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Les problèmes liés à l’usage des substances psychoactives (SPA) comporte, selon la conceptualisation proposée par le DSM­IV et la CIM­11, deux dimensions correspondant à (1) la dépendance et (2) aux conséquences qui découlent de l'usage de SPA. Ces deux dimensions bien que distinctes, sont étroitement liées sous un modèle conceptuel bidimensionnel. Or, la sortie du DSM-5 propose une conception différente et les fusionne; nommé trouble liée à l'usage de substances (TUS), les deux dimensions précédentes sont dorénavant regroupées sous un continuum. Serait-il possible qu’une conceptualisation hybride où les deux dimensions seraient chapeautées par un supra-concept, puisqu’il pourrait s’agir d’un unique phénomène se mesurant via deux dimensions ? Ce projet vise l'évaluation des assises empiriques des deux modèles conceptuels déjà existants du TUS ainsi que d'un nouveau modèle hybride. Suite à l’élaboration de deux échelles pour mesurer les deux dimensions et en se basant sur une collecte de données (n =1009), des analyses confirmatoires (via le logiciel Amos) ont été performés afin de comparer les indices d’ajustement des trois modèles conceptuels.Les comparaisons des trois modèles lors des analyses confirmatoires indiquent que le modèle hybride hiérarchique représente un meilleur ajustement aux données recueillies que les deux autres modèles. Cette présentation souhaite ajouter une nouvelle perspective au débat conceptuel entourant les notions de dépendance et de conséquences.

L’activité physique et l’entraînement sont adoptés comme traitements palliatifs dans le cas de plusieurs maladies neuromusculaires. D’autre part, certaines maladies, dont l’ataxie récessive spastique autosomique de Charlevoix-Saguenay (ARSACS), sont encore peu explorées. Le but de cette recherche est d’évaluer l’impact de l’entraînement sur la condition physique, le degré de spasticité, la qualité de vie et l’autonomie des personnes atteintes de l’ARSACS. Treize sujets âgés de 17 à 45 ans se sont portés volontaires. Ils ont suivi un programme d’entraînement de 8 semaines constitué d’exercices de musculation, d’entraînements de type aérobie ainsi que de différentes activités physiques et sportives. En comparant les résultats entre le début et la fin du projet, l’analyse révèle une amélioration significative pour 11 des 13 évaluations portant sur la condition physique et sur la capacité fonctionnelle. Une baisse de l’ataxie des membres supérieurs et une amélioration de la coordination ont aussi été constatées.



La peur est une émotion essentielle qui assure la survie de l’espèce. Elle peut être étudiée en laboratoire par un paradigme de conditionnement de peur. Celui-ci consiste à associé un stimulus neutre (ex., une couleur) à un stimulus aversif (ex., un choc électrique). La présentation de plusieurs associations entre la couleur et le choc induit une réponse conditionnée de sorte que la lumière induit la peur à elle seule. Après un délai, un rappel peut être effectué pour tester si la mémoire d’extinction a été consolidée. Il a été montré que le stress augmente la consolidation, surtout pour les événements négatifs. Cependant, les effets du stress sur l’extinction de la peur demeurent peu étudiés chez l’humain. Notre étude vise à identifier l’impact du stress sur l’apprentissage et la consolidation de l’extinction de la peur. Au jour 1, les participants sont exposés au conditionnement de peur. Au jour 2, ils sont assignés aléatoirement à un stresseur ou une condition contrôle. L’extinction de la peur est ensuite effectuée. Au jour 3, la mémoire de l’extinction de peur est testée. Lors des trois visites, afin d’évaluer la réponse de peur, la réponse galvanique est mesurée. Les résultats suggèrent que les participants du groupe stressé présentent une réponse galvanique plus élevée que le groupe contrôle face au stimulus conditionné qui a subi l’extinction lors du rappel au jour 3. Le stress viendrait donc altérer la consolidation de l’extinction.

La protéine PCSK9 est impliquée dans la gestion du cholestérol sanguin et cérébral. Celle-ci contrôle l’internalisation du récepteur au LDL, le principal récepteur des apolipoprotéines. Des niveaux élevés de PSCK9 diminuent l’apport en HDL aux neurones. Certains acteurs impliqués dans le cycle du cholestérol cérébral, tel que APOE-4, sont des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer (AD). De récentes publications ont même montré que les niveaux de PCSK9 dans le liquide céphalorachidien (LCR) sont plus élevés durant la neurodégénérescence. Nous avons donc émis l’hypothèse que les niveaux de PCSK9 et ses variants génétiques influenceraient le risque de développer l’AD via le cycle du cholestérol. Pour investiguer le risque induit par PCSK9, nous avons quantifié les niveaux protéiques de PCSK9 dans une cohorte prospective n’ayant pas la maladie (PREVENT-AD). Les résultats montrent une corrélation positive entre les niveaux de PCSK9 et des biomarqueurs de maladie chez les patients à risque de développer la pathologie. Aussi, des variants génétiques de PCSK9 corrélant à la fois avec les niveaux de cholestérol cérébraux, périphériques et avec les niveaux de PCSK9 dans le LCR ont été identifiés. Ces évidences préliminaires d’un lien entre PCSK9 et la pathogénèse de l’AD montrent que les niveaux de PCSK9 pourraient influencer la maladie. Nous espérons que la poursuite de l’investigation nous permettra de mieux comprendre la neurobiologie de la maladie d’Alzheimer.

Les endophénotypes de la schizophrénie ou la maladie bipolaire possèdent une architecture génétique plus simple que le diagnostic DSM-IV. Or, les endophénotypes neurocognitifs et physiologiques observés chez le patient adulte sont détectables chez l’enfant à risque génétique de schizophrénie ou maladie bipolaire, 10-15 ans avant l’incidence de la maladie (Maziade et al., Schiz Bull 2011). Ces endophénotypes de risque : i) auraient des fenêtres temporelles de vulnérabilité ; ii) signent des empreintes neurodéveloppementales du cerveau de l’enfant à risque ; iii) des endophénotypes différents ont des trajectoires développementales différentes ; iv) trois formes de trajectoires ont déjà pu être identifiées de l’enfance à l’âge adulte : 1. Une stabilité du déficit ; 2. Une trajectoire non-linéaire avec un retard développemental en enfance suivi d’une récupération ; 3. Un retard tardif commençant à la fin de l’adolescence ; v) la forme de la trajectoire développementale importe. Les travaux soutiennent une définition d’un« syndrome de risque » infantile commun à la schizophrénie et à la maladie bipolaire et reposant sur des anomalies cognitives et physiologiques, la présence de symptômes atténués de psychose et une histoire familiale positive pour ces maladies. Incidemment, un tel syndrome de risque présente des points communs avec le syndrome de risque infantile des maladies métabolo-cardiovasculaires adultes. Ces découvertes mènent a des études d’interventions préventives.

L’injection in vivo d’un traceur antérograde combinée au marquage immunohistochimique pour la tryptophane hydroxylase (TpH, l’enzyme de synthèse de la sérotonine) et le transporteur vésiculaire du glutamate (VGlut3) nous a permis de caractériser le phénotype chimique, l’activité électrophysiologique ainsi que la morphologie des neurones du noyau raphé dorsal (NRD) chez le rat. L’arborisation somatodendritique et axonale des neurones injectés a été reconstruit individuellement en entièrement. Les neurones du NRD présentent une activité électrophysiologique rythmique (1-2 Hz) et une immunoréactivité pour TpH et VGlut3. Leur corps cellulaire est de taille moyenne (15-20 µm) et possède 3-5 dendrites primaires qui s’arborisent dans l’axe antéropostérieur. L’axone se dirige rostroventralement, traverse le tegmentum mésencéphalique et emprunte le faisceau longitudinal médian. Étant fortement collatéralisé, l’axone de certains neurones innerve préférentiellement les régions limbiques alors que d’autres neurones s’arborisent davantage dans les régions motrices. Pour un même neurone, l’arborisation terminale présente une organisation morphologique différente selon la structure cible. Ces données constituent la première évidence directe de la forte collatéralisation axonale des neurones du NRD. La possibilité pour ces derniers de libérer du glutamate, en plus de la sérotonine soulève la question de la distribution de ces neurotransmetteurs au sein d’un axone fortement collatéralisé.

Les enfants qui ont un trouble du spectre autistique (TSA) ont très tôt des particularités développementales. Comme les enfants ayant un retard de langage (RL) partagent précocement avec eux des difficultés, il convient d’explorer ce qui les différencie tôt dans le développement. Des études rétrospectives ont comparé ces groupes et des enfants au développement normal (DN) pour isoler les indicateurs précoces propres aux TSA. L’objectif est de décrire de façon rétrodictive les indicateurs précoces des TSA et du RL en les comparant entre eux et au DN dans le cadre d’une étude prospective, moins sujette au biais de rappel. À 5 et 18 mois, le tempérament a été mesuré à l’aide de l’ICQ et l’échelle de Poe a été utilisée au plan moteur. Le sommeil a été évalué par questionnaire à la mère à 5, 18 et 30 mois. Le vocabulaire réceptif et expressif ont été mesurés avec le MCDI à 18 et 30 mois. Les résultats montrent : 1) un développement moteur plus faible chez les enfants ayant un TSA ou un RL; 2) un sommeil plus long chez les enfants présentant un TSA; 3) un tempérament évalué comme plus facile chez les enfants ayant un TSA; 4) des difficultés de langage à 18 et 30 mois chez les enfants présentant un TSA (- 0.55 ÉT), mais moins sévères que celles des enfants aves un RL (- 1.48 ÉT). Donc, il est possible de distinguer de façon rétrodictive les nourrissons qui ont un TSA, un RL ou un DN. Les avantages d’utiliser des données prospectives seront abordés en discussion.

La présente étude a pour objectif d'explorer l’effet d’une intervention appliquée par le parent sur les habiletés de communication sociale (c.-à-d., communication expressive, attention conjointe, imitation, orientation sociale) de leur enfant présentant un trouble du spectre de l'autisme (TSA). Dix enfants et leur parent (n=10), âgés entre 34et 48 mois, ont participé à cette étude exploratoire. Des pratiques éducationnelles adaptées, issues d'approches comportementales et développementales, ont été utilisées pour permettre l'acquisition d'habiletés de communication sociale. Ces interventions ont été assurées par les parents, préalablement formés à cet effet (environ 5h), et ont eu lieu en milieu naturel lors des activités quotidiennes pour une période de dix semaines. Sur cette période, les interactions parent-enfant ont été observées, une heure par semaine, à l'aide d'une grille d'observation comportementale. Les résultats indiquent une augmentation de la fréquence d’apparition de comportements de communication sociale chez l’enfant. Ainsi, des pratiques éducationnelles adaptées aux caractéristiques des enfants présentant un TSA favoriseraient une meilleure qualité dans les interactions de l’enfant avec son parent. De telles pratiques éducationnelles sont simples d’implantation et pourraient facilement être enseignées aux parents suite à l’émission d’un diagnostic de TSA chez leur enfant.

Les symptômes moteurs reliés à la maladie de Parkinson (MP) surviennent suite à la dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques (DA) situés dans la substance noire compacte (SNc). Toutefois, les neurones DA situés dans l'aire tegmentaire ventrale (VTA) sont davantage épargnés. Ce projet vise à comparer la complexité de l’organisation morphologique des neurones de la SNc à ceux de la VTA. Notre hypothèse principale stipule qu'une plus grande complexité de l’organisation des neurones de la SNc par rapport à ceux de la VTA sous-tend leur vulnérabilité sélective face aux processus neuropathologiques de la MP. Des reconstructions tridimensionnelles et entières de ces neurones seront effectuées chez le primate. De plus, nous vérifierons si la présence de calbindine (CB) dans les neurones DA procure une résistance supplémentaire face aux processus de mort cellulaire qui surviennent dans la MP. Nos données préliminaires révèlent que les neurones de la SNc présentent des dendrites distales souvent variqueuses formant un domaine somatodendritique étendu principalement dans l’axe antéropostérieur et qui plongent dans la partie réticulée de la SN, possiblement pour y libérer de la DA. En outre, la présence de CB semble donner une résistance aux neurones de la SNc. Cette étude permettra de présenter une vision claire de l’organisation morphologique de ces neurones en mettant en relation leur complexité et leur contenu en CB avec une plus grande vulnérabilité neuronale.

La rivalité binoculaire se produit lorsque l’on présente de façon dichoptique des stimuli différents à chaque œil. Ce phénomène perceptif sous-tend plusieurs mécanismes neuronaux impliqués dans la conscience visuelle pour lesquels il n'existe à ce jour aucun consensus scientifique. La théorie de la compétition interoculaire privilégie un rôle déterminant des aires de bas niveau du système visuel tandis que la théorie de la compétition des percepts soutient que le phénomène est induit par les aires de haut niveau. Le rôle de l’attention, encore méconnu, a été étudié dans le cadre de cette étude. Dans une tâche expérimentale psychophysique basée sur le paradigme de permutation (Logothetis et al., 1996), comportant une condition sans attention et une condition avec attention, treize participants devaient rapporter la dynamique perçue (permutation rapide, stabilité, ambiguïté) lorsqu’on leur présentait dichoptiquement des stimuli à +45° et -45° de 1.4 et 10 degrés d’angle visuels. Les résultats de l’étude mettent en évidence, dans la condition sans attention, des dynamiques spécifiques dépendant de la taille du stimulus (majorité de stabilité perçue pour les grands stimuli vs majorité de permutation pour les petits stimuli). D’autre part, il existe une modulation significative de l’attention pour les stimuli de grande taille uniquement. Ces résultats suggèrent une modulation préférentielle de l’attention sur les aires de haut niveau plutôt que sur les aires de bas niveau.

Environ 4,8% des canadiens souffriraient de dépression, le risque suicidaire (RS) y étant associé (ASPC, 2006). Le stress psychologique (SP) et l’estime de soi (ES) semblent être corrélés avec le RS et l’indice de dépression (ID) (Balbinotti et Gélinas, 2013). Le but de cette étude est de vérifier les liens régressifs de ces trois mesures affectives de personnalité (RS, SP et ES) sur l’ID (mesuré par le BDI-II) de 506 étudiant-e-s universitaires âgés de 18 à 61 ans. Les résultats d’une régression multiple indiquent que la combinaison linéaire des trois prédicteurs est significativement liée à l'ID (F(3, 502) = 344,99; p< 0,01). Cette combinaison explique autour de 67% de la variance de l’ID, tel qu’indiqué par le coefficient de corrélation multiple (R=0,82). Les corrélations entre chacun des prédicteurs et l'ID (rES= -0,63; rSP= 0,68; rRS= 0,72) s’avèrent significatives (-4,54 < t(505) < 14,01; p < 0,01). Autour de 47% de la variance de l’ID est expliquée par le SP seul, et autour de 20% additionnel par l’ES et le RS ensemble. Les corrélations significatives (p < 0,01) entre chacune des mesures affectives varient entre |0,43| et |0,71|. De par ces résultats, une discussion théorique est proposée. On conclut que le SP a un impact important sur l’ID (celle-ci pouvant même augmenter le RS), tandis que l’ES pourrait avoir un effet protecteur sur le RS et sur l’ID. D’autres études seraient nécessaires afin de comparer nos résultats à d’autres types de population.

Problématique et contribution de la recherche
Les personnes présentant un trouble d’usage de substance (TUS) sont souvent perçues à travers leurs difficultés, alors que leurs compétences pour surmonter les épreuves sont rarement mises en avant. Le concept de capital de rétablissement incite à se concentrer sur les ressources mobilisées pour améliorer leur bien-être. Un concept qui a été peu étudié par rapport à la longue trajectoire de rétablissement des individus présentant un TUS persistant-caractérisé par une sévérité accrue. Cette étude vise à analyser comment ces individus mobilisent leurs forces personnelles à travers les difficultés de leur long parcours. 

Méthode
Des entretiens qualitatifs ont été conduits auprès de 19 participants (9 hommes, 10 femmes) ayant des TUS persistants. Une analyse thématique, différenciée par genre, a été réalisée sur les transcriptions. La validation des résultats a impliqué un chercheur pair et un groupe de discussion, dans une démarche participative. 

Résultats
L'analyse a révélé qu'en dépit des défis, les participants ont utilisé leurs compétences et en ont développé de nouvelles pour faire face à leurs problèmes. La persévérance est apparue comme une force clé, englobant la ténacité au quotidien, la définition d'objectifs à long terme, la discipline et le détachement émotionnel. D'autres forces identifiées incluent l'introspection, la confiance en soi, les connaissances sur le rétablissement, la curiosité et l'affirmation de soi. 

La maladie de Parkinson (MP) est la maladie neurodégénérative la plus commune après la maladie d’Alzheimer. Une grande hétérogénéité est observée dans la présentation clinique des syndromes parkinsoniens, dont une forme typique de MP et des parkinsonismes atypiques (PA).

Actuellement, la physiopathologie de ces maladies est encore mal identifiée, et aucun biomarqueur n’existe pour poser un diagnostic positif ni un diagnostic différentiel de la MP et des PA. En conséquence, des patients pourraient recevoir un mauvais diagnostic et donc une prise en charge non adaptée à sa maladie.

Afin d’identifier des biomarqueurs dans ces parkinsonismes, nous utilisons une approche multiomique alliant la génomique, la transcriptomique, l’épigénétique, ainsi que la protéomique. Notre population d’étude à qui nous effectuerons des prélèvements sanguins, est composée de patients atteints de MP, de PA (AMS, PSP et PC), et de contrôles sains. Nos analyses se feront sur les cellules mononucléées sanguines. Notre première cohorte d’étude incluant 10 patients MP, 2 patients MSA et 1 patient PSP dont nous avons séquencé leur ADN nous a permis de retrouver les variants génétiques susceptibles d’avoir un impact au niveau transcriptomique et sur le profil de méthylation de l’ADN, que nous confirmerons prochainement.

Nos résultats pourraient apporter plus de compréhension sur les mécanismes de la MP et des PA, compréhension qui sera contributive pour les futures recherches thérapeutiques.

L’oleuropéine est une molécule extraite des feuilles de l’olivier connue pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Afin de cerner son rôle neuroprotecteur, l’oleuropéine a été mise à l’épreuve sur un modèle cellulaire de la maladie de Parkinson, les cellules PC12 neuronales exposées à la neurotoxine 6-hydroxydopamine (6-OHDA). Premièrement, nous avons démontré que l’oleuropéine réduit la mort neuronale induite par la 6-OHDA telle que mesurée par des essais de cytotoxicité. Ensuite, nous avons étudié l’effet de l’oleuropéine sur l’apoptose induite par la 6-OHDA en mesurant l’expression de certaines protéines pro- et anti-apoptotiques telles que Bax, Bcl-2 et PARP1, ainsi qu’en quantifiant la fragmentation de l’ADN. Les résultats ont démontré que l’oleuropéine diminue significativement l’apoptose. Enfin, pour comprendre les mécanismes par lesquels agit l’oleuropéine, nous avons observé l’apparition de vacuoles autophagiques dans le cytoplasme des cellules traitées avec la molécule naturelle, qui ont été mises en évidence par marquage à l’acridine orange, par marquage au Cyto-ID et par immunofluorescence avec un anticorps dirigé contre LC3. Les recherches récentes indiquent que le processus d’autophagie joue un rôle important dans la maladie de Parkinson et est même qualifié comme arbitre de la survie neuronale. Nos résultats probants nous encouragent à continuer sur cette voie pour déterminer le rôle de l’oleuropéine comme molécule neuroprotectrice.

Problématique Les cauchemars traumatiques sont difficiles à traiter et il s’agit d’une des plaintes les plus fréquentes chez les individus aux prises aux des trouble de stress post-traumatique (TSPT). Les lignes directrices dans le domaine indiquent que le Prazosin et l’Imagery Rehearsal Therapy (IRT) sont les traitements de choix au niveau pharmacologique et psychothérapeutique. Jusqu’à récemment, l’IRT n’était pas disponible en français et sa mise en application demeurait limitée. L’IRT a été traduit (Révision et Répétition de l’Imagerie Mentale – R2IM) et mis en application dans un contexte francophone. Méthodologie Évaluation R2IM pré et post-traitement d’un programme thérapeutique R2IM, pour la réduction des cauchemars et de la symptomatologie post-traumatique, auprès de 22 patients (17 hommes et 5 femmes) avec une moyenne d’âge de 44,5 ans (ET = 13,3), souffrant de troubles psychotraumatiques. Résultats Les résultats des questionnaires d’auto-évaluation (NDQ et PCL-S) montrent une réduction significative de la détresse liée aux cauchemars et de l'intensité de la sévérité de la symptomatologie post-traumatique, à partir de la quatrième séance de thérapie R2IM (voir Figure 1). Conclusion Les résultats préliminaires de cette étude pilote - une des premières études francophones consacrées à la thérapie R2IM - convergent avec ceux rapportés dans la littérature, et confirment les apports cliniques et thérapeutiques qu'offre la R2IM, dans les contextes psychotraumatiques.

La céruloplasmine (CP) est une protéine à cuivre
dont l’activité ferroxydasique en fait un régulateur du métabolisme du fer. La
CP pourrait avoir d’autres rôles dans le cerveau. In vitro, elle induit
l’agrégation de neurones nouvellement différenciés de cellules souches de type
embryonnaire, les cellules P19, et stimule le clivage de la protéine reeline en
son fragment de 300K. Ces deux actions suggèrent un rôle potentiel de la CP
dans le développement du cerveau. Nous avons montré que l’inhibiteur de
trypsine de la fève de soya (SBTI) et l’aprotinine (Apro), des inhibiteurs
extracellulaires de protéases à sérine, inhibent les deux actions neuronales de
la CP. Pour mieux comprendre les relations entre protéases et actions de la CP,
nous avons évalué des aspects cinétiques de l’effet du SBTI et de l’Apro, et
testé l’action d’inhibiteurs de protéases plus spécifiques. L’agrégation
induite par la CP est installée à 8h de traitement. Le clivage de la reeline se
remarque à partir de 12h. Ajoutée au début du traitement, la combinaison
SBTI+Apro inhibe les deux actions de la CP. Ajoutée après 1h, la combinaison
inhibe seulement le clivage de la reeline. Des convertases et l’activateur
tissulaire du plasminogène ont des rôles dans le développement du cerveau mais
des inhibiteurs de ces protéases n’ont pas affecté les actions neuronales de la
CP. Le SBTI et l’Apro restent pour le moment des outils uniques pour l’étude
des protéases impliquées dans les actions neuronales de la CP.

Contexte : La régulation émotionnelle permettrait d’influencer l’ampleur et la durée de la réponse émotionnelle afin d’atteindre ses objectifs. La réévaluation cognitive, qui consiste en la réinterprétation du contexte, est une stratégie volontaire permettant de comprendre la régulation émotionnelle en contexte expérimental. Néanmoins, très peu d’études ont tenté de déchiffrer les mécanismes électro-corticaux accompagnant ces processus complexes. De par sa capacité à décortiquer la dynamique temporelle de la régulation, l’électroencéphalogramme quantitatif (EEGq) a révélé l’implication du rythme thêta (3 à 8 Hz) en préfrontal en lien avec le contrôle cognitif. L’objectif était donc d'étudier le rôle du rythme thêta dans la régulation émotionnelle avec un EEGq. Méthode : 24 sujets sains ont effectué une tâche de réévaluation cognitive d’images aversives tandis que leur activité EEG a été enregistrée en continu. Les modulations du rythme thêta, révélées par l’EEGq, ont été mises en relation avec le succès de la régulation et une localisation de sources a permis d’estimer leurs générateurs neuronaux des oscillations. Résultats : La réévaluation cognitive est associée à une augmentation de l’activité thêta dans les régions frontales. La pertinence des oscillations thêta comme marqueur d’une régulation réussie pourrait amener à de nouvelles options thérapeutiques pour les troubles mentaux présentant une régulation perturbée.

L’information est transportée dans le cervelet via des potentiels d’action générés par les cellules de Purkinje. Plusieurs maladies neurodégénératives mènent à un gonflement de l’axone des cellules de Purkinje. Ces renflements sont nommés « torpedoes » et apparaissent habituellement durant la progression de maladies neurodégénératives, mais nous avons observé de manière transitoire ces torpedoes durant le développement normal du cervelet. Le rôle fonctionnel de ces torpedoes demeure inconnu.

Afin d’élucider le rôle des torpedoes au cours du développement, nous avons utilisé des souris exprimant une protéine fluorescente (GFP). Une hausse momentanée du nombre de torpedoes a été observée, atteignant son apogée au jour postnatal 11 (P11). Le marquage par immunohistochimie a permis d’évaluer l’activité des microglies, ainsi que la présence de myéline et de neurofilaments au sein de ces gonflements axonaux. L’imagerie ex vivo ainsi que l’enregistrement électrophysiologique de ces torpedoes ont permis d’identifier de potentielles fonctions pour ces structures axonales.

Les torpedoes ont également été observés transitoirement au cours du développement dans un modèle murin d’ataxie spinocérébelleuse de type 6. Ils sont cependant plus abondants à des stades avancés de la maladie.

Nos résultats suggèrent que les torpedoes apparaissent de manière transitoire et leur présence semble être un processus normal dans le développement des microcircuits du cervelet.

L'habenula, une petite région du mésencéphale, attire de plus en plus l'attention depuis la découverte récente faite chez les rongeurs selon laquelle les effets antidépresseurs de la kétamine dépendent de manière importante de son action sur l'habenula. Cela suggère un rôle pour l’habenula dans le traitement de la dépression. Afin de confirmer ce rôle chez l’humain, des travaux ont étudié le cerveau de participants atteints de dépression avant et après qu’ils aient reçu divers traitements. Ces travaux cherchent à vérifier si l’habenula subit des changements fonctionnels et structurels à la suite de différents traitements. Cette étude vise à faire la revue de cette littérature. 



Méthodologie

Une recherche a été effectuée avecPubMed en avril 2023. Pour être inclus, les articles devaient administrer un traitement contre la dépression et mesurer ses effets sur l’habenula. Les titres et les résumés de 76 articles ont été passés en revue et 6 ont été inclus dans la revue. 



Résultats

Les résultats de deux études suggèrent que le volume de l’habenula augmente lorsque la dépression est traitée. De plus, le fait de traiter la dépression avec la stimulation cérébrale profonde du cortex cingulaire augmente la connectivité fonctionnelle au repos entre l'habenula et plusieurs régions du cerveau impliquées dans l’étiologie de la dépression. 



Discussion

L’habenula semble être une composante essentielle dans la « circuiterie » impliquée dans le traitement de la dépression.

Le cannabis est souvent consommé dans le but de soulager les symptômes affectifs, tels que la dépression et l'anxiété. Cependant, des études longitudinales soutiennent que le cannabis peut précipiter, maintenir, et aggraver les symptômes affectifs. L’utilisation d’un paradigme d’abstinence peut aider à déterminer si la consommation de cannabis est associée à une amélioration ou à une aggravation des symptômes affectifs. Ainsi, nous avons étudié les effets de 28 jours d’abstinence de cannabis sur les symptômes dépressifs et anxieux chez ceux souffrant de troubles liés à la consommation de cannabis. Les participants (N = 15) ont été randomisés dans un groupe d’abstinence (ACB+) (n = 9) ou dans un groupe témoin de non-abstinence (UCB+) (n = 6). Les symptômes affectifs ont été évalués hebdomadairement sur une période de 28 jours. Huit participants (89 %) ont réussi à maintenir 28 jours d’abstinence de cannabis. Dans le groupe ACB+, les symptômes de dépression ont augmenté et les symptômes d'anxiété sont restés constants sur la période de 28 jours. Nos résultats préliminaires suggèrent que les symptômes affectifs peuvent persister suivant 28 jours d'abstinence de cannabis. La consommation chronique de cannabis peut donc contribuer à l’apparition et au maintien de symptômes affectifs, qui peuvent persister suivant un mois d’abstinence. La collecte de données est en cours et nous espérons avoir davantage d'informations sur les effets de l'abstinence de cannabis sur la santé mentale.

Dans les expériences hors corps (EHC), une personne a l'impression qu’une partie d’elle se situe à l'extérieur de son corps physique. Des EHCs de différents types ont été rapportées chez des patients épileptiques ou ayant des troubles vestibulaires. Des travaux récents suggèrent que la région cérébrale du cortex insulaire est impliquée dans l’intégration multi-sensorielle des informations vestibulaires, visuelles et proprioceptives nécessaires à la construction du schéma corporel et pourrait contribuer à générer des EHCs. Nous présentons le cas d’une personne (cas BR) sans problèmes neurologiques ou psychologiques connus rapportant plusieurs EHCs par semaine depuis l'enfance. La participante a été évaluée à l’aide d’une entrevue, de questionnaires sur les états de conscience et d’une batterie de synesthésie. BR montre plusieurs signes de circuits atypiques impliquant le cortex insulaire dont une hypersensibilité vestibulaire, une hyper-empathie à la douleur, ainsi que des synesthésies gustatives. Ces observations suggèrent que les expériences hors-corps de cette personne sont associées à une activité atypique du cortex insulaire, ce qui pourra être confirmé par neuroimagerie.

Des études suggèrent l’incidence de la communication verbale sur l’expérience de la douleur en contexte clinique, mais ce lien demeure peu exploré en contexte expérimental. La présente étude a donc pour but d’évaluer l’effet de la nature des consignes transmises sur une douleur induite par l’entremise de la tâche d’eau froide chez des adultes en bonne santé. Les participants devaient immerger leur main dans un bassin d’eau froide, avant quoi des consignes verbales concernant le déroulement de la tâche leurs ont été offertes. Trois groupes égaux ont été formés de façon pseudo-aléatoire: consignes positives (la tâche est décrite comme provocant une douleur supportable), consignes négatives (la tâche est décrite comme provocant une douleur difficile à supporter) ou consignes neutres (seul le déroulement de la tâche est décrit). La tolérance à la douleur, c’est-à-dire la durée en secondes de l’immersion de la main dans l’eau, a été évaluée. Une ANOVA a été effectuée afin de comparer l’effet des consignes (positives, négatives, neutres) sur la tolérance à la douleur (F(2, 57) = 5,882, = 0,006). Les résultats révèlent que les participants ayant eu des consignes positives (M = 127,94s) tolèrent mieux la douleur et que les participants ayant eu des consignes négatives (M = 82,33s) tolèrent moins bien la douleur que ceux ayant reçu des consignes neutres (M = 95,31s). Cette étude démontre que la nature des messages transmis teinte l’expérience de la douleur induite en laboratoire.

La L-DOPA, précurseur de la dopamine, est le plus efficace des traitements pharmacologiques dans la maladie de Parkinson. Toutefois, des mouvements involontaires appelés dyskinésies se développent chez la majorité des patients après 5 ans de traitements. Une dysrégulation cholinergique est aussi observée dans le Parkinson et fait l’objet de la présente étude. Cette expérience a inclus 17 singes divisés en 4 contrôles, 4 traités au MPTP seulement, 4 singes MPTP traités avec de la L-DOPA ayant développés des dyskinésies et 5 singes MPTP traités avec de la L-DOPA et le Ro 61-8048, un inhibiteur de la kynurénine hydroxylase, qui ont développés moins de dyskinésies. Le Ro 61-8048 possède des activités antiglutamatergique et antagoniste pour le récepteur a-7 nicotinique (a7nAchR). La liaison spécifique au a7nAchRa été évaluée par autoradiographie avec le ligand [121I]a-bungarotoxin. La liaison spécifique aua7nAchR était augmentée par rapport aux contrôles dans la partie dorsale du putamen chez tous les singes ayant reçu de la L-DOPA. Les augmentations dues au MPTP ont été renversées par la L-DOPA dans le globus pallidus interne, tandis que l’addition du Ro 61-8048 a augmenté la densité dua7nAchR par rapport aux autres groupes investigués. Aucun changement n’a été observé dans les noyaux caudé et pédunculopontin. Ces données suggèrent que les niveaux dua7nAchR sont modifés dans les ganglions de la base par le traitement à la L-DOPA chez les singes MPTP.

Problématique : Les femmes ayant vécus des agressions sexuelles (AS) peuvent présenter des symptômes de reviviscence traumatique au moment de la période périnatale (Halvorsen et al., 2013). Considérant qu’environ une femme sur cinq a vécu une AS au Québec (Hébert et al., 2009), l’adoption de pratiques sensibles à ce type de trauma dans le contexte des soins périnataux est primordiale.

Objectif : Explorer les perceptions et préférences des femmes au sujet des soins reçus au cours de la période périnatale en lien avec leur bien-être psychologique, et examiner si celles-ci se distinguent selon que les femmes aient vécu, ou non, une AS dans leur vie.

Méthodologie : 158 mères d’un enfant de 2 ans et moins ont répondu à un sondage en ligne au cours de l’automne 2019. Elles ont complété des mesures portant sur leur vécu d’agression sexuelle, ainsi que sur leurs perceptions et préférences quant aux soins reçus durant la période périnatale.

Résultats préliminaires : Que ce soit durant leur grossesse, leur accouchement ou les jours suivants celui-ci, les mères rapportent davantage de pratiques ayant pu contribuer à favoriser leur bien-être psychologique, que de pratiques ayant pu diminuer leur bien-être. Des analyses qualitatives permettront d’identifier les pratiques les plus et les moins appréciées par les femmes, selon qu’elles aient, ou non, été exposées à une AS dans sa vie.

Conclusion : Cette étude permettra de faire des recommandations aux professionnels de la santé.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par la présence de tics moteurs et phoniques. Cette condition peut être traitée par une thérapie cognitivo-comportementale, basée sur la régulation de la suractivation sensorimotrice et de la tension musculaire. Les mécanismes physiologiques et comportementaux qui sous-tendent le changement clinique ne sont toutefois pas encore bien compris.

L’objectif de ce projet de recherche était donc d’étudier les changements psychophysiologiques induits par la thérapie.

Pour ce faire, nous avons enregistré les potentiels évoqués et les potentiels de latéralisation motrice (lateralized readiness potentials; LRP) durant une tâche de compatibilité stimulus-réponse, chez 20 patients atteints du SGT et 20 participants contrôles.

La thérapie a permis une diminution des tics de 40% en moyenne. Avant la thérapie, les patients atteints du SGT présentaient un délai de l’onset du LRP moyenné par rapport au stimulus et une plus grande amplitude du LRP moyenné par rapport à la réponse. Ces composantes se retrouvent normalisées après la thérapie.

Ces résultats indiquent des modifications des processus moteurs suite à la thérapie. Étant donné que les potentiels de latéralisation motrice sont partiellement générés par l’aire motrice supplémentaire, et puisque cette région est impliquée dans la génération des tics, nous suggérons que la thérapie a induit une modification de l’activité de cette région.