui semblait le plus en douleur entre deux stimuli. À chaque essai, les stimuli étaient générés à partir du même visage, auquel était ajouté ou soustrait du bruit visuel. Le niveau d'empathie a été mesuré avec le test du quotient émotionnel (Baron-Cohen et Wheelwright, 2004) et utilisé comme poids pour générer deux images de classification (IC) pour les niveaux d'empathie élevée et faible. Des sujets indépendants (N = 24) ont ensuite jugé l'IC de forte empathie comme étant significativement plus intense dans les régions associées à l'expression de douleur (sourcils x= 24, nez/lèvre supérieure x= 10.67, yeux x= 6 [p<0.05]). Une IC de différence (forte–faible empathie), soumise à un Cluster test (Chauvin et al., 2005), a dévoilé une différence significative dans la région de la bouche (ZCrit = 2.7, K = 90, p<0.025). Ces résultats suggèrent que la RM de l'expression de douleur varie selon les différences individuelles d'empathie.

Plusieurs recherches ont démontré que le vieillissement affectait la perception visuelle et ses processus. Particulièrement lorsque les images présentées sont de nature complexe. Une tâche toute indiquée pour évaluer les processus complexes est la poursuite multiple d’objets ou MOT qui consiste à suivre simultanément plusieurs éléments parmi d'autres. Les recherches ont démontré que cette tâche est affectée par le vieillissement. Cependant, une question demeure : pouvons-nous entraîner les personnes âgées et réduire cette altération liée à l'âge ? Dans notre étude, nous avons évalué les performances de participants jeunes et âgés (seuils de vitesse) à la réalisation d’une tâche de MOT dans un environnement virtuel en 3D. Nous avons démontré que les participants âgés obtenaient de moins bonnes performances que les jeunes. Cependant, après plusieurs semaines d’entraînement, le groupe de personnes âgées a obtenu des performances semblables à celles des sujets jeunes non entraînés. Ces résultats sont très encourageant car, dans notre quotidien, plusieurs tâches requièrent l’intégration de la perception simultanée de plusieurs objets en mouvement (ex. : suivre d’une personne dans une foule, la conduite automobile, etc.). Nos résultats démontrent que l’entraînement semble une option efficace pour retrouver les capacités perceptives perdues au cours du vieillissement normal. Retrouver ces capacités peut avoir un impact positif dans la vie des individus.

L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) est l’un des troubles anxieux les plus répandus au sein de la population générale. Le traitement de choix pour l’ÉSPT consiste en une psychothérapie d'orientation cognitive et comportementale (TCC). Par contre, on possède très peu d’information sur l’impact du traitement au niveau de l’amélioration de qualité de vie (Q de V) des personnes atteintes. Cette étude vise à accroître les connaissances concernant les effets de la TCC sur la Q de V des victimes, et ce, en tenant compte des différences entre les hommes et les femmes. 51 participants provenant du Centre d’étude sur le trauma ont été retenus afin d’effectuer l’étude. Les participants ont été évalués à l’aide de deux entrevues cliniques standardisées, d’instruments auto-rapportés, dont le WHOQOL. Ils ont suivi une TCC répartie sur 20 séances et ont été évalués à cinq moments. Une amélioration statistique et clinique significative a été observée, non seulement pour les symptômes, mais aussi du niveau de la Q de V. L’amélioration se maintient 6 mois après la fin de la thérapie. Il n’y a pas de différence significative entre le niveau de la Q de V des femmes et celui des hommes. Ces résultats montrent que la TCC permet d’obtenir un impact positif sur la Q de V des victimes d’ÉSPT et elle semble tout aussi efficace pour les hommes et les femmes. Lors de prochaines études, il serait pertinent de tenir compte du changement de la Q de V afin d’approfondir les connaissances sur ce sujet.

Le cortex entorhinal reçoit des projections dopaminergiques qui peuvent moduler son activité neuronale, reliée aux processus de la mémoire. Nous avons précédemment démontré que la dopamine module la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral, et que ces effets dépendent de sa concentration. Les EPSP sont réduits par des concentrations de dopamine élevées (10-100 µm), tandis qu’ils sont facilités par des concentrations plus faibles.

 Nos récentes recherches caractérisent les mécanismes intracellulaires responsables de cette facilitation de la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral en utilisant la technique du voltage-clamp. Nos résultats démontrent que de faibles doses de dopamine (1 µm), agissent via les récepteurs de type D1 pour moduler la transmission via des récepteurs-canaux du glutamate AMPA. L’activation des récepteurs D1 module l’activation du PKA et ainsi augmentent l'activité des inhibiteurs de PP1, ce qui résulte dans la phosphorylation des récepteurs AMPA – un mécanisme qui augmente la transmission synaptique. Nous avons aussi constaté que l'application intracellulaire de BAPTA, un chélateur de calcium, bloqué la facilitation induite par l’application de dopamine.

 En somme, nos résultats suggèrent que la facilitation des courants AMPA induite par la dopamine dans le cortex entorhinal latéral est médiée par l'activation des récepteurs D1, et qu'elle dépend de mécanismes reliés au PKA, PP1, et au calcium intracellulaire.

Problématique :

L’entraînement neuromusculaire (neuromuscular retraining - NMR) est une thérapie non invasive de réadaptation physique grandement utilisée pour les paralysies faciales périphériques chroniques (PFC). La NMR repose sur différentes modalités d’intervention qui ont pour but de minimiser les séquelles de paralysie faciale, comme les syncinésies, les contractures musculaires et les asymétries faciales. La NMR est à ce jour considérée comme la référence par excellence en rééducation faciale.  

Contribution :

Notre équipe a développé un nouveau protocole, le MEPP (Mirror Effect Plus Protocol), qui utilise des éléments de la NMR et y ajoute de l’imagerie motrice, ainsi que des exercices s’effectuant selon le principe de la thérapie miroir. Des résultats prometteurs montrent l’efficacité d’un tel système en phase aiguë de paralysie. Or, des résultats similaires peuvent-ils être obtenus en phase chronique? Si oui, il se pourrait que le MEPP ajoute une plus-value à la NMR. Cela aurait pour effet d’augmenter la qualité de vie, les habiletés fonctionnelles et la symétrie faciales des personnes touchées.

Démarche :

Notre équipe élabore actuellement une étude internationale, randomisée et contrôlée pour évaluer l’effet du MEPP par rapport à la NMR sur la motivation, la symétrie faciale et le contrôle des syncinésies. Notre communication se veut une synthèse des connaissances en réadaptation des PFC, ainsi qu’une présentation de la méthodologie du projet.

L’alexithymie peut être caractérisée par un déficit que certains individus ont dans leur capacité cognitive de traiter et de réguler des émotions, ainsi qu’une vie imaginative pauvre. Cette recherche évalue l’alexithymie, tel que mesuré par la TAS-20, chez 37 patient(e)s homicides d’une institution psychiatrique (âgés de 22 à 77 ans) et teste s’il y a des différences significatives entre les sexes (masculin et féminin), les âges (3 groupes distincts), l’état civile (célibataire ou autre), le diagnostique (3 groupes distincts de maladies psychiatriques), et le numéro d’homicides (un, deux ou plus de deux homicides). Les résultats ont indiqués des différences statistiquement significatives aux moyennes des variables « diagnostique » (plus élevées au groupe des schizophrènes paranoïdes; F(2, 34) = 1,993; p < 0,05) et « numéro d’homicides » (plus élevées au groupe qui a commis plus de 2 homicides; F(2, 34) = 5,52; p < 0,05). Les moyennes des autres variables contrôlées ne sont pas avérées statistiquement significatives (p > 0,05). Une des conclusions importantes : les patients schizophrènes paranoïdes et ceux qui ont commis plus de deux homicides sont moins alexithymiques et par conséquent plus capables d’être en contact avec les émotions négatives déchargés par des actions impulsives.

Les personnes ayant la paralysie cérébrale rapportent des difficultés à utiliser leurs bras de façon coordonnée, ce qui est nécessaire à la réalisation des activités de la vie quotidienne. Les évaluations utilisées en clinique ne permettent pas de mesurer l’utilisation réelle des bras dans le quotidien, mais la réalisation de mesures par accélérométrie pourrait pallier cette limite. Le but de cette étude est d’évaluer la validité de la mesure par accélérométrie chez des sujets vivant avec la paralysie cérébrale et des sujets contrôles. Méthode : Onze sujets contrôles (27,4 ± 6,1 ans) et 11 adultes ayant la paralysie cérébrale (35,9 ± 13,3 ans) ont effectué six tâches fonctionnelles tout en portant une montre Actigraph GT9X à chaque poignet et en étant filmés. Le ratio d’utilisation des deux bras a été calculé à l’aide des mesures d’accélérométrie et de la cotation manuelle des vidéos. Une corrélation a été calculée entre ces deux mesures et une comparaison de moyennes a été effectuée entre les groupes. Résultats : La validité convergente est de modérée à élevée pour toutes les tâches (0,91-0,99) et les sujets (0,75- 0,99). La mesure d’utilisation discrimine efficacement les deux groupes (p= 0.01). Conclusion:  La quantification par accélérométrie est une méthode valide qui peut être utilisée afin de mesurer l’utilisation des bras chez des adultes ayant la paralysie cérébrale.

INTRODUCTION

Les thérapies de remplacement de la nicotine (TRNs) sont critiquées pour leur modèle taille unique (one size fits all). Les TRNs intelligentes émergentes telles que les nébuliseurs et vaporisateurs pourraient changer de paradigme en personnalisant le dosage et la durée de traitement. Explorer les préférences des fumeurs en matière de durée des TRNs est crucial pour le développement de nouvelles TRNs plus efficaces.

MÉTHODE

Lors d’une étude menée en 2022 auprès de 282 fumeurs aux États-Unis et au Canada, des questions fermées sur divers thèmes étaient posées (durée de TRN idéale, durées minimales et maximales acceptables, habitudes de consommation, motivation à changer).



RÉSULTATS

La moyenne des durées idéales de TRN est de 18,08 semaines et il y a une variabilité interindividuelle élevée (ÉT = 16,50). Le nombre de cigarettes fumées par jour est associé à la durée idéale de traitement (r = 0,131), tout comme le sentiment qu’il est important de changer (r = -0,177) et d’être capable de changer (r = -0,205). Les personnes vivant dans un logement non fumeur (n = 137) mentionnent des durées minimales (M = 8,45) et maximales (M = 34,83) acceptables significativement plus courtes que celles vivant dans un logement fumeur (n = 145, Mmin = 12,08; Mmax = 42,37).



DISCUSSION

Le remboursement usuel de 12 semaines de TRN ne correspond pas aux préférences des participants de cette étude. Plusieurs caractéristiques individuelles pourraient être prises en compte dans la personnalisation des TRNs.